HAL Id: tel-00602011
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00602011
Submitted on 21 Jun 2011
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Méthodes hilbertiennes pour la correction d’atténuation
en Tomographie d’Émission Monophotonique
Elie Nasr
To cite this version:
THÈSE
présentée à
L'UNIVERSITÉ BORDEAUX I
ÉCOLE DOCTORALE DE MATHÉMATIQUES ET INFORMATIQUE
par Elie NASR
POUR OBTENIR LE GRADE DE
DOCTEUR
SPÉCIALITÉ : Mathématiques Pures
*********************
MÉTHODES HILBERTIENNES POUR LA CORRECTION
D'ATTÉNUATION EN TOMOGRAPHIE D'ÉMISSION
MONOPHOTONIQUE
*********************
Soutenue le 11Juillet 2008 à l'Institutde Mathématiques de Bordeaux
Après avis de :
H. AMMARI Dire teur de re her hes, É ole Polyte hnique (CMAP) Rapporteur
R.NOVIKOV Dire teur de re her hes, Universitéde Nantes Rapporteur
Devant la ommissiond'examen omposée de :
H. AMMARI Dire teur de re her hes, É ole Polyte hnique (CMAP) Rapporteur
J-F. CROUZET Maître de onféren es, UniversitéMontpellier II
C. DOSSAL Maître de onféren es, UniversitéBordeaux I
C. JEANGUILLAUME Maître de onféren es (HDR), Universitéd'Angers
E.OUHABAZ Professeur, Université BordeauxI
A. YGER Professeur, Université BordeauxI Dire teur
-Une longue histoire de inq ans a vu la lumière le 11 juillet à 15h30 à l'Institut
de Mathématiquesde Bordeaux.Desmomentsmagiques,des momentstragiques,des
plaisirs etdes déliresont marqué toutes leslignes de ma thèse.
J'avaisl'honneurdemebattreà tédemondire teurdethèseAlainYgerquim'a
soutenu jusqu'àlan sans au une faille.Il asuorienter mes premierspas dansla
re- her he etm'aamenéprogressivementvers l'autonomie.Grandmer iAlainYger, ton
a ompagnementétait pour moiun enseignement aussibien humainques ientique.
Je tiensà remer ier RomanNovikov etHabib Ammari d'avoir a eptés d'êtreles
rapporteursde lathèse et de leurs disponibilités.
ElMaatiOuhabazaa eptédeprésiderlejurydemathèse,jetiensàluitémoigner
le plus grandrespe t.
Je suis très re onnaissant envers Christian Jeanguillaume etJean-François
Crou-zet, qui ont faitle dépla ement pour faire partiede e jury.
Je suis également très re onnaissant envers Charles Dossal qui a a epté d'être
le membre du jury le plus jeune. Mer i pour ton enthousiasme et les nombreuses
dis ussions que nous avons partagées.
Je tiens à remer ier tous les ingénieurs et les se retaires pour leurs patien es et
leurs disponibilités.
Je remer ie mon ollègue de bureau Abdallah d'avoir supporté le long de es
annéesun fumeur ommemoi. N'est e pas Baptiste? mer iàtoiaussi de ne pasme
laisser seul à fumer sous la pluie.
Pendant les années de travail à l'IMB j'ai dû roiser une équipe formée de trés
bons joueurs. Leur sport préferé s'appelle l'Amitié. Oswaldo, ta améra est témoin
de tous les agréables moments qu'on s'est partagés. Issam, tues un sa ré animateur
de soirée,mais ommen e àa hetertes propres igarettes!Radouane, tu roisquetu
saisdan er?Walid,je roisqueGeorgestevamieux(Mer iIssam!).Julien,j'attends
toujours la bouteille de Boukha. Anders, press play...press play. Pierre, tu veux une
bière? Ludivine, onl'ani ette thèse.Mer i à vous tous lesgars (on remarquequ'il
y'apeu de lledans etteéquipe.Quellemisère!).Vous étiezpourmoiunedeuxième
famille,je vous dis aurevoir etbonne han e dans lavie.
Un énorme mer i à mes parents pour tout e qu'ils ont fait pour moi et de moi.
Sans eux, ette thèse n'aurait jamais vu la lumière. Mi hel, Antoinette et Jawad je
vous embrasse fortement.
Finalement je tiens à dire à ma petite Elsy que ta forte présen e et ton soutien
ontété un soulagementetune inspirationpendant ladernière lignedroitede lathèse
Introdu tion I
0.1 Prin ipes de l'imageriemédi ale . . . I
0.2 Modèle analytique des mesures . . . II
0.3 Corre tion d'atténuationen TEMP . . . IV
0.4 Plan de la thèse . . . IV
1 Tomographie et imagerie médi ale 1
1.1 Introdu tion . . . 1
1.2 LesDiérentes Te hniques d'Imagerie Médi ale . . . 2
1.2.1 Imagerie morphologique . . . 2
1.2.2 Imagerie fon tionnelle . . . 5
1.3 LaTomographie d'ÉmissionMonophotonique . . . 7
1.3.1 Lesradiotra eurs . . . 7
1.3.2 Ledispositif de déte tion . . . 9
1.4 Types d'a quisition . . . 13
1.4.1 Lemode statique planaire . . . 13
1.4.2 Lemode tomographique . . . 13
1.4.3 Rangementdes données : lesinogramme . . . 14
1.5 Leslimites de l'imagerieTEMP . . . 15
1.5.1 Fa teursphysiologiques . . . 15
1.5.2 Fa teurste hnologiques . . . 16
1.5.3 Fa teursphysiques . . . 17
1.5.4 L'atténuation . . . 20
2 Modélisation et re onstru tion en TEMP 23 2.1 Introdu tion . . . 23
2.2 Lemodèle simplié en TEMP . . . 23
2.2.1 Lemodèle physique . . . 23
2.2.2 Latransformée de Radon. . . 25
2.3 Méthodes analytiques de re onstru tion . . . 27
2.3.2 Larétroproje tion ltrée . . . 29
2.3.3 Implémentation numérique de larétroproje tion ltrée . . . . 31
2.3.4 Exemples de re onstru tion numériques . . . 34
2.4 Méthodes algébriques de re onstru tion . . . 37
2.4.1 Formulationalgébrique du problème . . . 38
2.4.2 Cal ulde lamatri e de proje tion . . . 39
2.4.3 Dualitéentre l'aspe t algébrique etanalytique . . . 40
2.4.4 Résolutionitérativedu problème algébrique . . . 40
2.4.5 Méthode MLEM . . . 41
2.4.6 Méthode OSEM . . . 43
2.4.7 Méthode ART . . . 44
2.5 Lemodèle réaliste en TEMP . . . 46
2.5.1 L'atténuation . . . 46
2.5.2 Estimationde la arte d'atténuationdu patient . . . 47
2.5.3 Latransformée de Radon atténuée . . . 48
2.6 Méthodes analytiques de orre tion de l'atténuation . . . 49
2.6.1 Méthodes de orre tion de l'atténuation sur lesproje tions a -quises . . . 49
2.6.2 Méthodes de orre tion de l'atténuation sur les oupes re ons-truites . . . 51
2.7 Lesméthodes itérativesde orre tion de l'atténuation . . . 51
2.7.1 Laméthode de Changitérative . . . 52
2.7.2 Modélisation de l'atténuation dans l'opérateur de proje tion-rétroproje tion . . . 52
2.8 Con lusion . . . 54
3 A urate attenuation orre tion for algebrai re onstru tion te h-nique in SPECT 57 3.1 Introdu tion . . . 57
3.2 Ka zmarz'smethod . . . 61
3.3 Derivation of the algorithm . . . 63
3.4 Numeri alsimulations . . . 65
3.4.1 Phantoms . . . 66
3.4.2 Re onstru tion . . . 67
3.4.3 Re onstru tion from noisydata . . . 75
3.5 Con lusion and dis ussion . . . 77
4 Algorithmes et simulations numériques 79 4.1 Introdu tion . . . 79
4.2.2 Algorithmes . . . 82
4.3 Résultatsnumériques . . . 84
4.4 Méthode de re onstru tion algébrique . . . 87
4.4.1 Cadre mathématique . . . 87
4.4.2 Algorithmenumérique . . . 88
4.5 Résultatsnumériques . . . 90
4.5.1 Dépendan e en la solutioninitiale . . . 91
4.5.2 Inuen e de l'ordred'a quisition. . . 92
4.5.3 Contraintes physiques . . . 94
4.5.4 Choix du paramètre de relaxation . . . 97
4.5.5 Re onstru tion ave des données in omplètes . . . 98
4.6 Con lusions . . . 101
5 Con lusions et perspe tives 103 A Résultats de re onstru tion 107 A.1 Solutioninitialenulle . . . 108
A.2 Solutioninitialeanalytique . . . 109
Cette thèse traite de re onstru tion d'images à partir de proje tions parallèles
atténuées. Ce problème mathématiquetrouve son appli ation prin ipale en imagerie
médi ale,etenparti ulierentomographied'émissionmonophotoniqueave orre tion
d'atténuation sous l'hypothèse que l'atténuation (supposée quel onque) est onnue
et quel onque sur la région d'émission. Dans un premier temps, nous dé rivons les
prin ipesphysiologiquesetmathématiquesde latomographied'émission
monophoto-nique. Ensuite,nous présentons une méthode de re onstru tion itérative baséesur la
prise en onsidération du phénomène d'atténuation, prin ipal élément perturbateur
en imagerie par émission monophotonique. Cette méthode est une généralisationde
l'algorithme de re onstru tion algébrique lassique (ART); elle introduit un terme
de orre tion d'atténuation exa t. Finalement, nous exposerons des exemples
numé-riques et nous dis uterons de la performan e de notre algorithme selon le hoix de
plusieursparamètres.
