HAL Id: jpa-00207090
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Submitted on 1 Jan 1971
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Étude du ralentissement des particules “ de 6,620 MeV dans des absorbants gazeux (Ne, Ar, Kr) dans le
domaine des faibles pertes d’énergie
F. Dolle, J. Schultz, P. Chevallier, G. Sutter
To cite this version:
F. Dolle, J. Schultz, P. Chevallier, G. Sutter. Étude du ralentissement des particules “ de 6,620 MeV
dans des absorbants gazeux (Ne, Ar, Kr) dans le domaine des faibles pertes d’énergie. Journal de
Physique, 1971, 32 (5-6), pp.397-403. �10.1051/jphys:01971003205-6039700�. �jpa-00207090�
ÉTUDE DU RALENTISSEMENT DES PARTICULES
«DE 6,620 MeV
DANS DES ABSORBANTS GAZEUX (Ne, Ar, Kr)
DANS LE DOMAINE DES FAIBLES PERTES D’ÉNERGIE
F. DOLLE
(*),
J. SCHULTZ(**),
P. CHEVALLIER et G. SUTTER Laboratoire deSpectrométrie
NucléaireCentre de Recherches Nucléaires de
Strasbourg (Reçu
le 6 novembre1970,
révisé le 12février 1971)
Résumé. 2014 Ce travail concerne l’étude du ralentissement et du straggling de particules 03B1 de 6,620 MeV dans les gaz rares, néon, argon, krypton. La comparaison des résultats expérimentaux
avec les valeurs théoriques calculées respectivement d’après les théories de Bethe et Symon montre
que dans le domaine des faibles pertes d’énergie, les valeurs expérimentales du straggling sont
en accord avec la théorie de Symon.
Abstract. 2014 « Slowing-Down of 6.620 MeV Alpha particles in gazeous matter (Ne, Ar, Kr)
for small energy losses. »
The energy loss and straggling of 6.620 MeV 03B1 particles in neon, argon and krypton haven
been studied and compared to the theories of Bethe and Symon. The experimental values for
small energy losses are in good agreement with the theoretical predictions of Symon.
Classification
Physics Abstracts
10.67
1. Introduction. - Les
conséquences
de l’interaction entre uneparticule chargée
et la matière sont fonda-mentales en
physique
nucléaireexpérimentale
car ellesconstituent le seul moyen de mettre en évidence les
particules
ou les ions et de déterminer leurénergie.
Il est
également important
de connaître la perted’énergie
d’un faisceau departicules
traversant unefenêtre ou une cible.
Le ralentissement dû à des collisions contre les électrons
atomiques
du milieu traversé a été étudié essentiellement par Bethe[1 ], [2]
et lepouvoir
d’arrêtou perte
d’énergie
moyenne par unitéd’épaisseur
estgénéralement
donné par la relation de Bethe :Dans cette
expression :
- ze
charge
de laparticule incidente,
- m masse de
l’électron,
- NZ nombre d’électrons par unité de volume de
l’absorbant,
- I
potentiel
moyen d’ionisation des atomes del’absorbant,
- ci
C. terme de correction tenantcompte
deZ p
l’inefficacité des électrons des couches internes.
Le
potentiel
moyend’ionisation,
déterminégénéra-
lement
expérimentalement
fait intervenir tous les électrons. Orl’énergie
departicules
incidentes peurapides
peut souvent être inférieure àl’énergie
d’ioni-sation des électrons des couches internes. Des termes de correction calculés par Bethe
[1 ], [2],
Walske[3], [4],
Fano
[5]
tiennent compte de l’inefficacité de ces élec- trons au ralentissement desparticules
incidentes. Il existe ungrand
nombre d’étudesexpérimentales [6],
portant sur unlarge
domained’énergie
et des tables[7], [8]
permettent d’obtenir facilement lepouvoir
d’arrêt d’un absorbant pour une
particule
donnée.La notion de collision entraîne immédiatement celle de fluctuation
statistique
tant sur le nombre de colli-sions que sur la perte
d’énergie
par collision. Un faisceau departicules monocinétiques présente
donc àla sortie d’un
absorbant,
unedispersion
enénergie
ou«
straggling
». La fonction de distribution desénergies
est
généralement gaussienne [9], [10]
mais Landau[11], puis Symon [12]
ont montré que la fonction étaitasymétrique
dans le domaine des faibles pertes d’éner-gie.
