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Charte Africaine de la participation populaire au développement et a la transformation (Arusha 1990)

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(1)

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(2)

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E/ECA/CM.16/11

CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA

PARTICIPATION POPULAIRE DANS LE PROCESSUS DE REDRESSEMENT ET DE DEVELOPPEMENT

EN AFRIQUE

CHARTE AFRICAINE DE LA PARTICIPATION POPULAIRE AU DEVELOPPEMENT ET A LA TRANSFORMATION (ARUSHA 1990)

Arusha

(Republique-Unie de Tanzanie) 12 - 16 fevrier 1990

(3)

TABLE DES MATIERES

IN'TRODUCI'ION 1

PREMIERE PARTIE:

EXTRAIT DES DECLARATIONS LIMINAIRES 3

Son Excellence IePr~ident Ali Hassan Mwinyi,

Pr~ident de laR~publique-Uniede Tanzanie 5 Son Excellence Javier Perez de Cuellar,

Secretaire general de l'Organisationdes Nations Unies ~ . .. 6 Monsieur Adebayo Adedeji,

Secretaire ex&utifde laCommission economique pourl'Afrique 7 Monsieur Salim Ahmed Salim,

Secretaire general de rOrganisation de l'unite africaine 8 Madame Miriam R.K. Matembe,

Repr~entantede l'Organisation des femmes africaines,

membre du National Resistance Council (Ouganda) . . . .. 9 Monsieur Issebre Hamadou Ibrahim,

Secretaire generaldu Mouvement panafricain dela jeunesse 10 Monsieur Hassan A Sunmonu,

Secretaire general de l'Organisation de l'uniM

syndicate africaine (OUSA) 11

Monsieur Mazide N'diaye

Presidentde laFAVOO . . . .. 12

DEUXIEME PARTIE:

CHARTE AFRICAINE DE LA PARTICIPATION POPULAIRE AU DEVELOPPEMENT ET A LA TRANSFORMATION

(ARUSHA 1990) 13

(4)

TROISIEME PARTIE:

EXTRAIT DES DISCOURS DE CLOTURE 35

Monsieur Adebayo Adedeji,

Secrttaire exocutif de la Commission~nomiquepourl'Afrique ... 37 Monsieur Kighoma Matima,

President de ]a Conference,Vice-Pr~identde la Commission du Plan et Ministre d'Etat

a

la Pr6iidence

de la Republique-Unie de Tanzanie 39

ANNEXES 41

I R~olutions. . . . .. 43 II Message de la Conference

a

Nelson Mandela 47 III Liste des documents presentesA la Conference. . . .. 49 IV Liste des presidents, presentateurs des documents,

animateurs des debatset rapporteurs des

seances plenieres et des ateliers 53

V Liste des participants 59

VI Expressions d6iignant la participation populaire dans

quelques langues africaines . . . .. 75

(5)

INTRODUCTION

Lapr~nte publication contientIe texte de la Cbarte africaine de In participadonpopulaire au d~veJoppementet ~ la transformation (Arusha 1990),quia~t~adoptte par acclamation parlesparticipantsAla Conference internationale sur la participation populaire dans Ie processus de redressement et de d~veloppementen Afrique, qui s'est tenue

a

Arusha

(R~publique-Uniede Tanzanie) du 12 au 16 farrier 1990. II contient egalementdesextraits des d~larationsprononcees auxs~ancesd'ouverture et de c16ture de la Conference ainsi que Ie programme, la lisle des documents et la liste des participants.

La Conftre,ee, dont Ie th~me ~tait PriOlite ~ la participation populaire, a constitu6 une rencontre veritablement participative. A cette occasion ont ~tt organises un forum des idees et une exposition, qui ont

rappel~aux participants les talents et ringeniosite sans limite de la base africaine et des petits entrepreneurs du continent. Au cours des stances

pleni~reset Al'occasion des ateliers, les participants se sont ecoutes, ant appris et ont oeuvre ensemble pour atteindre un consensus. La necessite, l'urgence et la possibilite de la communication et de la cooperation sont apparuesAtous les niveaux de I'oeuvre de developpement. Les participants se sont Tendu compte que. dans la quasi-totalite des langues africaines, il existait des mots concernant Ja signification de la participation populaire et ces termes ont ete indus dans la presente publication.

La Charte lance un appel pour l'apparilion d'une ~re nouvelle en Afrique - une Afrique ou la democratie~ la responsabilite, la justice economique et Ie deveJoppement accompagne de transformation soient

(6)

int6rioris~ et ou Ie pouvoir soit accord~ au peuple, et ou l'initiative, rentreprise et lad~mocratisationdu developpement soient

a

rordre du jour dans taus les pays. EUe d~rit les mesures que doivent prendre taus les interess~ -Iepeuple etlesorganisations populaires,lesgouvernements,les organisations non gouvemementales(ONG)etla communaute internationale - pour atteindre les objectifsmentionn~plus haut; eUe propose tgalement la mise sur pied de mecanismes nationaux et regionaux charges de suivre son application etde faire rapport sur les progres accomplis dans ce sens.

L'elanimprimeAArusha doitetremaintenu. Les auteurs du present document formutent

l'espoir que

celui-ci non seulement informera Ie lecteur des resultats de cette rencontre participative exceptionnelle d'Arusha, mais egalement aidera les gouvernements, les organisations non gouvemementales et les organisations

a

la base, les groupements de jeunes et de femmes, les syndicats, Ie systeme des Nations Unies et la communaute internationale

a

insuffler l'appui vonlu

a

la Charle, Amener les actions que celle-ci preconise, A mettee sur pied des reseaux efficaces awe niveaux local, national et continental et

a

cr6er les mecanismes de suivi ntcessaires. Si des sucres sont

remport~ dans cette voie, on pauna lancer et maintenir un processus ouvrant une~renouvelle et des jours meilleurs pourl'Afrique et Ie peuple d'Afrique.

(7)

PREMIERE PARTIE

EXTRAIT DES

DECLARATIONS

LIMINAIRES

(8)

Son Excellence Ie President Ali Hassan Mwinyi, President de la Republique-Unie de Tanzanie

Notre principale ressource est notre peuple. Nous sommes tous conscients de la relation intrins~que existant entre Ie peuple et Ie developpement. Nous sommes egalement pleinement conscients du fait que Ie premier objectif du developpement est l'amelioration des conditions de vie de nos populations. Mais nous savons aussi que Ie peuple est Ie principal aeteur dans Ie processus de redressement et de developpement. II ne fait done aucun doute que Ie sucres du redressement et du developpement est tres largement tributaire de la participation effective du peuple

a

ce processus.

La principale tache qui attend de nornbreux gouvernements afric2.ins est de creer des conditions propices

a

la mobilisation de toute l'energie, de toutes les competences et de toute la ereativite du peuple dans son propre

inten~tet au profit du pays. Ces conditions devraient avant toute chose viser

a

renforcer la participation populaire

a

la prise des decisions concernant les questions qui touchent Ie bien-~tre du peuple. Ainsi, Ie peuple se sentira pleinement responsable de son propre dtveloppement et sera de ce fait motive pour participer activement

a

la planification et c}rexecution de ses activites de developpement.

La Tanzanie demeure par ailleurs convaincue que Ie pnnclpe de l'autosuffisance devrait elre applique au-dela des frontieres nationaIes, dans l'interet du continent africain tout' entier. 11 est vital pour les pays africains de redoubler d'efforts pour realiser l'autosuffisance collective en developpant la cooperatio.n intra-africaine. En effet, si, individuellement, nous ne posstdons peut-etre pas une capacite de production suffisante pour repondre aux besoins croissants de nos populations. je suis convaincu qu'en mettant nos ressources en cornmun, nous pourrons augmenter sensiblement la production poUT satisfaire nos besoins interieurs et developper nos exportations.

