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Territorialités, transferts, interculturalités dans les contextes de la diffusion du Campaniforme en Europe

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Territorialités, transferts, interculturalités dans les contextes de la diffusion du Campaniforme en Europe

BESSE, Marie

Abstract

La fin du Néolithique se caractérise par la présence d'un type de céramique très homogène - le gobelet campaniforme - sur l'ensemble de l'Europe occidentale et de l'Afrique du Nord.

Eléments déterminants de la définition du Campaniforme, ces gobelets en forme de cloche renversée et décorés de motifs géométriques s'insèrent dans des contextes naturels et culturels différents. Homogène de prime abord, le Campaniforme ne se révèle pourtant pas une production centralisée de gobelets normalisés richement décorés. Il n'est pas non plus un réseau économique, ni un peuple singulier. Complexe, le Campaniforme doit être étudié dans la diversité de ses composantes culturelles et dans la différence de ses mécanismes de transferts, afin de pouvoir identifier la territorialité et l'interculturalité des sociétés du 3e millénaire avant notre ère. Summary : The end of the Neolithic era in Occidental Europe and Northern Africa is characterised by the presence of a very homogeneous ceramic type – the bell beaker. As determining elements of the Bell Beaker culture, these beakers in the shape of inversed [...]

BESSE, Marie. Territorialités, transferts, interculturalités dans les contextes de la diffusion du Campaniforme en Europe. In: Naudinot N., Meignen L., Binder D., Querré G. Les systèmes de mobilité de la préhistoire au Moyen Âge : XXXVe rencontres internationales

d'archéologie et d'histoire d'Antibes . Antibes : Editions APDCA, 2015. p. 419-430

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:76997

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ACTES DES XXXVe RENCONTRES INTERNATIONALES D’ARCHÉOLOGIE ET D’HISTOIRE D’ANTIBES

ÉDITIONS APDCA CULTURES ET ENVIRONNEMENTS.

PRÉHISTOIRE, ANTIQUITÉ, MOYEN ÂGE VILLE D’ANTIBES

L es systèmes de mobiLité

de La P réhistoire

au m oyen  ge

Sous la direction de

Nicolas Naudinot, Liliane Meignen,

Didier Binder, Guirec Querré

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Les systèmes de mobilité

de la Préhistoire au Moyen Âge

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ASSOCIATION POUR LA PROMOTION ET LA DIFFUSION DES CONNAISSANCES ARCHÉOLOGIQUES

T2, 357 Boulevard Delmas F-06600 Antibes

Relecture des textes

Anne Guérin-Castell et Clark Warren

Secrétariat d'édition, maquette et traitement des illustrations Antoine PASQUALINI

Illustrations de couverture Sabine Sorin

Argilos, Grèce (© J.-Y. Perreault)

La préhistoire à petits pas de Colette Swinnen et illustré par Loïc Méhée © Actes Sud, Inrap, 2008 Tapisserie :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tapisserie_de_Bayeux#mediaviewer/File:Tapisserie_bato1.jpg Chasseurs-collecteurs :

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b2/Hadazbe_returning_from_hunt.jpg Caravane :

http://desert-maroc.com/wordpress2012/wp-content/uploads/meharee-FlickR-_Sylvain_Bourdos-980x681.jpg

Pour toute information relative à la diffusion de nos ouvrages, merci de bien vouloir contacter

LIBRAIRIE ARCHÉOLOGIQUE

1, rue des Artisans, BP 90, F-21803 Quetigny Cedex Tél. : 03 80 48 98 60 - infos@librairie-archeologique.com Site internet : www.librairie-archeologique.com

© APDCA, Antibes, 2015 ISBN 2-904110-56-2

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LES SYSTÈMES DE MOBILITÉ

DE LA PRÉHISTOIRE AU MOYEN ÂGE

ACTES DES RENCONTRES 14-16 octobre 2014

Sous la direction de

Nicolas Naudinot, Liliane Meignen, Didier Binder, Guirec Querré

Avec le concours

du CEPAM : Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge (UMR 7264) (Centre national de la recherche scientifique et Université de Nice-Sophia Antipolis),

de la Maison des Sciences de l'Homme et de la Société – Sud-Est, de la ville d'Antibes,

et de la Direction régionale des affaires culturelles, région PACA

XXXVe RENCONTRES INTERNATIONALES D’ARCHÉOLOGIE ET D’HISTOIRE D’ANTIBES

Éditions APDCA – Antibes – 2015

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Comité d’organisation

— Nicolas Naudinot, UMR 7264 CEPAM

— Liliane Meignen, UMR 7264 CEPAM

— Didier Binder, UMR 7264 CEPAM

— Guirec Querré UMR 6566 CReAAH

Comité scientifique

— Didier Binder (UMR 7264 CEPAM)

— Eric Delaval (Musée d’Archéologie d’Antibes)

— Robert L. Kelly (University of Wyoming)

— Liliane Meignen (UMR 7264 CEPAM)

— Nicolas Naudinot (UMR 7264 CEPAM)

— Guirec Querré (UMR 6566 CReAAH)

Comité de lecture

— Catherine Baroin, UMR 7041, ARSCAN, MAE Nanterre

— Alain Beeching, UMR 5133 – Archéorient, MOM, Université Lyon 2, Lyon

— Sylvie Beyries, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice

— Didier Binder, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice

— François Bon, UMR 5608 TRACES, Université UT2J, Toulouse

— Philippe Jansen, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice

— Michel Lauwers, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice

— Vanessa Léa, UMR 5608 TRACES, Université UT2J, Toulouse

— Liliane Meignen, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice

— Nicolas Naudinot, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice

— Guirec Querré, UMR 6566 CReAAH, Université Rennes 1, Rennes

— Caroline Renard, UMR 5608 TRACES, Université UT2J, Toulouse

— Martine Regert, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice

Administration, gestion et logistique du colloque

— Myriam Benoumechiara (gestionnaire CNRS, UMR7264 CEPAM, Nice, France)

— Anne-Marie Gomez (assistante en gestion administrative CNRS, UMR7264 CEPAM, Nice, France)

Secrétariat d’édition

— Antoine Pasqualini (CNRS, UMR7264 CEPAM, Nice, France)

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Remerciements

Les organisateurs scientifiques de ces XXXVe Rencontres tiennent à exprimer leur plus vive gratitude aux personnes et organismes qui, par leur soutien, ont rendu possible l’organisation de ce colloque, puis sa publication.