0.1 Prin ipes de l'imagerie médi ale
Mis à part le prin ipe physique sur lequel ils sont basés, les diérents modèles
de s anner existants dièrent par le type d'information qu'ils fournissent.
Contraire-mentaux s anners à rayons X, qui fournissent une informationdu type anatomique,
les s anners utilisés en imagerie nu léaire fournissent une informationdite
fon tion-nelle.L'imagerienu léaireest uneimagerieparémissionutiliséeen méde inedans un
but diagnostique; elle onsiste à déterminer la distribution dans l'organisme d'une
substan e radioa tive administrée au patient. Cette substan e appelée radiotra eur,
va se xer de manière préférentielle dans l'organe à étudier ( oeur, erveau, ...). La
distribution spatiale de on entration de e radioélément indique l'état fon tionnel
lo al des tissus, omme par exemple leur degré d'irrigation sanguine ou en ore leur
apa ité de xation du radioélément.
Le but en imagerie nu léaire est de déterminer, nous dirons plutt re onstruire,
une image pré ise de la distribution spatiale du tra eur radioa tif. Il existe deux
modalités d'imagerie par émission:
Pho-ton Emission Computed Tomography) pour laquelle le radiotra eur émet des
photons gammadéte tés par une gamma améra;
la tomographie par émission TEP de positons (PET pour Positron Emission
Tomography) pour laquelle le radiotra eur émet des positons qui, suite à leur
annihilationave des éle trons du milieu, donnent lieu à une paire de photons
gammaémis en oïn iden e.
La seule information a essible sur la distribution spatiale du tra eur, et don les
données duproblème dere onstru tion, estfournie parles anner. Cesera HalAnger
qui, au début des années 1960, proposera l'outil moderne de déte tion des rayons
γ
,la gamma- améra: derrière un ollimateur per é d'un réseau régulier de trous
lais-sant passer les photons in idents selon une dire tion privilégiée, un ristal d'iodure
de sodium est pla é devant un réseau de photomultipli ateurs. Un ir uit al uleles
oordonnées du point d'impa tde haque photonsur le ristal età partir de es
o-ordonnées, l'image est formée sur un os illos ope athodique. Les données a quises
par le déte teur sont re onstruitesà l'aide d'un algorithme de re onstru tion an de
fournir une estimation de la distribution multidimensionnelle du radiotra eur dans
l'organisme. Le problème de re onstru tion d'imagesen TEMP se heurte ependant
auxdiversobsta lesquesontleslimitesdesperforman esdesdéte teurs(entermesde
résolution spatiale,de résolution en énergieetde sensibilitéde déte tion), les
pro es-sus physiquesquidégradentlaformationdel'image(telsl'atténuationetladiusion)
etaussilesphénomènesphysiologiquesliésaupatient(telsquelesmouvements
respi-ratoireet ardiaque).Ilestindispensabled'entenir ompteetde ompenser esdivers
eets pour avoirune re onstru tion abled'images àpartirdes données fournies par
le s anner.
0.2 Modèle analytique des mesures
Considérons une oupe d'organe dans laquelle une zone a tive est déte tée. Soit
f (x, y)
la fon tion qui représente la on entration d'a tivité en un point(x, y)
deette zone. Lorsque la gamma- améra tourne autour de l'organe, elle a quiert pour
haque dire tion
θ
de déte tion une proje tion 1D de la oupe2D.Eneet, en première approximation,le nombre de photons aptéspar le
ollima-teuraupoint
s
de la améraestégal àlasommedes photonsémis lelongdeladroitepassant par e point etde dire tion
θ
⊥
et est dire tement proportionnelàl'intégrale
de la fon tion
f
le long de ette droite (voir gures 1(a) et 1(b)). La proje tionpa-rallèle de
f
dans la dire tionθ
⊥
est alors vue omme l'ensemble des intégrales de la
fon tion
f
le long de la famille de droites parallèlesL(s, θ) := {h(x, y), θi = s}
del'espa e
R
2
, de dire tion
θ
⊥
et se situant à la distan e
s
de l'origine ( entre de laaméra notées
g(θ, s)
et modéliséespar la transformée de Radon(θ, s) 7−→ R
θ
[f ](s)
,dénie don par :
R
θ
[f ](s) =
Z
h(x,y),θi=s
f (x, y)dλ
s,θ
(x, y) = g(θ, s).
(1)I i
dλ
s,θ
représentelarestri tiondelamesuredeLebesguedansR
2
surlaligneL(s, θ)
, aveθ =
cos ϕ
sin ϕ
,
θ
⊥
=
− sin ϕ
cos ϕ
ave0 ≤ ϕ < ϕ
max.
PSfrag repla ementss
f
Camera (a)Deté teur PSfrag repla ementsf
(x)
ϕ
(L)s
s
x
y
(b) Système d'a quisition Fig. 1. S annerLeproblèmedelare onstru tiond'unefon tion
f
àpartirdesesproje tionsparallèlesest aujourd'hui bien maîtrisé (voir Natterer [33℄). Cependant, e modèle est trop
simplié et fournit généralement des images re onstruites de faible qualité et don
d'intérêt limité pour le méde in. Dans la littérature, onparle de re onstru tion sans
orre tion d'atténuation lorsque e modèle est tout de même utilisé.
Pour obtenirunere onstru tionplusablede ladistributionspatiale
f
dutra eurradioa tif, il est indispensable de tenir ompte de l'atténuation dans le modèle aux
ns de pour dé rire les proje tions fournies par le s anner. Dé rivons brièvement le
phénomène d'atténuation. Les photons émis par le tra eur radioa tif interagissent
ave la matière au ours de leur trajet entre le point d'émission et le déte teur. Les
deuxprin ipalesintera tionsentrelesphotonsetleséle tronsdelamatièresontl'eet
photoéle trique et l'eet Compton; elles onduisent toutes deux à une atténuation
du rayonnement photonique, provoquée par une absorption ou un hangement de
dire tion d'une partie des photons émis. Les eets photoéle trique et Compton au
point (
x, y
) sont ara térisés par un oe ient linéique d'atténuation notéa(x, y)
.La fon tion
a(x, y)
est souvent appelée arte d'atténuation dans la littérature. Elleprésente des valeurs pon tuelles typiques 0.0152mm
−1
pour le torse, 0.0032mm
unerédu tiondunombrede photons aptésparla amérad'Angeretlemodèleutilisé
pour les proje tions est alors lesuivant :
R
a,θ
[f ](s) =
Z
h(x,y), θi=s
exp
−
Z
+∞
0
a((x, y) + tθ
⊥
) dt
f (x, y) dλ
s,θ
(x, y) = g
a
(θ, s).
(2)L'appli ation
(s, θ) → R
a,θ
[f ](s)
estalors appeléetransformationde Radonatténuéedelafon tion
f
.Ilestànoterque emodèlenetientpas ompted'autresphénomènesphysiques tels la résolution spatiale du déte teur, le bruit statistique du pro essus
d'émission ou en ore le diusé Compton. Néanmoins, l'atténuation est un obsta le
majeur àl'obtention d'imagesre onstruitesde qualité.Lorsque e modèle est utilisé,
onparle de re onstru tion ave orre tion d'atténuation.
0.3 Corre tion d'atténuation en TEMP
Avant que Novikov [37℄ ne propose une solution analytique exa te pour
l'inver-sionde latransformée deRadon atténuée dansun milieuatténuantnon uniforme,les
eets physiques dégradantla qualité des imagesre onstruites ont longtemps été
or-rigés par des méthodes analytiques appliquées aux proje tions (Keyeset al. [24℄) ou
auximages re onstruites(méthode de Chang [5℄); es méthodes qui restent
approxi-matives puisqu'on supposait que l'atténuation était onstante sur le volume étudié.
