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Statistique, espace, pouvoir

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Statistique, espace, pouvoir

RAFFESTIN, Claude

RAFFESTIN, Claude. Statistique, espace, pouvoir. In: Journées suisses de la statistique . 2003. p. 7-10

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:5506

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STATISTIQUE, ESPACE, POUVOIR

Journées suisses de la statistique 2003, présentation Claude Raffestin,

Si chacun sait ou croit savoir ce qu'est le pouvoir, personne n'est en mesure d'en donner une définition susceptible de rallier l'adhésion de tous ! Quoi qu'il en soit, si l'on ne peut se mettre d'accord sur une définition minimale, au risque d'un déni d'identification, il est loisible de démontrer que le pouvoir partage avec le travail la présence de deux éléments constitutifs. Il s'agit de l'énergie et de l'information : le pou- voir n'est rien de plus, mais rien de moins non plus, que de l'énergie informée susceptible de transformer l'environne- ment et les rapports qui s'y nouent. Si l'on accepte provisoi- rement cette façon de concevoir le pouvoir, celui-ci, contrai- rement à ce qu'on entend dire souvent, ne se possède pas, mais s'exerce. Le pouvoir se manifeste à l'occasion de toute relation, c'est-à-dire de tout processus d'échange et de communication, entre au moins deux acteurs, mais générale- ment plus. L'analyse d'une relation de pouvoir est complexe dans la mesure où elle fait intervenir non seulement des for- mes d'énergie fort variées, mais aussi des types d'informa- tions qui vont des connaissances scientifiques aux symboles et aux archétypes en passant par l'information émotionnelle.

Cela dit, si le pouvoir, sans préjuger par ailleurs des formes qu'il peut prendre, est la combinaison et la manipulation de l'énergie et de l'information, on comprendra pourquoi l'e- space et la statistique sont cités en cause. L'espace, en tant qu'il est offert à l'action des hommes et qu'il est origine de ressources multiples (êtres vivants et ressources matériel- les), est à connaître et donc source d'informations statisti- ques potentielles car, par définition, il ne saurait être l'objet d'une analyse exhaustive. Cela suppose chez le statisticien une capacité remarquable de choix pour connaître la réalité de manière optimale, même si cette connaissance doit demeurer toujours partielle et fragmentaire. C'est dans cette capacité de choisir ce qu'il convient d'enregistrer que réside, avant tout, la valeur de la statistique.

L'enregistrement par le comptage ou l'observation permet la réduction de la pluralité du concret à l'indicateur abstrait. Au XVII e, les travaux de John Graunt et de William Petty sur la population en général et la mortalité en particulier en témoig- nent. Le XVIII e siècle, comme le rappelle l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, ne sera pas en reste : « Arithmétique politique, celle dont les opérations ont pour but des recher-

ches utiles à l'art de gouverner les peuples ou encore Politi- que arithmétique, application des calculs arithmétiques aux sujets ou aux usages de la politique « .

Si le XVII e et le XVIII e sont des repères commodes, pour évoquer la statistique moderne, celle-ci existait avant la let- tre, dans l'exacte mesure où les hommes ont eu, très anciennement, le besoin impérieux de contrôler les êtres et les choses par des symbolisations, en fait des sortes de nombres avant le nombre. Les unes et les autres sont des instruments de pouvoir, comme l'os et le bois entaillés pour compter et surtout inscrire. L'entaille, selon les témoignages matériels à disposition, est vieille de 40.000 ans et elle est la comptabilité de ceux qui ne connaissent pas encore l'écri- ture. Si le comptage est antérieur à l'écriture, celle-ci va lui donner de l'ampleur en augmentant sa valeur communicative : « l'apparition de cette écriture a été très probablement suscitée en grande partie par les besoins de la comptabi- lité...l'écriture, ..., est une invention de comptables appelés à fixer des opérations économiques beaucoup trop nom- breuses et diverses pour être confiées à la seule mémoire dans la société en pleine expansion de Sumer ».