Tous nos remerciements donc à la ville d’Antibes-Juan les Pins, au Musée d’Archéologie d’Antibes et à son directeur, Eric Delaval, à l’Association pour la diffusion et la connaissance de l’archéologie (APDCA), au CNRS et au CEPAM (UMR 7264), à la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société Sud-est et au Service régional de l’Archéologie (Direction régionale des Affaires Culturelles), région PACA.

Un grand merci à Myriam Benoumechiara et Anne-Marie Gomez qui ont assuré aussi bien l’organisation préalable que le bon déroulement sur place de ces Rencontres, ainsi qu’aux étudiants pour leur contribution à l’accueil et à la logistique durant tout le colloque.

Nos plus vifs remerciements vont également aux collègues qui ont accepté de faire partie du comité scientifique et surtout du comité de lecture en assurant l’expertise des contributions.

Merci enfin à Antoine Pasqualini qui a assuré avec beaucoup de professionnalisme, d’efficacité et de patience la préparation de cette publication.

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Sommaire

13 Nicolas NaudiNot, Liliane MeigNeN, Didier BiNder, Guirec Querré

Avant-propos

Mobilité : perspectivesethno-archéologiques

19 Robert R. Kelly

Que nous apprend la mobilité des chasseurs-cueilleurs sur la colonisation de nouveaux territoires ?

29 Charles StéPaNoff

Comment les chasseurs de l’Arctique sont-ils devenus pasteurs nomades ? Le rôle du comportement animal dans la « révolution du renne » 45 Jean-Luc Houle

Occupation de longue durée et mobilité saisonnière en Mongolie

61 Olivier laNgloiS, Christine raiMoNd, Eric gariNe

S’ancrer dans un territoire ou s’en affranchir ? Pourquoi deux sociétés apparentées d’agriculteurs itinérants (Duupa et Dìì) du Nord-Cameroun ont- elles adopté deux stratégies opposées ?

DynaMiquesDespeupleMents

79 Elisa Nicoud

Ex Africa semper aliquid novi ? Les grandes dynamiques de peuplement de l’Europe au Paléolithique ancien d’après les données archéologiques.

93 Lars aNderSoN, François BoN, Jean-Guillaume BordeS, Amaranta PaSQuiNi, Ludovic SliMaK, Nicolas teySSaNdier

Relier des espaces, construire de nouveaux réseaux : aux origines du

Protoaurignacien et des débuts du Paléolithique supérieur en Europe occidentale 111 Clément MéNard, François BoN

Hiatus et lacune. Occupation du Rift éthiopien à la fin du Pléistocène et au début de l’Holocène

127 Yan Axel GóMezcoutouly

Réflexions sur la valeur culturelle du débitage par pression en Amérique du Nord

LessystèmesdemobiLitédeLa Préhistoireau moyen Âge

XXXVe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes Sous la direction de N. Naudinot, L. Meignen, D. Binder, G. Querré Éditions APDCA, Antibes, 2015

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LessystèmesdemobiLitédeLa Préhistoireau moyen Âge

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145 Aymeric HerMaNN

Dynamique de peuplement et évolution des réseaux d’échange à longue distance en Océanie

163 Magali couMert

Entre Antiquité et Moyen Âge, les « Grandes Migrations » barbares en question 177 Luc BucHet

La déformation volontaire du crâne. Origine et modalités de sa diffusion en Europe occidentale

systèMeDeMobilitéetorganisationDesterritoires

193 Caroline reNard, Sylvain ducaSSe

De la rupture typologique à la fracture socio-économique. Implications sur les systèmes de mobilité entre Solutréen récent et Badegoulien dans le Sud-Ouest français (24-21 ka cal. BP)

209 Marie-Isabelle cattiN

Ça bouge au Magdalénien : mobilité et circulation à travers l’exemple des campements de Monruz et Champréveyres (Suisse)

223 Antonin toMaSSo

Se déplacer moins ou se déplacer autrement ? Mutations des systèmes de mobilité et des stratégies d’approvisionnement à la fin du Paléolithique supérieur en Provence et en Italie

241 Grégor MarcHaNd

Mobilité circulaire et mobilité cyclique au Mésolithique : éléments d’identification par l’archéologue

261 Frédéric aBBeS

La steppe syrienne lieu de parcours et d’échanges durant le Néolithique précéramique

273 Alain BeecHiNg, Vanessa léa

Interroger les mobilités des sociétés du Néolithique : l’exemple du Chasséen méridional

291 Simon delvaux

Les modes de transport terrestre en Égypte 305 Philippe JaNSeN

La mobilité des maîtres-maçons en Italie au Moyen Âge : une mobilité technique ou culturelle ?

327 Léa HerMeNault

Aborder la mobilité à travers ses impacts matériels, le cas des circulations intra- urbaines parisiennes à la fin de la période médiévale

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Mobilité, transfertsetinterculturalité

337 Sophie ForNage-BoNteMPS

Quand les idées franchissent les montagnes. L’Est de la France et la question de la diffusion des influences épigravettiennes au nord des Alpes entre l’Allerød et la fin du Dryas récent.

353 Sophie Méry

Mobilité et interculturalité en Arabie orientale durant la Protohistoire ancienne : modalités de formation d’un ensemble culturel et d’entités régionales

369 Didier BiNder

Transferts et interculturalités en Méditerranée nord-occidentale (VIe-IVe millénaire cal. BCE)

387 Sandrine BoNNardiN

Déplacements néolithiques : la parure comme traceur des mobilités à la transition VIe-Ve millénaire cal. BCE 403 Guirec Querré, Serge caSSeN, Thomas calligaro

Témoin d’échanges au Néolithique le long de la façade atlantique : la parure en variscite des tombes de l’ouest de la France.