Uneappro he alternative onsisteà orriger es eets par uneméthodeitérative(par
exemple,ML-EM,gradient onjugué),lorsdelare onstru tiontomographique.à
par-tirdela onnaissan edela artedes oe ientsd'atténuation
a
,leprin ipe onsisteàmodéliserles phénomènesphysiques ette hnologiques qui dégradent lesimages dans
lapaireproje teur/rétroproje teur(Gullbergetal.[14℄)ouen oredanslamatri e
sys-tèmequidé ritmathématiquementlepro essusdeformationdesproje tions/images,
e de manièreà orrigerintrinsèquement de l'atténuation .
0.4 Plan de la thèse
Tout aulongde ettethèse,noussupposeronsque
f
eta
sontdesfon tionsréellesdénies sur
R
2
, bornées et à support ompa t. De plus, nous onsidèrerons la arte
d'atténuation
a(x, y)
onnue et non-uniforme sur un domaine onvexe ontenant lesupportde
f
.Dans ettethèse, nousavons envisagé leproblèmede lare onstru tion algébrique
exa teetstablede
f
suivantdesméthodeshilbertiennesave orre tiond'atténuation,mathé-l'outil mathématiquequ'est latransformation de Radon atténuée. Cette transformée
intégrale a été introduite à l'équation (2). En parti ulier, le hoix d'un modèle pour
la des ription mathématique du système d'imagerie est une donnée primordiale du
problème etne peut être dé idéà lalégère; il détermineaussi bien laqualité des
ré-sultats,vialedegréde sonadéquationave equenoussavons dudispositifphysique.
Il inuen e aussi bien sûr grandement les développements mathématiques possibles.
Tout d'abord, nous nous sommes laissés guider par le seul sou i d'une bonne qualité
d'image, e qui nousa onduitàé arterles méthodes analytiques,basées sur
l'inver-siond'un opérateurde proje tion ontinu, ar ellesnous ontparutroplimitéesquant
àlapossibilitéd'in orporerunmodèleréalistede orre tiond'atténuation (surtoutsi
l'on suppose que la arte d'atténuation non-uniforme et de géométrie irrégulière). Il
nous fallaitdon trouverun modèle appropriéet adaptéaux di ultés imposées par
les ontraintes dont nous avons parlé plus haut.
L'appro healgébriqueimpliqueunedis rétisationdel'ensembleduproblème
préa-lableàla on eptiondesméthodes derésolution,àl'inversedesméthodesanalytiques
dans lesquelles les formules de re onstru tion sont issues d'un raisonnement
impli-quant une distribution et des proje tions ontinues et dis rétisées ensuite.
Compte-tenudu faitque ladistributionsera for ément re onstruitede manièredis rète, mais
aussi de e que les proje tions sont dis rètes (images omposées de pixels) et
sépa-rées par des pas d'angle dis rets, raisonner sur es données dis rètes paraît adapté
à la situation physique on rète. L'appro he algébrique donne l'opportunité de
mo-déliser impli itement les eets parasites, notamment la arte d'atténuation, e qui
permet ainsi de simplier le problème de re onstru tion en TEMP ave orre tion
d'atténuation.
Un système algébrique est dit onsistant s'il admet une unique solution. Cette
ondition peut être envisagée d'un point de vue mathématique si la matri e du
sys-tèmeestune matri e arréededéterminantnonnul.Dèslors,ildevraitsured'avoir
un nombre susant d'équationspour éliminertoutesles autresenvisageables;même
la surdétermination du système ne devrait pas entraver l'obtention d'une solution
unique. Il n'en est malheureusement pas ainsi, d'une part par e qu'une omposante
aléatoireexistedanslesmesuressous laformed'unbruitnonnégligeable,notamment
en méde ine nu léaire, d'autre part par e que la taillede la matri e du système est,
dans les as réels, très importante (elle peut atteindre quelques entaines de
giga-o tets). Pour es raisons, nous sommes dans le adre d'un problème mal posé au
sens de Hadamard.Pour aborder e typede problème, onaeu re oursauxméthodes
d'inversion itératives, notamment la méthode de Ka zmarz pour la résolution des
systèmes linéaires basée sur des prin ipes hilbertiens et qui trouve son appli ation
en tomographie sous la nomination ART pour Algebrai Re onstru tion Te hnique
. L'obje tif de ette thèse était don de mettreen oeuvre etd'évaluer une méthode
de latransformation de Radon atténuée en deux opérateurs : le premierétant
l'opé-rateur de la transformation de Radon non-atténué, le deuxième étant un opérateur
de multipli ationpar une fon tion modélisante la ontributionde l'atténuation dans
laformationdes proje tions atténuées de l'a tivité
f
.Parlasuite,leproblème dire tainsi posé est résolu en appliquant la méthode itérative de Ka zmarz. La apa ité
de notre algorithme à re onstruire des images de bonne qualité en présen e d'une
atténuation irrégulièreest mise àl'épreuvesur des fantmes aussi variésque possible
pour ouvrir des onditions réelles et tester l'inuen e des paramètres intervenants
dans lapro édure de re onstru tion.
Le déroulement de notre travailsuivra l'ordresuivant :
Lesprin ipesde laTomographie d'EmissionMonophotoniquedu point de vuede
son utilisationbiomédi ale ( e dont traite e travailde thèse) sont présentés au
ha-pitre1,ainsiquelesdiérentes te hniquesd'imageriemédi ale.LeslimitesduTEMP,
résultantprin ipalementdefa teurste hnologiquesetphysiques,sontennabordées:
lesphénomènesmajeursperturbantlaformationdesimagesquesontl'atténuation,la
diusion, la variabilitéde la fon tion de réponse du déte teur, sont dé rits ainsi que
leurs onséquen es sur l'interprétationqualitative etsurtoutquantitative des images
re onstruites.
Le hapitre 2 présente le adre mathématique du problème de la re onstru tion
tomographique en dé rivant tout d'abord un modèle simplié (sans orre tion
d'at-ténuation) et les méthodes d'inversion adéquates analytiques et algébriques pour le
résoudre. Ensuite, après avoir dé rit le phénomène d'atténuation prin ipal
phéno-mène dégradant l'image etempê hant une quanti ation ableet pré isedes oupes
re onstruites, on aborde le modèle réaliste qui tient ompte de l'eet de
l'atténua-tion et puis nous dressons un panorama des divers méthodes de ompensation de e
dernier phénomènedu pointde vueanalytique et itératif.
L'obje tif du hapitre 3 est d'élaborer un modèle algébriqueadapté au problème
tomographiqueenTEMPave orre tiond'atténuationetdelerésoudreitérativement
par desméthodeshilbertiennes derésolution desystèmes linéaires.Premièrement,on
présente la méthode de Ka zmarz indépendamment du problème de tomographie.
Deuxièmement, on pose le modèle dire t en tant que système linéaire, ela en
sup-posant que l'opérateur de la transformation de Radon atténuée est le omposé de
deux opérateurs omme indiqué plus haut. Ensuite, nous proposons de résoudre le
problème de re onstru tion ainsi posé en adaptant l'algorithme itératifde Ka zmarz
àlanaturedu système linéairedé rivantlemodèle dire t.Lesperforman es de notre
algorithme ont été testées à l'aide de deux fantmes informatiques : le premier
re-présente une a tivité de géométrie dis ontinue quiservira àmettre à l'épreuve notre
méthodeàreproduirelesdétailsns;lese ondsimuleunea tivitéàvariationspatiale
d'atténuation non-uniforme et d'un nombre de proje tions relativement faible. Les
images re onstruites ave notre méthode ont été omparées ave elles re onstruites
ave l'algorithmeART lassique. Lare onstru tion via etteméthode en présen ede
données bruitées ainsi que l'eet d'une étape de ltrationseront dis utés.
Dansle hapitre4,nousexposeronsl'algorithmenumériquequenousavonsutilisé
pour l'implémentation de la méthode étudiée au hapitre 3. Nous verrons de plus
omment mettre en oeuvre un algorithme numérique fa ilement implémentable et
exploitable pour la dis rétisation de la transformation de Radon atténuée. À l'aide
de fantmes informatiques, nous mettrons en éviden e le fait que l'erreur purement
numériqueestfaibleetque,sous etteimplémentation,l'algorithmeproposé onverge
bien (et rapidement) vers une solution très pro he de l'objet ave lequel nous avons
simuléles proje tions. Tous lesparamètres sur lesquels l'expérimentateur peut jouer
(telsquele oe ientderelaxation,lasolutioninitiale,maisaussil'ordred'a quisition
des proje tions etles ontraintes physiques) sont importantspourobtenirle meilleur
résultat, notamment en termes de résolution spatiale et de onvergen e numérique.
