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Submitted on 1 Jan 1981
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Influence d’une sous-alimentation de la vache allaitante sur l’induction de l’ovulation par l’hormone gonadotrope
sérique (PMSG) au cours du post-partum
D. Gauthier, A. Yaouanc, J. Cochaud, P. Mauléon
To cite this version:
D. Gauthier, A. Yaouanc, J. Cochaud, P. Mauléon. Influence d’une sous-alimentation de la vache
allaitante sur l’induction de l’ovulation par l’hormone gonadotrope sérique (PMSG) au cours du post-
partum. Reproduction Nutrition Développement, 1981, 21 (4), pp.577-583. �hal-00897845�
Influence d’une sous-alimentation de la vache allaitante
sur
l’induction de l’ovulation par l’hormone
gonadotrope sérique (PMSG)
au coursdu post-partum
D. GAUTHIER A. YAOUANC J. COCHAUD P.
MAULÉON
Station de Physiologie de la Reproduction, 1.N.R.A.
Nouzilly, 37380 Monnaie, France
* E. D. E., 19, Quai de Juillet, 14000 Caen, France.
Summary. Influence of
undernutrition onovulatory
inductionby
PMSGinjection
in thenursing
post-partum cow.Two experiments were carried out to assess the influence of undernutrition on post- partum ovulation in nursing Charolais cows after PMSG injection. In each experiment, the nursing cows were divided into 2 groups : one fed at a low nutritional level and the other at
a normal nutritional level.
In the first experiment, 19 animals were
injected
on post-partum days 15 and 30 with 600 IU of PMSG ; in the second experiment, 34 received the same injection on post-partumday
54 after 9days
of priming with aNorgestomet implant.
_On post-partum day 15,
only
one cow in each group ovulated. At post-partumday
30, 1out of 8 cows at the low nutritional
plane
ovulated vs 5 out of 9 at the normal nutritionalplane (P
<0.05).
Likewise, on post-partumday
54, 5 out of 14 cows at the low nutritional plane ovulated vs 17 out of 17 at the normal nutritional level(P
<0.05).
Therefore, there is a time during the post-partum
period
when the nursing cow ovary does notrespond
to PMSGby
ovulation. Thelength
of this time is increasedby
under-nutrition.
Introduction.
Dans la zone Nord-Est du
Massif-Central,
en fin depériode hivernale,
70 p. 100 des vaches Charolaises étudiées n’ont pas d’activité ovariennecyclique
entre 30et 70
jours post-partum (p.p.) (Chupin, 1977).
Deplus, après
un traitement de maîtrise descycles,
l’ovulation n’est induite que chez 70p.100 des femelles
traitéespendant cette période (Chupin, 1977).
En revanche, avec des animaux de même race,dès 35 jours p.p.,
à la Station INRA de
Nouzilly,
le même traitement induit l’ovulation chez 100 p. 100 des femelles(de Fontaubert,
comm.pers.).
En
conséquence,
dans lesélevages
de la zone Nord-Est du MassifCentral,
un fac- teurindépendant
de la race entraîne une diminution de la sensibilité ovarienne àPMSG,
chez la vache allaitante.Présente adresse : LN.R.A., C.R.A.A.G. Zootechnie, 97170 Petit Bourg, Guadeloupe (France).
Dans les conditions de conduite des
troupeaux,
à cetteépoque
del’année,
leniveau de la ration alimentaire est très bas
(Legendre
etTexier, 1975). Or, chez
lagénisse,
la sous-alimentation diminue le taux d’ovulations induites par PMSG(Lamond, 1970).
Onpeut
donc supposer que le facteur alimentaire estresponsable
de la non-réponse
au traitement de maîtrise descycles
chez la vache Charolaiseaprès
la mise-bas. Le but des deux
expériences présentées
dans cette étude est de vérifier cettehypothèse.
Matériel et méthodes.
Les
vaches,
de raceCharolaise,
ont vêlé entre le1 er janvier
et le 1 ermai. Dès leurrentrée à
l’étable,
entre le 15 novembre et le1’*’’ décembre,
les animaux ont étérépar-
tis de
façon équilibrée
en 2 lots en fonction de leurpoids
et de leur date devêlage.
L’expérimentation
a donc débuté à date fixe et, de cefait,
lapériode pre-partum pendant laquelle
les animaux ont été sous-alimentés a varié entre 45 et 130jours
pour la 1reexpérience
et 30 et 150jours
pour la seconde.En
revanche,
la durée de la sous-alimentationpendant
lapériode post-parfum
a étéde 45
jours
pour tous les animaux de la 1reexpérience
et de 80jours
pour ceux de la seconde.Un lot recevant un niveau normal
d’alimentation,
voisin de la ration habituelle- ment distribuée à la Station de Recherches, a constitué le lot témoin et estopposé
à unlot recevant un bas niveau
proche
de celui décrit parLegendre
et Texier(1975)
pour les femelles Charolaises desexploitations agricoles
de cetterégion.
