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Academic year: 2022

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« Armées privées », la menace de la « Quatrième Transformation »

Par José Reyez

Les cartels du trafic de drogue et les hommes d’affaires créent de véritables « armées privées » au Mexique. Ils utilisent des compagnies étrangères pour armer des groupes paramilitaires avec les capacités des Forces Spéciales. Ces mêmes entreprises travaillent également avec les institutions gouvernementales en toute légalité.

Des entreprises comme la compagnie Tequila de José Cuervo ou encore des cartels de la drogue et des groupes anti-immigrés ont engagé des sociétés spécialisées dans la formation

« d’armées privées » pour administrer des services de surveillance, de renseignement, de défense et de formation aux pratiques de torture, selon Paloma Mendoza Cortés, professeur en relations publiques à l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM).

Aujourd’hui, ces groupes formés ont la capacité de défier les autorités et de bloquer la série de changements promus par le gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador, et même son propre projet d’État, qu’il a appelé la « Quatrième Transformation« . L’universitaire démontre que depuis 2009, le Groupe de travail spécialisé sur les mercenaires de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a fait un rapport de la formation privée de polices fédérales reconnues pratiquant la torture.

Elle précise également que :

« Pemex et la CFE ont contracté en juillet 2007 les services de la société américaine SY Coleman Corporation, basée en

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Virginie, spécialisée dans la surveillance de l’espace aérien et la défense antimissile, pour la création et l’exploitation d’un centre de surveillance aérienne et le suivi des installations énergétiques et électriques stratégiques à Veracruz« .

Dans sa thèse Le processus décisionnel : La fonction d’intelligence stratégique, pour obtenir un doctorat en études organisationnelles de l’Université Autonome Métropolitaine (UAM), Mendoza Cortés souligne qu’au Mexique l’initiative privée a eu recours à des Entreprises Militaires et de Sécurité Privée (EMSP), « comme la société José Cuervo Tequila qui a sa propre « armée privée » pour la sécurité de ses champs d’agave« .

Le Centre d’Investigation et de Sécurité Nationale (CISEN, l’organe de renseignement civil de l’État mexicain jusqu’au début du gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador) a reconnu la présence de groupes mercenaires à la frontière sud du pays, composés d’ex-Kaibiles du Guatemala et de Gurkhas du Népal.

« Des rapports font également état de l’embauche de paramilitaires et d’armées privées pour conseiller les groupes anti-immigrants à la frontière américano-mexicaine très actifs en ces temps de crise migratoire« .

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Mendoza Cortés, diplômée du Centre d’Études Hémisphériques de Défense de l’Université de Défense Nationale (Washington, DC, États-Unis), estime que la crise sécuritaire interminable au Mexique, l’incapacité des policiers, la faible réglementation dans la sécurité privée et la diminution des Forces Armées ont fait de ce pays un marché pour les EMSP en matière de sécurité, à tous niveaux et dimensions, au service du trafic de drogue, du crime organisé, d’institutions publiques, de sociétés privées, de groupes anti-migrants et de polices fédérales.

Les sociétés Black Mamba (TPS Armoring), SandCat et SandCat MX (Blindajes Epel et IBN Industrias Militares/IBN Military Industries, INBRA USA Inc, Plasan), ont fourni des services au Secrétariat de la Défense nationale du Mexique (SEDENA) pour son industrie de blindage du véhicule Karnaf, actuellement en phase de test pour les opérations spéciales et à fort impact, ainsi que pour les véhicules Miura et WBA Hurricane.

En ce sens, elle affirme que :

« Du fait de l’asymétrie des menaces à la sécurité et de la privatisation de la violence, les sociétés militaires et de sécurité privées représentent la rupture du paradigme du monopole de la violence légitime de l’État et proposent la coexistence des militaires d’État et des milices privées comme une tendance globale« .

Elle indique que des entreprises telles que Lockheed Martin (aérospatiale), General Dynamics–NASSCO (TIMSA), DynCorp, Kroll, ArmorGroup, MPRI, Constellis, Raytheon ont développé diverses activités au Mexique, principalement attirées par les fonds du gouvernement américain en matière de sécurité (Initiative Merida), mais limitées par la loi fédérale sur les armes à feu et les explosifs.