(9)

Son Excellence Javier Perez de Cuellar,

Secretaire general de l'Organisation des Nations Unies

Lanotion de la participation des peuples Aleur propred~veloppement

est inscrite dans Jes principaux documents des Nations Unies. Non seulement les premiers mots de la Charte sont "Nous, peuples des Nations Unies", rnais it yest declar~ que les peuples sont r~olus, entre autres. "A proclamer A nouveau [leur] foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignit~ et la valeur de la personne humaine, dans r~galit~de droits des hommes et des femmes..." et "A favoriser Ieprogr~s social et instaurer de mcilleures conditions de vie dans une liberte plus grande".

VOllS ~tes r~llnis A un moment extraordinaire de rhistoire contemporaine. Lacommunication transnationale desid~sdes peuples s'est acreIeree defa~n exponentielle au cours de laderni~re decennie. Partout dans Ie monde, quels que soient les id&>logies, Ie niveau d'~ucation ou la situation~onomique,les peuples - et en particulier les jeunes - s'inspirent les uns des autres et expriment leurs preoccupations au sujet de tout un

~ventaildeprobl~mes. Lesimple exemple d·une exigence populaire devient en soi une nouvelle motivation pour que dJautres. dans des pays voisins, voire~Ioignes,expriment leurd~irde participer davantage au gouvernement et

a

la gestion dud~veloppement ~conomiqueet social.

II est encourageant que rAfrique ait r6agi en convoquant cene rencontre v~ritablernent historique pour elaborer une vision collective du

r~lede la participation populaire dans Ied~veloppement et la transformation de la region, d~gager une position collective en la mati~reet chercher des solutions africaines aux probl~mes africains. Je me r~jouis que

"Organisation des Nations Unies et, en particulier, la Commission

~conomiquepour I'Afrique ail pu prendre part Acette initiative.

(10)

Monsieur Adebayo Adedeji,

Secretaire executif de

18

Commission economique pour I'Afrique

Il ne fait aucun doute que Ie fondement m~me d'un processus de developpement autosuffisant et auto-entretenu est la participation populaire.

C~est Ie moteur mtme des processus de transformation ~conomique des structures et des elements materiels de toute socitt~. Un developpement authentique et auto-entretenu ne peut que se traduire par la transformation du peuple qui apporte Ie changement -sa culture, son attitude Al'egard du travail, ses habitudes en matiere d'epargne et d'investissement, ses conceptions et competences ainsi que ses systemes sodaux. Le developpement veritablement auto-entretenu d'une economie entratne ce processus d'auto-transformation du peuple.

i.edeveloppement auto-entretenu appelle, que dis-je, exige partout en Afrique la politique du consentement et du consensus, la politique de la conviction et de l'engagement, la politique de la compassion et de la responsabilite. La politique du consensus consiste

a

faire participer Ie peuple Al'elaboration despolitiques~Arecouter et

a

adapter en consequence l'approche des dirigeants et du gouvernernent. Ce faisant, Ie gouvernement a toutes les chances de s'attirer Ie consentement de la rnajorite, sinon de la totalite, de la population pour ce qui est de ces politiques et ainsi, d'assurer la conviction que la voie suivie est la bonne et la volonte de la suivre avec succCs jusqu'au bout. Lapolitique du consensus et du consentement, de la conviction et de l'engagement, de la compassion et de la responsabilite est Ie corollaire pratique d'une preoccupation pour l'ensembJe de )a nation et non pas simplement pour un groupe particulier.

(11)

Monsieur Salim Ahmed Salim,

Secretaire general de l'Organisation de I'unite africaine

L'idte que Ie peuple -Ie peuple tout en tier, jeunes. femmes, personnes agtes • participe au processus de d~veloppement est extr~mement

importante, surtout en cette ¢riode

au

l'Afrique doit mobiliser tontes les ressources dont eUe dispose pour assurer son d~veloppement. A l'heure actuelle, la participation generalisre de la population au processus de developpement est plnt6t limitte. L'utilisation efficace des ressources humaines Atous les niveaux et dans tontes les dimensions est la cIe de la promotion d'nn veritable developpement en Afrique.

Ledeft que doivent rclever les participants Acette conference est de dtgager des propositions et recommandations pratiques et rea)istes sur la maniere d'assurer la participation populaire au processus de developpement.

Je formule Ie voeu que cette conference De s'ajoute pas A la serie de rencontres theoriques et philosophiques oil ron elabore des vues impossibles Atraduire dans la pratique.

II conviendrait de tcnir

a

des intervalles rapproches des conferences de ce type Atous les niveaux, national, sous-regional et regional.

(12)

Madame Miriam R.t<. Matembe,

Representante de .'Organlsation des femmes africaines, membre du National Resistance Council (Ouganda)

Le moment est venu de changer d'attitude. Les femmes se sont desormais rendu compte qu'elles possedaient Ie potentiel (social, politique et economique) et la sagesse necessaires pour forger l'avenir de cette region.

C'est done c\ juste titre qU'elles exigent d'avoir la possibilite de mettre ce precieux potentiel au service du developpement de

r

Afrique. Il importe de mettre en place immediatement des m&anismes propres A permettre aux Africaines de partitiper pleinement au developpement de leur patrie.

Aux femmes. je dis: les droits se prennent. its ne se donnent pas.

Africaines, levez-valls et occupez la place quiVOllS revient dans lasociete.

Aux hommes, je dis : accepez les femmes comme des partenaires egales dans Ie developpement et ouvrez-Ieur la voie.

Comprenez que sans une atmosphere politique propice, on ne saurait parler de participation popu]aire. C'est pourquoi la promotion de la participation popu]aire appclle necessairement la cessation immediate de toutes les guerres et de tous les conflits en Afrique. Recherchons amour et appui les uns aupres des autres. Vivons en freres et en seeuTS.

(13)

Monsieur Issebre Hamadou Ibrahim,

Secretalre

general

du Mouvement panafrlcain

delaJeunesse

L'incapacit6 de l'Afrique et rinsuffisance de ses plans de mobilisation de 1'6nergie des jeunes ont entrain6 la perte regrettable du segment Ie plus dynamique de la population active de nos soci6t~. Que sera l'avenir de notre continent si cette tendance n'est pas renversoo? L'exode rural des jeunes, la d6linquance et Ied~ir de fuir son pays ne sont pas des vices inn6s, mais sont Ie produit des conditions objectives dans lesquelles les pays africains eltvent les jeunes. n6gligeant en particulier de les mobiliser pour Ie developpement.

Lajeunesse africaine est convaincue que Ie moyen Ie plus efficace de gutrir Ie malaise socio-&onomique et politique de

r

Afrique reside avant tout dans l'Afriqueel1e-m~rne,d'oD la n&essit6 d'efforts concertes pour mobiliser nos ressources locales abol1dantes. dont la participation populaire constitue un tMment incontournable. Si l'on veut que l'Afrique progresse sur la voie du redressement et du developpement,ilfaut combler Ie fosse qui separe les dirigeants du peuple et remedier A l'absence de dialogue et de confiance.

C'est Ie peuple qui doit ~tre la source des apports aux plans de developpement afin qu'it fasse siennes les strategies de developpement et ne s'en sente plus tenu A Itecart. Cela pourrait constituer la source de Itengagement, de rinitiative, de refficacite et de la responsabilite. Les dirigeants et les technocrates doivent~treAltecoute du peuple afin d'assurer I'efficacite de leurs politiques.

(14)

Monsieur Hassan A. Sunmonu,

Secretaire general de l'Organisation de I'unite syndicale africaine

(OUSA)

Les ~preuves imposres aux populations par I'application des programmes actuels d'ajustement structurel ont amen~ la majorite de la population,ycompris Ie mouvement syndical~As'y opposer, d'oll I'usage de la force par les gouvernements pour r~primer ces manifestations de' protestation, ce qui n'a fait qU'aggraver l'alienation et a conduit dans certains cas Al'instabi1it~ politique.

