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L’église paléochrétienne de l’enclos Saint-Césaire à Arles (Bouches-du-Rhône)

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L’église paléochrétienne de l’enclos Saint-Césaire à Arles

(Bouches-du-Rhône)

Marc Heijmans

To cite this version:

Marc Heijmans. L’église paléochrétienne de l’enclos Saint-Césaire à Arles (Bouches-du-Rhône). Gallia

- Archéologie de la France antique, CNRS Éditions, 2006, Dossier : Antiquité tardive, haut Moyen Âge

et premiers temps chrétiens en Gaule méridionale (première partie) : réseau des cités, monde urbain

et monde des morts, 63, pp.121-124. �10.3406/galia.2006.3290�. �hal-01914316�

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Mots-clés. Cathédrale, monastère, abside, mosaïque, synthronos.

Résumé. Les travaux, préalables à la rénovation de l’ancien couvent Saint-Césaire à Arles, ont provoqué en 2003 la mise au jour

d’une très vaste abside polygonale pourvue d’un synthronos surélevé et de pavements en marbre et en mosaïque. La fouille a été reprise en 2004, mais est encore restée très superficielle. Les dimensions de la construction plaident en faveur de l’interprétation de cette église comme la première cathédrale de la cité, mais l’appareil relativement peu soigné paraît plus tardif ; il pourrait alors s’agir de sa reconstruction au début du vie s. dans le monastère Saint-Jean fondé par l’évêque Césaire (502-542) à l’emplacement du premier groupe épiscopal.

Key-words. Cathedral, monastery, apse, mosaic, synthronos.

Abstract. During preliminary works for the restoration of the ancient Saint-Césaire convent at Arles, a vast polygonal apse has been

discovered in 2003, equipped with a heightened synthronos and marble and mosaic pavements. The excavation carried out in 2004 was still superficial. The measures of the building are arguments to interpret this church as the first cathedral of the city but the masonry, badly laid out, seems later. It could then belong to its reconstruction in the early 6th c. inside the Saint-Jean monastery founded by bishop

Caesarius (502-542) on the spot of the first bishop sees.

Translation: Isabelle Fauduet Schlagwörter. Kathedrale, Kloster, Apsis, Mosaik, synthronos.

Zusammenfassung. Bei Arbeiten im Vorfeld der Renovierung des ehemaligen Klosters Saint-Césaire in Arles wurde im Jahr 2003 eine

ausnehmend große polygonale Apsis mit erhöhter Priesterbank und Marmor- und Mosaikboden freigelegt. Die Grabungen wurden 2004 wiederaufgenommen, gehen aber vorläufig nicht in die Tiefe. Die Ausmaße dieser Anlage sprechen für eine Interpretation der Kirche als erster Kathedrale der Stadt, doch erscheint der im Vergleich wenig sorgfältige Mauerverband eher jünger. Es könnte sich demnach um die Erneuerung des Baus vom Beginn des 6. Jahrhunderts an der Stelle der ersten Kirchenfamilie innerhalb des vom Bischof Caesarius (502-542) gegründeten Johannesklosters handeln.

Übersetzung: Stefan Wirth

Longtemps considérée comme une « grande absente d’une enquête archéologique » (Guyon, 1989a, p. 422), notre connaissance de la topographie de la ville d’Arles aux premiers temps chrétiens était jusqu’à récemment basée essentiellement sur l’analyse des textes hagiographiques, en particulier les Vitae des évêques Hilaire (427-449) et Césaire (502-542), ainsi que sur les renseignements fournis par la règle monastique que ce dernier avait composée pour le monastère de femmes qu’il avait fondé. Sur la foi de ces documents, maintes fois étudiés et publiés, on est arrivé à

la conclusion que la première église de la cité était, selon toute probabilité, construite dans l’angle sud-est de la ville, sans doute dans le courant du ive s., dans un secteur éloigné du centre-ville, mais néanmoins privilégié car elle dominait du sommet de la colline la ville et les campagnes. dans un deuxième temps, peut-être dès le début ve s., cette église fut abandonnée au profit d’une nouvelle cathédrale construite dans un quartier plus central, à l’emplacement de l’actu-elle église Saint-trophime, face au forum. Enfin, dans un troisième temps, l’ancienne cathédrale aurait été intégrée

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dans le monastère feminin Saint-Jean que fonde Césaire au début de son épiscopat, et qui est resté le couvent Saint-Césaire jusqu’à la Révolution (Benoit, 1951 ; Heijmans, 2004a, p. 263-270 et p. 281-291).

