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H ommage au Professeur Pieter G. JANSSENS

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Bull Soc Pathol Exot, 2006, 99, 3, 219 219

L

e 17 décembre 2005 est décédé un des plus brillants spécialistes de la méde- cine tropicale à l’échelle internationale, le Professeur P.G. JANSSENS.

Né le 18 juillet 1910 à Gand (Belgique), il obtint ses diplômes de docteur en méde- cine et de médecin hygiéniste à l’univer- sité de Gand en 1935 et celui de médecine tropicale à Anvers en 1936.

Pendant et après ses études, il travailla successivement dans les laboratoires de microbiologie des professeurs A. BESSE-

MANS à Gand et J. RODHAIN à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers. Pendant de nombreuses années, en particulier au Congo (1937-1947), il combina la pratique de la clinique à une intense activité de labo- ratoire, comme cela était encore possible à l’époque. Au cours de la seconde guerre mondiale, alors que les contacts avec la Belgique étaient interrompus, il profita de ses congés pour faire des stages dans le laboratoire de l’Institut sud-africain pour la recherche scientifique à Johannesburg.

Il en fit par la suite bien d’autres en Angle- terre et aux États-Unis.

Pendant son séjour en Afrique, P.G. JANS-

SENS s’intéressa particulièrement au paludisme, à la mortalité infantile et à l’anthropologie, ce qui le conduisit à

adopter une vision étendue des problèmes de santé qu’il prit l’habitude de traiter en les resituant toujours dans leurs contextes culturels et socio-économiques. Il diffusa cette conception de la santé sous les tropi- ques au travers de ses cours de médecine tropicale, discipline qu’il enseigna à partir de 1950 à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers dont il fut directeur de 1957 à 1976. De 1950 à 1970, il travailla surtout dans le domaine de la sérologie et de la séro-épidémiologie des parasitoses. C’est ainsi qu’il découvrit, avec N. VANMEIR-

VENNE, la variation antigénique de Trypa- nosoma brucei.

Ses qualités de manager se révélèrent lors- qu’il devint directeur de l’institut qu’il pilota de 1960 à 1970 pendant la période très critique de la décolonisation. Il par- vint non seulement à le maintenir à niveau mais également à le développer en y intro- duisant des enseignements nouveaux ou restructurés, des colloques internationaux annuels et en ouvrant de nouvelles voies de recherches grâce à l’engagement de jeunes chercheurs. Parallèlement à cela, la renommée du PrJANSSENS à l’étran- ger se concrétisa par sa nomination ou sa cooptation comme membre de nom- breuses organisations internationales

dont l’Organisation mondiale de la santé, où il siégea comme membre de plusieurs comités techniques.

Il rédigea ou participa à de nombreux ouvrages. Son livre le plus important, Médecine et Hygiène en Afrique Centrale de 1885 à nos jours, constitue le fleuron de son œuvre écrite

Au cours de sa retraite, P.G. JANSSENS

s’intéressa de très près à l’histoire de la médecine et particulièrement au mode de fonctionnement intellectuel des chercheurs.

À ce propos, il étudia avec acharnement tout ce qui concernait Louis PASTEUR. Réputé pour sa grande humanité, son érudition et des idées en avance sur son temps, surtout dans les domaines touchant aux aspects socioculturels de la médecine.

P.G. JANSSENS était membre de nombreu- ses sociétés scientifiques, membre d’hon- neur de la Société de pathologie exotique depuis 1960, membre et ancien président de l’Académie néerlandophone de méde- cine de Belgique et docteur honoris causa de plusieurs universités étrangères.

Il était et restera une grande figure de la médecine tropicale belge aux côtés de BRODEN et RODHAIN.

S. R. Pattyn

N ÉCROLOGIE

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