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Étude des résultats des essais Secalibio

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Aimé Mounier| Licence Professionnelle Agriculture Biologique Conseils & Développement Site Auvergne-Limousin | 2018 - 2019

Etude des résulats des essais

Sécalibio

(2)

Remerciements

Je tiens à remercier tous les acteurs qui m’ont aidé à la rédaction de ce mémoire de stage. Tout d’abord ce mémoire présente les résultats d’un travail d’étude de plusieurs années qui a été rendu possible grâce à mon maître de stage Monsieur Stéphane Ferchaud. Je le remercie de m’avoir durant ces 4 mois accepté en tant que stagiaire au sein de l’unité expérimentale GenESI de l’INRA.

D’autres personnes ont joué un rôle important dans ce stage, à commencer par Monsieur Billon Yvon qui en qualité de directeur d’unité à accepter m’a candidature. Au ce même titre je place l’ancien président du centre INRA de Nouvelle-Aquitaine-Poitiers, Monsieur Jean-Marc Chabosseau.

Je désire aussi remercier les professeurs de l’Université de Clermont Auvergne qui m’ont accepté en Licence et fournis les outils nécessaires au bon déroulement de mon stage. Ces remerciements s’adressent tout particulièrement à Adeline Védrine et Laurence Amand, qui a été ma tutrice et conseillère pour la rédaction de mon rapport de stage. Pour finir, je préciserai que le bon déroulé de ce stage en station d’expérimentation a été rendu possible grâce à toute l’équipe de l’unité expérimentale. J’adresse des remerciements particuliers à trois personnes ; Messieurs : Tony Terrasson, Raphaël, sans oublié Doryan Grivault pour avoir facilité mon intégration au sein de l’unité GenESI.

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Table des matières

Structure de stage ... I-1

Présentation du centre INRA-Nouvelle-Aquitaine-Poitiers ... I-1 Présentation de l’Unité Expérimentale Génétique Expérimentation des Systèmes Innovants ... I-1

Missions de l’unité expérimentale ... I-2 Compétences et équipements... I-2 Partenaires scientifiques et agricoles ... I-2 Les moyens financiers ... I-3 Les partenariat public et privé ... I-4 Organigramme de l’Unité Expérimentale GenESI ... I-4

Etude préalable ... II-5 Matériel et méthode ... III-9

Contexte ... III-9 Dispositif expérimental ... III-10 Méthode d’élevage ... III-11 Mesures et observations ... III-13 Présentation de l’aliment concentré utilisé ... III-14 Présentation des différents types de luzernes ... III-15

Résultats ... IV-16

Performances zootechniques ... IV-16 Consommation de luzerne lors des expériences ... IV-19 Effets des fourrages de luzerne sur le rationnement ... IV-20 Conséquences sur la qualité des carcasses ... IV-23 Résultats économiques ... IV-25 Observations ... IV-27

Conclusion et perspectives ... V-29 Prise de recul ... VI-29 Références ... VII-1 Glossaire ... 2 Annexes ... 2

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Introduction

− Le contexte du sujet :

Comparativement à d’autres productions animales, la filière porcine est peu développée en élevage biologique. Cette situation s’explique de part des difficultés à convertir les exploitations. En effet certains systèmes d’élevages conventionnels sont parfois très éloignés des pratiques autorisées en élevage de porcs biologique. Mais aussi la filière porcine biologique connait des épisodes de déséquilibres offre et demande qui ont freiné la croissance de la production.

Ce stage de 16 semaines porte sur l’analyse des résultats d’une série d’expérimentations uniques dans le domaine du porc Biologique. La demande en constante progression de produits carnés porcins issues de l’élevage biologique est la raison qui pousse l’ITAB (Institut technique national dédié à la recherche-expérimentale en agriculture biologique) à développer la filière, en faisant sous-traiter la mise en place d’études ayant pour objectifs de prouver l’efficacité des produits alimentaires biologiques pour les animaux en élevages.

Il ne faut pas perdre à l’esprit que les motivations qui pousse l’ITAB, ainsi que d’autres instituts de recherches, à développer des productions agricoles respectueuses de l’environnement et de ses ressources, est directement lié au changement des pratiques agricoles et aux manières de penser notre agriculture au 21ème siècle.

L’unité expérimentale en génétique et expérimentation des systèmes innovants de l’INRA est donc directement concernée car elle met en exécution certaines de ces expérimentations, c’est le cas pour le projet Sécalibio (sécuriser les systèmes alimentaires en production de monogastriques biologiques). Le projet Sécalibio est financé quasi intégralement par l’Etat puisqu’il s’agit d’un CASDAR (Compte d’affection Spécial au Développement Agricole et Rural) et dans le cadre de ce stage concerne l’apport de luzerne à des porcs biologiques.

− La problématique de l’étude :

Quel est l’intérêt du fourrage grossier pour l’autonomie protéique des élevages de porcs biologiques ?

− Les moyens :

Lors de ce stage les moyens mis à disposition se résume par :

→ Accès libre au dispositif (protocole) ainsi qu’aux données des trois expérimentations → Compte informatique avec accès illimité aux serveurs de l’institut

→ Accès direct aux bureaux et à la station concernée par les trois expérimentations

Le présent rapport vise à décrire le cadre dans lequel a été réalisé l’étude, puis détailler le protocole utilisé, pour finir sur la partie résultats avec la présentation sous formes graphiques des données de l’expérience.

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I-1

Structure de stage

Présentation du centre INRA-Nouvelle-Aquitaine-Poitiers Le centre de recherche de Nouvelle-Aquitaine-Poitiers faits partie des 17 centres INRA qui déclinent en région les missions de production de connaissances et d’expertises pour le développement d’aliments sains et sûrs issus d’une production agricole compétitive, respectueuse de l’environnement et ancrée dans les territoires.

L’INRA Nouvelle-Aquitaine-Poitiers comprend trois implantations principales : site de Lusignan/Rouillé, site du Magneraud à Saint-Pierre d’Amilly et le site de Saint Laurent de la Prée. Les équipes du centre conduisent des programmes de recherche qui contribuent au

développement d’une agriculture performante et durable à la préservation de l’environnement. Les recherches et l’expertise du Centre sont organisées principalement autour de 3 grandes thématiques :

Comprendre le fonctionnement des prairies associant plusieurs espèces et concevoir des prairies productives, économes en intrants et résilientes au changement climatiques ;

• Etudier l’impact des prairies sur les différentes composantes de l’environnement et mettre en évidence les services associés en zones de plaine céréalière ou de marais ;

• Concevoir des systèmes fourragers performants basés sur l’herbe pour des élevages de ruminants durables ;

Le centre INRA Nouvelle-Aquitaine compte 243 agents : 228 titulaires, 15 contractuels. Les travaux sont menés dans 7 Unités, dont 5 Unités Expérimentales (UE).

Présentation de l’Unité Expérimentale Génétique Expérimentation des Systèmes Innovants L’unité est basée sur deux sites distants de 80 kms : le Magneraud et Rouillé et compte 31 agents. L’unité est placée sous la double tutelle des départements scientifiques de Génétique Animale et de Physiologie Animale et Système d’Elevage.

L’unité GenESI conduit des expérimentations concernant la génétique et la physiologie de la reproduction chez le porc. Elle met ses compétences et son dispositif expérimental au service des scientifiques pour répondre aux questions de sciences et de société et aux préoccupations des filières d’élevage porc.

L’unité conduit des expérimentations en génétique pour caractériser et identifier les caractères d’intérêt pour l’élevage et les filières ; contribuer à mettre au point des techniques chirurgicales et des solutions de conservation d’organes, transférables en clinique humaine. Concernant la physiologie de la reproduction, l’unité mène des travaux pour optimiser les performances de reproduction suite aux inséminations et aux transferts embryonnaires. Depuis peu, l’UE s’investit

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I-2 sur des programmes en lien avec la filière biologique afin de tester des types génétiques ou

matières premières plus adaptés à ce type d’élevages. Missions de l’unité expérimentale

• Identifier et caractériser les caractères d’intérêt tels que la robustesse, le comportement, la qualité de la viande, l’efficacité du métabolisme chez le porc.