Etant donne I'echec des politiques de d6veloppement orthodoxes et doctrinaires qui ont precipite l'Afrique dans Ie chaos~nomiqueaetuel, il importe que les pays africains elaborent un programme d'ajustement structurel different sur la base du Cadre africain de ref~rence pour les programmes d'ajustement structurel en vue du redressement et de la transformationsocio-tXxlnomiques (CARPAS), ~Iabortparla Commission

~nomique pour l'Afrique et adopte en juillet 1989 par Ie Sommet de l'OUA et par l'Assemblee generale des Nations Unies en septembre 1989.

Le redressement et Ie d~veloppement en Afrique exigent la participation populaire, destravailleurs,des syndicatsetautres organisations a. la base dans taus les aspects de la planification, de l'ex6cution, de la gestion et du suivi des programmesde developpernent.

La participation active des populations au d~eloppementassurera leur attachement au sucres de I'effort de d~eloppement. Le temps est revolu

ou

les programmes de developpement etaient~labor~ c\ l'intention des populations dans des bureaux climatisb. D~ormais,it incombe aux populations de d&ider de leurs besoins en mati~re de d~veloppement,

d'61aborer les programmes et de contribuer 4\ leurex~tion, de contrOler leur elaboration et de les gtrer etde les suivre.

(15)

Monsieur Mazide N'diaye, President de fa FAVDO

Pour les organisations non gouvernementales (ONG), organisations de developpement volontaires et organisations de developpement ~ lanase, aucun developpement n'est possible en Afrique sans une pleine participation des populations, qui sont Ie moteur Ie plus sOr du developpement. Un certain nombre de problemcs doivent toutefois etre apprehendts serieusernent : la mauvaise qualite des relations avec les gouvernements africains; la non-responsabilisation des populations afriOlines et Ie refus du droit de prendre l'initiative de mettre en valeur leurs peopres ressources;

J'absence deconcertation, de collaboration et de coordinationentre lesONG etIes organisations de developpement

a

la base; lesconditions d'insecurite et les situations d'injustice, qui obligent une grande partie de la population

i\se deplacer et~devenir des refugies; les options de developpement qui ne tiennent aucun compte de l'environnement et Ie fardeau d'une dette injuste et de mesures d'ajustement structurel qui aggravent la situation des populations et rendent les economies africaines tributaires de l'exterieur.

Par ailleurs, les organisations de developpement volontaires et organisations de developpementa la base formu]ent l'espoir querOUA et l'Organisation des Nations Unies feront preuve d·une plus grande efficacit~

auprts des dirigeants africains pour que cessent les guerres fratricides qui retardent Ie d~veloppement et augmentent Ie flux de refugits.

(16)

DEUXIEME PARTIE

CHARTE AFRICAINE DE LA PARTICIPATION POPULAIRE AU DEVELOPPEMENT ET A LA

TRANSFORMATION

(ARUSHA 1990)

(17)

PREAMBULE _

1. La Conf~renceinternationale sur la participation populaire dans Ie processus de redressement et de developpement en Afrique s'est teoue tl Arusha (Rtpublique-Vnie de Tanzanie) du 12 au 16 fevrier 1990, constituant un effort de collaboration exceptionneI entre les organisations populaires africaines, les gouvernements africains, les organisaHons non gouvernementales et les organismes des Nations Vnies, visant

a

rechercher- une comprehension collective du r(')le de la participation populaire dans Ie developpement et la transformation de la region. Cette conference a egalement fourni I'occasion d'articuler et de recibler Ies notions de

d~veloppement democratique, de solidarit~ populaire, de creativitt et d'autosuffisance et de formuler des recommandations generales tll'intention des gouvernements, des organisations populaires et de la communaut~

internationale en vue de renforcer les processus participatifs et lessch~mas

de developpement. II s'agissait de la troisieme d'une serie de grandes conferences internationales organisees par la Commission economique pour l'Afrique, en collaboration avec Ie reste du systeme des Nations Vnies, pour contribuer~l'application du Programme d'action des Nations Vnies pour Ie redressement economique et Ie developpement de l'Afrique, 1986-1990 (PANUREDA). Elle faisait suite

a

Ia Conference internationale d'Abuja sur I'Afrique ; le deft du red ressement economique et du developpement accelere, tenue en 1987, et

a

la Conference internalionale de Khartoum de 1988 sur la dimension humaine du redressement economique et du dcveloppement de I'Afrique. II convient de noter que l'initiative de la Conference est venue d'une proposition soumise par les ONG en septembre 1988 au Comitepr~paratoireplenier charge de l'examen et de I'evaluation

a

mi-parcours du PANVREDA

2. La Conference a ete organisee sous les auspices de rEquipe speciale interinstitutions des Nations Vnies chargee du suivi de l'application du Programme d'action des Nations Unies au niveau regional. A sa vingt- quatrieme session, la Conference des ministres de la CEA responsables du developpement economique et de la planification a adopte la resolution 664 (XXIV), par laquelle eUe appuyait la Conference et priait instamment les Etal;; membres de la Commission, la communaute internationale, les ONG et Iesyst~me des Nations Vnies de la soutenir etd'yparticiper activement.

Ont participe

a

1a Conference plus de 500 reprtsentants d'un large eventail d'organisations populaires africaines - dont notamment des organisations non gouvernementales, des organisations de base, des organisations et associations de paysans, de femmes et de jeunes et des syndicats - ainsi que

(18)

des repr~entants de gouvernements africains, d'organismes du syst~medes Nations Dnies, d'organisations non gouvernementales non africaines, d'organisations regionales, sous·regionales et intergouvemementales, de donateurs bilattraux, d'organisationsmultilat~rales,ainsi que des sptcialistes africains et non africains. La Conf~rence a ~t~ouverte par Son Excellence M. Ali Hassan Mwinyi,Pr~ident de la Repubtique-Unie de Tanzanie. Ont

~galement fait des d&larations liminaires Ie repr~entant du Secr~taire

general de l'Organisation des Nations Unies, Ie Secn~taire executif de la Commission &:onomique pour l'Afrique, Ie repr~entant du Secretaire general de l'Organisation de l'unite africaine, Ie Secrttaire general de l'Organisation des syndicats africains, ainsi que des representants des organisations non gouvernementales, des organisations feminines africaines et du Mouvement panafricain de la jeunesse. Les participants A la Conference tiennent A exprimer leur gratitude au Gouvernement et au peuple de la Republique-Unie de Tanzanie pour tout leur appui et leur chaleureuse hospitalite.

3. A l'origine de l'organisation de la O:mference se trouvait la preoccupation devant la grave deterioration des conditions humaines et economiques en Afrique pendant les annees 80 et la constatation de I'absence de progres dans la realisation de la participation populaire ainsi que la mtconnaissance du rOJe que joue la participation popuJaire dans Je

redressement et Ie developpement.

4. Les objectifs de la Conference etaient les suivants :

a) Reconnaitre Ie rOle de la participation populaire dans les efforts de redressement et de developpement del'Afrique;

b) Sensibiliser les gouvernements et la communaute internationale awe dimensions, il la dynamique, awe processus et au potentiel d'une approche de developpement fondee sur "initiative populaire et les efforts d'autosuffisance;

c} Definir les obstacles

a

la participation populaire au developpement ainsi que des approches appropriees en vue de la promotion de la participation populaire A la formulation des politiques,

a

la planification, A I'execution et au suivi et

a

l'evaluation des programmes de developpemcnt;

d) Recornrnander,

a

l'intention des gouvernements, du systeme des Nations Unies ainsi que des organismes donateurs publics et

(19)

privb des mesures propres

a

instaurer un climat propice

a

une authentique participation populaire au dtveloppement, en encourageant les peuples et les organisations populaires

a

prendre des initiatives de devcloppement autonome;

e) Faciliter l'tchange d'informations, de donn~sd'experience et de connaissances aux fins d'un appui'mutuel entre les populations et les organisations; et

t) Proposer des indicateurs en vue du suivi des progres accomplis dans la promotion de la participation populaire au developpement de I'Afrique.