Les rapports entre écriture et statistique sont beaucoup plus étroits qu'on ne le pense généralement à travers la vision souvent simplifiée que l'on a des problèmes du passé : « Qu'est-ce la culture, après tout, sinon une série d'actes de communication ? La variation des modes de communication est souvent aussi importante que celle des modes de pro- duction, car elle implique un développement tant des relations entre individus que des possibilités de stockage, d'analyse et de création dans l'ordre du savoir. » La stati- stique, au même titre que l'écriture, est à considérer comme un moyen de susciter et de développer l'activité critique «.

Les possibilités de l'activité critique s'accrurent du fait que le discours se trouvait ainsi déployé devant les yeux ;... ».

Goody le rappelle opportunément, les conditions de stok- kage de l'information furent radicalement transformées car la fixation des données statistiques en permettant la compa- raison, à travers le temps, a ouvert la voie à une vision renouvelée des choses. De la même manière, l'écriture en préservant le passé, en partie du moins, permet de revenir à celui-là, d'en construire une image et de l'utiliser en l'actua-

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lisant, le moment venu. Demeure, cependant, une grande question, celle du pourquoi le dénombrement ? Pour quelles raisons, effectivement, dénombre-t-on ? Question, apparem- ment, sans réponses, puisque celles-ci sont innombrables ! Pourtant, je vais m'exposer au risque d'en proposer une, sous forme interrogative : le dénombrement et, par exten- sion, la statistique ne pourraient-ils pas être la conséquence de la peur de l'inconnu ? La peur de l'inconnu, la peur de ce qui survient par hasard, La peur de ce qu'on ignore ? Pure hypothèse, bien sûr, mais il ne faut pas oublier l'invention de la théorie des probabilités, justement au XVII e, qui va offrir le moyen de diminuer la peur, sinon de l'éliminer devant l'in- connu. Comptages et probabilités permettront d'élaborer des connaissances précieuses jouant le rôle d'anti-hasard pour reprendre l'expression de Pierre Massé.

C'est sans doute pourquoi, depuis plusieurs millénaires, la population a été pour elle-même, à travers ses mouvements un « objet fascinant » sur lequel on a cherché à accumuler le plus d'information possible. Pour ceux qui détenaient le pou- voir, chef, prince, roi, Etat moderne, elle n'a pas été moins fascinante puisque avant la fameuse transition démographi- que et l'instauration d'un nouveau régime pouvant dégager des accroissements naturels substantiels, il n'était pas inutile, pour des raisons de survie, mais aussi de puissance, de se connaître quantitativement. Il était également utile de connaître certains phénomènes quantitativement pour les besoins de l'économie ; sans bases démographiques, pas de rentes viagères correctement calculées.

Dans un autre ordre d'idée, mais dans le même contexte, il faut rappeler la fameuse formule de Jean Bodin, au XVI e siècle, contenue dans les Six Livres de la République « il n'est de force et de richesse que d'hommes ». Cette ex- pression est très révélatrice d'une certaine conception du monde avant les grands accroissements démographiques des XIX et XX e siècles. On se rappellera qu'au moment de la négociation des traités de paix jusqu'à, il y a deux siècles en arrière, on prenait plus en compte, dans les marchanda- ges politiques, le nombre des hommes, encore rares, que la surface des territoires que l'on perdait ou que l'on obtenait.

Il en est ailé tout autrement au XX e siècle avec les nouve- aux régimes démographiques qui, en permettant de cicatri- ser rapidement les pertes humaines de toutes sortes, ont fait s'apprécier davantage les territoires que les hommes.

