É T U D E S U R L E S R E L A T
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O N S E N T R E L ’ E U R O P EO C
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D E N T A L E E T L E S P A Y S S C A N DI
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E SP A R A N D R E A S L I N D B L O M
P UB LI É PAR L’ACADÉMI E ROYA L E DE S B E LLE S- LETTRES
D’ H I S T O I R E E T D ’A R C H É O L O G I E D E S T O C K H O L M
s c n u D E B L A N C H E D E N A M U R. R E I N E D E S U È D E e r N O R V E
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ES T O C K H O L M : W A H L S T R O M W I D S T R A N D L O N D O N : B E R N A R D Q U A R I T C H
I M P R I M É P A R C E D E R Q U I S T S G R A F I S K A A K T I E B O L A G S T O C K H O L M M C M X V I
TA B LE DES MA T ]
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RESPRÉ
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ACEINTRODUCTION
Le sty le goth ique. — La Suède et la Norvège. — Le s relatio ns d e l 'Europe occidentale avec la Suède et la
Norvège. Le s pe intre s, le ur technique et leurs sources d' inspira tion
LI VRE I . — DESCRI PTI ON DES PEINTURES
CHAP ITRE I. — Deva nts d’a utel et retab le s peints enNorv ège
CHAPITRE II . Peintures monume ntal e s e nNorvège
CHAPITRE III. — Peintures monume ntales enSuède
LI VRE Il . EVO LUTI ON DU STYLE
PR EM I ÈRE PAR T I E. — ÉPOQ U E D E FO RMA T I O N o u S T Y L E G OTH I Q U E
CHAPITRE l. — Le sty le français enNorvège. ( Le Maître de l a Majesté. Le Maître de Tome)
C HAPITRE II. Le sty le anglais enNorvège. ( Le Maître du Beau Ch rist. — Le Maitre du Cru citie ment
— Le Maître de l ’A nnonciatio n. Le Maître de Sa int Pi erre et le problème d e Math ie u Par is)
CHAPITRE III . Les relations e ntre l e sty le fra nça is e t le sty le a ngl a is enNorvège . (L' école d'A al—Vang) .
CHAPITRE IV. — Le sty l e anglais enSu ède. ( Le Maître de Ha ckâs)
CHAPITRE V. Les relations entre le sty le goth ique et l e style allemand by zantin enSu ède. (Les Maîtr es
de Dädesjô)
DEU X I ÈM E PAR T I E. ÉPOQU E
DU
S T Y L E G OT H IQU E D ÉVELO PPÉCHAPITRE VI. Le styl e français enNorvège. (Le Maître de l'A do ratio net le Maît re de s Miracle s)
CHAPITRE VII. Le sty l e a ngla is enNorvège. (Le s Maître s de Saint O lof, d ' Héra clite , de Saint Bo th olphe
et de l a Vie de la Vierge)
CHAPITRE VI I I — Les relations e ntre l e stylefrançais et le sty le angla is enNorvège. ( Le Maître de la
V ie rge Mère)
CHAPITRE IX. Le sty le fra nçais enSuède . (Le Maître de
R
ada) .CHAPITRE X. — Le style a ngla is enSuède. (Le s Maîtres de Bjorsater. — Les Maîtres d’Edsh u lt) .
C HAPITRE X l.
R
ésumé du Livre I ILI VR E — ÉTU DES SU R L’lCONOGRA PHIE
CHAPITRE I . La pe inture goth ique comme i nterprétation des idées chré ti ennes
CHAPITRE I I. — Le s dernie rs moments de la v ie terr estre de la Vie rge . (Les pré parations à l a dormiti on.
La dormition. — Les funérailles. La résurrection et I’assomption) 1 92
CHAP ITRE I II . Les mira cles de Notre Da me. (La pesée des fines. — Le moine Reynal dus. Le m oine
G erhardus. L’e nfa nt ju i f dans l e ' feu. Le ch eval i er qui vendit sa femm e au diab le. La » téte turque »)
CHAPITRE IV. — La d escente aux Li mb es
CHAP ITRE V. — L’h isto ir e apocryph e de Noé 21 0
CHAPITRE VI. Les Saints. (Saint Etienne, Sa int Gille s, Saint Halvard, Sa inte Margu erite et Saint 0 10 0 21 5
CON CLU SION
Le ca ractère national dans l a création a rtistique de nos m aitres. — La finde la pe inture goth ique enSuède
et enNorvège
ADDITIONS ET CORRECTIONS
iNDEX
iNDEX DES LOCALITÉS
A BR ÉV IAT I O N S EM PLOY ÉES D ANS CE Q U I s urr
Musée de Ch ristia ni a, c.-à-d. Universite tets O l ds agsaml ing, Ch ristiania.