5. Nous, Ie peupleiciassembM, avons consacre nos debats et un dialogue

a

ces questions au cours de quatre stances plenieres et de 14 ateliers pendant les cinq jours qu'a dUTe la Conference. Sur la base de nos deliberations, nous avons decide de faire connaitre notre analyse, nos conclusions collectives, nos recommandations de politique generate et nos propositions d'action afin qu'elles soient examinees par les peuples, les gouvernements africains et la communaute intcrnationale.

I. IMPORTANCE DE LA

PARTICIPATION POPULAIRE _

6. Nous partageons tous la conviction que la crise qui embrase actuellement "Afrique est en m~mc temps d'ordre &onomique, humain, juridique, politique et social. C'est une crise de dimensions sans precedent et inacceptable qui se manifcste non seulement par une chute effroyable des indicateurs et des tendances economiques, mais aussi et surtout, tragiquement et de fa~n flagrante, par les sQuffrances, les enormes difficultes et l'appauvrissement de la vaste majorite des peuples africains.

Dans Ie m~me temps, Ie contexte politique du developpement socio·

econornique est souvenl caracterise par une centralisation excessive du pouvoir et des obstacles

a

la participation effective de la majoritc ecrasante du peuple au developpement economique, politique et social. En consequence, la majorite des Africains oot quasimeot perdu toute motivation, ainsi que leurs organisations, pour contribuer de leur mieux au processus de developpement et

a

l'amelioration de leur propre bien-etre; its n'ont pratiquement plus voix au chapitre dans Ie deveJoppement national et leur creativite collective et individueJle s'est trouvee sous-estimee et sous-utilisee.

(20)

7. Nous affirmons que l'on ne peut construire une nation sans I'appui populaire et la pleine participation du peuple, pas plus que ron peut

r~oudre les crises OConomiques et ameliorer les conditions humaines et 6conomiques sans toute la contribution, toute la cr6ativite et tout I'enthousiasme de la vaste majorite de la population. Apr~s tout, n'est-ce pas A la population que doit profiter Ie developpement? NOllS sommes persuades que lante d'une modification judicieuse de la structure, du schema et du cadre politique du developpement socio-economique, les crises economiques persistantes deI'Afrique ne pourront etre surmontees et que ],Afrique et sa population ne pourront envisager des jours meilleurs.

8. NOllS sommes de ce fait convaincus que les objectifs de d6veloppement doivent ~tre

axes

sur Ie but final et primordial d'un developpement axe sur l'homme qui assure Ie bien-etre general des peuples par l'amelioration soutenue de leur niveau de vie et leur pleine et enti~re participation

a

I'orientation de leurs politiques, programmes et processus de developpement et

a

leur ex&ution. Nous constatons de surcrott que,compte tenu de 1a situation pOlitique et OConomique mondiale, I'Afrique est de plus en plus marginalis6e dans les affaires mondiales, tant sur Ie plan geopolitique que sur Ie plan 6conomique. Les pays ·africains doivent admettre que, plus que jamais,leurs principales ressources sont en fait leurs populations et que c'est leur participation pleine et active qui pouna surmonter les difficultes qui les attendent.

9. Nous sommes convaincus que la realisation de eet objectif exigera une reorientation des ressources pour satisfaire en premier lieu les besoins fondamentaux des populations, realiser la justice ~conomique et sociaIe et mettre au premier plan l'autosuffisance, d'une part, et, d'autre part, doter les populations du pouvoir de determiner l'orientation et Ie contenu du dtveloppement et de contribuer efficacement

a

l'amelioration de la production et de la productivite. Ayant ces elements presents

a

l'esprit, et ayant analyse soigneusement la structure des economies africaines, les causes profondes des crises economiques re~tees ainsi que les strategies et programmes appliques jusque-IA pour les resoudre, nous avons la conviction que I'Mrique n'a d'autre choix que de s'atteler immediatement A la transformation de la structure de ses economies pour realiser une croissance

a

long terme auto-entretenue et un developpement qui soit

a

la lois axe sur I'homme et parlicipatif. En outre, la solution de la grave crise ecologique de rAfrique passe par un developpement durable qui exige Ie plein appui et la participation totale des populations. A cet egard, nous sommes persuades que Ie Cadre africain de reference pour les programmes d'ajustement structurel en vue du redressement et de la transformation socio-economiques

(21)

(CARPAS),adopt~par lavingt-cinqui~me Assembl6e des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation de l'llnit~africaine, lenue en juillet 1989, par fa Conftrence des chefs d'Etat et de gouvernement des pays nonalign~

lenue~Belgrade en septembre1989et par laquarante-quatri~mesession de l'Assemblte gtn~rale des Nations Unies, qui a invit~ la communautt internationale et notamment les institutions multilat~ralesde financement et'de dtveloppement

a

considtrer ce Cadre comme la base d'un dialogue constructif et de consultations fructueuses, constitue Ie Meilleur cadre pour une telle approche. Nous tenons A affirmer notred~approbationde tous programmes tconomiques, tels que les programmes d'ajustement structurel orthodoxes, qui mtprisent la condition humaine et n~gligentIe potentiel et Ie r6le de la participation populaire au dtveloppement auto-entretenu.

10. NOlls croyons sin~rementque la participation populaire est

a

la fois

un moyen et une fin. En tant qu'instrument de d~eloppement, la participation populaire constitue Ie moteur de ('engagement collectif A orienter correctement et en )'axant sur Ie peuple Ied~eloppement ainsi que de la disposition des populations Aaccepter des sacrifices et:) dtployer leurs

~nergies pour Ie rtaliser. En tant que fin en soi, la participation populaire est Ie droit fondamental du peuple

a

une participation ple.ine et efficace au choix des dtcisions qui touchent sa vie Atous les niveaux et Atout moment.

II. PROMOTION DE LA

PARTICIPATION POPULAIRE

11. NOlls croyons fermement que, par essence, 1a participation populaire consiste A habiliter Ie peuple A s'impliquer dans la mise sur pied de structures et la conception de politiques et de programmes qui servent les inttrets de tous ainsi qu':) contribuer efficacement aud~veloppementet Aen partager tquitablement les avantages. De ce fait, les mtcanismes politiques doivent s'ouvrir pour la libert~d'opinion, tolerer les difftrences, accepter Ie consensus sur les differentsprobl~meset assurer la participation effective des populations et de leurs organisations et associations. ·Pour ce faire, c'est d'abord et avant tout Ie peuple lui-meme qui doit agir. Toutefois,ilest tout aussi important que l'Etat et la communautt intemationale s'emploient egalement Acrrer les conditions necessaires

a

cette habilitation et

a

faciliter une vtritable participation popufaire

a

fa vie sociaIe et tconomique. Pour ce faire, il faut que Ie systeme politique ~olue de fa~n A permettre la democratie et la pleine participation de tous les groupes de la societe.

(22)

12. Compte tenu de la contribution vitale des femmes aux societ~ et aux economies africaines et de la subordination et de la discrimination extr~mes

dont eUes souffrent, les participants se sont aceordes A penser que la realisation de l'egalite des droits poUT les femmes dans les domaines social, economique et politique doit ~tre au centre d'une structure de developpement democratique et participative. Enoutre, l'avis unanime de la Conference est que ]a societe dans son ~nsemble et les gouvernements africains en particulier doivent acoorder la priorite absolue A la pleine participation des femmes. II irnporte que la soci~t~, les organisations non gouvernementales (ONG) et les organisations de developpement volontaires (ODV) africaines et non africaines, les gouvemements et Ie systeme des Nations Unies luttent pour ce droit et Ie defendent, eu egard au r~le

primordial que les femmes jouent actuellement ainsi qu'au COUTS du redressement et de la transformation de l'Afrique pour ameliorer la qualite de la vie.

