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Classification de textes pour la rédaction et l'analyse

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Classification de textes pour la rédaction et l'analyse

BAIN, Daniel, et al.

BAIN, Daniel, et al . Classification de textes pour la rédaction et l'analyse . Genève : Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, 1982, 74 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:33399

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1 / 1

(2)

PRATIQUES ET THÉORIE

CLASSIFICATION DE TEXTES

POUR LA RÉDACTION ET L1 ANALYSE

O. Bain & C. Davaud

Centre de recherches psychopédagogiques du Cycle d'orientation

J.-P. Bronckart, A. Pasquier & B. Schneuwly Section des sciences de l'éducation

FPSE - Université de Genève Cahier N° 28

(3)

FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'EDUCATION

CLASSIFICATION DE TEXTES

POUR LA REDACTION ET L'ANALYSE

D. Bain & C. Davaud

Centre de recherches psychopédagogiques du Cycle d'orientation

J.P. Bronckart, A. Pasquier & et B. Schneuwly

Section des sciences de l'éducation

FPSE -

Université

de Genève

Cahier No 28

Pour toute corre$pondance :

Sectiort dM Sciences dd /'Education UNI Il

1211 -

Genlvo 4 (Suisse}

MAI 1982

(4)

1. AVANT-PROPOS 2. PRESENTATION

3. DEMARCHE

4. CLASSIFICATION DE TEXTES - PROBLEMES ET RESULTATS DE L'ANALYSE

page

l 4 13

21

A. La sélection des textes 21 B. Le fonctionnement des marques 28 c. Marques et types de textes.

Contrôle des hypothèses 32 1. Le discours en situation 37

2. La narration 40

3. Les textes théoriques 43 D. Description simultanée du regroupe-

ment des marques et des textes 48 5. PERSPECTIVES D'AVENIR

NOTES

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXE l ANNEXE 2

Grille d'analyse de textes Liste des textes analysés

60

63 65

66 67

(5)

1. AVANT-PROPOS

La préaente publication conatitue le compte rendu de le première étape d'une recherche entrepriae actuellement avec l'appui financier du fonda National suisse de la recherche scientifique . (l) par des enseignants et asaistents de la faculté de psychologie et dee aciences de l'éducation (Université de Genève) et du Centre de recherches paychopédegogiques du Cycle d'Orientation genevois. Du point de vue pédagogique, il s'agissait d'une phase théorique et préparatoire, centrée sur l'élaboration d'un projet de grille d'analyse de textes. Celle-ci a été conçue pour mettre en évidence la relation entre dea eitustiona de production de textea (diacoura en situation, narration, discoure théorique) et certeinea de leurs caractéristiques morphosyntaxiques ou lexicale& (préaence ou absence de certaine temps, personnes, modalités d'énonciation et d'énoncés, organisateurs narratifs et argumentatifs, etc.). Noue avons appliqué cette grille à 163 textes choisis dana des genres très divers

(théAtre), journaux, contes, romane,

dialogue&

ouvragea acientifiquee, pamphleta, manuels acolairea, etc. Noue exposons dans le présent rapport les résultats de cette première phase, qui noue a conduite à modifier notre instrument d'analyse.

(6)

Une nouvelle étape, en coure, e pour but de tester le grille remaniée, et nos hypothèses, en analysant de nouveaux textes, choisis dans des catégories contrastées : dialogues oraux et écrite, narrations à origine translatée (contes, science fiction, romans d'aventure, etc.) et ouvrages scientifiques théoriques (mathématique, philosophie, psychologie, physique, etc.).

L'étape permettre

suivante, prévue de préciser les

pour septembre 1982, nous objectifs pédagogiques de ce travail, puisque nous aborderons le phase proprement didactique de notre recherche. Une nouvelle grille sera mise à le disposition des mattres et des élèves pour les aider

à mieux analyser le fonctionnement des textes, en

mettant en relation marquea de surface et perspective d'énonciation (per exemple passage d'un système temporel è l'autre à l'intérieur d'un récit);

- è mieux structurer l'apprentissage de la rédaction, en tenant compte de l'influence de la situation d'énonciation sur l'emploi de certaines formes (par exemple, organisation du texte dans la narration et le rapport scientifique·).

Lora de cette phase expérimentale, le grille sera soumise aux critiques et eux propositions de ses utilisateurs pour aboutir à une forme remaniée et problablement simplifiée, applicable en classe. Nous sommes à la disposition des collègues qui souhaiteraient plus d'informations sur cette recherche, ses résultats et leur utilisation dans l'enseignement.

(7)

L'équipe de recherche

(2)

1

O. Bain (C.R.P.P.), J.-P. Bronckart (F.P.S.E), C. Davâud (C.R.P.P), A. Pasquier (F.P.S.E), B. Schneuwly (F.P.S.E.).

(8)

La rédaction constitua depuis longtemps l'un des exercices privilégiée de l'enseignement du français. A l'heure actuelle, il n'est sans doute personne dans les milieux scolaires, pour nier l'iaportance de la co•position française c'est qu'elle peraet - pour la

plupart des pédagoguea d'entratner et de tester non seulement la langue de l'élève •aie encore ses idées, ses connaissances, son sens de l'observation, aa faculté d'imaginer ..

Certes, depuis scolaires ont subi

quelques années, les programmes de profonds remaniements. Sous la pression de divers courante, extérieure ou intérieure à l'école, l'enaeigneaent de la langue aaternelle a'eat diversifié. On s élargi lea objectifs, non sana modifier, parfois profondément, lea etructuree existantes réduction du temps prévu pour certaines activitéa-reinaa {grammaire-orthographe), renoncement à certaines études du passé au profit de l'époque contemporaine (littérature);

introduction juaqu'alors dessinée ... ).

en cleaae de différents matériaux considérée d'un oeil soupçonneux (journal, bande Bref, on a•eat aperçu, on a reconnu, on a admis que toutes les activités langagières devaient trouver leur place à l'école. Haie ces bculeveraementa, pour importante qu'ils soient, n'ont pas affeoté

(9)

l'importance accordée, en classe de français, à le rédaction. Les plans d'études et/ou les manuels scolaires, par ls place qu'ils lui consacrent, rendent bien compte de cette primauté du texte écrit. Le production d e tels textes demeure dans

dominante, l'objectif

le plupart des ces l'activité majeur, le but suprême de l'enseignement du français.

