® Esther Denis
dossier de presse
Chaire
La jeune création et le sacré
Fondation d’entreprise AG2R LA MONDIALE pour la Vitalité artistique
en partenariat avec l’École des Arts Décoratifs,
Paris
Chaire
La jeune création et le sacré
Initiée par la Fondation d’entreprise AG2R LA MONDIALE pour la Vitalité artistique en partenariat avec l’École des Arts Décoratifs, Paris, la Chaire « La jeune création et le sacré » a pour ambition de répondre à la résurgence des
questions liées au sacré, au spirituel et aux religions, qu'elles soient du livre ou sans livre, chez les jeunes artistes.
Créée à l’automne 2019, la Chaire offre un espace d’expérimentation, de réflexion et de soutien à la production pour interroger l’inscription du sacré dans la création contemporaine. Ouverte aux étudiants des 10 secteurs de l’École, elle propose des cours, des bourses de production mais aussi un programme de manifestations ouvertes au public (colloque, expositions); une publication clôturera les deux années de ce dispositif.
Pour réintroduire le sujet de la spiritualité, multiforme dans la création contemporaine, la Chaire explore une grande variété d’approches -
anthropologiques, littéraires, économiques ou artistiques - et de thématiques, des plus ésotériques aux plus institutionnelles. Il y est question de chamanisme, de parapsychologie, autant que de sorcières, de transhumanisme et de théologie, en passant par les guérisseurs, les jeux vidéos ou l’architecture sacrée.
La crise sanitaire et sociale éclaire la question du sacré d’une lumière nouvelle: quelles formes artistiques et narratives sont en germe dans ce contexte de distanciation, d’inquiétude, de désincarnation, d’inquiétude généralisée liée à l’anthropocène ? La Chaire « La jeune création et le sacré » souhaite s’en faire, également, le témoin.
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Ce programme répond à la vocation de la Fondation d’entreprise AG2R LA MONDIALE pour la Vitalité artistique d’encourager des initiatives artistiques, et à la volonté de l’Ecole des Arts Décoratifs de s’engager dans des programmes ambitieux de
formation et d’expérimentation.
La direction artistique et scientifique de la Chaire a été confiée à trois enseignants de l’Ecole:
• Stéphane Degoutin, artiste et chercheur, docteur en urbanisme;
• Alain Declercq, artiste;
• Natacha Lesueur, artiste.
Ils sont accompagnés par un groupe de réflexion réunissant des professionnels du monde de la culture et artistes investis dans le champ du sacré, pour un rôle de conseil et de proposition quant aux orientations du programme:
• Imane Mostefai, Directrice des actions éducatives, Institut du Monde Arabe
• Fabienne Robert, Responsable éditoriale, Collège des Bernardins.
• Pacôme Thiellement, essayiste, spécialiste de la pensée gnostique.
• Kaori Kinochita, artiste vidéaste.
• Valentine Zuber, spécialiste en histoire de la tolérance religieuse, de la laïcité et des droits de l'homme à l'EHESS.
Actions et productions 2019-2020
Module pédagogique
Février 2019 – janvier 2020: le studio «Bureau de production de projets liés au sacré, au spirituel et aux religions sans livre» a réuni une trentaine d’étudiants de 2e, 3e et 4e année de tous secteurs pour un travail d’investigation et de
production alimenté par des projections, des visites (Institut du monde arabe, Sainte Chapelle, Mosquée de Paris), de restitutions, des interventions d’invités (Cecilia Calheiros).
Piloté par les 3 directeurs artistiques, il a inauguré la Chaire et donné lieu à l’exposition des premiers projets pendant les Portes Ouvertes 2020.