Role

des'

populations

13. Nous tenons A insister sur Ie fait elementaire que Ie r~le des popUlations et de leurs organisations est au centre de la realisation de la participation populaire. Lutter pour obtenir une participation democratique A tous les niveaux des prises de decisions est Ala fois un droit et un devoir civique. Elles doivent ~tre pleinement impliquees et engagees et en fait prendre l'initiative. A eet egard, iI est indispensable qu'elles creent des organisations populaires independantes A differents niveaux qui soient veritablement A la base, volontaires, gerres democratiquement et autosuffisantes et qui aient leurs racines dans la tradition et la culture de la societe, afin d'assurer I'habilitation et Ie deveJoppement endogtne des collectivites. 11 faudrait mettre sur pied des mecanismes consultatifs Adivers niveaux avec les gouvernements concernant plusieurs aspects de la participation democratique. II est primordial que les populations et leurs organisations etablissent des liens tTansfronti~res pour promouvoir la cooperation et des interactions sur une base sous-regionale, region.ale, Sud- Sud et Sud-Nord. Cela permettra d'echanger des donnees d'experience, de developper la solidarite et d'ameliorer la sensibilisation politique A la participation democratique.

14. Etant donne Ie re,le vital et central que jouent les femmes dans Ie bien- etre et i'entretien de la famille, leur attachement s¢cial A la survie, A la protection et Al'epanouissement des enfants et~la survie de la societe, ainsi que Ie re,le important qu'elles peuvent jouer dans Ie redressement et la reconstruction de l'Afrique, tous les peuples doivent s'attacher en particulier

(23)

a

6liminer les prejudices, surtout s'agissant de reduire la charge de travail des femmes, et

a

prendre des mesures pour assurer leur plcinc 6galit6 e1 leur partici pa tion effect ive au d6vcIoppcmenl.

15. Cela dit, il nous faut souligncr que la participation populaire doit commencer de fa~onauthentique au niveau de la famille, Ie foyer etant Ia base du devcloppement. Laparticipation doit 6galcment ctre une reaIit6 sur Ie lieu de travail dans toutes Ics organisations ct dans tous lcs domaines.

Role des gouvernements africains

Hi. Nous sommes convaincus -que la participation populairc depend de 1a nature de l'Etat lui-mtme et de la capacitc du gouvernement de rcpondre aux demandes popu1aircs. Lcs gouvernements africains ayant un role vital

a

joueT dans 1a promotion de la participation populair~,ils doivent laisscr de la place au peuple, sans quoi la participation populaire sera difficile

a

rcaliser. Trop souven., la base sociale du pouvoir et de la prise de decision cst trap etroite, d'ou la neccssite de l'clargir pour stimuler et mettre

a

profit I'cnergie et I'engagement des populations et promouvoir la rcsponsabilite politique de I'Etat envers Ie peuple. C'est pourquoi ilest imperatif d'etahlir sans retard un nouveau partenariat entre les gouvernements africains et les populations dans I'interet commun du deveJoppement de la societe et du dcveloppement socio-economique acc6lerc. Cc nouveau partenariat doil non seulement reconnaitre l'importance des questions )iees au sexe, mais aussi assurer la participation des femmes

a

taus les niveaux de decision. En particulier, les gouvernemcnts devraient se fixer des objectifs precis pour nommer des femmes

a

des postes de Tcsponsahilite dans tOllS lcs seClcurs de I'Etat.

17. NallS croyons que pour que Ie peuple participe effectivement

a

son propre developpement,itfaut que sa liberte d'cxpression soit garantie et qU'il soit Iibere de toute crainte, ce que seuls peuvent assurer Ie developpemcnt ct )a protection des droits de I'homme fondamentaux. Naus cngageons lOuS les gouvernements

a

appliquer strictemcnt la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, 1a Declaration universelle des droits de I'hommc! la Convention sur les droits de l'enfant, la Convention 87 de rOIT sur la libertc d'association, et la Convention sur relimination de toutes les formes de discrimination

a

I'egard des femmes.

18. NallS croyons egalemenl que l'une des conditions prealables

a

la

participation populaire sur I'cnsemble du continent est la cessation de toutes les guerres et de tous les conflits armes. Les millions de Tefugies et de

(24)

personnes d~plarees en Afrique ont Ie mains de chance de participer A l'orientation de leur avenir. NOllS exhortonslesgouvernements et toutesles parties awe conflits d'Mrique, internes et externes, Arechercher d'autres moyens der~glerleursdiff~rendset d'instaurer la paix dans toute I'Afrique.

Dans les situations de conflit arm~, nous soutenons Ie droit des civils A l'alimentationet auxautres besoins de base et affirmons que lacomR)unau~t

intemationale doit user de sonautorit~morale pour assurer Ie respect deCe droit.

19. NOlls ne saurions trop insister surk(savanfages que1'0npourrait retirer si, avec l'~limination des troubles interneS ,et des conflits entre pays, les ressources consacrtes A la d~e.nse ··etaictnt r~ffectees

a

des activites productives et

a

des services sociauX.. ~nsi qu'i1 est indique

a

jusle titre dans Ie Cadre africain de ref~rence pour'les programmes d'ajustement structurel en vue du redressement et de la transformation socio-economiques,it n'est pas difficile d'imaginer ce que cela signifierait pour Ie bien-etre sQcial en Afrique, avec tous ses effets multiplicateurs, si i'on pouvait rtaliser des

&anomies dans les dtpenses militaires et non produetives. Nous sommes convaincus que nos gouvernements peuventr~liser pareiUes economies et nous les exhortons AIe faire d'urgence.

20. NOllS avons cependant conscience de certaines situations, en particulier danslesEtats de la ligne de front qui continuentdt~trevictimes des actes de destabilisation du r~gime d'apartheid sud-africain. Cette destabilisation entraine un detournement affaiblissant de ressources qui auraient pu servir

a

satisfaire les besoins fondamentaux des populations de ces pays.

R61e de la communaute internationale

21. Nous lan~ons un appel A la communauM internationale pour qu'elle fasse son bilan enmati~rede participation populaire et encouragelesefforts autochtones visant

a

instaurer en environllement democratique et

a

faciliter

la participation effective et }'habilitation des populations dans laviepolitique de leur pays.

22. Nous lan~nsegalement un appel au syst~medes Nations Vnies pour qu'H redouble d'efforts aCin de favoriser la justice dans les relations economiques internationales, la defense des droits de l'homme, Ie maintien de la paix et Ied~armement et pour qu'it aide les pays et les organisations p<?pulaires d'Afrique

a

mettre en valeur les ressources humaines et economiques. NallS exhortons en outre Ie syst~me des Nations Vnies

a

appliquer sa propre decision d'attribuer au mains 30 % de ses postes

(25)

su~rieursA des femmes. II faut dtployer des efforts particuliers pour que les Africaines soient suffisammentrepr~enttesaux ocheions superieurs des organismes de l'ONU. surtout ceux qui o~renten Afrique.

III. LA PARTICIPATION POPULAIRE

AU DEVELOPPEMENT -

23. Sur Ja base de ce qui pr6cede. nollS tnon~ns les strattgies, modalitts et mesures ci-apr~ pour assurer une vtritable participation au dtveloppement.

A. Au niveau des gouvernements

1. Les gouvernements africains doivent adopter des strategies, approches et programmes de developpement dont Ie contenu et les parametres soient conformes auxinttr~tset aux aspirations des peuples et qui int~grent, au lieu de les aliener. les valeurs et

r~litts economiques, sociales, culturelJes, politiques et environnementales de l'Afrique.

