A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
L AURENT S CHWARTZ
Équation différentielle stochastique (EDS) sur R
Net sur R
N∪ {∞} = S
NAnnales de l’I. H. P., section B, tome 25, n
o3 (1989), p. 259-263
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Équation différentielle stochastique (EDS)
surRN et
sur RN ~ {~}=SN
Laurent SCHWARTZ 37, rue Pierre-Nicole, 75005 Paris
Vol. 25, n° 3, 1989, p. 259-263. Probabilités et Statistiques
RÉSUMÉ. - On donne une démonstration
géométrique simple
du faitque le flot d’une
équation
différentiellestochastique
dansRN
à coefficientsglobalement lipschitziens s’éloigne
uniformément vers l’infiniquand
lepoint
dedépart
tend vers l’infini.Mots clés : Equation différentielle stochastique, Flot, Semi-martingale.
ABSTRACT. - We
give
asimple geometric proof
for the fact that theflow of a stochastic differential
equation
inRN,
withglobally Lipschitz coefficients,
goesuniformly
toinfinity
as thestarting point
tends toinfinity.
Considérons une EDS dans
RN
où X est la
semi-martingale inconnue,
à valeurs dansRN,
Z la semi-martingale
directrice continue à valeurs dansRm,
H uneapplication
deR+ (=[0,
+ce])
x Q xRN RN).
On suppose Hchamp
devecteurs localement borné et
globalement lipschitzien :
Classification A.M.S. : 60 H 10, 58 G 32.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Probabilités et Statistiques - 0294-1449
260 L. SCHWARTZ
Il existe une solution
unique,
sanstemps
de mort, et onpeut
introduireun flot
0, application
deR+
x Q xRN
dansRN,
telque 03A6 (t,., x)
soit lavaleur de la solution
X:
àl’instant t, lorsque
On démontre ungrand
nombre depropriétés remarquables
de ce flot[1],
dont lapremière
est que, pour
P-presque
tout~, ~ ( . , w, . )
est continue. Plusieurs trèsbelles démonstrations des diverses
propriétés
ont été données. On sait que le résultat subsiste si onremplace RN
par une variétéVN
de classeC2,
mais alors la condition de
Lipschitz globale
n’aplus
de sens, sauf siVN
est
compacte, auquel
cas c’est la condition deLipschitz
locale.L’équation
se pose sous une autre
forme,
parcequ’il
y a un terme en H dZ et un terme enH d [Z, Z]
où H est unchamp
de vecteurs1-tangents
et H unchamp
de vecteurs2-tangents,
avec des conditions decompatibilité préci-
ses. La méthode de résolution consiste à
plonger VN
dansR2 N,
àprolonger
l’EDS de
VN
àR2 N,
àrésoudre l’équation
et à trouver le flot dansR2 N, et juste
à savoirqu’une
solutionqui part
à l’instant 0 d’unpoint
deR 2 N
y reste toute sa vie.Parmi les nombreuses
propriétés
du flot dansRN, figure
la suivante : THÉORÈME 1. -Lorsque
xs’éloigne indéfiniment
dansRN,
pourP-presque
tout (0, toute la
trajectoire
cp(.,
c~,x) s’éloigne uni.f’ormément
versl’infini.
La démonstration est
probabiliste,
du mêmetype
que pour les autrespropriétés
duflot,
utilisant un théorème deKolmogorov.
Nous allons endonner une
complètement différente,
sansprobabilité, purement géométri-
que,
grâce
au théorème suivant :THÉORÈME 2. - Si on
prolonge
l’EDS à(compactifié d’Alexandroff,
unesphère)
en prenant deschamps
nuls aupoint
oo, on obtient deschamps
surSN qui
sontglobalement lipschitziens.
Ceci démontrera le théorème 1. Car alors on aura un flot
prolongé 0, application
deR+
dansSN, qui
aura les mêmespropriétés
quesur comme les
champs
sont nuls aupoint oo, ~ ( . , . , oo)
== ooP -ps.,
et à cause de la continuité du
flot,
il en résultera bien que, si x tend versoo, ~ ( . , . , x)
convergeP -ps.
uniformément vers oo. La démonstration du théorème 2 n’est pasplus simple
que celle du théorème 1 parKolmogo-
rov, mais le théorème 2 est élémentaire et intéressant en lui-même.
Démonstration du théorème 2. - C’est
purement géométrique.
On varaisonner sur la carte B boule unité
fermée,
autour de oo deS~,
en
appelant x
l’inverse de x,x = x 2 , x=03A6(x), 03A6-1=03A6,
x =x ,
|03A6(x)|=| I x ( - l.
On doit montrer que leschamps
sontlipschitziens
enx
dans
B,
ils seront alorslipschitziens
en x surSN.
Pourl’instant,
oo ESN
n’est pas encore
intervenu,
nous seronsdonc,
pourx,
surBB~0~ (B =
bouleAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Probabilités et Statistiques
unité
ouverte).
où
(ek)k = ~ , 2, ... , N
est la basecanonique
deRN, (yk) k = ~ , 2, ... , N
sont lescoordonnées de y. Donc
I
etI D~ (y) ~ _
où Cte voudra
toujours
dire une constante universelle. De mêmeTransformons l’EDS par
inversion,
pour passer de àBB~o~ :
C’est l’EDS obtenue pour
X
dans la carteBB~0~
de On doitdonc démontrer que les
champs L, L, prolongés
par 0 aupoint 0,
sontlipschitziens
dans B.Tout
d’abord L (z) ~ _ Cte ~~ -1 (z) I 2 (1 + ~ -1 (z) )
car, par le caractèrelipschitzien, H (u) ~
Cte( 1 + 1 u ~). 1
L(z)
CteI z 2 , z ( -1, qui
tend vers0
quand
z tend vers0;
il y aura donc continuité de L si nous le prenons nul àl’origine.
Pour montrer
qu’il
devientlipschitzien
dansB,
il suffit de montrer, parcontinuité, qu’il
l’est dansBB~~~.
Il suffit pour cela de montrerqu’il
l’est au
voisinage
de toutpoint
zo deBB~0~,
avec une constante deLipschitz K indépendante
de zo. Caralors,
siz’, z" E BB~0~,
et si0 ~ [z’, z"],
on pourra trouver despoints
zl, z2, ..., zk E[z’, z"],
tels que, pourchaque segment [z’, z2],
...,z"],
on aitl’inégalité
deLipschitz
avecK,
et ce sera encore vrai pour[z’, z"].
SiOe [z’, z"],
onchoisira
Z"’ ft [z’, z"],
on aura la relation deLipschitz
avec K pour[z’, z"’],
262 L. SCHWARTZ
[z"’, z"], donc,
en faisant tendre z"’ vers0,
pour[z’, z"].
Si F est unefonction continue dans
BB~0~,
on pourramajorer I F (z’) et F (z") I
parCte i F (zo) 1, puisque
z’ et z" sont voisins de zo, si F(zo) #
0(par exemple Cte = 2),
et dans tous les cas par Cte( 1 + F (zo) I).
0
Donc L est
lipschitzien
dans B. Passons à L :qui
tend vers 0quand
z tend vers O. Ensuitece
qui
achève la démonstration du théorème.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Probabilités et Statistiques
RÉFÉRENCES
[1] P. A. MEYER, Flot d’une équation différentielle stochastique, Séminaire de Probabilités 1979-1980, 850, 1981, Lect. Notes in Math., Springer-Verlag Berlin-Heidelberg- New York, p. 103-117.
(Manuscrit reçu le 10 novembre 1988.)