Direction de l’aménagement de la faune de la région du Bas-Saint-Laurent
Suivi de la turbidité sur la rivière du Loup en 2006
par
Rachel Gauthier
Ministère des Ressources naturelles et de la Faune Secteur Faune Québec
Mai 2006
Référence à citer :
GAUTHIER, R. 2006. Suivi de la turbidité sur la rivière du Loup en 2006. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Secteur Faune Québec, Direction de l’aménagement de la faune de la région du Bas-Saint-Laurent. 11 p.
ÉQUIPE DE RÉALISATION
CHARGÉ DE PROJET Guy Verreault, biologiste
TRAVAUX DE TERRAIN Rachel Gauthier
ANALYSE ET RÉDACTION Rachel Gauthier
CORRECTION ET MISE EN PAGE Francine Bélanger
RÉSUMÉ
L’éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax Mitchill) est une espèce qui fait l’objet de plusieurs études dans l’estuaire du Saint-Laurent. L’éperlan, une espèce anadrome, est très sensible à la qualité de l’eau des sites de fraie. Les populations d’éperlans ont considérablement diminué et peu de sites de reproduction subsistent encore. Suite à l’installation d’un drain pluvial situé aux abords de la frayère dans la rivière du Loup, un échantillonnage de la turbidité de l’eau a été réalisé au printemps 2006. Les prises d’échantillon ont été effectuées à deux endroits précis : le premier est situé directement à la sortie du drain pluvial, et le second se trouve dans le cours principal de la rivière en amont du drain. Le projet s’est déroulé sur une période de neuf jours durant lesquels sept échantillons ont été analysés. Les résultats démontrent que l’eau est beaucoup plus turbide à la sortie du drain que dans la rivière, avec des valeurs pouvant être jusqu’à sept fois plus élevées. Ces données indiquent que la présence de l’égout pluvial a un impact négatif sur la qualité de l’eau s’écoulant dans la frayère. Des aménagements devront donc être réalisés afin d’éviter une augmentation des matières en suspension dans la frayère lors de la période de reproduction de cette espèce vulnérable.
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TABLE DES MATIÈRES
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RÉSUMÉ ... iii
TABLE DES MATIÈRES ... v
LISTE DES TABLEAUX... vii
LISTE DES FIGURES ... vii
1- INTRODUCTION ... 1
2- MÉTHODOLOGIE... 2
3- RÉSULTATS ... 2
4- DISCUSSION ... 4
5- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS... 4
6- REMERCIEMENTS... 5
7- LISTE DES RÉFÉRENCES ... 5
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LISTE DES TABLEAUX
Page Tableau 1. Turbidité de la rivière du Loup ... 4
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Localisation des tributaires où l’on retrouve des frayères à éperlan arc-
en-ciel sur la rive sud de l’estuaire du Saint-Laurent ... 3
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1. INRODUCTION
La rivière du Loup est fréquentée par l’éperlan arc-en-ciel anadrome (Osmerus mordax Mitchill) pour sa reproduction. La population d’éperlans arc-en-ciel de l’estuaire a subi un déclin important depuis les vingt dernières années suite à l’abandon de plusieurs frayères (Équipe de rétablissement de l’éperlan arc-en-ciel 2003). Cet abandon coïncide avec une diminution de la qualité de l’eau. Un fort taux de matières en suspension diminue la qualité de l’eau et influence l’activité des poissons (Brassard et Verreault 1995). D’une manière générale, la corrélation entre la turbidité (NTU) et les matières en suspension (MES) est significative (Techniques de mesure au sein du projet Modycot) et cette relation existe aussi pour les cours d’eau du Bas-Saint-Laurent (MRNF, données non publiées).
Aujourd’hui, seulement quatre frayères assurent le maintien de la population : le ruisseau de l’Église, la rivière Ouelle, la rivière Fouquette et la rivière du Loup. Étant donné le nombre limité de sites de fraie, il est primordial d’y retrouver une bonne qualité de l’eau favorable à la reproduction de cette espèce.
Grâce au suivi annuel de la reproduction de l’éperlan arc-en-ciel, réalisé depuis 2003, une diminution des superficies de frayère a été observée en 2006 (Pilote, en préparation). Un égout pluvial de 750 mm de diamètre a été installé dans la rivière en 2004, et s’écoule directement sur la frayère à éperlan, ce qui risque de favoriser l’érosion et l’émission de particules en suspension. Devant ce constat, des prises de mesure de turbidité ont été réalisées afin de vérifier si la présence d’un drain pluvial pouvait augmenter l’émission de MES sur le site de reproduction de cette espèce devenue vulnérable.
L’objectif de ce travail vise à évaluer la contribution des eaux provenant du drain pluvial à la dégradation de la qualité de l’eau sur la frayère à éperlan.
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2. MÉTHODOLOGIE
Les mesures de turbidité de la rivière du Loup ont été effectuées à sept reprises entre le 15 et le 23 mai 2006. Les mesures étaient effectuées à marée basse. Pour chaque séance de prise de données, la turbidité fut relevée à deux endroits précis : directement à la sortie du drain pluvial et à environ 50 mètres en amont dans le cours principal de la rivière (figure 1). Les mesures étaient toujours prélevées au même endroit, et la lecture des valeurs de turbidité fut effectuée immédiatement sur place à l’aide d’un turbidimètre de marque Micro TPW, modèle 2000. Le degré de précision de l’instrument utilisé est de 2% ou 0,01 unités néphélométriques de turbidité (NTU) lorsque le résultat se situe entre 0 et 500 NTU, s’appliquant ainsi à nos valeurs. Le turbidimètre a été calibré selon les directives du fabricant. Les contenants utilisés pour la récolte et l’analyse de l’eau, étaient rincés à plusieurs reprises avec l’eau de l’échantillon avant la prise de données (La Violette et Dumont 2005). À l’exception de la première journée, chaque échantillon a fait l’objet d’au moins deux analyses et la valeur moyenne a été calculée.
