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Academic year: 2022

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É C R I R E À L ’ É C O U T E

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Fiction & Cie

Antonio Tabucchi

É C R I R E À L ’ É C O U T E

Dialogues avec Bernard Comment

Seuil

57, rue Gaston-Tessier, Paris XIXe

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c o l l e c t i o n

« Fiction & Cie »

fondée par Denis Roche dirigée par Bernard Comment

isbn 978‑2‑02‑150458‑3

© Tabucchi Estate & Bernard Comment

© Éditions du Seuil, mars 2022 pour la présente édition.

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335‑2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

www.seuil.com

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Préface

Mourir un 25 mars, ce n’est pas anodin, pour un Toscan comme Antonio Tabucchi, quand on sait que ce fut longtemps le premier jour de l’an dans le calendrier florentin (jusqu’à un décret du grand‑duc de Toscane en 1750, près de deux siècles après l’adoption partout ailleurs du calendrier grégorien), et que le thème de l’Annonciation est probablement le motif le plus récurrent de la peinture italienne de l’époque, dans la région de Florence et de Pise en particulier, comme l’a bien montré Daniel Arasse (L’Annonciation italienne. Une histoire de perspective, Hazan, 1999).

Qu’est‑ce que l’Annonciation, au fond ? Une visitation. Et une visitation angélique (celle de l’archange Gabriel à la Vierge Marie). Cette date marque un moment de vie (Marie va concevoir l’enfant Jésus, et c’est au moment où elle prononce la parole « fiat mihi » qu’elle tombe enceinte, selon

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la tradition ecclésiastique), mais aussi un moment de perte (Adam et Ève sont chassés du Paradis ce jour‑là) et même de mort (la colonne le plus souvent placée entre l’archange et la Vierge Marie dans les tableaux d’Annonciation est le symbole annonciateur de la mort prochaine du Christ), et que tout cela, vie, perte et mort, soit mélangé et condensé en ce jour précis a quelque chose de tabucchien, lui qui fut si attentif aux équivoques et aux coïncidences.

Antonio Tabucchi est donc mort à Lisbonne le 25 mars 2012, ultime clin d’œil à sa région natale et à cette Italie qui lui valut le meilleur mais aussi le pire. Il est enterré au cimetière des Plaisirs (dos Prazeres) de la capitale portugaise, ses archives sont déposées à la Bibliothèque nationale de France. Il fut et reste un écrivain profondément européen qui parlait de nombreuses langues, ou les fréquentait assez pour se faire une idée des textes dans leur ver‑

sion originale, lui qui trimbalait une vaste, très vaste bibliothèque dans sa tête, et qui voua à la littérature une passion absolue.

Comme écrivain, il offre volontiers de lui une vision modeste et passive, presque soustractive, se définissant comme quelqu’un qui a de bonnes

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antennes et qui se contente de recevoir avec hospi‑

talité les anges qui viennent lui raconter ou suggérer des histoires. Plus généralement, dans la vie, et j’ai souvent pu le vérifier, Antonio Tabucchi avait une incroyable capacité à attirer les gens pour qu’ils lui racontent des histoires, leurs histoires, dans des cafés, dans une salle d’attente, dans un train, un peu par‑

tout : il savait capter les destins des uns et des autres, comme un magicien.

La tradition orale est très importante pour com‑

prendre la tonalité de cette œuvre. Son fonds originel d’histoires lui vient du grand‑père et de l’oncle. Il faut se figurer cette enfance : né le 24 septembre 1943 à Pise, pendant les bombardements que connaît la ville, le bambin est hanté par la rumeur assourdissante des avions, des bombes, et par le souvenir (fantasme ou témoignage) d’avoir été alors transporté de Pise à Vecchiano dans ce paysage de guerre.