2. Nous engageons vivement les gouvernements africains

a

promouvoir la formulation et I'ex~ution.de programmes nationaux de d~eloppementdans Ie cadre deS aspirations, des

inter~tset des rtalittssllSmentionn~,~manantdelaparticipation populaire et qui visent la transformation des 6conomies africaines aCin d'assurer un deveJoppement autonome. auto-entretenu et axe sur Ie peuple, sur fa base de la participation populaire et du consensus democratique.

3. Pour appliquer res strategies de developpement endogene et axe sur Ie peuple,ilimporte de creer un environnement propice Aune participation massive au developpement, dans un cadre decentralise. Cetenvironnement est un prtalable Ala stimulation des initiatives et de la crtativite et A l'amelioration de la production et de la productivite, par des mesures telles que:

i) L'augmentation du pouvoir economique des populations par une repartition equitable des revenus, I'appui Aleur capacile de production grace A un rneilleur acres aux moyens de production tels que la terre, Ie credit. la technologie et de

(26)

fa~n Atenir compte du r~lecentral que jouent les femmes dansl'~conomie;

ii) La .·promotion de l'alphabetisation des masses et de la formation professionnelle en particulier et la mise en valeur des ressources humaines en general;

iii) Vne plUS grande participation et l'instauration d'un consensus pour ce qui est de la formulation et de rapplication des politiques 6conomiques et sociales A tous les niveaux, et notamment l'identification des lois et proredures democratiques qui font obstacle Ala participation populaire;

iv) L'amelioration des possibilites d'emploi pour les populations pauvres des zones rurales et urbaines, ainsi que des possibilites de commercialisation, et de meilleures chances offertes A ceiles-ci de contribuer A la production et

a

l'accroissement de la productivite, au profit des producteurs;

v) Le renforcement des moyens de communication aux fins du developpement rural, de l'alphabetisation des masses, etc..

4. Les petites entreprises autochtones et les cooperatives de producteurs, formes de developpement participatif productif.

devraient~treencouragees etitfaudrait prendre des mesures pour accroitre leur productivite.

5. L'intensification des efforts pour realiser la cooperation et l'integration economiques sous-regionales et regionales et developper Ie commerce intra-africain.

B. Au niveau du peuple et des organisations populaires

"Pour promouvoir ]a participation et Ie developpement democratique, les populations et leurs organisations devraicnt :

1. Creer des organisations de base autonomes afin de promouvoir Ie devcloppement participatif auto-entretenu et augmenter la production et la productivite des masses.

(27)

2. Developper leur capacite de partIcIpation aux debats sur la politique economique et les questions de developpement. A eet effet, it faut doter les populations de }a alpacite de formuler et d'analyser des programmes et approches de developpement.

3. Promouvoir l'education, l'alphabetisation, la formation professionnelle et la mise en valeur des ressources humaines pour ameliorer la participation populaire.

4. Secoucr ]a lethargie et

eli

miner les croyances traditionnelles qui font obstacle au developpemcnt, en particulier les coutumes et les pratiques culturelles qui nuisent

a

la condition de la femme, tout en acceptant et en valorisant les croyances et pratiques qui contribuent au developpcment.

5. Il conviendrait d'encourager les organisations populaires rurales et urbaines - ouvriers, paysans, femmes, jeunes, etudiants, etc. -

a

appliquer des strategies propres

a

renforcer leur productivite et

a

satisfaire leurs besoins fondamentaux.

6. Des efforts coneertes devraient etre dtployes pour modifier les attitudes generalesAI'egard des handicapes defa~nales intcgrer au courant du developpement.

7. La creation et Ie developpement de reseaux et de relations de collaboration entre les organisations populaires, ee qui entrainera une participation sociaIe capable d'apporter un changement social.

8. Les organisations popu laires devraient appuyer vigoureusement en y participant les efforts visant

a

promouvoir une cooperation et une integration economiques sous-regionales et regionales effectives ainsi que Ie commerce intra-africain.

c.

Au niveau de la communaute internationale

NOlls lan~ns aussi un appel

a

la communaute internationa]e pour qu'elle appuie la participation populaire en Afrique de la rnaniere suivante.:

1. Aider les pays africains dans leurs efforts pour interioriser Ie processus de developpement et de transformation. Le PMI, la Banque mondiale, et les autres donateurs bilateraux et multilateraux sont instamment pries d'accepter et d'appuyer les

(28)

initiatives africaines tendant A fOmluler et A appliquer des programmes de d~eloppement et de transformation de conceptionendog~ne.

2 Orienter avant tout les programmes d'assistance technique vel'S Ie renforcement des capacit~ nationales en mati~red'analyse de politique et la conception et l'ex&;ution de programmes de

r~formeet de d6veloppement «.onomiques.

3. Encourager Ia d~mocratisation du developpement dans les

pays

africains en favorisant 1a docentralisation des processus de

d~eloppement, ]aparticipation active des populations et de leurs organisations Ala formulation de straregies ded~eloppementet de programmes der~forme«onomique ainsiqU'lund~batouvert et A la constitution de consensus sur les questions de

d~eloppement etder~forme.

4. Inverser Ie flux net de re5S0urces financi~res d'Afrique vers les institutions financi~res et les pays donateurs et utiliser res ressourceo; A des fins de d6veloppement et au profit des populations afin ded~gagerdes ressources pour Ied~eloppement

participatif.

5. R&1uire radicalement Ie volume de la dette de l'Afrique et de ses obligations au titre du service de Ia dette et instaurer un moratoire de longue duroo pour les obligations restantes afin de liMrer des ressources pour financer Ie d~eloppement et la transformation sur nne base panicipative.

6. Placer la dimension humaine au centre des programmes d'ajustement, lesquels doivent ttre compatibles avec les objectifs et les aspirations des populations africaines et avec Jes r6alit6s africaines et doivent etrecon~uset~Iabor~par les pays africains eux-mtmes dans Ie cadre des objectifs ~ long terme du

d~eloppement et de la transformation.

7. Aider les ONG, les organisations.de base,f~minineset de jeunes etlessyndicats d'Afrique dans desactivit~ telles que la formation, la constitution de r6seaux, la documentation et Ialarge diffusion de leursdonn~ d'exp~rience.

(29)

D.

Au nlve8u des ONG et ODY

Les ONG et ODV africaines et non africaines ont un r~le non

n~gligeable l joueren appuyant les efforts de redressement et de dtveloppement et les initiatives et organisations de participation populaire en Afrique. Elles sont instamment invitte81prendre les mesures suivantes.:

1. Les ONG et

onv

africaines et leurs partenaires devraient ~tre entierement participatives,C.jmocratiques et resp0llsables.

2. Les ONG, OOV et organisations de base africaines devraient ttablir ou renforcer des structures institutionnelles aux niveaux

r~gional, sous-rtgional et rtgional, teUes que la FAVDO, pour se rapprocher.

3. Les ONG africaines devraient diffuser davantage les exp6riences rtussies de participation populaire et d'o¢rations A la base 1 travers tout Ie continent et prodder l un tchange de donn6es

d'e~rience A ce sujet pour cr~r un effet multiplicateur et sensibiliser les dirigeants.

4. La Conf~rence internationale sur la participation populaire reconnait clairement la valeur de la co.ntribution des organisations de base et des ONG aud~eloppementde rAfrique et apporte la preuve qu'un dialogue authentique entre gouvernements, ONG et organisations de base est possible et prooeux. La Conftrence recommande que des centres de discussion nationaux soientcr~

pour permettre un dialogue franc et ouvert entre les gouvernements africainstles organisations de base et les ONG afin que r~laboration des politiques nationales puisse s'inspirer de l'exp6rience du dtveloppement participatif11a base.