Toute carence en vitamines et minéraux a été évitée pour l’ensemble des animauxgrâce
à unesupplé-
mentation
appropriée.
Le déficit a donc étéuniquement énergétique
et azoté(tabl. 1).
Chaque
vache a allaité un veau et un seul. Toutes les femelles ont étépesées
dansles 4-5
jours qui
ont suivi levêlage.
Laproduction
laitière a été contrôlée par la méthode de Le Neindre(1973).
1
Te
expérience.
- Elle aporté
sur 19 femelles entretenues en stabulationentravée,
à la ferme de la Chambre
d’Agriculture
de Saône-et-Loire. Lepoids
et laproduction
laitière des femelles ont été contrôlés tous les mois. A 15 et 30
jours p.p.
tous les ani-maux ont reçu une
injection
intramusculaire de 600 Ul dePMSG,
sansimprégnation préalable
par lesprogestagènes. L’analyse
de la variation du niveau deprogestérone
apermis
la détection des ovulations(Thimonier, 1977).
Une ovulation détectée par cette méthode a été considérée comme induite par PMSGlorsque
la montée deprogestérone
est intervenue au
plus
tard dans les 11-12jours
suivantl’injection.
2
e
expérience.
- Elle aporté
sur 34 femelles entretenues en stabulation libre à l’INRA deNouzilly.
Lepoids
et laproduction
laitière ont été contrôlés tous les15
jours.
A 45jours p.p.,
tous les animaux ont reçu un traitement de maîtrise de l’aestrus(Chupin, 1977). Après
9jours, l’implant
deprogestagène (Norgestomet, Searle,
Chi-cago)
a été retiré et 600 Ul de PMSGinjectées.
Douzejours après l’injection
dePMSG,
un
prélèvement sanguin
a été effectué pour contrôler l’ovulation pardosage
de la pro-gestérone (ce
test n’a étépratiqué
que sur 14 des 17 animaux du lot basniveau).
Résultats.
1
re
expérience.
- L’évolutionpondérale
des 2 lots estreprésentée
sur lafigure
1.D’un
poids
moyenéquivalent
en débutd’expérience
- 595kg
pour le lot bas et 592kg
pour le lot témoin - les deux
types
d’animaux accusent 26kg
d’écartaprès
la mise-bas
(583
vs 609kg).
A 30jours p.p. (fin
del’expérience),
la différence est de 37kg (575
vs 612kg ; P < 0,05).
La
production
laitière dupremier
moisp.p. (date
de la 2einjection
dePMSG)
esten moyenne de
8,9 kg/jour
pour le lot témoin et de6,9 kg/jour
pour le lot « bas niveau alimentaire ».La
réponse
auxinjections
de PMSG estprésentée
sur le tableau 2. A 15jours p.p.,
en
réponse
àl’injection,
un animal ovule danschaque
lot. A 30jours p.p.,
les deux vachesqui
ont ovuléprécédemment
ovulent à nouveau.Une des 8 autres femelles sous-alimentées et 5 des témoins ovulent
(P
<0,05).
Lesfemelles du lot bas niveau
qui
ont ovulé à la suite desinjections
de PMSG à 15 et30
jours p.p.
étaient les seules femelles de ce lot engain
depoids durant
lepremier
moisp
. p .
De
plus,
dans le lottémoin,
les femellesqui
ovulent enréponse
à PMSG ont ungain
moyen de7,8 kg
durant lepremier
mois p.p. alors que cellesqui
n’ovulent pasperdent
2kg pendant
cettepériode (fig. 1).
2e
expérience.
- L’évolutionpondérale
des deux lots estreprésentée
sur lafigure
2. D’unpoids
moyenéquivalent
en débutd’expérience,
656 et 650kg respecti-
vement pour les lots bas niveau et témoin, les vaches des deux groupes accusent 38
kg
d’écart à 45
jours p.p. (610
vs 648kg),
date de la pose del’implant.
La
production
laitière moyenne pour les 45premiers jours
de lactation est de8,5 kg/jour
pour le lot témoin et de6,5 kg/jour
pour le lot bas niveau.Le ncmbre d’animaux ovulant en
réponse
au traitement de maîtrise descycles
estdonné dans le tableau 2.