• Mettre en œuvre des schémas d’amélioration génétique et/ou de création variétale • Conserver des races ou des lignées spécifiques

• Expertiser des technologies nouvelles pour la filière porc • Tester des matières premières innovantes substitutives du soja • Chercher des alternatives aux utilisations hormonales et antibiotiques • Mener en prestation des programmes bio médicaux

Compétences et équipements

Les 28 agents titulaires de l’unité sont répartis en 4 équipes aux compétences diversifiées : élevage de porcs, interventions chirurgicales, production d’animaux et fourniture d’échantillons biologiques aux équipes de recherche et aux éleveurs partenaires, observations ou prises de mesures sur animaux, préparation des échantillons pour l’analyse en laboratoire, extractions ou dosages de biomolécules.

L’unité est répartie sur deux sites : le Magneraud (17) et Rouillé (86). Elle dispose de deux élevages expérimentaux de porcs, une plateforme de chirurgie préclinique porcine, un laboratoire d’analyse (extraction d’ADN et caractérisation de la fibre), un centre d’insémination porcin agréé et héberge le site secondaire de la Cryo banque nationale porcine et ovine et d’un dispositif muni d’une salle d’opération de capacités d’élevage capable d’accueillir des animaux de l’extérieur.

Partenaires scientifiques et agricoles

L’unité travaille de manière privilégiée avec cinq unités de recherches de l’INRA à Jouy-en-Josas, Toulouse, Tours, Limoges, Rennes, des instituts techniques tels que l’IFIP (institut du porc), l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique), les chambres d’Agriculture de la Vienne et des Pays de la Loire, des partenaires privées comme IMV technologies et Gènes diffusion, des partenaires institutionnels le CHU et l’INSERM de Poitiers et en collaboration directe avec les filières porc et la coopérative d’éleveurs d’Orylag.

(8)

I-3 Investissements 6% Fonctionnement 18% Salaires 76% Destination des dépenses 2017 Investissements Fonctionnement Salaires

Pour l'année 2017, les salaires du centre s'élèvent à 14 milions d'euros. Ceux des personnels non permanents représentent 532 k€, soit 3,8% des salaires du centre, et sont gérés sur place par l'unité d'appui à la recherche Gr aphi que 2 : D es tinat io ns de s dé pe ns es e n 2 01 7, (I NR A, 2017)

Les moyens financiers

Partenariat public 11% Partenariat privé 1% Ressources propres 12% Subvention d'Etat 76%

Origine des crédits 2017 Partenariat public Partenariat privé Ressources propres Subvention d'Etat Contrats de recherche

Produits valorisés de l’activité de recherche et de prestation de services

Subventions d’exploitation et d’investissement accordées par les ministères de tutelle, principalement le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche

Contrats de recherche et soutiens finalisés à l’activité de recherche.

Leur part dans les dépenses du centre est équivalente à 2016, mais le poids de l’immobilier par rapport aux équipements est plus important

Ce poste comprend l’ensemble des achats des unités de recherche et unités expérimentales (hors équipements) ainsi que les dépenses collectives (restauration, entretien des locaux)

Gr aphi que 1 : pa rt iti on de l'o rigi ne de s c di ts du c ent re e n 2 01 7 (IN RA , 2017)

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I-4 Les partenariat public et privé

En 2017 les partenariats public et privé ont générés 2,4 millions d’euros de ressources contractuelles. En termes d’emplois, cela représente une douzaine de contrats de travail, dont sept boursier de thèse, deux post-doctorants et quatre bénéficiaires de bourses.

Organigramme de l’Unité Expérimentale GenESI 8% 6% 4% 4% 8% 13% 9% 39%

Origine des crédits de partenariat 2017 ANR Europe Fondations Organismes publics Privé Région Ministère Casdar Feder Région FO Gr aphi que 4 : O rigi ne d es cr édi ts de p ar te nar iat e n 2 01 7 (IN RA , 2017)

Graphique 3 : Destination des dépenses du partenariat en 2017 40%

18% 42%

Destination des dépenses du partenariat 2017

Investissement Personnel Fonctionnement

(IN

RA

, 2017)

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II-5

Etudes antérieures et similaires au projet Sécalibio

L’intégralité de ce chapitre en dédié aux articles et études réalisés avant le projet Sécalibio concernant l’apport de fourrage grossiers. Il est important de noter que ces études ont contribués à l’élaboration par l’ITAB du présent protocole d’étude.

Les chiffres clés de la filière porcine bio1

Cheptel national bio en 2016 : 9605 truies reproductrices, dont 5 % (520 têtes) en conversion, - 0,9 % du cheptel de truies en France

- 40 % du cheptel bio dans le Grand Ouest de la France Les chiffres pour la bio en France :

- 9 % de naisseurs

- 44 % de naisseurs engraisseurs

- 47 % d’engraisseurs (nombre d’engraisseurs en hausse) Alimentation porcine : environ 80 % du prix de revient

101 000 porcs abattus en 2015 → 9708 tonnes de viandes

Edito : Jean-François VINCENT, éleveur de porcs bio dans le Cher, secrétaire national viande de la FNAB

Interview récupéré dans la revue (FNAB, Publié en Juillet 2018)

« En vente directe ou en filière, en plein air ou en bâtiment, dans l’herbe ou sur paille, il y a de la place pour que des paysans et paysannes heureux s’installent avec des porcs comblés. Des paysans et des paysannes heureux car la demande en porc bio est largement supérieure à la production. Les prix corrects et la grande distribution, qui ne trouve que du porc d’import, n’a pas peur de faire des contrats de dix ans avec ses fournisseurs français. Ce qui met le marché à l’abri d’un retournement de situation trop rapide. La vraie différence de qualité entre bio et conventionnel laisse aussi penser que le consommateur ne reviendra pas en arrière.

1 (Agence bio, s.d.)

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II-6 Pour autant, l’expérience nous a appris que l’élément dont la maîtrise technique est indispensable

est le naissage. 2004 ou 2012, chaque fois que nous avons connu des problèmes de marché, les premiers touchés ont été les élevages qui ne sevraient pas assez de porcelets. L’autre facteur de résilience en porc bio est la maîtrise de l’alimentation. En recherchant au maximum l’autonomie et en fabriquant à la ferme, on diminue ses coûts tout en s’affranchissant des aléas de matières premières… »

Cette interview met clairement en avant les enjeux économiques liées à une production de porcs bio clairement inférieure à la demande, ainsi qu’une qualité garantissant la confiance du consommateur envers le produit. Un autre point fort aborder dans cet article est l’enjeux de l’autonomie alimentaire des élevages de porcs et du naissage. L’étude sur l’intérêt du fourrage grossier protéique chez le porc met un point d’honneur à fournir des résultats intéressants qui permettraient d’envisager la mise en place par les éleveurs de cultures de protéagineuses telle que la luzerne afin de garantir l’autonomie protéique des élevages porcins.

Effet d'aliments à basse teneur en protéines sur les performances et les carcasses de porcs femelles ou mâles entiers nourris à volonté

(David GUILLOU)

Réduire les teneurs en protéines des aliments est un moyen reconnu pour limiter l’impact de la production porcine sur l’environnement. Toutefois, les références doivent être actualisées en intégrant les évolutions des pratiques d’élevage pour favoriser l’adoption de cette stratégie. Dans ce but, un essai a été conduit afin de déterminer les effets d’une réduction de 10% des apports de protéines sur les performances et la qualité de carcasse de porcs à l’engrais, femelles ou mâles entiers, issus de deux lignées paternelles et abattus à 120 kg de poids vif. Tous les aliments étaient formulés aux mêmes niveaux d’acides aminés digestibles : 9,43, 7,88 et 6,85 g lysine digestible /kg respectivement en démarrage, croissance puis finition ; les autres acides aminés suivaient le profil de la protéine idéale. L'essai portait sur 16 cases de 12 porcs, équipées de stations d’alimentation pour suivre individuellement l’ingestion. Les porcs étaient pesés au début de l'essai, puis toutes les 3 semaines jusqu’au départ à l’abattoir, et les données de classement de carcasses étaient récupérées. La consistance des fèces était notée chaque semaine. La réduction des teneurs en protéines n’a pas pénalisé les performances ou le classement des carcasses. En finition, l’appétit des porcs recevant le niveau bas en protéines était augmenté, et le rendement de leurs carcasses réduit. Avec les niveaux de protéines supérieurs, les porcs tendaient à présenter plus de fèces molles. Les effets attendus du sexe et de la lignée paternelle étaient retrouvés sur l’appétit, la croissance et le classement des carcasses. Le rendement marginal de la lysine pour la croissance ne dépendait pas de la lignée paternelle, mais un effet du sexe était détecté à chaque période. Les résultats de cet essai confirment que l’on peut réduire de 10% les apports de protéines sans affecter les performances des porcs nourris à volonté.