5. LesONG et

onv

non africaines devraient accroitre leur appui et axer leurs o¢rations dans Ie cadre de strat~gies&:onomiques et programmes de r~formes nationaux visant c\ transformer les structures des tconomies africaines afin d'inttrioriser Ie processus de d~eloppement et d'en assurer la durabilit~ en mettant

particuli~rement l'accent sur la dimension humaine et la participation populaire.

6. Les ONG et ODV non africaines devraient reconnaitre l part

enti~re les ONG africaines et les initiatives de d~veloppement

(30)

participatif et auto-entretenu prises par les organisations de base africaines.

7. Les DNG et ODV non afriC3ines devraient utiliser dans toute la mesure du possible les competences africaines pour ce qui est de leurs activites de developpement en Afrique et des campagnes de promotion au niveau international.

8. Les ONG non afriqines devraient renforcer leur action de promotion au nivcau international et dans leur proprepaysen ce qui concerne les donateurs bilateraux et Iesyst~me multilateral, en suivant de pres leur reaction il la crise de l'Afrique et en tenant les gouvernements et organismes donateurs responsables de leurs politiques et de leurs operations. En particulier, les ONG non africaines et africaines devraient foemuler un programme d'action fonde SUTleur participation la pius compl~tepossible

a

l'examen final du PANUREDA

9. Lacooperation et Ie dialogue entre les ONG et ODV africaines et non africaines devraient ~tre resserres afin d'ameliorer l'efficacite de leurs interventions au niveau communautaire~et sensibiliser davantage I'opinion pUblique internationale aux causes reelles de la crise socio-economique et aux mesures ~ prendre pour s'attaquer

a

ses causes profondes.

10. Les ONG non africaines reconnaissent que leur influence en tant que donateurs empeche souvent un veritable partenariat avec les ONG, ODV et organisations de base africaines et entrave l'instauration d'un climat propice

a

la participation populaire

a

eet egard, la cooperationSOllStoutes ses formes doit~tretransparcnte et refleter les priorites africaines.

11. En plus de leurs activites humanitaires traditionnelles, les ONG etlOO

I

Vafri~~ndeset ndon a.fricadinesdevrlai~nt aPfP~y~r de pll\s en

I.

p us a capaclk e pro uctlon es popu atlons a ncames pauvres ainsi que des structures de developpement local qui ne nuisent pas

a

l'environnement.

(31)

E.

Au nlveau des medias et de la communication

1. Les mMias nationaux et regionaux devraient avant tout dtfendre leur libertt ~ tout prix et redoubler d'efforts pour defendre la cause de la participation ~Pvlaire et en faire connaitre les

aetivit~ et programmes et, d'un'emani~re generale, permettre la diffusion d'informations et de programmes Mucatifs sur la participation populaire.

2. Encombinant lesr~ux:autochtones de communication et de la technologie moderne peu onereuse, les communautes, ONG, ODV et syndicatS d'Afrique doivent renforcer leurs moyens de communication en faveur du d~eloppement. Les ONG regionales et nationales devraient participer ~ r6valuation des besoins de r Afrique en matiere de communication Al'appui du developpernent, qui doit etre effectuoo sous les auspices du Comite directeur des Nations Unies et du Groupe special interinstitutions charge de r~aluationdu PANUREDA

F. Au niveau des organisations feminines

Afin d'assurer la promotion de la participation des femmes au developpement, les organisations feminines populaires devraient:

1. Continuer de renforcer leur capacite d'etablissement de la confiance entre femmes.

2. Lutter pour la rblisation de politiques et de programmes refletant dtlment les r~les des femmes en tant que productrices, meres, mobilisatrices de la communaute et detentrices de la culture.

3. Sensibiliser pleinement les hommes en paniculier et la societt en general au r~le des femmes dans Ie redressement et la transformation de .'Afrique de fa~n quJhommes et femmes puissent ensemble articuler et suivre des lignes de conduite

appropri~.

4. Prendre des mesures pour rtduire la charge qUi pese sur les femmes: a) en sensibilisant la societe et notamment les pouvoirs centraux et locaux Al'importance du partage des taches au foyer et au niveau de la collectivite, en particulier dans les domaines de

(32)

rapprovisionnement en eau et en bois, del'~ucationdes enfants, etc.; b) en prornouvant l'~tablissernentet la bonne gestion de garderies communautaires dans toutes les collectivit~;et c) en s'eft'or91ot de Ualiser l'~galit~ sur Ie plan OCooomique en

d~fendant les droits des femmes ila terre et un Meilleur~au

cr~it.

5. Faire en sone d'etre d~mocratiques,autonomes et responsables.

G. Au nlveau des organisations de travalileurs

Lessyndiats devraient :

1. Etre des organisationsd~mocratiques,volontaires, autonomes et responsables.

2. Lancer, animer et promouvoir des programmes d'alpbab6tisation et de formation des masses.

3. Organiser et mobiliser Jes travailleurs rurauxoonform~mentila convention 141 de rOIT, que les gouvernements africains sont

pri~instamment de ratifier.

4. ~fendre les droits syndicaux, en particulier Ie droit degr~e.

5. Aideri la crbtion decoo~rativesde travailleurs.

6. Aider les ch~meurs A s'organiser pour Olener des aetivit~

produetives, telles que J'~tablissementde petites et moyennes entreprises.

7. Accorder une attention particu1i~rei la participation effective et dtmocratique des femmesAtous les niveaux des syndicats.

8. Promouvoir lad~mocratie sur Ie lieu du travail en d~fendant]a

protection des droits des travailLeursAla1ibert~d'association, aux

n~gociationscollectives etAlagestion Participative.

(33)

H.

Au nlveau des Jeunes, des etudiants et de leurs organisations

Compte tenu du r6le central des jeunes el des ttudiants dans la population africaine et dans Ie redressement et Ie developpement, it conviendrait de prendre les mesures suivantes :

1. Elaborer et adopter une Charte africaine des droits des jeunes et des ttudiants, nOlamment Ie droit de s'organiser, Ie droit A I'&lucation, Ie droitAremploi etlalibert~d'expression.

2. La pleine participation dtmocratique des jeunes et des etudiants Alasoci~t~africaine exige des mesures immtdiatesdela partdes gouvernements, des organisations populaires, des parents et des jeunes em-memes aftn de lever les principaux obstacles :l la participation des jeunes, tels que l'interdietion fr~uente des organisations de jeunes et d'~tudiants,les brutalites polici~res

contre les jeunes manifestants sans dtfense, les arrestations etles tracasseries sur les campus, les renvois et la fermeture fr~quente

et arbitraire d'ttablissements d'enseignement.

3. Les jeunes, les etudiants, les gouvernements et la communaut~

internationale doivent d'urgence joindre leurs efforts pour lutter cantre Ie probleme de plus en plus grave du traCie et de l'abus des drogues. Nous engageons egalement les gouvemements Asigner et A ratifier la Convention intemationale sur Ie trafic illicite des drogueset des substancespsychotropes.

4. La promotion de la participation des jeunes au d~veloppement

exige tgalement que les mineurs d'Afrique soient A I'abri de l'incorporation forree dans les forces arm~, qu'il s'agisse des forces nationales OU de groupes d'insurgts ou de rebelles.

5. Les jeunes et les ~tudiants africains devraient organiser des associations nationales autonomes aftn de participer et de contribuer (\ des activit~et programmes de dtveloppement dans des domaines leis que l'alphab~tisation, Ie reboisement, l'agriculture et la protection de l'environnement.

6. Les organisations d'ttudiants et de jeunes doivent egalement s'efforcer d'etre democratiques, responsables, volontaires et

(34)

autonomes et devraient coordonner leursactivit~avec celles des organisations de travailleurs, de femmes et de paysans.