Il est donc un enfant qui évolue dans le climat d’après‑guerre d’une Italie lacérée par vingt ans de fascisme et des épisodes de guerre civile où les che‑

mises noires et les partisans s’affrontent. Devant le feu de cheminée, des histoires se racontent, se trans‑

mettent, et le petit Antonio est nourri dès son plus jeune âge des récits des années 1930, du régime

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mussolinien, de la résistance, avec des familles parfois clivées, les dénonciations, les trahisons, les règlements de comptes, tout cet univers qui va parcourir l’en‑

semble de l’œuvre, surtout dans la première période, et qui revient très fort dans le chef‑d’œuvre qui sonne comme un aboutissement, Tristano meurt (2004).

Vers l’âge de onze ou douze ans, Antonio est immobilisé pendant plusieurs mois au lit en raison d’une douloureuse infection au genou qui se révé‑

lera plus tard d’origine tuberculeuse. L’expérience est déterminante, à ses propres dires : son oncle Cisello, compatissant à son ennui, lui apporte alors des livres et l’initie à la lecture, Stevenson, Conrad, Manzoni, Jules Verne, et à la possibilité de mettre le récit, l’histoire, par écrit.

Le film de Fellini La dolce vita fut un choc pour le jeune Tabucchi : il découvre les côtés vénéneux de son pays et éprouve le besoin de s’éloigner. Brillant étudiant, il trouve à se loger pendant un an à la Cité internationale universitaire à Paris. Les cours de Jankélévitch à la Sorbonne lui font forte impression.

Mais il passe le plus clair de son temps dans les salles obscures.

Au moment de retourner dans sa Toscane natale par le train de nuit, il achète, près de la gare de Lyon,

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un petit livre d’un poète alors peu connu, dont la traduction française vient de paraître : il s’agit de Bureau de tabac, de Fernando Pessoa. Une fulgura‑

tion. Ce choc de lecture, décisif, va orienter sa vie.

Il décide d’apprendre le portugais et se rend à Lis‑

bonne, où il rencontre celle qui deviendra sa femme, Maria José de Lancastre.

Ensuite, c’est une vie d’écrivain. Un grand écri‑

vain, qui ne s’enlisera jamais dans la routine, tout au contraire, inventant pour chaque livre une nouvelle forme, inédite, audacieuse, subtile.

Son premier roman, Piazza d’Italia, le place d’en‑

trée parmi les grands, ceux qui savent tisser plusieurs fils et confronter les individus à la grande histoire.

Il y peint un siècle d’Italie, de Garibaldi à la chute du fascisme, dans une fresque extrêmement inven‑

tive, moderne, inspirée des théories d’Eisenstein sur le montage cinématographique (en retour, le cinéma s’est intéressé à plusieurs de ses livres, adaptés pour le grand écran, comme le magistral Nocturne indien d’Alain Corneau, ou le Requiem d’Alain Tanner).

Ce sont aussi ses nouvelles qui ont frappé les esprits, celles par exemple du Jeu de l’envers, ou des Petites équivoques sans importance, dont la subtile mécanique sait faire souffler le vent fort des tragédies.

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Entre 1982 et 1984, au retour d’un bref voyage de quelques semaines en Inde, il conçoit un labyrin- thique roman sur la perte d’identité, la dissolution de soi, Nocturne indien. Un livre sombre, habité par la mort qui rôde, qui dit l’Inde aussi bien que L’Empire des signes de Roland Barthes disait le Japon. Il n’y a pas besoin d’un long séjour lorsque quelque chose d’essentiel est capté.

Le Fil de l’horizon emprunte quant à lui la voie du polar métaphysique (comme plus tard La Tête per- due de Damasceno Monteiro) pour évoquer les années de plomb qui ont ensanglanté l’Italie, avec le délire terroriste et les manigances d’État.

