Énoncé
Ce texte introduit
1aux fonctions d'une variable complexe à valeurs complexes mais les seules fonctions de ce type intervenant dans ce problème sont la fonction exponentielle com- plexe et des fonctions polynomiales ou rationnelles. On conviendra d'identier un polynôme ou une fraction rationelle avec la fonction qui lui est associée.
Ce texte fait aussi intervenir des fonctions C
∞( R ) , périodiques de période 2π et à valeurs dans C. De telles fonctions sont appelées des lacets. Une lacet γ peut être vu comme un mouvement. Pour t ∈ R, le complexe γ(t) représente la position dans le plan d'un point mobile. La trajectoire (notée Γ ) est l'ensemble des points par où est passé le mobile. À cause de la périodicité,
Γ = {γ(t), t ∈ R } = {γ(t), t ∈ [0, 2π]} . Les gures 1a et 1b présentent les trajectoires Γ pour deux lacets.
(a) γ(t) = e
it. (b) γ(t) = P(e
it) avec P = X
2− X − 1 .
Fig. 1: Exemples de trajectoires.
Pour une fonction γ et z ∈ C \ Γ , l'indice de z par rapport à Γ est I γ (z) = 1
2iπ Z 2π
0
γ
0(t) γ(t) − z dt.
Il s'agit de l'intégrale d'une fonction d'une variable réelle C
∞à valeurs complexes où γ
0(t) est la notation habituelle pour la dérivée de γ . Pour un nombre complexe z tel que |z| 6= 1 , on note I 0 (z) son indice par rapport au mouvement circulaire.
I 0 (z) = 1 2π
Z 2π 0
e it
e it − z dt avec γ(t) = e it .
1
d'après W. Rudin Analyse réelle et complexe Masson
On rappelle que si f est une fonction continue dans [a, b] (avec a < b ) à valeurs complexes,
Z b a
f(t) dt
≤ Z b
a
|f (t)| dt.
Remarques. La partie V est totalement indépendante des autres parties. Les parties I et II ne dépendent pas l'une de l'autre mais prouvent la même proposition de deux manières diérentes. La partie III n'utilise pas la proposition prouvée en I ou II. La partie IV utilise cette proposition ainsi que d'autres démontrées en III.
Partie préliminaire.
1. Soit f continue dans R, périodique de période T > 0 et à valeurs complexes.
Montrer que la fonction de R dans C, x 7→ R x+T
x f (t) dt est constante.
2. Montrer que :
∀x ∈ R
∗, arctan x + arctan 1 x =
π
2 si x > 0
− π
2 si x < 0 .
3. Soit z = |z|e iϕ ∈ C avec |z| 6= 1 et ϕ ∈ R. Pour tout t ∈ R, exprimer (|z| − 1) 2 −
e it − z
2
en fonction de t − ϕ . En déduire
∀t ∈ R , e it − z
≥
( 1 − |z| si |z| < 1
|z| − 1 si |z| > 1 .
Partie I. Calcul direct de I 0 (z).
Dans cette partie, z ∈ C, |z| 6= 1 et ϕ ∈ R est un argument de z . On note A(z) = Re(I 0 (z)), B(z) = Im(I 0 (z)).
1. Soit r ∈ R \ {−1, +1} . Montrer que Z
π20
dθ
1 + r 2 − 2r cos θ = 2
1 − r 2 arctan 1 + r
1 − r
.
2. a. Montrer que
A(z) = 1 2π
Z 2π 0
1 − |z| cos(t − ϕ) 1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ) dt.
b. Montrer que
I 0 (z) = A(z) = 1
2 + 1 − |z| 2 4π
Z 2π 0
dt
1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ) . 3. Montrer que
Z 2π 0
dt
1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ) = 2
Z
π20
dθ
1 + |z| 2 − 2|z| cos θ + Z
π20
dθ
1 + |z| 2 + 2|z| cos θ
! .
En déduire I 0 (z) =
( 1 si |z| < 1 0 si |z| > 1 .
Partie II. Calcul de I 0 (z) avec une progression géométrique.