Nousdis uteronsen détailsl'eetde esparamètressurlaperforman e numériquede
notrealgorithme.Nousnousintéresseronségalementàl'étudedu asdere onstru tion
ave des donnéesin omplètes,i.e.a quisesseulementsurledemi- er le;nousverrons
i ique lesrésultatsthéoriques s'avèrent en défaut, que et algorithmes'avère malgré
tout empiriquement e a e.
Les perspe tives ouvertes par e travail et les on lusions générales de la thèse
Tomographie et imagerie médi ale
1.1 Introdu tion
L'imageriedevientunmodeprivilégiéd'aideaudiagnosti enméde inedepuisque
ertainsoutils permettentde visualiserdans une ertaine mesure l'intérieurdu orps
humain.Leste hniquesdere onstru tiontomographiquesontutiliséesdanslaplupart
des types d'examens d'imagerie médi ale ainsi que dans d'autres domaines tels que
l'o éanographie, lagéophysique, la sismologieou en orela météorologie. Il n'est pas
dans notreproposde fairele tourdes diverses te hniques d'imagerie, maisseulement
d'illustrerparquelques exemplesla omplexitédes te hniques généralementmisesen
oeuvre pour a quérir une information multidimensionnelle, puis pour en extraire ou
re onstruireuneimagebioutridimensionnellesus eptibled'apporterauprati ienune
informationspé iqued'un type de pathologie.Ilexiste diérentes te hniques
d'ima-gerie médi alepermettant d'apporter des informationsaussi bien sur lamorphologie
etsur lefon tionnementdes organesétudiés.Ceste hniques sont regroupées endeux
atégories nommées imagerie stru turelle etimagerie fon tionnelle.
Ce premier hapitrerappellebrièvementlesprin ipesphysiquesde es diérentes
te hniques d'imagerie médi ale et s'intéressera parti ulièrement aux prin ipes de la
Tomographie d'Emission Monophotonique (TEMP) qui fait partie des te hniques
d'imagerie nu léaire. Nous présentons aussi les phénomènes ae tant la
quanti a-tion des images,eten parti ulierlesphénomènesphysiquesetleurs onséquen essur
laabilité des images.
Le prin ipe de la TEMP est basé sur l'inje tion d'un produit radioa tif souvent
appelléradiotra eurdansunorganedupatientetl'étudedeladistributionspatialede
la on entration de e produit dontles informationssur sontfournies par le s anner.
Lesphotons-Gammasontdéte tésparune améraéquipéed'unegrillede ollimateurs
qui séle tionnent lesradiationsémises suivant un anglepriviligié
ϕ
. L'utilisationdesinformationssurla on entrationspatialedu tra eurradioa tifenun point
(x, y, z) ∈
1.2 Les Diérentes Te hniques d'Imagerie Médi ale
Suivantleste hniquesutilisées,lesexamensd'imageriemédi alepermettent
d'ob-tenir des informations sur l'anatomie des organes (leur taille, leur volume, leur
lo- alisation, la forme d'une éventuelle lésion, et .) ou sur leur fon tionnement (leur
physiologie, leur métabolisme, et .). Dans le premier as, on parle d'imagerie
mor-phologique et dans le se ond d'imagerie fon tionnelle. Ces diérents types de
te h-niques sont parfois employés de façon omplémentaire au sein d'un même système
d'imagerie.
1.2.1 Imagerie morphologique
Parmi lesméthodesd'imageriemorphologique,lesplus ourammentemployéesen
méde ine, on peut iter d'une part les méthodes tomographiques basées soit sur le
rayonnement X (radiologie onventionnelle, tomodensitomètre (TDM) ou CT-s an,
et .) soitsur larésonan e magnétique (IRM) et, d'autrepart, lesméthodes
é hogra-phiques(quiutilisentlesultra-sons).Sur etyped'exameneneet, 'estpluslaforme
de l'organeque safon tion qui est étudiée, e qui signieque l'imagemorphologique
ne rend omptequede laprésen e etde lastru ture des tissus,os,oud'ailleurstoute
matière.
Imagerie par résonnan e magnètique
L'imagerieparrésonan emagnétiquenu léaire(IRM)estunete hniqued'imagerie
médi aled'apparitionré ente(débutdes années1980)permettantd'avoirunevue2D
ou 3D d'une partie du orps, notamment du erveau. Le nom omplet de l'IRM est
image à résonan e magnétique nu léaire (ou IRMN); onomet souvent son ara tère
nu léaire.Cetteomissionest surtoutlàpour nepas erayerlespatientsqui asso ient
souvent, età tort, le mot nu léaireave lesrayonnementsionisants.
L'imagerieparrésonan emagnétiquerepose essentiellementsurlespropriétés
ma-gnétiquesdes atomesetplus parti ulièrementde leurs noyauxquel'on étudiegrâ eà
un hampmagnétiqueetuneondederadiofréquen e;au uneradiationionisanten'est
émise. la lo alisation spatialedes atomes est obtenue en ajoutant un gradient
dire -tionnel sur le hamp magnétique de base. Les protons soumis au hamp magnétique
s'alignent parallèlement à elui- i omme des petites boussoles. Lorsque l'on envoie
des ondes radio-fréquen e vers une zone donnée, es petites boussoles vont hanger
de dire tion(démagnétisation),puisretourner àleur positioninitialeen émettant un
signal qui est enregistré et traité par un système informatique.Ce signal dépend du
tissuétudié.L'intensitédu signalestreproduitepoint-à-pointselonuneé hellede gris
La résolution spatiale est liée à l'intensité du hamp magnétique et à la durée
de l'a quisition (en général une dizaine de minutes). L'IRM fournit les meilleures
images de la morphologie érébrale en termes de résolution spatiale et de ontraste.
On atteinta tuellementune résolution de l'ordredu millimètre.
(a) (b)
Fig. 1.1. IRM : (a) ma hine IRM, (b) Images IRM d'une tête humaine vue de prol en
oupe sagittale. On peut voir apparaître le erveau en gris lair entouré de liquide
éphalo-ra hidien (en noir), la boite rânienne (en blan ), ainsi que d'autres tissus (langue, fosses
nasales,et .).
La tomodensitométrie
La tomodensitométrie (TDM), dite aussi tomographie axiale al ulée par
ordi-nateur, CT-s an ou simplement s anner, est une te hnique d'imagerie médi ale qui
onsiste à al uler une re onstru tion 2D ou 3D des tissus à partir d'uneanalyse
to-mographiqueobtenueensoumettantlepatientaubalayaged'unfais eauderayonsX.
Bienquelapossibilitéthéoriquede réerdetelsappareilsétait onnue depuisledébut
du siè le, en'est qu'audébutdes années1970qu'apparaîtrontlespremiersappareils
dotés d'ordinateurs apables de réaliserles al ulsné essaires àla re onstru tion des
images.Pourlamiseaupointde este hniques,GodfreyNewboldHounseldetAllan
Ma LeodCorma k seront ré ompensés par le PrixNobelde méde ine en 1979.
rayons après leur passage dans le orps. Les données obtenues sont ensuite traitées
par ordinateur, e qui permet de re omposer des vues en oupe des organes ou des
vues en trois dimensions. C'est don en quelque sorte une image d'ombre qui est
obtenue : plus les stru tures traversées sont atténuantes, plus faible est la fra tion
de rayonnement quiparvientjusqu'audéte teur (gure1.2b).Cette imagene fournit
don des renseignements que sur les oe ients d'absorption en haque point, qui
sont relatifsà une énergie de rayonnement donnée (en général, plus un rayonnement
est énergétiqueetmoinsilest atténué) etdépendent essentiellementde ladensitédes
tissus auxquels ils appartiennent.
On peut faire ressortir ertains tissus, en parti ulier les vaisseaux sanguins, en
inje tant un produit dit de ontraste (souvent un omplexe de l'iode) qui a la
propriété de fortementabsorberlesrayonsX etdon de rendretrès visibles lestissus
où e produit est présent (qui apparaissent alors hyperdenses). On peut aujourd'hui
obteniren quelques se ondes, grâ eaux s anners multidéte teurs àa quisition
spira-lée, une exploration très pré ised'un large volume du orps humain.
Commepourlaradiographie,l'expositionrépétéeàdesradiationspeutêtreno ive
pour l'organisme,mais lerapportbéné e/risqueliéàl'irradiationpen he largement
en faveur de la tomodensitométrie,qui en fait un examen de plus en plus largement
pratiqué. L'imageriepar résonan e magnétique (IRM), te hnique non irradiante, est
une alternative. Cette dernière ore une meilleure résolution pour les tissus mous
alors que la tomographieaxiale al uléeest supérieure pour les zones on ernant les
parties osseuses.