Malheureusement, à entendre les enseignants, l'efficacité de l'enseignement du texte écrit n'est pas proportionnelle à l'effort que les mattres investissent dans cette spécialité. Il sembla, eu contraire, que les

"fautes, les maladresses, les platitudes, les lourdeurs de style et la pauvreté du langage• résistent de façon inquiétante eux exercices correctifs et eux interventions magistrales. Il suffit, pour s'en persuader, de prendre eu hasard quelques copies d'élèves et d'y relever les remarques et les conseils des professeurs. Il apparait alors de façon évidente que les élèves •font toujours les mêmes erreurs•, et on serait tenté de dire, comme beaucoup d'enseignants, que "quelque chose ne joue plus• dans le domaine de la composition

Que faire alors ? Où chercher da l'aide ? Tout n'a-t-il pas déjà été tenté ? Une réflexion s'impose dès lors. Elle commence par l'analyse, précisément, de ces remarques des enseignants. Une observation, même rapide, permet de les classer an deux catégories. D'une part celles qu'on trouve dens le marge, eu fur et à mesure que les fautes apparaissent1 d'autre part celles qu'on rencontre au début

(10)

ou è la fin du texte. Les pre•ièrea portent sur des points précis du niveau phrastique (orthographe, syntaxe, conjugaison,

particulier.

vocabulaire) ou concernent un psseege Si on y relève des termes techniques renvoyant aux règles trenegreesées, on rencontre aussi d'autres annotations, vagues et générales, ponctuées d'un point d'exclamation 1 "Peu clair 1 Mel dit 1 Un peu bref!

Imprécision Un peu inexact 1 Très obscur 1 Maladroit Non-sens Inutile Lourd Beaucoup trop long Répétition 1 Rupture de construction 1 Tempe 1 Assez bien

I"

(J).

les secondes renvoient è une impression globale, è

une compétence textuelle contrariée. Elles se présentent sous forme de phrases, encouregeentes souvent, brutales parfois, et signalent à l'élève le ou les passages è reprendre en tenant compte des remarques particulières du professeur : "Abus du 'puis' et des 'participes présents'.

Refais toutes les phrases dans lesquelles tu es glieeé des participes présents élimine-les J" Ou encore : "Bon travail. Tu aurais dO rédiger une grande partie sous forme de dialogue ton devoir y aurait gagné en vie et en légèreté. Les parties entre les x . . • x devraient être abrégées et allégées." Mais le ton peut changer : "Ton histoire n'a ni queue ni tête. Tu t'es contenté de ju�tif ier !a cons!gne en juxtaposant des actions sana liens entre elles. Dialogues indigents. Conclusion maladroite. Rédaction infantile. Ponctuation déficiente.

Tu ignores le point".

(4)

(11)

Ces quelques remarques, relevées répétons-le au hasard, démontrant effectivement que certains élèves se meuvent assez mal dans l'exercice de la rédaction; ellea prouvent également et surtout que les me!tres se s'agit de juger, corriger et française. En admettent que de trouvent démunis lorsqu'il

enseigner la composition

telles remarques soient justifiées, il n'en demeure pas deventege sur l'intuition du moins qu'elles reposent

professeur que sur une connaissance théori

q

ue de ce qu'est un texte écrit. Et il est à craindre qu'elles ne trouvent pas un écho bien profond chez l'élève. Pourquoi, en effet, bannir les participes présents ? Comment justifier telle ou telle rupture de construction, pour autant qu'on sache, d'abord, ce qu'est une rupture de construction ? En ce qui concerne les temps grammaticaux, suffit-il d'écrire

"Temps" dans la marge pour que le rédacteur comprenne son erreur ?

Il n'est pas dans notre intention de critiquer ici le travail de correction des enseignants. Nous connaissons trop les difficultés auxquelles ils se heurtent Notre but est simplement de dire que depuis quelques années des équipes de chercheurs travaillent sur le texte écrit et qu'elles ont réussi à mettre le doigt sur un oertain nombr� d'éléments qui devraient considérablement eider les pédagogues dans leur lieu de travail. Ces éléments, nous les présentons plus loin en détail; résumons-les brièvement ici :

(12)

-on ne peut pas parler du texte écrit •ais il faut considérer diff,rente typea de textes écrite;

- ces différents types de textes se caractérisent par des marques de aurfacaa epécifiquea; temps des verbes, déictiques temporels, pronoms de conjugaison, etc., - chaque type de textes suppose un apprentissage

particulier on n'apprend pas à écrire un texte théorique de la même façon qu'on apprend à écrire une narration;

- l'éleboretion de ces différente types de textes résulte de le situation de production du rédacteur et cette situation de production est directement dépendante de facteurs qu'on oublie trop souvent de prendre an considération le locuteur, le ou les interlocuteurs, le lieu et le moment de production .., facteurs qui interviennent simultanément lors de la rédaction d'un texte.

C'est sur la base de telles "affirmations" - ieeuea d'un�

théorie de l'énonciation - que le travail présenté ici a été entrepris. Comme noua l'avons

l'élaboration d'une typologie des constitution d'une grille d'analyse.

dit, il consiste en textes et en le Nous verrons plus lo i n , dans le détail, ce qu'il faut entendre par typologie et grille d'analyse. Auparavant, nous aimerions insister sur quelques points :

- Noua ne prétendons paa avoir achevé notre têche et noua sommes conscients que bien des difficultés restent à surmonter. Noua savons bien qu'une grille d'analyse de textes et une typologie de textes ne peuvent à elles

(13)

seules constituer rencontrent les

la solution eux problèMea que enseignants dans leur tAche quotidienne.

dans l'état

Noua aommea perauadés cependant que, même o� il se trouve, notre travail est susceptible d'aider les maîtres de rrançaia dans leur recherche d'une pratique pédagogique plus efficace, au niveau de le langue écrite notamment.

- Le grille d'analyse que noua cherchons à élaborer n'est pas conçue pour une application directe en cleaae, ni par les mattrea, ni par lea élèves. Elle peut cependant devenir, soue une forme éventuellement simplifiée, un outil intéressant, permettant de prendre conscience, de façon concrète, à travers un travail sur des textes de types variée, de ls façon dont les diff6rentee situations de production engendrent des textes aux caractéristiques elles aueei différentes. Le groupement des temps du verbe en sous-systèmes, l'enchainement des phrases, l'apparition de tel type de phrases, pour ne citer que trois exemples, ne s'organisent pas de façon identique selon que le texte est produit dans une situation plutôt que dans une autre. Le grille d'analyse eur laquelle noua traveillona noua paraît constituer, pour l'eneei9n6 comme pour l'enseignant, un moyen de eenaibiliaetion et de prise de conscience.

Cette devraient

aensibilieetion, cette prise d e conscience avoir d'heureuses conséquence& sur l'enseignement de la langue �aternelle. Dana le domaine d e le lecture, noue peneone que l e conneiaeence des

(14)

différentes formes textuelles permet une approche plus riche et plus élaborée dee textes, des textes moderne&

notamment, qui "Jouent•• aur le Mise en évidence ou au contraire sur le destruction systématique des formes jusqu'ici reconnues (p. ex. le nouveau roman). Les retombées ne devraient pas &tre moindres en ce qui concerne l'expression écrite, et ce à plusieurs niveaux.