Toutefois, elle souligne que l’utilisation et les conseils des EMSP par les trafiquants de drogue au Mexique ont parfois été

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rendus publics, comme c’est le cas des cartels Arellano Felix, Los Zetas, Caballeros Templarios, Golfo, Jalisco Nueva Generación, etc.

« Selon les informations de la DEA (l’agence américaine pour le contrôle du trafic de drogue), le cartel Arellano Felix a été formé à la manipulation de lance-grenades et de mitrailleuses lourdes, au cryptage des dispositifs, aux systèmes de vision nocturne et à l’interception des signaux radio, à l’acquisition des armes aux États-Unis, et il a même été souligné que les organisations criminelles ont engagé les services des anciens militaires américains des forces spéciales comme les Bérets Verts« .

Mendoza Cortés, alors professeur au Heroico Colegio Militar et au Centre d’Études de l’Armée et des Forces Aériennes, indique que le cartel de Los Zetas a été considéré comme la première armée privée contemporaine au Mexique, ex-militaire (sous- officiers) et non-civile avec une connaissance et organisation m i l i t a i r e s p o u r u n b u t p o l i t i q u e o u i d é o l o g i q u e (paramilitaire).

« Les Zetas ont utilisé pour le profit privé d’une entreprise criminelle constituée par le cartel du Golfe fondé par Osiel Cardenas, les connaissances et les techniques acquises lors de la formation reçue par l’État dans le cadre de leur formation professionnelle militaire au Mexique, la formation des Forces spéciales en Israël et celle des Rangers aux États-Unis ; ils ont même établi des relations avec la police et le personnel militaire colombien impliqués dans leur organisation criminelle« .

Le Bureau du Procureur Général de la République (PGR) reconnaît l’existence de camps d’entraînement de Los Zetas pour les ex-Kaibiles guatémaltèques à la frontière de Brownsville, Texas, et de Nuevo Laredo, Tamaulipas.

« Précisément, en 2009, la société américaine Jax Desmond

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Worldwide JDW a offert au gouvernement mexicain ses services de conseil pour organiser des opérations de lutte contre le trafic de drogue, en particulier contre Los Zetas, » a-t-il précisé.

Des armées privées au service des cartels de la drogue

Guadalupe Correa-Cabrera, professeure agrégée à l’Université George Mason en Virginie, aux États-Unis, compare le cartel de Los Zetas à trois grandes sociétés multinationales : Exxon- Mobile, dans le secteur de l’énergie possédant plusieurs filiales ; Halliburton, spécialisé en investissements dans les hydrocarbures ; et Blackwater, spécialiste en sécurité et en recrutement de personnel militaire supérieur.

Dans un entretien avec Contralínea, la spécialiste examine le risque que d’anciens membres de l’état-major général présidentiel puissent être engagés par des sociétés de sécurité privées, des bureaux d’études et n’exclut pas que nombre d’entre eux rejoignent les rangs du crime organisé.

« Bien sûr, la disparition de cette entité militaire hautement qualifiée et entraînée et l’annonce de la création de la Garde Nationale du nouveau gouvernement font craindre que bon nombre d’entre eux déserteront et se joindront au crime organisé, » considère-t-elle.

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Correa-Cabrera estime que Los Zetas n’est plus une organisation de trafic de drogue et se comporte davantage comme une société multinationale, grâce au processus graduel de militarisation et de paramilitarisation dans certaines régions affectées du pays pour répondre à Los Zetas et d’autres groupes similaires, configurant un nouveau type de guerre civile (dont la cyber domination) au Mexique, connu sous le nom de « guerres hybrides ».

A u t e u r d u l i v r e Z e t a s I n c , Cabrera-Correa souligne que le trafic de drogues illicites n’est qu’une des activités de ce groupe criminel et ne représente qu’une p a r t i e d é c r o i s s a n t e d e s e s profits, qui se sont maintenant déplacés vers la vente et le vol d’hydrocarbures et de minéraux, où ils agissent comme une société multinationale englobant un réseau d’entreprises, ne laissant aucune empreinte de contrôle centralisée, protégeant ses autres unités commerciales quand une seule unité est en conflit avec la loi ou est attaquée par un groupe rival.

