Chapitre 1. Produire et diffuser des connaissances.

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Thème 6 : L’enjeu de la connaissance

Chapitre 1. Produire et diffuser des connaissances.

Activité introductive : « Faire la lumière sur une femme scientifique de l’ombre » Séance 1

« Face aux enjeux du XXI^esiècle, nous devons exploiter pleinement notre potentiel. Et cela suppose de venir à bout des stéréotypes de genre. Il faut soutenir les femmes qui choisissent de faire carrière dans les sciences et la recherche » est l’analyse formulée par Antonio Guterrez le Secrétaire général des Nations Unies le 11 février 2020. En 2015, l’Organisation des Nations Unies créée la

« Journée internationale des femmes et des filles de science » qui a lieu chaque 11 février. Selon l’ISU (Institut de la statistique de l’Unesco) moins de 30% des chercheurs dans le monde sont des femmes travaillant dans des secteurs privés, universitaires et publics, ainsi que leurs domaines de recherche. Depuis longtemps, les préjugés et les stéréotypes de genre éloignent les filles et les femmes des domaines liés à la science. Cette journée a pour but de favoriser et d’accroître la participation des femmes et des filles dans les domaines scientifiques.

Depuis le début de l’époque moderne, la production et la diffusion des connaissances s’intensifient. Leur maitrise est un enjeu majeur pour les États qui y voient un critère de puissance.

En conséquence la scolarisation ainsi que l’alphabétisation revêtent une importance capitale pour accroitre le nombre de personnes capables de produire, de recevoir et de diffuser la connaissance, or de nos jours l’analphabétisme persiste encore et en particulier chez les femmes. Enfin les communautés savantes se constituent,, animés par des échanges sur toutes les échelles, internationalisant ainsi la diffusion de la connaissance et sont aussi des enjeux géopolitiques et politiques majeurs comme en témoignent les recherchent sur la radioactivité au XX^e siècle, qui nous éclairent tant sur le fonctionnement d’une communauté de chercheurs que sur les rapports qu’entretiennent science et politique.

Problématique : Dans quelle mesure la production et la diffusion des connaissances constituent- elles un enjeu majeur pour les Etats et les sociétés ?

Séances 2 et 3 Activité 1

JALON 1 : Donner accès à la connaissance (diffuser) : grandes étapes de l’alphabétisation des femmes du XVIème siècle à nos jours dans le monde.

L’alphabétisation¹ est une des conditions essentielles de la diffusion des connaissances et donc du savoir dans les communautés quelles qu’elles soient. Celle des femmes précisément revêt une importance particulière pour les sociétés.

Que peut-on dire de l’évolution de l’alphabétisation féminine, particulièrement en France, et des enjeux qu’elle représente pour les sociétés et les Etats ?

I. Une lente progression de l’alphabétisation des femmes en France de l’époque moderne à nos jours (XVI à nos jours…).

A. En France depuis le XVIème siècle : Dans le 1er XIXème siècle : vers une alphabétisation publique et plus populaire.

À l’époque moderne (XVI-XVIII), l’alphabétisation des femmes est élitiste, privée et religieuse : Il s’agit souvent pour la mère d’enseigner les rudiments de l’écriture et de la lecture dans le cadre du foyer. Les femmes de la noblesse et de la bourgeoisie disposent quant à elles de

Enseignement de la lecture et de l’écriture 1

Histoire géo Leygues 1

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précepteurs à domicile. L’enseignement religieux est toujours prédominant (lecture des textes sacrés du christianisme…

L’alphabétisation, sous le contrôle ici d’une congrégation² religieuse (groupe de religieux), reste d’abord de nature religieuse (école chrétienne).

Mais l’alphabétisation sort du cadre privé et se démocratise car de nombreuses écoles ouvrent au XIX^ème siècle pour les filles de la classe moyenne, essentiellement en milieu urbain. Cela s’explique par la loi Guizot de 1833 qui impose à chaque commune d’avoir une école publique.

L’effort décisif en faveur de d’alphabétisation en général, femmes comprises, est entrepris dans la seconde moitié du XIXème siècle :

En 1850, la loi Falloux instaure la création d’école de filles dans les communes de plus de 800 habitants.

En 1881, la loi Ferry reconnaît l’égalité des sexes devant l’instruction. Les filles ont désormais accès à un enseignement primaire laïc, gratuit et obligatoire.

Donc, c’est au cours du XIX^emesiècle que l’analphabétisme féminin a beaucoup reculé et les inégalités de genre (entre sexes) en matière d’alphabétisation finissent par disparaître au début du XXème.

B. A l’échelle mondiale depuis 1870.

Jusqu'au début du XIXe siècle, l'alphabétisation fut le privilège d'une petite élite. Mais, durant ce siècle, le taux d'alphabétisation doubla, pour être supérieur à 20 % en 1900. Le XX^esiècle fit encore bien mieux en quadruplant le taux d'alphabétisation, qui dépassa les 80 % en 2000. En 2016, selon l'Unesco, le taux d'alphabétisation des adultes dans le monde s'élevait à 86 %. Si on se concentre sur les jeunes (entre 15 et 24 ans), c'est encore plus spectaculaire avec 91 %. Cependant ce document ne nous informe pas sur l’évolution de l’alphabétisation féminine..

