S ÉMINAIRE N. B OURBAKI
L UC G AUTHIER
Quelques variétés usuelles en géométrie algébrique
Séminaire N. Bourbaki, 1952, exp. n
o37, p. 307-311
<
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307
QUELQUES
VARIÉTÉS USUELLES ENGÉOMÉTRIE ALGÉBRIQUE
par Luc GAUTHIER(Décembre 1950)
N. B. - Pour les notations et
définitions,
il sera utile de sereporter
àCHEVALLEY
[2 ~~
p. 1 et2,
et~3 ~
p. 1 : courbealgébrique, place, diviseur,
classe de
diviseurs, théorème
deRiemann-Roch,
classecanonique ; variété algébri-
que,
cycle, cycle positif, diviseur, équivalence.
1.
Variétés
deVeronese
etBordiga.
Soient
un espaceprojectif
à r dimensionsdéfini
sur le corpsK,
et(X)
un ensemble de r + 1indéterminées ;
soitP n (X)
unpolynôme homogène
en(X)
dedegré
n,défini
à unfacteur /
0près,
lesrapports
de coefficientsétant
dans K . Lavariété Pn(03B6)
= 0 du dualS*/K
estappelée
formetangen-
tielle de classe n .
L’ensemble des formes
tangentielles
de classe n constitue un espaceprojectif
de dimension N
= n~ - 1 ~ un point
de cet espaoeayant
pourcoordonnées
les coefficients den (X ) .
Dualement,
une formeponctuelle
dedegré
n : =0 deSr/K
estrepré-
sentée
par unpoint
dec’est-à-dire
par unhyperplan
deUn
cycle positif
de dimension 0 et dedegré
n deconstitué
despoints ~) affectés
des coefficientsa, ,
soit~ ak ~
avec~ ~ = n
estassocié
dans à la formetangentielle
i x i ,k)ak =
0 . Cette formeétant représentée
dans on obtientun
modèle projectif
sur le corpsK,
de l’ensemble descycles positifs
de Sr /K
ayant
unesignature ( ak ) donnée.
Toutes ces variétés sont des
sous-variétés
de cellequi correspond
à lasignature
(1 , 1 , 1 , 1 , ...), dite
variété deBordiga B , qui
est aussi unmodèle
projectif
duproduit symétrique [Sr/K]n .
Cellequi correspond
à lasignature (n)
est ditevariété
deVeronese
V .n,r
Toutes ces
variétés
sontrationnelles, V n,r
estlinéaire, B
est unmodèle
minimum.
L. GAUTHIER
8~
admet un groupe continuG ~
àr(r
+2) paramètres, d’automorphismes projectifs, qui correspond
au groupeprojectif
deSr/K .
Ce groupe G n’est pas transitif : il laisse invariantes toutes lessous-variétés correspondant
auxdiverses
signatures, sous-variétés qui
sontsingulières
surB nr .
G est transi-tif sur
Si
a est le coefficient d’unpoint
M dans uncycle positif
deS ,
Madmet un
transformé
M’ surV auquel
on associel’espace projootif
de di-mension
d(a)
=(~) - 1 osculateur à (notion indépendante
de M~ vula
transitivité
deG). Avec
cetteconvention.
les espaces osculateurs àaux
pointa
M~imagos
despoints M.
d’unoycle
eecoupent toujours
en uni
point unique, qui appartient
àB~
et estl’image
ducycle.
Cette constructionpermet réciproquement,
connaissant unpoint
de de construire lecycle
dontil est
l’image.
Si W est une
variété algébrique
de il suffit alors deprendre
sa trans-formée
surV
et de luiappliquer
la construction ci-dessus pour obtenir unereprésentation sur
le corpsK ~
au moyen d’unesous-variété
de9~ ~
de l’en-semble des
cycles positifs
de dimensionzéro
et dedegré
nappartenant
à W .2.
Variétés
de Grassmann.Soit
encoreS /K
un espaceprojectif
à r dimensionsdéfini
sur lecorps K f
par la relation
d’équivalence classique,
àpartir
del’espace
vectorielprivé
de son vecteur nul.Soit .~ P +1 (K ~ Y ~ . ~ . )
une formealternée~
facteur
différent
dezéro près,
lesrapports
des coefficientsétant
dans K .L’équation +1(x ~ y ~ ...) = 0 définit
sur un(r - p)-complexo
linéaire.
L’ensemble des
complexes linéaires
deSr/k
constitue un espaceprojectif
S-/K
de dimensionR = r + 1 - 1 ~ un point
de cet espaceayant
pourcoordonnées
les coefficientsp+1
Un
(p + 1 )..vecteur décomposable
de/B définit
un,sous-espace
pro-jectif
S deS ~ qui
est ainsireprésenté
par unpoint
doSp/K .
Lavariété
qui
dansSp/K représente
ainsi d’unemanière biunivoque
sansexception
1©sS
p
/k
deS r /K
est ditegrassmannienne
.La
variété
Gr’p
a pour dimension(p + 1) (r - p) ;
elle est rationnelle et c’est unmodèle
minimum. admet un groupe continutransitif,
àr(r + 2)
paramètres, d’automorphismes projectifs qui correspond
au groupeprojectif
deS r /K .
Il enrésulte,
enparticulier,
que estdépourvue
depoints singu-
liers.
KLEIN a
démontrée
pour r =3 ~
p =1 ,
etSEVERI,
dans le casgénérale
lapropriété importante
suivante 1 ne contient comme diviseurspositifs
queses intersections avec les formes de
Sp/K .
