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Recherches sur la structure des esters gras de la cellulose

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Recherches sur la structure des esters gras de la cellulose

J.-J. Trillat

To cite this version:

(2)

RECHERCHES

SUR LA

STRUCTURE

DES

ESTERS GRAS

DE LA

CELLULOSE

Par J.-J. TRILLAT.

Professeur à la Faculté des Sciences de Besançon.

Sommaire. - Nous avons cherché dans ce travail à étudier la structure des esters gras de la cellulose

au moyen de diverses méthodes utilisant les Rayons X (transmission à travers les substances

pulvéru-lentes 2014 étude de films obtenus par pression 2014 étude des mêmes films au cristal tournant 2014 étude de

films obtenus par évaporation de solvants).

1. Les résultats ont mis en évidence une périodicité régulière d’une équidistance, qui augmente régu-lièrement en fonction du nombre d’atomes de carbone de la chaîne d’acide gras. La droite représentative

est tout à fait semblable à celle obtenue pour les composés organiques à longue chaîne (acides gras,

paraf-fines, alcools, etc).

2. A mesure que la chaîne aliphatique s’allonge, la structure de l’ester, d’abord cristalline, passe

pro-gressivement à une structure du genre mésomorphe. On observe alors un halo d’interférence dû vraisem-blablement à la dimension de l’anneau pyranique (d2 = 4,5 Å).

3. Les chaînes aliphatiques se fixent perpendiculairement à la direction des chaînes de valence

princi-pale; elles se disposent en outre parallèlement les unes aux autres. On indique un schéma rendant compte de cette structure, ainsi que de certaines propriétés physiques.

4. Le caractère « acide gras » se manifeste de plus en plus avec la longueur de la chaîne aliphatique. et tend à masquer le caractère « cellulose ». Ceci est prouvé aussi par l’étude des films pressés, au moyen

de la méthode du cristal tournant

5. Il est intéressant de comparer ces résultats avec ceux obtenus autrefois dans l’étude des composés

organiques à longue chaîne tels qu’acides gras,

glycérides

ou carbures. On retrouve ainsi un certain nombre

d’analogies

particulièrement frappantes

Introduction. - On sait que de nombreux et

remar-quables

travaux,

effectués durant ces dernières

années,

ont

permis, grâce

en

particulier

à

l’enyloi

de la

spec-trographie

par les rayons

X,

d’établir des modèles

représentatifs

de la cellulose et de

quelques-uns

de ses

dérivés

(Meyer

et

Mark, Haworth,

Sponsler

et

Dore,

Staudinger,

Hess,

Herzog,

etc.).

Fig. 1. -

Fragment de chaîne cellulosique (d’après Haworll).

Suivant les

conceptions,

admises à l’heure

actuelle,

la cellulose est essentiellement constituée par de

longues

chaines formées de

groupes ~

glucose,

se

reproduisant

périodiquement

le

long

de la

chaîne,

la liaison se faisant

par l’intermédiaire de «

ponts

d’oxygéne ».

De telles

chaînes,

dont les

figures

1 et 2

représentent

deux

exemples,

s’accolent

parallèlement

les unes aux autres

eu formant des

cristallites;

ces chaînes sont

appelées

« chaînes de valence

principales

» et sont

disposées

parallèlement

à la direction des

fibres,

celles-ci étant

constituées ainsi par

l’empilement, plus

ou moius ordonné suivant le cas, des cristallites,

Les forces de liaison latérale sont du

type

Van (leur

comparables

à celles

qui

maintiennent la

régularité

de

l’arrangement

des molécules d’acide gras dans leur

cristal;

l’étude spectrographique

aux

rayons X permet

de mettre en évidence l’existence

d’une cellule élémentaire cristalline

(Meyer

et

Mark)

constiluée par

quatre

groupements

identiques

{~~=8,3~ â;

b

==10,28 (axe

de

fibre)

c=

7,90; j~84~

(maille monoclinique) (fig.

3).

Fig. 2. -

Fragment de chaine cellulosique (d’après Meyer et

Mark). Les cei cles blancs représentent les atomes d’oxygène, les noirs les atomes de carbone.

,

Malheureusement,

l’étude des fibres

cellulosiques

par les rayons X ne

permet

de déterminer avec

certi-tude

qu’une

seule des dimensions de la maille cristal-ligie

(b),

celle

qui correspond

à la

répétition

de l’élément fondamental

(groupe

CuH«’Oe)

le

long

de l’axe de fibre.

Les deux autres

périodes

d’identité a et c sont

déter-minées

indirectement,

ce

qui

est la cause d’une certaine

incertitude dans la détermination exacte de la cellule élémentaire.

Des

progrès

ont pu être réalisés dans nos

connais-sances sur la constitution de la cellulose par l’étude des

dérivés

cellulosiques

Meyer,

Staudinger, Hess,

Trogus,

Katz, Trillat,

Naray

Szabo,

Herzog,

Nliles,

etc.),

ainsi que par les

phénomènes

de

gonflement

par les

sol-vants

(Hess, Trogus, Trillat),

se traduisant par des clian,

(3)

208

gements

de réseau

partiels

ou

complets

suivant les cas.

A ce

point

de vue, il faut remarquer que seuls les esters

(ou

éthers)

complètement

saturés

(triacétylcellu-lose,

trinitrocellulose, triméthylcellulose, etc.)

donnent lieu à des

cliagrammes

de suhstances

cristallines,

ce

qui indique

que c’est seulement

lorsque

la cellulose

a tous ses groupes OH entièrement estérifiés que la

structure cristalline

parfaite

peut

apparaître,

les pro-duits intermédiaires

ayant

une

composition

mal définie

et une structure

également

mal définie.

Fig. 3. - Maille élémentaire de la cellulose

(d’après Mark).

Il est évident que la

comparaison

entre les termes de séries

lcomologues

doit être

susceptible

d’apporter

des

renseignements

importants.

Ceci s’est

présenté

autrefois pour l’étude des carbures

paraffiniques,

des acides gras

saturés,

des alcools saturés, des savons, etc.

