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Les facteurs de mortalité des oeufs de Tortrix viridana L. (Lep., Tortricidae). II. Parasitisme par un Trichogramma (Hym., Trichogrammatidae) et "maladies"

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Les facteurs de mortalité des oeufs de Tortrix viridana L. (Lep., Tortricidae). II. Parasitisme par un

Trichogramma (Hym., Trichogrammatidae) et

”maladies”

P. Du Merle

To cite this version:

P. Du Merle. Les facteurs de mortalité des oeufs de Tortrix viridana L. (Lep., Tortricidae). II. Para-

sitisme par un Trichogramma (Hym., Trichogrammatidae) et ”maladies”. Agronomie, EDP Sciences,

1983, 3 (4), pp.359-367. �hal-02718513�

(2)

Les facteurs de mortalité des oeufs de Tortrix viridana L.

(Lep., Tortricidae). II. Parasitisme par un Trichogramma (Hym., Trichogrammatidae) et « maladies ».

Paul DU MERLE

René MAZET

LN.R.A., Station de Zoologie forestière,

avenue

Vivaldi, F 84000 Avignon.

RÉSUMÉ Les oeufs de la tordeuse verte du chêne, Tortrix viridano L., sont parasités par Trichogramma sp. Ce chalci- dien est

une

espèce polyvoltine, à diapause larvaire facultative. La I re génération d’adultes, issue des larves ayant hiverné

en

diapause, émerge tard (en juillet-août à 800-900

m

d’altitude) et pond dans les oeufs fraîche- ment déposés de la tordeuse. Une forte proportion des larves filles échappe à la diapause, si bien qu’une 2 e génération vole partout

vers

la fin de l’été. Elle peut être suivie d’une 3° génération, laquelle semble fréquente,

et même probablement d’une 4 c dans certains

cas.

Les derniers adultes volent

au

moins jusqu’en début novembre, parfois jusqu’en février. Le parasitisme grégaire est très fréquent chez les larves issues de la 1" génération,

le parasitisme solitaire est la règle générale, mais

non

absolue, chez celles issues des générations suivantes.

Les œufs de la tordeuse sont également atteints par

une

« maladie blanche » et par

une

« maladie rouge

».

L’origine de la première est inconnue ; la seconde résulte généralement, mais pas toujours semble-t-il, de piqûres

nutritionnelles du trichogramme. Au-delà du mois de novembre, la mortalité due

au

parasite et

aux

2 types de maladies

ne

s’accroît plus, quand elle le fait encore, que de façon négligeable. La tordeuse verte dépose

presque toujours

ses

oeufs par groupes de 2,

un

œuf

«

supérieur » surmontant

un

œuf

«

inférieur

».

Les femelles de la 1" génération du trichogramme parasitent exclusivement les œufs supérieurs, celles des générations ulté- rieures parasitent également, mais à

un

bien moindre degré, les oeufs inférieurs. Le taux de parasitisme et la fréquence de la maladie rouge sont

en

conséquence toujours considérablement plus élevés chez les premiers.

Mots-clés additionnels : Cycle évolutif, Diapause, Comportement alimentaire, Comportement de ponte.

SUMMARY Mortality factors for eggs of Tortrix viridana L. (Lep., Tortricidae). 77. Parasitism by

a

Tricho-

gramma species (Hym., Trichogrammatidae) and

«

diseases

».

The eggs of the green oak tortrix, Tortrix viridana L.,

are

parasitized by Trichogramma sp. This chaicid wasp is

a

polyvoltine species, with

a

facultative larval diapause. The 1st adult generation, produced by the larvae having overwintered in diapause, appears late (in July-August at the altitude of 800-900 m) and lays its eggs into those newly deposited by the tortrix. A high percentage of the daughter larvae does not diapause

so

that

a

2nd generation everywhere flies towards the end of the

summer.

It may be followed by

a

3rd generation, which is apparently frequent, and presumably too by

a

4th

one

under certain circumstances. The last adults fly at least until the beginning of November, sometimes until February. Gregarious parasitism is very fre- quent when the host is parasitized by the 1st generation while solitary parasitism is generally but not always observed when the host is parasitized by the following

ones.

The tortrix eggs

are

also affected by

a «

white disease and by

a «

red disease

».

The former is of unknown

cause.

The latter is generally but apparently

not always the result of feeding punctures made by Trichogramma sp. After November, mortality due to

the parasite and to both types of disease increases, insignificantly, if at all. The oak tortrix eggs

are

almost always deposited in groups of 2,

one «

upper egg

over one «

lower

».

Trichogramma females of the 1st

generation only parasitize the upper eggs while the females of the following generations parasitize also, but to

a

much lesser extent, the lower

ones.

Therefore parasitism rate and red disease frequency

are

always much higher for the upper eggs.

Additional key-words : Life cycle, Diapause, Feeding behaviour, Egg-laying behaviour.