Alors que les 17 animaux du lot témoin ovulent
après
ce traitement, nous n’en trouvons que 5 sur 14 pour le lot sous-alimenté(P
<0,05).
La durée de la
période
de sous-alimentation durant lagestation
pour le lot bas niveau a une influence sur l’induction de l’ovulation. Les animauxqui
ovulentaprès
traitement ont subi une durée de sous-alimentation
pendant
lagestation
de 61jours
enmoyenne
(entre
30 et 85jours)
alors que pour ceuxqui
n’ovulent pas(P
<0,05),
cettedurée a été de 122
jours (entre
85 et 190jours).
Dans le lot bas niveau, la
perte
depoids
a été de 2709/ jour
pour les femellesqui
ovulent entre 5509/ jour
pour cellesqui
n’ovulent pas(fig. 2).
La
perte
moyennejournalière
depoids
des femellesqui
ovulent esttoujours
infé-rieure à 600
9/ jour,
alors que toutes les vachesqui perdent plus
de 600g/jour
n’ovulentpas
après
PMSG. Les femellesqui
ovulent n’ontjamais perdu journellement plus
de0,7
p. 1 000 de leurpoids après mise-bas,
alors que cellesqui
n’ovulent pas ont toutesperdu journellement plus
de0,8
p. 1 000 de leurpoids.
Discussion.
Pendant la
période qui
suit immédiatement lepart (15-20 jours), l’injection
dePMSG n’induit que très rarement l’ovulation chez la vache Charolaise allaitante. En
revanche,
à 30jours p.p.,
50 p. 100 des animaux correctement alimentés ovulent enréponse
à PMSG. Ces chiffrespeuvent
varier sensiblement selon la race et le milieu(50
p. 100 d’animaux ovulant à 42jours p.p. : Echternkamp, 1978),
maistémoignent
d’une
période
d’insensibilité ovarienne à PMSG.Une
telle insensibilité a étéégale-
ment mise en évidence chez la brebis
(Gayerie
etal., 1980).
La sous-alimentation
prolonge
lapériode post-partum
d’insensibilité de l’ovaire à PMSG. Chez lagénisse cyclique,
elle diminue le taux d’ovulation enréponse
à cettehormone
(Lamond, 1970).
Elle a donc une actioncomparable
dans ces deux situationsphysiologiques.
L’imprégnation
par unprogestagène
avantl’injection
de PMSG nesupprime
pas l’insensibilité ovarienne due à unesous-alimentation,
même àplus
de 50jours p.p.
Les faibles niveaux d’hormones
gonadotropes
observés chez la femelle en fin degestation
ou en début de lactation(vache : Arije
etal., 1974 ;
Goodale etal., 1978 ; Gauthier,
nonpublié ;
brebis :Gayerie
etal., 1980)
sont encore abaissés chez cellequi
est sous-alimentée
(Gauthier,
nonpublié). Cependant,
il existe des follicules à antrum visible à la surface des ovaires de ces animaux. Il faut penser que ces follicules ont moins derécepteurs
à LH et FSH que normalement. Ceci estcompatible
avec lesfaibles taux d’hormones
gonadotropes
circulant à ce momentpuisque
ces hormonesinfluent sur l’induction de leurs propres
récepteurs.
Une liaison
importante
entre la variation depoids
et laréponse
à PMSG doit êtrenotée
puisque,
dans lapremière expérience,
seules les femelles enphase
degain
depoids
ont ovulé. De même, dans laseconde,
pour les animauxsous-alimentés,
il y aune différence
importante
deperte_moyenne journalière pendant
la lactation entre les vaches ovulantaprès
PMSG et les autres. La durée de la sous-alimentationpendant
lagestation
auraitégalement
une influence comme cela adéjà
été mis en évidence par Wiltbank et al.(1964),
Dunn et al.(1969),
Holness etHopley (1978).
La deuxième
expérience
introduit des notions de seuil d’intensité et de durée de sous-alimentationpuisque,
au-delà de 600 g deperte
depoids
parjour
et au-delà de85
jours
de sous-alimentationpendant
lagestation,
aucune femelle n’a ovuléaprès
letraitement d’induction
pratiqué
à 45jours p.p.
La sous-alimentation
hivernale, fréquente
enélevage allaitant, peut
donc être unedes causes des faibles taux d’induction d’ovulation
enregistrés
enélevage
Charolaispar
Chupin (1977) puisque
des vachesallaitantes, présentant
lesmêmes
caractéris-tiques
deréponse
àPMSG, peuvent
être obtenuesaprès
sous-alimentation en Station de Recherches.. Reçu en septembre 1979.
Accepté en mars 1981, Références
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