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LE FMI DEMANDE PLUS DE FONDS POUR L'AFRIQUE

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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement

#391 - Lundi 12 Octobre 2020

Covid-19

LE FMI DEMANDE PLUS DE FONDS POUR L'AFRIQUE

Des zones d'ombre dans la libération de Sophie Pétronin

L'UA lève la suspension du Mali, la

Cédéao abandonne ses sanctions

(2)

2 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 391 - Lundi 12 Octobre 2020

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T E M P S F O R T S

Covid-19

Le bilan en Afrique

Afrique centrAle (58.603 cas; 1.094 décès)

Burundi (515; 1)

Cameroun (21.203; 423) Centrafrique (4.852; 62) Tchad (1.274; 90) Congo (5.118; 90) RD Congo (10.841; 276) Guinée équatoriale (5.062; 83) Gabon (8.815; 54)

Sao Tome & Principe (922; 15)

Afrique l’est (182.612 cas; 3.472 décès)

Comores (495; 7)

Djibouti (5.423; 61) Erythrée (414; 0) Ethiopie (82.662; 1.271) Kenya (41.158; 760) Madagascar (16.702; 237) Maurice (395; 10)

Rwanda (4.890; 30) Seychelles (148; 0) Somalie (3.847; 99) Soudan du Sud (2.761; 54) Soudan (13.670; 836) Tanzanie (509; 21) Ouganda (9.538; 86)

Afrique du nord (379.125 cas; 11.835 décès)

Algérie (52.647; 2.083)

Egypte (104.262; 6.029) Libye (41.368; 621) Mauritanie (7.523; 161)

Maroc (146.398; 2.530) Tunisie (26.899; 409)

République arabe sahraouie démocratique (28; 2)

Afrique AustrAle (756.013 cas; 18.873 décès)

Angola (6.031; 212)

Botswana (3.219; 18) Eswatini (5.644; 113) Lesotho : (1.800; 42) Malawi (5.821; 180) Mozambique (9.742; 69) Namibie (11.781; 128)

Afrique du Sud (688.532; 17.547) Zambie (15.339; 335)

Zimbabwe (7.994; 229)

Afrique de l’ouest (180.747 cas; 2.655 décès)

Bénin (2.411; 41)

Burkina Faso (2.254; 60) Cap-Vert (6.809; 73) Côte d’Ivoire (20.036; 120) Gambie (3.628; 117) Ghana (46.987; 306) Guinée (10.996; 69) Guinée-Bissau (2.362; 39) Liberia (1.363; 82)

Mali (3.248; 131) Niger (1.201; 69) Nigeria (59.992; 1.113) Sénégal (15.244; 314) Sierra Leone (2.295; 72) Togo (1.921; 49)

Bilan des cas de Covid-19 en Afrique, publié dimanche 11 octobre par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique).

nombre total de cas : 1.557.100 nombre total de décès : 37.929

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L

es engagements des prêteurs bilatéraux officiels et des institu- tions internationales couvrent moins d’un quart des besoins prévus, tandis que les capitaux privés sont toujours limités, a déploré Kristalina Georgieva dans un discours prononcé à l’occasion d’un évé- nement virtuel baptisé “Mobili- sation en faveur de l’Afrique”.

En avril, le Fonds monétaire international avait estimé le manque de financement à 44 milliards pour la seule année 2020.

Il est impératif que tous les pays et institutions se mobi- lisent davantage pour aider l’Afrique à faire face à la crise, a poursuivi la patronne de l’ins- titution de Washington.

Selon elle, la pandémie ne pourra pas s’arrêter si elle n’est pas maîtrisée dans des régions comme l’Afrique.

des progrès mis en péril Le PIB devrait s’y contracter d’au moins 2,5% en 2020, “ce qui représente l’un des pires ré- sultats jamais enregistrés pour le continent”, selon le Fonds.

L’institution de Bretton Woods estime que la reprise devrait commencer l’année prochaine mais le PIB réel n’at- teindra son niveau d’avant la crise qu’en 2022.

“La détérioration des condi-

L'Afrique manque de financements

tions économiques et la perte d’emplois pourraient entraîner une baisse du revenu des mé- nages jusqu’à 12% cette année”, a également indiqué Kristalina Georgieva.

En conséquence, jusqu’à 43 millions de personnes sup- plémentaires pourraient être poussées dans l’extrême pau- vreté en Afrique, anéantissant cinq années de progrès dans la réduction de la pauvreté.

“La crise met également en péril les progrès de la dernière décennie en matière de ren- forcement du capital humain, notamment l’amélioration de la santé, la scolarisation et la réduction du retard de crois- sance”, relève le Fonds.

forte hausse des soutiens du fMi

Le FMI a considérablement augmenté son aide financière en faveur de l’Afrique avec l’octroi d’environ 26 milliards de dollars à plus de 40 pays en 2020, “près de dix fois plus que la moyenne annuelle de la dernière décennie en pourcen- tage du PIB”.

Il a toutefois assorti cette aide d’urgence à l’obligation pour les autorités locales d’utiliser ces fonds pour lutter contre les ef- fets de la pandémie. Les pays devront régulièrement publier des audits pour faire preuve de transparence.

Le FMI se félicite que plu- sieurs pays aient déjà promul- gué des lois et créé des organes de contrôle, citant le Burkina Faso, la République centrafri- caine et la Gambie.

Il a aussi accordé des sub-

ventions pour l’allègement du service de la dette à 22 pays d’Afrique.

De son côté, la Banque mon- diale par le biais de l’IDA (Asso- ciation internationale de déve- loppement) et de la BIRD (la Banque internationale pour la reconstruction et le développe- ment) a fourni environ 21,9 mil- liards de dollars en prêts.

Alors que ces pays manquent de tout, les opérations d’urgence visent à renforcer les systèmes de santé, à soutenir les mesures de confinement, à fournir les équipements médicaux essen-

tiels et à élargir les programmes de protection sociale.

Des projets de développe- ment à plus long terme doivent par ailleurs “jeter les bases d’une reprise solide et durable en Afrique”, souligne le FMI.

De plus, la Banque mondi- ale travaille actuellement sur un plan de financement pour soutenir l’accès équitable aux vaccins et leur distribution dans les pays africains.

Elle a ainsi demandé fin sep- tembre à son Conseil d’admi- nistration d’approuver un fi- nancement supplémentaire de 12 milliards de dollars pour ai- der les pays pauvres à acheter et distribuer des vaccins contre le Covid-19. Celui-ci devrait don- ner son feu vert cette semaine dans le cadre de ses réunions d’automne.

Les Etats africains ont besoin de 1.200 milliards de dollars de financement jusqu’en 2023 pour surmonter la crise provoquée par la pandémie du Covid-19, a annoncé vendredi 9 octobre la directrice générale du FMI.

Minusca

Des messages de prévention contre le Covid, à Bangui, en Centrafrique

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4 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 391 - Lundi 12 Octobre 2020

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L

a pandémie de Covid-19 devrait faire perdre au continent afri- cain 18 milliards de dollars d’envois de fonds, a déclaré mercredi 7 octobre la Com- mission économique pour l’Afrique (CEA) des Na- tions unies.