L'enseignant tout d'abord possédera davantage d'éléments lui permettant de construire dee situations de production aussi peu ambiguës que possible (problème de consigne);

les élèves ensuite, en connaissent les paramètres eeaentiels déterminent le forme du texte, pourront faire varier systématiquement ces paramètres en fonction daa buts qu'ils se seront fixés; quant à la correction des textes produits, elle pourra se faire selon des critères précis et non en fonction d'intuitions personnelles.

Ainsi, il nous semble que notre grille et notre typologie, sana offrir de solutions toutes faites, devraient aider à structurer un des domaines resté jusqu'à présent à l'abri d'une réflexion systématique.

Ce que formes de l'apparition

nous venons de dire eu sujet des différentes textes pourrait faire craindre à certoina de nouvelle& normes auxquelles les enseignée devraient désormais se soumettre. Jusqu'ici, lea élèves devaient écrire •sana faute" et former des phrases

"françaises, correcte& et complètes"; que va-t-11 advenir s'ile doivent, en plue, produire des textes selon des critères précis du type de ceux que nous avons signalée plue haut ? Tout en comprenant la crainte légitime de

(15)

certains aattree, noua pensons que nos propositions non eeuleaent ne aènant pae à l'ineteuration de nouvelles normea, aais qu'elles peraettent au contraire de dépaaaer, dene bien des ces, l'arbitraire des normes implicitea et explicites. En effet, toute situation de production de texte, qu'il soit oral ou écrit, comporte un certain nombre de contraintes définies par le code. Hala à l'intérieur de ces contraintes, il existe de nombreuses possibilités d'expression. Or, l'image implicite du beau langage, inspirée note•aent de la littérature classique et de l'Académie, fait que l'école valorise plue ou •oine certaines manières de s'exprimer, sans que cela eoit en rapport avec le code linguistique. C'est cette valorisation de certaine usages particuliers qui constitue le norme. La subordination, par exemple, est systématiquement plus valorisée que la coordination même si elle n'est vraiment nécessaire que dans certaines situations particulières. L'école exige une phrase complète conne réponae à une question, alors que bien souvent un mot suffit. Dana toutes les situationa, on chasse les répétitions lexicales. Certaine temps grammaticaux sont préférés à d'autrea sana tenir compta du contexte, etc. Notre souci est d'intervenir exactement à la frontière entre norme et code en déterminant quelles sont les contraintes du code qui découlent des paramètres de le situation et en les différencient d'autres aspecte qui ne sont que dee façons particulières de s'expriaer à l'intérieur du code. Dans le jugement intuitif de , l'enseignant,

conduisent à

cee deux aspects sont souvent confondus et uns évaluation indifférenciée et donc

(16)

normative. En eaaayant de déterminer quel est le fonctionnement du texte dana diverses aituationa, noua déterminons certaines règlaa •inimales de l'expression que l'élève doit s'approprier, ce qui lui donnera une liberté plus grande è l'intérieur du code et ce qui permettra à l'enseignant de respecter et de promouvoir cette liberté.

(17)

J. DEMARCHE

Dans les pages qui précèdent, nous avons abondamment utilisé le mot texte sens préciser le sens que nous lui donnions. Il convient donc maintenant de le définir quelque peu. L'acception profane du terme "texte" limite généralement sa signification

d'une certaine teille; romans,

aux productions écrites articles de journaux, dissertation, poésies, etc.

pour nombre de linguistes, contemporains, le texte se

Pour nous cependant, comme psychologues ou pédagogues définit comme une somme d'énoncés organisés, écrits ou oraux. Pour parler de texte, il faut donc

- être en présence d'un corpus de plus d'un énoncé,

- pouvoir identifier un mode d'organisation qui sous-tend ces énoncés.

Cette définition reste cependant encore très vague en l'absence de précision concernant la nature même des organiseteurs qui vont "façonner" les suites d'énoncés.

Sur ce point, les conceptions sont extrêmement diverses :

- on peut se baser sur ''l'histoire" racontée, sur les thèmes évoqués, et donc aborder ce problème de l'organisation des énoncés en se plaçant au niveau du sens;

(18)

- on peut également prendre en considération des aspecta plus formels, comme le "style" de l'auteur, attestable

non seulement au niveau du vocabulaire utlllaé, mais auaai eu niveau des choix morphologiques et syntaxiques;

- on peut s'intéresser - cela a été fait - à le longueur dsa phrases, à leur syntaxe ...

Il n'est donc paa étonnant que le texte ait fait l'objet de multiples approches, "littéraires" ou scientifiques.

Noua ne pourrons ·évidemment paa en faire une préeen�etion exhaustive dene le cadre de cet article, aussi nous li•iterons-nous à la présentation des grandes tendances par rapport auxquelles noua situerons notre propre démarche.

Un premier courant, d'inspiration pédagogique, s'est penché sur · la queation de la complexité du texte, complexité pour le compréhension et pour la lecture, que VOCEL et WASBURNE ont mesuré dèe

1928,

en comptent les prépositions, les phrases "co•plexes", lea mots extra­

fonda•entaux, etc ... Lee travaux les plus connus en ce domaine sont cependant ceux

d'indices de lisibilité

qui ont abouti à la définition des textes

(FLESCH, 1951

et DE

LANDSHEERE1

196J).

Ile ont été complétés par l'élaboration de for•ules syntag•atiques ou syntaxiques (WITTWER,

1970).

Un deuxième groupe de travaux eat clairement centré sur l'organisation sémantique du texte. Les travaux les plus connue en ce domaine ont pour objet de dégager une trame narrative (cf. PROPP,

1970),

ou d'identifier des thèmes

(19)

dominants ou encore co-occurents. Il s'agit, dans ce deuxième ces, d'analyses de contenu, qui concernent soit le construction des textes (et par conséquent certaines des caractéristiques des auteurs), soit les mécanismes de compréhension et de mémorisation des informations véhiculées dans le texte. Cette dernière problématique a suscité de nombreux travaux où se sont illustrés des auteurs tels que KINTSCH

(1976),

LABOV et WALETSKY

(1967)

ou encore MANOLER & JOHNSON

(1977).

Notons enfin l'existence d'un troisième courant, d'origine philologique, centré plus spécifiquement sur le

"style" des auteurs. Aux commentaires de texte de le philologie classique, se sont adjointes des démarches quantitatives, destinées à identifier les auteurs. Ces techniques de stylistique quantitative ont été reprises par certains psychologues cliniciens (cf. BALDWIN,

1942),

qui en ont fait des instruments de diagnostic. Avec des préoccupations plue théoriques, BARTHES

(1966)

et d'autres sémiologues ont de leur côté tenté de dégager les discours cachés sous les discours, codes au second et nième degrés.

Notre démarche ne s'inscrit dans aucun des trois çoyrent§ qye noya venon� de d�crire. Elle s'inspire de deux axes de recherches qui se sont fait jour dans ls linguistique depuis une vingtaine d'années la linguistigue textuelle et la linguistigue énonciative.