I. INTRODUCTION

La première partie de ce travail (Du MERLE, 1983 a) trai- tait du complexe des prédateurs des oeufs de la tordeuse

verte du chêne, Tortrix viridana L. Nous examinerons ici

les autres facteurs de la mortalité embryonnaire de l’insecte observés au cours de notre étude. Il s’agit, d’une part du parasitisme par un Trichogramma, d’autre part de 2 « mala- dies », que nous dénommerons respectivement

«

maladie

rouge et « maladie blanche » par allusion à la couleur des

(3)

oeufs atteints. Les méthodes utilisées et les caractéristiques des oeufs de la tordeuse ont été décrites dans le précédent

article. Aussi se limitera-t-on à rappeler ce qui suit : les oeufs de l’insecte sont déposés, presque toujours par groupes de 2, un oeuf

«

supérieur » surmontant un oeuf

«

inférieur »,

sur les rameaux des chênes. Pondus au début de l’été, ils éclosent au cours du printemps suivant. Les observations ont été réalisées pour la plupart au Mont-Ventoux (Vau- cluse), dans des peuplements de chêne pubescent (Quercus pubescens Willd.) ou de chêne vert (Q. ilex L.). Des prélè-

vements successifs effectués sur des arbres témoins ont per- mis de suivre l’évolution des taux de mortalité à partir de l’époque de ponte de la tordeuse dans 3 stations du Ven- toux : à 900

m

d’altitude sur chêne pubescent du 17 juillet 1978 au 26 avril 1979 (une dizaine de jours avant l’éclosion

des chenilles) à 930 m d’altitude sur chêne pubescent du

5 juillet au 22 novembre 1979 ; à 800 m d’altitude sur chêne vert du 20 juillet 1980 au 14 avril 1981 (juste avant l’éclo-

sion des chenilles), puis à nouveau, mais de façon moins précise, du 3 juillet au 3 décembre 1981. Dans certains cas,

on a noté la position au sein de la ponte de chacun des oeufs examinés. Outre les 2 chênes déjà cités, il sera fait mention du chêne liège (Q. suber L.), du chêne pédonculé (Q. robur L.) et du chêne sessile (Q. petraea Matt.).

II. PARASITISME PAR TRICHOGRAMMA SP.

Que ce soit au Ventoux ou dans les autres régions fran- çaises étudiées (Alpes-Maritimes, Var, Côte-d’Or, Haute- Saône, Jura, Yvelines), nous n’avons rencontré qu’une seule espèce d’insecte parasitant les oeufs de la tordeuse verte.

Il s’agit d’un Trichogramma de couleur claire, présentant apparemment une parthénogénèse thélytoque, car nous

n’avons jamais observé de mâles. Les taux de parasitisme

ont été calculés en divisant le nombre des oeufs où le para- site avait atteint ou dépassé le stade

«

larve mûre » par le nombre total des oeufs examinés.

A. Description des œufs parasités

Comme il est habituel chez les espèces du genre, la larve de Trichogramma sp. parvenue à maturité (larve mûre) sécrète une substance de couleur brune ou noire, qui se dépose contre le chorion de l’oeuf et confère à ce dernier

un aspect caractéristique. La teinte foncée prise par les oeufs

parasités est toutefois masquée en presque totalité par les débris végétaux recouvrant le chorion. L’adulte du para- site émerge par un orifice circulaire, beaucoup plus petit

que les trous de sortie des chenilles.

B. Epoque du parasitisme

La figure 1 présente l’évolution dans le temps du parasi-

tisme dans les 3 stations habituelles du Ventoux. Les l!es larves mûres du parasite ont été observées au cours de la 1 r

e moitié du mois d’août. Puis les taux de parasitisme ont augmenté jusque vers le début ou le milieu d’octobre, épo-

que à partir de laquelle on n’observe plus de tendance à leur accroissement.

C. Biologie et cycle annuel du trichogramme

Trichogramma sp. hiverne à l’état de larve mûre en dia- pause. La figure 2 présente son cycle dans chacune des 3 sta- tions habituelles. Ce cycle a été établi en notant, lors de cha-

que contrôle, le stade (larve mûre, nymphe, nymphe au

terme de son évolution, adulte émergé) de chacun des para-

sites rencontrés. Les observations ont porté

sur

les oeufs de

(4)

la génération en cours de la tordeuse, mais aussi sur ceux

de la génération précédente, afin de suivre l’évolution des

parasites ayant passé l’hiver en diapause. Dans la station

800 m, 2 cycles successifs du trichogramme ont été étudiés.

Lors de la seconde campagne de prélèvements, réalisée de juillet à décembre 1981, les œufs de la génération précé-

dente de la tordeuse n’ont pas été examinés ; l’évolution des

parasites ayant hiverné dans ces oeufs a été reconstituée

approximativement (en blanc sur la fig. 2), en tenant compte à la fois de la date d’apparition des 1 r es larves mûres dans les oeufs de la génération en cours et des observations réa- lisées les 3 années précédentes.

1. Evolution des larves hivernantes et émergence des adultes de la 1- génération (GI)

Les larves hivernantes du trichogramme ont commencé

à se nymphoser au plus tôt fin juin, parfois seulement vers

le milieu de juillet. Ces larves se nymphosent donc tardive-

ment, lorsque l’été phénologique est déjà bien installé. Les adultes ont commencé à apparaître 10-15 j. plus tard, en juillet. L’émergence de cette 1 Te génération (G1) du para- site a duré une vingtaine de jours et s’est achevée en août.

Nous n’avons jamais observé de larves passant plus d’un

hiver en diapause.

Sur chêne vert (800 m), le début des émergences de la G1 1

a précédé de quelques jours la fin de la période de ponte de la tordeuse ; sur chêne pubescent (900 m et 930 m) en revanche, la G1 est apparue une semaine environ après la

fin de cette période. Ceci résulte du fait que le vol et, par

suite, la ponte de la tordeuse verte sont plus tardifs, toutes

choses égales par ailleurs, lorsque l’insecte se développe sur

chêne vert que lorsqu’il se développe sur chêne pubescent (Du MERLE, 1983 b).