“En raison de la pandémie mondiale de Covid-19, qui a provoqué un ralentissement économique global, les envois de fonds vers l’Afrique devraient diminuer de 21% en 2020. Cela pourrait signifier 18 milliards de dollars en moins pour les personnes qui comptaient sur cet argent”, indique un rap- port publié en partenariat avec l’organisation ONE, intitulé

“Préserver les envois de fonds pendant le Covid-19”.

Le document rappelle que les transferts d’argent n’ont cessé d’augmenter au cours

Les transferts d'argent en forte baisse

des dernières décennies, et sont devenus le principal afflux financier des pays en voie de développement, dépassant les aides étrangères, les flux de ca- pitaux privés et les investisse- ments directs étrangers.

“Bouée de sauvetage essentielle pour l’Afrique”

“Il est donc essentiel de pré- server cette bouée de sauvetage essentielle pour l’Afrique”, a insisté Stephen Karingi, direc- teur de la Division du commer- ce et de l’intégration régionale (RITD) de la CEA, notant que les transferts étaient “plus importants que jamais pour les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, et en particulier pour celles qui ne disposent d’aucun accès aux filets de sécurité économiques et sociaux”.

De son côté, l’organisation ONE a appelé les ministres des

Finances du G20 à diminuer les coûts des transferts d’argent.

“Nous pourrons ainsi faire en sorte que les coûts des envois de fonds ne dépassent pas 3%, comme convenu dans les Objec- tifs de développement durable (ODD), et sauver des millions de familles d’une paralysie

financière totale”, a déclaré la directrice de ONE au Nigeria,

Serah Makka-Ugbabe.

Selon la Banque africaine de développement, la pandémie poussera entre 28,2 et 49,2 mil- lions d’Africains dans l’extrême pauvreté.

Xinhua

T E M P S F O R T S

Sébastien Drans/Archives

FMI : Une nouvelle aide pour 28 pays

L

e Fonds monétaire international (FMI) a approuvé lundi 5 octobre le versement d’une nouvelle aide d’urgence pour 28 pays parmi les plus pauvres du monde pour leur permettre d’alléger leur dette et de mieux faire face à l’impact de la pan- démie de Covid-19.

Cette annonce, qui fait suite à une mesure identique décré- tée mi-avril pour 25 pays, doit aider à couvrir les rembourse- ments de leur dette envers le FMI pendant les six prochains mois et “dégager leurs maigres ressources pour leurs efforts en

matière d’urgence médicale et d’aide” face à la pandémie.

le Mali devra attendre Les 28 pays bénéficiant de cette deuxième tranche d’aide sont l’Afghanistan, le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, la Centrafrique, le Tchad, les Co- mores, la RD Congo, Djibouti, l’Ethiopie, la Gambie, la Gui- née, la Guinée-Bissau, Haïti, le Libéria, Madagascar, le Malawi, le Mozambique, le Népal, le Niger, le Rwanda, Sao Tomé- et-Principe, la Sierra Leone, les Iles Salomon, le Tadjikistan, la Tanzanie, le Togo et le Yémen.

Le Mali, qui est également

éligible à ces aides, n’a pour l’heure pas été ajouté à cette liste, car “il y a un manque de clarté pour savoir si la commu- nauté internationale reconnaît/

traite le régime militaire actuel comme le gouvernement du Mali”, précise le FMI.

Cet allègement de la dette passe par le Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (fonds fiduci- aire ARC) qui permet au FMI d’accorder des dons aux pays les plus pauvres et les plus vulné- rables frappés par une catas- trophe naturelle ou de santé publique aux conséquences désastreuses.

Sous réserve de ressources

suffisantes du fonds fiduciaire ARC, des dons pourraient être accordés pour une période de deux ans, jusque mi-avril 2022, pour un montant total estimé à 959 millions de dollars.

L’objectif du FMI est de doter le fonds fiduciaire ARC de 1,4 milliard de dollars pour qu’il puisse aussi répondre à des besoins dans le futur.

Jusqu’à présent, le montant des contributions s’élève à 506,5 millions de dollars, en provenance de plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Japon, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, la Norvège, la Chine, le Mexique, la Suède, la Bulgarie, le Luxembourg et Malte.

Covid-19

S’informer avant d’agir

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La semaine dans le monde

- forte accélération en europe -

La pandémie a nettement accéléré cette semaine, avec 315.000 nouveaux cas enregistrés par jour dans le monde, soit 6% de plus que la semaine précédente, selon un bilan établi vendredi à 11h GMT.C’est de nouveau en Europe que le rythme des contaminations accélère le plus (+28%). Le nombre de nouveaux cas quotidiens y a plus que quintuplé en trois mois (84.400, contre environ 15.000 début juillet).

La tendance est également à l’accélération dans la quasi- totalité des autres régions du monde: +11% en Afrique, +6% aux Etats-Unis/Canada, +3% en Amérique latine/Caraïbes, +2% au Moyen-Orient et +1% en Océanie. Seule l’Asie voit sa situation s’améliorer (-7%).

- Principales accélérations -

Le Népal est le pays où l’épidémie progresse le plus (+81%, 2.700 nouveaux cas par jour), parmi ceux ayant enregistré plus de 1.000 cas quotidiens pendant la semaine écoulée. Suivent le Mexique (+71%, 8.000), la République tchèque (+71%, 3.800), la Pologne (+70%, 2.600), la Belgique (+68%, 2.800), la Tunisie (+66%, 1.200) et l’Italie (+60%, 3.000).

- Plus fortes décrues -

La plus forte décrue est observée, pour la deuxième semaine consécutive, au Pérou (-31%, 2.900 nouveaux cas par jour), devant le Chili (-14%, 1.600), l’Equateur (-13%, 900), l’Irak (-11%, 3.900) et l’Inde (-10%, 74.700).

- le plus de contaminations -

L’Inde est le pays ayant enregistré le plus grand nombre de nouvelles contaminations, devant les Etats-Unis et le Brésil avec respectivement 45.700 et 25.900 nouveaux cas quotidiens. Si la tendance s’améliore en Inde et au Brésil (-4%), elle se détériore aux Etats-Unis (+5%).

Suivent la France (13.500, +17%), l’Argentine (13.100, +5%), le Royaume-Uni (12.100, +40%), la Russie (10.700, +33%) et l’Espagne (10.000, -6%).

En proportion de la population, hors micro-Etats, c’est Israël qui a enregistré le plus de cas (423 pour 100.000 habitants), devant le Montenegro (324) et la République tchèque (246).

- décès -

L’Inde a enregistré le plus de décès au cours de la semaine écoulée (978 par jour), devant les Etats-Unis (689), le Brésil (611), l’Argentine (346) et l’Iran (215). Le Mexique a comptabilisé 717 morts par jour, mais une grande partie n’est pas imputable à la semaine écoulée, en raison d’une révision des chiffres.

- Bilan global -

La pandémie a fait au moins 1.074.055 morts dans le monde, selon un bilan établi à partir de sources officielles dimanche à 11h GMT.