Bien que sous ces appellations coexistent des courants parfois assez différents, ces deux formes de "linguistique nouvelle" partagent un certain nombre de principes qui les

(20)

distinguent radicalement de la linguistique structuraliste et générative. Le premier de ces principes e trsit à l'objet d'étude même de le linguistique : ce qui doit être étudié, ce sont les énoncés effectivement produits et

compris par les locuteurs-auditeurs. De cette affirmation découlent les autres principes, à savoir

- Ces énoncés communicative.

ont une valeur essentiellement

Ils aont produits pour agir sur l'environnement, pour interagir avec le contexte.

- Certains élémente du contexte exercent une influence prépondérente sur les énoncés. Ce sont les élémente définissant la situation d'énonciation.

- Les différentes situations d'énonciation génèrent des formes d'organisation différentes des énoncés, c'est-à­

dire des textes différents.

- Le texte est linguistique que peuvent syntaxiques.

donc le référentiel fondemental de la énonciative. C'eat dans le cadre du texte se définir les unités morphologiques et

- Ces unités constituent le résultat d'op6rationa du

sujet, traduisent un contenu en fonction de l'environnement énonciatif et en accord avec la grammaire de le langue.

(21)

C'est en adhérant à ces principes que noua avons défini notre démarche de travail. Outre les objectifs pratiques évoquée plue haut, notre ambition est de réaliser une véritable grammaire textuelle, c'est-à-dire une grammaire fondée sur les opérations constitutives des énoncés. Têche certes difficile et longue ... et pour laquelle de nombreuses étapes sont prévues. Noua présentons ici la première, qui servire de référence pour le suite du travail et qui est centrée sur la typologie des textes. Cette étape se décompose elle-mêae en quatre phases.

La première consiste en l'identification du cadre énonciatif du texte enalyaé; soit ce dernier est produit expérimentalement, et nous disposons alors des paramètres physiques de le situation d'énonciation, soit le texte est déjà produit, et nous devons dès lors émettre des hypothèses sur la situation dans laquelle l'auteur s'est placé pour construire aon texte.

Le deuxième étape eat d'ordre linguistique. En nous

fondent sur les acquis et/ou les hypothèse& de la linguistique énonciative, nous

conf igurstions de marques de morphosyntaxiques), qui seraient

définissons surface (ou csrsctérietiquea

les unités d'un texte produit dans telle ou telle situation d'énonciation.

De manière plue précise, noua tentons d'identifier les marques de surface qui auraient une valeur différentielle,

c'est-à-dire qui permettraient de distinguer lee différents texte& les uns des autres. Sur la base de ces

(22)

hypothèses, nous élaborons une grille d'enalyae ausceptlble de fournir un relevé quantifié et pondéré des marques de surface (cf. annexe 1). Il est è noter que pour des raisons d'efficacité pédagogique momentanée noua sommes contraints de réaliser un étiquetage de ces marques qui constitue un compromis entre les catégories traditionnelles, celles des linguistiques contemporaines, et celles que la linguistique énonciative ne peut e'e•pêcher de créer. Il s'agit là d'un problème important que nous ne pouvona aborder dans le cadre de cet article;

nous reviendrons aur ce aujet lors d'une prochaine publication.

La troisième étape est expérimentale.

produits dans les situations d'énonciation typiquee sont enelyaéa è l'aide de le grille.

Les les

textes plus

Le dernière phase du travail consiste, bien entendu, è confronter les résultats de l'analyse quantitative è noe hypothèses linguistiques de départ et à en tirer toutes les conclusions théoriques et expérimentales.

Dena l'état de le recherche présentée ici, le première phase du treveil nous a conduit à définir trois situations d'énonciation contrastées.

1. Le discours en situation, qui serait un texte produit en relation directe avec le contexte, en particulier avec les interlocuteurs, le temps et le lieu d'énonciation, et qui s'organiserait par référence permanente à ce contexte.

(23)

2. Le discours théorique, produit lui aussi avec une référence au contexte, mais

d'abstraction par rapport

présentant par coneéquent paramètres du contexte.

résultent d'un effort à ce dernier, et se comme indépendant des

}.

La narration, qui ee différencierait des deux types de discours par le fait qu'elle entretient une relation médiate avec la situation d'énonciation, cette médiation se traduisent par la création d'une

"origine" à partir de laquelle les évènements narrés s'organisent dans le succeasif.

Lors de la seconde phase, nous avons construit une grille d'analyse destinée à relever lea configurationa de marques de surface qua nous considérions comme caractéristiques da caa trois situations, à savoir;

- pour le discoure an situation : les pronoms première et deuxième personne, les modalités d'énonciation, les temps présent, passé composé et futur simple, les déictiques temporels, les auxiliaires d'aspect;

- pour le texte

théorique : les modalités

d'énoncés, le temps présent, lee structures paasivee et las nominalisations1

- pour le narration lea introducteur& temporale, le passé simple et l'imparfait, les modulateurs du récit et les pronoms anaphoriques.

(24)

Nous avons en outre défini un indice de densité syntagmatique (cf. plus loin) dont nous supposions qu'il serait très faible dans

élevé dans la narration discours théorique.

le discours en situation, plus et extrêmement élevé dans le

(25)

4. CLASSIFICATION OE TEXTES; PROBLEMES ET RESULTATS DE L'ANALYSE

Nous pensons utile de présenter ci-dessous, non seulement les résultats des premières analyses que nous avons faites pour vérifier nos hypothèses de départ, maie aussi les problèmes qui se posent, toute démarche de recherche de ce type supposent de nombreux tâtonnements.

A. Le sélection des textes

Partant des trois situations d'é nonciation définies ci-dessus, nous avons recherché les types de textes correspondants. Dans cette première étape exploratoire, nous n'avons pas cherché à être exhaustifs, ni très précis, dans la délimitation des catégories à retenir.

Nous nous sommes fixé comme seule contrainte de sélectionner

1. surtout (et contemporains;

2. si possible d'être lus

presque uniquement) des textes

des textes qui auraient quelque chance par des élèves du niveau du Cycle d'Orientation, tout en étant destinés en principe à des adultes. Nous avons donc puisé de nombreux titres de pièces de théâtre ou de romans dans les listes de

(26)

livres proposée par les maîtres de français pour une lecture suivie;

}. Nous avons cependant dO renoncer à satisfaire cette deuxième condition dons le ces des ouvrages ou articles théoriques, par crainte de constituer un corpus peu représentatif de l'ensemble de la catégorie, les textes théoriques h la portée d'enfants de 12-15 ana étant généralement des ouvrages didactiques ou de vulgarisation.