La chercheur soutient que le gouvernement de López Obrador ne sera pas en mesure de contenir la violence seulement avec la création de la Garde Nationale, en raison des diverses organisations criminelles qui ont leurs propres « armées privées » de haute spécialisation et formées à l’art de la guerre.

Le Colonel d’infanterie Jesús de Miguel Sebastián de I’Institut d’Études Stratégiques de la Marine du Méxique (IIEAM) a affirmé :

« Jamais auparavant la violence associée à ces groupes n’a eu tant de répercussions sur la sécurité et le développement du pays, où l’un des effets pervers des politiques adoptées

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a été de confondre les programmes de sécurité publique et de sécurité intérieure« .

Il souligne que l’attaque frontale de l’État contre les cartels, conjuguée à l’endiguement du trafic de drogue du sud vers le nord, a entraîné :

« Une balkanisation de ces groupes criminels, de sorte qu’il existe actuellement plus de 45 groupes armés liés au trafic de drogue« .

Le professeur explique que les cartels de Sinaloa, Los Zetas, Caballeros Templarios, el Golfo, Familia Michoacana et Jalisco Nueva Generación ont acquis une plus grande capacité en modifiant leurs structures, leur mode de fonctionnement et la formation de leurs propres armées paramilitaires, en orientant leur lutte pour contrôler les territoires, affronter les groupes concurrents et les forces de sécurité.

Il souligne que les affrontements entre groupes paramilitaires sont la principale source de violence dans la plupart des régions du pays, comme en témoignent les conflits entre les cartels du Pacifique et Beltrán Leyva à Sinaloa, ceux du Golfe et Los Zetas à Tamaulipas et Nuevo León, Jalisco Nueva G e n e r a c i ó n e t l e s T e m p l a r i o s a u M i c h o a c á n , o u l a conflictualité entre plusieurs groupes à Guerrero.

Il prévient que cette inquiétante atteinte à la sécurité intérieure, qui met en danger la sécurité nationale, est aggravée par la possibilité que ces groupes adoptent un comportement beaucoup plus violent, conduisant à une confrontation directe avec la police et les forces militaires, et qu’ils pourraient finalement conduire à des attaques terroristes contre la société civile.

Miguel de Jesús Sebastián, également Professeur en Sécurité Nationale à l’IIEAM a déclaré :

« Il ne s’agit pas de simples groupes criminels, mais de

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groupes armés dotés d’un haut degré d’organisation, de renseignements et de capacités opérationnelles et logistiques qui leur permettent de mener des actions de grande envergure dans l’espace et dans le temps« .

Dans ce contexte, il avertit que :

« Les conditions de la crise sociale ne doivent pas être oubliées dans les localités où les organisations de trafic de drogue sont profondément enracinées, et dont l’action est favorisée par le lent développement des politiques de prévention ou le détournement des ressources vers des programmes sociaux pour soutenir la diminution de la violence, en raison de la corruption institutionnelle« .

L’Armée Privée de la Famille Michoacán

Les Templiers, l’armée privée de la famille Michoacán qui a vu le jour en mai 2006, ont été formés par les gouvernements des États-Unis, d’Israël et d’Égypte dans l’art de la guerre et du renseignement et ont été utilisé pour le trafic de drogue, le blanchiment d’argent, l’infiltration des structures militaires et gouvernementales pendant les sexennats de Vicente Fox, Felipe Calderón et Enrique Peña Nieto.

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La formation des leaders, des tueurs à gage (sicarios) et des membres des Templiers était semblable à celle des membres du Groupe Aéromobile de Forces spéciales (GAFES) de l’armée mexicaine, qui sont devenus membres du cartel du Golfe et, par la suite, indépendants sous la bannière de Los Zetas.

