Année 2004
Thèse
Pour obtenir le diplôme d’état de
Docteur en médecine
Discipline : médecine générale Par
Johanna Levy
Née le 13 03 73 à Paris 17
èmePrésentée et soutenue publiquement le 10 décembre 2004
♦
E
VALUATIONDES CONNAISSANCES ET ATTITUDES DU MEDECIN GENERALISTE AU SEIN D
’
UNE PROBLEMATIQUE ENVIRONNEMENTALE:
LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE
P
AR LA METHODE DES«
FOCUS GROUP»
D
ANS3
SECTEURS ESTP
ARISIENS: P
ARIS19
ème,
PROCHE BANLIEUE ET GRANDE BANLIEUE.
( U
N AN APRES UNE CAMPAGNE D’
INFORMATION A SON EGARD)
♦
Directeur de thèse : Docteur Jean Lafortune
JURY
Professeur Francisque Leynadier : Président Professeur Alain Grimfeld
Professeur Victor Izrael Docteur Francis Abramovici
Docteur Véronique Bozon Docteur Florence Gaudard
Docteur Liliane Marmie
Au président du jury dont la visite sportive sur les hauteurs de Paris stimula ce travail (…)
A mes parents et mon frère pour m’avoir permis cet éveil environnemental, pour leur accompagnement et leurs encouragements tout au long de ces études.
Aux membres du jury pour avoir été et/ou être aujourd’hui à mes côtés, jugeant ce travail de réflexion personnel qui
marque une grande étape dans ma vie…
A Jean Lafortune pour m’avoir fait confiance et guidé dans ce cheminement, pour ses trois idées capitales, pour son écoute attentive et sa patience.
Aux médecins remplacés et leur famille, pour l’exercice effectué dans des environnements très diversifiés, pour les dialogues échangés sources intarissables d’enrichissement personnel, aux secrétaires connues pour leur aide dans l’adaptation et leur tempérance.
Et pour leur contribution particulière à diverses étapes de ce travail : Eloïse Antoni, Marie Claude Brossard et Eva pour leurs encouragements des premières heures, Saadia BriK qui m’a bien plus aidée qu’elle ne le croit, toute la famille Caradec pour sa présence chaleureuse au cours de ces dernières années, Murielle pour sa patience et son impatience, Céline Constant pour son observation attentive, Philippe Eveillard dont la
curiosité a été communicative, S Fabre, Martine Frappier, J-C
Gazeau et son secrétariat, L Jeanneau, Agnès Lefranc, Laura
Mazetta, F. Mégaoui, B. Phillips, M Reynaud, Joelle Royer …
Aux médecins ayant participé à cette enquête…
TITRE P1 REMERCIEMENTS P2 TABLE DES MATIERES P3
LISTE DES ANNEXES P8
INTRODUCTION P9
1. POLLUTION ATMOSPHERIQUE (PA)
ET OZONE (O3): REPERAGE DU PROBLEME P12
1.1 - TENTATIVE DE DEFINITION ………P12 1.2 – LES POLLUANTS ATMOSPHERIQUES EN DETAIL.…… P14
1.2.1 Les oxydes d’azote (NOx) ………p14 1.2.2 La pollution soufrée (SO2)………p14 1.2.3 Les Composés Organiques Volatils (COV).……… p15 1.2.4 Le monoxyde de carbone (CO)……… p16 1.2.5 Le méthane (CH4)……… p16 1.2.6 L’ozone (O3)……… p16 1.2.7 La pollution « particulaire » ou « poussières »……… p16 1.2.8 La pollution « acido-particulaire » et « photo-oxydante »…p17 1.2.9 Le « smog »………. P17 1.2.10 Le plomb……… p18 1.2.11 L’amiante………... p18 1.2.12 Le radon………. P18 1.2.13 Le « CO2 »………. P19 1.2.14 Température et humidité à l’intérieur des locaux………....p19 1.2.15 Légionelles………..p19
1.3 – L’ OZONE, UN POLLUANT PARTICULIER……….…P20
1.3.1 Une odeur « étonnante »………...p20
1.3.2 Formation de l’ozone : « du bon et du mauvais » !….………p21
1.3.3 L’ozone à l’intérieur des locaux aussi !………p23
1.4.1 Les études expérimentales……….p24 1.4.1.1 Mécanismes de la toxicité par l’O3 …………p25
1.4.1.2 Impact sur la fonction respiratoire …………..p28
1.4.2 Les études épidémiologiques……….p28 1.5 – LA REEMERGENCE DU PROBLEME SANITAIRE LIEE A