Il suffit, d'ailleurs, de se reporter à l'Ancien Testament, pour prendre toute la mesure de l'ancienneté de l'idée exprimée par Bodin. l'Eternel, dans les Nombres, ordonna à Moïse, dans le désert du Sinaï : « Faites le dénombrement de toute l'assemblée des enfants d'Israël selon leurs familles, selon les maisons de leurs pères, en comptant par tête les noms de tous les hommes, depuis l'âge de 20 ans et au-dessus, tous ceux d'Israël en état de porter les armes ; vous en ferez le dénombrement selon leurs divisions, toi et Aaron ». (I :1- 2-3). Le résultat fut de 603.550 ! On sait que seuls les Lévi- tes ne furent pas recensés, justement sur ordre de l'Eternel.

Le recensement ou dénombrement, acte sacré, était une prérogative de Dieu, comme le roi David en fit lui-même l'ex- périence (II Samuel 24) ! Dans l'Evangile selon Luc, il est aussi question de dénombrement: « En ce temps-là parut un édit de César Auguste, ordonnant un recensement de toute la terre. Ce premier recensement eut lieu pendant que Quiri- nius était gouverneur de Syrie ». (2 : 2, 3,4 et 5). Dans la révolte des Zélotes, il semble que les Romains aient négligé ou oublié ce facteur du caractère sacré de tout dénombre- ment.

Si la statistique, à beaucoup d'égards, est un anti-hasard, elle est, par là même, aussi un puissant moyen rationnel de s'opposer aux mythes qui longtemps, dans l'histoire, ont prévalu, pour lutter contre la peur et l'angoisse de l'inconnu.

Ce n'est évidemment pas à des professionnels de la statisti- que que je vais dévoiler tous les mythes auxquels ils doivent faire face dans leurs activités quotidiennes ! Rappelons, quand même, les premières études, dans quelques cantons suisses, sur la pauvreté. Les résultats furent souvent jugés inquiétants par les Autorités politiques qui commencèrent d'abord, par nier les résultats, et ensuite, par prendre peur devant les conséquences de cette divulgation. Pourquoi cette peur ? Sans doute parce que la pauvreté apparaît comme une contre performance qui met à mal l'idée que la Suisse est l'un des pays les plus riches du monde. D'une manière générale, s'il est permis d'évoquer les performan- ces positives, celles négatives sont à oublier et à dissimuler dans la mesure où elles ne cadrent pas avec le « projet poli- tique ». Pierre d'achoppement du progrès statistique, la révélation de la réalité dans une lumière un peu crue tend à indisposer le pouvoir.

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Dans cette perspective, les Suisses se souviendront, sans doute, du scandale provoqué par Dürrenmatt, dénonçant dans un discours prononcé devant un aréopage de politi- ciens, quelques semaines avant sa mort, à l'occasion d'un prix remis à Vaclav Havel, les dysfonctionnements de la liberté helvétique. Le rapport du pouvoir avec la connais- sance statistique n'est pas sans rappeler, toutes choses égales par ailleurs, l'exemple de Dürrenmatt.

En tout cas, ce rapport n'est pas sans ambiguïtés car le pouvoir est idéologique ce qui veut dire, en d'autres termes, qu'il produit des projets. Si la statistique est en adéquation avec ces projets alors elle est acceptée et peut être rendue publique, voire largement divulguée; en revanche, si elle tend à entrer en contradiction avec les projets, le pouvoir politique peut vouloir, sinon dissimuler ou cacher, du moins minimiser ou marginaliser cette connaissance.

L'accueil fait à la statistique est aussi une pierre de touche de la nature et de l'étendue de la démocratie. L'Etat, avec moins de sagesse, sans nul doute, s'est substitué à L'Eter- nel pour décider ce qui doit être dénombré ou non. De l'E- ternel à l'Etat, le dénombrement est une prérogative du Tout-puissant ou d'une puissance temporelle quelconque, dont la volonté est de s'assurer un monopole aussi absolu que possible de l'information.