1. Soit k ∈ Z
∗, calculer R 2π 0 e ikt dt . 2. Dans cette question |z| < 1 .
a. Montrer que :
∀n ∈ N , I 0 (z) = 1 + z n+1 2π
Z 2π 0
e
−i(n+1)t1 − e
−itz dt.
b. En déduire I 0 (z) = 1 . 3. Dans cette question |z| > 1 .
a. Montrer que :
∀n ∈ N , I 0 (z) = z
−(n+1)2π
Z 2π 0
e i(n+2)t e it − z dt.
b. En déduire I 0 (z) = 0 .
Partie III. Propriétés de l'indice.
Dans cette partie, γ est un lacet et z est un nombre complexe qui n'est pas sur la trajectoire : z / ∈ Γ .
1. Dans cette question seulement, on considère l'équation diérentielle (γ − z)y
0− γ
0y = 0
où la fonction inconnue y est à valeurs complexes.
a. Déterminer la solution évidente qui prend en t = 0 la valeur γ(0) − z .
b. En utilisant un résultat de cours cité précisément, exprimer cette solution avec la fonction exponentielle complexe et une intégrale.
c. Montrer que I γ (z) ∈ Z.
2. Dans cette question, pour z et z
0en dehors de Γ , on cherche à majorer |I γ (z) − I γ (z
0)| . a. Justier l'existence d'un réel strictement positif noté d(z, Γ) et déni par :
d(z, Γ) = min {|z − γ(t)| , t ∈ [0, 2π]} . b. Montrer que |I γ (z) − I γ (z
0)| ≤ K |z − z
0| avec
K = γ
d(z, Γ) d(z
0, Γ) et γ = 1 2π
Z 2π 0
|γ
0(t)| dt.
x 0
Fig. 2: Conguration de la trajectoire pour la question 3.
3. Dans cette question, on suppose que Γ est dans le disque ouvert de rayon 1 et de centre 1 c'est à dire que
∀t ∈ R , |γ(t) − 1| < 1.
a. Montrer que ] − ∞, 0] ∩ Γ = ∅ . Montrer que, pour tout x ≤ 0 , d(x, Γ) > |x| et d(x, Γ) ≥ d(0, Γ).
b. Montrer que la restriction de I γ à ] − ∞, 0] est lipschitzienne de rapport d(0,Γ) 4 γ
2. c. Montrer que |I γ (x)| ≤
|x|γ pour x < 0 .
d. Montrer que I γ (0) = 0 .
Partie IV. Nombre de racines.
1. Dans cette question, P ∈ C [X] est un polynôme de degré au moins 1 sans racine de module 1 et on considère un lacet γ P dénit par
∀t ∈ R , γ P (t) = P(e it ).
On note z 1 , · · · , z s les racines de P et m 1 , · · · , m s leurs multiplicités.
Montrer que
I γ
P(0) =
s
X
k=1
m k I 0 (z k ).
En déduire que I γ
P(0) est la somme des multiplicités de racines de P dans le disque unité ouvert.
2. Théorème de Rouché
2.
Soit P et Q dans C [X ] non constants et n'admettant aucune racine de module 1 . On dénit un lacet γ par :
∀t ∈ R , γ(t) = P (e it ) Q(e it ) . a. Montrer que I γ (0) = I γ
P(0) − I γ
Q(0) .
b. On suppose de plus que
P (e it ) − Q(e it ) <
Q(e it )
pour tout t réel.
Montrer que I γ
P(0) = I γ
Q(0) . 3. Pour tout n ∈ N
∗, on dénit
P = X n (X 2 − X − 1) + X 2 − 1 et Q = X n (X 2 − X − 1).
2
d'après une idée de mon ami Saman K.
a. En utilisant e it − e
−it= 2i sin t , montrer que
∀t ∈ R ,
(e it ) 2 − 1 (e it ) n ((e it ) 2 − e it − 1)
< 1.
b. Montrer que I γ
P(0) = I γ
Q(0) .
c. Montrer que P admet une racine réelle strictement plus grande que 1 et que la somme des multiplicités de ses racines dans le disque unité ouvert est n + 1 .