LA PA………P29 1.5.1 Etat des connaissances sur les effets sanitaires……….p31 1.5.1.1 Les effets à court terme un danger « indéniable »
qui ne se résume pas aux pics……….. p32 1.5.1.2 Les effets à long terme ………...p33 1.5.2 Effets à court terme et à long terme : des chiffres
impressionnants, un problème de santé publique !…………p35 1.6 – NORMES ET RECOMMANDATIONS ,
LE CAS DE L’OZONE……….P37 1.6.1 Le point de vue de l’OMS………p37 1.6.2 Le point de vue Européen………p38 1.6.3 Le point de vue National………p39 1.6.4 Signification des « seuils » et mesures en cas
de franchissement………p39 1.6.5 Quelles sont les recommandations à donner
dans le cadre de la PA ?……….. ……… p40 1.6.5.1 Le cadre législatif ……….p40
1.6.5.2 En pratique pour le MG ……….. p41
1.6.6 Quel est le rôle du MG au sein de cette problématique ?…p42 1.6.6.1 Les attentes………p42
1.6.6.2 La place donnée au MG dans le cadre des premières politiques de santé en matière de PA, le cas de l’ Ile de France .………. p42 1.6.6.3 Que se passe t-il sur le terrain ?………..p44
2. METHODOLOGIE DE L’ENQUETE : « le MG et la PA » P46
2.1 – CONTEXTE………P46
2.2 – LE PROBLEME POSE………...P48
2.4 – METHODE DE RECHERCHE……….P49
2.5 – LA SELECTION DES PARTICIPANTS OU « CASTING »..P50
2.6 – METHODE D’ENQUETE ET DE RECUEIL ………P51 2.6.1 Focus group & vidéo………..p51
2.6.2 Les questions ou « trame du scénario »…..p52
2.7 – LES ENTRETIENS OU « TOURNAGE DES SEANCES »..P53 2.8 – L’ ANALYSE OU LE « MONTAGE »………..P56
3. RESULTATS P57
3.1 - TAUX DE PARTICIPATION ET MOTIVATION…………P57 3.1.1 Taux de participation (graph.1)……….p57
3.1.2 Motivations (graph. 2)………p59
3.2 - CONNAISSANCES SUR LA PA : IMPACT(S)
SANITAIRE(S), POLLUANTS ET REPARTITION……….P61 3.2.1 Explications sur la présentation des résultats….p61
3.2.2 Impact sanitaire………..p63 3.2.2.1 Réponses à la question………p63
3.2.2.2 Attitudes et remarques ………p65 3.2.2.3 Synthèse graphique (graph. 3)…….p68 3.2.3 Les différents polluants et leur répartition……p69
3.2.3.1 Réponses (graph. 4)………p69 3.2.3.2 Répartition dans le temps et l’espace.p72 3.2.3.3 Attitudes………..p73
3.3 - MOYENS D’INFORMATION……….P76 3.3.1 Réponses ………..p76
3.3.2 Attitudes et comparaison aux réponses : Synthèse graphique (graph. 5)………….p77
3.4 – RECOMMANDATIONS- PREVENTION………P81 3.4.1 Recommandations………p81
3.4.1.1 Commentaires………..p81
3.4.2 Rôle de prévention du MG en matière de PA….p84 3.4.2.1 Commentaires……….p84
3.4.2.2 Tableau des réponses………..p85 3.4.2.3 Tableau des attitudes………...p86 3.4.2.4 Débat ………...p87
3.5 – REACTIONS A LA PRESENTATION D’UN DES
PRINCIPAUX RESULTATS DE L’ETUDE NATIONALE
« PSAS 9 » ………P90 3.6 - REACTIONS A LA PRESENTATION DES PLAQUETTES
« PATIENTS » ET « MEDECINS »………...P91 3.7 – COMMENT VEHICULER L’INFORMATION AUPRES
DU PRATICIEN……….P93 3.7.1 Explications sur la présentation des résultats…………..p93 3.7.2 Vecteur paraissant un « bon moyen » d’information…..p94 3.7.3 Tableau des attitudes ………..p95 3.7.4 Commentaires des deux tableaux………p96
4. ANALYSE P97
4.1 – CONNAISSANCES SUR L’IMPACT SANITAIRE………….P97
4.2 – CONNAISSANCES SUR LES DIVERS POLLUANTS
ET REPARTITION. ………..P98 4.3 – MOYENS D’INFORMATION………...P100 4.4 – ROLE DE PREVENTION DU MG………P101 4.4.1 Rôle de prévention en pratique et en théorie………p101 4.4.2 Débat « du rôle du MG dans une politique sanitaire globale »p102 4.4.3 Rôle du MG en matière de PA : les obstacles, les solutions…p103 4.5 – CONFRONTATION DIRECTE AVEC L’« INFO »……….P104
4.5.1 Face aux résultats de l’étude PSAS 9………..p104
4.5.2 Face aux plaquettes d’information………..p105