Plus de 37.297.350 cas d’infection ont été officiellement diag- nostiqués depuis le début de l’épidémie. Au moins 25.763.900 personnes sont aujourd’hui considérées comme guéries.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 214.379 décès pour 7.719.254 cas recen- sés, selon le comptage de l’université Johns Hopkins. Au moins 3.062.983 personnes ont été déclarées guéries.

Après les Etats-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 150.198 morts et 5.082.637 cas, l’Inde avec 108.334 morts (7.053.806 cas), le Mexique avec 83.642 morts (814.328 cas) et le Royaume-Uni avec 42.760 morts (590.844 cas).

Parmi les pays les plus durement touchés, le Pérou est celui qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, avec 101 décès pour 100.000 habitants, suivi par la Belgique (88), la Bolivie (71), le Brésil (71).

La Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao) a of- ficiellement dénombré un total de 85.557 cas (21 nouveaux entre samedi et dimanche), dont 4.634 décès (0 nouveau) et 80.705 guérisons.

L’Amérique latine et les Caraïbes totalisaient dimanche à 11h GMT 368.186 décès pour 10.068.397 cas, l’Europe 241.340 décès (6.419.002 cas), les Etats-Unis et le Canada 223.985 décès (7.899.280 cas), l’Asie 151.834 décès (9.123.494 cas), le Moyen- Orient 49.830 décès (2.183.281 cas), l’Afrique 37.886 décès (1.571.469 cas) et l’Océanie 994 décès (32.435 cas).

Les contaminations par le nouveau coronavirus ont bondi en Europe et accéléré dans presque toutes les régions du monde ces sept derniers jours: voici les évolutions marquantes de la semaine écoulée.

Xinhua

Les Etats-Unis restent le pays le plus affecté, tant en nombre de cas que de décès

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6 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 391 - Lundi 12 Octobre 2020

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T E M P S F O R T S

L’

A m é r i q u e latine et les C a r a ï b e s s o n t d e v e - nues samedi 10 octobre la région du monde la plus touchée par le Covid-19 avec plus de 10 millions de cas recensés.

Au total, 10.068.397 cas ont été déclarés en Amérique latine et aux Caraïbes, dont 368.186 décès.

C’est la région la plus tou- chée tant en nombre de cas que de décès et qui connaît “les pires conséquences économiques et sanitaires” de la planète, a es- timé la Banque mondiale, pré- voyant une baisse du produit intérieur brut régional de 7,9%

en 2020.

Plus de la moitié des cas se situe au Brésil (5.055.888 et

Amérique latine et Caraïbes, la région la plus touchée au monde

149.639 décès), devant la Co- lombie (894.300 cas et 27.495 morts), l’Argentine (871.455, 23.225) et le Pérou (843.355, 33.158).

150.000 morts au Brésil

Le Brésil a dépassé samedi le seuil des 150.000 morts, même si le nombre de décès quoti- diens baisse lentement. Ce pays de 212 millions d’habitants est le deuxième plus endeuillé au monde après les Etats-Unis (213.795 décès pour 7.665.150 cas).

Le Pérou, qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, avec 101 décès pour 100.000 habi- tants, compte pourtant bien rouvrir aux visiteurs plusieurs sites archéologiques dans la

région andine de Cuzco le 15 octobre, à l’exception du Machu Picchu.

Selon la Banque mondiale,

“les dégâts sociaux sont im- menses” et les taux de chômage ont augmenté dans la région, d’autant que cette crise survi-

ent “après plusieurs années de croissance décevante et de progrès limités des indicateurs

sociaux”.

L’institution redoute que l’impact de la crise ne soit pas seulement “sévère” mais aussi

“potentiellement durable”.

Xinhua

Une commerçante à Sao Paulo, au Brésil

L'Inde franchit le seuil des 7 millions de cas

L’

Inde a franchi dimanche 11 octobre le seuil des 7 millions de cas de coronavirus, un chiffre qui se rapproche de celui atteint par les Etats-Unis, qui en comptent 7,7 millions.

Avec une hausse de près de 75.000 nouveaux cas, le nombre to- tal de personnes contaminées est passé à 7,05 millions en Inde.

Les experts affirment que ce chiffre pourrait en réalité être bien plus élevé: le taux de dépistage dans le deuxième pays le plus peuplé au monde, avec 1,3 milliard d’habitants, y est beaucoup plus faible que dans de nombreux autres Etats.

faible mortalité

Le nombre de décès en Inde, qui s’élevait dimanche à 108.334, demeure cependant largement inférieur à celui des Etats-Unis, qui ont enregistré 214.305 morts liées au Covid-19, et du Brésil qui compte officiellement deux millions de cas de contamination de moins que l’Inde.

Le nombre de morts du coronavirus pour 100.000 personnes s’établit à 7,73 en Inde, comparé à 64,74 aux Etats-Unis.

Cette faible mortalité pourrait s’expliquer par la relative jeu- nesse de la population indienne, une possible immunité grâce à d’autres maladies ainsi qu’une sous-évaluation du nombre de

décès.

La hausse des contaminations intervient alors que le gouverne- ment indien continue de lever les mesures de restriction afin de stimuler l’économie durement frappée par un strict confinement imposé au mois de mars.

Covid-19

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L’

année 2020

aurait dû être marquée par une nouvelle réduction de l’extrême pauvreté. Mais la pan- démie de Covid-19 a tout chamboulé: entre 88 et 115 millions de personnes sup- plémentaires ne vivront qu’avec 1,90 dollar par jour, soit moins du prix d’un café dans un pays avancé. Parmi eux, de plus en plus de citadins.

“La réduction de la pauvreté a subi son pire revers depuis des décennies, après près d’un quart de siècle de déclin cons- tant de l’extrême pauvreté dans le monde”, résume la Banque mondiale dans un rapport sur la pauvreté publié mercredi 7 octobre.

Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté devrait continuer à augmenter pour s’élever à 150 millions d’ici 2021. Huit nouveaux pauvres sur dix se trouveront dans des pays à revenus intermédiaires.

“Plus urbains, mieux éduqués”

“Les nouveaux pauvres sont plus urbains, mieux éduqués et moins susceptibles de travailler dans l’agriculture que ceux qui vivaient dans l’extrême pau- vreté avant le Covid-19”, souli- gnent également les auteurs du rapport, publié en amont des réunions d’automne de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

Ils travaillent davantage dans les secteurs des services, la construction ou encore l’indus- trie, ajoutent-ils.

L’extrême pauvreté, dont le seuil est fixé à moins de 1,90 dollar par jour, devrait toucher entre 9,1% et 9,4% de la popula- tion mondiale en 2020.

C’est “un retour en arrière”, déplore l’institution de Wa-

Entre 88 et 115 millions de personnes vont tomber dans l'extrême pauvreté

shington, précisant qu’en 2017, le taux s’élevait à 9,2%.

Sans le choc mondial pro- voqué par la crise sanitaire, ce chiffre aurait dû tomber à 7,9%

cette année.

Le rapport fait apparaître qu’une grande partie des “nou- veaux pauvres” sera concentrée dans des pays qui enregis- traient déjà des taux de pau- vreté élevés.