3. RÉSULTATS
Lors de l’échantillonnage, seize mesures de turbidité ont été prises à sept occasions. Si l’on observe les valeurs de turbidité prises dans la rivière, on remarque que ces valeurs varient entre 4,35 NTU et 41,86 NTU, tandis que celles prises à la sortie du drain varient de 5,62 NTU à 59,55 NTU (tableau 1). On constate qu’à l’exception de la première journée de prises de données, les valeurs de turbidité mesurées à la sortie du drain sont supérieures à celles effectuées dans la rivière, elles peuvent être jusqu’à sept fois plus élevées.
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Figure 1. Emplacement des sites d’échantillonnage pour les mesures de turbidité sur la rivière du Loup.
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Tableau 1. Turbidité de la rivière du Loup
Turbidité Date Heure Nbr. De
réplicats
Tuyau Rivière
Différence (NTU)
Précipitations des derniers 24H
(mm) 2006-05-15 14:20 1 5,62 5,67 -0,05 0,0 2006-05-16 11:30 3 28,53 4,35 24,18 15,0 2006-05-17 11:15 2 59,55 41,86 17,69 10,0 2006-05-18 13:00 3 25,17 14,99 10,18 0,6 2006-05-18 16:15 3 16,35 13,85 2,5 0,6 2006-05-19 15:00 2 9,87 6,99 2,88 13,0 2006-05-23 09:00 2 52,75 7,13 45,62 5,8
4. DISCUSSION
Avant l’installation du drain pluvial, une discussion a été amorcée entre le promoteur des travaux et la Société de la Faune et des Parcs du Québec afin de s’assurer que les eaux s’écoulant du drain n’augmenteraient pas la teneur en matières en suspension de l’eau de la rivière du Loup. Il est évident que le drain pluvial constitue une source supplémentaire de particules en suspension et que cela augmente considérablement la turbidité de l’eau dans la frayère. Une étude réalisée par Newcombe et MacDonald (1991) démontre que des valeurs de turbidité aussi élevées sont nuisibles à la reproduction et à la survie de certains poissons sensibles à la qualité de l’eau. L’éperlan arc-en-ciel anadrome est également un poisson affecté par la détérioration des caractéristiques biophysiques de l’eau (Brassard 1997).
5. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Depuis la diminution du taux d’utilisation de la rivière du Loup pour la fraie, et l’installation du drain pluvial en 2004, des interrogations ont été soulevées face à la qualité de l’eau. Réalisées pour la première fois en 2006, afin de déterminer si la présence du drain pluvial pouvait avoir un impact négatif sur la qualité de l’eau, les analyses ont clairement prouvé que le drain pluvial augmentait le taux de matières en suspension dans l’eau. Des mesures devront être prises afin d’éviter toute augmentation de la turbidité sur la frayère, tel que convenu avec le promoteur lors de l’installation du drain pluvial. Ce
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type de suivi pourra être renouvelé afin de mesurer les performances des mesures de mitigation qui seront mises en place pour corriger cette problématique.
6. REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier monsieur Guy Verreault pour ses commentaires lors de la révision de texte, monsieur Rémi Tardif, qui m’a indiqué l’emplacement du drain pluvial lors du premier échantillonnage et madame Julie Pilote pour le fonctionnement du turbidimètre et la prise de photos sur le site.
7. LISTE DES RÉFÉRENCES
BRASSARD, C. 1997. Validation de l’indice de qualité de l’habitat de reproduction de l’éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) de l’estuaire sud du Saint-Laurent.
Ministère de l’Environnement et de la Faune. Direction régionale du Bas-Saint- Laurent. Service de l’aménagement et de l’exploitation de la faune. Rivière-du- Loup. p.
BRASSARD, C. et G.VERREAULT. 1995. Indice de qualité de l’habitat de reproduction de l’éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) anadrome de l’estuaire sud du Saint- Laurent. Ministère de l’Environnement et de la Faune. Service de l’aménagement et de l’exploitation de la faune. Direction régionale du Bas-St-Laurent. 33p.
ÉQUIPE DE RÉTABLISSEMENT DE L’ÉPERLAN ARC-EN-CIEL. 2003. Plan d’action pour le rétablissement de l’éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax), population du sud de l’estuaire du Saint-Laurent. Société de la faune et des parcs du Québec, Direction du développement de la faune, 35 p.
LA VIOLETTE, N. et P. DUMONT. 2005. Protocole d’échantillonnage du Réseau de suivi ichtyologique du fleuve Saint-Laurent: Lac Saint-Louis 2005. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Faune Québec, Direction de la recherche sur la faune, Québec.110 p. + 36 annexes.
NEWCOMBE, C.P. et D.D. MACDONALD.1991. Effects of Suspended Sediments on Aquatic Ecosystems. North American Journal of Fisheries Management 11:72-82.
10p.
SHOM. FR. (Page consultée le 29 mai 2006) Techniques de mesure au sein du projet Modycot. En ligne. Adresse
URL :http://www.shom.fr/fr_page/fr_act_oceano/turbidite/quidturbid.htm
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