Il en résulte une différence entre la perte
d’énergie
moyenne
(Eo - Ea)
obtenued’après
la formule de Bethe et la perted’énergie
laplus probable Eo - Ep
calculée par
Symon.
Ladissymétrie
de la courbe dedistribution des
énergies dépend
du rapport G de deuxparamètres :
- Em perte d’énergie
maximale par collisionunique,
donnée par (*) Centre de Recherche sur la Physico-Chimie des Surfaces
Solides, 24, avenue du Président-Kennedy, 68, Mulhouse.
(**) Laboratoire de Photochimie générale, Ecole Supérieure
de Chimie, 3, rue A.-Werner, 68, Mulhouse.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01971003205-6039700
398
si M, masse de la
particule,
est biensupérieure
à lamasse m de
l’électron ;
- ç, paramètre
défini parSymon, représentant
la perted’énergie
moyenne subie par uneparticule
surle parcours x :
Si j » Em (donc
G >1),
les collisions sont nombreuses et la perted’énergie
par collision est faible. La fonctionde distribution est une
gaussienne
dont la variance estdonnée par Bohr
[9], [10] : dôB
= 4nZ2 e’
NZ. Des termes correctifs ont étéajoutés
par un certain nombre d’auteurs dont Titeica[13],
Williams[14]
et Bethe[15]
afin de tenir compte de l’inefficacité des électrons des couches internes.
D’autre part,
si j % Em (donc
G1),
nous sommesplacés
dans le cas deshypothèses
deSymon [12]
pour des absorbants minces(AE % 0,9 Eo) ;
le nombre decollisions donnant lieu à une
grande perte d’énergie
est
plus important (collisions
à courtedistance)
et ladistribution est
asymétrique, présentant
une « queue » du côté desgrandes
pertesd’énergie.
Dans le casextrême des absorbants très minces
(G 0,05)
étudiépar Landau
[11],
lalargeur
de la fonction de distri- bution nedépend plus
del’énergie
de laparticule
incidente.
Un certain nombre d’études
expérimentales
defonctions de distribution des
énergies
pour desparti-
cules
chargées
lourdes degrande énergie (supérieure
à20
MeV) [16], [17]
ont confirméplus
ou moins lathéorie de
Symon.
Dans le domaine des bassesénergies,
pour
lesquelles
iln’y
a que peu de travaux[18], [19],
les auteurs ont
cependant
pu mettre en évidence unedissymétrie
de la fonction de distribution desénergies,
dans le cas d’absorbants minces. Nous nous sommes
donc
proposés
d’étudier le ralentissement et lestraggling
enénergie
departicules
a de6,620 MeV,
émises par undépôt
actif deAc22’,
dans le domaine des faibles pertesd’énergie,
dans des gaz rares(néon,
argon,
krypton)
et dans des écransmétalliques (cuivre,
argent,or).
Les résultats obtenus sontcomparés
auxvaleurs
théoriques
calculéesd’après
les théories de Bethe d’une part, deSymon
d’autre part.2. Etude du ralentissement et du
straggling
de par- ticules a de6,620
MeV à travers des absorbants gazeux(Ne, Ar, Kr)
et des écransmétalliques (Cu, Ag, Au). 1
2.1 DÉTERMINATION DES COURBES THÉORIQUES. - La vitesse d’une
particule
oc incidente de6,620
MeVest en
unité e2: p2
=v2/c2
= 0,003 5. Il faut la comparer à la vitesse des électronsatomiques
desdifférents
absorbants, plus particulièrement
à celle(uK)
des électrons de la couche K, les
plus
liés.Il
apparaît
dans le tableau 1 que, dans presque tous les cas, la vitesse d’un électron de la couche K estsupérieure
à celle de laparticule
incidente, sauf dans le cas du néon où elle est voisine. Il faudra donc tenirTABLEAU 1
Comparaison
des vitesses desparticules
a inci-dentes à celle des électrons
atomiques
lesplus
liésdes absorbants étudiés
(en
unitésC2).
compte de l’inefficacité au ralentissement de ces
électrons.