Dans cette publication l’on peut voir qu’un rationnement à 10% des apports en protéines est possible sans affecter les performances ou le classement des carcasses. L’expérience décrite dans cette publication sert de référence et est similaire en terme de protocole.

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II-7

Les fibres dans l’alimentation des truies gestantes : effets sur la nutrition, le comportement, les performances et les rejets dans l’environnement

(PHILIPPE F.-X., 2008)

L’intérêt premier d’alimenter les truies gestantes avec des rations enrichies en fibres (REF) est de les rassasier sans apport excessif d’énergie. Une teneur en fibres de l’ordre de 15-20% de NDF (Neutral Detergent Fibre) permet ainsi aux truies d’adapter leur consommation à leurs besoins, ce qui permet d’envisager une distribution à volonté des aliments, technique qui réduit notablement le coût de l’équipement d’alimentation. L’effet des fibres sur la sensation de satiété est notamment attribuable aux plus grandes quantités consommées, à l’augmentation du temps consacré à l’ingestion et à un ralentissement de la vidange gastrique. L’amélioration du niveau de bien-être des truies résultant du rassasiement se traduit par une réduction de la fréquence des stéréotypies et des agressions. L’inconvénient d’une distribution de REF tient à une diminution, cependant limitée, de la digestibilité de l’énergie associée à une accélération du transit intestinal, une production accrue de méthane lors des fermentations et une diminution de l’accessibilité des enzymes digestives et microbiennes aux composants cellulaires. La valorisation de l’énergie provenant des fibres chez la truie est cependant meilleure que chez le porc en croissance. Pour autant que les apports alimentaires tiennent compte de la réduction de la digestibilité de l’énergie, les performances de reproduction des truies ne sont pas affectées. Au contraire, le développement du volume du tube digestif induit par les REF en cours de gestation permet une augmentation de l’ingestion en début de lactation, favorisant ainsi la production laitière et limitant la mobilisation des réserves corporelles. Au niveau environnemental, le recours aux REF diminue les émissions d’ammoniac mais favorise les émissions de méthane.

Lors de cette expérience des résultats similaires à ceux du projet Sécalibio ont été remarqués. L’apport important en fibre permet un rassasiement efficace et l’augmentation du temps consacré à l’ingestion.

Effets des saponines dans l’alimentation des monogastriques

K, P. (1995). Les saponines de la luzerne : rôle antinutritionnel et hypocholestérolémiant.

Définition des critères pour la sélection de variétés pauvres en saponines. Thèse, Poitiers.

Les saponines contenues dans l’alimentation des monogastriques ont des effets négatifs chez le porc et la volaille. Le lapin est insensible à ce type de molécule. Les effets des saponines sont variés. Le plus classique est une diminution de la croissance, observé de nombreuses fois mais jamais expliqué. Cependant toutes les saponines n’ont pas le même effet sur les animaux : il a été montré que les saponines du soja ne provoquent aucun retard de croissance sur les poulets et les rats.

- Chez les volailles : plus de 0,2 % de saponines de luzerne (soit 25 % de luzerne dans la ration) provoque un retard de croissance chez les poulets, une diminution de l’ingestion volontaire et une moindre efficience de l’aliment. Les poules pondeuses sont aussi sensibles à la présence de saponine : la production d’œuf baisse, il y a une moins bonne proportion du blanc dans l’oeuf et la coquille de l’œuf est plus fragile. L’utilisation de variétés sans saponines permet de rétablir ces facteurs à la normale.

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II-8 - Les porcs en fin de croissance sont relativement insensibles à l’effet des saponines : la luzerne

peut être intégrée jusque 24 % dans leur ration sans effet délétère. Par contre les jeunes animaux sont beaucoup plus sensibles aux saponines alimentaires.

La première explication de la chute de croissance serait la réduction de l’ingestion d’aliment. En effet, les saponines donnent de l’amertume à l’aliment. Un essai a été mené sur porc. Quatre rations ont été données : une à base de luzerne riche en saponines, une à base de luzerne pauvre en saponines, et une sans luzerne avec du sulfate de quinine, connu pour son amertume, et une ration sans luzerne ni sulfate de quinine. C’est cette dernière qui a été préférée par les animaux. La ration à variété pauvre en saponine a été préférée à celle avec luzerne riche en saponine, et la ration avec du sulfate de quinine a été totalement rejetée. On peut donc interpréter ces résultats comme un choix de l’amertume moindre par l’animal. Cependant ce critère de choix est très difficile à montrer réellement, il dépend des espèces considérées et même parfois du choix des lots d’animaux. De façon générale, face à l’amertume, le porc est plus résistant que la volaille, et le lapin est tout à fait insensible.

L’effet des saponines et leur lots d’effets négatifs ont été étudiés sur les volailles, les porcs, et les lapins lors de cette expérience. Cependant seul les effets concernant les porcs sont intéressants dans le cas présent. Les résultats prouvent que les porcs d’âges avancés ne ressentent pas de la même manière l’amertume produite par les saponines. Cette expérience est prise comme référence pour les essais sur les porcs du projet Sécalibio et a permis d’anticiper l’âge de distribution de la luzerne lors des trois essais.

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III-9

Matériel et méthode

Contexte

L’amélioration de l’autonomie protéique est un défi majeur de la production porcine sous le label de l’agriculture biologique, en effet actuellement sur le territoire national peu de protéines sont produits par les exploitations en agriculture biologique. Parmi les nombreuses questions qui se posent pour accompagner la filière porcine bio, celle de l’alimentation est donc prépondérante. La réglementation article 14 du RCE/834/2007 § 1-d et article 20 du RCE/889/2008 § 3 impose l’apport de fourrages grossiers dans l’alimentation des porcs et des volailles, sans pourcentage minimum à respecter. Selon l’article 19 § 2 du même règlement au moins 20 % des aliments proviennent de l’unité de production elle-même ou, si cela n’est pas possible, sont produits dans la même région en coopération avec d’autres exploitations biologiques ou des opérateurs du secteur de l’alimentation animale biologique. Dans le cas extrême où aucune de ces conditions n’est possibles, l’article 43 permet l’utilisation de matière premières non biologiques riches en protéines pour les porcins avec un pourcentage maximale autorisé sur une période de douze mois de 5% pour les années civiles 2018, 2019 et 2020. 2

En 2021 la nouvelle règlementation Européenne sur la production biologique va accentuer la dépendance de la filière porcine aux tourteaux de soja importé, c’est pour cela que de nombreuses alternatives sont recherchées telles que de nouvelles matières premières, orties, sésames, nouveaux mode de culture ; l’apport de fourrages grossiers protéiques comme la luzerne à des porcs en croissance en est une. En effet la luzerne est une plante herbacée fourragère de la famille des fabacées, ces dernières ont la capacité de capter l’azote atmosphérique afin de le transformer en azote disponible dans la plante via les nodosités présentent sur ces racines. Cet azote servira dès lors de composante principale dans la création des protéines.

Cette nouvelle règlementation de 2021 va fortement impacter les pratiques d’élevages. Conformément à l’annexe II, partie II, points 1.9.3.1, au moins 30% des aliments pour les porcs devront provenir de l’exploitation elle-même ou, si cela n’est pas possible ils devront être produits en coopération avec d’autres unités de production biologique ou en conversion ou opérateurs du secteur de l’alimentation animale biologique ou en conversion utilisant des aliments pour animaux et des matières premières pour aliments des animaux provenant de la même région. Les modalités d’application vont changer notamment la règle des 5% de produits non biologiques utilisable dans l’alimentation des porcs. En effet à partir du 1er Janvier 2026 il ne sera plus possible de faire appel à des aliments ou matières premières conventionnelles.3

L’expérience menée à l’INRA dans le cadre d’un CASDAR Sécalibio (Sécurisation des systèmes alimentaires bio) s’inscrit directement dans cette volonté d’améliorer l’autonomie protéique dans les exploitations porcines biologiques. Durant deux années trois expériences ont été menées,

2 (Commission, Règlement (CE) n°834/2007 du conseil du 28 juin 2007, 2007) (Commission, Règlement (CE)

n°889/2008 de la commission du 5 Septembre 2008, 2008)

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III-10 elles ont eu pour objectifs de tester l’efficacité d’un apport en enrubannage de luzerne ainsi qu’en

foin de luzerne à des porcs en croissance en substitut d’aliment concentré.