(Trillat,

Müller,

Shearer,

Gibbs,

etc.) ;

on a trouvé

qu’à

mesure que croissait le nombre d’atomes de carbone des divers termes de la même

série,

une senle des

équi-distances caractérisant la cellule élémentaire

augmen-tait,

et cela d’une

façon

proportionnelle

au nombre d’atomes de carbone de la chaîne. Les deux aulres

équi-distances fondamentales restent au contraire sensible-ment

inchangées.

Ces résultats ont

permis

de

détermi-ner tous les caractères de la structure de ces

composés

organiques

et d’avoir une idée nette des

phénomènes

d’orientation moléculaire

qui

sont sous la

dépendance

de la structure et de la

disposition

des chaînes carbo-nées.

Dans le cas de la cellulose et de ses esters

(ou éthers),

l’on

peut

dire

qu’il

n’a été effectué

jusqu’ici qu’un

très

petit

nombrè de recherches dans cette direction. En

dehors de l’étude de la

trinitrocellulose,

triacétyl

et

téiméthyleellulose,

on

peut

seulement noter

quelques

indications dues à Hess et

Trogus

sur la

tristéaryl-cellulose,

la

tripalmilyleelluilose

et la

tripropionylcellu-lose,

ainsi

qu’à

Nowakowski sur les esters

dilauriques

et

distéariques

(voir

plus loin).

Il est

cependant

très intéressant d’étudier la série

complète

des esters gras de la

cellulose,

car l’on doit

s’attendre

ainsi à observer une variation

progressive

d’une

équidistance

ou

peut-êtte

de

plusieurs ;

de toutes

façons,

le résultat ne

peut

qu’apporter

des

renseigne-ments intéressants sur la

façon

dont se fixent les acides

gras estérifiants, ceux-ci

possédant

une structure

par-faitement connue et déterminée par les recherches

spectrographiques

citées

plus

haut.

C’est dans ce but que

j’ai

étudié,

au moyen de

plu-sieurs méthodes

qui

seront décrites

plus

loin,

la série

homologue

des esters gras de la cellulose, allant du triacétate au tristéarate de cellulose. Ces

produits

m’ont été fournis par M. Mees et M.

Sheppard (Laboratoire

de Recherches de la Société Kodak à

Rochester),

que

je

tiens à remercier

spécialement;

le

tripalmitate

et le tristéarate m’ont été

obligeamment

envoyés

par M. K.

Hess, que

je

remercie

également.

Résumé

des travaux antérieurs. - Comme

nous l’avons

dit,

les seuls fravaux effectués à notre connaissance sur le

sujet qui

nous

intéresse,

sont dus à

Hess,

Trogus

et Nowakowski. Ils ne

portent

d’ailleurs

que sur des termes isolés de la série des esters gras.

Hrss et TRAGUS

(Zur

Cellulose

Frage -

Ber. d. d. Chenz.

Gels., t928, 6’,,1982. -

Z.

1-lhys.

Chenl.

1929,

B

4,

334 -

id., 1931,

B

15,

157) -

ont observé que, pour des substituants à molécules extrêmement

allon-gées

comme c’est le cas pour la

tristéaryleellulose,

on

devait

s’attendre,

d’après

les

hypothèses

de

Sponsler

et

Dore et de

Meyer

et

Mark,

à obtenir un

diagramme

de

fibre de

période

de fibre

égale

à celle de la

cellulose,

soit

10,3

t

(ou

la moitié de cette

longueur).

D’après

les modèles fournis par ces théories pour la

cellulose,

les substituants devraient se

placer

perpen-diculairement à l’axe de la

fibre, la liaison acide

gras-cellulose se faisant par l’intermédiaire des groupes 0 H des anneaux

glucosidiques (voir fig.

1).

Par

consé-quent,

dans le cas des

longues

chaînes carbonées des

acides gras, on devrait s’attendre à mettre en évidence de nouveaux

plans

réticulaires

séparés

par une

dis-tance de

1,5

à 2 À, correspondant

à

l’équidistance

des groupes CH2 mesurée

d’après

les

diagrammes

des acides gras.

(Trillat:

de

Phys.,

juil.,

août

1926,

Müller et Shearer : ’frans.

CheJ1l..Soc"

1923, 123, 3156,

et

suivants.)

Ces nouveaux

plans

étant très

rapprochés,

devraient

donneur des réflexions sous des

angles

élevés, par

con-séquent

très

éloignées

du

point

d’impact,

et ne

pour-raient ainsi manquer d’être observés.

Or,

on constate

expérimentalement

que la

tristéarylcellulose,

au lieu

de fournir un

diagramme

de

fibre,

ne donne

qu’un

diagramme

de

Debye-Scherrer

constitué par un seul anneau très

élargi

et

intense, correspondant

à une

dis-tance réticulaire de

4,5 À

(c’est-à-dire

vraisemblable-ment au noyau

hexagonal

d’hylropyranc).

La

tristéarylcellulose

étudiée par Hess et

Trogus

avait été obtenue en conservant la structure fibreuse

(Engelbreclt), grâce

à un

procédé

d’estérification très

douce;

la ditection du

pinceau

de rayons X était

per-pendiculaire à

l’axe du faisceau fibreux.

Le résultat

obtenu,

tout à fait différent de ce que

donne la

cellulose,

indique d’après

les auteurs une

(4)

209

et non à des conditions

trop

énergiques

de réaction. En

effet,

dans les conditions

opératoires

utilisées

(60"dans

le

mélangebenzène-pyricline),

laformefibreuse initiale se conserve très bien et d’autre

part,

on obtient

pour la

méthylcellulose,

dans des conditions

beaucoup

plus énergiques

(potasse

à 45 pour 100 à 55 -

60°)

un

diagramme

d’interférences très

net,

de provenance

cristalline.

Du résultat obtenu avec la

stéarylcellulose,

ainsi que de ceux obtenus avec la

propionylcellulose,

Hess et

Trogus

déduisent que les dérivés fibreux

étudiés,

résul-tant d’une réaction

primaire,

ne fournissent pas les

diagrammes correspondant

à la forme cristalline réelle de ces corps.

Il faut admettre que, pour une raison

quelconque,

l’arrangement

obtenu dans la fibre fournit un dia-gramme d’autant n10Íns riche en taches ou anneau/x

d’interférences

que la rrtasse des substituants est

plus

grande.