Bourses de production
En janvier 2020, 5 bourses de 1000 euros ont été accordées pour soutenir des projetsde diplômes d’étudiants de 5ème année, tous secteurs confondus, sélectionnés par un jury composé de 5 membres de la Fondation d’entreprise AG2R LA MONDIALE pour la Vitalité artistique un membre de la Direction artistique de la Chaire, ainsi que 2 membres du Groupe de réflexion :
− Pierre Martin, Président de la Fondation;
− Sylvio Ciccotelli, Vice-Président de la Fondation;
− Sabine Longin, membre du Collège des personnalités qualifiées de la Fondation;
− Céline Liard, Secrétaire générale de la Fondation;
− Philippe Fruleux, Directeur Culture d’AG2R LA MONDIALE;
− Stéphane Degoutin, artiste et chercheur, docteur en urbanisme, directeur artistique de la Chaire;
− Imane Mostefai, Directrice des actions éducatives, Institut du Monde Arabe;
− Fabienne Robert, Responsable éditoriale, Collège des Bernardins; Ce jury de bourses a récompensé les travaux de :
Ariane Jouhaud, étudiante en Art Espace, «Rio Project»
«Le dimanche 2 septembre 2018, un incendie dévasta le Musée National de Rio.». On peut contempler dans ces vestiges l’image spectrale du musée, sa valeur culturelle, historique et sociale. Prenant la forme d’une installation multimédia composée de sculptures en bois, de projections d’images et de vidéo, d’objets alchimiques en verre et d’un diamant artificiel, composé des cendres du musée, le «Rio project» souhaite révéler la fragilité et l’impermanence des formes, en même temps que la résilience des idées qu’elles véhiculent et représentent dont on peut penser qu’elles investissent la mémoire collective.
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Bianca Souza Lopes da Costa, étudiante en Scénographie, «Terre perdue»
«L’autorégulation de l’écosystème est constamment perturbée par les humains.
Nous sommes dans un état d’urgence climatique.». L’installation propose
d’interroger ce contexte de chaos et de menace d’un monde qui risque l’effondrement à partir d’une remise en question de notre point de vue occidental. L’installation, visuelle et sonore, est activée par les corps des performeurs qui interrogent un habitat ruiné par eux-mêmes. Les vidéos et l’espace sonore évoquent cette terre de plus en plus fragile, soumise à des catastrophes écologiques qui nous donnent à voir un monde apocalyptique.
Esther Denis, étudiante en Scénographie, «Paradis Obscur»
Le Paradis, en tant que lieu, impose plusieurs questionnements scénographiques.
Cette installation en propose une représentation du Paradis à travers l’ombre, le reflet et l’écho. Telle une constellation, des cercles toilés surplombant un étang, elle met en scène simultanément la présence et l’absence, le réel et l’irréel, la vie et la mort, l’ombre et la lumière.
François-Alexandre Montfort, étudiant en Design Objet, «Les Transmissions Nomades»
Comment faciliter la transmission des métiers manuels en milieu urbain par un espace de travail autant favorable aux bricoleurs aguerris qu’à leurs enfants curieux de développer leur dextérité par le geste et l’outils? Aujourd’hui la quasi- totalité des anciens ateliers d’artisans se sont déplacés en dehors des villes et l’enfant des villes n’a plus de contact avec ces lieux de savoir-faire. L’établi créé est un objet capable de réinjecter le plaisir d’une activité manuelle au quotidien,
ressuscitant des savoir-faire et des savoir-transmettre. Un établi s’intégrant à l’espace de vie, modulable par des assemblages démontables par souci d’espace.
Rémi Coignec, étudiant en Art Espace, «TODTENBAUM»
«Todtenbaum»désigne une pratique funéraire qui consistait à creuser un tronc pour accueillir le défunt. À ce terme alémanique qui peut être traduit par «arbre de mort», se superpose une autre tradition qui est celle de l’arbre natif. À la naissance de leur enfant, les parents plantent un arbre qui est alors considéré comme son double végétal. Quand vient sa mort, l’arbre sert de cercueil. C’est à bord de cette barque que le défunt entame son premier voyage.
Manifestations
• Janvier 2020: exposition de 7 projets issus du Studio «Bureau de
production Sacré» dans le cadre des Portes Ouvertes de l’Ecole, fréquentées par environ 10000 visiteurs 2020
Juliette Ayrault, étudiante en 2e année Art Espace, «Lampes à huile»
Utilisée dans des grottes profondes depuis l’âge protohistorique, la lampe à huile n’a jamais cessé de nous éclairer. À l’heure où les zones d’ombre disparaissent de nos villes, invoquer cette forme ne nous ramenerait-il pas à une obscurité perdue? Elles naissent, en faveur de la nuit.
