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H ommage au Professeur Henri-Hubert MOLLARET (1923-2008)

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Nécrologie DOI : 10.3185/pathexo3333 452 Le Professeur Henri-Hubert MOLLARET

s’est éteint à 85 ans, le 11 juillet 2008.

Il a eu une longue carrière à l’Institut Pasteur, de 1952 à 1990 et est une grande figure de la bactériologie des agents pathogènes majeurs, tels que le bacille de la peste, des yersinioses entériques, de la tularémie, des pasteurella, etc.

Après des études médicales, incluant des fonctions d’interne à l’hôpital de l’Institut Pasteur en 1943 et 1944, il a intégré offi- ciellement l’IP en tant que boursier dans le service de microbie générale auprès de J. DUMAS de 1952 à 1957 et a fréquenté les laboratoires des anaérobies que diri-

geait A.R. PRÉVOT et des leptospires de Mme KOLOCHINE-ERBER, avant de rejoin- dre le service de la peste de G. GIRARD

puis M. BALTAZARD (service qu’il allait à son tour diriger à partir de 1971).

Ce parcours inaugural auprès de grands maîtres pasteuriens allait faire d’Hen- ri MOLLARET un des plus grands bac- tériologistes de sa génération. Nommé Professeur des universités en bactériologie à la Faculté de médecine de Paris-Ouest, puis Professeur à l’IP et responsable du cours de bactériologie systématique à la mort de M. PIECHAUD, il allait transmet- tre, à son tour, ses vastes connaissances à des générations de médecins, de vétéri- naires, de scientifiques, etc.

Homme de vaste culture, son approche scientifique est celle d’un naturaliste, associant l’analyse la plus approfondie du micro-organisme infectieux et de ses caractéristiques pathogéniques à celle des éléments de son contexte naturel et ses relations avec les autres composants de l’écosystème. Ses travaux sur la peste sont remarquables à cet égard. Élève direct de M. BALTAZARD, il développera avec lui et Y. KARIMI, à l’IP de Téhéran, l’hypothèse sur la conservation endogée du bacille de la peste entre les poussées épizootiques, c’est-à-dire les capacités de survie de ces bactéries dans la les terriers et la conta- mination des rongeurs fouisseurs repeu- plant ces lieux dévastés, expliquant ainsi la pérennisation des foyers invétérés. De

même, ses études sur la tularémie, éga- lement appelée pseudo-peste, ses modes de transmission et ses vecteurs, les hôtes réservoirs sauvages, etc., sont de noto- riété internationale, surtout après que les menaces bioterroristes aient réactivé l’importance de ces thématiques. Grand spécialiste de la pseudotuberculose et découvreur de l’espèce nouvelle Yersinia enterocolitica, une de ses contributions les plus importantes à la santé publique est sans doute la description des adénites mésentériques pseudo-tumorales, des- cription qui allait permettre, grâce à ce diagnostic différentiel, d’écarter celui de tumeur cancéreuse et épargner au patient l’amputation chirurgicale et des chimio- et radiothérapies aux conséquences très lourdes.

Henri MOLLARET, médecin scientifique et homme de vaste culture, était passionné d’histoire des sciences et de la médecine.

Avec J. BROSSOLLET, son assistante, ils ont publié de nombreux ouvrages de référence sur la peste et sur A. YERSIN, découvreur du bacille responsable.

Ses nombreux élèves gardent de lui le souvenir du patron passionnant et joyeux, capable de stimuler de nombreuse voca- tions de jeunes chercheur, et du grand humaniste.

J.M. Alonso

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