4.6.1 Analyse des divers moyens évoqués………p105 4.6.2 Analyse des solutions avancées………p107 4.7 – CONCLUSION, MOTIVATION, DISPARITES
EVENTUELLES, REMONTEE AUX SOURCES DU
PROBLEME………..P108
5. DISCUSSION P1105.1 - INTERET DE LA METHODE D’INVESTIGATION
ET DE RECUEIL………..P110 5.1.1 Intérêt pour l’enquêteur………..p110 5.1.2 Intérêt pour le lecteur d’autant plus pour le médecin….p110 5.2 – INTERET DES RESULTATS OBTENUS………P111 5.3 – COMPARAISON AUX RESULTATS DE
LA LITTERATURE………P112
5.4 – LIMITES ………P113
6. CONCLUSION GENERALE DE CETTE THESE P114
BIBLIOGRAPHIE P116
ANNEXES P121
ANNEXE 1 : « L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL »………P121 (PHOTO DE PRESENTATION ET DE CONCLUSION) ANNEXE 2 : « SOUVENIR D’UNE CONFERENCE » ………..P122 ANNEXE 3 : « LA QUALITE DE L’AIR DANS NOS MAISONS »..P123 ANNEXE 4 : LETTRE D’UNE AMIE……….P125 ANNEXE 5 : « ERPURS », QUELQUES PRECISIONS……….P126 ANNEXE 6 : ARTICLE DU FIGARO «30 000 DECES PAR AN...».P128 ANNEXE 7 : ARTICLE DE « LA REVUE DU PRAT. » : PSAS 9….P130 ANNEXE 8 : CSHP : «AVIS RELATIF AUX CONDUITES A TENIR … EN CAS D’EPISODE DE POLLUTION »……P133 ANNEXE 9 : FORMULAIRE PRELIMINAIRE AUX
« FOCUS GROUPS »………P137
ANNEXE 10 : PLAQUETTE D’INFORMATION « PATIENTS »….P138
ANNEXE 11 : IMPACT DE L’OZONE (PHOTO)……….…P144
INTRODUCTION
Pourquoi avoir choisi la pollution atmosphérique comme sujet de thèse ?
Pour la petite histoire, allant régulièrement en bicyclette de mon domicile à la faculté de médecine, je pestais suffocant et larmoyant derrière les bus au gasoil et vieilles guimbardes rêvant d’un Paris « tout électrique » où piétons, vélos et rollers évolueraient dans une ambiance saine (…).
Comme cette idée du « tout électrique » demeurait utopique c’est moi qui me suis déplacée vers la campagne Seine et Marnaise … Hélas, j’ai appris et constaté que là non plus je n’étais pas à l’abri et parfois même plus mal logée que les parisiens du point de vue de l’ozone.
J’affinai donc mon sujet vers ce polluant atmosphérique
« secondaire », principal représentant de la pollution photochimique et responsable d’une pollution en zone forestière et rurale !
Quelle était la nature réelle de ce polluant étonnant ? Quel est son action sur la santé ?
Peut-on limiter ses effets ?
Autant de questions se bousculaient, je souhaitais bien sûr y répondre et par là sensibiliser mon entourage et le plus de monde possible sur ce problème de santé relativement
nouveau et loin d’être réglé comme en témoignent en partie les récents évènements de l’été 2003.
C’est ensuite en tant que praticien que je voulais disposer d’une information correcte pour répondre à la demande des patients et en particulier quelles seraient les conduites à tenir dans le cadre très important de la prévention….
J’étais persuadée que le médecin généraliste avait un rôle à jouer au niveau individuel au delà du rôle des pouvoirs publics et pour appuyer une politique de santé… Fallait-il encore que ce dernier soit informé correctement pour pouvoir exercer cette activité…
Un constat rapide par quelques questions dans mon entourage médical montrait que tout restait à faire dans ce domaine. La pauvreté des réponses m’avait presque conduite à abandonner le sujet puisque je ne voyais pas d’étude possible, je repartais avec mes travaux préliminaires sous le bras… Quand en
désespoir de cause je finis par téléphoner à la scolarité de Saint-Antoine espérant qu’on pourrait me proposer un
« directeur de thèse » intéressé, car j’en avais épuisé un certain nombre !…
Alors peut-on appeler cela le destin ? … C’est mon directeur de thèse qui m’a répondu !