Je vivais dans les environs de Florence quand je le rencontrai pour la première fois vers la fin des années 1980 : j’enseignais alors, à Pise, la théorie littéraire, grâce à la recommandation de Jean Staro- binski (et j’avais déjà fait connaissance avec Maria José de Lancastre, une collègue toujours souriante et accueillante). À vrai dire, j’étais épuisé, à peine rentré d’un bref séjour à Paris par le train de nuit, et quand une amie professeure de littérature française m’invita à dîner, j’étais dans l’idée de refuser, mais elle ajouta qu’Antonio Tabucchi serait là, et j’étais

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curieux de faire la connaissance de cet écrivain dont on commençait à beaucoup parler, qui venait d’ob‑

tenir le prix Médicis de littérature étrangère (1987), et dont le nom (si proche du kabuki japonais) autant que le visage (lunettes cerclées, moustache) avaient valeur d’énigme. Lors de ce dîner, nous n’échan‑

geâmes que quelques phrases ; la parole, il faut le dire, était monopolisée par un tuttologo (un « touto‑

logue », pourrait‑on traduire) qui avait un avis sur tout et plein d’anecdotes fades à raconter ; pourtant, à travers des sourires et des sourcils haussés, nous nous comprîmes à demi‑mot, et même sans mots : aussi étrange et paradoxal que cela puisse paraître, une amitié était née. Ou du moins, dans ce premier temps, une complicité. Le lendemain, Antonio m’ap‑

pela par téléphone et me proposa de dîner bientôt, et cette fois, « ce sera un dîner parlant », ajouta‑t‑il d’un ton enjoué. Et quelques jours plus tard, nous étions de nouveau à table, à cinq ou six. Il me questionna, beaucoup, et quand je lui dis que je venais de finir un roman (je l’avais envoyé l’avant‑veille à trois ou quatre maisons d’édition françaises, celles auxquelles on pense quand on est loin de Paris), il me conseilla d’envoyer le manuscrit aussi à Christian Bourgois. Je lui objectai que c’était plutôt un éditeur de littérature

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étrangère, et il me répondit, avec un sourire affec‑

tueux : « Vous êtes peut‑être plus étranger que vous ne croyez… »

Quelques semaines plus tard, je recevais de Chris‑

tian Bourgois, par une matinée de fin juillet, un télégramme où il se déclarait « enthousiaste de la lecture » de mon manuscrit. Quelle délivrance ! Je téléphonai aussitôt à Antonio, qui était déjà au cou‑

rant : son éditeur français, que mon patronyme un peu curieux rendait méfiant, avait peur d’un canular, ou se méfiait d’un possible hétéronyme de la part d’un spécialiste notoire de Fernando Pessoa. Il l’avait donc appelé et interrogé discrètement avant d’en‑

voyer son message. Je proposai à Antonio de venir le voir, pour le remercier, mais il partait dans peu de temps pour Venise, où il était attendu à dîner. Une demi‑heure plus tard, il me rappelait : une première publication, ça se fêtait, en effet, et il avait annulé son voyage, il viendrait vers 20 heures, dans notre maison de Bagno a Ripoli, modeste ferme agricole dans le cadre merveilleux d’oliviers, d’abricotiers, de vignes, et je n’avais rien à préparer, avec Maria José, il apportait tout, à manger, du champagne, tutto !

Au‑delà de l’anecdote, on retrouve ici ce qui faisait l’homme Tabucchi : la capacité au silence, au retrait,

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l’humour et l’ironie douce, la compréhension des sin‑

gularités et une extraordinaire générosité, ainsi qu’un sens haut porté de l’amitié. Je crois que c’était en 1989. Ensuite, pendant plus de vingt‑trois ans, nous nous sommes sans cesse appelés, nous avons écrit ensemble (un peu), traduit ensemble (et chacun de son côté), voyagé ensemble, bu ensemble (beaucoup de champagne… avec des glaçons !), mangé, fait des courses, avec toujours une certaine autodérision qui nous donnait aussi l’énergie de mener certains combats (Berlusconi et autres mochetés et dangers d’un monde déjà à la dérive), des combats qui, j’en suis sûr, l’ont tué, ou ont contribué à le tuer – car ce connaisseur si profond des textes et de l’image aurait préféré écrire, lire, regarder, voyager, aimer, que d’avoir à dénoncer les turpitudes et les attaques répétées contre la démocratie dont il était un des rares à comprendre la gravité et la puissance d’an‑

ticipation derrière les apparences de tragi‑comédie.