Partie V. Harmonicité. Formule de Cauchy.
1. Montrer que, pour tout lacet γ et tout polynôme Q ∈ C [X] , Z 2π
0
Q(γ(t))γ
0(t) dt = 0.
2. Soit z ∈ C et γ le lacet déni par γ(t) = z + e it . Quelle est la trajectoire de γ ? Montrer que
1 2π
Z 2π 0
P(γ(t)) dt = 1 2iπ
Z 2π 0
P (γ(t))
γ(t) − z γ
0(t) dt = P (z).
Corrigé
Partie préliminaire.
1. Notons ϕ la fonction dont on veut montrer qu'elle est constante et F la primitive de f nulle en 0 . Pour tout x réel,
ϕ(x) = F(x + T ) − F (x) ⇒ ϕ
0(x) = f (x + T) − f (x) = 0
car la fonction f est T -périodique. Comme ϕ est à dérivée nulle sur un intervalle, elle est constante.
2. Notons ϕ(x) = arctan x + arctan 1 x . La fonction ϕ est dérivable dans R
∗avec
ϕ
0(x) = 1 1 + x 2 − 1
x 2 1 1 + x 1
2= 0.
La fonction ϕ est donc constante dans chacun des intervalles formant son domaine.
x > 0 ⇒ ϕ(x) = ϕ(1) = π 4 + π
4 = π 2 . Pour x < 0 , ϕ(x) = − π 2 car la fonction est impaire.
3. Pour tout t ∈ [0, 2π] , avec z = |z|e iϕ , comme Re z e it
= |z| cos(ϕ − t) ,
(|z| − 1) 2 − |e it − z| 2 = 1 + |z| 2 − 2|z| − 1 + |z| 2 − 2|z| cos(ϕ − t)
= 2|z| (cos(ϕ − t) − 1) ≤ 0 ⇒ |e it − z| ≥ ||z| − 1| . On obtient les minorations demandées de |e it − z| avec
||z| − 1| =
( 1 − |z| si |z| < 1
|z| − 1 si |z| < 1 .
Partie I. Calcul direct de I 0 (z).
1. On eectue le changement de variable t = tan θ 2 puis on intègre avec un arctan . Z
π20
dθ
1 + r 2 − 2r cos θ = Z 1
0
1 + t 2
(1 + r 2 )(1 + t 2 ) − 2r(1 − t 2 ) 2 dt 1 + t 2
= 2 Z 1
0
dt
(1 − r) 2 + (1 + r) 2 t 2 = 2 (1 − r) 2
Z 1 0
dt 1 +
1+r 1−r t 2
= 2
(1 − r) 2 1 − r
1 + r arctan 1 + r
1 − r t t=1
t=0
= 2
1 − r 2 arctan 1 + r
1 − r
.
2. a. Avec z = |z|e iϕ , considérons e it
e it − z = e it (e
−it− z)
|e it − z| 2 = 1 − |z|e i(t−ϕ) 1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ) . La partie réelle de l'intégrale est l'intégrale de la partie réelle.
A(z) = 1 2π
Z 2π 0
Re e it
e it − z
dt = 1 2π
Z 2π 0
1 − |z| cos(t − ϕ) 1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ) dt.
b. On peut calculer facilement la partie imaginaire.
B(z) = 1 2π
Z 2π 0
Im e it
e it − z
dt = 1 2π
Z 2π 0
−|z| sin(t − ϕ) 1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ) dt
= − 1 4π
ln 1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ) θ=2π
θ=0 = 0 à cause de la 2π -périodicité. En écrivant
1 − |z| cos(t − ϕ) = 1
2 1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ)
− 1
2 1 + |z| 2 + 1
= 1
2 1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ) + 1
2 1 − |z| 2 et avec la partie imaginaire nulle, on obtient
I 0 (z) = A(z) = 1
2 + 1 − |z| 2 4π
Z 2π 0
dt
1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ) .