Afrique subsaharienne L’Afrique subsaharienne est

“une région qui devrait main- tenant abriter environ un tiers des personnes nouvellement appauvries par le Covid-19”, poursuit-il.

Si les citadins sont de plus en plus affectés, les pauvres res- tent majoritairement ruraux, jeunes et sous-scolarisés.

“Quatre personnes sur cinq vivant sous le seuil de pauvreté international résident dans des zones rurales bien que la popu- lation rurale ne représente que 48%” de la population totale, détaille ainsi le rapport.

En 2018, la moitié des pau- vres étaient des enfants de moins de 15 ans, quoique ne représentant qu’un quart de la population mondiale. Les femmes étaient, elles, sur- représentées.

Les auteurs du rapport, dont l’économiste Samuel Freije-Ro- driguez et le sociologue Michael Woolcock, ont compilé des don- nées enregistrées entre 2015 et 2017 qui font apparaître que 52

millions de personnes avaient pu s’extirper de la pauvreté.

“de nombreux pays n’agissent toujours pas”

Dans une étude publiée à Paris, Oxfam souligne toutefois qu’avant la pandémie,”aucun pays au monde n’en faisait assez pour lutter contre les inégalités”.

“Bien que le Covid-19 ait été un signal d’alarme pour cer- tains, de nombreux pays n’agis- sent toujours pas”, ajoute-t-elle, relevant que cela contribue à

“alimenter” la crise et accroît la vulnérabilité des personnes vivant dans la pauvreté, en par- ticulier les femmes.

Oxfam souligne que la pau- vreté n’épargne pas les pays riches. Et de citer l’exemple des Etats-Unis, première économie du monde, qui se classe derrière

“17 pays à faibles revenus com- me la Sierra Leone et le Libéria en matière de législation du travail en raison de politiques anti-syndicales et d’un salaire minimum très bas”.

Pour mesurer la pauvreté, la

Banque mondiale utilise égale- ment deux autres indicateurs pour les pays à revenus inter- médiaires.

“Trois forces convergentes sont à l’origine de cette aug-

mentation de la pauvreté mon- diale qui menace d’étendre ses effets dans un avenir lointain: le Covid-19, les conflits armés et le changement climatique”, a ex- pliqué de son côté le président de la Banque mondiale, David Malpass, dans l’avant-propos du rapport.

changement climatique De nouvelles estimations indiquent par exemple que jusqu’à 132 millions de person- nes pourraient tomber dans la pauvreté d’ici 2030, en raison des multiples effets du climat.

Les effets de la crise actuelle se feront, eux, certainement sentir dans la plupart des pays jusqu’en 2030.

La Banque mondiale table sur une récession de 5,2% en 2020, la plus forte contraction en 80 ans.

Par conséquent, l’objectif de ramener le taux de pauvreté mondiale à moins de 3% d’ici 2030 “est plus difficile que jamais à atteindre”, regrette la Banque mondiale.

AFP

OCHA/Archives

Une femme et son enfant en Ethiopie

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8 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 391 - Lundi 12 Octobre 2020

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ONU

Dans le monde, 400.000 marins sont bloqués en mer du fait du Covid

A

u moins 2,75 millions de mi- grants étaient empêchés de ren- trer chez eux cet été par les restrictions imposées pour combattre la pandémie de Covid-19, a affirmé l’ONU, appelant d’urgence à la coopération internatio- nale pour trouver des solu- tions à cette crise.

“L’ampleur et la mise en oeuvre de dizaines de milliers de mesures de restrictions au déplacement y compris les fermetures de frontières et les mesures de confinement liées au Covid-19, exigent que les Etats collaborent avec leurs voisins et les pays d’origine des migrants pour répondre à leurs besoins et leur fragilités”, a déclaré le directeur général de l’Organisation internatio- nale pour les migrations (OIM), Antonio Vitorino, qui publie ce premier état des lieux détaillé sur le sujet.

Pour les besoins de l’enquête, l’OIM définit les migrants dans ce cas précis comme des gens

Trois millions de migrants bloqués

empêchés de rentrer dans le pays où ils résident habituelle- ment.

Le décompte a été arrêté au 13 juillet, sur la base de données collectées dans 101 pays mais l’organisation souligne que le chiffre “sous-estime très large- ment le nombre de migrants réellement bloqués ou touchés par le covid-19”.

“Amortir l’impact économique de la pandémie”

M. Vitorino en est convaincu:

“les migrants peuvent être ren- voyés chez eux de manière sûre et digne en dépit des contrain- tes imposée par le Covid-19”.

“Là où les gouvernements ont agi, des dizaines de milliers de migrants ont été en mesure de rentrer chez eux en prenant en compte les défis sanitaires que pose la pandémie”, a-t-il souligné.

“Des couloirs pour des tra- vailleurs ont été rouverts pour raviver les économies aussi bien dans les pays de départ que d’arrivée et ainsi amortir

l’impact économique de la pandémie”, a noté le patron de l’OIM, ajoutant qu’il fallait maintenant étendre plus large- ment ces pratiques vertueuses.

Moyen-orient, Afrique du nord Le recensement a pris en compte aussi bien des travail- leurs saisonniers que des rési-

dents temporaires, des étudi- ants internationaux ou encore des migrants se déplaçant pour recevoir des traitements médi- caux par exemple.

Le Moyen-Orient et l’Afrique du nord comptaient le plus grand nombre de cas, selon cette étude, avec 1,26 million

de personnes, suivis par l’Asie- Pacifique (977.000), l’Europe (203.000) et 111.000 en Amé- rique du nord et centrale et les Caraïbes.

L’OIM a indiqué avoir reçu des demandes d’assistance pour 115.000 migrants bloqués qui souhaitaient rentrer volon- tairement mais n’a pu en aider que 15.000 parmi les plus vul- nérables ces derniers mois.

Le fait de se retrouver blo- qués expose ces migrants à toutes sortes de dangers, sani- taires et sécuritaires.

L’OIM a aussi soulevé le pro- blème particulier des quelque 400.000 marins bloqués en mer et qui pour certains sont à bord depuis 17 mois.

T E M P S F O R T S

Covid-19

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L

a Chine a annoncé vendredi 9 octo- bre avoir adhéré au mécanisme in- ternational de fourniture de vaccins anti-Covid 19 aux pays en développe- ment, une initiative lancée par l’Organisation mon- diale de la santé (OMS).

L’initiative Covax (Covid-19 Vaccine Global Access; accès mondial au vaccin contre le Covid-19), qui vise à garantir un accès aux vaccins à 92 pays pauvres, a été confiée par l’OMS au Gavi, l’Alliance pour les vac- cins fondée en 2000.

“Nous prenons cette mesure concrète pour assurer une dis- tribution équitable des vaccins,

Vaccin : La Chine adhère au Covax

en particulier dans les pays en développement, et nous espérons que davantage de pays compétents se joindront

au Covax et le soutiendront également”, a déclaré la porte- parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying.

“La Chine renforcera égale- ment la coopération en matière de vaccins avec les pays perti- nents dans le cadre des réseaux

du Covax”, a-t-elle poursuivi.