Les objectifs de cette étude sont d’évaluer la capacité des porcs en engraissement à consommer de la luzerne en enrubannage ou en foin, et ainsi d’évaluer si cette consommation permettrait de réduire les impacts d’un rationnement alimentaire sur les performances zootechniques et les caractéristiques des carcasses obtenues.

Les enjeux de ces études sont multiples :

Environnementale et agronomique – Enjeux concernant les impacts environnementaux, de la

mise en place de culture de luzerne, en outre celle-ci est une excellente tête de rotation.

Bien-être animal – Enjeux en lien avec la mise à disposition de fourrages grossiers permet de

limiter la sensation de faim des porcs rationnés.

Economique – Enjeux concernant le revenu des éleveurs dans le temps.

Sociétal – Enjeux concernant la viabilité des élevages pour les éleveurs, et le regard de l’opinion

publique sur l’élevage conventionnel dû aux conditions d’élevages parfois industrielles des animaux.

Dispositif experimental

L’étude est menée sur une bande de 60 porcs lors des deux premiers essais, et sur une bande de 50 porcs lors de l’essai numéro 3 à la station INRA Genesi de la Gouvanière (86480) en 2017 et 2018. Les trois essais ont été réalisés sur des porcs charcutiers de race large white × Piétrain par leur père, et Duroc × Landrace par leurs mères, mâles (castrés seulement pour l’essai 1 et 2) et femelles confondus. Les porcs étaient conduits en station de type conventionnelle mais cette dernière avait été aménagé pour les besoins de l’étude en station d’élevage biologique qui mimaient aux mieux les conditions imposées par la réglementation Européenne. Les porcelets ont été sevrés à 42 jours en conditions mimant celle de la conduite en agriculture biologique qui impose 40 jours d’allaitement minimum, comprenant des porcelets allaités jusqu’à 42 jours et l’absence de distribution d’aliment sous la mère. Lors de la mise en lots 10 cases de cinq ou six porcs ont été constituées lors des trois essais avec une égale répartition des sexes mais des poids et âges de départ différents entres les essais.

Tous les porcs étaient alimentés en auges individuelles avec de l’aliment concentré. L’enrubannage ou le foin de luzerne a été distribué quotidiennement après avoir été pesé, puis il est mis à disposition à volonté dans des râteliers à tous les porcs de l’étude, hormis ceux du lot témoin (T). Les quantités d’enrubannage et foin distribués sont calculés chaque jour en comparaison avec la consommation de la veille afin de mettre à disposition la quantité suffisante de fourrage tout en limitant la possibilité d’avoir du gaspillage.

Les aliments utilisés lors des essais sont répartis en deux types, « croissance » et « finition ».4  Croissance : Niveau de protéines normal

 Finition : Niveau moins important de protéines

(16)

III-11 Il est important de faire la différence entre les aliments croissance et finiton..

Les porcs sont répartis en 5 lots avec différents rationnements : le lot témoin (T), le lot 100% croissance (R0), le lot 100% finition (R10), le lot 85% croissance (R15), ainsi que le lot 85% finition (R22). Pour être plus synthétique il y a 5 régimes différents correspondant à 5 lots. L’objectif premier de l’étude est de permettre via l’analyse statistiques des données la comparaison des lots entres eux en terme de performances zootechniques. Pour se faire le lot témoin (T) est la référence à laquelle tous les autres lots sont comparés puisqu’il s’agit du lot nourrit normalement en élevages biologiques.

Il est important de noté pour la suite des résultats que l’essai n°3 comportait bien un lot rationné à 22%, cependant ce dernier a été supprimé des résultats suite à une erreur dans le calcul de la ration. L’erreur étant répété tout au long de l’essai ce lot a donc été supprimé de l’étude.

Tableau 1 : Exemple des différents rationnements appliqués sur l'essai n°1

Lot (2 cases)

(6M et 6F par lot) ou

(5M et 5F par lot) Nom

Protéine / jour en début essai n°1 (53 kg)

Enrubannage ou foin de luzerne

Croissance NR* R0 EL*5 /FL*6 352g À volonté

Rationné 10% R10 EL/FL 326g - 10% À volonté

Rationné 15% R15 EL/FL 299g - 15% À volonté

Rationné 22% R22 EL/FL 277g - 22% À volonté

Témoin: Cce NR T 352g Non

Sur ce tableau nous pouvons constater que l’apport protéique des porcs du lot témoin au début de l’essai n°1 à 53 kilos est de 352 grammes de protéines par jour. L’aliment fournis lors des 3 essais étant le même, il n’y a jamais de différences de teneur en protéines rapporté au poids vif. Comme cité plus haut les lots témoins n’avaient comme alimentation que des granulés. Les noms des lots reprennent les régimes alimentaires qui leurs sont attribués, ces noms correspondent à -10% de protéines pour le lot R10, -15% de protéines pour le lot R15, -22% de protéines pour le lot R22 et aucun rationnement sur les granulés pour le lot R0 mais un apport de luzerne est distribué, pour finir le lot (T) qui ne fait l’objet d’aucun rationnement ni aucun apport en luzerne.

Méthode d’élevage

Expérience n°1 :

En ce qui concerne l’essai 1 les porcs étaient logés en deux parcs par traitement. Les groupes étaient tous composés de 6 individus par parc avec une égale répartition des sexes mâle et femelle (3 mâles/3 femelles). L’expérience débute avec des porcs âgés de 96 jours et un poids moyen en début d’expérience de 53,48 kg. Les aliments (croissance et finition) sont déposés en

5 FL : Foin de luzerne

(17)

III-12 auges individuelles tous les matins avant 9h00. Les distributions d’enrubannage de luzerne

commencent dès le début de l’expérience, c’est-à-dire à 96 jours d’âge. Les différents traitement/lots de l’essai n°1 :

1) Témoin (non rationné en protéines) : aliment croissance et aucun apport en luzerne 2) R0 aliment croissance (non rationné en protéines) : avec apport d’enrubannage de luzerne 3) R10 aliment finition (équivalent à un aliment croissance rationné a -10% de protéines) :

avec apport d’enrubannage de luzerne

4) R15 aliment croissance (rationné a -15% de protéines) : avec apport d’enrubannage de luzerne

5) R22 aliment finition (équivalent à un aliment croissance rationné a -22% de protéines) : avec apport d’enrubannage de luzerne

Expérience n°2 :

En ce qui concerne l’essai 2 les porcs étaient logés en deux parcs par traitement. Les groupes étaient tous composés de 6 individus par parc avec une égale répartition des sexes mâle et femelle. L’expérience débute avec des porcs âgés de 90 jours et un poids moyen en début d’expérience de 41,86 kg. Les aliments (croissance et finition) sont déposés en mangeoires tous les matins avant 9h00.

Les différents traitements/lots de l’essai n°2 :

1) Témoin (non rationné en protéines) : aliment croissance et aucun apport en luzerne 2) R0 aliment croissance (non rationné en protéines) : avec apport d’enrubannage de

luzerne

3) R10 aliment finition (équivalent à un aliment croissance rationné a -10% de protéines) : avec apport d’enrubannage de luzerne

4) R15 aliment croissance (rationné a -15% de protéines) : avec apport d’enrubannage de luzerne

5) R22 aliment finition (équivalent à un aliment croissance rationné a -22% de protéines) : avec apport d’enrubannage de luzerne

Expérience n°3 :

Les porcs sont logés en parcs (deux par traitement/lot) sur paille par groupe de 5 animaux comprenant 3 mâles et deux femelle dans le premier parc et 3 femelles et deux mâles dans le second parc du même traitement. Les distributions de foin luzerne commencent dès le début de l’expérience avec un âge des porcs de 77 jours (poids vif moyen : 35.89 kg) pour l’ensemble des lots et dureront jusqu’à la fin de l’expérience de 104 jours.

Les différents traitements/lots de l’essai n°3 :

1) Témoin (non rationné en protéines) : aliment croissance et aucun apport en luzerne 2) R0 aliment croissance (non rationné en protéines) : avec apport de foin de luzerne 3) R10 aliment finition (équivalent à un aliment croissance rationné a -10% de protéines) :

avec apport de foin de luzerne

(18)

III-13 Les rations sont recalculées chaque semaine à hauteur de 4% du poids vif. La consommation de

l’aliment est quotidienne et est distribué dans des auges individuelles avant 9h00 du matin. Mesures et observations

Les consommations d’aliment concentré et la quantité de luzerne distribuée sont mesurées quotidiennement par case, le tout étant calculé par la différence entre les quantités allouées et les quantités refusées. Des pesés individuelles ont lieux toutes les trois semaines afin de connaître le poids vif des animaux et ainsi recalculer les rations des 3 semaines suivantes.