Ladémonstration
estainsi
conçue t 1° Il estpossible
dedéfinir
surprivée
d’unesous-variété
non maximaleune fibration F
rectiligne
rationnelle.2° Un diviseur
positif ~, découpe
sur une droiteappartenant à G
qu’il
ne contientpas,
un diviseur dedegré
strictementpositif ;
pourF ~
cedegré
nedépend
pas de la fibre choisie : onl’appelle
l’ordre de 03 °
Si deux diviseurspositifs (~ «-
deG r,p
ontmême ordre,
ils sontéquivalents.
Il suffit alors de
prendre
pourCL
un diviseurquelconque
et pour0~
une section
hyperplane
deG r,p affectée
d’un coefficientégal
àl’ordre deQ~
pour que le
théorème
enrésulte.
La
môme propriété
est valable aussi pour lavariété
deBordiga 3. Coordonnées
de Chow.Le
théorème
de Severi assure lapossibilité
dereprésenter
uncomplexe algébri-
que de
S /K
d’ordre n au moyen d’une forme deS~/K
dedegré n ~ définie
module G . En
appliquant
aux formes dedegré
n deS/
lareprésentation
de
Veroneae,
dans les formes contenantGr,p
sontreprésentées
par lespoints
d’un espaceprojectif r/K
et une formedéfinie
moduleG est
représentée
par unpoint pris
dansS--/K supplémentaire
deP/K
dansEtant
donnée
unevariété algébrique irréductible
W deSr/K
dedimension
d et de
degré n ~
l’ensemble des SP où p = r - d -
1 , qui
ont avec Wun
cycle
de dimensionzéro commun,
est uncomplexe algébrique
d’ordren ~
représenté
dansS-A
par une formeirréductible
dedegré n ~
f = 0 .Tout
cycle positif
de dimensiondonnée
d et dedegré
n deWk
avec
L a’k deg Wk = n , associé
dans forme03A0fakk = 0 (mod
est ainsi
associé
à unpoint
deSN/K
dont lescoordonnées projectives
sontdites
coordonnées
de Chow ducycle.
L. GAUTHIER
Si le
point
associé à uncycle
deSr/K décrit
dans unevariété algé-
brique,
on dit que lecycle engendre
dansSr/K
unsystème algébrique.
Soit
dansSr/K
unevariété algébrique
Uqui
admet une fibration G aumoyen de
sous-variétés algébriques
de dimension d et dedegré
n . Enconsidé-
rant ces fibres comme des
cycles
de onpeut
associer àchaque
fibre d’unemanière biunivoque
unpoint
de dont le lieuV ~
dit"variété associée"
est une
représentation
sur K de la transversalle à la fibration. La correspon~dance entre un
point (x)
de U et lepoint (y) associé
à la fibreG(y) qui
passe en
(x)
est une transformation rationnelle T dite "transformation asso-ciée" et
CHOWdémontre
dans sonmémoire
de1950
que, si G’ est unecomposante simple
deG(y) ~
et si T estrégulière
aupoint (x) générique
deGt J
U etla
variété produit
V x G’ sontanalytiquement équivalentes
enet (y , x) 1
c’est-à-dire ont des anneaux locaux
complétés isomorphes.
4.
Variétés
de Jacobi.Soit une courbe
algébrique
Cdéfinie
dansSr/K
par unmodèle
sanssingula-
rité (clôture éventuelle
deK).
L’ensemble des diviseurs
positifs a
dedegré d >2g -
2 estreprésenté
par la
sous-variété Cd/K
deB dr . D’après
lethéorème
deRiemann-Roch,
undiviseur
canonique
n’estjamais multiple
d’un diviseur i la dimension(projective)
de la classe de «. est donc d - g , et les classes desdiviseurs positifs
dedegré
ddéfinissent
surCd/K
une fibration au moyen devariétés
linéaires L de dimension d - g , et de
degré
d.La
variété associée
J à cettefibration, Cd/K
et Létant dépourvues
desingularités~
estelle-même
sanssingularités.
Onl’appelle
laJacobienne de C .Si b
est un diviseurpositif
dedegré
d - g deC ,
l’ensemble des diviseurs çpositifs
dedegré g
de C a lespropriétés
suivantes ;+ C est un diviseur
positif
dedegré d ~
soit 0-,.20 La condition nécessaire et suffisante pour que deux diviseurs C soient
équivalents
est que lesdiviseurs b
+ c le soient.La
variété J représente
doncbiunivoquement
les classes de diviseurspositifs
de
degré
g ~ cequi
est ladéfinition classique
de lajacobienne.
Choisissons d =
2g
et fixons une classe( 0~) :
la relation entre classes( ç 1 )
+(p z )
=(cl)
définit unautomorphisme
birationnel involutif de J .311
En faisant varier
(0(,) arbitrairement,
onengendre
un groupe Gabélien continu,
à g
paramètres, d’automorphismes
deJ ~
et lavariété
du groupe est lavariété
des classes
(~) c’est-à-dire
Jelle-même.
Nous avons ainsi
donné
uneconstruction
eur le corps K de lajacobienne
J(modèle
sanssingularité)
d’une courbealgébrique
Cdonnée
par unmodèle projec-
tif sans
singularité.
On comparera utilement cetteconstruction
avec celleproposée
par W. L, CHCW.
BIBLIOGRAPHIE
[1]
BORDIGA(Giovanni). -
Sul modello minimo della varietà dellen-pla
nonordinate dei
punti
di unpiano,
Ann. di Mat. pura edappl., Seria 3,
t.