(a) (b)
1.2.2 Imagerie fon tionnelle
Lesméthodesd'imagerie fon tionnellesontaussi très variées.Ellesregroupentles
te hniquesdeméde inenu léaire ommelaTomographied'ÉmissionMonophotonique
(TEMP) (Single Photon Emission Computed Tomography en anglais) etla
tomogra-phie d'Émissionà Positons (TEP) (Positon Emission Tomography en anglais).
Ces te hniques reposent sur l'administration d'un tra eur, 'est-à-dire une
sub-stan erepérable, ar marquéeparun atomeradioa tifémetteurGamma,s'ins rivant
dans un métabolisme, sans interférer ave elui- idu fait que l'on en administre une
quantité innitésimale.Ainsi,lesrayonnementsservantà former l'imageproviennent
de l'objetd'étude lui-même.Surleprin ipedes organismesphosphores ents, le orps
oul'objetesté lairéparsaproprelumièreetl'onparlede tomographied'émission
pour désigner lesproblèmes detomographiequisontratta hésà e genrede pro édé.
On parle ainsi de tomographie d'émission monophotonique lorsque le tra eur utilisé
émet des photons Gamma et de tomographie par émission de positons lorsque les
imagessont obtenues par inje tion dans l'organismed'une molé uleradioa tive
mar-quée par des isotopesdu arbone, du uorou de l'oxygène (émetteurs de positons).
Cette te hnique d'imagerie onstitue un examen d'imagerie médi ale qui permet
de visualiserlesa tivités dumétabolismeetde mesurer les hangements fon tionnels
de l'organeétudié,pluspré isémentdes tissus, hez leshumains.Elledièredes
te h-nologies onventionnelles aux rayons-X et par résonan e magnétique qui se limitent
auximagesdel'anatomie.Les hangementsphysiologiquespré èdentles hangements
anatomiqueset,par onséquent,l'imageriefon tionnellepermetdedé eleràunephase
plus pré o e les dommages métaboliques et ainsi à aider à ontrer leur progression.
Ellefournit ainsi une imagequantitative du fon tionnement de l'organe étudié.
La abilité de la quanti ation des images obtenues est ae tée à la fois par les
limites des performan es des déte teurs (résolution spatialeeten énergie,sensibilité,
et .), par leseets physiques tels que l'atténuation etla diusion, qui perturbent la
formation des images, par des eets physiologiques (mouvements du patient) et par
des eets liésà lare onstru tion tomographique.
La tomographie à émission de positon
Unetomographiepar émissiondepositonsestunexamend'imageriemédi alepar
s intigraphieréalisé dans lesservi es de méde ine nu léaired'un hpital.
La s intigraphie en TEP est obtenue par inje tion d'un tra eurfaiblement
radio-a tif par voie intraveineuse. Ce tra eur est le plus souvent le uor (18F) in orporé
dans unemolé ulede glu oseformantle
18
F-urodéoxyglu ose(en abrégé
18
F-FDG).
Cetra eurestsemblableauglu ose:ilsexeauniveaudestissusqui onsommentde
grandesquantités de e su re ommelestissus an éreux, lemus le ardiaque ou
à une améra spé iale, une améra TEP. Le uor 18 ainsi que les autres isotopes
pouvant être utilisés (oxygène (15O), azote (13N), arbone (11C)) ont une ourte
demi-vie, jusqu'à110 minutes pour leuor. Ces isotopesde ourtedurée né essitent
pour leur produ tion un y lotron.
Une améraTEP estunappareilquial'aspe td'uns anner ,maissonprin ipe
de fon tionnementest diérent.Eneet, l'atomeradioa tif(parexemple,leuor 18)
se désintègre en émettant un positon. Celui- i va s'annihiler ave un éle tron du
milieuaprès un très ourt par ours (en généralinférieurà 1mm). Cetteannihilation
produit deux photons Gamma de 511 keV qui partent en dire tion opposée, e qui
rend possible le traitement tomographique des données. En eet, les apteurs situés
tout autour du patient déte tent les photons d'annihilation en oïn iden e
( 'est-à-dire eux quiarrivent enmêmetemps), e quipermetd'identierlalignesur laquelle
setrouvel'émissiondesphotons.Unsystèmeinformatiquere onstitueensuiteàl'aide
d'un algorithme de re onstru tion les images de la répartition du tra eur au niveau
d'une partie ou de la totalité du orps sous la forme d'une image 2D ou d'un objet
3D. Les images ainsi obtenues (gure 1.3) sont dites d'émission (la radioa tivité
provientdutra eurinje téaupatient).Ilestpossibled'améliorerlaqualitédesimages
en utilisantle prin ipe de orre tion d'atténuation. Lors de latraversée du orps,de
nombreux photons Gamma subissent une atténuation liée aux stru tures traversées
(faible dans l'air des poumons, forte dans les stru tures plus solides omme les os
et mus les). Pour ee tuer ette orre tion, on réalise des images de transmission
obtenues grâ e àune sour e radioa tive qui tournerapidementautour du patient.
Fig.1.3. TEP
fon tion-des améras TEP sont fréquemment ouplées à un tomodensitomètre à rayons X
(système TEP/TDM ou PET/CT en anglais), e qui permet de superposer l'image
fon tionnelle (imageTEP) àsa lo alisationanatomique pré ise dans le orps (image
CT).Dans e asla orre tiond'atténuations'obtientpar letomodensitomètre
beau- oupplusrapidementetest meilleurequ'ave lesimagesde transmissionave sour es
radioa tives.
1.3 La Tomographie d'Émission Monophotonique
La tomographie d'émission monophotonique est un pro édé d'imagerie
fon tion-nelle et morphologique utilisé en méde ine nu léaire dans un but diagnostique ou
thérapeutique. Elle onsiste à déterminer, et le plus souvent à visualiser sous forme
d'images, la lo alisationtridimensionnelle et la on entration dans l'organisme d'un
radiotra eur,substan e radioa tiveémettri e de photons Gammaadministrée au
pa-tient, en déte tant les photons Gamma émis au moyen d'une Gamma- améra. Les
images a quises onduisent, après re onstru tion tomographique, à l'estimation
tri-dimensionnellede la on entration du radiotra eur dans les oupes re onstruites. La
mesure pré ise de la radioa tivité ontenue dans les images re onstruites, nommée
quanti ation, est ae tée par de nombreux phénomènes lors de la formation des
images quialtèrentles informationsextraites de es images.
Cettese tionrappellelesprin ipesphysiquesdelatomographied'émission
mono-photonique relatifsau radiotra eur,audispositif de déte tion et auxdiérentstypes
d'a quisition réalisés. Nous présentons aussi les phénomènes ae tant la
quanti a-tion des images eten parti ulier lesphénomènes physiques etleurs onséquen essur
laabilité des images.
1.3.1 Les radiotra eurs
En1923, GeorgVonHevesy futlepremierà employerlaméthode des indi ateurs
radioa tifs. Il montra qu'ilest possible, grâ e aux isotopes radioa tifs,de suivre àla
tra e une espè e himique, une parti ule, sans perturber le omportement physique,
hydrodynamique oubien himique de l'objet que l'on suit.
Les radiotra eurssont des molé ules marquées par un isotoperadioa tif, hoisies
pour mettreen éviden e ertainspro essusphysiologiquesoupathologiques.Le hoix
du radiotra eurdépend de sa apa ité àsuivre un métabolismeouàfournir un
diag-nosti sur le fon tionnement d'un organe donné. Le tra eur peut être un atome seul
(iode 123), une molé ulemarquée (diphosphonate marqué au te hnétium 99m), une
hormone marquée ou en ore un anti orps marqué par un isotope. Cet isotope doit
pro-déta he pas,auquel as onsuivrait lepar ours de l'élémentradioa tifetnon eluide
lamolé ule ible.L'a èsin vivoauxinformationssurledevenirduradiotra eurdans
l'organisme tellesque sadistributiondans lestissus (distributionbiologique,xation
préférentielle sur ertaines ellules ...) etson évolution en fon tion du temps
(méta-bolisme,éliminationetdégradation...)permettentl'étude,d'unefaçonnoninvasive,
de ertainspro essuspathologiques (miseen éviden e de métastases),physiologiques
et bio himiques(e.g., mesuredu débit sanguinet du métabolisme du glu ose).
L'isotope radioa tifest égalementséle tionné selon les ara téristiquesphysiques
suivantes :
•
la nature de son rayonnement : les radio-isotopes émetteurs Gamma sontpri-vilégiés ar ils se prêtent bien à une déte tion externe et minimisent la dose
d'irradiationsubie par le patient;
•
lademi-viephysique del'isotope( 'est-à-direletempsauboutduquel sapopu-lation est réduite de moitié par désintégrations spontanées) doit être
susam-ment longue pour permettre de suivre le pro essus physiologique onsidéré et
susamment ourte pour éviter une irradiationinutile;
•
l'énergiedesphotonsGammaémisdoitêtresusammentélevéepourpermettreà eux- i de s'é happer de l'organisme et susamment faible pour permettre
une déte tion e a e par ledéte teur.