3. Transformons l'intégrale à exprimer : Z 2π
0
dt
1 + |z| 2 − 2|z| cos(t − ϕ)
= Z 2π−ϕ
−ϕ
dθ
1 + |z| 2 − 2|z| cos θ (chgt. de v. θ = t − ϕ )
= Z π
−π
dθ
1 + |z| 2 − 2|z| cos θ (question 1 Partie Préliminaire)
= 2 Z π
0
dθ
1 + |z| 2 − 2|z| cos θ (parité)
= 2 Z
π20
dθ
1 + |z| 2 − 2|z| cos θ + Z π
π 2
dθ
1 + |z| 2 − 2|z| cos θ
!
(Chasles)
= 2 Z
π20
dθ
1 + |z| 2 − 2|z| cos θ + Z
π20
dϕ
1 + |z| 2 + 2|z| cos ϕ
!
( ϕ = π − θ dans int. 2).
Utilisons la question 1 avec r = ±|z| , il vient
I 0 (z) = 1 2 + 1
π
arctan 1 + |z|
1 − |z| + arctan 1 − |z|
1 + |z|
=
1 2 + 1
2 = 1 si 1 + |z|
1 − |z| > 0 ⇔ |z| < 1 1
2 − 1
2 = 0 si 1 + |z|
1 − |z| < 0 ⇔ |z| > 1 avec la question 2 de la partie préliminaire.
Partie II. Calcul de I 0 (z) avec une progression géométrique.
1. Soit k ∈ Z
∗, une primitive de t 7→ e ikt est t 7→ ik 1 e ikt . On en déduit Z 2π
0
e ikt dt = 1
ik e ikt t=2π
t=0
= 0 (périodicité) . 2. Dans cette question, |z| < 1 .
a. On utilise une somme en progression géométrique de raison e
−itz : e it
e it − z = 1 1 − e
−itz =
n
X
k=0
(e
−itz) k
!
+ (e
−itz) n+1 1 − e
−itz
=
n
X
k=0
e
−iktz k
!
+ e
−i(n+1)tz n+1 1 − e
−itz . On intègre en exploitant la linéarité
I 0 (z) =
n
X
k=0
z k 2π
Z 2π 0
e
−iktdt
! + z n+1
2π Z 2π
0
e
−i(n+1)t1 − e
−itz dt.
Dans la somme, seule l'intégrale attachée à k = 0 est non nulle et elle vaut 1 . On en déduit
I 0 (z) = 1 + z n+1 2π
Z 2π 0
e
−i(n+1)t1 − e
−itz dt.
b. Majorons l'écart à 1 . Pour tout n ∈ N,
|I 0 (z) − 1| ≤ |z|
−(n+1)2π
Z 2π 0
e
−i(n+1)t1 − e
−itz
dt ≤ |z|
−(n+1)1 − |z|
avec la minoration de |e it − z| de la partie préliminaire (question 3). La suite en n à droite tend vers 0 car |z| < 1 donc le nombre xé à gauche est nul. On a prouvé
I 0 (z) = 1.
3. Dans cette question, |z| > 1 .
a. On utilise une somme en progression géométrique de raison e it z
−1: e it
e it − z = − e it z
1
1 − e it z
−1= − e it z
n X
k=0
(e it z
−1) k
!
+ (e it z
−1) n+1 1 − e it z
−1!
= −
n
X
k=0
e i(k+1)t z
−(k+1)!
− e i(n+2)t z
−(n+2)1 − e it z
−1. On intègre en exploitant la linéarité
I 0 (z) = −
n+1
X z
−k2π
Z 2π 0
e
−iktdt
!
+ z
−(n+1)2π
Z 2π 0
e i(n+2)t
e it − z dt.
Noter le décalage d'indice qui montre bien que cette fois toutes les intégrales de la somme sont nulles. On en déduit
I 0 (z) = z
−(n+1)2π
Z 2π 0
e
−i(n+2)te it − z dt.
b. Majorons en module :
|I 0 (z)| ≤ |z|
−(n+1)2π
Z 2π 0
e
−i(n+2)te it − z
dt ≤ |z|
−(n+1)|z| − 1 dt
avec la minoration de la partie préliminaire. Comme |z| > 1 , la suite en n à droite tend vers 0 donc I 0 (z) = 0 .
