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Submitted on 1 Jan 1963
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Expérience de désaimantation nucléaire
A. Dupré, A. van Itterbeek, G. Brandt
To cite this version:
A. Dupré, A. van Itterbeek, G. Brandt. Expérience de désaimantation nucléaire. Journal de Physique,
1963, 24 (8), pp.577-580. �10.1051/jphys:01963002408057700�. �jpa-00205533�
LE JOURNAL DE PHYSIQUE
EXPÉRIENCE DE DÉSAIMANTATION NUCLÉAIRE
,Par A. DUPRÉ (1), A. VAN ITTERBEEK et G. BRANDT (2),
Institut des Basses Températures et de Physique Appliquée, Louvain.
Résumé.
2014Une désaimantation adiabatique par rotation d’un monocristal de nitrate de cérium-
magnésium a été utilisée pour atteindre les conditions initiales nécessaires pour un refroidissement nucléaire dans le cuivre en contact thermique avec le sel paramagnétique. Une description de l’appareillage pour la détermination et la mesure de la température des systèmes des électrons
et des noyaux est donnée.
Abstract.
2014Rotational demagnetization of a monocrystal of cerium magnesium nitrate was
used to obtain the necessary initial conditions for nuclear cooling in copper, in thermal contact with the paramagnetic salt. A description of the demagnetization apparatus and of the thermo- meters for the electronic and nuclear systems is given.
Introduction.
-Les conditions initiales pour un refroidissement nucléaire exigent la simultanéité d’un champ magnétique intense et d’une tempé-
rature très basse dans un même endroit. Puisqu’une température suffisamment basse ne peut être obte-
nue que par une désaimantation adiabatique, la
deuxième condition est en contradiction avec l’exis- tence d’un champ magnétique.
Une première manière de résoudre le problème
consiste à séparer les systèmes des électrons (sel paramagnétique) et des noyaux (cuivre), de sorte
que, après avoir refroidi le sel, et par contact ther-
mique aussi le cuivre, on puisse aimanter le cuivre
sans influencer la température du sel. Cette mé-
thode a été utilisée par le groupe de Kurti à 1. oxford [1].
La méthode exige la construction d’un électro- aimant capable de produire un champ intense à
l’endroit où se trouve le cuivre, et un champ négli- geable à une distance limitée. Un transport efficace
de chaleur du cuivre vers le sel ne peut être effec- tué que par une grande surface de contact entre les deux matériaux.
Dans une deuxième méthode [2] pour obtenir les conditions initiales on fait usage des propriétés magnétiques anisotropes de certains sels parama-
gnétiques. Si la valeur du facteur de Landé varie
d’après les différentes directions cristallines on peut (1) Chercheur qualifié auprès du Fonds National de la Recherche Scientifique.
(2) Boursier auprès du Centre Interuniversitaire des Sciences Nucléaires.
effectuer un refroidissement par une rotation adia-
batique du champ magnétique vers une direction
où la valeur du facteur de Landé est plus petit.
’
Dans le cas idéal le rapport des températures
initiales et finales TIlT 2 est égale au rapport des
valeurs du facteur de Landé dans les directions
correspondantes gI/ g 2. Si de nouveau le cuivre est mis en contact thermique avec le sel, un refroi-
dissement du système des noyaux de cuivre se
produit en enlevant le champ magnétique.
Cette méthode offre l’avantage que l’électro- aimant peut être d’un type plus simple
-la possi-
bilité d’une rotation autour d’un axe vertical suffit - et que la chaleur ne doit être transportée que
sur une distance très petite.
’
D’autre part, le choix des sels paramagnétiques
est très limité à cause de l’anisotropie magnétique.
En plus, on a besoin d’un monocristal.
Dans ce qui suit, une description est donnée de
notre appareillage pour un refroidissement nu-
cléaire par la deuxième méthode, utilisant un
électro-aimant du type Weiss et des monocristaux du nitrate de cérium-magnésium comme sel para-
magnétique.
L’échantillon (fig. 2)
-Dans le nitrate de
cérium-magnésium la valeur du facteur de Landé dans la direction perpendiculaire à l’axe trigonal
du cristal est environ 60 fois plus grande que dans
la direction parallèle à cet axe. Avec de l’hélium
liquide à 1,2 OK et un champ magnétique sufùi-
samment intense on peut arriver à une tempé-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002408057700
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v
FIG. 1.