Des données sont recueillies lors de l’expérience, ainsi qu’après l’abattage. L’étude se concentre principalement sur : Les performances zootechniques et la marge nette pour les producteurs.

• Poids vif initial est le poids du porc au 1er jour de l’expérience, (en kg)

• Poids vif final est le poids du porc au dernier jour de l’expérience (la veille de l’abattage), (en kg)

• Aliment est la quantité d’aliment concentré distribué aux porcs, (en kg)

• Luzerne représente le poids de luzerne consomme par les porcs, (en kg) brut ou en MS à 86%

• (GMQ), Gain moyen quotidien est l’indication de la vitesse moyenne de croissance en gramme par jours, (en g/j)

• (IC PV), Indice de consommation par rapport au poids vif représente la quantité d’aliment (hors luzerne) consommé pour produire 1kg de poids vif, (en kg/kg)

• (IC PV EL), Indice de consommation par rapport au poids vif incluant luzerne pour produire 1kg de vif, (en kg/kg)

• (TMP) Taux de muscle par pièces est un indice représentant le classement de la carcasse, • (Marge/porc, en €) représente un indicateur calculé par porc au moment de la vente, en

prenant en compte uniquement le coût de l’aliment,

• (RDT en %) le rendement représente le pourcentage de viande calculé par rapport au poids froids divisé par le poids vif final,

Les porcs ont été pesés au début et à la fin de la période expérimentale, pour le calcul de la vitesse de croissance. Dans les trois expériences les refus de luzerne ont été quantifiés chaque jour au moment du nourrissage. Cela permet le calcul de la consommation en enrubannage ou foin de luzerne sur l’ensemble de l’expérience. A la fin des périodes expérimentales les porcs de tous les essais sont abattus dans un abattoir commercial et les caractéristiques de carcasses ont été obtenues par un capteur gras-maigre (CSB image-Meater).

Le taux de muscle des pièces (TMP) est obtenu à partir de l’équation de Blum et al / TMP = 60,12 – 0,487 G3 – 0,133 G4 + 0,111 M3 + 0,036 M4, où :

• (G3) est l’épaisseur minimale de gras (couenne incluse) recouvrant le muscle gluteus medius, (en mm) ;

• (G4) est l’épaisseur moyenne de gras (couenne incluse) recouvrant quatre vertèbres lombaires ;

(19)

III-14 • (M3) est l’épaisseur minimale de muscle entre l’extrémité antérieure du muscle gluteus

medius et la partie dorsale du canal médullaire ;

• (M4) est l’épaisseur moyenne de muscle recouvrant quatre vertèbres lombaires ;

Tableau 2 : Exemple de tableau utilisé lors des essais pour la calcul des rations

Les rations alimentaires sont calculées par cycle de trois semaines, après chaque nouvelle pesée. Au sein de chaque parcs les porcs reçoivent un régime différent quantitativement calculé sur la base de l’ab libitum7, c’est à dire 4% de leur poids vif jusqu’à 80 kg, puis 3.5% de leur poids vif à partir de 80 kg pour la bande 1 et 3, et 3,5% pour la bande 2 afin d’éviter les refus.

Présentation de l’aliment concentré utilisé

Comme cité plus haut deux types d’aliments concentré ont été utilisés. Il s’agissait lors des essais des mêmes ingrédients, l’un croissance et l’autre finition. Chacun de ces deux aliments avait des teneurs différentes en matière première et nutriment. L’entreprise Arrivé Bellanné localisé à Nueil-les-Aubiers était le fabricant de l’aliment lors des trois expériences.

7 Définition dans Glossaire

Parc Lot Poids M case

Ration

semaine 1 Ration case semaine 2 Ration Ration case semaine 3 Ration Ration case

N ou ve lle p es ée N ou ve lle p es ée Poids M case Ration

semaine 4 Ration case

3 R15 EL 53 1,802 10,812 1,921 11,526 2,04 12,24 68,88 2,34 14,05 4 T 53 2,12 12,72 2,26 13,56 2,4 14,4 70,8 2,83 16,99 5 T 53 2,12 10,6 2,26 11,3 2,4 12 71,36 2,85 14,27 6 R0 EL 53 2,12 12,72 2,26 13,56 2,4 14,4 72,11 2,88 17,31 7 R15 EL 53 1,802 10,812 1,921 11,526 2,04 12,24 69,98 2,38 14,28 8 R0 EL 53 2,12 12,72 2,26 13,56 2,4 14,4 72,15 2,89 17,32 9 R22 EL 53 1,802 10,812 1,912 11,526 2,04 12,24 69,03 2,35 14,08 10 R10 EL 53 2,12 12,72 2,26 13,56 2,4 14,4 68,86 2,75 16,53 11 R10 EL 53 2,12 12,72 2,26 13,56 2,4 14,4 70,53 2,82 16,93 12 R22 EL 53 1,802 10,812 1,921 11,526 2,04 12,24 66,35 2,45 14,72

(20)

III-15 Lors des essais les aliments croissance et finition étaient conventionnels mais ne contenaient pas

d’acide aminés de synthèse.

Tableau 3 : Présentation de l'aliment croissance et finition

Présentation des différents types de luzernes

Les fourrages expérimentaux utilisés lors des trois expériences sont tous des fourrages de luzerne. Cependant ces derniers ont un mode de conservation différent. Pour l’essai 1 : il s’agissait d’un enrubannage de luzerne sec ; pour l’essai 2 d’un enrubannage de luzerne humide, et pour l’essai 3 d’un foin de luzerne très sec ;

A noter que l’indice de structure est similaire lors des trois expériences, dans tous les cas nous retrouvons un indice de 1,40. Lors de l’essai n°1 l’indice de matière sèche était bien supérieur à celui qui sera utilisé au cours de l’essai 2 ; l’on peut noter que cette différence a par la suite un impact sur l’appétence des porcs lors de l’essai 2. En effet un enrubannage plus humide c’est avéré plus attrayant pour les porcs.

L’essai trois a permis de tester un foin de luzerne possédant une teneur en matière sèche de 90,1 %. Tout au long de l’essai la consommation de luzerne par les porcs y a été la plus faible des trois expériences.

Tableau 4 : Tableau descriptif des différents fourrages de luzerne utilisés

Description CROISSANCE PORC INRA ESSAI

PORC FINITION

INRA ESSAI Description

PORC CROISSANCE INRA ESSAI PORC FINITION INRA ESSAI

Matières premières Différents constituents

MAIS 27,4 15,8 Humidite % 11,45 11,74

ORGE 28,6 25,7 Cellulos.brute% 5,91 6,00

TRITICALE - 11,8 Cendre brute % 5,17 4,98

Issues de Céréa 6,0 6,0 Proteine brute% 17,50 16,00

HUILE PALME 0,50 0,50 Mat.Gras.brute% 3,64 3,09

T.COLZA - 4,8 Amidon % 39,61 41,21

T.COLZA EXP 10,0 7,2 Sucres Totaux % 3,85 4,59

T.SOJA 48 13,6 4,6 Ndf % 17,82 18,02 POIS 11,8 20,0 Lysine % 0,94 0,85 MELASSE CANNE - 1,50 CARBONATE FAR 1,40 - SEL 0,30 0,40 Essai 1

(Enrubannage de luzerne) Essai 2 (Enrubannage de luzerne) Essai 3 (Foin de luzerne)

Résultats d’analyse (/MS)

(21)

IV-16

Résultats

Performances zootechniques

Les porcs n’ont montré aucun problème de santé lors de la durée de l’expérience. Cependant deux porcs sont morts lors de l’essai 1 ; ainsi qu’un porc lors de l’essai 2 ; et un autre lors de l’essai 3, sans relations apparentes avec le régime alimentaire distribué au cours de l’essai.

Tableau 5 : Présentation statistique des performances zootechniques lors de l'essai 1

Lot Pds début (96 jours) Rdt* TMP Pds 1

er abattage (160 jours) GMQ aliment* Conso IC PV* R0 EL 53,5 a 76,33 % a 60,36 a 123 b 1066 a + 1,8% 212 2,82 R10 EL 53 a 75,53 % a 60,52 a 118,1 ab 1000 ab - 4,5% 215 2,97 R15 EL 53,8 a 74,90 % a 61,97 a 114,5 ab 937,8 bc - 10,5% 191 2,69 R22 EL 54 a 75,38 % a 61,74 a 110,3 a - 18,4%855 c 198,8 2,94 Témoin 52,90 a 76,72 % a 60,38 a 120,1 ab 1047 a 205,5 2,73 Anova 0,97 0,077 0,04 0,01 <0,001 - -

Poids vif en début d’essai : Lors de l’essai 1 le poids vif initial ne présentait pas de différences

significatives (p > 0,97). Conformément aux attentes du protocole les mises en lots se sont faites avec des porcs de même poids en moyenne.