Partie III. Propriétés de l'indice.
1. a. La solution évidente est t 7→ γ(t) − z .
b. D'après le cours sur les équations diérentielles linéaires du premier ordre, les solutions sont les fonctions λe F où λ ∈ C et F est une primitive de t 7→ γ(t)−z γ
0(t) . On peut exprimer F avec une intégrale, par exemple
∀t ∈ R , F (t) = Z t
0
γ
0(u) γ(u) − z du.
Le coecient λ fait coïncider la condition initiale en t = 0 , on en déduit
∀t ∈ R , γ(t) − z = (γ(0) − z)e
Rt 0
γ0(u) γ(u)−z
du
.
c. La fonction γ − z est 2π -périodique, l'expression précédente en t = 2π montre e
Rt 0
γ0(u) γ(u)−z
du
= 1 ⇒ Z t
0
γ
0(u)
γ(u) − z du ∈ 2iπ Z ⇒ I γ (z) ∈ Z .
2. a. La fonction t 7→ |z − γ(t)| est continue dans le segment [0, 2π] . Elle est donc bornée et atteint ses bornes. En particulier la borne inférieure est le plus petit élément et il existe t z ∈ [0, 2π] tel que
d(z, Γ) = |z − γ(t z )| = min {|z − γ(t)| , t ∈ [0, 2π]} . De plus d(z, Γ) > 0 car z / ∈ Γ entraine z 6= γ(t z ) .
b. Par une simple réduction au même dénomonateur sous l'intégrale, I γ (z) − I γ (z
0) = z
0− z
2iπ Z 2π
0
γ
0(t)
(γ(t) − z)(γ(t) − z
0) dt
On majore ensuite en module en minimisant les distances entre z et z
0et la trajectoire
|I γ (z) − I γ (z
0)| ≤ |z
0− z|
2iπ Z 2π
0
|γ
0(t)|
d(z, Γ)d(z
0(Γ) dt = γ
d(z, Γ)d(z
0, Γ) |z − z
0|.
3. a. Pour tout t ∈ R,
1 − Re(γ(t)) ≤ |Re(γ(t) − 1)| ≤ |γ(t) − 1| < 1 ⇒ Re(γ(t)) > 0.
On en déduit Γ ∩ ]−∞, 0] = ∅ . De plus, pour tout x ≤ 0 et tout t ∈ R,
|x| = −x < Re(γ(t)) − x = |Re(γ(t) − x)| ≤ |γ(t) − x| .
C'est vrai en particulier pour le t x qui minimise la distance à x , d'où |x| < d(x, Γ) . Pour la deuxième inégalité, considérons, pour tout t , la distance
|γ(t) − x| = p
(Re(γ(t)) − x) 2 + Im(γ(t)) ≥ p
(Re(γ(t)) 2 + Im(γ(t)) = |γ(t) − 0|
car Re(γ(t)) ≥ 0 et x ≤ 0 . On en déduit
∀t ∈ R , |γ(t) − x| ≥ d(0, Γ)
C'est vrai pour le t x qui minimise la distance à x , d'où d(x, Γ) ≤ d(0, Γ) . b. D'après la question 2.b. :
|I γ (x) − I γ (x
0)| ≤ K |z − z
0| avec K = γ d(x, Γ) d(x
0, Γ) .
On majore K en utilisant d(x, Γ) et d(x
0, Γ) plus grands que d(0,Γ) 2 . On en déduit
|I γ (x) − I γ (x
0)| ≤ k |z − z
0| avec K = 4 γ d(0, Γ) 2 . c. Cette fois, on utilise d(x, Γ) > |x| pour x < 0 .
|I γ (x)| ≤ 1 2π
Z 2π 0
|γ
0(t)|
|x − γ(t)| dt ≤ 1 2π
Z 2π 0
|γ
0(t)|
d(x, Γ) dt = γ
d(x, Γ) ≤ γ
|x| .
d. D'après la question 3.b., la restriction de I γ à l'intervalle ] − ∞, 0] est continue.