(n ce qui concerne le discours en situation

(OS),

pour

des raisons pratiques, noua avons choisi surtout des textes écrite et dialoguée, essentiellement des extraite

de pièces de théAtre (ANOUILH, BECKETT, CAHUS, GIRAUDOUX, IONESCO, JARRY, SARTRE) (5). Le discours oral proprement dit n'est représenté que très pertiellement par quelques

'

interviewe, par un reportage radiophonique, par un discours et par un passage dialogué, tiré de l'un des romane analysé dans la catégorie suivante. Dana cette première étape, nous n'avons pas voulu affronter les problèmes de transcription et d'analyse que posent des dialogues oraux authentiques, prie sur le vif. Ce type de

"textes" étant cependant très caractéristique du discours en situation tel que noua l'avons défini, nous prévoyons de lui donner plus d'importance dans la prochaine phase de notre étude.

Nombre d'extraits analysée 26.

(27)

La catégorie de la narration (N) étant particuliàre•ent vaste et diverse, notre sélection de }4 textes

(69

extraits) ne pouvait prétendre couvrir toua les types de récits. Pour pallier cet inconvénient, nous avons cherché à structurer le champ narratif en distinguent deux sous­

cetégorles :

- les textes relatent des événements présumés réels ou vécus;

- les ouvrages de fiction.

(ntre les deux pOles représentée notamment par lea récits (auto-) biographiques ou historiques et les romans de science fiction, nous avons sélectionné également des textes intermédiaires biographies romancées, romana scientifiques, par

certaine diversité

exemple, en veillent à respecter une des genres comique, sentimental, policier, exploration, espionnage, guerre, etc.

Nous avons eubdivisé les textes théoriquea

(OT)

en trois sous-ensembles :

textes théoriques scientifiques

philosophie, peychologie, psychiatrie, linguistique, histoire, biologie, économie,

{J5

extralts)1

ouvrages de sociologie, géographie,

- textes théoriques polémiques ou critiques : articles divers ouvrant un débat sur des sujets scientifiques (psychiatrique, économique, géographique, pédagogique, politique)1 chroniques artistique, littéraire,

(28)

économique,

judiciaire, (19

extraits);

- textes théoriques pédagogiques :extraits

de

manuels,

de notes méthodologiques (histoire, mathématique, physique, géographie, biologie) et

de

deux sermons

(14

extraits).

Précisons encore ceci concernent

les

DT : si les textes scientifiques correspondent bien, en principe, à le définition que nous avons donnée du discours théorique, les deux autres catégories - les textes polémiques et les textes pédagogiques doivent être considérées comme intermédiaires et se rapprochant du discours en situation.

Ceci est dO notamment à le spécificité de l'interlocuteur qu'il s'agit de convaincre ou d'instruire - et à le prise en compte des paramètres du contexte situetionnel : le moment et le lieu de l'énonciation.

l'arbitraire de notre sélection apparait à plusieurs endroits, notamment dans le fait que certains types de textes sont absents, sous- ou surreprésentés dans notre corpus. 11 n'est, quoi qu'il en soit, pas envisageable de procéder à un échantillonnage vraiment systématique dans ce domaine, puisqu'il n'est pgs possible de définir en

extension les populations de référence (soit l'ensemble des textes correspondant à chacune

de

nos oatégories, dont

il

s'agirait de tirer un échantillon représentatif). Ces

catégories elles-mêmes ont des limites relativement floues, ce qui tient à deux raisons : premièrement, les situations d'énonciation correspondent à chacune des

(29)

classes ou sous-classes sont encore définies de façon trop générale pour fournir les critères nécessaires à une véritable taxonomie; deuxièmement - nous nous en sommes très vite rendu compte - il ne s'agit sans doute pas de catégories disjointes, permettant une réelle partition de l'ensemble des textes, mais plutôt de continuums entre les pOlee que constituent les OS, DT et N. Cette hypothèse nous 8 incités à choisir, d'une part des textes

"caricaturaux" ou polaires (dialogues, exposés théoriques scientifiques, extraits de récits historiques ou de

fiction), d'autre part quelques textes présumés intermédiaires

- entre OS et DT : les ouvrages ou articles polémiques et pédagogiques (cf. supra; exemple le Traité de paychietrie provisoire, de R. GENTIS, présenté sous forme d e dialogue);

- entre OS et N : le journal intime et l'autobiographie plus ou

pipe de

moins romancée (par exemple : Pipe de fer et porcelaine, de H. LAHOUILLE; Le chAteau de ma m•re, de M. PAGNOL; Terre dea hommes, d e SAINT-EXUPERY;

Le petit chose, de A. DAUDET; Le caporal épinglé, d e J.

PERRET);

- entre DT et N discours scientifique des ouvrages représenté dans notre éçhentillon par des extraits du Précis d'Hiatoire contemporaine, de J. NERE et par l'Hietoire de Venise, de F. THIRIET.

Sauf dans le cas de textes très courts (articles de journaux) nous avons sélectionné deux extraits des ouvrages choisis, le premier situé au tout début, le

(30)

second sélectionné eu hasard (6). Notre analyse a porté sur un passage d'environ 2�0 mots, le coupure se faisant à la ponctuation forte (point-virgule ou point) le plus proche, en aval du texte. Nous avons porté cette limite à 1000 mots (ou jusqu'à le fin de l'article) pour les marques que nous seviona très rares : déictique temporel, auxiliaire d'aspect, modulateur du récit, organisateur du texte, modalité d'énoncé, nominalisstion, passive. Pour neutraliser les différences de longueur, surtout entre urticles et extraits de livres, nous avons rapporté le nombre des marques trouvées dans le passage analysé eu nombre de verbes ou de mots dans l'ensemble de l'extrait considéré. Nous obtenons ainsi 17 indices pour chaque texte ou extrait. Par la suite, nous avons regroupé les introducteurs de le narration et les modulateurs du récit en un seul indice : les organisateurs narratifs. Retenant systématiquement le début de choque ouvrage, nous noue

•ettions dans l a même situation que dene le cas de l'analyse de textes courts (moins de 250 ou de 1000 mols).

Nous donnions d'autre part une plus forte probabilité d'occurence eux introducteurs temporels. Noue avions également la possibilité de vérifier si et pour quelles marques ou quels textos cette première partie différait fortement de passages choisis aléatoirement dans le reste de l'ouvrage.

Au moment de sélectionner nos extraits, noue avons de plus rencontré des problèmes liés à le diversité des types de textes possibles à l'intérieur d'un même ouvrage. Un exposé théorique commence souvent par un bref historique

(31)

de la question et la plupart des narrations contiennent des dialogues. Ceux-ci peuvent à leur tour comporter dea passages narratifs (cf. les dialogues de contes, par exemple} ou théoriques, etc .. . Les frontières entre les divers textes ne sont

problème évidente .

dialogue à Le

l'intérieur

pas toujours marquées de façon n'a pu être réglé que pour le de la narration, généralement annoncé par des guillemets ou des tirets. Et encore ces conventions ne sont pae toujours respectées dans certaine textes modernes, qui ne signalent paa nécessairement par une marque typographique le discours rapporté.

Chacune des marques de surface a été définie soit en extension dons une liste fermée (exemple : liste des cinq auxiliaires d'aspect}, aoit en compréhension (por exemple les anaphores}. Au besoin, dea commentaires fournissent les précisions, exemples ou contre-exemples néceaaeirea.