En TEMP, l'isotope le plus adapté, ar présentant de bonnes propriétés pour
l'ima-gerie, est leTe hnétium 99métastablenoté
99
m T . Le99
mT aune durée de demi-vie
de 6 heures et il est émetteur de rayonnements Gamma (98%) ayant une énergie de
140 keV, sa ourtedemi-viephysiqueetl'absen e deraies d'émissionse ondaires
per-mettent de minimiser la dose délivrée au patient. La produ tion du
99
mT à partir
du
99
Mo est possible à partir d'un générateur portable, d'où la simpli ité de
l'a - ès en routine linique et le faible oût. Il est utilisé dans environ 90% des examens
en TEMP : par exemple, pour les examens osseux pour la déte tion de métastases,
pour les s intigraphies ventri ulaires an de ara tériser la fon tion ardiaque
(vo-lume d'éje tion, fra tion d'éje tion, et .) en marquant des globulesrouges au
99
m T ,pour diagnostiquer la présen e de tissus non irrigués dans le myo arde en marquant
des ellulesdumus le ardiaque,pourlerepérageduganglionsentinelleenparti ulier
dans le traitement hirurgi aldu an erdu sein.
Le radio-isotope est souvent administré par voie intraveineuse, parfois par
inha-lation pour étudier la ventilation pulmonaire. Il peut être administré par voie orale
(spé ialementpour l'étudede lavidange gastriqueetdes reux gastro-oesophagiens)
ou bien par voie intrathé ale (spé ialement pour l'étude de la ir ulation du liquide
éphalo-ra hidien).
Après administration au patient du radiotra eur, elui- i se répartit dans le(s)
spé i-tivitédans l'organisme. Ce dispositif est dé rit dans leparagraphe suivant.
1.3.2 Le dispositif de déte tion
En1957, laGamma- améraou amérad'Anger aété développée par le physi ien
Hal Anger qui remplaça alors less intigraphes à balayage utilisésen 1950.
Le rle de la Gamma- améra est de déte ter et de omptabiliser les photons
Gamma émis par le radiotra eur dans l'organisme, de re ueillir et de sto ker des
informations relatives à es photons (position, énergie) et enn de déterminer la
lo- alisationdes sour es d'émission de es photons et d'en fournir une représentation.
Une Gamma- améra (gure 1.4) se ompose d'une ou de plusieurs têtes de
dé-te tion, d'un ir uit analogiquefournissant lalo alisationdes photons Gamma dans
le ristalet réalisantla spe trométrie,ainsi que de pro esseurs assurant l'a quisition
des données, leur sto kage et leur traitement : orre tions en ligne, re onstru tion,
manipulationet a hage des images.
Fig. 1.4. Diérents éléments omposant une têtede déte tion deGamma- améra.
Le ollimateur
habituel-suivantun systèmed'axesdéterminé.L'utilisationd'un ollimateurpermetde
privilé-gier unedire tionqui orrespond àlaproje tion de ladistributionde laradioa tivité
sur le ristal déte teur, laplus ouranteétant laperpendi ulaire au ristal.Les
pho-tons
γ
dontlepar oursn'empruntepas esdire tionssontabsorbésparle ollimateuravantd'atteindre le ristal.La loison séparantdeux trous voisins est appelée
sep-tum . L'épaisseur de plomb est al ulée pour entraîner une atténuation d'au moins
95% de l'énergie des photons traversantles septas.
Lepremierprototypede ollimationpour la amérad'Angerétait de géométrie
pinhole(sténopé). Le ollimateurpinhole est employé liniquementpour
l'ima-gerie des petites surfa es omme la thyroïde où un agrandissement important peut
êtreréalisé.Pourdesorganesdedimensionslarges,le ollimateuràtrousparallèlesest
plussouventutilisé.D'autresgéométriessontégalementdisponiblespourdes
appli a-tionsspé iques,àtitred'exemple,les ollimateurs onvergents,divergentsouen ore
en éventail Fanbeam .La gure 1.5montre quelques exemples de géométries.
Fig. 1.5. Diérents types de ollimation pour la Gamma améra : (a) ollimateur à trous
parallèles. (b) ollimateur à trous onvergents. ( ) ollimateur à trous divergents. (d)
olli-mateur pinhole(sténopé).
Le ollimateur de lagamma améra est l'élément ru ialqui détermine lasensibilité,
las- onventionalparallel holes ollimator)ont a tuellementplusieurslimitations.
Spé i-quement,leursensibilitéestextrêmementfaible:pour
10
4
photonsémisparlepatient
seulement un photon passera par un trou du ollimateur et arrivera au ristal de la
améra.
Le système CACAO (Caméra A Collimation Assistée par Ordinateur) est une
gamma améra ave une ollimationà grandtrous (gure 1.6). Il aété introduit par
Christian Jeanguillaume [15℄ [16℄ pour améliorer la qualité des images des systèmes
SPECT.Ce systèmeest ara térisé pardes trous ave uneouverture plusgrandeque
la résolution intrinsèque du déte teur. Cela permet d'obtenir une sensibilité
géomé-trique bien meilleure par rapport aux autres systèmes s intigraphiques. Une valeur
de l'ordrede
10
2
esttout àfaita essible, 'est-à-dire,pour
10
4
photons ondéte tera
100 photons ave le système CACAO ontre 1 seul pour les systèmes lassiques de
typeAnger équipéd'un ollimateur à trous ns.
Fig. 1.6. S héma illustrant la diéren e entre le ollimateur lassique et le ollimateur
CACAO.
Le s intillateur
Le rle du ristal s intillant est d'absorber les photons in idents et de onvertir
l'énergie qu'ils déposent en s intillation lumineuse. Le ristal s intillant doit avoir
un pouvoir d'absorption élevé pour les photons; 'est pour ela qu'on hoisit des
ristaux denses et ayant un numéro atomique élevé. On utilise souvent l'iodure de
sodium dopé au thallium NaI(Tl) qui a une densité susante (3,7 g/ m
3
) et un
numéro atomique assez élevé (iode, Z = 73) pour pouvoir absorber la majorité des
photons ayantune énergie ompriseentre 70keV et200 keV en quelques millimètres,
in idents en énergie lumineuse. Lorsqu'un photon interagit dans le ristal de NaI
(Tl) viaun eetphotoéle triqueou un eetCompton, il lui ède son énergiedans le
premier as ouune partiede elle idanslese ond as;le ristalàson tourémet des
photons lumineux(photonsde s intillation)ayantune longueurd'onded'environ415
nm (lumière bleu-verte dans lespe tre visible) bien adaptée à un traitementpar des
tubesphotomultipli ateurs.
Les intillateurNaI(Tl)présenteaussiunbonrendementlumineux:13%de
l'éner-giedéposéeestréémisesousformedephotonsdeuores en ed'énergie3eV(430nm).
Ilest transparentàsaproprelumièrede s intillation, e quin'engendrepas de pertes
de lumière de s intillationliées à l'auto-absorption.Sa onstante de temps de 230 ns
luipermetd'enregistrerplusieurs dizainesde milliersde oupspar se ondeautorisant
ainsi un taux de omptage élevé. Son prin ipalin onvénientest son ara tère
hygro-s opique (sensible à l'humidité) : il requiert don une isolation hermétique. An de
protéger le ristalde lalumière etde l'humiditéetde minimiserlapertedes photons
de s intillation,onenveloppe souvent le ristalave une ou he de rée teur(Al
2
O3
,MgO,époxy,...).Le hoixdel'épaisseurdu ristalestun ompromisentrel'e a ité
de déte tion (plus le ristal est épais, plus la déte tion est e a e), et la résolution
spatialequi se dégrade quand le ristal devient plus épais.
Les photomultipli ateurs
Un photomultipli ateur onsiste en un tube transparent ave une ou he
photo-émissive (appeléphoto athode) et une série d'éle trodes dénommées dynodes. Dans
unephoto athode, lesphotonsde s intillationlibèrentleséle trons quisonta élérés
par une diéren e de tension vers la première dynode ren ontrée. L'énergie a quise
par les éle trons est susante pour libérer des éle trons additionnels lors du ho
ave la dynode; es éle trons sont a élérés vers la dynode suivante et le pro essus
est répété jusqu'àladernière dynode. Ainsi,l'amplitudedes impulsionsdépendde la
tensionappliquéeaudynodes,de leur nombreetdu nombreinitiald'éle trons libérés
par la photo athode. Une ampli ation d'un fa teur
10
10
est ouramment utilisée,
ellepermet de déte ter des photons de faibleénergie (60KeV).