2. Evolution de la descendance de la GI et émergence des

adultes de 2 e génération (G2)

Vers la fin de juillet ou au cours de la 1 Te moitié du mois d’août, 15-20 j après le début des émergences de la G1, sont

apparues, dans les oeufs nouvellement pondus de la tor- deuse, les 1 r es larves mûres du parasite ; à partir de ce

moment, de telles larves ont été observées lors de chaque

contrôle. 15-20 j plus tard, durant la seconde moitié d’août

ou en début septembre, soit une dizaine de jours après la

fin des émergences de la G 1, des adultes de 2 e génération (G2) ont commencé à sortir des nouvelles pontes.

3. Existence de générations ultérieures d’adultes (G3 et G4)

A compter de l’apparition des l ers adultes de la G2, des émergences se sont produites continuellement jusqu’en fin

octobre à mi-novembre, et même jusqu’au 10 février en

1980-1981 ! Les parasites qui ont ainsi émergé pendant

une

période longue de 2 à 3 mois (et même d’un peu plus de

5 mois dans le dernier cas) ne peuvent à l’évidence avoir tous appartenu à la G2.

La position de chacun des oeufs parasités à 800 m est

connue. Examinons les résultats relatifs au cycle 1980-81.

La G1, issue des vieilles pontes, a commencé à voler vers

le 22 juillet (jour J I ). L’évolution respective du parasite

dans les œufs supérieurs et dans les oeufs inférieurs des nou-

velles pontes a été la suivante : dans le premier cas, appari-

tion des 1‘ es larves mûres vers le 10 août (J!, émergence

des 1 ers adultes vers le 28 août (J 2 ) ; dans le second cas,

apparition des 1 T es larves mûres seulement vers le 20 sep-

tembre (J b ), émergence des 1 ers adultes vers le 10 octobre (J

3

). Le jour J 2 est par suite celui du début des émergences de la G2. On constate qu’il s’est écoulé sensiblement le même laps de temps entre J, et J a qu’entre J 2 et J b (une vingtaine de jours), entre J a et J 2 qu’entre J b et J 3 (une vingtaine de jours également), entre J ¡ et J 2 qu’entre J 2 et J

3 ou J a et J b (une quarantaine de jours). Le développe-

ment du trichogramme s’est donc effectué tout à fait nor-

malement dans les oeufs inférieurs, mais ceux-ci n’ont com- mencé à être infestés que très tardivement, environ 6 semaines après les oeufs supérieurs, donc vers le début du

vol de la G2. La figure 3, dans sa partie droite (courbes

en traits fins), compare la courbe de parasitisme des œufs inférieurs à celle des oeufs supérieurs : la 1 re diffère de la 2

e

, non seulement par le fait qu’elle débute environ 6 semai-

nes plus tard, mais aussi par une pente bien moindre.

Tout en étant moins précises, les données recueillies à 800 m au cours du cycle 1981-82 concordent avec les pré-

cédentes. On peut déduire de l’ensemble de ces observations,

en simplifiant peut-être très légèrement, que la G1 ne para- site que des oeufs supérieurs, tandis que la G2, tout en atta- quant préférentiellement ces derniers, parasite également

des oeufs inférieurs. L’examen des oeufs inférieurs permet donc de connaître l’évolution des individus issus de la G2.

On parvient ainsi à la conclusion qu’une 3 e génération

d’adultes vole au cours de l’automne à 800 m. Cette G3 est apparue vers le 10 octobre en 1980, plus précocement (approximativement vers le 1&dquo; octobre) en 1981. Une G4 lui a vraisemblablement succédé en 1980, mais nous ne dis- posons pas de critère permettant de la mettre en évidence.

Il ne fait guère de doute qu’une G3 vole également dans

les stations 900 m et 930 m.

A 800 m en 1980-81, le trichogramme a parasité au total 12,6 p. 100 des œufs (fig. 1, courbe C), soit 21,7 p. 100 des

œufs supérieurs et 3,6 p. 100 des oeufs inférieurs (cf. plus

loin tabl. 3) ; la G1, à elle seule, a parasité environ 10 p.

100 des œufs supérieurs (fig. 3), donc environ 5 p. 100 de l’ensemble des oeufs. On peut déduire de ces données les informations suivantes : la G1 a été responsable d’à peu près 5/12,6 soit 40 p. 100 du parasitisme total ; les générations ultérieures, responsables des 60 p. 100 restants et dont le rôle a par suite été important, ont parasité à peu près 21,7

-

10 soit 11,7 p. 100 des oeufs supérieurs mais seulement 3,6 p. 100 (valeur 3 fois moindre) des oeufs inférieurs, ce qui confirme leur nette préférence pour les premiers.