Je veux dire qu’Antonio Tabucchi n’avait rien de ces intellectuels organiques qui cherchent chaque semaine une cause, et tout autant une scène média‑

tique, pour y exister, pour s’y rentabiliser. Il aurait, je le répète à dessein, préféré se consacrer exclusivement à sa passion, les livres (et plus que tout la poésie),

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et aux plaisirs de la vie, qu’il savait goûter avec une gourmandise parfois farfelue mais toujours joyeuse et communicative. Oui, il aurait préféré s’en tenir à sa discrétion naturelle, à un petit cercle d’amis avec qui parler de littérature, d’art, de cinéma, de nourriture et de vin, mais il y a des moments de l’histoire où l’on est obligé de sortir du bois, et il l’a fait, sans calcul, sans précaution aucune. Il l’a fait avec le cou‑

rage qui était le sien, fondé sur de solides convictions, celles de quelqu’un qu’il me plaît de définir comme un démocrate intense. C’est un peu oxymorique,

« un démocrate intense », mais ça le qualifie bien, parce qu’il a toujours exécré les extrêmes et n’a jamais versé dans le messianisme révolutionnaire avec son cortège d’illusions, d’abus et de morts.

Antonio Tabucchi aimait l’Italie, mais il la savait faible, peu munie d’anticorps pour se protéger des populismes en tous genres, et pour qui a vécu les années 1980 et 1990 dans la péninsule, le spectacle était renversant, terrifiant. Il savait que son pays avait été et pouvait redevenir le laboratoire méphis‑

tophélique de l’Europe, mais il ne fut pas toujours entendu. Ses collègues italiens, conscients des limites à ne pas dépasser pour rester dans ce que Pasolini appelle « le Palazzo », le trouvaient parfois excessif.

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Ils savaient, eux, se protéger. Lui ne l’a pas fait. Il a été attaqué, jusque dans le sillage de sa mort, par cette sale langue fasciste qui aime l’odeur du cadavre pour cracher dessus.

Un personnage louche, peu scrupuleux, condamné par la justice, a utilisé son pouvoir de président du Sénat pour le poursuivre et l’intimider. Un président du Conseil a lâché ses chiens les plus veules pour l’intimider.

Pourtant, Antonio Tabucchi n’a pas désarmé. Avec une terrible et belle lucidité, il a essayé de nous ouvrir les yeux. À nous, Européens un peu trop tentés de sourire de l’Italie, pays d’opérette dont les excès pourraient amuser, mais où se forgeait notre destin commun. Un destin qui, pour notre malheur, dure et se confirme. Honneur à lui d’avoir eu ce cou‑

rage, cette force. Il a été seul. Très seul parfois. Je ne l’oublie pas.

Antonio était un ami merveilleux et fatigant.

Imprévisible, irritable, séducteur, enjôleur. Il laissait à toute heure des messages sur le répondeur télépho‑

nique, envoyait des fax, débarquait à Paris, s’invitait gentiment, et à peine entré, ouvrait les fenêtres, quelle que fût la température extérieure, car il avait

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l’air d’avoir toujours trop chaud, et trop chaud sur‑

tout dans sa tête qui semblait exploser, il prenait un glaçon pour le passer sur son front, allumait une ciga‑

rette Multifilter au bout d’un filtre en plastique, et posait un problème ou un projet sur la table, un article à écrire, ou une lettre, il aimait qu’on le fasse ensemble, et parfois ça durait longtemps, très long‑

temps, il voulait finir avant de manger et on dînait à 23 heures ou minuit, peu importait. Il était une tem‑