Les statistiques sont révélatrices de l'Etat qui les fait élabo- rer. Selon Carlo Malaguerra « La statistique n'est pas un simple relevé, une description rudimentaire ou une compila- tion, mais plutôt une information qui favorise les décisions et la connaissance ; elle n'est pas qu'une énumération ou un tableau froid, mais au contraire une analyse d'une réalité donnée, commentée et illustrée , ..., un système d'informa- tions cohérentes et reliées entre elles, ..., ta synthèse d'une réalité complexe ; enfin la statistique n'est pas un gadget administratif, mais plutôt une entreprise de services pour une multitude d'utilisateurs » . En bref, il est donc loisible de déchiffrer un Etat à travers son système statistique qui enre- gistre ou n'enregistre pas, qui actualise ou non et qui per- met de connaître, précisément, les mécanismes socio-éco- nomiques et socioculturels pour ne citer qu'eux. Par ailleurs, il est non seulement intéressant, mais encore révélateur et donc instructif, de savoir ce qui est privilégié dans l'enregi- strement car, on en conviendra, les stocks ou les flux de tou-

tes sortes n'ont pas la même signification pour comprendre la réalité spatiale ou territoriale.

De même, choisir la méthode des recensements ou celle des sondages, n'est pas une pure question scientifique et n'est donc pas indifférente. Le nombre de la population est moins fascinant, aujourd'hui qu'il l'était qu'autrefois d'où les sondages, moins coûteux que les grands recensements. On pourrait continuer à évoquer beaucoup d'exemples, mais le temps m'est compté. Je ne dirai donc que quelques mots sur l'environnement dont on sait que pendant longtemps, il a été difficile de se faire une idée de son état parce que les données dans ce domaine ne sont pas encore satisfaisan- tes. Il va de soi que la prise de conscience écologique a amélioré les choses mais dans quelle mesure les données disponibles sont-elles adaptées et utiles à la prise de déci- sion. Les récentes coupures de crédit à l'Office fédéral de l'environnement ne sont probablement pas faites pour ras- surer le citoyen et il faut se demander quelles statistiques il conviendrait d'élaborer pour mesurer vraiment ce qu'on appelle le développement durable.

On se rend compte que le sujet épistémique, celui qui pro- pose les choix à faire est souvent, à tort ou à raison, condi- tionné par le sujet social pour ne pas dire politique, qui, en fin de compte, décide de la nature et de l'étendue de l'ob- servation.

C'est de la relation de pouvoir qui se noue entre le politique, le social et le scientifique que naît finalement la représenta- tion statistique qui est, au plein sens du terme, une négocia- tion faite aussi de compromis pour établir le "nombre ».

Le moyen le plus efficace et le plus économique de la représentation est souvent, sinon toujours, le nombre. En effet, il aide à prendre une décision et à en contrôler les résultats. C'est pourquoi, le pouvoir cherche par tous les moyens à se représenter les êtres et les choses au moyen du nombre. Il ne s'agit pas de n'importe quelle représenta- tion puisqu'elle a une vie propre complètement différente de son référent ; elle est une caricature qui dessine de nouvel- les limites et qui exprime, dans un autre langage, ce qu'on ne pourrait ni maîtriser ni voir d'une autre manière. Dans cette perspective et, en tant que représentation, toute stati- stique est une caricature des êtres et des choses. La carica-

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ture inhibe certaines caractéristiques, mais en potentialise d'autres. La représentation, par définition, fonctionne en atrophiant ou en hypertrophiant, en ce sens qu'elle choisit dans un ensemble qui n'est pas exhaustif une ou plusieurs choses en négligeant le reste.