Les tables de
Wapstra [20]
donnent lesénergies
deliaison des différentes sous-couches déterminées par
spectroscopie
de rayons X.Cas de la théorie de Bethe
[1 ], [2].
La perte
d’énergie
moyenneEo - Ea
est donnée par la formule de Bethe dont la formegénérale
est pour les absorbants gazeux :Dans le cas du néon, nous avons
négligé
le terme decorrection. En ce
qui
concerne les absorbants métalli- ques, x estexprimé
eng jcm2
etl’équation générale
est la suivante :
La
largeur
de la distribution est donnée par[15]
avec
4ÉB
0 = 4 1tZ2e4
NZ(nous
avonsposé kn
=-).
3 Pour les gaz :dôB
=0,036 pZ.
Pour les absorbants
métalliques :
Nous introduirons immédiatement dans le tracé des
courbes,
le facteurmultiplicatif 2,355,
reliant lalargeur
d’une distribution à la
largeur
dupic,
mesurée à mi- hauteur.Cas de la théorie de
Symon [12].
La perte
d’énergie
laplus probable Eo - Ep est
donnée par la relation suivante :
avec
pour les gaz :
pour les absorbants
métalliques :
La
largeur
de la distribution est donnée par :4s = b( .
Nous introduisons immédiatement le facteur
2,355 :
pour les gaz
pour les absorbants
métalliques
Les valeurs des
paramètres j
et b sont obtenues àpartir
des familles de courbes tracées par
Symon [12]
enfonction de G et
p2.
La théorie de
Symon
est valable pour des absorbantsminces,
à conditioncependant
que «l’épaisseur » (, exprimée
en unités decollision,
soitsupérieure
àI,,.
Ceci entraîne les limitations suivantes :
Rosenzweig [21] ]
aproposé
des termes de correctionsur les
paramètres j
et b dans le cas contraire.2.2 PRINCIPE D’EXPLOITATION DES RÉSULTATS. - Les courbes sont tracées sur les
graphes aB _ Eo - E. fl
en fonction de
Eo - E,, et as
0Eo - ds
en fonctionS
de
Eo - Ep.
L’influence des variationsexpérimentales
de
température, pression
et distance sur ces courbesest
négligeable.
Afin de déterminer de
façon précise
laposition
etla
largeur
à mi-hauteur dupic,
nous avons fait unlissage
dechaque pic (fit) ;
ceci a été réalisé àl’IBM 360 à l’aide du programme
Kpolf [22].
Lagaussienne
estreprésentée analytiquement
par lasomme de
polynômes
deLegendre
et lelissage
estobtenu à
partir
d’un calcul de moindres carrés. Laqualité
dulissage
est donnée par laquantité
82égale
au carré du rapport des erreurs externes aux erreurs
internes
(statistiques) ;
s2 doit être voisin de 1.3.
Techniques expérimentales.
- Une boîtecylin- drique
en laiton est reliée à une pompe àvide ;
leLE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 32, N° 5-6, MAI-JUIN 1971
détecteur est fixé à une extrémité de la boîte à l’inté- rieur de
laquelle
coulisse unetige
portant la source.La
pression
du gaz est mesurée par un baromètredifférentiel,
relié à la boîte. Pour l’étude des écransmétalliques,
les films decuivre,
argent et or sontplacés
directement sur lesupport
de la source. Nousavons
réglé
la distance source-détecteur à 1 cm, defaçon
à faire toutes les mesures pour un mêmeangle
solide.
Le détecteur utilisé est une diode à barrière de surface ORTEC de 25
mm’
et de100 Il d’épaisseur
dela zone désertée. La résolution de l’ensemble détecteur- chaîne
électronique
est de15,9
keV pour desparticules
ade
5,477
MeV émises par une source deAm241.