Pékin n’a pas précisé com- bien il prévoyait de verser au fonds Covax, qui attend des contributions initiales de 2

milliards de dollars d’ici à la fin de l’année.

Sur son site Internet, l’Al- liance Gavi a précisé jeudi avoir reçu une promesse de don de 130 millions de dollars du Japon, portant le total à 1,8 milliard de la part d’une ving- taine de pays.

Ni les Etats-Unis ni la France ne figurent sur la liste.

Le géant asiatique est à la pointe de la recherche sur les vaccins, avec 11 projets en pha- se d’essais cliniques, sur une soixantaine en cours dans le monde.

Le président Xi Jinping avait promis en mai que tout vaccin produit dans son pays serait “un bien public mondial”.

AFP, Xinhua Le candidat vaccin de l’Imperial College London

L’

ONU a réclamé mercredi 7 octo- bre que ses mem- bres redoublent d’efforts pour permettre au plus tôt une couverture sanitaire universelle, encore plus nécessaire en période de pandémie.

“Nous devons tous tirer les leçons difficiles de cette crise.

L’une d’entre elles est qu’un sous-investissement dans la santé peut avoir un impact dé- vastateur sur les sociétés et les économies”, a souligné dans une vidéo le secrétaire général

L'ONU réclame une couverture sanitaire universelle au plus vite

de l’ONU, Antonio Guterres.

Figurant parmi les objectifs de développement durable fixés pour 2030, la couverture sanitaire universelle “ne peut attendre dix ans”. “Nous avons besoin d’une couverture sa- nitaire universelle, incluant une couverture pour la santé mentale, maintenant”, a-t-il insisté.

Dans un livret contenant des recommandations, l’ONU estime que tous les individus et toutes les communautés de- vraient bénéficier des “services de santé dont ils ont besoin sans difficultés financières ex-

cessives”.

supprimer les barrières financières

Il est important “de suppri- mer autant que possible les bar- rières financières afin d’accéder aux services de santé”, estime l’ONU. “C’est un défi en période de récession économique, mais le Covid-19 a montré qu’un con- trôle efficace de la pandémie bénéficie à l’économie”.

La crise économique limite les accès à la santé alors que c’est dans cette période que les gens en ont le plus besoin,

relève aussi le livret de l’ONU.

Il recommande notamment de

“renforcer les mesures de santé pour réduire la transmission du Covid-19 à zéro” et “de garantir l’accès aux soins des patients atteints de Covid-19 afin de ré- duire le nombre de décès”.

Alors que la compétition est rude dans la recherche de vac- cins, l’ONU rappelle la nécessité

“d’élargir massivement l’accès aux nouveaux diagnostics et traitements rapides et faire en sorte que les futurs vaccins Covid-19 soient un bien public mondial avec un accès équitable pour tous, partout”.

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10 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 391 - Lundi 12 Octobre 2020

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T E M P S F O R T S T E M P S F O R T S T E M P S F O R T S

Monde

L

a couverture vaccinale des enfants aux Phi- lippines est passée de 87% en 2014 à 68% en 2019, année où l’archipel a con- nu une épidémie de rougeole et la réapparition de la polio.

Cette désaffection est en grande partie liée à une contro- verse autour du Dengvaxia.

En 2017, ce premier vaccin au monde contre la dengue avait été retiré après que son fabricant, le groupe français Sanofi, eut révélé qu’il pouvait aggraver les symptômes chez les personnes non infectées auparavant par le virus.

Des spécialistes pointent également les fausses informa- tions sur la vaccination circu- lant sur les réseaux sociaux qui ont sapé la confiance de la population dans tous les types d’immunisation.

fausses informations Dans la ville de Tarlac, au nord, Reeza Patriarca, une in- firmière, a constaté avec effroi les conséquences de fausses informations sur Facebook faisant état de la mort de cinq personnes après une vaccina- tion non spécifiée.

Partagées des milliers de fois, ces publications sont appa- rues en août, après la reprise d’une campagne de vaccination contre la polio, soutenue par l’OMS.

Les démentis des autori- tés de Tarlac et du ministère de la Santé n’ont pas permis d’éteindre la rumeur et la désin- formation a pris le pas sur la vérité dans l’esprit de beau- coup de parents, déplore Mme Patriarca.

“Certains ont cru l’explication du (gouvernement), d’autres non”, explique cette infirmière

Aux Philippines, la désinformation des anti-vaccins est devenue virale

de 27 ans.

Cette fausse information est arrivée jusqu’à la ville voisine de San José del Monte, dis- suadant nombre d’habitants de se faire vacciner gratuitement contre la grippe.

Rosanna Robianes, une pro- fessionnelle du secteur médical, affirme que les personnes âgées

qu’elle voyait généralement ne sont pas venues.

“Ils ont dit que c’était à cause de Facebook où circule une pu- blication selon laquelle des per- sonnes vaccinées à Tarlac sont décédées”, témoigne-t-elle.

des groupes très populaires L’intérêt pour les infox anti- vaccins a augmenté durant la pandémie.

Aux Philippines, le nombre de personnes qui suivent des groupes ou des pages anti-vac- cins sur Facebook est passé de 190.000 à environ 500.000, selon l’outil d’analyse des ré- seaux sociaux CrowdTangle.

Quelque 8 millions de réac- tions, commentaires et partages de ce type de contenus ont été enregistrés depuis l’apparition

de l’épidémie.

April Villa, 40 ans, et mère de deux enfants dans la provin- ce de Laguna, au nord, fait par- tie des anti-vaccins.

Sur Facebook, elle suit le groupe “Non aux vaccins - Philippines” créé en juillet et qui compte plus de 2.000 membres.

Elle explique l’avoir rejoint pour avoir “des informations que notre système éducatif ne pourrait jamais enseigner”.

Les vaccins “sont toxiques pour l’organisme humain, ils tuent les anti-corps naturels”, assure la jeune femme qui n’entend pas, à terme, se faire vacciner contre le Covid-19.

La plupart des 73 millions d’internautes philippins pos- sède un compte Facebook, selon le cabinet britannique de con- seil en médias We Are Social.

La quasi-totalité accède au site depuis un téléphone por- table, Facebook offrant un accès gratuit à une version limitée de sa plateforme ainsi qu’à d’au- tres sites sélectionnés.

Beaucoup de Philippins défa- vorisés dépendent ainsi de cette offre appelée Free Basics et du géant des réseaux sociaux.

Le patron-fondateur de Fa- cebook Mark Zuckerberg l’a défendue, soutenant qu’elle permettait à des personnes qui n’en ont pas les moyens d’accéder à Internet.

Lors de la présidentielle de 2016, les publications au sujet du candidat Rodrigo Du- terte avaient inondé Facebook, jouant ainsi un rôle crucial dans sa victoire électorale.

“la peur s’ancre longtemps”

C’est également une aubaine pour les anti-vaccins, selon les autorités. Wilda Silva, respons- able du programme immunisa- tion au ministère de la Santé, estime que les fausses informa- tions sur les vaccins “circulent plus vite et plus loin que les informations exactes”.