419 Marie BeSSe

Territorialité, transferts, interculturalités dans les contextes de la diffusion du Campaniforme en Europe

431 Cécile PareSyS, Michaël BruNet, Bérangère fort

Ces objets venus d’ailleurs… Images des échanges dans les tombes champenoises de La Tène ancienne au Bas-empire

11 SoMMaire

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13 LessystèmesdemobiLitédeLa Préhistoireau moyen Âge

XXXVe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes Sous la direction de N. Naudinot, L. Meignen, D. Binder, G. Querré Éditions APDCA, Antibes, 2015

Nicolas NaudiNot, Liliane MeigNeN, Didier BiNder, Guirec Querré

Se déplacer, transporter, échanger… Ces comportements, leur place et leur organisation ont toujours été et, à l’heure de la mondialisation, sont peut-être encore plus que jamais au cœur du fonctionnement des systèmes socio-écono- miques. La mobilité constitue ainsi une thématique de recherche centrale pour les archéologues, les historiens, les ethnologues et les anthropologues en géné- ral. Depuis longtemps intégrées aux problématiques de nos collègues anglo- saxons, ces questions se sont développées plus récemment en France. Après un premier colloque organisé autour de cette thématique en 2001 à Toulouse par J. Jaubert et M. Barbaza (et publié en 2005), nous avons souhaité faire un nouveau point, interdisciplinaire et diachronique, sur ce sujet complexe et désormais inévitable dans nos différents champs disciplinaires.

Les rencontres internationales d’Histoire et d’Archéologie d’Antibes constituent un parfait terreau afin d’aborder ces questions. Ces journées jouissent en effet d’une forte visibilité pour les différentes communautés d’his- toriens et d’archéologues. Elles constituent un rendez-vous attendu chaque année, notamment par les jeunes chercheurs, auxquels elles offrent un excellent moyen de diffusion de leurs travaux les plus innovants. Elles sont éga- lement réputées pour leur capacité à regrouper des communautés très diver- sifiées autour d’une grande question aux larges implications. La diachronie et l’interdisciplinarité sont ainsi les deux éléments structurants de ces rencontres internationales. La session 2014 n’a pas failli sur ce point.

La publication qui en découle reflète ce large panel d’approches.

Regroupant différentes communautés scientifiques (archéologues préhisto- riens, antiquisants, médiévistes, historiens et ethnologues), les articles présen- tés abordent les stratégies de mobilité dans toute leur diversité et complexité, dans le cadre d’une réflexion collective largement diachronique et interdis- ciplinaire. Ils illustrent parfaitement, entre autres, les pratiques méthodolo-

Avant-propos

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LessystèmesdemobiLitédeLa Préhistoireau moyen Âge

14

giques propres à chaque période dont la confrontation s’est révélée pertinente.

S’est ainsi engagée une réflexion sur les cadres conceptuels élaborés par les dif- férentes communautés scientifiques concernées, dans les champs des sciences humaines et de l’environnement.

De quels éléments disposons-nous pour aborder les systèmes de mobilité à leurs différentes échelles ? Les approches sont-elles également différentes selon la période concernée ? C’est essentiellement autour de ces vastes questions que s’organise cet ouvrage. Les dynamiques et traçabilité des ressources, des pra- tiques et des usages, lorsqu’elles sont abordées à partir d’approches croisées mettant à contribution un grand nombre de champs disciplinaires, constituent un angle d’approche particulièrement stimulant. L’analyse des systèmes de mobilité est, par ailleurs, une solide passerelle vers la compréhension d’autres sphères des systèmes socio-économiques. Elle permet d’aborder les relations sociales au sein d’une communauté humaine aussi bien qu’entre différents groupes et de discuter des interactions avec le milieu naturel.

Le terme « mobilité » englobe des comportements très variés aux échelles spatio-temporelles multiples. Les articles présentés dans cet ouvrage sont ainsi organisés autour de thématiques portant sur la longue durée et rendant compte de ces différentes échelles de la mobilité : 1) grandes dynamiques de peuple- ment, 2) organisation des territoires ou encore 3) transferts et interculturalité.

Une première série d’articles, tous proposés par des ethnologues travaillant sur différentes régions du monde, reflète la complexité des différents facteurs qui peuvent engendrer la mobilité des groupes. Il nous paraissait en effet indis- pensable d’aborder ces questions dès les premières pages de ce volume afin de montrer toute la complexité du sujet abordé, ainsi que pour rappeler à quel point il convient de rester prudent et de prendre le recul nécessaire lorsqu’il s’agit de traiter de mobilité avec les seules données offertes par l’Archéologie.

Une seconde série d’articles, qui couvre une chronologie très large depuis les premiers hominidés jusqu’aux périodes historiques, porte sur la plus grande dimension de la mobilité que nous avons définie ici comme « dynamique(s) de peuplement ». Il est ainsi question dans cette partie des grands mouvements de populations et diffusion de leurs cultures, et cela sur divers continents. Sur quels critères identifier ces déplacements/diffusions ? Quelles sont les modali- tés de diffusion de ces peuples et de leurs idées ? Quelles motivations ? Quelles causes ? Comment reconnaître dans les équipements techniques la phase pion- nière de migration dans un territoire ? Dans le cas de la diffusion vers des terri- toires déjà occupés par d’autres populations, quelles sont les conséquences de ces mouvements ?