pête, mais une tempête pleine de vie, pleine d’idées et d’images, une tempête qui fait du bien. Il était un génie, dont la tête paraissait trop petite pour contenir toutes les pensées, toutes les associations d’idées, toutes les intuitions, toutes les phrases et les histoires en gestation, et ça débordait, on voyait que ça débor‑

dait. Un jour de printemps de 1998, il m’avait fait renoncer à un petit voyage dans le nord de la France parce qu’il voulait écrire un texte, dans le petit bureau que j’avais alors rue Dauphine, une chambre de bonne qu’il avait baptisée « la scatola dei fratelli Marx » (« la boîte à chaussures des frères Marx », en écho à un cercle que nous voulions ironiquement fonder, le « Club des optimistes feints », dont la devise aurait été celle, fameuse, de Groucho : « Je ne ferai jamais partie d’un club qui accepte des gens

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comme moi »), où il aimait beaucoup venir pour que nous travaillions ensemble, malgré l’exiguïté absolue du lieu dont il avait pour premier réflexe d’ouvrir la fenêtre, bien entendu. Et nous nous sommes mis à la tâche. Il lançait les idées, et je les mettais en forme, directement en français. À la fin de l’après‑midi, nous fîmes une courte pause, et vers minuit, le texte était là : « Un univers dans une syllabe », d’abord publié dans La Nouvelle Revue française, puis repris dans le petit volume Autobiographies d’autrui. Comment en vouloir à un ami certes tyrannique à ses heures, mais qui avait raison de l’être, puisque à la clé, il y avait un formidable morceau de littérature et d’intelligence subtile.

À certaines périodes, nombreuses en fin de compte, nous nous appelions ou voyions quotidiennement.

Je ne sais comment le définir, dans notre différence d’âge : un grand frère ? un père ami ? Un frère ami peut‑être, car on ne choisit pas son frère, mais un ami, oui. En tout cas, le meilleur ami qu’on puisse espérer. Un ami irremplaçable, et les dix ans passés depuis sa mort ne cessent de me le confirmer.

Quand je l’ai connu, Antonio traversait une lourde dépression, et se protégeait beaucoup. Le jour de

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notre première rencontre, j’avais acheté Le Fil de l’horizon et Nocturne indien et les avais lus dans l’après‑midi, trouvant des liens insoupçonnés avec la question du Neutre que j’explorais dans mon livre en cours d’écriture, Roland Barthes, vers le Neutre. Peu après, j’avais lu ses Piccoli equivoci senza importanza (idiotement traduit par Petits malentendus sans impor- tance, titre joli en soi, c’est certain, mais trahissant la nature d’ambiguïté maintenue qui réside dans le mot « équivoques », ce qui conduisit en temps voulu à retraduire ce livre, et le geste était amplement justi‑

fié, comme je le découvris en me mettant à l’œuvre).

Mais la grande découverte, le choc, ce fut L’Ange noir, lu sur épreuves, en italien, et qui me fit une énorme impression : je découvrais l’épaisseur de passé (personnel et historique) dans lequel Antonio cher‑

chait un fil. J’eus l’impression de quelqu’un qui se laissait aller jusqu’au fond, au plus profond, dans les ténèbres les plus improbables. Je partageais la souf‑

france des personnages, la souffrance de l’auteur, et je le regardai alors avec un mélange d’admiration et de sidération : je l’admirais d’aller aussi loin, fût‑ce sur le mode de la fiction, dans l’exploration de ses propres ténèbres. Les fantômes, partout à l’œuvre chez Antonio Tabucchi, se font plus menaçants, dans

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Table

Préface . . . 7

Une écriture à l’écoute

Entretien sous forme de lettres . . . 39 À propos de Il se fait tard, de plus en plus

tard . . . 79 Conversation à Pordenone

19 mars 2001 . . . 99 À propos de Tristano meurt . . . 111 Il n’y a pas de modèle absolu . . . 143 supplément. Réflexions sur l’Italie

en marche . . . 163 Bibliographie d’Antonio Tabucchi . . . 185

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