Des différences subsistent entre les sexes, avec un taux mondial d'alphabétisation qui est de 90 % pour les hommes contre 83 % pour les femmes. Mais ces écarts sont surtout marqués en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, tandis qu'en Europe ou dans toute l'Amérique, l'égalité règne. Signe encourageant, cet écart de genre se réduit depuis 1990 dans toutes les régions, les taux d'alphabétisation des femmes progressant plus vite que ceux des hommes.

Séance 3

C. Des inégalités qui persistent malgré tout aujourd’hui à toutes les échelles.

Inégalités dans l’espace mondial :

D’un pays à l’autre : Les taux d’alphabétisation des femmes dans les pays du Sahel (PED) sont inf. à 50 % alors que qu’ils dépassent les 90 % dans les pays d’Europe (PID).

Association de religieux, réguliers ou séculiers, ou de religieuses, liés par les vœux simples ou par une promesse 2

d’obéissance. Le 7 Juillet 1904 le Président du Conseil Emile Combes fait adopter une loi interdisant à toutes les congrégations religieuses d'enseigner. Près de 2500 établissements religieux sont contraints de fermer.

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Inégalités entre filles et garçons au sein des pays : Aujourd’hui, sur les 750 millions d’ ³ dans le monde, les 2/3 sont des femmes. Dans les Etats arabes, 85% des hommes sont alphabétisés contre 68% des femmes par exemple.

Raisons des inégalités :

Certaines pratiques sociales : la forte proportion de femmes mariées avant 18 ans (mariages précoces). Priorité accordée au rôle d’épouse et de mère. Priorité accordée aux tâches ménagères et corvées domestiques.Les règles à l’origine de jours manqués.

Le refus par les parents (pères surtout) d’un enseignement dispensé par un homme.

Les facteurs religieux : l’obscurantisme religieux des islamistes talibans comme en Afghanistan ou au Pakistan.

Les facteurs économiques : La pauvreté : impossibilité de payer l’école. L’insuffisance du nombre d’écoles et de professeurs expliquant l’éloignement des écoles et les longs trajets à pieds.

Inégalités en France : Aujourd’hui, en France, ce sont surtout les femmes immigrées qui sont touchées par l’analphabétisme et l’illettrisme⁴ car, souvent, elles n’ont pas été scolarisées dans leur pays d’origine et qu’elles ne maîtrisent pas le français en arrivant en France.

II. … liée à des enjeux majeurs pour les Etats et les sociétés.

A. L’alphabétisation au service d’enjeux de société en France :

Au XVIIème siècle, Fénelon (religieux et pédagogue sous Louis XIV) combat les idées d’une société qui s’oppose à l’instruction des filles. Pour lui, les filles deviennent les mères qui influencent les mœurs, éduquent les enfants et s’occupent de l’administration des familles.

L’instruction des filles doit entrer au service du rôle de mères au foyer assigné aux femmes. (Enjeu de société : la stabilité de la société reposant sur des familles mieux administrées)

Jusqu’à la fin du XIX^ème siècle, si les écoles s’ouvrent aux classes moyennes, l’enseignement est dispensé par des congrégations religieuses et vise à former de bonnes mères chrétiennes qui sauront lire, écrire, compter et exécuter des travaux d’aiguilles. ) (Enjeu de société : maintenir le contrôle de l’Eglise sur la société)

En 1870, Jules FERRY (député républicain) soutient aussi l’éducation des filles car il juge que les femmes ont un rôle important dans la tenue du foyer et une grande influence sur leurs maris.

Mais surtout, il parie sur l’éducation féminine pour soustraire les femmes de l’emprise de l’Eglise chrétienne, pour promouvoir la République dans leur foyer et inciter à voter pour ce régime politique naissant (Expliquer).(Enjeu de société : installer la République contre l’Eglise)

Aujourd’hui, par exemple, l’alphabétisation des femmes immigrées est essentielle pour s’intégrer dans la société : trouver un emploi, effectuer des démarches administratives, suive la scolarité des enfants ….(Enjeu d’intégration).

Ne savoir ni lire ni écrire parce que l’on a jamais appris.

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Situation de ceux qui ont appris la lecture et l’écriture mais qui n’en maitrisent pas suffisamment les usages.

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B. Dans les pays en développement ou PED : l’alphabétisation des femmes est une condition nécessaire au développement.

Là où les taux d’alphabétisation des femmes sont élevés, l’IDH est élevé et inversement. ⁵ L’alphabétisation des femmes permet de mettre un terme au cycle de la pauvreté pour plusieurs raisons : Les mères protègent mieux les enfants contre la malnutrition et les maladies, d’où une diminution de la mortalité infantile et une hausse de l’espérance de vie. Elles maîtrisent mieux les naissances. Elles sont formées pour exercer une activité qui procure des revenus à la famille et contribuent à la croissance économique. Ainsi, cela favorise la scolarisation des enfants.

Selon la banque mondiale, il faut prendre en considération le rôle des femmes comme agent économique car chaque année d’étude supplémentaire augmente le revenu moyen d’une femme de 10 à 20%.

Pourcentage de personnes adultes qui savent lire et écrire dans une population (c’est l’une des composantes de

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l’IDH = indicateur de développement humain).