Une large part est faite dans cet ouvrage aux fondements socio-économiques de la mobilité. La mobilité est en effet au cœur du mode de vie des groupes humains. Ce paramètre est ainsi essentiel pour les anthropologues puisqu’il entretient des relations très étroites avec l’organisation sociale des sociétés, leur système symbolique mais également avec le système technique. L’étude des régimes de mobilité permet également d’aborder la question des relations

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AvAnt-propos

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hommes/milieux puisque ces stratégies constituent un des paramètres d’ajus- tement majeur des groupes humains confrontés à des transformations environ- nementales. Sur la base de méthodologies diverses en fonction des périodes, les articles regroupés sous l’intitulé « Systèmes de mobilité et organisation des territoires » mettent ainsi en évidence l’importance des systèmes de mobilité comme facteur d’organisation socio-économique des territoires, qu’il s’agisse des chasseurs-collecteurs de la Préhistoire ou de populations sédentaires avec des mobilités « temporaires », souvent saisonnières ou propres à une partie du corps social.

Enfin, pour les périodes où la documentation archéologique est beaucoup plus diversifiée et plus riche, sont mis en évidence et largement exprimés ici les phénomènes de transfert et interculturalité, en relation avec la mobilité des Hommes et des objets le plus souvent : déplacements de groupes humains, de groupes de spécialistes, échanges directs ou de proche en proche, réalisés sur de longues distances, autant de situations plus complexes, qui permettent de mettre en évidence des réseaux, l’appartenance à de grandes entités régio- nales, qui apparaissent à des périodes chronologiques différentes selon les régions géographiques considérées…

L’ambition des organisateurs de ces rencontres était de voir émerger au fur et à mesure des communications et des discussions qu’elles ont provoquées les acceptions différentes données à ce terme de « mobilité » et les méthodes d’approche mises en œuvre, les critères utilisés pour l’évaluer… Le cadre par- ticulier de ces rencontres d’Antibes permettait, en outre, de confronter des communautés scientifiques aux disciplines variées et/ou travaillant sur des périodes très différentes. C’est cette diversité, chronologique, disciplinaire ou méthodologique qui a fait la richesse des discussions durant ces journées, nous espérons que les lecteurs trouveront un aussi vif intérêt que les participants de ces rencontres dans la lecture de cet ouvrage qui reflète cette diversité.

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419 LessystèmesdemobiLitédeLa Préhistoireau moyen Âge

XXXVe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes Sous la direction de N. Naudinot, L. Meignen, D. Binder, G. Querré Éditions APDCA, Antibes, 2015

Territorialité, transferts,

interculturalités dans les contextes de la diffusion du Campaniforme en Europe

Marie Bessea

Résumé

La fin du Néolithique se caractérise par la présence d’un type de céramique très homogène – le gobelet campaniforme – sur l’ensemble de l’Europe occidentale et de l’Afrique du Nord. Eléments déterminants de la définition du Campaniforme, ces gobe- lets en forme de cloche renversée et décorés de motifs géométriques s’insèrent dans des contextes naturels et culturels différents. Homogène de prime abord, le Campaniforme ne se révèle pourtant pas une production centralisée de gobelets normalisés richement décorés. Il n’est pas non plus un réseau économique, ni un peuple singulier. Complexe, le Campaniforme doit être étudié dans la diversité de ses composantes culturelles et dans la différence de ses mécanismes de transferts, afin de pouvoir identifier la territo- rialité et l’interculturalité des sociétés du IIIe millénaire avant notre ère.

Mots-clefs : Europe, Néolithique, Campaniforme, interculturalité, réseaux Abstract

The end of the Neolithic era in Occidental Europe and Northern Africa is characterised by the presence of a very homogeneous ceramic type – the bell beaker. As determining elements of the Bell Beaker culture, these beakers in the shape of inversed bells (hence the name), decorated with geometric patterns, are found in well-defined natural and cultural contexts. Although homogeneous at first glance, the Bell Beaker culture does not reveal a centralised production sites for these richly decorated ceramics. It does not reflect an economic network, nor a single group of people. As a complex culture, the Bell Beaker phenomenon must be studied in the diversity of its cultural components and in the difference of its transfer mechanisms. This allows for the identification of territoriality and intercultural components of societies of the 3rd millennium BC.

Keywords : Europe, Neolithic, Bell Beaker Culture, Interculturality, Networks

a. Section des sciences de la Terre et de l’environnement, Institut Forel, Laboratoire d’archéolo- gie préhistorique et anthropologie, Université de Genève, 66 boulevard Carl Vogt, Uni Carl Vogt, 1211 Genève 4, Suisse. marie.besse@unige.ch.

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Marie Besse

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Introduction

Entre 3000 et 2000 av. J.-C., la fin du Néolithique se caractérise par la présence d’un type céramique très homogène – le gobelet campaniforme – sur l’ensemble de l’Europe occidentale et de l’Afrique du Nord. Eléments déterminants de la définition du Campaniforme, ces gobelets en forme de cloche renversée et déco- rés de motifs géométriques s’insèrent dans des contextes naturels et culturels différents (Besse, 2014a, Lemercier et alii, 2014). Et c’est bien là la difficulté : quelle est la nature des liens entre des composantes culturelles qui s’expriment à l’échelle d’une région et d’autres que l’on retrouve à l’échelle d’un continent ?

Nous posons le postulat que l’homogénéité perçue par les poteries standar- disées résulte de la volonté de plusieurs sociétés préhistoriques antérieures au Campaniforme de les assimiler, selon un axe clairement dessiné sud-ouest – nord- est par les dates 14C. La nature de cette diffusion force notre attention. Reconnaître les processus de la mise en place du Campaniforme devient dès lors une priorité : sommes-nous en présence d’un réseau de communications liées à la circulation d’objets ? de transferts techniques ? de déplacements de personnes, en groupe ou isolées ? S’agit-il d’un vecteur économique, de l’expression d’un pouvoir politique ou encore du support d’une nouvelle idéologie ?

La territorialité campaniforme

Le gobelet décoré contribue largement à la définition du Campaniforme. Sa production est standardisée, tant dans la forme, le décor, que par sa couleur.

Nous devons nous interroger sur cette distribution spatiale dont l’ampleur dépasse largement celle des céramiques généralement produites dans les socié- tés néolithiques d’Europe occidentale. Il s’en dégage, par la présence des seules céramiques décorées, un « air de famille » à l’échelle de l’Europe et de l’Afrique du Nord (fig. 1).