4. Parasitisme solitaire et parasitisme grégaire

Selon les cas, 1 ou 2 larves du trichogramme, voire excep- tionnellement 3, se développent avec succès dans un œuf de la tordeuse. Trichogramma sp. est donc

un

parasite tan- tôt solitaire, tantôt grégaire. Le parasitisme grégaire résulte vraisemblablement du dépôt simultané de plusieurs oeufs

par la même femelle, car nous n’avons jamais observé

d’écart évolutif entre les larves cohabitant dans un même hôte. Le tableau 1 compare la fréquence du parasitisme gré- gaire au cours de 2 périodes du cycle du parasite. La pre-

mière, qui s’étend sur 3-4 semaines, débute avec l’appari-

tion des l’ el larves mûres issues de la G1 et s’interrompt après le début du vol de la G2 (ceci pour disposer d’un nom-

bre suffisant d’individus) mais avant l’apparition des l’ es

larves mûres issues de cette G2. Il n’a pas été tenu compte des oeufs d’où avaient déjà émergé des trichogrammes, faute

de pouvoir distinguer à coup sûr ceux où s’étaient dévelop- pés plusieurs parasites ; toutefois la fréquence calculée du

parasitisme grégaire ne diffère sans doute guère de sa fré-

(5)

quence réelle, car les valeurs obtenues en prenant seulement

en compte les œufs récoltés avant l’émergence de la G2 sont

du même ordre de grandeur que celles figurant sur le

tableau. La seconde période débute avec la fin des émer-

gences des adultes de la dernière génération et s’étend jusqu’au terme des prélèvements ; la fréquence calculée du

parasitisme grégaire est ici égale à sa fréquence réelle.

On constate que la fréquence du parasitisme grégaire a toujours été élevée ou très élevée durant la 1&dquo; période, fai-

ble ou presque nulle durant la seconde. Ce type de parasi-

tisme est donc fréquent chez les hôtes infestés par la GI,

rare mais non inexistant (des oeufs inférieurs contiennent

parfois plusieurs parasites) chez ceux infestés par les géné-

rations suivantes. Le déterminisme de ce curieux phénomène

reste inconnu. Peut-être le parasitisme solitaire résulte-t-il

parfois de l’élimination des parasites surnuméraires dans des hôtes primitivement superparasités. En tout cas, il ne paraît pas exclusivement déterminé par des facteurs comme

les conditions de milieu (température, photopériode) ou l’âge de l’hôte car on observe simultanément des cas de

parasitisme grégaire et de parasitisme solitaire dès

qu’apparaissent les Ires larves mûres issues de la G l .

5. Fréquence de la diapause larvaire

Le tableau 2 donne des exemples de la valeur prise par le rapport entre le nombre des oeufs dans lesquels le para- site n’a pas présenté de diapause et le nombre total des oeufs

parasités. Cette valeur, qui ne tient pas compte du nombre des parasites par oeuf, a été calculée à partir d’échantillons prélevés après la fin des émergences des individus non dia- pausants. Comme le parasitisme grégaire se manifeste sur-

tout chez la descendance de la GI et que l’installation d’une

diapause chez le trichogramme est certainement plus rare

dans les oeufs parasités par cette génération que dans ceux

parasités par les générations ultérieures, la valeur considé- rée sous-estime sans doute assez fortement la fréquence des développements sans diapause. On constate sur le tableau

que le trichogramme a présenté ce type de développement

dans 25 à 65 p. 100 des oeufs parasités. D’une façon géné- rale, nous avons observé des développements sans diapause

dans toutes les régions (Ventoux, Alpes-Maritimes, Var,

Jura, Côte-d’Or) nous avons disposé d’échantillons com-

(6)

portant au moins une dizaine d’œufs parasités, même dans la station 1 350 m du Ventoux, qui se trouve pourtant à peu

près en limite bioclimatique supérieure de la chênaie. Il découle de cet ensemble de faits, d’une part que Tricho- gramma sp. présente toujours une G2, d’autre part que la fréquence des individus non diapausants chez les larves issues de la Gl est certainement élevée partout, ce qui expli-

que la rareté du parasitisme grégaire chez les oeufs conte- nant des larves en diapause.

Nous avons vu précédemment qu’une G3 vole dans cer-

taines localités, donc qu’une partie des larves issues de la G2 échappe parfois à la diapause. Il se pourrait que cette G3 soit en fait largement répandue, y compris sous des cli-

mats froids. Au Ventoux en effet, les émergences du tri- chogramme se poursuivent tard en saison même à des alti- tudes élevées : elles n’étaient pas encore terminées le 28 novembre 1980 à 1 150 m d’altitude, au début de novem- bre 1979 à 1 250 m et à 1 350 m d’altitude. Il n’est enfin pas impossible que certaines des larves issues de la G3 aient dans certaines circonstances (station 800 m en 1980-81) un développement continu, donnant ainsi naissance à une G4.

Dans le cas des chênes verts de la station 800 m, nous

pouvons affiner ces conclusions. En 1980-81, le tricho- gramme a échappé à la diapause dans 47,8 p. 100 de l’en- semble des oeufs parasités (tableau 2), mais dans 15,7 p.

100 seulement des oeufs inférieurs parasités, lesquels sont représentatifs de l’ensemble des œufs infestés par les géné- rations G2 et suivantes. Or, nous avons remarqué précé-

demment que, sur 100 oeufs parasités au total, 40 environ l’ont été par la Gl. On peut en déduire que le trichogramme

n’a pas présenté de diapause dans à peu près 47,8 - (0,157

x 60)

=

38,4 de ces 40 oeufs. Les larves issues de la Gl ont donc pour la plupart, sinon toutes, échappé à la dia-

pause ; en revanche, seule une faible minorité (guère plus

de 16 p. 100 compte tenu de la rareté du parasitisme gré- gaire) de celles issues des générations ultérieures ont eu un

développement continu.

La station 800

m

est occupée non seulement pas des chê-

nes verts mais aussi par des chênes pubescents. On voit sur le tableau 2 que la fréquence des cas de non-diapause a été

à peu près la même sur l’une et sur l’autre essence en 1980-81

puis en 1981-82. Dans la situation considérée tout au moins,

la nature de l’arbre support n’a donc pas ou guère eu d’ef-

fet sur le taux de diapause du parasite. En revanche, l’exem- ple de la forêt du Dom montre que ce taux peut varier lar- gement d’une année à l’autre.