Matière azotée totale 22,1 % MS Cellulose 22,6 % MS NDF 43,8 % MS Matière grasse 1,4 % MS Sucres 5,7 % MS Matière minérale 11,7 % MS

Matière azotée totale 20,0 % MS Cellulose 22,9 % MS NDF 44,0 % MS Matière grasse 2,2 % MS Sucres 1,0 % MS Matière minérale 10,2 % MS

Matière azotée totale 14,7 % MS Cellulose 45,1 % MS NDF 61,1 % MS Matière minérale 8,9 % MS Valeurs nutritionnelles LysDI 7,20g/kg MS MetDI 2,05g/kg MS Valeurs nutritionnelles LysDI 6,05g/kg MS MetDI 1,72g/kg MS Valeurs nutritionnelles LysDI 5,25g/kg MS MetDI 1,32g/kg MS

(22)

IV-17

Poids vif final (Poids au 1er abattage) : Au cours de l’essai 1 la consommation de luzerne a permis

de compenser partiellement les rationnements imposés aux porcs, il n’y a pas de différences significatives sur les poids vif finaux (p > 0,067).

GMQ : Le gain de poids quotidien des lots présente des différences significatives, (p <0,001).

L’ensemble des trois lots les plus rationnés présentent une différence de 12,52% par rapport au lot témoin (T). Le lot le plus rationné (R22 EL) présentait une différence de 22,54% par rapport au lot témoin (T).

IC PV : Les différents rationnements imposés aux porcs lors de l’essai 1 n’ont pas influencé

significativement l’indice de consommation rapporté au poids vif. On n’observe pas dans l’essai 1 de différences significatives entre les lots, néanmoins le lot (R15) a permis en tendance d’obtenir le meilleur indice.

RDT : Les rendements des carcasses ne présentent pas de différences significatives entre les lots. Tableau 6 : Présentation statistique des performances zootechniques lors de l'essai 2

Lot Pds début (90 jours) Rdt* TMP Pds 1

er abattage (182 jours) GMQ aliment* IC PV*Conso R0 EL 41,3 a 76,22 % a 59,15 a 127,9 c 960,2 a + 9,3% 254 2,70 R10 EL 41,3 a 76,54 % a 60,34 a 120,2 bc 871,7 b - 0,7% 244,5 2,86 R15 EL 42,5 a 76,30 % a 60,41 a 112,6 ab - 12,72%766,23 c 199,8 2,66 R22 EL 42,4 a 75,84 % a 61 a 109,6 a - 15,47%742,1 c 198,1 2,73 Témoin 41,80 a 75,81 % a 60,12 ab 119,8 bc 877,9 b 243,8 2,85 Anova 0,89 0,59 0,078 < 0,001 < 0,001 - -

Poids vif en début d’essai : Lors de l’essai 2 le poids vif initial ne présentait pas de différences

significatives (p > 0,89) sur l’ensemble des lots. Conformément aux attentes du protocole les mises en lots se sont faites avec des porcs de même poids en moyenne.

Poids vif final (Poids au 1er abattage) : Au cours de l’essai 2 la consommation de luzerne n’a pas

permis de compenser les rationnements imposés aux porcs, il y a des différences significatives sur les poids vif finaux, a 188 jours (p < 0,001). Le lot (R0EL) non rationné ayant accès à la luzerne a obtenu des croissances supérieures.

(23)

IV-18

GMQ : Lors de l’essai 2 le gain de poids quotidien des lots présentait des différences significatives,

(p < 0,001). Néanmoins l’apport d’enrubannage de luzerne a permis au lot (R0 EL) d’avoir un indice de consommation plus élevé que le lot témoins.

IC PV : Lors de l’essai 2 les indices de consommation rapportée au poids vif ne présentaient pas

de différences significatives. Néanmoins le lot (R15) a permis en tendance d’obtenir le meilleur indice.

RDT : Les rendements des carcasses ne présentent pas de différences significatives entre les lots. Tableau 7 : Présentation statistique des performances zootechniques lors de l'essai 3

Lot Pds début (77 jours) Rdt* TMP Pds 1

er abattage (181 jours) GMQ aliment* IV PV*Conso R0 EL 36,4 a 74,37 % ab 62,85 a 130,88 a 909,27 a + 3,81% 254 2,69 R10 EL 35,6 a 74,43 % ab 62,11 a 119,52 a 808,9 ab -7,66% 238 2,84 R15 EL 36,5 a 72,76 % b 63,06 a 114,17 a 749,85 b -14,39% 200,8 2,59 Témoin 35,7 a 74,88 % a 62,14 ab 126,62 a 875,93 ab 246 2,72 Anova 0,98 0,06 0,36 0,14 0,012 - -

Poids vif en début d’essai : Concernant le poids vif initial il n’y a pas de différences significatives

(p > 0,98).

Poids vif final (Poids au 1er abattage) : La consommation de luzerne a permis de compenser

partiellement les rationnements imposés aux porcs, il n’y a pas de différences significatives sur les poids vif finaux, a 181 jours (p > 0,14).

GMQ : Le gain de poids quotidien des lots présentent des différences significatives, le gain de

poids des porcs recevant le régime témoin (R15 FL) était 15.32% plus faible que celui des porcs des autres lots (p < 0,012) ; et 16,8% plus faible que le lot témoin.

IC PV : Les différents rationnements imposés aux porcs lors de l’essai 3 n’ont pas influencé

significativement l’indice de consommation rapporté au poids vif. On n’observe pas dans l’essai 3 de différences significatives entre les lots, néanmoins le lot (R15 FL) a permis en tendance d’obtenir le meilleur indice.

(24)

IV-19 Consommation de luzerne lors des expériences

La consommation de luzerne peut être qualifiée d’importante sur les trois essais. En termes de luzerne brut en incluant l’ensemble des lots rationnés par essais (lots témoins exclus) cela représente en moyenne par porcs : 28,70 kg pour l’essai n°1 ; 89,41 kg pour l’essai n°2 et 13,69 kg pour le dernier essai. Ce qui dans sa totalité représente 1238,4 kilos pour l’essai numéro 1 ; 4303,3 kg pour l’essai 2 ; et 662,8 kg pour le dernier essai numéro 3.

Le graphique ci-dessus a l’intérêt de montrer visuellement les différences significatives en ce qui concerne les consommations de luzerne entres les lots lors des trois essais. Les durés d’essais étaient respectivement de 65 jours en moyenne avec deux abattages à 160 et 180 jours de vie de l’animal pour l’essai n°1 ; de 92 jours en moyenne avec deux abatages également à 182 et 196 jours de vie lors de l’essai n°2, et pour finir 104 jours sur l’essai n°3 avec un seul abattage.

Ces résultats sont directement en lien avec le type de fourrage distribués, ces derniers ont influencé significativement la consommation de la luzerne par les porcs. En ce qui concerne les enrubannages la teneur en matière sèche de ces fourrages a influencé l’appétence des fourrages et donc l’appétit des porcs ; lors de l’essai n°1 un enrubannage à 74,8% de MS a été moins consommé qu’un enrubannage à 52,6% de MS, le même phénomène est retrouvé lors de l’essai n°3 ou un foin de luzerne à 90,1% de MS a été moins consommé par les porcs.

(25)

IV-20 Avant le début des expériences Sécalibio il existait déjà des travaux décrivant l’aversion des porcs

à l’égard de la luzerne. Les raisons sont principalement liées à l’amertume des saponines contenues dans ces fourrages. La question principale qui s’est alors posé était « Est-ce que les fourrages de luzerne seront consommés ? »

Ci-dessous est présenté le tableau des résultats concernant la consommation de luzerne brut. L’on peut remarquer que les consommations y ont été très variables en fonction des caractéristiques (tableau 2) des fourrages mis à disposition lors des trois essais. Les consommations ont évolué de 47 à 1133,5 grammes de luzerne brut par jour et par porc.