Nous avons
vérifié,
d’autre part, avec une source deAc22’ (particules
a de6,620
MeV et de6,278 MeV)
que la résolution de la diode ne varie pas dans ce
domaine
d’énergie correspondant
au domaine d’é-tude
[23].
Nous avons utilisé des gaz rares d’un haut
degré
de
pureté (99,999 %) ;
afin d’éviter au maximum toute contamination au cours desmanipulations,
on réalisetout d’abord un vide de l’ordre de
10-6
mmHg
dansla boîte avant
d’y
introduire le gaz.Les écrans
métalliques
utilisés ont étépréparés
parévaporation
sous vide de métal très pur[24], [25].
Lemétal se
dépose
sur un substrat(KCI, NaCI, polysty-
rène sur lame de
verre).
On recueille le filmmétallique
par flottaison sur l’eau. Dans le cas où le substrat est le
polystyrène,
ce dernier est dissous par des vapeurs de benzène.4. Résultats
expérimentaux.
- 4.1 GAZ RARES. -Pour mesurer la perte
d’énergie
et lestraggling
dansles gaz rares, nous
procédons
de la façon suivante :nous réalisons un vide de
10" 6
mmHg environ,
dansla
boîte ;
et nous mesurons tout d’abord lalargeur l’R
du
pic
desparticules
a de6,620 MeV,
sans absor-bant, puis
nous introduisons le gaz à lapression
voulue et nous mesurons le
déplacement
AE dupic
et sa
largeur T’t,
la distance source détecteur étant maintenue à 1 cm.L’élargissement rs
dupic
est reliéà
IT
et7"R
par la relation :l7j = rT - ri.
En mêmetemps, nous faisons des relevés de
température.
L’ex-ploitation
des résultats se fait parlissage
des deuxpics.
Les résultats
expérimentaux
de la perted’énergie
etdu
straggling
sontcomparés
dans les tableauxII, III,
IV aux valeurs
théoriques correspondantes
calculéesd’après
les théories de Bethe etSymon
pour lenéon, l’argon,
lekrypton.
Laprécision
sur laposition
despics
est donnée par l’ordinateur et l’erreur moyennesur la valeur de la perte
d’énergie
est de0,2
keV environ.a)
Cas du néon(Fig. 1).
- Les variations du rapporta =
l7s/AE
en fonction de DE sontreportées
sur lafigure
1, surlaquelle
nous avonségalement
tracé lescourbes
théoriques :
400
TABLEAU Il
Comparaison
des résultatsexpérimentaux
aux valeursthéoriques
de Bethe etSymon,
dans le cas du néonTABLEAU III
Comparaison
des résultatsexpérimentaux
aux valeursthéoriques
de Bethe etSymon,
dans le cas del’argon
en fonction de
Eo -
0Ep
p et a - B’AB -en EO Ea
fonctionde
Eo - Ea,
oùAs
etAB représentent respectivement
la
largeur
dupic
calculéd’après Symon
etBethe, Eo - Ep
la perted’énergie
laplus probable, Eo - Ea
la
perte d’énergie
moyenne.On
peut
dire que la variation relative del’élargisse-
ment du
pic,
en fonction de la perted’énergie
suit lacourbe de
Symon.
On constatecependant
que le rapport devientsupérieur
aux valeursthéoriques
lors-que la
pression
donc la perted’énergie
augmente, c’est-à-dire quel’augmentation
relative de lalargeur
TABLEAU IV
Comparaison
des résultatsexpérimentaux
aux valeursthéoriques
de Bethe etSymon,
dans le cas dukrypton
Fie. 1. - Variation comparée de l’élargissement du pic et de
la perte d’énergie, dans le cas du néon.
du
pic
en fonction de la perted’énergie
estplus grande
que
prévue.
L’introduction de termes de correction dus à l’inefh- cacité des électrons des couches internes ne se
justifiait théoriquement
pas. Les résultatsexpérimentaux
sem-blent prouver le
contraire, l’élargissement
dupic
étantsupérieur
aux valeurs calculéesd’après
la relation de Bohr.b)
Cas del’argon (Fig. 2).
- L’accord entre lesvaleurs
théoriques
deSymon
et les valeursexpéri-
mentales est bon.