Quelques contrOles, eoua forme d'analyses du même texte par deux personnes, ont mie en évidence :

- l'insuffisance de noe définitions pour certaine&

marques, qui seront reprises et précisées lora d'une nouvelle étape;

- la difficulté d'un tel travail, qui nécessite à la foie une bonne connaissance grammaticale et une attention soutenue; une double correction apparait souhaitable mais coOteuse.

(32)

B. Le fonctionnement des margues

Si l'on considère l'ensemble des textes analysés et lee distributions de nos indices, on constate que les diverses marques de surface fonctionnent de façon différente. De ce point on peut les regrouper en trois catégories.

1. Les marques qul fonctionnent pratiquement selon le critère dichotomique présence-absence et qui permettent par conséquent de classer les extraits dans deux groupes, ceux qui ont ou n'ont pas :

- d e pronom ou adjectif exophorique de la deuxième personne

(OS)

J

- de déictique temporel

(OS);

- de passé simple (

N);

- d'organisateur narratif

(N)

ou textuel

(DT);

- de modalité d'énoncé

(DT);

- de nominalisation

(DT);

Dans

le cas où ces caractéristiques morphosyntaxiques sont

présentes, le fait qu'elles eppersissent une ou plusieurs fois (rarement plue de deux), donc leur fréquence relative, n'a que peu d'importance; l'aspect quantitatif ne joue guère de rôle.

Le défaut de ce type d'indice, dans notre analyse, est de ne pas avoir le même intérêt selon qu'il est positif ou nul. La présence d'une telle marque a grande chance d'être significative {par exemple, la deuxième personne signalant le présence d'un interlocuteur). Son absence en revanche peut être due eu haeerd qui a présidé au choix et au

(33)

découpage de nos extraits. Dena un freg•ent de dielogue,

on ne trouvera pas néceaaeire•ent de référence temporelle

(hier,

aujourd'hui, demain). L'introduction narrative eera souvent à l'imperfeit sana passé simple, et tel passage d'un texte théorique ne contiendra pas nécessairement de modalité d'énoncé. Une marque très rare dans notre corpus de textes, par exe•ple le nominalisation (dene le définition très restrictive que nous en avons donnée), est de ce fait a priori peu diacri•inetive et son intérêt pour une classification de textes risque d'être quasime nt nul. ..

2. Les indices dont les distributions ont une bonne

dispersion (7), qui permettront donc de distinguer les textes en les caractérisant comme ayant un nombre de marques élevé, moyen, faible, ou nul.

C'est le cas dans notre étude pour :

- les présents, passée composés et futurs, regroupés dans un indice baptisé sous-système te•porel du discours

(os) ;

- le densité syntagmatique (nombre de qualifiants/nombre de noms noyaux);

- les anaphores

(DT);

- les verbes d'étet (DT).

11 s'agit de marques que l'on retrouvera peu ou prou dans tous les textes, qui contiendront chacun eu moins un ou deux présents (dans la narration, à l'occasion d'un commentaire de l'auteur), plusieurs verbes d'état (être, avoir) ou anaphores

(

pronom personnel de le }ème personne, relatif) et quelques qualifiants. Dans notre analyse

(34)

(tableau 1) nous mettrons en évidence les textes qui se situent eux extrémités de la distribution dea indices, dons le tiers in(érieur ou supérieur, donc qui ae distinguent par un nombre �levé ou faible (voir nul) des marques concernées.

J. Les marques dont la rorme de distribution est intermédiaire entre lea catégories 1 et 2, c'est-à-dire qui peuvent être absentes ou plus ou moins nombreuaea.

Nous signalerons pour ce type d'indice les textes situés dans les tiers inférieur (= absence de marque) et supérieur (marques relativement nombreuses). Il s'agit dea

indices suivants :

- pronoms et adjectifs exophoriques de la lère personne (OS);

- modalités d'énonciation (OS);

- imparfait (N);

- auxiliaires d'aspect (DT);

- passives (DT).

Les cas d'absence de ces marques sont donc minoritaires.

Ils pourraient être caractéristiques de certains types de textes, dont la situation d'énonciation excluerait pratiquement l'emploi d'une première personne (narration

historique ou discours scientifiQue, d'oprbs nos hypothèses), des imratifs, des exclamatives ou interrogatives (narration et discours scientifiques). Pour les trois autres marques cette exclusion apparatt moins évidente l'impsrrait, les auxiliaires d'aepect et l'emploi d'une passive ne aont a priori incompatibles avec aucune perspective énonciative. Leur absence peut tenir

(35)

aux

aléas

de notre

éch

an

till

o

nnag

e

, signalée ci-dessus.

Nous

a

vo

n

s

pu

évaluer dans une certaine mesure la sensi

bi

l

it

é

de nos divers

indices à

ces

alésa et plue généralement

le fidélité

de nos observations relatives aux diverses marques, en comparant

pour

65

textes les valeurs obtenues

pour les premiers

et seconds extraits. Nous obtenons

des évaluations très proches dans

l

es

deux cas

pour les modalités d'énonciation

(OS

r =

.80).

La

corrélation est

encore bonne

o

u acceptable

(.70 �

r

�.50) pour

la densité syntagmatique, l'imparfait (N), les

pronoms

et adjectifs de

le

làre et

de le

2ème personne

(OS),

les t

e

mps

du

discours

(OS),

les modulateurs du récit (N) et les passives

(DT).

Ces

8

indices morphosyntexiquee constituent donc, dans l'état de notre

étude, des

informations relativement

fiables

pour caractériser un texte, parce que

probablement

assez s

t

ab

l

es

tout au

long d'un corpus. On y

trouve surtout (4

sur

8)

des marques attribuées

a priori au discours en situation.

Celui-ci comportera presque nécessairement à toutes lea

phaaaa de

son déroulement des références à l'én

o

nciat

eu

r

et

à aon in

te

rl

o

c

u

teu

r

(lère et 2ème

personne), des questions

ou dee demandes (modalité& d'énonciation)

et

l'emploi du présent ou

du

passé

composé,

oveo ses valeurs

temporelles et aspectuelles. Pour

les 9

autres

indice

a

, lea différences ent

re extraite peuvent être assez

grandes. La corrélation est pratique•ent nulle dans le

ca

s des auxiliaires d'aspect (N),

du

passé simple

(N),

des

déictiques

tem

p

orels

(OS),

dos modalités d'énoncé

(DT)

et

des nominslisations

(DT). Dena

ces derniers cas

(8)

il

(36)

apperalt peu vraisemblable que les différences tiennent • une spécificité d e l'introduction d'un texte ( = premier ensemble d'extraits) par rapport au reste de l'ouvrage, dont est tiré le second extrait. On peut en revanche mettre en cause

- le pertinence du choix de ces marques par rapport eux situations d'énonciation;

- la définition et la délimitation que noua leur avons données;

- le dimension de nos échantillons de textes, soit le longueur des extraite choisis.