6. Facteurs de la diapause

Les basses températures sont, a priori, le facteur le plus plausible de la diapause du trichogramme. Les faits obser-

vés au Ventoux en 1980-81 conduisent toutefois à s’in- terroger sur le bien-fondé de cette hypothèse. La figure 4

montre que les conditions climatiques ont été, à partir d’oc- tobre, nettement plus rigoureuses qu’en année moyenne,

avec des minimums thermiques journaliers qui sont fré- quemment descendus en dessous de 0°C dès le début de novembre. Or, à l’inverse de ce que l’hypothèse laisserait prévoir dans de telles conditions, la période durant laquelle

des larves du parasite se sont nymphosées s’est certainement

prolongée beaucoup plus tard qu’à l’accoutumée. En effet, des nymphes blanches et des nymphes en fin d’évolution, les unes et les autres parfaitement vivantes, ont été obser- vées respectivement jusqu’au 3 et jusqu’au 10 février, durant 3 mois de plus environ qu’au cours d’une année nor-

male (fig. 2), ce qui nous conduit à penser qu’une généra-

tion supplémentaire (G4) du parasite a émergé au cours de l’hiver. Il est par ailleurs intéressant de signaler qu’on récolte parfois des oeufs superparasités d’où l’un des trichogram-

mes a émergé sans avoir subi de diapause mais où l’autre, bien que s’étant développé dans les mêmes conditions, se

trouve à l’état de larve diapausante. Au total, la question

de la nature et du mode d’action des facteurs de la diapause

du parasite reste donc pour le moment sans réponse.

7. D!éveloppement larvaire et évolution du taux de parasitisme

Des astérisques signalent sur la figure 2 les dates à partir

desquelles les taux de parasitisme ont cessé de croître de

(7)

façon perceptible. Ces dates sont bien antérieures à l’émer- gence des derniers individus sans diapause. En fait, des lar-

ves sont parvenues à maturité plus tard en saison, car de jeunes stades du parasite ont été observés dans les oeufs récoltés le 8 novembre 1979 à 900 m, le 5 décembre 1980 à 800 m. Les taux de parasitisme ont donc certainement continué à augmenter au-delà des dates indiquées, mais dans

des proportions très modestes, masquées par les fluctua- tions d’échantillonnage. Il est d’ailleurs vraisemblable que la G3 et l’éventuelle G4 n’ont, en comparaison des généra- tions précédentes, qu’une importance numérique et par suite

une action parasitaire négligeable.

8. Choix de l’hôte par la femelle

Nous avons remarqué que les femelles de la G 1 parasi-

tent exclusivement les oeufs supérieurs. Tout se passe alors

comme si le trichogramme, ne faisant pas la distinction entre

les 2 oeufs composant chaque ponte, percevait un oeuf uni-

que dont il transpercerait systématiquement, lors de l’ovi-

position, la partie supérieure. Les femelles des générations ultérieures, en revanche, parasitent également, bien qu’à un

moindre degré, les oeufs inférieurs. En 1980, à 800 m, le

taux global de mortalité (prédatisme + parasitisme + mala- dies) des œufs supérieurs au début de la période de vol de la G2 n’atteignait que 30 p. 100, celui des oeufs inférieurs

égalant 15 p. 100. Ce n’est donc certainement pas une exces-

sive raréfaction des oeufs supérieurs sains qui conduit le parasite à modifier son comportement.

En 1980-81, nous avons récolté sur les chênes verts de 800 m un total de 217 oeufs inférieurs parasités. Dans 73 p.

100 des cas, l’oeuf supérieur était lui-même parasité et avait déjà été abandonné par le parasite ; dans 5 p. 100 des cas cet oeuf était parasité, mais encore occupé par le parasite et dans

13 p. 100 il était atteint de la

«

maladie rouge », laquelle,

comme nous le verrons, est souvent causée par des piqûres

du parasite. Au total, un oeuf inférieur parasité était donc

associé dans un peu moins de 91 p. 100 des cas à un œuf ayant lui-même subi des atteintes du parasite.

Le choix des oeufs inférieurs par le trichogramme ne se

fait donc pas au hasard. L’action du parasite est dans la grande majorité des cas liée à une attaque antérieure de l’oeuf supérieur. Le mécanisme comportemental de ce phé-

nomène reste à élucider.

9. Mortalité larvaire et nymphale

La mortalité larvo-nymphale du parasite dans les condi- tions naturelles est loin d’être négligeable. Les prélèvements

réalisés dans les diverses localités françaises étudiées ont en

effet fourni les valeurs extrêmes suivantes (en cas de para- sitisme grégaire, les individus occupant un même oeuf ont été comptés comme ne faisant qu’un) : 14-24 p. 100 de mor- talité pour l’ensemble d’un cycle (d’un été au suivant) dont

8-18 p. 100 en larve mûre et 5-6 p. 100 en nymphe ; 8-16 p.

100 de mortalité entre le début d’un cycle et la fin de l’hi-

ver ou le début du printemps, dont 4-10 p. 100 en larve mûre et 4-10 p. 100 en nymphe : 7-15 p. 100 de mortalité chez les nymphes qui se forment avant l’hiver. La mortalité lar- vaire ne frappe guère que les individus diapausants ; la mor-

talité nymphale en revanche frappe essentiellement les indi- vidus non-diapausants.