À cet égard, la représentation statistique partage avec la représentation cartographique d'être une image déformée, mais cohérente de la réalité. C'est évidemment le propre de toute représentation, en tant que celle-ci devient modèle qui peut assumer un rôle de substitution et donc d'échange avec la réalité. Toute représentation fonctionne vis-à-vis de la réalité de la même manière que la monnaie fiduciaire par rapport aux biens réels. Tant que l'on accepte la représenta- tion de la chose comme la chose elle-même c'est que la valeur de la représentation ne s'est pas trop érodée. La carte et la statistique ont en commun d'être des images. L'i- mage statistique et l'image cartographique sont, d'ailleurs, des entreprises désespérées débouchant toujours sur des documents historiques. Même en faisant l'hypothèse d'un ajustement, en temps plus ou moins réel, il n'est guère pos- sible de songer à une véritable actualisation dont les coûts ne seraient pas compensés, par des bénéfices significatifs.

Les images statistiques et cartographiques pour lesquelles l'Etat est disposé à consentir des coûts élevés ne sont généralement pas celles qui sont divulguées à moins que la transparence ne constitue justement un enjeu du pouvoir pour atteindre un objectif précis. Le contraire est également vrai. On peut consentir des coûts pour feindre la transpa- rence en ne donnant accès qu'à une réalité déformée ou pseudo réalité. Évidemment cela ne peut fonctionner qu'un certain temps compte tenu des moyens scientifiques et techniques à disposition pour contrecarrer ces formes éla- borées du mensonge. A ce propos, faut-il évoquer la nature des images statistiques et cartographiques des pays de l'au-delà du Rideau de fer, avant 1989 ? Dès qu'il y a mani- pulation d'un quelconque langage, tromper, feindre ou men- tir, sont, à l'évidence, des pratiques inévitables car toute lan- gue sert à dire la vérité, mais aussi le mensonge. Les langages sont, par définition, « surface », ils donnent accès à une partie de la chose, sinon à la chose elle-même, immé- diatement, donc sans recours à aucune médiation.

En ce sens, la statistique et la carte sont des « surfaces » qui n'offrent aucune profondeur et par conséquent à propos desquelles il existe plusieurs niveaux d'interprétation. Lors- que le Cyclope Polyphème, aveuglé par Ulysse, contrôle, au sortir de son antre, ses moutons en les palpant pour ne pas laisser échapper Ulysse et ses compagnons hors de la grotte, Polyphème est victime de la surface des choses. Il est même doublement aveuglé puisqu'il a perdu son œil de chair, mais aussi celui de l'esprit parce qu'il est aveuglé par la colère.

Ne sommes-nous pas, souvent, aveuglé lorsque nous acceptons de comparer des choses qui ne peuvent pas l'ê- tre, parce que nous avons oublié les principes élémentaires de la comparabilité ?

De là, à dire que l'Etat n'a qu'un œil, comme Polyphème, et qu'on peut, à l'instar d'Ulysse, l'aveugler pour lui échapper, il y a un pas que je ne franchirai pas. L'Etat s'aveugle, par- fois, sans qu'il soit même besoin d'intervenir. Il paie, d'ail- leurs, souvent très cher son côté « superficiel », mais il le fait aussi payer aux citoyens car son incapacité à faire des choix se traduit par de graves inconvénients voire des retards tra- giques. Combien de fois, les collectivités n'ont-elles pas eu à pâtir de la négligeance statistique des institutions étati- ques qui n'ont pas su prendre les bonnes décisions à temps pour choisir ce qu'il fallait créer en matière de données stati- stiques ? La mauvaise gestion statistique, celle-là même qui consiste à ne pas savoir préparer le futur par des choix essentiels, a presque toujours des conséquences catastro- phiques pour une société.

On connaît l'apologue de Borgès sur la carte réalisée à l'é- chelle 1/1 qui conduit à l'inutilité de l'instrument cartographi- que. Il ne s'agit donc pas de tout dénombrer, mais de dénombrer « juste », en fonction des divers besoins d'une collectivité qui doit se gérer, ici et maintenant, aujourd'hui et demain. Faire les bons choix statistiques c'est comme choi- sir la bonne échelle cartographique, au risque dans le cas contraire de détruire la crédibilité des instruments à disposi- tion.

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