-Appareillage de refroidissement.
A, azote liquide.
-B, vide ou gaz de contact.
-C, sulfate ferrique ammoniacal.
-D, hélium liquide à 4,2 °K.
-E, hélium liquide à 1,15 oR.
rature de 0,02 OK par une rotation sur 900. Avec un
champ magnétique d’environ 20 kilogauss on peut
obtenir un refroidissement important des noyaux du cuivre. A cause d’une différence de vitesse de croissance dans les différentes directions; la forme
FIG. 2.
-Schéma d’assemblage de l’échantillon.
naturelle d’un monocristal du nitrate de cérium-
magnésium est un disque dont les plans principaux
sont perpendiculaires à l’axe cristallin. L’échan- tillon paramagnétique est constitué de plusieurs disques, dont les bords sont taillés de façon que l’ensemble soit sphérique.
Un grand nombre de fils de cuivre très mince sont insérés entre les disques et fixés à ceux-ci au
moyen d’un vernis. Les fils de cuivre sortent de la
sphère d’un côté et ils sont pliés plusieurs fois sur
eux-mêmes pour constituer l’échantillon nucléaire.
L’ensemble est suspendu au moyen de fils minces de coton pour assurer une isolation thermique
suffisante. Le tas de fils de cuivre est dirigé en bas ;
les disques cristallins prennent donc une position
verticale et l’axe cristallin est horizontal.
Le cryostat et l’isolation thermique.
-Deux cryostats en verre contiennent respectivement
l’azote liquide et l’hélium liquide à 4,2 oK ( fcg. 1).
L’hélium à tension de vapeur réduite (environ 1,15 OK) se trouve dans un cryostat métallique ; il
refroidit le tube intérieur, qui contient l’échantillon Celui-ci est suspendu dans un cylindre perforé, qui
est refroidi à une température d’environ 0,1 oK par désaimantation adiabatique d’une dizaine de
grammes de sulfate ferrique ammoniacal (fig. 3).
Ce cylindre est suspendu à son tour dans le tube
intérieur au moyen de fils en coton. Le but prin-
FIG. 3.
-Système de suspension, montrant le cylindre perforé, refroidi par le sulfate ferrique ammoniacal.
cipal du cylindre y consiste à adsorber le gaz qui
est libéré de la paroi du tube intérieur par suite des courants de Foucault au moment de la désaiman- tation. Deux pièges de radiation refroidis à 4,2 OK
et à 1,15 OK, empêchent la radiation d’atteindre l’échantillon. Enfin, pour éviter un échauffement par vibrations, l’appareil a été alourdi avec du plomb et suspendu par l’intermédiaire de quatre
ressorts. Grâce à ces précautions, l’échauffement de l’échantillon est réduit à moins de cinq ergs par minute.
La mesure des températures.
-La susceptibilité
magnétique, qui est une mesure pour la tempé-
rature des systèmes paramagnétiques, est déter-
minée au moyen d’une induction mutuelle qui
contient la substance. Il y a deux inductions mu- tuelles : une pour le sel et l’autre pour le cuivre.
Les bobines secondaires de chaque induction mu-
tuelle consistent de deux parties égales, mais bo-
binées en sens inverse, de manière à donner une
tension zéro en absence de la substance et à dimi-
nuer l’effet des inductions parasitaires. Chaque
bobine contient quelques dizaines de milliers de
spires.
Pour mesurer la susceptibilité du système des électrons, un courant continu dans la bobine pri-
maire est inversé et la charge débitée dans la
bobine secondaire est lu sur un galvanomètre balis- tique.
La bobine primaire du système des noyaux est alimentée par un courant alternatif d’une fré- quence de 17 c!s. La tension secondaire est filtrée, amplifiée et lue sur un oscillographe cathodique.
L’anisotropie magnétique de Ce 2Mg3 (N03)12.24lR20-
La valeur du rapport gI/ gII, dans lequel
gI : le facteur de Landé dans une direction per-
pendiculaire à l’axe cristallin, et
gII : le facteur de Landé dans une direction paral-
lèle à l’axe cristallin,
détermine la température initiale pour la désai- mantation nucléaire. Nous avons mesuré ce rapport
pour une sphère, composée de plusieurs disques.
Parce que le rapport des deux valeurs du facteur de
1