7. Les organisations nationales de jeunes et d'ttudiants devraient d'urgence s'employer Arenforce~et Adtmocratiser davantage les organisations panafricaines existantes de jeunes et d'ttudiants pour qu'ils puissent jouer un ~le plus efficace dans Ie

d~eloppement del'Afrique.

IV. LE SUIVI DE LA

PARTICIPATION POPULAIRE _

24. NollS proclamons ]a n~itturgente d'impliquer Ie peuple dans Ie suivi de la panicipation populaire en Afrique sur ]a base d'indicateurs convenus et nous proposons l'utilisation des indicateurs suivants - dont la liste n'est pas n~irement exhaustive - pour mesurer Ies progr~

accomplis dans l'application des recommandations deIaChane.

1. I...e taux d·alphabttisation, qui est un indice de la capacitt de participation des masses au debat public, Ala prise de doosions et au d~eloppementen general.

2. La liberte d'association, surtout d'association politique, et la presence d'institutions democratiques teUes que partis politiques, syndicats, organisations populaires de base et associations professionnelLes, et la garantie des droits constitutionnels.

3. La representation du peuple et de ses organisations au sein des organes nationaux.

4. l...a prevalence du droit et de la justice sociale et &x>nomique, notamment une repartition tquitable des revenus et la creation d'emplois.

5. La protection de l'environnement teologique, humain et juridique.

6. La Jiberte de la presse et des medias afin de faciliter Ie debat public sur les grands probl~mes.

(35)

7. Le nombre et I'importance des organisations de base participant effectivement auxactivit~ded~eloppement,decoop~rativesde producteurs et de consommateurs et de projets communautaires.

8. Le niveau d'application dans chaque pays de la Doclaration d'Abuja sur les femmes de 1989.

9. La responsabilitt politique des dirigeants A tous les niveaux, mesurte en fonetion de l'utilisation decontr~leset de bilans.

10. La d~ntralisation des processus et institutions de prise de dtcisions.

25. Nous sommes convaincus de la n6cessit~ im¢rieuse de suivre et de surveiller "application de la pr~ente Cha:"~ et de faire periodiquement rapport sur lesprogr~accomplis ainsi que sur lesprobl~mesrencontrts. En constquence, nous reoommandons la constitution au niveau national d'UD

mecanisme de suivi dont fel\lnt partie des repr~ntantsde haut niveau du gouvemement, des syndicats, des ONG, des ODV et des organisations de base, de jeunes etd'~tudiants.

. 26. Au niveau r~gional, nous proposons la mise en place d'un m6canisme regional de suivi mixte CEA-OUA dont feraient partie, outre des reprtsentants de ces deux organisations, des repr~entants du r6seau des organisationssusmentionn~. Cegroupecharg~du suivi au niveaur~gional

presentera des rapports int~rimairesbiennaux sur l'application de la Charte

a

la Conf~rence des ministres de la CEA etAI'Assemblte des chefs d'Etat et de gouvernement de rOUA

CONCLUSION

_~

_

27. Cette conf~rence s'esl lenue A un moment ou Ie monde continue d'assister A des changements tumultueux en Europe de rEst. Plus spectaculaire encore. cette conf~rence a eu lieu la semaine meme ou la

lib~ration de Nelson Mandela aenthousiasm~toutel'Afrique et galvanise la communauM internationale.

28. II existe nne continuit~ incontestable entre ces ~vtnements et notre

conf~rence;c·est Ie pouvoir du peuple d'optrer des Changements radicaux.

A aucun autre moment derapr~-guerrela participation populaire n'a eu un impact aussi extraordinaire et aussi profond.

(36)

29. L'histoire et l'~riencenous ant appris que Ie monde nlest

pas

compartiment~. Les forces de la libertt et de Ia dtmocratie sont contagieuses. Inmtablement et immanquablement, la participation populaire aura un r~levital Ajouer en Afrique, et nous joueronscer~le.

30. 11 est en effet absolument inacceptable que Ie dtveloppement et la transformation en Afrique puissentse faire sansla pleine participation de son peuple. II est en effet absolument inacceptable que Ie peuple et les organisations populaires soient excJus du processus de prise ded~ions.

n

est en effet absolument inacceptable que laparticipation populaire ne soit pasconsid~r~ comme Ie fer de lancedela lutte pour la justice~nomique

et sociale pour taus.

31. S'agissant de la promotion de la participation populaire, it irnporte d'admettre 1an~it~ d'instaurer un nouveau partenanat et un paete entre tous les ACTEURS du changement social, politique et~nomique. Faute de cette d~termination collective, la participation populaire ne sera pas possible et ne pouna poner ses fruits. En co~uence, nous nous engageons1oeuvrer de concert pour promouvoir1a participation pleine et effective des masses, aux ~t~ des gouvernements, au redressement el au dtveloppement de

r

Afrique.

32. NallS, Iepeupleiciassemblt, savonstr~bien que laCharteneserapas adoptte sans rtservedujouraulendemainpartausceux 1 quieUestadresse.

Mais DOUS ne doutons pas un seul instant que ce document constitue une

~tape indispensable sur la voie du Meilleur avenir que noos puissions souhaiter pour Ie peuple d'Afrique.

Fait

a

Arusha

(R~publique-Uniede Tanzani~) Ie 16 ftvrier 1990

(37)

TROISIEME PARTIE

EXTRAIT DES

D/SCOURS

DE CLOTURE

(38)

Monsieur Adebayo Adedejl,

Secretaire executi' de

18

Commission economlque pour l'Afrique

LaCham africaine de18participation populalre au dbeloppement et

~ Is transCormation,. que cetteConf~rencevient d'adopter par acclamation, a soutellu en termes non &{uivoques Ia th~de I'ouverture d'une nouvelle

~re en Afrique, d'ou se d~gagera

r

Afrique nouvelle de notre vision, une Afrique

ou

Ia d~mocratie, Ia responsabi1it~ et Ied~eloppement en vue de la transformation serontint~rioris~dans chaque pays etenracin~AtousJes niveaux de notre soci~t~; une Afrique oil un environnement propice promouvant l'initiative et l'esprit d'entreprise et garantissant la dignitt de cuque !tre humain sera gtn~ralist; et une Afrique

ou

l'habilitation du peuple et lad~mocratisationdu processus ded~eloppementseront Al'ordre du jour.

L'Afrique a besoin d'une transformationet de changements radicaux, et pas simplement d'ajustement. I.e changement et la transformation requis ne sont

pas

seulement ttroits, strietement economiques et m&:anistes.

n

s'agit de protonds changements qui donneront Ie jour, avec Ie temps, A l'Afrique nouvelle de notre vision, oil iJyad~eloppementet justice sociale, et pas seulement la croissance, OU it Y a place pour la d~mocratieet 1a

responsabilit~, et non

pas

Ie despotisme, rautoritarisme et 1a kleptocratie; et

ou

gouvem~ et gouvernants oeuvreront la main dans 1a main pour promouvoirl'int~retcdmmun et

ou

prtvaudra lavolont~du peuple au lieu des d~irs d'une personne ou d'un groupe de personnes, aussi puissantes soient-elles.

QueAfrique nouvelledoit voirIejour aujourd'huietnon demain. Au

cours des

quatre derniers

moist

Ie monde a assist~en Europe de rEst aux

6v~nements historiques de l'affirmation de ses droits par Ie peuple. Une nouveller~lutionest en marche - uner~olutiond~mocratiquequi abouira

(39)

a

l'av~nement de la participation populaire. NollS Africains, allons-nollS nous contenter de rester spectateurs et de laisser passer ce vent du changement? Allons-nollS rester spectateurs. ou allons-nous rejoindre les rangs de]acroisade pour mettre sur les rails Ieprocessus dechangementet de transformation qui nollS fait cruellementd~faut?

A

repoque

de 13 renaissance, nous n'ttions que spectateurs. A r~re

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