Cependant
ladivergence
entre lesvaleurs
théoriques
etexpérimentales lorsque
lapression augmente
se manifesteégalement,
comme dans le casdu
néon,
mais defaçon beaucoup
moins sensible.Notons
également
que la limite de validité de laFiG. 2. - Variation comparée de l’élargissement du pic et de
la perte d’énergie dans le cas de l’argon.
théorie de
Symon
se situe aux environs de 20 mmHg
ce
qui correspond
à un ralentissement de 20 keV environ, mais que pour despressions inférieures,
lespoints expérimentaux
seplacent toujours
sur la courbede
Symon.
Cette limite ne semble donc pasrigou-
reuse ; en
réalité,
elle est calculéed’après
les valeursdu
potentiel
d’ionisation des couchesinternes,
valeursqui
ne sont pas connues defaçon
exacte.c)
Cas dukrypton (Fig. 3).
- Nous avons tenucompte,
dans le tracé de la courbe deBethe,
destermes de
correction,
comme d’ailleurs dans le cas del’argon.
Lespoints expérimentaux
seplacent
avec unebonne
approximation
sur la courbe deSymon.
Onn’observe
plus,
comme dans les deux casprécédents,
de
divergence
entre les valeursthéoriques
etexpéri-
mentales
lorsque
lapression
du gaz augmente.La limite de
pression,
définieprécédemment,
corres-pondant
à la limite inférieure de validité deshypo-
402
thèses de
Symon,
est de 50 mmHg (DE N
67keV) ;
pour des pertes
d’énergie plus faibles,
ici encore, lespoints expérimentaux
seplacent
sur la courbe deSymon,
avec une bonneapproximation.
FIG. 3. - Variation comparée de l’élargissement du pic et de
la perte d’énergie, dans le cas du krypton.
Les valeurs mesurées du ralentissement des
parti-
cules a dans les gaz étudiés sont
compatibles
avec les valeursthéoriques.
Toutefois,
nous ne pouvons paspréciser
si la valeurexpérimentale
AEcorrespond
à la valeur moyenne ou la valeur laplus probable
de la perted’énergie.
En ce
qui
concerne les fluctuationsstatistiques
liéesau passage des
particules
ce à travers un absorbant on peut conclure que, pour des faiblespressions (pres-
sions
comprises
entre 10 mmHg
et 50 mmHg
enmoyenne)
celles-ci ne sont pasgaussiennes,
maissuivent une loi différente
qui
s’avère être celle établie parSymon.
4.2 ECRANS MÉTALLIQUES. - Les écrans
métalliques
sont
placés
sur le support de la source au moyen d’unepièce
intermédiaire.L’épaisseur
des écransmétalliques
est déterminée par
pesée
à la microbalance d’une surface connue de métal. Laprécision
de la mesureest de
quelques J.lgJcm2.
Ces mesures se font dans unvide de
10-6
mmHg
environ.L’exploitation
desrésultats est la même que pour les gaz.
En ce
qui
concerne la perted’énergie
desparticules,
il existe un désaccord certain entre les
points théoriques
et
expérimentaux ;
les valeursexpérimentales parais-
sent
réparties
defaçon plus
ou moins aléatoire. Nousavons
fait,
pour un même écran,plusieurs
mesuressuccessives en le
déplaçant
dans l’axe du faisceau desparticules
a. Les résultats obtenus sont, dans tous lescas très semblables.
Ce désaccord
qui
nepeut
êtreimputable
à desimprécisions
de mesures, peuts’expliquer
par une certaineinhomogénéité
des absorbants : dans ce cas,en
effet,
on mesure à la microbalance uneépaisseur
moyenne
qui
n’est pas celle offerte réellement auxparticules
a incidentes.D’autre part, les valeurs du
straggling
sont nettementsupérieures
aux valeursthéoriques.
Auxphénomènes
de fluctuations
statistiques
résultant de la théorie des collisionss’ajoute
une fluctuation externe, due à larépartition
aléatoire desépaisseurs
de matière. Lesmesures de
straggling perdent,
dans ce cas, toutesignification.