Le sujet de l’étude lui apparu comme une évidence après l’exposé de mes péripéties, et tout compte fait, cela
correspondait tout à fait à mon objectif :
« faire un état des lieux sur les connaissances du médecin généraliste en matière de pollution atmosphérique, savoir s’il pensait pouvoir jouer un rôle de prévention et
comment l’informer correctement » ?
Voilà, c’était tout simple, la mise à plat du problème avait permis de trouver la solution pour rebondir sur le sujet.
NB : par souci d’écologie cette thèse est imprimée recto et verso, sur papier recyclé.
1. POLLUTION ATMOSPHERIQUE ET OZONE REPERAGE DU PROBLEME
1.1 TENTATIVE DE DEFINITION DE LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE
Il paraît indispensable lorsqu’on s’attache à un sujet de le définir. La pollution atmosphérique (PA) est justement du fait de l’émergence relativement récente du problème, de la
complexité des phénomènes en jeu très difficile à définir.
Même les experts et dictionnaires spécialisés ont du mal à établir une définition cadrée. Aussi s’agit-il d’une « tentative de définition ».
Au cours de ces années de recherche ma vision a bien évolué…
La « pollution » suppose « une dégradation d’un milieu naturel » [29 Petit Larousse 2003] en l’occurrence
l’atmosphère : « Atmosphère ? Atmosphère ? » … mais de quoi parle t-on au juste ?
Et bien !!! De cette fine couche de gaz qui nous permet de respirer donc de vivre ! C’est elle aussi qui nous protège du bombardement des particules cosmiques et de l’incidence de dangereux U.V, qui participe à l’équilibre thermique par
l’effet de serre (EDS) et atténue les variations climatiques(…).
On comprend très vite qu’une dégradation de ce « milieu naturel » engendre des conséquences sanitaires plus ou moins graves (…)
Comment intervient cette dégradation ?
Soit, on considère, comme cela a été fait en France lors de
l’établissement de la loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de
l’énergie (« LAURE ») en 1996 [18 Journal Officiel] que la
main de l’homme est nécessaire à cette dégradation excluant toute pollution naturelle directe*.
Soit, on inclut les émanations naturelles préjudiciables à l’homme et à son environnement type éruption volcanique, émanations de marécages, pollens, pneumallergènes
d’acariens, allergènes d’animaux ainsi que les « Aéro- biocontaminants » : Bactéries (légionelles), champignons, endotoxines bactériennes.
Il paraît plus logique de se cantonner à « l’introduction par l’homme » directe ou indirecte.
Pourtant les deux sources anthropiques et naturelles sont intriquées, notamment si l’on considère la pollution
atmosphérique dans son ensemble c’est à dire la dimension extérieure mais aussi intérieure. Est-il besoin de rappeler que le citadin passe 22 heures sur 24 dans un environnement clos.
Il s’agit là de la deuxième étape de la prise de conscience des phénomènes de pollution atmosphérique** et certainement l’étape la plus importante pour le médecin généraliste qui agit au niveau individuel ; celle dont il pourra mesurer à court terme les bénéfices obtenus par une action de prévention (…)
* : « Introduction par l’homme directement ou indirectement dans l’atmosphère et les espaces clos de substances ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes , à influer sur les changements climatiques ».
Cette loi est le point de départ d’une prise de conscience politique d’un enjeu vital. :
« Toute personne a le droit de respirer un air qui ne nuit pas à sa santé ».[18 J.O]
** : Création de l’observatoire pour la qualité de l’air intérieur
par le gouvernement Français en 1999 et enquête que choisir
sur la qualité de l’air intérieur en juin 2002.
1.2 LES POLLUANTS ATMOSPHERIQUES EN DETAIL
Fort de cette large définition, il convient de faire un tour d’horizon sur les différents polluants atmosphériques.
1.2.1 Les oxydes d’azotes (NOx) : mono et dioxyde (NO et NO2 )
- Sont produits par processus de combustion à haute température.
- La source principale est désormais le trafic routier
(52%) * notamment en milieu urbain. (la part de l’industrie ayant régressée).