L'éle tronique
L'impulsionéle troniqueproduiteparlesphotomultipli ateursdoitêtreassez
puis-santepour permettre latransmissionsur le âble oaxial desinformationsauxautres
elluleséle troniques.Ledispositiféle troniquese ompose despréampli ateurs,des
ampli ateursetanalyseurd'amplitude.Lesignalde sortieduPMseradon amplié
et ajusté. Une analyse numérique permet d'obtenir un spe tre (nombre de photons
déte tés en fon tionde leur énergie) ara téristiquedu rayonnement déte té.Les
en impulsions par se onde (ips) ou en oups/se onde ( ps). À partir du omptage
des photons déte tés dansune fenêtred'énergie hoisie, ilest possiblede visualiserla
répartition des sour es émettri es de rayons
γ
.1.4 Types d'a quisition
1.4.1 Le mode statique planaire
En mode statique,les informationstemporelles relativesaux photons déte tés ne
sont pas exploitées.On exploiteuniquement lesinformationsspatiales.
Pendant une a quisition en mode statique planaire, la Gamma- améra reste
im-mobile etles proje tions a quises fournissent une informationbidimensionnelle de la
distribution tridimensionnelle du radiotra eur dans l'organe. Cette information
bi-dimensionnelle permet essentiellement une étude qualitative du fon tionnement de
l'organe étudié, peu quantitative vu qu'on n'a pas d'informations sur la profondeur
des lieuxd'émission.Pour en tenir ompte, une orre tion de l'atténuationest
né es-saire.
Pour une a quisition statique planaire optimisée, il est important de hoisir une
fenêtre spe trométrique adaptée à l'énergie d'émission du photon et un ollimateur
dont le hamp de vue ouvre l'organeétudié etayant une sensibilitéassez élevée. Le
temps d'attente après l'inje tion est aussi un élément important dans la mesure où
il est parfois souhaitable d'attendre l'élimination du radiotra eur de ertains tissus
pour visualiser de façonplus spé ique les organes ibles.
1.4.2 Le mode tomographique
Contrairementàlas intigraphieplanaire,laTomographied'Émission
Monophoto-niqueestunete hnique oùlaGamma- améradé rituneorbite ir ulaireouelliptique
autourdu patientetfournitdes proje tionsbidimensionnelles sousdes in iden es
va-riées. Lamiseen oeuvre de laTEMP fournit,par rapportàlas intigraphieplanaire,
une amélioration de ontraste entre les zones des diérentes fon tions organiques,
une meilleure lo alisationspatiale, une déte tion améliorée des fon tions anormales
et surtoutune amélioration de la quanti ation.
Dans le as de la tomographie dite transaxiale , les oupes re onstruites sont
perpendi ulaires à la fa e de déte tion de la Gamma- améra. La Gamma- améra
fournit un ensemble d'images 2D, ou proje tions, onsistant en de multiples prols,
haque prolreprésentant uneproje tion1D delaradioa tivitédans uneseule oupe
du patient (gure 1.7a). Ainsi, l'objet 3D est divisé en de multiples se tions 2D et
haquese tionestreprésentéeparunensembledeprols1Ddis rets.Chaquepointdu
ollimateur.Siunnombreimportantdedonnéeslinéairesetangulairessonta quises,il
estalorspossibledere onstruiredesimagesde oupesquireprésententladistribution
du radiopharma eutique dans l'organisme.
Typiquement, une a quisitiontomographique omporte 128 proje tions, ha une
d'entreelles omprenant
128 × 128
pixelseta quisepour 64(ou 128)valeursd'anglesdis rètes balayant un angle de
360
◦
autour du patient. En utilisant des algorithmes
de re onstru tion (les diérents algorithmes disponibles seront présentés au hapitre
2), il est possible d'obtenir des images de se tion transaxiale, sagittale, et oronale
(gure 1.7b).
profil
gamma-caméra
section
transaxiale
(a)G
D
I
S
A
R
G
P
I
A
P
S
coupe
transaxiale
coupe
coronale
coupe
sagittale
su
p
érieure
(S)
postérieure
(P)
antérieure (A)
gauche (G)
droite (D)
inférieure (I)
(b)Fig. 1.7. Modetomographique :(a) Prolobtenu à l'aided'unegamma- améra, (b)
orien-tations des oupes re onstruites.
1.4.3 Rangement des données : le sinogramme
Tous leséléments de proje tion d'une oupe de l'objetsont rangés dans une
ma-tri e appelée sinogramme.Chaque ligne de lamatri ereprésentelaproje tion
mono-dimensionnelle de la oupe pour un ertain angle
ϕ
. La matri e a autant de lignesquelenombre d'anglesde mesureetautant de olonnes quelenombre d'é hantillons
spatiaux (déte teurs) de mesurepour un angle
ϕ
donné.Un point du sinogramme orrespond à l'intensité mesurée dans l'angle
ϕ
et audéte teur dans la position
s
(gure 1.8) . Si on néglige l'atténuation, l'intensité duLes détails de la modélisation mathématique de l'a quisition du sinogramme en
TEMP seront exposés au hapitre 2; on y traitera un premier modèle simplié en
négligantl'atténuation,puis lemodèleréaliste en tenant omptede la présen e
d'at-ténuation.
-1
-0.5
0
0.5
1
0
20
40
60
80
80
100
100
120
140
160
PSfrag repla ementsϕ
s
Fig. 1.8. Sinogramme :180 prises d'angleet 128 déte teurs.
1.5 Les limites de l'imagerie TEMP
Denombreux fa teursae tent lapré isionqualitativeetquantitativedes images
obtenues en TEMP (Rosenthal etal.[41℄),parmilesquels lesfa teursphysiologiques
relatifs au patient (émission et inétique du radiotra eur, mouvement du patient),
les fa teurs te hnologiques (performan es du système de déte tion) et les fa teurs
physiques (atténuation, diusion,bruit de mesure).
1.5.1 Fa teurs physiologiques
Un ertain nombre de fa teurs physiologiques ontribue à réduire le nombre de
photonsdéte téspendantunea quisitionetdefaitlimitelaquanti ationdesimages:
ils'agitde fa teursasso iésaux ara téristiquesdu radiopharma eutique(spé i ité,
bio inétique,dose administrée)etde fa teurs relatifsaupatient.
Les radiotra eurs a tuellement utilisés onduisent à une xation plus ou moins
Les problèmes des mouvements sont d'une part eux liés aux mouvements
invo-lontaires du patient pendant la longue durée des a quisitions (en moyenne 30 min),
d'autre part eux liés aux mouvements physiologiques tels que les battements
ar-diaquesetlarespiration.Ces mouvementsintroduisentdes ous inétiquesàl'origine
d'artefa ts dans les imagesre onstruites. Par exemple,en TEMP ardiaque, le
mou-vement respiratoire peut diminuer les rapports de xation mesurés entre la paroi
antérieure et la paroi latérale de 25% par rapportaux valeurs qui seraient mesurées
en l'absen e de mouvement respiratoire (Cooperet al.[7℄).
Letempsd'a quisition onstitueaussiunparamètreimportant:ilestsouventxé
de façon àpermettre d'a quérirsusammentd'é hantillons statistiquespourobtenir
des images de bonne qualité eten tenant omptede latoléran e du patient pendant
l'examen.Eneet, lesmouvements,qu'ilssoientdenaturephysiologique(battements
ardiaques, respiration, ...) oufortuite (mouvements du patient pendant l'examen)
o asionnent un ou inétique dans les images et peuvent réer des artefa ts non
négligeables pouvant ensuite gêner l'interprétation des images. Enn, la taille du
patient ae te la fra tion de photons atténués et la fra tion de photons diusés, e
qui ontribue à diminuerle nombre de photons réellementdéte tés.
1.5.2 Fa teurs te hnologiques
Les fa teurs te hnologiques sont liés dire tement à l'appareillageet à ses limites.
Parmi es fa teurs te hnologiques, que nous rappelons brièvement i i, ertains sont
orrigésen lignedurantl'a quisitionpar lepro esseur, mais d'autres, dont la
résolu-tionspatiale,ontdes onséquen es trèsimportantessurlesproje tionsa quises etles
oupesre onstruites: es onséquen essont présentées i-après,ainsi quel'eet de
volumepartiel quiest liéà es fa teurs te hnologiques.
Réponse du ollimateur
La variation de la fon tion de dispersion pon tuelle en fon tion de la distan e
sour e / déte teur a des onséquen es importantes en tomographie : par exemple,
une sour e pon tuelle dé entrée va se projeter sur le déte teur ave une résolution
diérentesuivant la position angulaire de elui- i. Le point se trouvant au entre va
se projeter ave la même résolution spatialedans toutesles dire tions de proje tion.