Tableau 8 : Tableau récapitulatif de la quantité de luzerne consommé / porc Essai 1 P v alu e Essai 2 P v alu e Essai 3 P v alu e Indices T R0 EL R10 EL R15 EL R22 EL T R0 EL R10 EL R15 EL R22 EL T R0 FL R10 FL R15 FL Luzerne brut, kg/porc 0 e 18,16 d 22,62 c 32,75 b 41,29 a <0,001 0 c 61,67 b 94,12 a 97,54 a 104 ,28 a <0,001 0b 4,9b 20,28 a 16,14 a <0,001 Luzerne:

Essai 1 : L’essai 1 présente des différences significatives concernant l’ensemble des lots

entre eux (p < 0,001). Le lot le plus rationné (R22 EL) a consommée significativement d’avantage de luzerne que le lot (R0 EL), en pourcentage cela se traduit par +127,37% de luzerne consommé en plus.

Essai 2 : Concernant l’essai 2 les lots présentent des différences significatives (p < 0,001). La

moyenne de consommation des trois lots les plus rationnés, (R10 EL, R15 EL, R22 EL) présentent une différence significative de 59,92% par rapport au lot le moins rationné (R0 EL). Le lot le plus rationné (R 22 EL) présente une différence de 68,96% par rapport à (R0 EL).

Essai 3 : La consommation de luzerne lors de l’essai 3 présente des différences significatives

sur l’ensemble des lots (p < 0.001). Les deux lots les plus rationnés ont consommé significativement d’avantage de luzerne que le (R0 FL) en pourcentage cela se traduit par 271,63% de consommation en plus. Le lot le plus rationné de l’essai 3 (R15 FL) avait consommé 229,39% de plus que le lot (R0 FL).

Effets des fourrages de luzerne sur le rationnement

L’apport de fourrages grossier de luzerne n’a permis de rattraper que partiellement les pertes induites par les différents rationnements lors des trois essais. Dans tous les essais la consommation de luzerne a augmenté en fonction de l’intensité du rationnement des porcs (hormis pour le lot R15 FL lors de l’essai 3). Ces effets s’expliquent tout simplement du fait que la sensation de faim est causée par le rationnement lui-même. La consommation de luzerne par les porcs leur permet de combler l’estomac et d’assurer une régulation physique de la faim.

(26)

IV-21 Le tableau de présentation statistique des performances zootechniques lors de l'essai 18 nous

montre que les GMQ n’ont pas été compensés significativement par les apports en luzerne. Cependant l’on peut constater une légère augmentation des GMQ sur les lots non rationnés avec luzerne (R0) comparé à ceux des lots témoins (T), ces augmentations allant de +1,8% à +9,3% du GMQ sur l’ensemble des essais. Dans ces trois cas spécifiques aux lots (R0) ces augmentations sont directement liées à une consommation de luzerne. L’observation des GMQ est une manière pertinente de contrôler les conséquences d’un rationnement ainsi que l’efficacité d’un apport en fourrage tel que celui testé lors de l’expérience Sécalibio.

Le tableau ci-dessous démontre bien les conséquences d’un rationnement sur les gains de poids quotidien des porcs. Dans le cadre des trois essais Sécalibio menés à l’INRA, la chute visible des GMQ est dû au rationnement imposé pour chaque lot. A noter qu’un rationnement d’une telle ampleur n’est rendue possible que grâce à la luzerne.

Le contrôle des indices de consommation d’aliment est une seconde manière d’appréhender les résultats obtenus sur cette expérience. Sur les tableaux statistiques des performances zootechniques présentés plus haut9 l’on peut constater une variation conséquente des indices de

8 Tableau 5 : Présentation statistique des performances zootechniques lors de l'essai 1

9 Tableau 5 : Présentation statistique des performances zootechniques lors de l'essai 1Tableau 6 : Présentation

statistique des performances zootechniques lors de l'essai 2Tableau 7 : Présentation statistique des performances zootechniques lors de l'essai 3

(27)

IV-22 consommation sur tous les lots de chaque essais. Petite précisions sur le fait que les indices de

consommation d’aliment ne peuvent pas être comparés statistiquement lors de cette expérience car il s’agit là des données moyennes collective par case, et non pas de données individuelle. Ci-dessous les résultats sous forme de boxplots des indicateurs de consommation obtenu sur l’expérience. Il important de constater que les meilleurs indices c’est-à-dire ceux les plus faibles sont réalisés sur les lots ayant consommé de la luzerne. Ces résultats peuvent paraitre surprenant car ils prouvent que la luzerne est efficace pour diminuer la consommation d’aliment tout en continuant à produire un même kilo de poids vif, d’autant plus que comme cité dans le chapitre 1710 les poids vif relevés au moment de l’abattage sont en moyenne en équivalence. Tout ceci s’explique par le développement naturel des organes digestifs du porc. Afin de digérer la luzerne

et plus particulièrement les fibres contenues dans cette dernière le système digestif gagne en volume, ce qui impact directement les poids vifs. L’inconvénient est la non possibilité de valoriser ces organes en abattoir, la conséquence est un gain de poids équivalent à celui de lots témoin mais au prix d’une chute notable du rendement carcasse des porcs sur les lots rationnés.

10 Effet des fourrages de luzerne sur le rationnement 17

(28)

IV-23 Conséquences sur la qualité des carcasses

Concernant la qualité des carcasses la prise en compte du taux de muscle par pièces (TMP) est sans nul doute le critère déterminant d’une bonne ou d’une mauvaise valorisation financière. Lors des trois essais les lots les plus rationnés présentaient tous des TMP supérieurs au lot témoin. Cette augmentation du TMP s’explique par le rationnement des porcs, en effet la diminution des rations distribués aux porcs ont pour conséquences de ne pas favoriser un engraissement important avec l’apparition de couches de gras. Cependant il est important de noter que des rationnements aussi importants n’ont été possible que grâce à la distribution à volonté de la luzerne.

Malgré un TMP supérieur et donc d’une meilleure conformation pour l’abattoir ainsi que valorisation au niveau du prix des carcasses, les prix par porcs sur les lots rationnés sont plus faibles que ceux des lots témoins. Ceci s’explique par les pertes de poids occasionnés par les différents rationnements, et les apports de luzerne qui ne permettent pas de rattraper les baisses des poids vifs de porcs.

Tableau 9 : Résultats par lot des critères de la qualité des carcasses lors de l’essai 1

Lot TMP G3 G4 M3 M4 R0 EL 60,36 a 14,67 a 22,2 ab 71,1 a 56,5 a R10 EL 60,52 a 13,78 ab 22,2 ab 75,95 a 57,5 a R15 EL 61,97 a 11,83 b 18,6 c 72,3 a 57,7 a R22 EL 61,74 a 12,33 ab 20,3 bc 71,8 a 55,1 a Témoin 60,38 a 14,52 ab 23,9 a 74,3 a 55,9 a Anova 0,04* 0,015* 0,0004*** 0,31 0,60

TMP : Les taux de muscle par pièce pendant l’essai 1 présentaient des différences significatives

entre les lots (p < 0,04). Les deux lots les plus rationnés possèdent un taux de muscle par pièce plus haut en moyenne de 2,38% par rapport aux trois autres lots.

Le G3 a été impacté par les différents rationnements, il en ressort une diminution significative des épaisseurs de gras sur cet essai numéro 1 au fur et à mesure de l’intensification du rationnement. Cependant les lots R0 EL de l’essai présente une épaisseur de gras supérieur au lot témoins. Ces résultats ne sont pas surprenants au vue de la ration du lot R0 EL, composé de la même ration que les lots témoins avec en plus un apport en fourrage.

G4 : La couche de gras recouvrant les vertèbres lombaires est significativement plus faible sur les

lots R15 EL et R22 EL par rapport au lot témoin qui présente la couche de gras la plus importante. La raison en est directement lié au rationnement.

M3 : L’épaisseur de muscle minimale entre l’extrémité antérieure du gluteus medius et la partie

(29)

IV-24 Cependant l’on peut remarquer que sa moyenne est la plus faible sur le lot R22 EL, et R0 EL. Ces

deux moyennes ne prouvent en rien que l’alimentation ou la luzerne sont responsable de ces faibles moyennes. Le facteur génétique des porcs de cet essai est l’explication de ces différences.

M4 : L’épaisseur moyenne de muscle recouvrant les quatre vertèbres lombaires ne présente

aucune différence significative entres les lots. Le fait que le lot témoin et le lot R22 EL présentent les moyennes les plus faibles n’est pas imputable aux rationnements.