Plusieurs autres composantes culturelles participent à définir le Campaniforme. Nous pouvons citer certains types de la céramique commune, les pointes de Palmela en cuivre, les grattoirs unguiformes et les segments de cercle en silex, les riches stèles anthropomorphes gravées, le brassard d’archer, les poignards à soie, la pierre rainurée, les pendeloques arciformes en os, etc. Nous pouvons rajouter également certaines structures : les sépultures individuelles en Europe centrale, la réutilisation de sépultures collectives en Europe occidentale, et des architectures domestiques. Cependant, aucune de ces composantes cam- paniformes ne suit strictement la distribution des gobelets décorés, aucune ne se répartit sur l’ensemble de l’Europe et de l’Afrique du Nord. La distribution spatiale respective de ces composantes diffère à chaque fois ; elles peuvent se superposer partiellement ou être totalement disjointes. En effet, le pichet à anse est centré sur l’Europe centrale, les pointes de Palmela dans la péninsule Ibérique et sur la façade atlantique, les sépultures individuelles en Europe centrale, les stèles anthropomorphes dans les Alpes…

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TerriTorialiTé, TransferTs, inTerculTuraliTésdanslesconTexTesdeladiffusiondu campaniforme

421

Nous sommes donc en présence d’une multitude d’aires de distribution dis- tinctes interconnectées à plusieurs endroits, dont le seul liant commun est le gobelet décoré standardisé. Il faut dès lors mener des études régionales pour repérer ces axes privilégiés de diffusion et porteurs de flux, et identifier les nœuds de distribution et de redistribution.

Une mosaïque de réseaux

Le Campaniforme serait plutôt la résultante d’une mosaïque de réseaux, superposés géographiquement et partiellement dans certains cas, parfois contem- porains, dont la première strate pourrait être le réseau du gobelet campaniforme standardisé, au regard des 14C dates anciennes qui lui sont associées notamment dans le bassin méditerranéen.

Notons que les frontières observées et dessinées de chaque réseau ne sont jamais strictes, qu’elles sont vraisemblablement mouvantes, et qu’il est dès lors préférable d’utiliser la notion de seuil au-delà duquel l’association des compo- santes devient moins significative.

Les artisans à l’origine des gobelets campaniformes ont clairement souhaité produire des vases standardisés. Cette production de céramiques pourrait révéler

2450-2200 2400-2150 2400-2000

2350-1930

2500-2150

2600-2300 2500-2200

2700-2200

2650-2350 2400-1900

2400-1900

2550-2150

2800-2150

2900-2400

Fig. 1. Carte de répartition du réseau du gobelet campaniforme (d’après Besse, 2014a).

(21)

Marie Besse

422

la volonté des pouvoirs politiques en place de faire « du Campaniforme ». Elle est dans tous les cas le reflet de l’expression du sentiment d’appartenance à un

« réseau campaniforme ». Celle-ci résulte de décisions individuelles et collectives, dictées par des motivations sociales et politiques qu’il nous est encore difficile de définir précisément. C’est bien ce que nous essayons de comprendre : les raisons et les motivations qui ont amené les femmes et les hommes du IIIe millénaire avant notre ère à produire ces gobelets standardisés dont l’extension géographique est particulièrement vaste.

Les contextes de la diffusion du Campaniforme

Le réseau du gobelet campaniforme se développe dans et sur des substrats néolithiques très variés. On reconnaît deux grandes aires principales. D’une part, on identifie l’Europe occidentale et ses multiples cultures archéologiques dont l’extension géographique se limite généralement à une région, comme le Vérazien dans les Pyrénées, l’Énéolithique toscan en Italie centrale, le Brécé- Quessoy en Bretagne, l’Auvernier-Cordé en Suisse occidentale, etc. (Besse, 2003, fig. 10, p. 62). D’autre part, le Cordé et les groupes qui lui sont généralement affiliés, le groupe de Schönfeld et celui des sépultures individuelles, se distribuent en Europe centrale et du Nord. La première phase du Cordé est généralement considérée comme le substrat sur lequel ou à partir duquel se développe le Campaniforme, alors contemporain de la 2e phase du Cordé.

La mobilité du IIIe millénaire avant notre ère

Réfléchir sur les modalités de mise en place du Campaniforme nous invite à nous intéresser aux relations entre le substrat précampaniforme et le Campaniforme. Sommes-nous en présence d’une rupture sociale et politique ? ou d’une mise en place progressive par acculturation ? Pour chaque région, nous devons donc évaluer l’importance du fonds néolithique dans la mise en place du Campaniforme.

Nous devons prendre en compte deux approches distinctes et complémen- taires, qui mobilisent deux types de temps différents. D’une part, la transmission verticale, entre générations ou entre personnes qui vivent au même endroit avec un écart d’âge important. La tradition se maintient par des transmissions répétées pour assurer sa persistance sur un, deux, voire quelques siècles. C’est le temps long. D’autre part, la transmission horizontale, multiple, rapide, répétée, entre personnes de la même génération ou presque. C’est le temps court. Cette diffu- sion dans un temps restreint se combine avec les transmissions verticales.

L’installation de ce réseau campaniforme emprunte différents vecteurs : cir- culation de matières premières et/ou d’objets finis, circulation de concepts et d’idées, mobilité d’individus isolés ou en petits groupes, ou encore en nombre plus important, par assimilation ou par colonisation. Très certainement, toutes

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TerriTorialiTé, TransferTs, inTerculTuraliTésdanslesconTexTesdeladiffusiondu campaniforme

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ces manières ont contribué en même temps à cette résultante campaniforme et l’importance relative de chacune d’entre elles varie selon le lieu et le temps.

le temps court, le temps long

La prise en considération du temps qui passe est nécessaire dans la mise en place de nouvelles composantes, qu’il faut par ailleurs étudier de manière distincte.