Le cas

extrême,

celui de la

tristéarylccllulose,

montre

qu’il s’agit

de déformations du réseau de. la fibre tellement

importantes qu’elles

donnent lieu au

dia-gramme

caractéristique

des corps

amorphes

ou

liquides

(caractérisé,

comme l’on

sait,

par un ou

plusieurs

halos

diffus). Il

est curieux de constater

qu’il

existe dans ce

diagramme

un

halo,

présentant

une intensité

compa-rable à l’intensité

principale

du

diagramme

de la cellu-lose et

correspondant

aux dimensions de l’anneau

d’hydro-pyrane.

Un tel

phénomène

ne

peut

s’expliquer

par

l’élargis

sèment

progressif

des raies d’interférence

cristalline,

ainsi que cela a lieu

lorsque

la taille des cristaux

dimi-nue

(Scherrer).

En

effet, l’équation

de Scherrer

qui

relie la

dimen-sion des

grains

cristallins à

l’élargissement

des raies

n’a de sens que dans le cas d’un réseau. Pour une

divi-sion des

grains

allant

jusqu’aux

dimensions de la

molé-cule,

il faut s’attendre à des interférences

qui dépendent

de la

grandeur

de la molécule et aussi de la

régularité

de la

disposition

des atomes dans celles-ci.

Rem«rque. -

Il convient

cependant

de remarquer que la

supposition

faite au début par les

auteurs,

à

sa-voir la

présence

de

plans

réticulaires

séparés

par de

petites

équidistances (correspondant

à la distance entre atomes de C voisins dans la chaîne de l’acide gras

esté-rifiant),

n’est

guère possible, puisque

de tels

plans

ne se

manifestent pas dans les

diagrammes

des acides gras cristallisés

eux-mêmes ;

la

disposition régulière

de CH2

n’intervient en

quelque

sorte

qu’au

second ordre et

n’agit

que sur les intensités successives des raies dues

à la réflexion des rayons X sur les

plans

passant

les e.1’t/’érnités de la lnolécule.

Par

conséquent,

s’il fallait s’attendre à

quelque

chose,

c’était

plutôt

à la

présence

d’interférences dues à de

grandes

équidistances,

c’est-à-dire à la

longueur

des chaînes carbonées des acides gras; les anneaux

d’interférences devraient donc être très

près

du

point

d’impact,

et il sera d’autant

plus

nécessaire

d’éloigner

la

plaque photographique

que le nombre d’atomes de C

de l’acide estérifiant sera

plus grand.

Nous utiliserons

cette remarque

plus

loin.

A. NowAKOwsKi a, de son

côté,

dans notre

laboratoire,

étudié la structure des éthers

dilaurique

et

distéarique

de la cellulose

(A.Nowakowski.

C. R. Acad.

Sc., t. 191,

p. 411,

1930).

Les

diagrammes

de ces corps montrent

très nettement que la structure interne de la cellulose

a été

complètement

détruite par la fixation des

longues

chaînes

aliphatiques ;

on n’obtient

plus

que des

dia-grammes de

Debye-Scherrer

au lieu des

diagrammes

de fibres. Les distances

réticulaires,

attribuables aux

anneaux les

plus intenses,

ont une valeur de

4,5

À pour

les éthers

dilauriques

et

4,4 Á pour les éthers

distéa-riques,

ce

qui

est en bonne concordance avec la valeur

trouvée par Hess et

Trogus

pour l’éther

tristéarique.

L’étude faite par cet auteur sur des

composés

parfai-tement cristallisés

(éthers

a

pentacétique,

a

pentalau-rique

et a

pentapalmitique

du

glucose)

a montré que la

période

d’idenlité suivant l’axe de fibre

(5,3

Á)

est

constante,

et

qu’elle

est

la

même que celle

qui

a été

mise en évidence par Hess et

Trogus

(Z. Phys.

Chem.-Bodenstein p. 385,

1931)

pour tous les

dé-rivés

cellulosiques

et la cellulose elle-même.

Cette

longueur

correspond

à celle d’un groupe

gluco-sidique

et ce fait

important

permet

de montrer que le

groupe

glucose

est en relation étroite avec la constitu-tion de la cellulose et de ses dérivés.

Dans un faisceau de fibres

parallèles,

les esters de

glucose précédents

se

disposent toujours

suivant une

seule et même direction

qui

coïncide avec le côté de la cellule élémentaire

correspondant

à

l’axe b,

comme

pour la cellulose.

En

outre,

la discussion des

diagrammes

permet

de constater que les

longues

chaînes

aliphatiques

de ces

esters sont

placées

perpendiculairement

(ou

presque)

à l’axe des

fibres;

pour ces trois corps, on observe en

effpt,

sur

l’écluateur,

de forts

points

d’interférences

dont la

position

varie avec la

longueur

des chaînes carbonées introduites dans la molécule du

glucose.

Ces résultats

qui

s’accordent avec la remarque que

nous avons faite

plus

haut,

sont

également

en bonne concordance avec les conclusions que

permet

de tirer le modèle de la cellulose donné par

Sponsler

et

Dore,

et

Meyer

et Mark.

Néanmoins,

il reste à trouver la raison pour

laquelle

les esters

cellulosiques

à

longues

chaînes substituées ne

donnent que des

diagrammes

indiquant

un

arrangement irrégulier

des

cristaux,

alors

que la forme extérieure de la fibre est maintenue au cours de la

préparation.

Méthode

expérimentale. -

Nos recherches ont

porté

sur les

produits

suivants :

Propionate

Bu-tyrate

(C,).

Valérate

(C~). Caproate (C6). Heptoate

(C’).

Caprylate

(Cg).

Pelargonate

(C°).

Caprate

Palmi-tate

(C16).

Stéarate

(C’8)

de cellulose

(tous

à l’état de

triesters).

Ces

produits, préparés

par le laboratoire de

(5)

210

avons examiné

également

d’autres

produits préparés

en conservant la forme fibreuse.

a)

Dans tous les cas, nous avons utilisé le rayonne

ment K du

cuivre,

filtré par un écran de nickel. Le

tube démontable Beaudoin fonctionnait sous une ten-sion de 40000

volts,

avec un courant de 30

milliam-pères.