A cet égard, l’analyse de l’agent ministériel Rubí Esbeidit Anduaga Goicochea, contenue dans la procédure pénale 121/2011 – intentée contre Martín Rosales Magaña, bras droit de Jesús Méndez Vargas, « el Chango », co-fondateur de la famille Michoacan – décrit les Templiers comme :

« Le prototype d’individus pouvant être déployés rapidement par terre, mer et air capables d’opérations d’embuscade et de raid, des tireurs d’élite, spécialisés dans l’assaut de bâtiments et les opérations aéromobiles de recherche et de sauvetage d’otages« .

Il affirme que les dirigeants du cartel, les tueurs à gages, les opérateurs financiers, les « faucons » et les gardes du corps possèdent des mitrailleuses M-16, des fusils MGL, des mitrailleuses 5-A, calibre 5.56, qui ont été utilisés pour la première fois en 1994 au Chiapas par des membres du Groupe Aéromobile de Forces Spéciales contre l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN).

Les EMSP, des organisations au service de la guerre

Selon Paloma Mendoza Cortés, diplômée de l’Institut de Technologie et d’Études Supérieures de Monterrey (ITESM), les sociétés militaires privées sont des organisations entrepreneuriales et commerciales de services professionnels reliés à la guerre, spécialisées dans les compétences militaires, notamment dans la planification stratégique, le renseignement, le soutien opérationnel et technique, la logistique, les systèmes d’armes.

Il ajoute qu’en tant qu’entreprises internationales et marques

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déposées, les EMSP mènent des campagnes intensives de lobbying et de marketing pour promouvoir leurs services, comme les foires internationales spécialisées dans les services de sécurité, en particulier par le biais de leurs sites Web et réseaux sociaux, de sorte qu’ils sont généralement confondus avec les entreprises de sécurité privée.

Elle précise que leur catalogue de services va de la formation, la logistique, la construction, l’entretien et l’administration des bases militaires dans les o p é r a t i o n s , l e s o u t i e n opérationnel, les traducteurs, l e s i n t e r p r è t e s , l e s interrogateurs, à la résolution post-conflit, qui se reflète

dans la variété des clients qui contractent ses services auprès des Nations Unies (ONU), les sociétés multinationales (notamment les compagnies pétrolières), les gouvernements faibles ou en situation de crise, les dictatures, les guérillas, les groupes criminels organisés.

D’une manière générale, poursuit le professeur Mendoza Cortés, les EMSP offrent toutes sortes de services liés à la sécurité extérieure (fonctions traditionnelles des Forces Armées, contre-espionnage) et à la sécurité intérieure (fonctions de la police et des douanes) et concernant les domaines de la sécurité, de l’information, du renseignement et de la logistique (notamment la fourniture d’armes).

Par exemple, dit-elle, dans le cas de politiciens, d’hommes d’affaires ou de « personnes très importantes », les entreprises enquêtent sur la zone, présentent des stratégies de sécurité et des analyses de risques, et disposent d’agents de sécurité spécialement formés pour la détention de personnes. Elles mènent des actions en matière de sécurité du transport international de marchandises, contre le crime

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organisé, le blanchiment d’argent, etc.

Paloma Mendoza, diplômée du Centre de Recherches et de Documentation Économiques (CIDE), affirme que les armées privées avec des quartiers généraux à l’étranger sont actives au Mexique, coexistant avec des filiales et des bureaux locaux de sociétés multinationales et des spécialistes nationaux en logistique militaire, police et sécurité privée, industrie aérospatiale, blindage, cybersécurité, systèmes de sécurité, négociation pour les kidnappings, équipement, géolocalisation et formations.

« Une bonne partie d’entre eux ont une reconnaissance légale en tant qu’entreprises de sécurité privée et offrent leur catalogue de services aux organismes gouvernementaux et d’initiative privée dans des événements internationaux tels que l’Expo Seguridad Mexico, dont la dernière édition en 2017 a vu l’Asociación Mexicana de Blindadores Automotores (AMBA) lancer sur le marché, des véhicules tactiques utilisés par les forces de sécurité« .

Ainsi que Blindajes Epel, membre fondateur de l’AMBA en 2000, qui a établi en 2010 une alliance avec la société américaine basée dans le Wisconsin (fondée en 1913), Oshkosh Defense, et est devenu le vendeur exclusif du véhicule Oshkosh SandCat TPV en 2011.