Rémi Coignec, étudiant en 5ème année Art Espace, «Todtenbaum»
Témoignage d’une précédente perfomance, Todtenbaum convoque un imaginaire basé sur un motif mythologique largement répandu, celui de la traversée. L’eau y joue une fonction transitoire: c’est par son intermédiaire, et, par extension, par celui de la barque, qu’il est possible d’accéder à l’autre monde.
Louise Fauroux, étudiante en 3e année Photo/Vidéo, «TakeMe2UrDreams» Dans une dimension dans laquelle nous aurions accès à l’immortalité digitale, nous suivons une âme coincée entre la vie et la mort. Elle a trop de souvenirs. Nous errons entre le cerveau et la machine, qui ne font plus qu’un.
Ariane Jouhaud, étudiant en 5e année Art Espace, «Rio Project»
Ce projet découle d’une réaction partagée à une actualité tragique, lorsque j’ai appris la disparition, dans un incendie ravageur, de la précieuse collection du Musée national de Rio. Je tente de recréer métaphoriquement ce qui a disparu en
transformant les cendres du musée brûlé en diamant.
Marie Piplard, étudiant en 4e année Design Objet, «Olla-podrida»
Ce totem fait de tubes de laiton et d’un globe de verre contient une concoction odorante, amalgame de fleurs, d’épices et d’herbes – un pot-pourri. Dans un mélange de croyances, la préparation des plantes se ritualise, reflet de la patience et de l’équilibre, célébration de la nature.
Brieuc Schieb, étudiant en 4e année Photo/Video, «Tumulus de Morvan»
Un jeu de figurines reconstitue une série de profanations survenues en 2005 dans le Morbihan. Les édifices religieux échouent à être reproduits. Des images tournées sur place donnent l’illusion que ces scènes de crimes sont devenues lieux de pèlerinage païens. On y rendrait hommage à Amandine et Ronan, le jeune couple que M6 nommait
« Les Soldats de Satan ».
Emma Tholot, étudiant en 5e année Photo/Video, «Les morts travaillent pour faire toutes les étoiles»
Sur ces voiles – aquatiques, cérémonieuses, spirituelles – sont convoquées des figures légendaires et archaïques, empruntées aux contes en eivissenc, le patois d’Ibiza. Le tissu incarne les cycles; il fait lien, transmet, relie : l’image fixe et l’image en mouvement, le passé et le présent, la matière et le vivant, le nourrisson et le cadavre – des langes au linceul.
• 13 mars 2020: Journée d’étude «Territoires désarticulés du Sacré», à l’Ecole des Arts Décoratifs
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Malgré la présence continuelle du fait religieux dans l’art de toutes époques et cultures, voire à la source même de l’art, on chercherait en vain sa présence dans les écoles actuelles. Pourtant, les projets d’étudiant·e·s liés aux questions du sacré, du spirituel et des religions, qu’elles soient « du Livre » ou sans livre, tendent à se multiplier. On constate le désir, parfois confus, de recourir à des traditions, locales ou non. Ces projets recouvrent une grande variété de propositions, d’approches et de thématiques, depuis les plus ésotériques jusqu’aux plus institutionnelles. Comment alors réintroduire ce sujet si vaste dans la création contemporaine ?
Pour apporter quelques débuts de réponse, cette journée de rencontres a réuni une dizaine d’invité·e·s portant des points de vue très variés, conduisant des explorations prudentes ou imprudentes à travers ces territoires désarticulés, croisant des
approches anthropologiques, littéraires, économiques ou artistiques – sans volonté d’épuiser le sujet.
Les participants sont intervenus sur les sujets suivants:
• Père David Sendrez, théologien: «L’humain, le sacré et la théologie»
• Louidgi Beltrame, artiste: «Mesa curandera, une expérimentation avec un guérisseur péruvien»
• Marie Voignier, artiste: Un livre montage « La Piste rouge. Colonisation, travail forcé et sorcellerie dans le Sud-Est camerounais ». Discours historiques, discours politiques, discours sorciers.
• Kaori Kinoshita et Alain Dellanegra, artistes: «No man is an Island»
• SCAU, Architectes: «Serious game : le jeu et ses limites»
• Valérie Mréjen : «Mréjen Pork and Milk»
• Claire Barré, Écrivaine: Ma découverte accidentelle du chamanisme.