Le collimateur a un diamètre de

0,5

mm, de

façon

à obtenir un

pinceau

fin de rayons

X;

dans

ces

conditions,

les

temps

de pose sont de l’ordre de trois heures. La

poudre

ou les fibres sont

placées

directement à la sortie du collimateur. On a naturelle-ment vérifié que les anneaux obtenus ne

pouvaient

en

aucun cas

provenir

du fond continu émis par le tube.

b)

Afin d’étudier les

phénomènes

d’orientation

pos-sibles,

nous avons

également opéré

sur des films de

0,5

mm

d’épaisseur,

obtenus en

fortement

l’ester

pulvérulent

ou fibreux. On observe alors que la

substance

s’agglomère

en une masse d’autant

plus

plas-tique

que le

poids

moléculaire de l’acide gras est

plus

élevé ;

les films ainsi

obtenus,

s’ils sont

suffisamment

pressés,

sont alors

jaunâtres,

translucides et gras au

toucher;

il

suffit,

pour les

étudier,

de les fixer direc-tement à l’extrémité du collimateur.

c)

Nous avons

également pris

les

diagrammes

de

quelques

films obtenus par dissolution de l’ester dans

un

solvant,

coulée sur verre et

évaporation

du solvant.

Cette

opération présente

d’ailleurs certaines difficultés dues à la mise en solution des esters solides.

d)

Enfin,

nous avons

également préparé

des films

par

pression

sur une lame de verre. Cette lame était

ensuite

placée

sur un

spectrographe

à cristal tournant et oscillait durant la pose ; la méthode est

identique

à celle que nous avons utilisée autrefois

(J.-J.

Trillat,

Ann. de

Physique,

juill.

août,

1926),

pour l’étude des acides gras et de leurs orientations.

La mise en muvre de ces divers

procédés

d’examen

est destinée à éluder d’une

façon

complète

la struc-ture et aussi l’orientation des esters gras de la cellulose.

a)

Etude des esters gras

cellulosiques

sous

forme

pulvérulente

ou fibreuse. - En

plaçant

la

plaque pholographique

suffisamment loin de la

prépa-ration,

il a été

possible

d’obtenir des

diagrammes

dont les caraclères sont les suivants : -.

Les termes inférieurs

(acétate,

propionate)

sont

com-posés

de

plusieurs

anneaux nets

(voir

cliché A de la

planche);

le

plus

intense est l’anneau

qui possède

le

plus petit

diamètre.

De

plus,

on constate que les anneaux de

grand

diamètre deviennent

plus

flous et commencent à se

fondre cn un halo diffus

(cliché B),

à mesure

qu’aug-mente le nombre d’atomes de carbone de la chaîne

aliphatique.

L’allure cristalline est

cependant

t encore

partiellement

conservée.

A

partir

du valérate de cellulose

(C5),

les

diagrammes

ne se

composent

plus

que d’un anneau interne très

intense et d’un halo diffus de

grand

diamètre.

Le diantètre de 1’(iiiiie(tit interne diniiiiiie progres-siVenleJlt a mesuré que le notnhre d’atomes Lle la chaîne

carbonée

augmeute;

il se confond

petit

à

petit

avec la

tache centrale

(cas

du

palmitate

et stéarate de

cellu-lose) ;

pour le faire

apparaître

nettement,

il suffit de

prendre

un

diagramme

à une distance

plus grande.

Sur certains des

clichés,

les ordres successifs de

l’équidistance correspondant

à l’anneau central appa-raissent

nettement ;

c’est ce que l’on voit en

particulier

sur le cliché du

caprate

de

cellulose, ainsi que du

pal-mitate et stéarate.

L’anneau de

grand

diamètre

qui

se trouve silué à

remplacement

des interférences intenses de la cellulose

s’est transformé en un halo du même

type que celui

fourni par les

liquides

et les corps dits «

amorphes

».

Le tableau suivant résume les résultats obtenus.

TABLEAU 1.

De ce

tableau,

on

peut

tirer la courbe

représentée

plus

loin

(fig.

8).

On voit que les

points

représenta-tifs

Dl

se

placent

d’une

façon

remarquable

sur une

droite

inclinée,

résultat

analogue

à celui

qui

avait été obtenu avec les acides gras purs, les carbures

paraffi-niques,

les alcools

saturés,

etc...

(Voir

J. J.

Trillat,

+1 nn . de

Phys.,

Juillet-Aoùt

1926).

Par

conséquent,

l’on

peut

dire

qu’il

existe dans les triesters gras de la cellulose, des séries de

plans

réticu-laires dont l’éeccrtenaent

augmente

(1-’uiie

façon

pai-fai-tenlent

réguliére

avec le nombre d’alol1zes de carbone.

L’inclinaison de la courbe

permet

de calculer la dis-tance entre atomes de

carbone;

on trouve ainsi :

Comme en réalité il

s’agit

de 2 chaînes

aliphatiques

opposées,

l’accroissement réel par atome de carbone est seulement de

1,3

À,

ce

qui

est du même ordre que

ce

qui

a été trouvé pour les acides gras saturés

(de

’Í ,07

à

1,221 suivant que le nombre d’atomes de C est pair

ou

impair),

et

identiques

au chiffre trouvé pour certains

sels

métalliques

des acides gras

(sels

de Pb -

1,:j 1

par atome de carbone

ajouté). (J.-J.

Trillat,

Thèse,

Paris,

1926,

p.

75).

(6)

PLANCHE.

A. Prnpionnte de cellulose C3. 11. Butyrate de cellulose Ci.

(7)
(8)

211

grandes équidistances

variant

rapidement

il existe

aussi ici des

équidistances

donnant L lieu à des halos « flous », dont

la position

ne varie

(j u1extrêmement

peu avec le nombre d’atomes de Carbone

(on

observe

seu-lement une

légère

diminution de

l’équitlistance

cor-respondante

à mesure que ce nombre

augmente;

l’im-précision

des mesures effectuées sur ces halos ne

permet

pas de l’affirmer d’une

façon

absolue).

Ce der-nier

point

est en accord avec les résultats de Hess et

Trogus (loc. cit.).