Pour remédier à l'insuffisance de certains de ces indices pris isolément (médiocre fidélité, non pertinence de leur absence), nous recourrons plus loin à une analyse (factorielle) qui regroupe ces marques dans dee variables plus larges, où certaines compensations (de l'absence d'une marque par la présence d'une autre) sont poaaiblea.

C. Marques et types de textes. Contrôle des hypothèses

Dans un premier traitement statistique (tableau 1), nous àvo�s Chèrché si nos différentes marques discriminaient comme attendu les trois catégories de textes distinguées. Les marques considérées a priori, à partir de notre modèle théorique, comme cerectérietiquea d'un type de texte devraient être présentes seulement - ou nettement plue nombreuses - dans les extraits de ce type et absentes ou peu nombreuses - dans les autres. Pour

(37)

ou floue de nos regroupements, choix de textes lntermédiaires, absence aléatoire de certaines marques dans l'extrait choisi), nous ne pouvons nous attendre à ce que les contrastes entre catégories de textes soient maximums dans notre corpus. Noue admettrons donc que noua pouvons conserver nos hypothèses si les différence&

observées entre statistiquement

les trois profils sont au moins significatives

(9).

Dans lea tableaux 1.1 à 1.3 nous avons regroupé las marques en fonction de la perspective d'énonciation qu'elles étaient censées caractériser. Nous avons résumé les oppositions mises en évidence par chaque tableau par une formule.

OS> (N

OT)

signifiera par exemple que telle marque (exemple modalité d'énonciation) apparaît plus souvent et/ou en plus grand

catégorie

nombre dans l'ensemble des textes de lo

extraits

discours en situation

(OS)

que dans le cas des narratifs

(N)

ou théoriques (DT), entre lesquels on trouve par ailleurs peu de différence

(c).

DT > N >OS correspond à

syntagmatique) textes.

une marque (exemple la densité hiérarchisant nettement les trole typea de

(38)

TABLEAU l Distribution des marques de surf ace en fonction du type d'énonciation

DS = discours en situation (n=26) N =·narration (n=69)

DT = discours théorique (n=68)

1.1 Maroues attribuées a priori �u discours en situation Pron. et adj. de J� lère pers. Pron. et adj. de la 2ème pérs.

absence pr�sence 1/3 su9. absence présence

DS Ot 100\ 73\ os 0\ 100\

N 43t 57\ 44\ N 94\ 6\

DT 51\ 49\ H DT 84\ 16\

OS "> N > OT OS > (N • DT)

Temps du dise. (prés., p.c., fut.) Modalités d'ênonciation

l/3inf.• l/3rnoy." l/3su;>.• absence pr6sence 1/3 sup.

os 0\ SH 42\ 8\ 92\ 85\

N 72\ 15\ 13\ 67\ 33\ 17\

DT 4\ 44' 52\ 57\ 43\ 24\

(DS DT) > tJ OS > {N DT)

Déictiques temporels

absence présence

os 50\ 50\

N 77\ 23\

DT 19\ 21\

OS > (N • 01')

• Proportion de textes situôs dans le tiers lnf6rieur, moyen ou sup6rieur do la distribution totale de la marque en question.

(39)

1.2

Marques attribuées a priori

à

la narration

Organisateurs narratifs Anaphores

absence pr�sencè l/J lnf. l/J lllOy. 1/3 sup.

os 100\ 0\ DS 35\ 27\ 38'

N 49\ 51\ N 28\ 29\ 41\

DT 82\ 18\ DT 37\ 41\ 22\

N >OT > O S

Auxiliaires d1aspec:t lmpai;faits

1/3 lnr. 1/3 rnoy. 1/3 sup. absenc:e pr�acnee 1/3 sup.

DS 15\ 31\ SC\ DS 27\ 73\ 4\

N 25\ 33\ 42\ " 12\ 88\ 72\

DT 57\ 22\ 21\ DT 59\ 41\ 4\

(N DSJ > DT 11 > (OS 01')

Pass6e aimplés

absence présence

DS 100\ 0\

N 39\ 61\

01' 90\ 10\

N > (OS = OT)

(40)

1.3 Marques attribuées a priori au discours théorique

Or9anisateurs du texto Modalités d'énonoê

absence présence absence pr6sence

os 100\ 0\ os 81\ U\

N 99\ lt N 9H 4\

OT 75\ 2S\ DT 78\ 22\

DT > CDS > N) (DT OS) > N

Nom1nalisat10n5 Passives

absence pr�scnce 1/3 inI. 1/) moy. 1/3 sup.

os 96\ 4' os 85\ 12\ 4\

N 100\ 0\ N 58\ 25\ 17\

DT 96\ 4\ OT 35"\ 10\ S4\

diff� ro> signifiœtives DT > (OS N)

Vec-bes d'�tat

1/3 tnf. 1/3 moy. 1/3 aup.

os 12\ 23\ 65\

Il 49\ 28\ 23\

DT 32\ 34\ 34\

(DT c N) < OS

1.4 Densité syntaqniatigue

1/3 lnf. 1/3 moy. 1/3 sup.

os 92\ 4\ 4\

Il 28\ 47t 23\

DT 15\ 29\ 56\

DT > N > OS

(41)

1. Le discoure en situation

est

le marque le pronom

la plus caractéristique de cette catégorie ou l'adjectif de 2ème personne, marque présente dans tous nos extraits de discours en situation, et n'apparaissant qu'exceptionnellement dena les textes narratifs, quand l'auteur ou le narrateur ou le personnage principal interpelle le lecteur, un public fictif à l'intérieur du roman ou une personne à qui il dédie son texte, donc dans des cas où l'on simule un récit oral.

Les pronoms ou apparaissent également

adjectifs de la làre personne dena tous les textes de dialogue (OS), mais eua81 et 88se2 fréquemment

- dans dea récits autobiographiques ou dans ceux dont le narrateur ( = l'auteur) utilise le je, auquel recourt parfois susai l'auteur dans un commentaire;

- dans des textes théoriques, particulièrement dans des situations polémiques ou pédagogiques incitant à préciser la subjectivité de l'énonciation pour en renforcer l'impact affectif ou, dans un texte scientifique, pour en li•iter le valeur de vérité ou de généralité. Dans ce dernier type d'ouvrage, on trouve aussi Je noua, qui se situe selon les cas entre le subjectif et l'impersonnel, entre le je et la on.

la situation d'interaction directe implique presque toujours eu moins une question, une demande ou une injonction ou encore une réaction effective marquée par une exclamation, donc une ou plusieurs modalités

(42)

d'énonciation

(92

S dans les textes de

OS).

( lles se

présentent dehors des discursives rhétoriques

aussi dana certains passages narratira (en dialogues) ou théoriques irruptions dans le récit {cf. supra) ou procédés (textes polémiques et pédagogiques surtout).