10. Conclusions

Trichogramma sp. est une espèce polyvoltine, présentant

une diapause larvaire facultative. La 1 r e génération d’adul-

tes, issue des larves ayant hiverné en diapause, émerge tar- divement, au cours de l’été, ce qui assure sa coïncidence

temporelle avec l’hôte. Ces adultes pondent dans les oeufs fraîchement déposés de la tordeuse. Une forte proportion

des larves filles échappe à la diapause, si bien qu’apparaît partout, vers la fin de l’été, une 2 e génération d’adultes.

Il arrive, fréquemment semble-t-il, que certaines des larves issues de cette génération aient un développement continu.

Une 3 e génération d’adultes émerge alors en automne, à laquelle une 4 e peut vraisemblablement succéder dans cer-

taines circonstances. Les périodes d’émergence de la G2 et

des générations suivantes se chevauchent plus ou moins, tan- dis que celle de la G1 est nettement distincte. Les derniers adultes volent remarquablement tard, au moins jusqu’en

début novembre, parfois jusqu’en février. Sauf pendant une période de 10-15 jours située en juillet ou août, des larves mûres sont continuellement présentes dans la nature. Les

femelles de la G1 ne parasitent que les oeufs supérieurs de

la tordeuse, celles des générations ultérieures parasitent éga- lement, mais beaucoup plus rarement, les oeufs inférieurs.

Le parasitisme grégaire est fréquent chez la descendance des l

’es

, rare chez celle des secondes.

D. Taux de parasitisme comparés des œufs selon leur position Les exemples rassemblés dans le tableau 3 mettent en évi- dence les importantes répercussions du comportement des femelles du trichogramme : d’une part, les oeufs parasités

sont dans la très grande majorité des cas des œufs supé- rieurs ; d’autre part et corrélativement, le taux de parasi-

tisme de ces derniers est toujours considérablement plus

élevé que celui des œufs inférieurs.

(8)

III. LA « MALADIE ROUGE » DES ŒUFS A. Symptômes

Dans un premier temps, le contenu de l’oeuf acquiert la

consistance d’une purée épaisse, de teinte mêlée de blanc

et de rougeâtre. Puis il se dessèche progressivement, tout en

se rétractant. Au terme de la maladie, l’oeuf renferme une sorte de pastille lenticulaire, parfois entièrement jaunâtre,

le plus souvent entièrement ou partiellement rougeâtre. Les

oeufs malades passent donc successivement par un stade

«

pâteux » et par un stade

«

desséché

».

De l’extérieur, il

est à peu près impossible de les distinguer d’œufs sains.

B. Epoque d’apparition de la maladie. Position des mufs malades

La figure 5 présente l’évolution dans le temps de la fré- quence des œufs malades dans les stations 930 m et 800 m ; la courbe relative à la station 900 m n’a pas été tracée, car

nous ne savions pas encore bien reconnaître les oeufs mala- des lorsqu’ont été réalisés les 1 ers prélèvements. A 800 m

comme à 930 m, les 1 er s oeufs malades ont été observés fin

juillet-début août. Le taux de mortalité a atteint sa valeur maximale au cours de l’automne : en octobre au plus tôt à

930 m, en octobre à 900 m, en novembre à 800 m. Les don- nées moins précises recueillies dans cette dernière station

en 1981 indiquent que la maladie y a évolué à peu près

comme en 1980. La figure 5 présente également l’évolution à 800 m des fréquences respectives des 2 stades de la mala- die. On constate en particulier que la plupart des oeufs mala- des, mais non tous, avaient atteint le stade

«

desséché » le 14 avril, juste avant le début des éclosions des chenilles.

Les données rassemblées dans le tableau 4 montrent que le taux de mortalité des oeufs supérieurs est toujours consi-

dérablement plus élevé que celui des œufs inférieurs. L’ana-

logie de ces résultats avec ceux relatifs au parasitisme par

Trichogramma sp. (tabl. 3) est troublante. Qui plus est, les oeufs inférieurs malades, au nombre de 162, fournis par l’ensemble des prélèvements réalisés à 800 m en 1980-81 étaient dans 51 p. 100 des cas surmontés par un oeuf d’où avait émergé un trichogramme.

La figure 3 compare l’évolution respective de la fréquence

des oeufs malades et du taux de parasitisme dans 2 stations.

L’analogie est ici aussi manifeste.

C. Causes de la maladie

Nous avons cru longtemps que la maladie rouge résul-

tait d’une infection de l’oeuf par des germes entomopatho- gènes. L’examen de frottis et de coupes d’oeufs malades a

effectivement révélé dans un petit nombre de cas la présence

de protozoaires, sans doute des microsporidies (AMa.!tGIER

& ATGER, comm. pers.). Une étude plus approfondie, en microscopie photonique puis électronique, a toutefois mon-

tré que les oeufs malades étaient presque toujours indem-

nes de germes et que ceux-ci, lorsqu’ils étaient présents,

étaient beaucoup trop rares pour avoir pu causer la mort de l’oeuf (V IVARES , comm. pers.). La position des oeufs

malades et la façon dont évolue le taux de mortalité nous ont alors amené à suspecter les trichogrammes.