Nous donnerons

plus

loin les

interprétations

possi-bles de ces

résultats,

que nous pouvons résumer comme suit :

a)

Les esters gras delà cellulose

possèdent

une struc-ture de

plus

en

plus

«

amorphe

» à mesure que croît

la

longueur

de la chaîne carbonée estérifiante En

réa-lité,

l’aspect

des clichés fait songer à une structure

mésomorphe

du

type

«

smectique

».

Les termes inférieurs

(acétate,

propionate,

butyrate)

ont une structure nettement cristalline.

b)

Il existe une série de

plans

réticulaires dont l’écartement

augmente

d’une

façon

linéaire avec le

nombre d’atomes de C de la chaîne

aliphatique.

Comme les

équidistances

calculées se

rapportent

à ? molécules d’acide gras, on trouve un

accroissement,

par atome de carbone, semblable à celui trouvé pour les acides gras purs ou leurs sels.

c) Enfin,

il existe

également

une

équidistance qui

reste

constante;

cette

équidistance

peut

être attribuée à la

largeur

de l’anneau

pyranique.

b)

Etude des esters gras

cellulosiques

sous

forme de films obtenus par

compression

de la

poudre

ou des fibres, - Les films obtenus de la fa-çon

indiquée plus

haut avaient une

épaisseur

de mm ; ils étaient d’autant

plus

faciles à obtenir que l’acide estérifiant était de

poids

moléculaire

plus

élevé. Leur texture était

également

dans ce càs

plus

plastique

que pour les termes

inférieurs,

mais ils étaient cassants

comme le sont des films de

paraffine préparés

dans les mêmes conditions.

-Les

diagrammes

obtenus sont

identiques

en

général

à ceux obtenus directement à

partir

des substances en

poudre.

Cependant,

il faut remarquer que les termes inférieurs

(jusqu’à valérate~

donnent des clichés

plus

diffus dans le cas des films

pressés;

de

plus,

la

struc-ture cristalline

n’apparait

absolument .pas pour le

propionate;

on a seulement deux halos, l’un

intense,

correspondant

à une

équidistance

de

11,2

À,

l’autre,

plus

faible, correspondant

à

4,4 1

environ.

En dehors de cette remarque, les anneaux internes

suiventexactementla même variation que

plus

haut,en

fonction du nombre d’atomes de carbone. Les halos externes conservent aussi un diamètre constant.

On ne

pouvait

guère s’attendre, par

cette

méthode,

à

mettre en évidence des

phénomènes

d’orientation. Etant donnée la

symétrie

des efforts de

compression

(forces

situées dans le

plan

du

filin),

la

symétrie

impo-sée doit être telle que toutes les directions situées dans

le

plan

du film soient

équivalentes.

En

envoyant

un

pinceau

de

rayons X perpendiculairement

ace

film,

on

peut

tout au

plus

déceler une orientation autour d’un

axe de fibre normal au

plan

du

film;

ceci se serait tra-duit par la

disparition

ou le renforcement de certains

anneaux

d’interférences,

surtout si le film avait été

suffi-samment mince et orienté. Un cas

analogue

a été étudié

par nous dans le cas de la diffraction d’électrons par des feuilles d’or battu de

quelques

millimicrons

d’épais-seur (la symétrie

des efforts est la même dans ce

cas) ;

là,

les résultats

particulièrement

nets ont montré en

effet la

disparition

de certains anneaux par suite d’une

strtie[urefibreuse ou d’une orientation

autoardeladirec-tion

(100) (J.-J.

Trillat et Th. v.

Hirsch,

Z.

Plcysik,

B

7/5,

H

1 ll’J 2,

1932 et J.

Phys.,

mai

1932, p.

185).

Il n’en est pas de même

ici,

où les substances étu-diées sont en couche relativement

épaisse

et s’écar-tent considérablement du cas de la structure

parfaite-ment cristalline d’un inétal.

Il est

indispensable

de s’adresser à une méthode

plus

précise,

mettant en 0153uvre des films rninces non

sépa-rés de leur

support.

C’est ce que nous

indiquerons

plus

loin à propos de l’utilisation de la méthode du cristal tournant.

c)

Etudes de films obtenus par

évaporation

d’un solvant. - Comme nous l’avons

dit,

nous avons

rencontré,

dans la

préparation

de tels

films,

cerfaines difficultés

provenant

t de la mise en solution de l’ester

cellulosique.

Ceci

s’explique

d’ailleurs par les travaux de

Shep-pard

et Swett

(J.

Phys.

Clcem.,

1932,

a 6 n°

3,

p.

819)

relatifs à la dissolution et la

précipitation

des esters de cellulose par des séries de

composés

organiques

homologues.

On a souvent noté en effet les variations nettes de l’allure

générale

du

phénomène

de solubilité

quand

on

parcourt

la série : formiate -- acélate - laurate - stéarate de

cellulose, pour

laquelle

il y a une tendance

progressive

grossière

à se dissoudre dans des

liquides

de

polarité

décroissante

(peut

être par le fait que les groupes OH de la cellulose sont de

plus

en

plus

masqués).

Nous avons

opéré

seulement avec le

butyrate (fui

ato-mes C de la chaîne

aliphatique),

et le

caprylate

(8

ato-mes

C);

ce dernier donne un film très

souple, d’aspect

gras, et

susceptible

d’étirement.

Les films ainsi obtenus ont donné des

diagrammes

absolument

identiques

à ceux fournis par les

substan-ces

pulvérulentes.

Par

conséquent,

cet examen

n’ap-porte

aucun

renseignement

nouveau.

Toutefois,

en

opérant

comme nous l’avons fait

autre-fois pour les films de nitro et

d’acétylcellulose,

c’est-à-dire en

exerçant

une forte traction dans un sens déter-miné

(J.-J.

Trillat,

J.

Phys.,

octobre

19iH, p

370-384),

on

peut

l

espérer

mettre erl évidence un

phénomène

tl’orientation. Dans l’étude

citée,

nous avions trouvé

(9)

212

diagrammes

X et

s’accompagnait

de modifications

im-portantes

dans les

propriétés mécaniques,

physico-chimiques

(teinture)

et

physiques (biréfringence :

voir travaux de

Sheppard

et Mc.

Nally)

du film ainsi écroui. Dans le cas

présent,

nous avons réussi à étirer à

froid, après séchage complet,

sans aucun

gonflement

préalable,

un film de

caprylate

de cellulose obtenu à

partir

d’un

collodion

acétonique.