Musée de Copenhague, c.—à-d. Natio nalmus eet, Copenh ague.
Musée de Stockholm, c.—à-d. Sta tens Historiska Muse um, Stockholm.
P R
E
FA C ECe travail n' a pas la prétention d'être une histoire de la peinture gothique en Suède et en Norvège . Il se propose seulement de résoudre un problème déterminé : quelle a été, dans l'apparition et le développement de la peinture gothique en Suède et en Norvège , l' action des deux pays prépondérants dans la formation du style gothique , la France et l'A ngleterre ?
L'étude de ce problème particulier est—elle véritablement fondée ? Ne serait—ii pas préférabl e de chercher
à
donner simplement l ’ exposé synthétique de la pein ture dans le Nord ? N' est—ce point une prodigalité que de consacrer tant de la beurs à la solution d' un problème unique , fût- il même d ’ une importance fondamentale ?
Arrêtons- nous un moment devant ces questions.
Chaque époque, chaque nation a son art . Que nous étudno ns l ' art d ’ une même époque dans les différentes nations , ou l'art d' une même nation
à
traversles âges, nous nous trouvons en présence de phénomènes complexes, dont il nous est difficile de concevoir l'essence , si nous n ' avons élucidé préalablement les conditions nécessaires
à
la naissance des phénomènes artistiques. La const atationde ces conditions ne peut ni ne doit être l' objectif principal des rech erches entre prises dans l ’ histoire de l'art , et la connaissance de ces conditions n ' est qu' un fac teur indispensable pour atteindre notre but : saisir l ’ essence de l ’ art qui est l ' objet de
notre étude.
La voie qui conduit à ce but n ' a pas une dire ction unique . Lo rsqu l I s ' agit de nations qui ont créé les idées et porté sur leurs épaules le poids du dévelop pem ent d’un style , cett e voie va pour ainsi dire de l’intérieur à l ' extérieur . C' est
en pénétrant toujours plus profondément dans la vie intellectuelle et matériel le de la nation que nous apprenons à co nnaitre les forces cachées qui ont rendu possible la création des nouvelles valeurs artistiques .
I l en est tout autrement lorsq ue les nations étudiées sont en dehors du centre de développement et qu'elles n ’ ont participé que peu ou même point à la création
des trésors de style ou d’idées . Les formes et les idées nouvell es que nous y rencontrons ne portent plus l’empreinte de leur origine. Nous voyons au lieu de
cela un phénomène de transformation , la traduction d ’ un poème étranger en un lan gage artistique propre au pays même . Pour les recherches entreprises dans l 'histoire
de l' ar t , cet art secondaire n 'en constitue pas moins un objet import ant . D ’ une part, le processus e
n
lui même de l 'adoption de l'élément étranger, de la tr ansfo r mation et de la fusion des formes entre elles et avec les formes national es est un phénomène de psychologie artistique du plus haut intérêt ; d 'une autre part, ce processus de transformation et d ’ assimilation peut donner naissanceà
de nouveaux trésors de beauté . Enfin , la force de chaqu e expansion est également un indice de la vital ité de l'art d ' où rayonne l ’ impulsion génératrice.I l est évident que devant les manifestations de cet art secondaire, nous som mes dans l 'impossibilité de suivre les méthodes de recherche usitées pour l' art primaire. Dans ce cas , la voie doit partir de l’extérieur, les conditions intérieures ne pouvant ni expliquer les phénomènes isolés , ni les mettre en relation l es uns avec les autres . Au reste l' incertitude peut se présenter lorsqu ' il s ’ agit de distin guer ce qui est indigène et ce qui est étranger, et des erreurs fâcheuses devi
ennent alors inévitables. Par contre, en éliminant les principes étrangers nous déga geons l’ élément national et la forme que les conceptions étrangères ont revêtue dans leur transformation devient le miroir le plus limpide de l ’ âme nationale .