S’il y a déjà plusieurs années Alain Gallay (1986, 1997-1998) a proposé des réseaux singuliers et en deux temps pour la mise en place du Campaniforme, force est de constater que la difficulté d’interprétation persiste selon les critères et les régions. En effet, pondérer et éventuellement hiérarchiser les résultats obte- nus par l’étude d’un élément en fonction d’un autre relève de la gageure, tant la géographie et la chronologie diffèrent.

Pour ne parler que de la céramique décorée, Laure Salanova (2008) préco- nise une diffusion rapide des gobelets décorés de la péninsule Ibérique vers la Bretagne, en excluant une diffusion lente.

L’hypothèse du cabotage peut être d’emblée exclue, parce qu’on aurait alors des témoins matériels tout au long des côtes atlantiques, ce qui n’est pas le cas. Les parallèles les plus probants entre l’estuaire du Tage et la Bretagne sont localisés dans le Sud-Finistère. Le temps du trajet par voie maritime ne peut excéder quelques mois (saLanova, 2008, 144).

Pour les Beakers du nord-ouest de l’Europe, Stuart Needham (2005) propose une mise en place du Campaniforme en deux temps. Le premier, qui voit les changements culturels s’effectuer rapidement vers 2250-2150 av. J.-C., où l’auteur parle d’un « fission horizont ». Le deuxième, qui réunirait le Campaniforme et le Cordé de part et d’autre de la Manche, doit quant à lui être interprété comme un

« fusion horizont », intégrant tous les types de gobelets. Quant à l’Ecosse, après avoir repris une réévaluation critique des 14C dates associées aux vases, Alison Sheridan (2007, 2013) confirme, même si elle estime que des dates supplémentaires sont nécessaires, une évolution stylistique des décors, avec en phase ancienne les gobe- lets de type AOC.

En revanche, si l’on étudie la céramique commune, on est en présence d’une multitude d’aires de distribution pour chaque type, dont le temps et la direction de diffusion sont spécifiques à chacun. Le pichet à une anse (type 34/35 défini par Besse, 2003) prédomine en Europe occidentale, là où les 14C dates, après un réexamen serré de leur fiabilité, attestent de leur ancienneté et de leur présence dans les substrats précampaniformes (Besse, 2003, 2014a, Piguet et Besse, 2009).

La situation n’est pas comparable avec les céramiques dont le bord est souligné de perforations et d’un cordon (type 8 défini par Besse, 2003). Il est absent de tout substrat précampaniforme et se concentre autour des Alpes et en Europe du nord-est (Besse, 2003, 2014b, Piguet et Besse, 2009).

Ainsi, le rôle joué par les communautés néolithiques d’Europe dans la mise en place du Campaniforme varie d’une région à l’autre.

Cette situation contrastée est renforcée par l’analyse des architectures domes- tiques. En effet, sur la façade atlantique de la péninsule Ibérique, les habitats

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campaniformes sont présents sur les sites précampaniformes, et résultent d’une extension des sites avec généralement la construction de nouvelles maisons.

C’est notamment le cas des sites de Leceia près de Lisbonne et de Zambujal au Portugal. En revanche, la chronologie des occupations en Suisse occidentale à la fin du Néolithique met en évidence une délocalisation nette des habitats avec le Campaniforme. Si le Néolithique final est marqué par la présence de nom- breux sites palafittiques, les occupations deviennent terrestres avec l’arrivée du Campaniforme (DesiDeri et alii, 2012). Nous sommes en mesure de proposer d’une part pour la péninsule Ibérique une continuité de l’occupation du terri- toire selon le processus d’acculturation des sociétés locales, et d’autre part pour la Suisse occidentale une rupture dans l’occupation de l’espace domestique avec une colonisation partielle de la population.

la non-circulation des objets

Les objets, de manière générale, ne circulent que très peu (Lemercier et alii, 2014). Les céramiques et l’industrie lithique sont produites généralement dans des matériaux locaux (convertini, 1996, 2009, Furestier, 2007, všianský et alii, 2014). Seul le métal, notamment le cuivre et l’argent, dont les mines sont relative- ment peu nombreuses, a été extrait et a circulé (Besse, 1998, cattin et alii, 2009a, 2009b, 2011).

S’il a été démontré à plusieurs reprises que les céramiques sont de produc- tion à chaque fois locale, tant pour les gobelets décorés que pour la céramique commune, il n’est pas inintéressant de souligner que des questions restent en suspens sur les choix opérés pour l’utilisation de certaines matières premières. Si nous pouvons penser à une démarche opportuniste en raison de l’exploitation de ressources naturelles locales, il n’est pas impossible de se demander dans quelle mesure leur exploitation indique une sélection à visée technique et/ou culturelle.

Les données environnementales ne peuvent expliquer à elles seules les choix pris.

La proportion relative des données culturelles doit être également prise en consi- dération. Citons l’étude de D. Všianský et ses collègues (2014) qui ont identifié l’utilisation du gypse pour la réalisation du décor des gobelets campaniformes décorés de Moravie.

One surprising revelation was the use of gypsum for the decoration of the Bell Beaker. Because to the present it is the first evidence from the Bell Beaker complex (in Europe), it can not be decided whether this material was used deliberately or coincidently. This site is located near the Šitborˇice layers, where gypsum crystals naturally occur. However, these layers have even been traced to the other regions, but for some reason the gypsum wasn’t in use elsewhere. (všianský et alii, 2014, 420).

la circulation du « concept du gobelet campaniforme »

Si les gobelets décorés se retrouvent sur un territoire exceptionnellement vaste mais que leur production est locale, nous devons admettre que c’est le « concept du gobelet campaniforme » qui a circulé et rappelons que leur production

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témoigne de l’expression du sentiment d’appartenance à ce « réseau campani- forme ». La diffusion de ce concept montre un axe général du sud-ouest vers le nord-est (Besse, 2014a).

la mobilité mesurée : la circulation des personnes

Le « concept du gobelet campaniforme » se sera diffusé par des individus, en plus ou moins grand nombre, dont l’analyse de leur apport génétique montre que leur déplacement varie d’une région à l’autre.