L’allongement

per-manent était de 100 pour 100.

Le

diagramme

pris perpendiculairement

au

plan

du film et à la direction de traction montre des

ren-forcements

équatoriaux

très nets de l’anneau

interne,

alors que le halo

amorphe

est

inchangé.

Ceci prouve, d’une

part, que

l’origine

du halo est en

grande partie

1?idépendante

de la

disposition

relative des

molécules,

et d’autre

part

que les

plans

à

grande équidistance,

séparés

par des

longueurs proportionnelles

aux chaînes

aliphatiques,

sont

disposées parallèlement

à la direc-tion de la

traction,

et par

conséquent parallèlement

à la direction des chaînes de valence

principale.

La

trac-tion a donc pour résultat, ici encore, d’amener une

structure fibreuse.

d)

Etude des films obtenus par

pression,

par la méthode du cristal tournant. - Afin de voir s’il

se forme par

pression

des stratifications

parallèles

au

plan

du film ou du

support,

nous avons

préparé

par

pression

sur des lames de verre de minces films

trans-lucides d’esters

cellulosiques.

La

préparation

était

ensuite

montée,

à la

place

du

cristal,

sur un

spectre

graphe

à cristal

tournant;

la

technique

est donc

identi-quement

la même que celle que nous avons utilisée

autrefois pour l’étude des

composés

à

longue

chaîne.

Fig. 4. - Schéma des diagrammes d’esters gras, par la méthode

du cristal tournant. A gauche, raies (D1) correspondant aux

grandes équidistances variables avec le nombre d’atomes de carbone de la chaîne aliphatique; à droite, fractions des halos (])2), fixes.

Les

spectres

ont été obtenus avec une lente de

0,2

mm. Les clichés ont été

pris

à diverses

distances,

et afin de

pouvoir repérer

exactement les

raies,

on a

enregistré

en même

temps

un

spectre

du

mica (d =

10,~. ;~),

ce dernier étant collé sur la lame de verre à côté du film d’ester

cellulosique.

Par cette méthode de

réflexion,

on obtient les résul-tats suivants

(clichés

E et

figure

4) :

Le

propionate

de cellulose ne donne

qu’un

faible

halo,

correspondant

au halo obtenu par transmission

(D2

=

4,4 Â

environ).

Le

butyrate

montre une faible raie

élargie

correspon-dant à environ 12-13

À,

ainsi que le halo

précédent

inchangé.

De même pour le valérate

(Di

= 13-15

1) ;

la raie est

trop

floue et

trop

faible pour

permettre

une mesure

précise.

A

partir

du

caproate,

il

apparaît

nettement une raie verticale

(Di == 17, i A)

accompagnée

du même halo.

Ceci se

précise

pour

l’heptoate (voir

clichés E et

fig.

4),

le

pelargonate,

le

caprate, etc... pour

lesquels

cette raie devient

particulièremeut

nette et intense.

Les mesures effectuées sur ces raies fournissent les

mêmes distances réticulaires que celles données dans

le tableau I.

Ainsi

donc,

cette étude met en évidence les

points

suivants :

1. A mesure que la

longueur

de la chaîne

aliphati-que augmente, il

apparaît

des réflexions sur des

plans

réticulaires

séparés

par des

équidistances

Di

variables

avec le nombre

d’atomes

de carbone.

Ces plans

forment

des

feuillets

parallèles

à la surface de la lame de verre.

2. Alors que dans les examens par

transmission,

l’intensité de l’anneau interne de diamètre variable

est sensiblement constante pour toute la

série,

ici la raie

correspondante

(ou

raie

d’orientation)

n’apparaît

que pour un nombre d’atomes de carbone voisin de 5 ou

6,

et son intensité relative ainsi que sa netteté

augmentent

pour les nombres

supérieurs.

Les

interprétations

sont basées sur des

raisonne-ments

analogues

à ceux que nous avons utilisés

anté-rieurement pour l’étude des

composés

à

longue

chaîne et des facteurs

qui

déterminent

l’orientation ;

nous

n’y

reviendrons pas ici

(voir

J.-J.

Trillat,

Ann.

phys.,

juin

1926).

Elles montrent que, sous l’influence de la

pression,

les molécules se sont

disposées

avec leurs

Fig. 5. - Schéma de l’orientation par pression des esters gras

de la cellulose.

chaînes carbonées

aliphatiques

dressées

perpendicu-lairement

(ou

un peu

obliquement)

par rapport à la

surface du

support.

Dans les autres

directions,

la struc-ture est

anlorphe;

en somme, il semble que l’on obser. ve ainsi un état

analogue

à l’état

smectique,

caractérisé

comme l’on sait par la

présence

de molécules orientées

(10)

213

ressemble d’ailleurs au

diagramme typique

d’un corps

smectique

(De

Broglie

et

Friedel,

C.

R.,

12 mars

1923,

p.

738);

dans ces

conditions,

les chaînes de valence

principale

seraient

disposées parallèlement

à la

sur-face du verre.

(Voir

figure 5

et comparer avec les

fi-gures 6 et 7 relatives à l’orientation des acides gras et

Fig. 6. - Orientation par pression des acides gras saturés.

triglycérides.)

Ces conclusions s’accordent d’ailleurs

avec les essais faits par la méthode de transmission.

Fig. 7. - Orientation des triglycérides.

Les termes inférieurs ne s’orientent pas, sans doute par

suite du fait que les chaînes carbonées sont

trop

courtes ;

nous avions

signalé

autretois un

phénomène

analogue

avec les

composés

à

longue

chaîne.

La structure

des

esters gras

cellulosiques.

1. Liaison des chaînes

aliphatiques

avec les

chaînes de valence

principale. -

Etant donnés les résultats obtenus par les diverses méthodes que

nous avons

indiquées,

il est

possible

de se faire une

idée de la structure des esters gras de la cellulose.

Tout

d’abord,

les distances réticulaires calculées diffèrent assez fortement de celles que donnent les

cou-ches bimoléculaires des acides gras ; elles se

rappor-chent au contraire de celles trouvées pour les savons

métalliques (J.-J.

Trillat,

loc.

cit.).