“Une fois que vous exploitez ce facteur de peur, la mentalité des gens change rapidement et la peur s’ancre longtemps dans leur esprit”, selon M. Silva, qui redoute une grande épidémie, l’an prochain, de maladies pou- vant être évitées.

Cette crainte pourrait égale- ment affecter la vaccination contre le Covid-19 même chez les personnes favorables aux vaccins, dans ce pays qui enre- gistre le taux d’infection le plus élevé d’Asie du Sud-Est.

“Je fais confiance à 100% aux vaccins”, tranche Jett Bucho qui a fait vacciner sa fille d’un an contre la polio à San Jose Del Monte.

Mais cette mère de 26 ans reconnaît qu’après avoir lu des théories complotistes sur le fait que le vaccin contre le Covid-19 pourrait servir à implanter des puces électroniques et à contrô- ler les humains, le doute s’est installé dans son esprit.

Xinhua

Vaccination contre la polio à Manille en août 2019

Aux Philippines, la désinformation qui se propage via les téléphones et Facebook a conduit nombre d’habitants à rejeter la vaccination contre la polio et autres maladies mortelles.

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O

pérant aussi bien par hélicoptère qu’à dos d’éléphant ou de chameau, le PAM se présente comme “la plus grande organisation humanitaire”, une nécessité puisque, selon ses estimations, 690 millions de personnes - une sur 11 - souf- fraient de sous-alimentation chronique en 2019. Et sans doute davantage cette année à cause de la pandémie.

Le PAM est récompensé pour “ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l’amélioration des conditions de paix dans les zones touchées par les conflits et pour avoir joué un rôle moteur dans les efforts visant à empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre”, a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss- Andersen.

la guerre, cause et conséquence de la faim

“C’est un appel à l’action, parce que le Comité du prix Nobel de la paix reconnaît que la famine dans le monde est une cause majeure des conflits et qu’énormément de gens sont en train de mourir de faim”, a réagi le directeur exécutif du PAM, l’Américain David Beasley.

“C’est un appel à l’action à nos donateurs, aux milliar- daires, à tous ceux qui veulent aider”, a-t-il plaidé.

Fondé en 1961 avec son siège à Rome et financé intégrale- ment par des contributions volontaires, le PAM dit avoir distribué 15 milliards de ra- tions et assisté 97 millions de personnes dans 88 pays l’an dernier.

Un chiffre vertigineux mais qui ne représente qu’une frac- tion du besoin total. Malgré les progrès enregistrés ces trois

Le prix Nobel de la paix décerné au PAM

dernières décennies, l’objectif établi par l’ONU d’éradiquer la faim d’ici 2030 semble hors d’atteinte si les tendances ac- tuelles se poursuivent, selon les experts.

Femmes et enfants sont bien souvent les catégories les plus vulnérables.

Par définition ennemi décla- ré du Nobel de la paix, la guerre peut être à la fois la cause et la conséquence de la faim: les populations vivant dans des pays touchés par des conflits sont nettement plus suscep- tibles d’être sous-alimentées, selon l’organisation.

“Il n’y a pas 1.000 façons de procéder”, déclarait le directeur général du PAM, l’Américain David Beasley, le 21 septembre.

“Le seul moyen d’en terminer avec la faim, c’est de mettre fin aux conflits”.

Le Yémen en fournit une preuve tragique. Tant les Na- tions unies que les ONG y tirent l’alarme sur les conséquences désastreuses du conflit qui op- pose depuis 2015 le gouverne- ment, appuyé par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, et les rebelles houthis, soutenus par l’Iran.

Les combats ont fait des dizaines de milliers de morts, pour la plupart des civils selon les ONG, déplacé trois millions de personnes, et poussé le pays au bord de la famine. Deux-tiers

des 30 millions d’habitants “ne savent pas de quoi sera fait leur prochain repas”, selon le PAM.

le poids du covid L’horizon pour la planète s’est encore assombri cette année avec le choc sanitaire et économique causé par la pandémie de Covid-19, qui cause des pertes de revenus en cascade, renchérit les aliments et perturbe les chaînes d’appro- visionnement.

“Nous pourrions être con- frontés à de multiples famines de proportions bibliques en quelques mois”, prévenait Da- vid Beasley dès avril.

La récession mondiale due au virus risque de pousser vers la faim entre 83 et 132 millions de personnes supplémentaires, estimait l’ONU dans un rapport publié à la mi-juillet.

“Le Programme alimentaire mondial aurait été un lauréat

digne du prix sans la pandémie mais la pandémie et ses consé- quences renforcent absolument les raisons pour ce prix”, a dit Mme Reiss-Andersen devant une audience réduite à moins

d’une dizaine de journalistes, Covid-19 oblige.

Face aux tentations de replis nationalistes, la présidente du comité Nobel a souligné l’im- portance de trouver des “solu- tions multilatérales pour com- battre les défis mondiaux”.

C’est la 12e fois que le prix de la paix consacre l’ONU, une de ses agences ou une person- nalité qui y est liée - plus que tout autre lauréat.

Le virus va chambouler les conditions dans lesquelles le PAM empochera son Nobel.

Si la situation sanitaire le permet, le prix - un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 10 millions de couronnes (près de 950.000 euros) - lui sera remis en personne lors de festivités au format nettement réduit le 10 décembre à Oslo.

Dans le cas contraire, il fau- dra se contenter d’une cérémo- nie à distance via des moyens numériques.

AFP

Le prix Nobel de la paix a couronné vendredi 9 octobre le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies qui, du Yémen à la Corée du Nord, nourrit des dizaines de millions de bouches dans un monde où la faim, redoutable “arme de guerre”, devrait encore progresser du fait du Covid-19.

Unicef/Archives

Un hélicoptère du PAM au Sud-Soudan, en mai 2018

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12 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 391 - Lundi 12 Octobre 2020

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UNFPA

Des soignants aident une femme enceinte dans un camp de réfugiés au Bangladesh

P

rès de deux mil- lions de bébés naissent mort- nés chaque an- née dans le monde, soit un toutes les 16 secondes, indique un rapport pu- blié jeudi 8 octobre, une

“tragédie négligée” qui pourrait encore être ag- gravée par la pandémie de Covid-19.

Cela représente presque 1,4% des naissances survenues en 2019, et plus de 2% des nais- sances dans 27 pays, estiment l’Unicef, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La naissance d’un bébé mort- né, ou mortinatalité, désigne la mort d’un foetus viable, surve- nue soit pendant la grossesse (mort in utero), soit pendant le travail (mort per partum).

“Absence d’investissements”

Le rapport comptabilise les décès survenus après au moins 28 semaines de gestation, afin de permettre une comparaison entre les données des différents pays.

Des progrès ont été réalisés - en 2000, 2,9 millions de bébés mort-nés ont été déplorés -, mais “les avancées sont lentes”, regrettent les organisations dans leur premier rapport sur

Deux millions de bébés mort-nés chaque année, une "tragédie négligée"

le sujet.

