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Academic year: 2022

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Reference

Médiation, médiations…

PERAYA, Daniel, et al.

Abstract

Cet article propose les regards croisés de quatre auteurs sur le thème de la médiation et sur le titre de cette nouvelle revue qui succède à "Distances et Savoirs".

PERAYA, Daniel, et al . Médiation, médiations…. Distances et médiations des savoirs , 2012, no. 1

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:24849

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savoirs

1  (2012) Varia

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Daniel Peraya, Pascal Marquet, Thomas Hülsman et Pierre Mœglin

Médiation, médiations…

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Référence électronique

Daniel Peraya, Pascal Marquet, Thomas Hülsman et Pierre Mœglin, « Médiation, médiations… », Distances et médiations des savoirs [En ligne], 1 | 2012, mis en ligne le 12 décembre 2012, consulté le 21 décembre 2012. URL : http://dms.revues.org/153

Éditeur : Centre national d'enseignement à distance http://dms.revues.org

http://www.revues.org

Document accessible en ligne sur : http://dms.revues.org/153

Document généré automatiquement le 21 décembre 2012.

© Centre national d'enseignement à distance

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Médiation, médiations… 2

Distances et médiations des savoirs, 1 | 2012

Daniel Peraya, Pascal Marquet, Thomas Hülsman et Pierre Mœglin

Médiation, médiations…

1 Les expressions communément utilisées pour décrire le type de média que Distances et médiations des savoirs représente, revue scientifique, revue à comité de lecture, revue académique… soulignent chacune une composante différente d’une revue, la recherche elle- même, les experts, l’institution…, et toutes recouvrent l’intense activité qui précède le moment où le lecteur peut ouvrir ou cliquer sur ses pages.

2 Le fond de l’affaire c’est bien entendu le travail des chercheurs et des praticiens, qui une fois leurs conclusions atteintes doivent « écrire la recherche » pour la partager, puis s’enquérir d’un espace de diffusion pour leurs travaux, et choisissent de les soumettre à DMS.

3 Dans les coulisses de DMS, c’est alors une médiation d’ordre diplomatique qui entre en jeu : après avoir convaincu les experts du comité éditorial ou extérieurs, qu’ils sont la personne idoine et que, oui bien sûr, ils ont le temps d’évaluer dans un délai raisonnable le texte que l’on vient de recevoir et d’anonymer, il s’agit d’être le médiateur compréhensif qui informe l’auteur que son texte ne convient pas / doit être révisé / réjouit le conseil scientifique mais nécessite encore quelques élucidations…, et fort diplomate lorsqu’à la troisième révision l’article ne convient toujours pas tout à fait. Inversement, il peut être nécessaire de faire délicatement reconnaître à l’un ou l’autre expert que le courant de pensée auquel appartient l’auteur est acceptable, et même reconnu dans d’autres laboratoires que celui auquel se réfère l’expert.

4 Mais un numéro de revue c’est aussi une somme, un équilibre d’articles, d’entretiens, de notes de lectures, etc. Or le champ de DMS, qui s’est donné pour objet l’étude des rôles de la distance et des médiations dans l’accès aux savoirs, intéresse plusieurs disciplines, qu’elles soient utilisatrices des dispositifs de formation recourant à une ou plusieurs formes de distances, ou qu’elles choisissent les distances comme objet d’étude. Ainsi les sciences de l’éducation, les sciences de l’information et de la communication, les sciences de l’informatique… Il peut alors y avoir un travail de médiation subtile entre les représentants de ces diverses disciplines au sein des instances de DMS afin que nul ne se sente dépossédé de « sa » revue. Car une revue c’est aussi une communauté, qui se construit au fil du temps, de numéro en numéro, de thème en thème, qui s’ouvre et s’agrandit, qui transmet…

5 La communauté qui s’est créée tout au long de la publication de D&S de 2002 à 2011, et qui se retrouve à présent autour de DMS participe aussi depuis les débuts à une médiation d’une autre type, celle qui permet la circulation des idées scientifiques. Aussi, attentifs à tous les sens de « médiation » avons-nous demandé à plusieurs experts de commenter pour nos lecteurs cet élément du titre de Distances et médiations des savoirs.

*

6 Daniel Peraya1. — Le terme de médiation ‑ l’ouvrage dirigé par V. Liquète (2010) en atteste2 ‑ renvoie à des concepts, à des cadres de référence, enfin à des champs extrêmement variés en sciences humaines : médiation des conflits, d’explicitation, des savoirs, médiation muséale ou technique, etc. C’est donc par la définition de notre champ qu’il nous faut commencer. Nous nous intéressons, quant à nous, à la médiation technologique dans le contexte des activités de communication et d’apprentissage. Autrement dit, le cadre de référence que nous proposons est valide pour l’analyse des dispositifs de communication et de formation médiatisées dont la formation entièrement ou partiellement à distance constitue un terrain d’observation privilégié.