En juillet 1981, des rameaux de chêne portant des oeufs de tordeuse verte fraîchement pondus au laboratoire ont été divisés en 2 lots qui ont été conservés dans les mêmes conditions, à ceci près que l’un a été mis en présence de tri- chogrammes et l’autre non. En septembre, tous les oeufs

ont été disséqués. Chez le 2 e lot (438 œufs), aucun oeuf n’était atteint de la maladie, ni évidemment parasité. Chez

le 1 er en revanche (196 oeufs), 22 p. 100 des oeufs étaient

parasités et 16 p. 100 malades. Il apparaissait donc que la maladie était liée au parasite.

L’examen au microscope d’oeufs malades entiers récol- tés dans la nature puis extraits de leur exochorion a révélé par ailleurs que ceux-ci présentaient souvent, qu’ils soient

à l’état pâteux ou desséché, 1 ou parfois 2 traces de piqû-

res. Chacune consiste en une minuscule perforation circu-

laire de l’endochorion, mesurant 0,06 mm de diamètre ; il

en part une formation plus ou moins mélanisée, souvent tubulaire, de longueur et diamètre très variables, qui s’en-

fonce à l’intérieur de l’œuf et résulte manifestement d’une réaction de ce dernier à la pénétration d’un corps étranger.

Nous n’avons observé ni oeufs ni larves du trichogramme

dans les oeufs ainsi transpercés.

(9)

De l’ensemble de ces faits, nous déduisons que les oeufs

en question ont été victimes de piqûres nutritionnelles, non accompagnées de ponte, du parasite. Un tel comportement

a d’ailleurs été déjà signalé chez les trichogrammes (R

YVKIN

, 1959).

Le contrôle de 200 oeufs malades récoltés sur les chênes verts de la station 800 m a mis en évidence des traces de

piqûre chez 80 p. 100 d’entre eux. Ces traces étant parfois

presque invisibles, il est vraisemblable que certains des oeufs

apparemment intacts avaient été piqués eux aussi. Plusieurs observations amènent toutefois à douter que la maladie rouge soit toujours la conséquence de piqûres du tricho-

gramme. Tout d’abord, une panne de congélateur nous a

révélé que des œufs sains tués et conservés à basse tempé-

rature puis replacés à la température du laboratoire présen-

tent peu après les caractéristiques d’oeufs atteints par la maladie rouge, ce qui démontre que les symptômes de cette

maladie peuvent succéder à l’action de facteurs létaux variés. Ensuite, les 1 ers oeufs inférieurs malades sont appa-

rus vers le 10 août à 800 m en 1980 (fig. 3), donc une ving-

taine de jours avant le début des émergences de la G2 du

trichogramme, alors que les adultes de la GI ne s’intéres- sent,

au

moins pour pondre, qu’aux oeufs supérieurs. Enfin, la corrélation entre le taux de parasitisme et la fréquence de la maladie rouge est mauvaise, puisque nous avons

observé les 2 cas extrêmes suivants : 17,7 p. 100 de parasi-

tisme et 6,4 p. 100 d’oeufs malades (Forêt du Dom en 1981-82), 9,5 p. 100 de parasitisme et 30,7 p. 100 d’oeufs malades (Ventoux 1 150 m en 1980-81), soit une variation de 1 à 10 du rapport entre le nombre des oeufs malades et celui des oeufs parasités. Ceci pourrait toutefois résulter d’une inégale abondance, selon les milieux ou les années, des ressources alimentaires (oeufs de la tordeuse verte exclus) exploitées par les adultes du parasite. Le fait que plus de

90 p. 100 des oeufs malades étaient dans les 2 cas, et en par- ticulier dans le second, des oeufs supérieurs (tabl. 4) plaide

en faveur de cette hypothèse.

On peut finalement conclure de ces observations que la maladie rouge est, en règle générale, la conséquence de piqû-

res nutritionnelles du trichogramme. Mais il est vraisem- blable que d’autres facteurs de mortalité, peut-être de nature physiologique, sont en cause dans certains cas. Il semble- rait d’ailleurs que certains oeufs malades ne passent pas par le stade pâteux habituel, car les 1 ers oeufs

«

desséchés » ont été observés avant les 1 ers oeufs

«

pâteux

»

à 800 m en 1980 (fig. 5).

IV. LA « MALADIE BLANCHE

»

Cette maladie s’observe rarement. Elle rappelle la pré-

cédente en ce que l ’ œuf passe successivement par les 2 mêmes stades « pâteux » puis

«

desséché », mais s’en distingue par le fait que le contenu de l’oeuf est de couleur blanche à ces

2 stades. Les 1 ers oeufs malades apparaissent précocement :

en 1981, on en observait déjà le 3 juillet sur les chênes verts de 800 m. La fréquence de la maladie cesse de croître avant l’automne. Ce sont encore les œufs supérieurs qui sont les plus touchés, mais le phénomène est ici nettement moins prononcé: sur 110 oeufs malades dont la position a été notée, 68 p. 100 « seulement » étaient des oeufs supérieurs.

L’origine de la maladie blanche est inconnue. Il ne fait pas de doute en tout cas que les trichogrammes n’en sont pas la cause.

V. CONCLUSIONS

Il est fait mention ici et là dans la littérature du parasi-

tisme des oeufs de la tordeuse verte par un Trichogramma.