- La généralisation du pot catalytique malgré l’augmentation du parc automobile a permis une réduction des taux
(moins 25% en 2000 par rapport à 1990)*
- La production à l’intérieur des locaux provient des cuisinières et chauffe-eaux (au gaz essentiellement).
- Il existe une synthèse naturelle : Eclairs et décompositions des sols
1.2.2 La pollution soufrée : dioxyde de soufre ( SO2)
Due aux industries et systèmes de chauffage, en nette
diminution grâce à l’instauration de mesures de dépollutions concernant les sources fixes industrielles et le choix du
nucléaire pour la production d’énergie en France (moins 51%
en 2000 par rapport à 1990)*.
* : Source CITEPA.
1.2.3 Les composés organiques volatils ( COV)
Tout composé organique à l’exclusion du méthane dont le point commun est de s’évaporer rapidement à température et pression ambiante. On y retrouve :
- Benzènes et Toluènes ( Hydrocarbures Aromatiques ) - Hydrocarbures halogénés : Tétrachloroéthylène ,
Dichlorométhane, Trichloroéthylène
- Formaldéhydes souvent associés à ces produits
Ces composés sont présents dans les solvants et essences : ajouté en quantité considérable dans l’essence sans plomb pour augmenter les rendements du moteur le benzène est un cancérogène, leucémogène avéré, moins connu sont les effets potentiels neurocomportementaux de ces composés** [11 FESTY]
On sait que cette pollution présente la caractéristique d’être plus importante à l’intérieur du véhicule ( facteur 2 pour le benzène ) et atteint des taux considérables dans les niveaux inférieurs des parkings sous-terrains ( facteur 60 pour le benzène !! ). Notons que le benzène est également présent dans la fumée de cigarette ( parmi nombreux polluants ! ).
On trouve aussi les COV dans les colles, agglomérés, produits d’entretien (désodorisants , produits de nettoyage …) dans les cosmétiques, les tissus d ‘ameublements neufs, les revêtements de sols (annexe3 )…
** :Le toluène mais aussi le xylène agiraient sur la structure de la myéline. Les COV pourraient jouer aussi sur la
reproduction !
1.2.4 Monoxyde de carbone ( CO)
Toute combustion incomplète produit du CO (mauvaise évacuation des gaz, mauvais aération).
1.2.5 Le méthane (CH4)
Il est produit a partir des décharges, rizières, élevages, gaz naturel, brûlage de la biomasse. Il existe une synthèse naturelle par les eaux stagnantes .
Il joue aussi un rôle dans l’effet de serre ( EDS ) .
1.2.6 L’ozone ( O3 )
Produit à partir des NOx, COV, du méthane, du CO…C’est donc un « polluant secondaire » qui dépend d’une part de la production des polluants pré-cités et d’autre part de la
présence d’énergie solaire. Il est responsable d’une pollution sur longue distance et joue un rôle dans l’EDS . Nous
reprendrons toutes ces caractéristiques dans le chapitre qui lui est consacré. C’est le seul polluant qui continue à augmenter chaque année ( plus 2% par an )*.
1.2.7 La pollution particulaire ou « les poussières » :
Sous ce terme générique on peut inclure fumées de tabac et de cheminée, spores de moisissures, acariens, pollens et autres allergènes, particules liées à la pollution automobile
(notamment véhicules diesels), à l’incinération …
* : Source CITEPA.
Chacun ayant une action sanitaire potentielle spécifique.
Seules les particules en suspension de très petites tailles
pénètrent profondément dans les voies respiratoires (diamètre inférieur a 10µm, également appelées « PM10 »).
Un autre effet sanitaire intervient en tant que transporteur de bactéries ou virus, favorisant ainsi la dissémination
infectieuse.
Si on considère la pollution anthropique particulaire elle est en stagnation depuis 1990* : même si des progrès ont été faits concernant les sources fixes , l’augmentation du parc de véhicules diesels a contrecarré ces derniers. Un espoir non négligeable serait la généralisation du filtre à particules ( FAP) encore que des incertitudes persistent quant aux nouvelles émanations produites !
1.2.8 Pollution « acido-particulaire » et « photo- oxydante »
A partir de ces différents polluants on distingue schématiquement :
-La pollution « acido-particulaire » : plutôt hivernale (chauffage ), liée aux sources fixes principalement et relativement localisée sur les sites de production.
-La pollution « photo-oxydante » ( Nox et O3) plutôt estivale et liée aux sources mobiles.