Il est

intéressant,

à

ce

point

de vue, de

rapprocher

les divers résultats que

nous avons obtenus

(tableau

II).

A titre de

comparaison,

nous avons

représenté

sur

la

figure

8 les droites

représentatives

des esters gras et des sels de

plomb correspondant

au même acide

gras. On voit que les deux droites sont

parallèles,

et décalées d’une valeur de 3

Angstrôms

environ;

l’incli-naison est la

même,

ce

qui correspond,

comme nous

l’avons vu, au même accroissement

à Il -

1,31

par

atome de carbone. ~

TABLBAU II.

Cette

analogie

ainsi

que les

autres considérations faites

plus

haut nous incitent

à penser qu’en

ce

qui

concerne les

grandes équidistances,

la structure doit être semblable

à celle de certains sels

métalliques

des acides gras. Le

métal se trouve

remplacé

ici par un

I)yranique.

Etantdonné que les valeurs trouvées sont inférieures d’une même

quantité

à celles du sel

métallique,

et que d’autre

part

la

largeur

du noyau

pyraniqne

(fig. Mark)

est

égale

à

4,5 1,

(le

diamètre de l’atome Pb est de

3,8 -1,

d’après Bragg),

il semble

logique

d’admettre que les chaînes estérifiantes sont

disposées

perpendiculai-rement à la direction des chaînes de valence

principale

d’une

part,

et au

plan

du

cycle hexagonal pyranique

d’autre

part.

Dans le cas contraire où elles seraient

parallèles

au

plan

du noyau

pyranique,

on devrait en effet s’atten-dre à une

équidistance plus grande

que celle mesurée

(puisque

majorée

de la dimension du noyau

pyrani-que).

A ce

point

de vue, le modèle de

Haworth,

avec ses groupes OH et CH20H situés de

part

et d’autre de

l’hexagone, paraît particulièrement

intéressant.

Jusqu’ici,

nous avons raisonné comme s’il y avait

seulement deux chaînes carbonées d’acides gras; or, les esters étudiés sont des

triesters,

dans

lesquels

les trois groupes

(OH)

de la cellulose ont été estérifiés. Etant donné les résultats

obtenus,

il ne

paraît

pas

possible

que les trois chaînes soient

disposées

en étoile autour du noyau

pyranique;

en

particulier

une telle structure rendrait en effet difficiles à

interpréter

les

phénomènes

d’orientation par

pression

observés au cristal tournant.

Ceci est à

rapprocher

de ce que nous avions trouvé

avec les savons

d’Al+++, qui

ne s’orientent pas.

Par

conséquent,

il est vraisemblable que les trots

clzaines se

disposent perpendiczclairerneot

à l’axe de

fibre,

c’est-il-dire il la direction des chaines de valence

(11)

214

dans ces

conditions,

l’on admet la

repré-sentation de Haworth relative à la cellulose

(fit.

1 ),

on

est conduit au schéma

représenté

sur la

figure

9.

Fig. 8.

D’après

ce

schéma,

deux chaînes

cellulosiques

se

trouvent

placées

parallèlement

du même

côté,

la troi-sièrne étant

disposée

suivant la direction

opposée.

Un tel schéma a

quelque analogie

avec celui que nous avions

donné pour les

triglycérides,

où les trois chaînes sont

disposées parallèlement,

do même côtédu radical

gly-cérique

(figure 7).

En somnie, une telle structure tient l

compte

à la fois de la structure fibreuse de la cellulose

(chaînes

de valence

principales disposées parallèlement

à l’axe de la fibre et construites sur le

type

du

cellobiose,

au

moyen de

longues

chaînes de

groupes ~ glucose),

et des

propriétés

communes à tous les

composés

aliplia-tiques

à

longue

chaîne carbonée.

On

peut

alors

comprendre, grâce

à celte

représenta-tion,

comment

peuvent

se

produire

des

phénomènes

d’orientation par

pression

sur une lame de verre, et

comment ceux-ci

peuvent

être observés par réflexion. Les chaînes de valence

principale

sont

disposées

dans des

plans parallèles

à la surface du

support,

et les

nes

aliphatiques

sont

disposées

normalement au

plan

du

support

(fig. 5

et

9);

il

apparaît

alors de véritables stratifications

susceptibles

de réfléchir les rayons X

avec, intensité.

Une telle structure stratifiée

préexiste

évidement dans les esters à

l’éàit

de

poudre,

mais la

pression

impose

en outre une orientation des chaînes de valence

principales.

Le fait que les termes inférieurs ne donnent

pas lieu à ce

phénomène s’explique

parce que les chaînes

aliphatiques

sont

tnoh

couttes pour être considérées

vraiment comme de

longues

chaînes ;

il est

possible

que dans ce cas, ce soient les chaînes de valence

prin-cipale

qui

soient normales au

plan

de

support.

Ceci

ex-pliquerait

alors

complètement

la

disparition,

pour ces

termes

inférieurs,

de la raie d’orientation

qui

commence

à n’être visible

qu’après

6 ou 7 atomes de carbone.

Fig. 9. -

Structure des esters gras de la cellulose. Le glucosidique est représenté perpendiculairement L

au plan de la figure.

In somme, il semble

exister,

au

point

de vue de

l’orien-tation,

une sorte entre les

tiques

et les chaines de valence

principale,.

l’influence des

premières

devient

prépondérante

dès que la lon-gueur de la chaîne carbonée est suffisante.

2. Liaison latérale des chaînes de valence

principale. -

Il reste à

expliquer

de

quelle

façon

les chaînes

cellulosiques

sont reliées entre elles. On admet que de telles chaînes s’associent latéralement,

grâce

à des forces

attractive,

du

type

Van der

Wals,

com-parables

à celles

qui

maintiennent la

régularité

de

l’arrangement

t des molécules d’acide gras dans leur cristal

(hypothèse

de

Meyer

et

Mark) ;

mais on

peut

aussi admettre que les chaînes

cellulosiques

sont unies latéralement par l’attraction mutuelle des groupes

oxhy-.

driques

latéraux

reliés, par

exemple,

par des valences

supplémentaires

du

type

oxonium.

Cette conclusion

peut

être

rapprochée

de la facilité

avec

laquelle

la cellulose donne des combinaisons d’ad-dition avec les

acides,

les bases et l’eau

(Staudinger,

63,

’IU3U).