• Céline du Chéné, Journaliste: «Sorcière : une spiritualité multiforme.»
• Les froufrous de Lilith,performance «Food&Film #36 Sacré»
Actions et productions 2020-2021
Modules pédagogiques
Du 23 au 27 novembre 2020, dans le cadre de la PSL Week, moment propice au décloisonnement par une inscription libre aux workshops, toutes écoles
participantes confondues. Des étudiants de l’université Paris-Dauphine et des Mines Paris ont ainsi pu prendre part à ce module.
«Speak&Spell : laboratoire vocal et linguistique » animé par Meris Angioletti, artiste et chercheuse APESA, Paris I – Panthéon-Sorbonne (sélectionnée pour le Prix Ricard 2020/2021) proposait une exploration du rapport entre corps, langage et vibration à travers l'action de conter/raconter des histoires. Une tentative de replacer la pensée et le discours dans le corps, lieux de transmission d'un savoir émotionnel, somatique, oraculaire, à travers une mise en vibration du langage qui en déploie les qualités incantatoires et magiques.
• «Carte temporaire de rêves.»
• Travail sonore d’atelier performatif, avec les voix des participant.e.s, retransmis en direct sur «duuu» le 21 décembre 2020.
« Panique »animé par Alice Brygo, Artiste, diplômée en Photo/vidéo de l’Ecole des Arts Décoratifs, propose un partage de récits d’expérience et d’idées autour de la
«panique» afin de questionner collectivement l’émotion comme expérience du sacré. Une invitation à extraire de ses archives personnelles et à mettre en commun des éléments (vidéo, son et texte) entretenant un lien plus ou moins ténu à la question de la panique, appelant à la création de nouvelles formes vidéos:
• Morgane Goulain, Adrien Bocquet, Laeticia Furno – «Le syndrome de la grenouille»
• Léa Prunier, Valentin Morel, Lucas – «Burning World»
• Eva Decorps, Valentin Grand D'esnon, Juncen Ye – «Plongeur»
« Remote viewing » animé par Simon Ripoll-Hurier, artiste, est l'occasion d'expérimenter collectivement les potentialités – surnaturelles ou non – du remote viewing à travers sa pratique directe. Au cœur de la Silicon Valley des années 1970, la CIA mandate un groupe de scientifiques et de médiums pour former un
programme de recherche dans le domaine de la parapsychologie, dans l'espoir de devancer les Russes sur le terrain des psychic weapons. Quelques années plus tard, ce programme donne naissance au «Remote Viewing».
• Alice Lejeune, Victor Leverrier – «L’enquête»
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A venir
En 2021, la Chaire soutiendra 5 nouveaux projets de diplômes. Les projets produits au premier semestre scolaire seront exposés dans le cadre des Portes Ouvertes digitales les 29 et 30 janvier.
De nouveaux workshops sont prévus en mars («Jardin de plantes sorcières» par Aniara Rodado, chorégraphe et artiste au laboratoire d’agronomie tropicale à Vincennes; « Œuvrer oblique pour penser l’obscurité, avec Alice Brygo et Balthazar Heisch, artistes, diplômés de l’Ecole des Arts Décoratifs).
La Chaire proposera fin avril un voyage d’étude, de recherche et
d’expérimentation à Marseille et ses environs, programmé par Emmanuelle Luciani et Charlotte Cosson, fondatrices du SouthWay Studio, structure multiforme de commissariat d’exposition, de production et de résidences d’artistes.
Ce duo assurera, avec les directeurs artistiques, le commissariat de l’exposition finale de la Chaire, à Paris (fin d’année): une proposition formelle originale retraçant l’histoire, les temps et les productions issues de la Chaire, en regard d’invitations faites à des artistes extérieurs. Un point de vue expérimental et non exhaustif sur les résurgences du sacré dans la création contemporaine.
Une publication, sous la direction de Pacôme Thiellement, est prévue en fin d’année 2021 pour accompagner l’exposition.
Contact presse
↓Marion Leclercq
marion.leclercq@ensad.fr +33(0)1.42.34.97.31
+33(0)6.78.60.17.42