Au cours des 20 dernières années, ces décès ont ainsi re- culé de 2,3% par an, alors que dans le même temps, la mor- talité néonatale (des bébés de moins d’un mois) diminuait de 2,9% par an et celle des enfants de 1 mois à 5 ans, de 4,3%.

Le rapport pointe parmi les

“principales difficultés” “l’ab- sence d’investissements dans les services” prenant en charge la grossesse et l’accouchement, ainsi que “dans le renforcement du personnel infirmier et des sages-femmes”.

“Au-delà de ces vies per- dues, les conséquences psy- chologiques et financières sont graves et durables pour les femmes, les familles et la socié- té”, explique Henrietta Fore, di- rectrice générale de l’Unicef.

Les pays pauvres sont davan- tage touchés: alors que les Etats à faible revenu ou à “revenu intermédiaire de la tranche in-

férieure” représentent 62% du total des naissances, 84% des cas de bébés mort-nés y sont recensés.

L’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud concentrent à elles seules les trois-quarts des cas.

En moyenne, 40% de ces décès surviennent lors du tra- vail, proportion qui monte à

près de 50% en Afrique subsa- harienne et en Asie centrale et méridionale, alors qu’elle n’est que de 6% en Europe et en Amé- rique du Nord.

Les causes sont diverses:

elles peuvent être maternelles (hypertension artérielle, dia- bète, maladie infectieuse, trau- matisme, hémorragie) ou liées au dépassement du terme, à un noeud au cordon ombilical ou encore à une malformation foetale grave.

Toutefois, “ce drame n’est pas inéluctable”, souligne Hen- rietta Fore: “la majorité” des naissances de bébés mort-nés

“peuvent être évitées grâce à une surveillance de qualité, à des soins prénatals adaptés et à du personnel qualifié”.

césarienne en urgence

La possibilité de réaliser une césarienne en urgence peut ainsi décider du sort d’un foetus en difficulté, tandis que la prise en charge de l’hypertension pen- dant la grossesse, la prévention du paludisme et le dépistage de la syphilis peuvent également éviter des drames.

Mais la pandémie actuelle de Covid-19 pourrait au contraire

“empirer la situation”, avertit le rapport.

“Tout d’abord, en raison de l’augmentation massive de la pauvreté provoquée par la récession mondiale”, explique Mark Hereward, directeur ad- joint de l’Unicef chargé des données et des statistiques.

“L’autre raison est l’interrup- tion des services de santé, soit parce que les professionnels de santé sont réaffectés” vers les patients touchés par le Covid- 19, “soit parce que les gens ont trop peur” d’attraper la maladie pour aller à l’hôpital ou chez leur médecin, ajoute-t-il.

Le bilan actuel pourrait ainsi s’alourdir de 200.000 cas sup- plémentaires sur une période de 12 mois, si 50% des services de santé ne sont plus assurés.

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14 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 391 - Lundi 12 Octobre 2020

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D E M O C R A T I S A T I O N

L

undi, le président de transition malien Bah Ndaw a nommé un gouvernement de 25 membres dans lequel les militaires obtiennent les postes clé.Quatre ministères straté- giques - la Défense, la Sécurité, l’Administration territoriale et la Réconciliation nationale - sont en effet confiés à des colonels, selon un décret.

L’ex-rébellion à dominante touareg du nord s’adjuge l’Agri- culture et la Pêche, ainsi que la Jeunesse et les Sports, et les groupes armés pro-Bamako les ministères des Maliens de l’Extérieur et du Travail, et la fonction de porte-parole du gouvernement.

Le mouvement qui a mené dans la rue la contestation con- tre le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta et revendiquait dans la transition une place égale à celle des militaires devra se contenter de trois ma- roquins.

libération de personnalités civiles

et militaires

Mercredi, les militaires ont ensuite annoncé la libération de 11 personnalités civiles et militaires arrêtées lors de leur coup d’Etat du 18 août.

“Il s’agit de l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, de l’ancien président de l’Assem- blée nationale, Moussa Timbi- né, des généraux Ibrahima Dahirou Dembélé, M’bemba Moussa Keïta, Oumar Dao, Ouahoun Koné, Boukary Kodio, Abdramane Baby, Abdoulaye Coulibaly, Moustapha Drabo et du colonel-major Faguimba Kansaye”, selon un communi- qué.

L'UA lève la suspension du Mali,

la Cédéao abandonne ses sanctions

“Toutefois, les intéressés restent à la disposition de la justice pour toutes fins utiles”, précise le texte.

La formation d’un gouverne- ment civil et la libération de ces personnalités étaient des condi- tions émises par la Commu-

nauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour lever ses sanctions.

Les dirigeants de la Cédéao ont dit “prendre en compte” des

“avancées notables vers la nor- malisation constitutionnelle”

dans le pays.

“Pour soutenir ce processus, les chefs d’Etat et de gouverne- ment décident de la levée des sanctions sur le Mali. Ils ap- pellent tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le Mali”, peut-on lire dans une déclaration des diri- geants de la Cédéao signée par le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, dont le pays exer- ce la présidence tournante de l’organisation régionale, média- trice dans la crise malienne.

Ces sanctions, au premier rang desquelles un embargo commercial et financier, avaient été imposées au Mali le 20 août.

Les dirigeants ouest-afri- cains ont aussi noté plusieurs avancées réalisées ces dernières semaines, dont la nomination d’un président de transition, Bah Ndaw, un colonel à la re- traite, et celle d’un ancien mi- nistre des Affaires étrangères,

Moctar Ouane, comme Premier ministre.

“développements politiques positifs”

Vendredi, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union afri-

caine (UA) a de son côté levé la suspension du Mali de l’orga- nisation continentale, imposée le 19 août.

“Le Conseil de Paix et de Sé- curité, au vu des récents déve- loppements politiques positifs, décide de lever la suspension qu’il avait imposée contre le Mali. A cet effet, la République du Mali est autorisée à partici- per pleinement à toutes les activités de l’Union africaine”, a écrit l’organe de sécurité de l’UA sur son compte officiel Twitter.

Les voisins du Mali récla- ment désormais la “dissolution”

du Conseil national pour le Sa- lut du peuple (CNSP), l’instance mise en place par les militaires qui ont renversé le président Keïta lors d’un coup d’Etat qui n’a officiellement pas fait de victime.

Les colonels, auteurs d’un putsch réalisé officiellement sans effusion de sang, se sont par ailleurs engagés à rendre le pouvoir à des dirigeants civils élus au terme d’une période de transition d’une durée maxi- male de 18 mois.

Le JD avec agences

D E M O C R A T I S A T I O N

Afrique

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a abandonné ses sanctions imposées au Mali après le coup d’Etat du 18 août, et l’Union africaine a levé la suspension du pays, après une série de conces- sions faites par la junte au pouvoir.

Xinhua

Le président de transition du Mali Bah Ndaw

l’AssistAnce MilitAire des etAts-unis Au MAli restera suspendue jusqu’à la mise en place d’un gouvernement issu d’élections, a annoncé mercredi 7 octobre un haut responsa- ble américain.