Par une étude des traits épigénétiques dentaires sur plus de deux mille indi- vidus du Néolithique final, du Campaniforme et du Bronze ancien d’Espagne, de France, de Suisse, de République tchèque et de Hongrie, Jocelyne Desideri a su mesurer l’apport différentiel des populations locales dans la mise en place du Campaniforme (DesiDeri, 2011, DesiDeri et Besse, 2010, 2011). Ses recherches ont démontré une continuité du peuplement dans le nord de l’Espagne et en Bohême, et un renouvellement des populations dans le sud de la France, en Hongrie et partiellement en Suisse. L’apport majeur de cette recherche réside dans la mise en évidence de deux sphères populationnelles campaniformes distinctes, correspondant au Campaniforme de l’aire orientale et de l’aire méridionale du phénomène. Jocelyne Desideri démontre la présence de deux populations : les Campaniformes méridionaux qu’elle nomme « les Bell Beakers », et les Campaniformes orientaux, appelés « les Beakers ». L’auteure identifie également des comportements au sein de ces deux sphères populationnelles totalement différents. Si les Bell Beakers forment un ensemble très homogène et fermé, les Beakers quant à eux constituent un groupe certes cohérent, mais moins hermétique.

À partir des résultats fournis par la dentition et les 14C dates montrant un gradient d’apparition du Campaniforme, Jocelyne Desideri propose un scéna- rio en deux phases des peuplements campaniformes à l’échelle des domaines étudiés. Une première phase dans la sphère méridionale, où des petits groupes de Bell Beakers migrent depuis la péninsule Ibérique vers l’est, dont l’impact populationnel s’identifie au moins jusqu’en Suisse. Rappelons qu’à ce moment l’aire orientale est peuplée par les Cordés. Une deuxième phase dans la sphère orientale, où une partie de la communauté cordée se particularise en adoptant les traditions méridionales apportées par les Bell Beakers jusqu’aux portes de l’aire cordée. Cette nouvelle société – les Beakers – colonise l’est dans un système d’exogamie diffusant ces nouvelles traditions. Des éléments orientaux se diffusent également vers l’ouest. Le contact entre les deux communautés – les Bell Beakers et les Beakers – donne naissance à l’apparente uniformité du Campaniforme.

Ainsi, Jocelyne Desideri montre l’existence de deux fonds populationnels dis- tincts, au sein desquels les modalités de diffusion du Campaniforme ne sont pas les mêmes. La forte cohésion des populations campaniformes dans l’aire méridio- nale plaide en faveur d’un apport de sang nouveau par la migration de groupes d’individus. En revanche, dans la sphère orientale, femmes et hommes semblent refléter un comportement différent lorsqu’on aborde l’histoire des peuplements.

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Poursuivant son travail sur l’étude des déplacements des personnes au Campaniforme, Jocelyne Desideri a mesuré la teneur en strontium dans les dents de 23 individus inhumés dans la nécropole mégalithique du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)(DesiDeri et alii, 2010). L’analyse du ratio isotopique 87Sr/86Sr montre que la majorité d’entre eux ont grandi dans l’environnement de la nécro- pole, mais que quelques individus sont étrangers au Valais et qu’ils n’y sont arrivés qu’une fois adultes.

Douglas Price a également mesuré les déplacements d’individus campani- formes (Price et alii, 2004). Après avoir étudié le ratio isotopique 87Sr/86Sr de 81 individus provenant du sud de l’Allemagne, d’Autriche, de la République tchèque et de Hongrie, il est en mesure de dire que 51 d’entre eux n’ont pas grandi dans l’environnement proche des nécropoles et que des déplacements relativement importants peuvent ainsi être démontrés. Il n’a pas observé de déplacements pri- vilégiés en fonction de l’âge et du sexe.

Une mobilité déduite : une explication plausible

Dans ses recherches sur le Campaniforme méditerranéen, Olivier Lemercier présente une chronologie fine du Campaniforme. Il a ainsi étudié plus de 600 sites archéologiques, et tente d’évaluer la proportion allochtone du phénomène.

Il pose l’hypothèse selon laquelle sa mise en place pourrait être comparée au modèle de la colonisation grecque : « explorations, implantations et diffusions, colonisation et acculturation » (Lemercier, 2012). Ainsi, Olivier Lemercier et ses collègues (2014) suggèrent un modèle en deux phases.

Une première phase, l’arrivée de petits groupes d’individus, probablement par voie maritime, s’installant sur des sites perchés, à proximité du littoral et des principaux fleuves et échangeant avec les populations indigènes, parfois plus loin à l’intérieur des terres. La seconde phase se marquerait d’un double phénomène avec, d’une part, les routes qui ont été ouvertes à la phase précédente, qui voient circuler de nombreux objets/individus d’origines diverses et, d’autre part, la forte acculturation des populations indigènes, conduisant à l’apparition de cultures régionales campaniformes, empruntant à la fois aux traditions locales, mais aussi aux autres groupes régionaux campaniformes avec lesquels les liens semblent privilégiés (Lemercier et alii, 2014, p. 199).

Conclusions

Le Campaniforme serait composé d’une mosaïque de réseaux. Comme sou- vent pour les réseaux, il s’agirait d’un modèle multicouche, dont la première pourrait être celui du gobelet décoré.

Si un réseau commence par une description topologique, il s’enrichit de l’idée de circulation de fluides et de la notion d’information. Ainsi, si la géographie du réseau doit être décrite, ses cheminements, ses flux et ses noeuds doivent être étudiés. Nous ne devons pas oublier qu’un réseau a une croissance, qu’il est en mouvement permanent et que ses frontières – ou plus précisément les seuils qui

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le délimitent – sont mouvants, comme le définit Gabriel Dupuy (2014) dans son article sur la philosophie de l’organisation des réseaux.

Le double principe de la multiplicité des relations et de la circulation génère les idées et les projets les plus grandioses. A priori, tout peut être mis en relation avec tout et engendrer un mouvement de circulation des personnes, des biens, des capitaux, des idées, du savoir. Les liens sociaux ainsi noués demeurent conjoncturels et occasionnels. Le réseau, même encadré dans une structure solide, reste fluide (DuPuy, 2014).