Celui-ci a été signalé, sous des dénominations variées, des

pays suivants : Angleterre (S ERR rIO NOGUEIRA, 1966 : T.

evanescens Westw. ), Allemagne de l’Est (F ANKH ?v NEL ,

1961 : T. sp.), Tchécoslovaquie (G REGOR , 1956 : T. evanes-

cens Westw. ; M.!tTirrsx, 1963, et HOCHMUT& MARTINEK,

1963 : T. embryophagum cacoeciae Marchai), Portugal (CarrE

J

O Mot.rrEiRO, 1954 : T. evanescens Westw.). L’hôte du T. embryophagum cacoeciae n’est en fait pas connu avec

certitude, car ce parasite a été obtenu de rameaux de chêne placés dans des éclosoirs et non d’oeufs préalablement iso-

lés de tordeuse verte. De ces mêmes rameaux ont été obte-

nus d’autres parasites : Ufens sp. et Centrobia cf. walkeri Fôrst. (Hym., Trichogrammatidae), Erythmelus sp. (Hym., Mymaridae), Ooe!cyrtus sp. (Hym., Encyrtidae), Teleno-

mus sp._ (Hym., Scelionidae), lesquels, selon M ARTINEK (1963), s’étaient certainement développés dans des œufs de tordeuse verte. Une telle conclusion est toutefois sujette à caution, d’autant que nous n’avons encore jamais obtenu

aucune de ces espèces. Signalons enfin que KOLUBAJIV

(1959) indique avoir obtenu en Tchécoslovaquie Centrobia

walkeri Fôrst. d’œufs de

«

tordeuse sur chêne » et non, à l’encontre de ce qu’en écrit M.vt TI rr E x, d’oeufs de tordeuse verte du chêne.

Sauf peut-être en ce qui concerne

«

T. embryophagum

cacoeciae

»

dont l’hôte est un peu incertain, les divers tri-

(10)

chogrammes mentionnés ci-dessus appartiennent tous très

vraisemblablement à la même espèce que celui que nous avons étudié. Les auteurs ne fournissent à peu près aucune information sur la biologie de cet insecte, si bien que nos connaissances dans ce domaine se limitent aux observations

rapportées dans les chapitres précédents.

Ni la maladie rouge ni la maladie blanche ne sont signa-

lées dans la littérature. D’une façon générale d’ailleurs, il n’y est nulle part fait mention de

«

maladies » d’origine microbiologique, physiologique ou autre des œufs de la tor- deuse verte, sauf dans le travail de G REG O R (1956), où il est indiqué que ces oeufs sont attaqués en Tchécoslovaquie

par le champignon Deutéromycète Coniothyrium gregori

Prihoda. Selon P RIH O D A (1954), le caractère entomopatho- gène de ce champignon reste toutefois à démontrer.

L’importance du rôle limitatif du trichogramme et des

2 maladies rouge et blanche sera examinée dans le 3 e et der- nier article de cette série. Les exemples qui viennent d’être

présentés (fig. 1 et 5, tabl. 3 et 4) suffisent toutefois à mon- trer que le parasite et la maladie rouge sont tous deux sus-

ceptibles d’être des agents efficaces de la régulation des populations de la tordeuse. Le fait que la maladie rouge résulte fréquemment de piqûres du parasite non accompa-

gnées de ponte mais provoquant néanmoins la mort de l’hôte est intéressant car ce comportement a pour effet d’ac- croître sensiblement l’efficacité de l’insecte.

Le taux de parasitisme et la fréquence de la maladie rouge évoluent dans le temps de façon assez semblable. Dans les 2 cas, le 1 ers œufs atteints s’observent au cours des 3 à 4 semaines qui suivent la période de ponte de la tordeuse, plus

tôt par rapport à cette période

-

mais non dans l’absolu

-

sur chêne vert que sur chêne pubescent en raison du déve-

loppement plus tardif de l’insecte sur la l re essence. Dans

les 2 cas également, et il en va de même pour la maladie blanche, le taux de mortalité ne varie plus, ou c’est alors

de façon négligeable, au-delà d’octobre ou de la l Ie quin-

zaine de novembre.

Le trichogramme présente la particularité d’agir à 2 repri-

ses au moins sur une même génération de la tordeuse. Sauf

peut-être dans les secteurs les plus froids de l’aire de cette

dernière, la mortalité globale (parasitisme + effet des piqû-

res nutritionnelles) due à la 2 e génération du parasite sou-

tient la comparaison avec celle due à la I re génération et peut même lui être supérieure. En revanche, les éventuelles générations ultérieures ont vraisemblablement partout, sauf peut-être sous des climats particulièrement chauds, des effectifs comparativement minimes et ne jouent en consé-

quence qu’un rôle négligeable.

Le parasite et la maladie rouge présentent enfin la carac- téristique remarquable de détruire, dans la très grande majo-

rité des cas, des oeufs supérieurs. Le même phénomène,

moins accusé toutefois, s’observe pour la maladie blanche.

Reçu le 9 juillet 1982.

Accepté le 13 décembre 1982.

REMERCIEMENTS

Ce travail

a

été réalisé dans le cadre de l’action concertée

« Structure, dynamique et mise

en

valeur des formations à chêne

pubescent » et

a

bénéficié à

ce

titre d’une aide à la recherche de la D.G.R.S.T. Je remercie vivement Mme A. AMntt!tEx (INRA-St Christol-lès-Alès), P. A TGER (INRA-Avignon) et C.P. V IVA RF S (Univ. Montpellier), qui ont cherché à mettre

en

évidence

un

agent microbien de la maladie rouge, J. V OEGELE (INRA-Antibes) et

P. PERRON (INRA-La Minière), qui m’ont fourni des renseigne-

ments précieux

sur

la biologie générale des trichogrammes et

sur

les champignons entomopathogènes.

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