Comme cette fonction est à valeurs entières d'après 2.c., le théorème des valeurs intermédiaires montre qu'elle est constante. De plus, la majoration de 3.c. montre que la limite est nulle en −∞ . La valeur de la constante est donc 0 . La fonction est nulle sur tout l'intervalle en particulier en 0 d'où, pour cette conguration de trajectoire,
I γ (0) = 0.
Partie IV. Nombre de racines.
1. Par dénition de γ P et avec les règles usuelles de dérivation : γ P
0(t) = ie it P
0(e it ).
On en déduit l'expression de l'indice
I γ
P(0) = 1 2iπ
Z 2π 0
γ P
0(t)
γ P (t) − 0 dt = 1 2π
Z 2π 0
^ P
0P
(e it ) e it dt.
On connait la décomposition en éléments simples de P P
0. P
0P =
s
X
k=1
m k X − z k
.
On en déduit I γ
P(0) = 1
2π Z 2π
0 s
X
k=1
m k e it e it − z k
! dt =
s
X
k=1
m k
2π Z 2π
0
e it
e it − z k dt =
s
X
k=1
m k I 0 (z k ).
D'après le résultat fondamental démontré en partie I ou II, dans cette somme, seuls contribuent les z k tels que |z k | < 1 . On en déduit que I γ
P(0) est la somme des multi- plicités des racines dans le disque unité ouvert.
2. Théorème de Rouché. Notons G la fraction rationnelle P Q , de sorte que γ(t) = G(e it ) . a. Réutilisons l'expression de l'indice trouvée dans la question 1. :
I γ
P(0) − I γ
Q(0) = 1 2π
Z 2π 0
^ P
0P − Q
0Q
(e it ) e it dt
I γ (0) = 1 2π
Z 2π 0
^ G
0G
(e it ) e it dt
Avec les règles de dérivation usuelles : G
0= P
0Q − P Q
0Q 2 ⇒ G
0G = P
0Q − P Q
0Q 2
Q P = P
0P − Q
0Q .
On en déduit la relation demandée entre les indices.
I γ (0) = I γ
P(0) − I γ
Q(0).
b. Avec l'hypothèse faite sur P et Q , on se retrouve dans la conguration de la question III.3.
P(e it ) − Q(e it ) <
Q(e it ) ⇒
G(e it ) − 1 < 1.
Dans cette conguration (trajectoire dans le disque unité ouvert centré en 1), l'indice de 0 est nul donc, avec IV.2.a.
0 = I γ (0) = I γ
P(0) − I γ
Q(0) ⇒ I γ
P(0) = I γ
Q(0).
3. Dans cette question
P = X n (X 2 − X − 1) + X 2 − 1 et Q = X n (X 2 − X − 1).
a. Avec l'indication donnée par l'énoncé
(e it ) 2 − 1 (e it ) n ((e it ) 2 − e it − 1)
=
e it − e
−ite it − 1 − e
−it=
2i sin t 2i sin t − 1
= 2| sin t|
p 4 sin 2 t + 1
< 1.
b. Les racines de Q sont 0 et 1± 2
√5 , aucune n'est de module 1 . Comme P −Q = X 2 −1 , l'inégalité du a. se traduit par, pour tout u de module 1 ,
P (u) − Q(u) Q(u)
< 1 ⇒ |P(u) − Q(u)| < |Q(u)|.
On en déduit d'abord que Q n'admet pas de racine de module 1 . En eet, si u en était une, on devrait avoir |Q(u)| < |Q(u)| . On se trouve dans la conguration du théorème de Rouché qui donne I γ
P(0) = I γ
Q(0) .
c. Le polynôme P s'annule entre 1 et 1+ 2
√5 car P (1) = −1 et P ( 1+
√
5 2 ) = 1+
√
5
2 .
Présentons dans un tableau les racines de Q et leurs multiplicités.
racines 0 1−
√