L’étude d’écrans minces de
cuivre, d’argent
et d’orau
microscope électronique [23]
apermis
de mettreen évidence le
degré d’inhomogénéité
de ces écrans.L’inhomogénéité
des filmsmétalliques
semble due à lapréparation
même et liée à la dissolution du substrat(polystyrène, NaCI, KCI).
Eneffet,
unephotographie
d’une couche
d’or, évaporée
directement sur unegrille
demicroscope électronique
a révélé une homo-généité beaucoup plus grande
du filmmétallique.
5. Conclusions. - Les valeurs mesurées du ralen- tissement des
particules
a pour les gaz rares, dans le domaine des faiblespressions,
sont en bonaccord,
aux
imprécisions
de mesureprès,
avec les valeursthéoriques
calculéesd’après
les formules de Bethe etSymon (en
tenant compte des corrections dues à l’inefficacité des électronsatomiques
des couchesinternes). Cependant,
nous n’avons pu mettre en évidence une différence entre les valeurs de la perted’énergie
moyenne et de la perted’énergie
laplus probable, correspondant
à ces deux théories.Lorsque
lapression
du gaz est faible(ce qui
corres-pond
à un absorbantmince),
les valeursexpérimen-
tales du
straggling
suivent la loi deSymon.
Semblablesrésultats ont été obtenus entre autres par Tran Minh Duc et coll.
[17], Gooding
etEisberg [16]
pour desénergies
incidentes élevées(particules
a de 54 MeV et protons de 37 MeVrespectivement
traversant des absorbants solidesminces)
et dans le domaine des bassesénergies
parOphel
et Morris[18] (protons
de1 MeV traversant 31,5
gg/CM2
decarbone).
Nousn’avons pas eu connaissance de travaux semblables pour des
particules
de basseénergie
traversant des absorbants gazeux, dans le domaine des faibles pertesd’énergie.
La théorie de
Symon, qui
a été bien vérifiée pour desénergies
incidentes élevées semble doncpouvoir également expliquer
les valeurs dustraggling
departicules lourdes,
peuénergétiques,
dans des absor-bants minces.
Lorsque
lapression
augmente, le parcours étanttoujours
de 1 cm, les valeursexpérimentales
du rapporta sont en bon accord avec les valeurs
théoriques
cal-culées
d’après
les relations de Bethe dans le cas del’argon
et dukrypton.
Dans lenéon,
les valeursexpérimentales
sontlégèrement supérieures
aux valeursthéoriques
de Bethe.Des mesures de
straggling
departicules
lourdesdans des absorbants gazeux et
métalliques plus épais,
existent en
grand
nombre et les conclusions montrentun accord relativement bon avec la théorie de Bethe
[26]
bien que les termes de correction ne rendent pastoujours
compte defaçon
satisfaisante des résul-tats
expérimentaux [17], [27], [28], [29]. Cependant
lesvaleurs du
straggling,
obtenues par ces auteurs diver- gent aussi sensiblement des valeursthéoriques
cal-culées
d’après
la relation deBohr,
en ne tenant pascompte des corrections dues à la
non-participation
auralentissement,
des électrons des couchesinternes ;
cette différence s’accentue si
l’épaisseur
de l’absorbant augmente.Si nous avons obtenu des résultats satisfaisants en ce
qui
concerne les gaz rares, il n’en est pas de même pour l’étude du ralentissement et dustraggling
dansles écrans
métalliques,
en raison des difficultésqu’il
y a à obtenir des écrans
parfaitement homogènes.
Ceproblème,
difficile à résoudreempêche
toute mesurede
straggling,
car, à la fluctuationstatistique
sur la perted’énergie, s’ajoute l’élargissement
dupic,
pro-voqué
parl’inhomogénéité
de la matière traversée.Il faut
cependant
noter que, pour la valeur dustraggling
dans des absorbantsmétalliques,
laplupart
des
expérimentateurs
ont trouvé des valeurssupérieures
aux valeurs
théoriques [19], [27], [28],
enparticulier
sil’épaisseur
de l’absorbant est faible.Bibliographie [1] BETHE (H. A.), Ann. Physik, 1930, 5, 325.
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