Archéologiquement, ce secteur a livré depuis le xvie s. des vestiges importants, mais mal localisés, et ce n’est qu’en 1947 que l’on a identifié un édifice manifestement paléo-chrétien, une petite chapelle située directement face à la tour d’angle, la tour des Mourgues (des moniales), dont seule l’abside avait été mise au jour (Benoit, 1951). des recherches en 1997 ont permis d’identifier le bas-côté sud de cet édifice et d’en compléter le plan (Heijmans, 2004a, p. 289).

Étant donné ce contexte, ce ne fut donc pas une surprise quand des travaux de démolition dans l’enclos Saint-Césaire, à l’été 2003, ont mis au jour les vestiges d’une très grande abside appartenant sans aucun doute à une église paléo-chrétienne. Le diagnostic archéologique réalisé ensuite par l’iNRAP, sous la direction de F. Raynaud, a largement confirmé cette première hypothèse (Raynaud, Heijmans, 2003). En 2004, le site a fait l’objet d’une fouille program-mée par M. Heijmans (CNRS), dans le secteur entre l’abside et le rempart augustéen (Heijmans, 2004b).

Ces travaux ont mis en évidence l’existence d’une vaste abside en petit appareil, d’une emprise de près de 20 m et

de forme semi-circulaire à l’intérieur, tandis que l’extérieur est à sept pans, de dimensions identiques (fig. 57). Le mur antique est conservé sur une hauteur de plus de 2,50 m ; à l’extérieur, plusieurs murs perpendiculaires, sans doute contemporains, témoignent de l’existence de pièces de service autour de l’abside, qui communiquent avec elle par des portes situées aux extrémités nord et sud du chevet. La fouille de 2004 a d’ailleurs permis de retrouver l’une de ces pièces, en partie voûtée, sans qu’il ait été possible de savoir si cette construction était exactement contemporaine de l’église. Au sud, un sol en béton de tuileau couvrait l’espace extérieur, et les pans extérieurs du mur de l’abside étaient décorés de colonnes.

À l’intérieur de l’abside se trouve une abside secondaire, de 9,60 m de diamètre, dont le sol, légèrement plus haut que les sols environnants, est pavé d’un placage de marbre (fig. 58). Le mur de cette seconde abside a une largeur de 1,80 m, et ses extrémités occidentales se terminent par un bloc chanfreiné. Sur ce mur, on aperçoit les traces de l’arrachement d’un muret plus mince (environ 0,50 m) ; le reste de l’épaisseur du mur doit correspondre à un banc presbytéral. Cette abside intérieure doit en effet sans doute être interprétée comme un synthronos ou banc presbytéral, détaché du fond du chevet, que l’on a également constaté dans d’autres églises.

Fig. 57 – Arles (Bouches-du-Rhône). Église de l’enclos Saint-Césaire :

vue de l’ensemble du chevet au début de la campagne 2004 (cliché M. Heijmans, CNRS).

Fig. 58 – Arles (Bouches-du-Rhône). Église de l’enclos Saint-Césaire :

détail du pavement de marbre du synthronos (cliché M. Heijmans, CNRS).

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dans le couloir, entre cette abside et le chevet, sont conservés les vestiges d’un pavement de mosaïque poly-chrome, datable, d’après le fragment qui a été observé, de la fin du ve s. ou du vie s. À l’ouest de l’abside intérieure débute la nef, ou le transept, également dallé de marbre. La largeur du transept n’est pas connue, mais il doit mesurer au moins 40 m, si l’on se fie au mur nord-sud sur lequel s’appuie l’abside. En effet, un sondage contre ce mur a montré que ce dernier est antérieur à l’abside. il s’agit là d’un des rares points de chronologie relative.

Avec les quelques éléments dont on dispose, restituer l’emprise de l’édifice n’est pas aisé (fig. 59). L’espace entre les deux absides n’est pas un déambulatoire à proprement parler, que l’on ne trouve pas dans l’architecture paléo-chrétienne, mais un couloir de circulation permettant de traverser l’abside en passant derrière le synthronos. Pour la restitution du couvrement des 20 m de l’abside, nous n’avons

que peu d’éléments, si ce n’est des blocs de tuf, montrant des faces lisses recouvertes de mortier, qui peuvent en avoir fait partie.