Cependant, dans les scientifiques, le (nombre d'occurences

passages de récits ou de lextes fréquence relative de ces marques

/

no•bre d e mots) est généralement faible, alors qu'elle est élevée (tiers supérieur de la distribution) pour le discours en situation.

La probabilité déictique temporel

d'apparition d'un (ou plusieurs) aat plus forte pour le discours en situation (l ces sur

2)

que pour les autres typee de textes

(1

ces sur 4 à$). Noua avons déjà signalé que le extraits rendaient découpage et le longueur de nos

aléatoire l'apparition de telles situation ou l'objet du discours ne

marques. En outre, la nécessite pas toujours des précisions temporelles de ce genre. Les déictiques apparaissent moins

dana la narration,

fréquemment, mais ils apparsiesent, principalement dans des récits à la au présent

/

passé compos6, qui se autobiographiques ou qui prennent la

!ère personne et présentent comme

rorme d'un journal ou d'un reportage. Par exemple, eu début de L'étranger de CAMUS : "Aujourd'hui, maman oet morte.• On les rencontra également dans des textes au passé simple

/

imparfait dans des passages deacriptirs posant un décor, décrivant un procès d'arrière-pian (WEINRICH) "Autrefois Vénus était un astre inacceaslble et brOlant. . . au

j

ourd'hui trois pionniers venus de la

(43)

Terre habitaient Vénus.•

(CH.

GRENIER, Le soleil va mourir, p.

est utilisé

10)

''Aujourd 'hui'', s'opposant � ''autrefois'', dans le sens de "à l'époque dont nous

parlons, à

l'époque des événements racontés". On trouve ces déictiques également dans des passages de discours indirect libre :

''Hier

encore, dans le miroir militaire, elle se regardait, . . . • . (BARJAVEL, Le grand secret, p.

126).

Ce qui signifie : elle pensait : ''Hier encore,

je me regardais, . . . " ·

Nos critères de frontière textuelle ne nous permettent n i de distinguer ni de sortir ces passages de leur contexte narratif

pour

leur donner un statut proprement discursif, Dans les textes théoriques, les déictiques aujourd'hui

(surtout), hier et demain ne s

o

nt pas absents, mais ils sont utilisés presque exclusivement dans leur sens extensif ''à l'époque actuelle, dans un passé récent et dans un avenir plus ou moins proche''·

La proportion des temps présents, passés composés et futurs est presque identique dans

les discours

en situation et les discours théoriques, nettement plus faible, avec des fréquences moindres, dans la narration, où dominent imparfaits et passés simples. On voit ainsi s ' opposer deu• sous-systèmes temporels : discursif

(OS

+

DT) et narratif.

Contrairement à notre attente, une autre marque vient discriminer, par sa fréquence, le discours en situation des deux autres catégories : les verbes d'état. En fait, il s'agit surtout des verbes être et avoir (non

(44)

auxiliaires) qui apparaissent plus souvent et en plus grand nombre dans les dialogues.

Enfin, le discours en situation se caractérise aussi psr une faible densité syntagmatique • la presque totalité des OS se situe dans le tiers inférieur de la distribution totale de cette marque. La proportion de qualifiants (adjectifs, compléments de nom, etc ..) est donc faible par rapport eux noms noyaux. Les syntagmes ayant fonction casuelle dans la phrase ont généralement une faible expansion, celle-ci se faisant par juxtaposition ou coordination plutôt que par subordination (au sens de MARTINET).

2. Le narration

Comme nous venons de le signaler, et comme on pouvait s'y attendre, c'est surtout la présence de certains temps qui caractérise spécifiquement le récit. Le passé simple epperatt presque uniquement dans les textes narratifs, mais pas dans tous environ 40 � des narrations ne comportent pas de passé simple. En effet, dans certains ces, notamment dans les débuts d'un roman, le découpage de l'analyse limite notre extrait à une description, à le mise en place du décor, traitée à l'imparfait. Par ailleurs, les récits autobiographiques (ou assimilés) recourent généralement eu passé composé. Notons encore que dans un ouvrage scientifique, l'auteur est parfois amené à donner des exemples historiques, à expliquer l'évolution

(45)

précédant la théorie exposée ou le développement de cello­

ci. Il peut alors utlliaer le passé simple pour une mise en perspective historique, une mise à distance à la fois temporelle et psychologique. Exemples

BERGSON, La pene'e et le mouvant (p.

25)

''Ces

considérations ... nous firent ériger l'intuition en méthode philosophique'';

B. PASDELOUP, (Hatier, 1964), Manuel de géographie, 6e (p.

110}

"L'élevage est une ressource agricole

élémentaire. La chasse ne fournissant que des résultats irréguliers, les hommes surent capturer des animaux, dont ile pouvaient tirer, aelon leurs besoins, la viande, le lait, la laine, le cuir".

Dans ce dernier exemple, le passé simple est censé, à lui seul, marquer le passage de l'époque contemporaine è la préhistoire, l'auteur ne fournissant aux élèvea aucune autre précision temporelle. Les passés simples sont particulièrement nombreux dans les ouvrages cu traités historiques (exemple J. NERE, Précis d'histoire contemporaine} que noua situons è priori entre le théorique et le narratif.

L'imparfait, présent dans

qui accompagne le passé simple, eat aussi la majorité

(73 %)

des extraits de discoure en situation. Comme le montre le tableau

1.2,

ce qui

caractérise le texte narratif, ce n'est donc pas la présence de ce tempe, maiG sa fréquence relative plus élevée près des trois quarta de ces extraits se situent

dana le tiers supérieur de la distribution totale.

(46)

Dans les organisateurs narratifs nous avons regroupé les introducteurs et les modulateurs du récit. On les trouve dans un texte narratif sur deux. En effet, en raison du type de découpage, ils n'epµaraissent pas nécessairement. Totalement ebaents dans le discours en situation, ils se rencontrent dans les textes théoriques, essentiellement dans des

historiques ou dans indications historiques.

Contrairement à nos

ouvrages (traités ou manuels) des passages fournissent des

hypothèses, les auxiliaires d'aspect ne sont pas spécifiques à le narration. Ile oonl eu moins aussi fréquents dens le discours en situation, plus rares en ravanche dans le texte théorique.

Les anaphores ont à peu près le même prof il de distribution pour nos trois catégories de textea et ne contribuent donc en rien à notre classification.

L'analyse des modalités d'énoncé montrera plue loin qu'elles cerectérisent aussi la narration, dans la mesure où elles en sont presque toujours absentes.

finalement, nos moyens d'identification de la narration sont assez limitée. lls se réduisent au sous-système temporel passé simple + imparfait et aux organisateurs narratifs, dont la présence est significative meia varie en fonction du paaeage choisi. Pour la denelté eyntegmatigue les textes narratifs occupent une pooition intermédiaire par rapport oux deux autres catégories, avec

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