En 2014, Blindajes Epel a réalisé la vente de 300 véhicules de ce type, principalement au SEDENA. En 2015, l’entreprise a créé une usine de blindage pour produire des véhicules tactiques au Mexique. Elle produit actuellement le véhicule SandCat MX en version courte, longue et pour le transport de prisonniers. Elle a même donné des cours de formation au personnel du SEDENA en août 2016.

Paloma Cortés note :

« Les Industries Militaires » (IBN Military Industries INBRA USA Inc), fondée en 2002 par un homme d’affaires

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mexicain, est spécialisée en matière de blindages et a une alliance avec la société israélienne Plasan pour la commercialisation et la maintenance des véhicules tactiques Guarder, Stormer et Sandcat, dont les deux derniers sont déjà assemblés au Mexique au complexe industriel militaire IBN à Aguascalientes, la capitale de la région.

Son catalogue de services comprend : le blindage au niveau urbain, gouvernemental, diplomatique et aérospatial ; les drones, le « matériel de renseignement » (détecteurs, intercepteurs et crypteurs), la location de véhicules blindés ; fabrique de gilets blindés, un laboratoire balistique, un centre de technologie, de recherche et d é v e l o p p e m e n t e t u n c e n t r e d e r e n s e i g n e m e n t e t géolocalisation. Elle offre également des cours de formation sur les techniques de défense israéliennes.

Elle souligne que Wendler Blindajes Alemanes WBA est utilisé par la Division de Gendarmerie de la Police Fédérale depuis la célébration du centenaire de l’industrie militaire au Mexique, où les prototypes des véhicules blindés DN-11, Titan et Cimarrón ont été présentés dans le but de réduire les coûts et de développer l’industrie militaire au Mexique à un niveau international.

Les trois dimensions de la guerre des cartels

Xavier Servitja Roca, diplômé en Sciences Politiques et Relations Internationales de l ’ U n i v e r s i t é A u t o n o m e d e Barcelone, considère que la m e n a c e d e l a c r i m i n a l i t é organisée pour la sécurité nationale ne peut être comprise sans analyser l’apparition des armées privées dans les structures des organisations criminelles.

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Dans une interview accordée à Contralínea, il affirme que la formation de ces groupes armés au service des cartels de la drogue a une incidence particulière sur ce que l’expert définit comme les trois dimensions de la « guerre des cartels » : la guerre entre les différentes organisations pour la domination des territoires ; la guerre pour leur contrôle (intracartels) et enfin la guerre contre le pouvoir public.

Plus précisément, dit-il, l’émergence des armées privées trouve son origine dans la guerre entre cartels, la guerre intra-cartels et la guerre contre les institutions étatiques.

« L’hégémonie exercée par les cartels mexicains sur les itinéraires du trafic illicite accroît la concurrence entre eux pour arracher des territoires aux groupes rivaux« .

Cet affrontement aboutit à une confrontation ouverte entre les cartels et à la création d’armées privées composées d’ex- militaires ou d’officiers de police expérimentés dans le combat et le maniement des armes, la défense des territoires et l’attaque de leurs ennemis avec une plus grande efficacité, et est dirigée par ce que l’on appelle le cartel de troisième génération.

Enfin, Paloma Mendoza Cortés considère qu’il est nécessaire de repenser les paradigmes de sécurité et de défense afin d’étudier et d’intégrer dans la pratique la manière dont les activités des compagnies militaires et de sécurité privées influencent les Forces Armées de l’État, ainsi que les points pour et contre dans le cadre constitutionnel, les droits de l’homme et la responsabilisation.

Dans ce contexte, elle n’exclut pas que les Forces Armées Mexicaines répondent à la tendance mondiale du recours à des entrepreneurs privés :

« Peut-être pour accroître leur capacité face à l’absence de forces de sécurité capables de les remplacer dans leurs activités actuelles de sécurité publique et de sécurité

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intérieure« .

Source : “Ejércitos privados”, la amenaza a la “Cuarta Transformación”

traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International

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