Qualitativement, la variation de la fon tion de dispersion pon tuelle induit un ou
ainsi que des distorsions géométriques dans les imagesre onstruites.
Dans e asetanderéduirelesdistorsionsgéométriques,ilest onseillédepla er
Eet de volume partiel
L'eet de volume partiel provient de la résolution spatialedu dispositif de
déte -tion.Lafon tionderéponsedela améra,modéliséegénéralementparunegaussienne,
dégrade le signal de telle sorte que le signal déte té présente une plus faible
ampli-tudequelesignaloriginal.Cettedégradationfaitqu'une partiedel'a tivitédans une
stru ture est déte tée à l'extérieur de ette stru ture et qu'une partie de l'a tivité
extérieure à ette stru ture est déte tée dans la stru ture. Ce i se traduit par une
sous-estimationde la radioa tivité dansles petits volumes,d'autant plus grandeque
les volumes deviennent petits. Cet eet est présent jusqu'à e que la taille de
l'ob-jet soit approximativement le triple de la résolution spatiale de la améra. An de
montrer la nature qualitative de et eet, prenons l'exemple d'un objet
unidimen-sionnel re tangulaire de 2 m de longueur et dégradons l'objet à l'aide de fon tions
gaussiennesde largeuràmi-hauteurvariables(gure1.9).L'eet globaldesfon tions
gaussiennes est d'étaler l'objet. De fait, il y aura ontamination des a tivités entre
régions voisines. Pour une stru ture de petite taille, la on entration de radiotra eur
quiluiestasso iée vaêtrenoyée parlaxationalentouretlastru turene pourrapas
être déte tée. Lesbiais observés dépendentdon de lataillede lastru ture d'intérêt,
du ontrasteentre l'a tivitédanslastru tureetl'a tivitédanslestissusenvironnants
et de l'algorithmede re onstru tion.
1
0
-1
1
-2
2
0,8
0,6
0,4
0,2
5 mm
1 cm
2 cm
Fig. 1.9. Illustration de l'eet de volume partiel.
1.5.3 Fa teurs physiques
l'image re onstruite en termes de ontraste et de résolution. Trois fa teurs ae tent
enfaitlaquanti ationdelaradioa tivitéabsolue,defaçonplusoumoinsimportante
selon leradiotra eur utilisé etla morphologiedu patient :
•
l'atténuation des photons par les tissus traversés;•
ladiusion des photons dans lepatientet ledéte teur;•
le bruit de mesure résultant de la nature statistique de l'émission des photonsetle bruitae tant lesignal déte té.
Le fa teur physique le plus pénalisant est l'atténuation; pour ela, on exposera sa
des ription etses onséquen es dans lasous-se tion 1.5.4.
La diusion
Tout au long de sa traje toire dans la matière,un photon peut subir une ou
plu-sieursdiusionsComptonouRayleigh.Lesphotonsdiusésayant hangédedire tion
onduisentàune informationerronée sur leur position d'émission.Lesphotons
diu-sésintroduisentdeserreursdelo alisationdel'a tivitéprésentedansl'organisme.Par
exemple, en déte tant des photons diusés, ondéte te de l'a tivité dans des régions
oùil n'y apas de radiotra eur.
⋆
La diusion Rayleigh. Dans la diusion Rayleigh, appelée aussi diusiono-hérente, le photon in ident n'interagit pas ave un seul éle tron mais ave tous les
éle trons de l'atome. L'énergie de ho du photon se trouve ainsi absorbée par la
totalité de l'atome. Les éle trons de e dernier se mettent à os iller en phase avant
d'émettre un photon de même énergie quele photonin ident. Le photoninitial
in i-dentse trouve don nalement dévié de satraje toire touten onservantson énergie
prin ipale. La probabilité d'une diusion Rayleigh est élevée pour les photons de
faible énergie et pour les matériaux de numéro atomique élevé. L'angle de diusion
est d'autantplus faiblequel'énergiedu photonestélevée, d'oùl'importan ede l'eet
Rayleighpour lesfaiblesénergies.
⋆
L'eet photoéle trique.Un photon d'énergieE = hν
est omplètement absorbépar un atome : le photon ède son énergie à un éle tron lié àl'atome, appelé
photo-éle tron, qui est éje té ave une énergie inétique
E
in
= hν − E
l, où
E
l
est l'énergie
de liaison de l'éle tron sur sa ou he éle tronique d'origine(gure1.10).
Àlasuitedel'eetphotoéle trique,ilseproduitquasiinstantanémentun
réarran-gementdu ortègeéle troniquedel'atome,ave émissionderayonsX ara téristiques
oud'éle trons Auger qui emportent l'énergied'ex itation.
L'eet photoéle trique on erne en priorité les éle trons les plus liés, mais il ne
peutseproduireave leséle tronsd'une ou he
i
quesihν > E
l,i
,où
E
l,i
,est l'énergie
une dire tion préférentielle qui dépend de l'énergie
hν
du photon in ident. Pour lesphotons de basse énergie,la distribution est pratiquement symétrique par rapportà
θ = 90
◦
,où
θ
estl'angleentreladire tionduphotonin identet elledel'éle tronémis.Lorsque
hν
roît,θ
tendverszéro.Lase tione a ephotoéle triqueparatomeσ
Photo
roîtrapidementave lenuméroatomique
Z
ets'exprimeest approximativementen :σ
Photo=
Z
5
E
3.5
.
D'aprèsl'équationpré édente,onpeutnoterquel'eetphotoéle triqueestfavorisé
pour les milieux de numéro atomique élevé alors qu'il est une fon tion dé roissante
de l'énergie.
3
- électron
Auger
photo-électron
2 -
comblement de
l ’orbitale
ou
photon de
fluorescence
1 - expulsion
d ’un électron
photon gamma
incident
Fig. 1.10. L'eet photoéle trique.
⋆
La diusion Compton. Une diusion Compton se produit lorsqu'un photon (X ouGamma)interagitave unéle tron quel'onpeut onsidérer ommelibreetaurepos:
et éle tron est lié àun atome, mais ave une énergienégligeable devantl'énergie du
photon(gure1.11).Aprèsla ollision,lephotondiuséfaitl'angle
θ
ave ladire tiondu photon in ident, l'éle tron re ulantselon l'angle
ϕ
ave ette dire tion.photon gamma
incident
photon gamma
diffusé
électron de
recul
Les lois de onservation de l'énergieet de l'impulsiondu système permettent de
dé-duirelarelationentrel'énergieduphotondiuséet elleduphotonin ident.L'énergie
de liaison de l'éle tron est onsidérée ommenégligeable puisque l'eet Compton ne
on erne pratiquement que les éle trons appartenant aux ou hes périphériques de
l'atome.L'énergie du photon diusé h
ν
′
est alors exprimée par :
h
ν
′
=
hν
1 + α(1 − cos θ)
où h
ν
est l'énergie du photon in ident,α =
h
ν(
MeV)
m
0
c
2
ave
m
0
c
2
l'énergie de masse
de l'éle tron et
θ
l'angle de diusion du photon.En 1929, Klein et Nishina ont formulé la relation exprimant la probabilité
σ
e
(se tione a e) par éle tron qu'un photond'énergie h
ν
0
soitdiusé ave un angleθ
par unité d'angle solide
Ω
:d
σ
e
dΩ
= r
2
0
1
1 + α(1 − cos θ)
2
1 + cos
2
θ
2
1 +
α
2
(1 − cos θ)
2
(1 + cos
2
θ) [1 + α(1 − cos θ)]
où
r
0
= 2, 818
fm est le rayon standard de l'éle tron.Lase tione a e paréle tron estobtenue en faisantl'intégraledel'équation
pré- édentesurtouslesangles.Onutilisesouventl'expressiondese tione a eCompton
paratome:
σ
Compton
= Z × σ
e
,proportionnelleà
Z/E
.L'eet Comptonest don peusensible aumilieu.
Le bruit de mesure
Lebruit orrespond àune u tuationstatistiquesesuperposantausignalet
pou-vant provenir du déte teur (bruit d'émission, bruit de omptage) ou de la
re ons-tru tion. L'émission des photons, la réation des photoéle trons, la onversion en
éle trons, sont des phénomènessto hastiques,et suivent des loisde Poisson. La
pré-sen ed'un bruitde naturepoissonnienneintroduitdes erreursetinuen e lerapport
signal-sur-bruit. Idéalement, il est né essaire de prendre en ompte e bruit lors de
la re onstru tion tomographique, et lorsde l'interprétation des mesures ee tuées à
partir des images.
1.5.4 L'atténuation
Des ription du phénomène physique