L’organisation en réseau est donc très particulière puisqu’elle relève moins d’un pouvoir que d’un potentiel. De plus, ce potentiel doit toujours être référé à une certaine échelle spatio-temporelle. En effet, il n’est pas indifférent que les connexions permises par le réseau puissent s’effectuer de façon strictement locale, ou de façon étendue à l’ensemble des éléments, et que leur combinatoire puisse être explorée, même très ponctuellement en un temps limité par rapport à l’échelle des acteurs humains (DuPuy, 2014).

Sur le plan théorique, les fondements se trouvent dans une nouvelle géographie du pouvoir. Celle-ci permet d’interpréter le réseau comme ensemble des projets « transactionnels » d’acteurs localisés dans l’espace et tentant par ces « transactions » avec d’autres lieux de faire entrer d’autres acteurs dans leur territoire (DuPuy, 2014).

Plusieurs composantes culturelles définissent le Campaniforme (des types de la céramique commune, la pointe de Palmela, le brassard d’archer, la pendeloque arciforme, une très riche iconographie…). Leurs répartitions spatiales respectives sont très différentes d’un élément à l’autre, elles peuvent être jointives, disjointes ou superposées. La répartition de chaque composante constitue un réseau en soi. Et c’est l’addition de tous ces réseaux qui constitue le Campaniforme. On le définit dès lors comme une mosaïque de réseaux. Seul le réseau du gobelet cam- paniforme occupe l’ensemble du territoire, il relie ainsi tous les réseaux.

Nous savons, par l’étude des artefacts, qu’ils sont, pour la très grande majorité d’entre eux, fabriqués dans l’environnement proche de leur lieu de consomma- tion. Il en est de même pour le gobelet décoré. Pour ne parler que de ce dernier, c’est donc le « concept » du gobelet décoré qui a circulé et non les poteries elles- mêmes. Et ce concept est véhiculé par des personnes. Les réseaux véhiculent donc, pour au moins une partie d’entre eux, des concepts.

Il nous reste à définir l’importance de cette transmission de concepts véhiculés par des individus. Leur mobilité est donc importante à mesurer. L’étude des traits épigénétiques dentaires sur de nombreuses populations, tant du Néolithique final que du Campaniforme et du Bronze ancien de plusieurs régions de l’Europe, met en évidence des scénarios différents de peuplements selon les régions. Entre colo- nisation et acculturation en plusieurs étapes, les modèles proposés confirment la complexité de la mise en place du Campaniforme. Ces résultats sont corroborés par des analyses ponctuelles de l’isotope du strontium en Europe centrale, en Angleterre notamment sur l’archer de Amesbury (FitzPatrick, 2011) et dans les Alpes.

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La question de la transmission du « concept du gobelet campaniforme » aux générations responsables de son développement devrait être comprise de deux manières. D’une part, la transmission verticale, entre générations ou entre per- sonnes qui vivent au même endroit avec un écart d’âge important. La tradition se maintient par des transmissions répétées pour assurer sa persistance sur un, deux, voire quelques siècles. D’autre part, la transmission horizontale, multiple, rapide, répétée, entre personnes de la même génération ou presque. Cette diffusion dans un temps restreint se combine avec les transmissions verticales.

Ainsi, homogène de prime abord, le Campaniforme ne se révèle pas une pro- duction centralisée de gobelets normalisés richement décorés. Il n’est pas non plus un unique réseau économique, et il n’est pas non plus un peuple singulier. La diversité de ses composantes culturelles et de ses mécanismes de transferts montre la complexité de cette mosaïque de réseaux qui régit les sociétés du IIIe millénaire avant notre ère en Afrique du Nord et en Europe occidentale. Comme le souligne Maxence Bailly (2014),

Il nous reste du travail à faire pour décrire [le Néolithique] : un monde de métissage et d’intentionnalités (BaiLLy, 2014, 368).

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ACTES DES XXXVe RENCONTRES INTERNATIONALES D’ARCHÉOLOGIE ET D’HISTOIRE D’ANTIBES

LES SYSTÈMES DE MOBILITÉ

DE LA PRÉHISTOIRE AU MOYEN ÂGE

Sous la direction de Nicolas Naudinot, Liliane Meignen, Didier Binder, Guirec Querré

S

e déplacer, transporter, échanger… Ces comportements, leur place et leur organisation ont toujours été et, à l’heure de la mondialisation, sont peut-être encore plus que jamais au cœur du fonctionnement des systèmes socio-économiques. La mobilité constitue ainsi une perspective de recherche centrale en anthropologie. Le terme « mobilité » englobe des comportements très variés aux échelles spatio-temporelles multiples. Les articles présentés dans cet ouvrage sont ainsi organisés autour de thématiques portant sur la longue durée et rendant compte de ces différentes échelles de la mobilité : 1) grandes dynamiques de peuplement, 2) organisation des territoires ou encore 3) transferts et interculturalité. De quels éléments disposons-nous pour aborder les systèmes de mobilité à leurs différentes échelles ? Les approches sont-elles également différentes selon la période concernée ? C’est essentiellement autour de ces vastes questions et de cette diversité chronologique, disciplinaire ou méthodologique que s’organise cet ouvrage.

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oving, transporting, exchanging… These behaviors, their place and their organization have always been and, at a time of globalization, are maybe more than ever at the center of socioeconomic systems. Mobility represents therefore a central perspective in Anthropology. The term “mobility” includes highly diversified behaviors at multiple spatial and temporal scales. Papers presented in this book are organized around themes dealing with a long term perspective and expressing these various scales of mobility : 1) major settlement dynamics, 2) organization of territories or 3) transfers and interculturality.

What are the available elements to apprehend mobility systems at their different scales ? Are these approaches also different according to the period studied ? This collective work is essentially organized around these broad topics and this chronological, disciplinary and methodological diversity.

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ISBN 2-904110-56-2

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