7 La médiatisation, ce processus de « mise en média » qui relève de l’ingénierie pédagogique, introduit dans le processus de communication et de formation un dispositif médiatique  : environnement numérique de travail, dispositif de communication synchrone ou asynchrone, logiciel d’apprentissage, micromonde, réalité virtuelle, etc. Un tel dispositif se trouve donc en position d’intermédiation et, par sa position, il modifie les relations qu’entretient le sujet avec le monde, son activité, les connaissances, d’autre sujets et enfin lui-même. La médiation désigne donc les effets produits3 par le dispositif interposé sur le comportement du sujet

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relationnelle, posturale, praxéologique et réflexive.

8 À cet égard, l’expression « médiations des savoirs » qui figure dans le nouveau titre évoque les formes de médiations épistémique et sémiocognitive qui constituent l’objet privilégié des sciences de l’information et de la communication  : ce sont ces formes de médiation qui sont à l’œuvre notamment dans la communication éducative et la vulgarisation scientifique.

Or les dispositifs techno-pédagogiques actuels –  plateformes, environnements numériques de travail, campus électroniques, etc. ‑ ne médiatisent plus seulement les connaissances ou des savoirs : ils médiatisent, à travers les multiples dispositifs particuliers (wikis, forums, chats, blogs et microblogs, podcasts, outils de vote, calendriers partagés, folksonomie, etc.) des activités, notamment de production et d’écriture, celles de partage, d’échange, de mutualisation de ressources, de soutien et d’accompagnement, de gestion du dispositif de formation, d’évaluation, etc…

9 En se plaçant sous les auspices des médiations des savoirs, ne risque-t-on pas de sous-estimer les autres formes de médiation qu’ont rendu possibles les nouvelles formes de médiatisation que sont notamment les technologies du Web et de l’Internet ?

*

10 Pascal Marquet. — Distances et Médiations des Savoirs, par son caractère triangulaire, multiplie désormais par trois le jeu des relations qu’il nous est possible d’étudier par rapport à Distances et Savoirs. Mais, au-delà de ce simple effet multiplicateur, l’introduction du terme de médiation permet d’évoquer brièvement, pour commencer, les contraintes que font peser les caractéristiques d’un média sur les situations d’enseignement-apprentissage en général et les savoirs en particulier.

Une première forme de contrainte est déjà bien étudiée et bien documentée depuis que Chevallard (1985)4 a introduit le concept de transposition didactique pour rendre compte 1°) de la transformation du savoir savant en savoir à enseigner et 2°) de la transformation du savoir à enseigner en savoir enseigné. Bien que le passage du singulier au pluriel mériterait une discussion que nous n’avons pas la place de développer ici, nous soutenons l’idée que la transposition externe (du savoir savant au savoir à enseigner) s’apparente à une première forme de médiation des savoirs entre une communauté scientifique et une communauté pédagogique.

Œuvre de la noosphère, cette médiation est sous l’influence des caractéristiques de l’industrie scolaire et en particulier des modes de diffusion et de monstration des savoirs, respectivement l’imprimerie et le tableau noir. La transposition externe est donc contrainte par le fait que ne peuvent être diffusés et montrés que des objets d’enseignement représentés par écrit, sous la forme de textes, de figures, de tableaux, de cartes, etc., ou de toute combinaison de ces modes de représentation.

11 Les médias scolaires dominants opèrent donc une présélection invisible mais forte sur les savoirs enseignables. Ils façonnent aussi la transposition interne (du savoir à enseigner au savoir enseigné) qui se finalise en classe dans la mesure où le manuel, le tableau et le cahier sont les seuls supports à notre disposition pour représenter, transmettre et s’approprier les savoirs enseignés.

12 Ce que les différentes formes de distance et les technologies numériques apportent, c’est d’abord de pouvoir sortir du cadre imposé par l’unité de temps et de lieu de la classe ou de la formation classique, mais aussi et surtout de la contrainte des médias dominants.

S’affranchir de cette contrainte consiste à envisager de pouvoir traiter des savoirs savants dont la transposition didactique n’était pas possible auparavant et que les technologies numériques autorisent. Ces nouvelles possibilités, peu ou pas explorées au regard de l’histoire de nos systèmes éducatifs et de formation contemporains, offrent ainsi de reconsidérer la nature même des savoirs à enseigner d’une part et des savoirs enseignés d’autre part.