En

réalité,

on doit considérer les fibres de ceilulose

(12)

d’arrange-215

ment des chaines doit se

perdre par endroits pour

se

retrouver par

ailleurs ;

la différenciation entre la

partie

« cristalline o et la

partie

«

amorphe

o de la

cellulose,

que rien ne

distingue

au

point

de vue

chimique,

ne

tient

qu’à

cette

plus

ou moins

grande régularité

dans la

disposition

des chaînes.

(Voir

G.

Champetier,

La structure de

Lacellulose,Hermann,

éditeur,

Paris 19:1;J).

Partant de cette

considération,

il est évident que la distance des

plans

réticulaires dessinés par l’écarte-ment des chaînes

cellulosiques

variera peu au cours

d’une estérification

(nitration, acétylation,

etc.),

tandis que les

plans réticulaires

échelonnés le

long

de la direc-tion de la fibre se définissent d’autant mieux que la

réaction est

plus complète.

C’est ainsi que l’on constate que le

diagramme

de la cellulose nitrée ou

acétylée

atteint son maximum de netteté pour la trinitro ou la

triacétylcellulose,

dans

lesquelles tous les groupes

oxhy-drile s des chaînes étant

estérifiés,

la

régularité

dans

la

périodicité

des

plans

réticulaires est devenue

parfaite.

Nous avons mentionné ce résultat dans des

publications

antérieures

(J.-J.

Trillat,

J.

Phys.,

oct. ~ 930 ;

p. 340, févr.

1931, p. 65,

li-aîis. Far.

Soc., janv.

1933, p.

85 ;

voir aussi

Mathieu,

Trans. Far.

Soc., sept.1932,

p. 122).

Le fait que les anneaux ou raies de

diffraction,

cor-respondant

aux

grandes équidistances,

sont un peu

élargis

par

rapport

à ce que donnerait une structure cristalline

parfaite,

peut

s’expliquer d’après

la

figure

9 ;

on

voit,

en

effet,

qu’il

existe un

léger décalage

des

chaînes

aliphatiques,

provenant

de la

position

des

groupes OH et CH~ - OH du même côté du noyau

pyranique.

Les

plans

réticulaires se trouvent donc moins bien définis que si toutes les extrémités CI-I3

étaient situées

rigoureusement

dans le même

plan.

D’autre

part,

à mesure que la

longueur

de la chaîne estérifiante

augmente,

les forces d’attraction latérales diminuent

rapidement;

elles sont en

qu~lque

sorte

masquées

par les

chaînes d’acides gras. Tant que la chaîne est

courte,

les

assemblages

latéraux des chaînes de valence

primaire

pourront

encore s’effectuer d’une

façon

régulière,

et donner lieu ainsi à une structure cristalline du

type

défini

plus

haut. C’est ce

qui

se

passe pour la

triacétylcellulose,

la

propionyl

.et la

butylcellulose,

qui

sont nettement cristallisées

(clichés

A et

B);

en même

temps,

les facteurs

qui règlent

l’orientation

(par pression,

par

exemple),

dépendent

alors,

non pas des chaînes

aliphatiques

trop courtes,

mais des chaînes

cellulosiques.

°

Au

contraire,

pour une

longueur

suffisante de

,la

chaîne

aliphatique,

les chaînes de valence

principale

se trouvent de

plus

en

plus

écartées et

repoussées

les

unes des autres.

L’assemblage

de

plusieurs

chaînes de

façon

à former

un cristallite devient donc de

plus

en

plus

difficile à

réaliser,

surtout si l’on se

rappelle

que les groupes

ter-minaux CH~ n’ont pas tendance à s’attirer, et que les

plans

CIII constituent des

plans

de

facile glissenlent.

Chaque

chaîne se trouvera donc isolée de la

précé-dente,

et il

n’y

a que peu de raisons de supposer que

l’assemblage

se fera d’une

façon

symétrique

dans la direction des chaînes

aliphatiques ;

il pourra tout au

plus

se faire dans le sens du

plan

des noyaux

pyra-niques, grâce

à l’attraction latérale des chaînes

alipha-tiques

et de valence

principale.

On retombe alors sur

le cas des forces

qui

maintiennent une certaine

régu-larité dans la

disposition

des molécules d’acides gras

ou de carbures saturés dans leur cristal.

On

peut

donner une

image grossière

en

comparant

cette structure à un

empilement

à

plat

de

squelettes

de

poissons

(fig. 10).

La colonne vertébrale

représente

la chaîne de valence

principale

avec ses

groupements

glucosidiques ;

les arètes

représentent

les chaînes

ali-phatiques.

Fig 4 0 .

Comme l’on

voit,

une telle

conception

nous conduit

à admettre que les chaînes de valence

principale

sont

lnoins liées que dans la cellulose.

La

périodicité

n’est vraiment maintenue que dans la direction des chaînes

aliphatiques,

et la structure finale est voisine de celle d’une structure

smectique,

avec des

facilités de

glissement

et une « onctuosité » ou

plasticité

d’autant

plus grande

que l’acide gras a lui-même un

poids

moléculaire

plus

élevé.

Le caractèî-e « chaîne

ali»fiatique

» donc de

en

plus

su?. le caractère cc chaîne

cellulosique

»,

ce

qui

aux obtenus des

physiques

tout à

f ait

nouvelles.

La

présence

du halo «

amorphe

», fixe pour toute la série étudiée

(au-dessus

de

C,4),

confirme d’ailleurs notre

hypothèse.

Sa valeur

constante,

correspondant

à une

équidistance

de l’ordre

4,2

à

4,5 À, peut

être attribuée à une diffraction due à la

largeur

des noyaux

pyraniques empilés

les uns à côté des autres.

Cette étude montre l’intérêt

qu’il

y a à étudier des

séries

homologues

et aussi

l’importance

et la

généralité

des

phénomènes

d’orientation

présentés

par la matière

sous forme de fibres ou de

longues

chaînes

organiques.

Pour

terminer,

nous tenons à remercier

particuliè-rement la Société

Kodak-Pathé,

grâce

à

qui

nous avons

pu nous procurer

plusieurs

des échantillons

étudiés,

dans un

grand

état de

pureté.

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