Tableau 10 : Résultats par lot des critères de la qualité des carcasses lors de l’essai 2

Lot TMP G3 G4 M3 M4 R0 EL 59,15 b 15,18 a 26,25 a 71,98 a 54 a R10 EL 60,34 ab 13 ab 23,80 ab 70,55 a 52,93 ab R15 EL 60,41 ab 12,24 b 24,44 ab 69,66 a 49,70 b R22 EL 61 a 11,17 b 22,06 b 67,78 a 50,14 ab Témoin 60,12 ab 13,18 ab 24,59 ab 70,65 a 51,56 ab Anova 0,078 0,006** 0,009** 0,43 0,027*

TMP : Les taux de muscle par pièce lors de l’essai 2 ne présente pas de différences significatives

entre les lots. Cependant les deux lots les plus rationné présentent un taux de muscle par pièce plus haut en moyenne.

G3 : l’épaisseur minimale de gras recouvrant le muscle gluteus medius a été impacté par les

différents rationnements, il en ressort à nouveau une diminution significative des épaisseurs de gras sur cet essai. Les lots les plus concerné par la diminution des couches de gras sont les lots les plus rationnés R15 EL et R22 EL.

La couche de gras G4 recouvrant les vertèbres lombaires est significativement plus faible sur le lot R22 EL par rapport au lot témoin qui présente la couche de gras la plus importante. La raison en est une fois de plus directement lié au rationnement.

M3 : L’épaisseur minimale de muscle entre l’extrémité antérieure du gluteus medius et la partie

dorsale du canal médullaire ne présente pas de différences significatives entres les lots. Sur l’ensemble des lots la moyenne la plus élevé est attribué au lot R0 EL bien que cela n’affecte en rien le résultat final du TMP qui est plus élevé sur les deux lots les plus rationnés.

M4 : L’épaisseur moyenne de muscle recouvrant les quatre vertèbres lombaire présente des

différences significatives entres les lots. Sur cet essai le facteur rationnement pourrait être lié au fait que les deux lots les plus rationnés présente des moyennes plus faible. De plus le lot le plus valorisé en terme de rationnement présente cette fois-ci un taux de muscle M4 bien supérieure aux autres lots, dont le témoin.

(30)

IV-25

Tableau 11 : Résultats par lot des critères de la qualité des carcasses lors de l’essai 3

TMP : Les taux de muscle par pièce pendant l’essai 3 ne présente pas de différences significatives

entre les lots. Cependant le lot le plus rationné (R15 FL) présente un taux de muscle par pièce plus haut en moyenne.

G3 : Lors de l’essai 3 les moyennes d’épaisseur de gras ne présentaient pas de différences

significatives entres les lots, en tendance les lots les plus rationnés R10 FL et R15 FL avaient des épaisseurs minimales de gras recouvrant le muscle gluteus medius plus faibles.

G4 : La couche de gras G4 relevé sur cet essai était plus faible sur les deux lots les plus rationnés.

Cependant statistiquement il n’y a pas de différences significatives sur les G3 et G4 de cet essai.

M3 : L’épaisseur de muscle M3 ne présente pas de différences significative sur cet essai bien que

les deux lots les plus rationnés présente une fois encore des résultats plus faibles, mais non imputable aux différents rationnements appliqués.

M4 : Lors de cet essai les résultats étaient pour tous les indicateurs très hétérogènes, il en va de

même pour l’indicateur de qualité de carcasse M4 qui a cependant des moyennes d’épaisseurs de muscle plus faible sur les deux lots les plus rationnés, toujours non imputables aux rationnements.

Résultats économiques

Grâce au tableau présent ci-dessous, nous pouvons constater que durant l’essai n°1 au total ce sont 1238,4 kilos de luzerne qui ont été consommés par les porcs. L’essai n°2 est celui qui représente la plus forte quantité consommée avec 4303,6 kilos et seulement 662,8 kilos pour le dernier essai n°3.

Tableau 12 : Représentation des coûts de la luzerne par essais et par lots

Essai 1 Essai 2 Essai 3

Prix de la

luzerne Enrubannage : 75€ / Tonne Enrubannage : 90€ / Tonne Foin de luzerne : 150€ / Tonne

Lot TMP G3 G4 M3 M4 R0 FL 62,85 a 11,10 19,80 78,06 59,55 R10 FL 62,11 a 10,30 18,01 69,18 52,02 R15 FL 63,06 a 10,52 16,43 71,81 54,56 R22 FL - - - - - Témoin 62,14 a 11,81 20,32 75,75 57,56 Anova 0,36 0,56 0,10 0,06 0,07

(31)

IV-26 Différents lots R0 EL R10 EL R15 EL R22 EL R0 EL R10 EL R15 EL R22 EL R0 FL R10 FL R15 FL Coûts de la luzerne brut/lot 16,35 € 20,36 € 29,48 € 37,2 € 66,61 € 101,6 € 105,3 € 112,6 € 7,35 € 30,42 € 21,48 € Coût de la luzerne brut/porc 1,36 € 1,70 € 2,46 € 3,10 € 5,55 € 8,47 € 8,78 € 9,39 € 0,74 € 3,04 € 2,39 €

L’étude Sécalibio n’a pas comme but premier d’analyser les coûts de la luzerne. Cependant lors de l’étude des calculs précis ont été réalisés afin d’anticiper les impacts et les retombés économique pour les éleveurs. L’on peut immédiatement remarquer que les coûts varient en fonction du type de luzerne utilisé, en sachant qu’un enrubannage est moins onéreux qu’un foin de luzerne. Les prix des enrubannages et du foin de luzerne sont ceux du marché local et correspondent aux prix en vigueur lors des années 2017 et 2018.

Tableau 13 : Représentation des coûts de production au kilo lors des trois essais

Premièrement sur le tableau ci-dessus nous pouvons constater que les lots les plus rationnés ne sont pas ceux dont les coûts de production sont les moins élevés. Bien au contraire, malgré des rationnements conséquents tous les lots témoins (T) de l’expérience présentent les meilleurs ratios en rapport au coût de production par kilos de viande consommable.

Toutes les valeurs économiques concernant l’expérience Sécalibio ont étés calculés individuellement, ce qui signifie que statistiquement elles sont exploitables et en concordance avec le prix local de la luzerne (comme cité plus haut) ainsi que celui de l’aliment. De plus les prix du kilo de viande sont ceux du marché du porc Breton11 qui au 31/01/2018 affichait 1,18€ le kilo de viande conventionnel.

Les coûts de production ne présentent pas de différences significative entres les lots, en ce qui concerne l’essai numéro 1, cependant l’on peut remarquer une différence sur les lots R10 et R22 par rapport au lot de comparaison témoin.

11 Site internet : (Marché du porc Breton, s.d.)

Essai 1 Essai 2 Essai 3

Coût de production du kilo de viande (en €)

T 0,81 a 0,86 b 0,83 a

R0 EL/FL 0,87 a 0,89 ab 0,84 a

R10 EL/FL 0,89 a 0,947 ab 0,88 a

R15 EL/FL 0,87 a 0,95 a 0,86 a

(32)

IV-27 L’essai numéro 2 présente des résultats différents significativement entres les lots. A noter que

les deux lots les plus rationnés sont les plus onéreux à produire au kilos.

Pour l’essai numéro 3 une fois de plus les deux lots les plus rationnés sont les plus couteux. En revanche l’essai 3 ne comporte pas de différences significatives entres les lots.

Ci-dessous le tableau de présentation des différences de coûts de production comparé à 1 kilo de viande consommable. Il est clairement admis grâce à ces différentes représentations graphiques que la luzerne n’a dans aucun cas permis de diminuer les coûts de production. Le prix dépensé dans tous les apports de luzerne distribué lors de l’expérience est encore trop important, et ceux malgré des rationnements conséquents. L’argent économisé dans l’aliment est perdu dans l’achat de fourrages. Les lots témoins (T) présentent tous des scores bien meilleures.

Observations

Le protocole établi avant l’étude permet de relever un certain nombre de données sur l’état sanitaire des animaux de l’étude Sécalibio. Une fiche sanitaire est maintenue à jour toutes les 3 semaines. En cas de problèmes constatés comme par exemple des blessures, des soins sont apportés le jour même.

Figure

Figure 1 : Carte des différents centres INRA
Graphique 1 : Répartition de l'origine des crédits du centre en 2017  (INRA, 2017)
Figure 2 : Organigrame de l'unité GenESI
Figure 3 : Graphique représentant l’évolution du cheptel de truies reproductrices et du nombre d’élevages certifiés (chiffres 2016)
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