La nef est à rechercher en partie sous des immeubles plus récents et en partie sous le jardin qui s’étend vers l’ouest, sans doute à une profondeur relativement faible. Si l’on peut lui attribuer un mur est-ouest, conservé dans le chœur de l’église romane de Saint-Blaise, située à 40 m à l’ouest, la largeur de la nef devrait atteindre environ 28 m. on aurait donc un transept saillant et une nef plus large que l’ouverture de l’abside, ce qui, sans être impossible, est peu courant. on ne peut toutefois pas exclure qu’il faille attribuer ce mur à une construction indépendante et que le véritable mur-gouttereau sud de la nef se trouve plus au nord. Le fait que le mur observé dans l’église Saint-Blaise délimite du côté nord un sol en béton de tuileau peut plaider en faveur de cette hypothèse. Notons enfin que F. Benoit a trouvé en 1943, dans la partie nord du jardin, une citerne ainsi qu’un mur est-ouest, dont la localisation exacte est inconnue, mais qui correspond peut-être au mur nord de la nef (fig. 60).

Quant à la datation de l’édifice, la fouille n’a pour l’instant concerné que les niveaux postérieurs à sa construc-tion, voire à son abandon et sa démolition. Les sondages réalisés en 2004 en plusieurs endroits à l’extérieur du chevet ont montré la présence de remblais importants, parfois sur plusieurs mètres de hauteur, datables des ve

-vie s., sur lesquels sont directement aménagés les niveaux

? ? ? Saint-Blaise N porte antique fouilles 1947 et 1996 Saint-Jean-de-Moustier tour des Mourgues 0 20 m fouilles 2003-2004

Fig. 59 – Arles (Bouches-du-Rhône). Église de l’enclos Saint-Césaire : plan

restitué de l’église dans son environnement (DAO M. Heijmans, CNRS).

Fig. 60 – Arles (Bouches-du-Rhône). Église de l’enclos Saint-Césaire :

vue des vestiges découverts par F. Benoit en 1943 dans le jardin de l’asile (cliché fonds Benoit, palais du Roure, Avignon).

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de sol du xive s. il est encore trop tôt pour en déduire des conclusions définitives quant à l’abandon de l’édifice, mais il est possible que ces remblais contenant uniquement du matériel céramique antique n’aient été mis en place qu’au Moyen Âge. La reprise de la fouille de ce secteur doit être particulièrement attentive à ces remblais. La démolition de l’église a toutefois été systématique, puisque les colonnes ont été posées le long des murs.

dans l’état actuel de la recherche, il n’est donc pas encore possible de trancher entre les deux interprétations possibles de cette église. on a vu, en effet, que le premier groupe épiscopal, dont on peut raisonnablement penser qu’il a été édifié dans la première moitié du ive s., se trouvait dans l’angle sud-est de la ville. il est donc séduisant d’identifier l’abside découverte avec le chevet de la première cathé-drale. Ses dimensions en font sans doute l’une des plus grandes églises des Gaules, digne des basiliques impériales de Rome, comme Saint-Pierre ou Saint-Jean-de-Latran, et cette cathédrale paraît tout à fait à la hauteur de

l’impor-tance économique et politique de la ville durant l’Antiquité tardive (Heijmans, 2004a). L’appareillage des murs, relati-vement peu soigné, contraste cependant avec les autres constructions du ive s. que l’on connaît à Arles, comme les thermes de Constantin ou l’aula palatina de l’hôtel d’Arlatan.

L’autre possibilité est de voir dans le chevet découvert sur ce site une partie de l’ancienne cathédrale, trans-formée par Césaire lors de la fondation du monastère, dont les textes ne permettent pas de juger dans quelle mesure il l’a adaptée. dans ce cas, les dimensions sont encore plus étonnantes, car si l’on peut s’imagi-ner une telle construction à l’époque constantinienne, deux siècles plus tard, sous la domination ostrogothe, cette église paraît surdimensionnée. Seule une fouille extensive et profonde devrait pouvoir permettre de savoir si les dimensions de l’abside ont été influencées par l’existence de monuments antérieurs, puis de préciser sa date de construction et d’abandon.

Figure

Fig. 57 – Arles (Bouches-du-Rhône). Église de l’enclos Saint-Césaire :  vue de l’ensemble du chevet au début de la campagne 2004
Fig. 59 – Arles (Bouches-du-Rhône). Église de l’enclos Saint-Césaire : plan  restitué de l’église dans son environnement (DAO M

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