13 Faire avec les technologies numériques ce que l’on ne peut pas faire sans elles va bien au- delà des différentes façons d’introduire ou de jouer de la distance. Ce sont les possibilités de médiation des savoirs qui s’en trouvent augmentées et qui rendent possible l’accès à des savoirs qui étaient jusqu’à présent non transmissibles car non représentables par les médias

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Distances et médiations des savoirs, 1 | 2012

dominants. Distances et Médiations des Savoirs ouvre la porte à ces réflexions, aux travaux qui étudient l’appropriation de ces savoirs inédits et à l’élaboration de notions et concepts qui en rendent compte.

*

14 Thomas Hülsman. — Mediation connotes media, hence the process of using media as carriers of information. In this sense it ties back to the classic notion of distance education which requires using media to link the teacher and the learners, and to make sources of knowledge available.

15 But mediation also connotes mediation between conflicting parties, it evokes the image of an arbiter, a guide to negotiate between diverging readings, meanings or value stances.

16 Hence mediation refers both to the media as carrier as well as to the barriers of conflicting readings and interpretation in any process of learning. Learning new things involves venturing beyond the comfort zone, results in dis-equilibrization which needs mediation.

17 The only modification I would suggest is cutting off the ‘s’ in distances. It is distance ; an abstract concept which requires mediation in this double sense. Not distances.

*

18 Pierre Mœglin. — Les contributions de mes prédécesseurs confirment, s’il en était besoin, combien la notion de médiation doit sa polysémie à la pluralité des disciplines qui l’utilisent.

Plus inquiétant, cependant, leurs contributions rappellent aussi que la pluridisciplinarité a parfois sa contrepartie négative : le dialogue de sourds. Si disparates sont en effet les définitions en lice que l’on s’interroge sur ce qu’il peut bien y avoir de commun entre, d’une part, la médiation entendue par Daniel Peraya comme mise en relation entre un apprenant et des savoirs et, plus généralement, des activités de production, de soutien ou d’évaluation et, d’autre part, la médiation que Pascal Marquet situe entre savoirs savants, savoirs à enseigner et savoirs enseignés et dont il rappelle à juste titre qu’elle est soumise aux contraintes d’une industrie scolaire qui, selon les cas, rétrécit ou élargit le champ de l’enseignable. Et où, par rapport à ces deux médiations, celle de Thomas Hülsman se situe-t-elle, contradictoirement « carrier » et « barrier » au cœur de la distance, terme unique visant à désigner toutes les distances, techniques, géographiques, psychologiques, épistémologiques et autres ?

19 Aider à convertir la juxtaposition pluridisciplinaire en un dialogue interdisciplinaire, tel est bien l’enjeu de ce premier échange. Et pour y contribuer, une idée me semble revenir, sous- jacente, de l’une à l’autre des trois contributions précédentes  : celle selon laquelle, pour employer d’autres termes que ceux de leurs auteurs, la médiation suppose un tiers institué.

C’est en effet par ce tiers, socialement construit comme le sont toutes les institutions, du langage à la justice, que se crée du commun entre des positions différentes et souvent antagonistes. Or, chacun sait que cette question du commun, qu’il s’agisse des commons du logiciel libre et des licences créatives ou du bien commun de l’éducation, fait l’actualité des sciences humaines et sociales. Dès lors, si, pour ce qui intéresse DMS, la médiation est pensée comme opérateur de mise en commun, la question est de savoir comment il s’institue.

Autrement dit, comme cet opérateur s’impose et s’interpose à distance en sélectionnant et agrégeant des ressources, regroupant et particularisant des apprenants. Et à quelles conditions cette (inter)médiation peut restructurer en profondeur les manières d’enseigner et d’apprendre.

*

20 À suivre : le dialogue est ouvert à tous et se poursuivra dans le prochain numéro de Distances et médiations des savoirs…

Notes

1 Cf. Peraya, D. (2010). Des médias éducatifs aux environnements numériques de travail : médiatisation et médiation. In V. Liquète, (Ed.) (2010). Médiations (pp. 37-48). (Collection Les essentiels d’Hermès).

Paris : CNRS Editions.

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3 Cette définition appelle une remarque. Si la médiation s’appréhende en termes d’effet, on doit distinguer les effets attendus ou escomptés par les concepteurs et ceux que l’on peut observer après que le sujet a été exposé au dispositif.

4 Chevallard, Y. (1985). La transposition didactique. Du savoir savant au savoir enseigné. Grenoble : La Pensée Sauvage.

Pour citer cet article Référence électronique

Daniel Peraya, Pascal Marquet, Thomas Hülsman et Pierre Mœglin, « Médiation, médiations… », Distances et médiations des savoirs [En ligne], 1 | 2012, mis en ligne le 12 décembre 2012, consulté le 21 décembre 2012. URL : http://dms.revues.org/153

Droits d’auteur

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