Durant tout le moyen âge , la peinture du Nord n ’ est pour ainsi dire qu' un art secondaire et cette remarque est plus particulièrement j uste quand elle s' applique
à
la période gothique. Pour comprendre cet art, nous sommes contraints par con se quent de franchir les limites de notre pays et d'aller au loin chercher les sources auxquelles il a puisé s es inspirations. Le travail des recherches exige du temps, celui de la rédaction exige des livres , mais la synthèse peut s’écrire ensuite en quelques pages.
L ’ analyse des impulsions étrangères revêt aisément l'apparence d ‘ une recherche dénuée de patriotisme . Et pourtant cette étude rend au pays un service autre
m ent grand que celle qui , sans envisager les faits , cherche
à
construire de toute pièce une brillante création nation ale qui n ’ a j amais vu le jour dans le pays .Dans l'élaboration de ce travail je n ’ ai pu me servir que très peu des études imprimées antérieurement. Néanmoins le travail remarquable , grandiose en son temps , de N . M . M andelgren » Monuments scandinaves du moyen âge » (Paris
1 862) m 'a rendu les plus gr ands services. Pour l ’ étude des importantes peintures
d’Edshult c’est la seule source existante . Qu' il me soit permis d ' exprimer ici ma vive admiration pour les recherches si profondes que Mandelgr en, en dépit de
grandes difficultés de tout genre , est parvenu
à
menerà
bonne fin .2
Pour les peintures norvégiennes , les descriptions minutieuses des devants d ’ au tel conservés au Musée de Bergen , qui ont paru dans » Bergens Museums Aars
beretning » et » Bergens Museums A a rbo g » et qui sont dues
à
M . B . E . Bendixen ,m ' ont été fort utiles . J ’ en dirai autant des études sur la peinture norvégienne que M. H . Fett a publiées dans » Fo re ningentil norske Fo rtidsmindesmærkers Bevaring.
A arsberetning for 1 9 1 4 » et » Kunst og Kultur » 1 9 1 5 , fasc . 3— 4 ; cette dernière es t un essai écrit avec élégance , riche en hypothèses interéssante s, qui , toutefois , au point de vue de l’histoire de l'art inci te fréquemment
à
la critique .Deux fois déjà , dans » Fo rnvännen» 1 9 1 1 et 1 9 1 4 , j ’ai traité les problèmes qui seront traités dans ce qui suit. Mais j ’ai parfaitement conscience que quel ques unes des opinions que j ’émetta is alors représentent aujourd'hui un stadium arriéré .
Par égard pour le droit de priorité
à
certaines observations et indications , il est j uste de faire remarquer que l’article de M . H . Fett dans » A ar sberetning » 1 9 1 4a été écrit après l'article inséré par mois dans » Fo rnv ännen» 1 9 1 4 , ce qui ressort du reste d' une manière indiscutable de la citation que donne M. Fett , page 66 .
En terminant ce travail , je remercie cordialement mon maître et ami , M . Johnny Ro o sval , Stockholm , qui , le premier, m ’a introduit dans le monde mer veilleux de l ' art religieux du moyen âge .
Ma dette de reconnaissance est grande aussi envers l'A cadémie Royal e des Belles- Lettres, d'Histo ire et d’A rchéo lo gie de Stockholm , qui a bien voulu permettre que cette étude parût dans ses publications . Je remercie tout particul ièrement MM. Bernhard Salin et Oscar Mo ntelius ; sans le bienveillant intérêt de M . Salin , ce travail ne serait du reste pas ce qu 'il est aujourd'hui au point de vue typographique .
Je n ’ oublie pas non plus l’assista nce précieuse à plus d' un égard de MM . Sidney C . Cockerell , Cambridge , J. A. Herbert , London , E. Mâ le et H . Martin , Paris , F. P aasche , Christiania, E. We ssén, Upp sala et de M. le Comte Vitzth u m von
Eckstädt, Kiel .
Enfin , je présente
à
ma traductrice , Mademoiselle S . Harel, mes respectueux remerciements .Stockholm , Mars 1 91 6
L'AUTEUR