Washington considère la nomination récente d’un gouvernement de transition au Mali comme un “pas initial vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel par des élections libres et justes”, a af- firmé l’émissaire des Etats-Unis pour le Sahel, Peter Pham.

“Mais tant que celles-ci n’ont pas eu lieu et qu’un gouvernement constitutionnel n’a pas été rétabli, nous sommes obligés par la loi américaine de restreindre notre assistance (...) militaire au régime”, a-t-il ajouté.

M. Pham n’a pas précisé les montants concernés. Mais il a souligné que cette assistance n’incluait pas l’aide humanitaire ou au développement qui transite par les partenaires non-gouverne- mentaux et internationaux et “qui constitue l’essentiel de notre assistance au Mali”.

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L

a mission conduite par Shirley Ayorkor Botchwey, la ministre des Affaires étran- gères du Ghana, présidente en exercice du Conseil des minis- tres de la Cédéao, “a exprimé sa vive préoccupation quant à l’absence de confiance entre les acteurs politiques ivoiriens”, selon le communiqué final dif- fusé à la fin de la mission.

Cette mission, à laquelle par- ticipait le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel, Mohamed Ibn Chambas - qui avait déjà effec- tué une mission fin septembre pour l’ONU - a rencontré des représentants du pouvoir, de l’opposition, de la société civile et des membres du corps diplo- matique.

“La mission conjointe a con- damné fermement les actes de violence et les discours de haine aux relents communautaires qui se sont malheureusement

Côte d'Ivoire : "Vive préoccupation"

de l'ONU, la Cédéao et l'Union africaine

invités dans le champ de la compétition politique”, selon le communiqué.

La tension politique est forte en Côte d’Ivoire, dix ans après la crise post-électorale de 2010- 2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle face à Alassane Ouattara, qui avait fait 3.000 morts.

“favoriser le dialogue”

En août, une quinzaine de personnes ont été tuées dans des violences après l’annonce de la candidature de M. Ouat- tara à un troisième mandat controversé.

Elu en 2010, réélu en 2015, M. Ouattara, 78 ans, avait an- noncé en mars qu’il renonçait à briguer un troisième mandat, avant de changer d’avis en août, après le décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

La mission “a encouragé la Commission électorale indé- pendante (CEI) à poursuivre les rencontres avec les différents

candidats pour trouver les solutions aux question en sus- pens” et “invité l’ensemble des parties prenantes à favoriser le dialogue et à s’engager pour l’organisation et la tenue d’une élection crédible, transparente,

inclusive, respectueuse des droits de l’homme”, selon le communiqué.

Enfin, elle a encouragé l’en-

semble des parties prenantes “à sécuriser le processus électoral tout comme la protection de l’intégrité physique des candi- dats et de leurs militants avant et après l’élection”.

AFP

La mission internationale de “diplomatie préventive”, composée de représentants de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Union africaine (UA) et des Nations unies, a fait part mercredi 7 octobre de sa

“vive préoccupation” avant la présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire.

Xinhua

Des supporters du président ivoirien sortant Alassane Ouattara

Des syndicats en faveur du report de l'élection

L

a Plateforme nationale, qui regroupe une cinquantaine de syndicats des secteurs publics et privés, a demandé le report de la présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire.

“Nous sommes favorables pour un report de ces présidentielles (...). La Plateforme nationale exige de la classe politique ivoirienne et particulièrement du pouvoir en place, l’organisation d’assises nationales pour déterminer de façon consensuelle les conditions d’une élection démocratique et apaisée”, a déclaré son président Théodore Gnagna Zadi.

“sauver des vies”

“Si l’organisation d’une telle rencontre, dont l’objectif est de sauver des vies, commande un report des élections, alors il ne faut guère s’attacher au fétichisme des dates”, a poursuivi M. Zadi, dont la plateforme fut à l’origine d’une longue grève des fonctionnaires qui avait paralysé pendant de longues semaines l’administration publique du pays en 2017.

De leur côté, trois autres centrales syndicales - Dignité, UGTCI

et Fesaci-CG -, faisant état de la “gravité de la situation”, ont de- mandé “instamment” au président Alassane Ouattara “de créer un cadre consensuel pour le déroulement d’élections crédibles, inclusives, transparentes et apaisées dont les résultats seront ac- ceptables par tous”.

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es Nations unies ont demandé mer- credi 7 octobre aux candidats à l’élection présidentielle en Guinée de s’abstenir de tout discours de haine ethnique susceptible d’entraîner des violences, faisant part de leur inquiétude à l’égard d’une situation “extrême- ment dangereuse” dans le pays.

La Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, et la Conseil- lère spéciale par intérim pour la prévention du génocide Pramila Patten ont dénoncé “les appels de plus en plus nombreux à la division sur une base ethni- que”, dans un communiqué commun.

“excès de langage”

Elles ont demandé à tous les candidats de “s’abstenir de toute provocation ou d’excès de langage qui pourraient entraî- ner des violences ou des discri-

Présidentielle en Guinée : L'ONU met en garde contre des propos "dangereux"

minations”.

Le président Alpha Condé, 82 ans, au pouvoir depuis 2010 et candidat à un troisième man-

dat controversé le 18 octobre, et son principal opposant, Cellou Dalein Diallo, s’accusent mutu- ellement d’attiser les tensions intercommunautaires, dans ce pays de 13 millions d’habitants où l’appartenance ethnique est considérée comme un facteur de vote déterminant.

Le parti du président Condé est largement soutenu par l’ethnie des Malinkés et l’UFDG de M. Diallo par celle des Peuls, même si les deux hommes politiques affirment s’adresser à tous les Guinéens.

“Compte-tenu de l’histoire des violences intercommunau- taires en Guinée, je suis profon- dément préoccupée par la rhé- torique dangereuse employée par certains responsables, qui dans certains cas s’apparente à une incitation à la discrimina- tion ou à la violence”, a souligné Mme Bachelet.

“Tout individu responsable d’avoir incité à la violence sera tôt ou tard jugé pour ses actes devant un tribunal national ou international”, a de son côté affirmé Mme Patten.

Avertissement de la cPi La procureure de la Cour pé- nale internationale (CPI) s’est elle aussi dite “très préoccu- pée”. “J’appelle au calme et à la retenue tous les acteurs politiques et leurs partisans”, a

déclaré Fatou Bensouda, préve- nant que toute personne com- mettant des crimes visés par le Statut de Rome, texte fondateur de la CPI, était passible de pour- suites devant celle-ci.

M. Condé, premier président démocratiquement élu en 2010 après des décennies de régimes autoritaires en Guinée, a été réélu en 2015.

Il a fait adopter, lors d’un référendum contesté en mars, une nouvelle Constitution qui maintient la limite de deux mandats présidentiels. Mais lui et ses partisans arguent que ce changement de loi fonda- mentale remet les compteurs à zéro.

Ses adversaires dénoncent un “coup d’Etat constitution- nel”.

La protestation contre une nouvelle candidature de M.

Condé a mobilisé à différentes reprises depuis octobre 2019 des milliers de Guinéens. Ces manifestations ont été plusieurs fois durement réprimées et des dizaines de civils ont été tués.

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