1.2.9 Le « smog »
Contraction de « smoke » (fumée) et « fog » (brouillard), il est l’expression visible de la PA des villes :
- le « smog d’été » : constitué d’O3 et de particules en suspension.
- le « smog d’hiver » : principalement constitué de particules.
* : Source CITEPA.
Ces états sont favorisés par l’absence de vent mais aussi les inversions de température qui se produisent aux inter-saisons et provoquent la stagnation de polluants sur le lieu de production.
1.2.10 Le plomb
Les concentrations dans l’air sont généralement très basses. La principale voie de contamination est l’alimentation et l’eau.
1.2.11 L’amiante
Désormais interdite en France pour les constructions neuves et usages de consommation courantes. Des quantités importantes ont été mises en œuvre dans les bâtiments pendant les dernières décennies.
Les matériaux durs ne libèrent des fibres que lorsqu’on les soumet à une action mécanique directe (ponçage).
Les matériaux souples (gants de cuisine, housse de table à repasser, calorifugeage des conduites de chauffage) peuvent libérer spontanément des fibres dans l’air par dégradation.
1.2.12 Le radon
Gaz naturel radioactif rencontré dans les parties basses de locaux de certaines régions granitiques : Bretagne, Massif Central, Vosges, Corse.
1.2.13 Le dioxyde de carbone ( CO2)
Il n’est pas directement polluant mais c’est le principal gaz à EDS, de plus il est le témoin du renouvellement de l’air a l’intérieur des locaux. Lorsque sa concentration augmente, une sensation de manque d’air peut apparaître de même qu’une somnolence*.
1.2.14 Température et humidité à l’intérieur des locaux (conditions thermo-hygrométriques )
Elles jouent de manière indirecte sur la PA intérieure : l’humidité favorise l’apparition des moisissures, la chaleur celle des micros organismes, la sécheresse excessive l’apparition de symptômes irritatifs.
1.2.15 Légionelles :
Présentes dans les réseaux d’eaux chaudes à condition que la température y soit inférieure à 65° sinon la bactérie est inactivée, dans les réseaux d’eaux froides et réservoirs de tours aéro-réfrigérentes des installations de climatisations.
La bactérie est libérée dans l’air par les robinets, douches et panaches de tours de refroidissement.
* Source observatoire de la qualité de l’air intérieure 2000 [19
KIRCHNER]
1.3 L’OZONE UN POLLUANT PARTICULIER
Pourquoi s’intéresser plus particulièrement à ce polluant atmosphérique extérieur ?
D’une part, car c’est le seul polluant atmosphérique extérieur dont la concentration augmente chaque année*.
D’autre part, parce qu’il est responsable d’une pollution qui voyage dans le temps et l’espace.
On le rencontre ainsi dans des zones ou l’on pourrait se croire à l’abri !
Sa production et sa destruction sont retardées…Il existe également un « brouillard toxique » dans l’esprit de nombreuses personnes entre « bon » et « mauvais » ozone.
Il convient donc d’éclaircir la situation .En outre, il peut être responsable d’une pollution à l’intérieure des locaux et participe aussi à l’EDS !
1.3.1
U
NE ODEUR«
ETONNANTE» !
L’ozone (O3) est un gaz d’odeur forte** ce qui lui vaut d’ailleurs son nom : « ozein » en Grec « exhaler une odeur », il fut ainsi baptisé par le suisse MFC SCHONBEIN en 1840 lors de sa découverte.
Cette odeur avait historiquement été perçue par Homère « une odeur sulfureuse qui survient après les éclairs ». Puis en 1783 par le chimiste VAN MARUM*** qui constata que l’oxygène (O2) prenait une odeur « particulière » sous l’action de nombreuses décharges électriques et devenait capable d’attaquer le mercure à température ambiante !
* Environ plus 20% entre 1992 et 2002 pour les stations urbaines et rurales mesurées par AIRPARIF.
** [29 Petit Larousse 2003 ]
*** Leipzig, Hollande 1785
On retrouve à travers la littérature divers qualificatifs :
« âcre », « piquante », « odeur d’œufs », « odeur du linge qu’on soulève après avoir séché sur une pelouse par temps sec », « odeur semblable à celle du chlore » également observée par W CRUICKSANK lors de l’électrolyse d’acide sulfurique…
En faîte, cette odeur est détectable à partir de 0,01ppm (partie par million) c’est à dire 0,02mg/ m3 cependant au bout de quelques heures il se produit une anesthésie olfactive qui ne permet plus de la percevoir…
1.3.2 F
ORMATION DE L’
OZONE(« O3 ») :