A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
J AN T ARSKI
Intégrale d’« histoire » pour le champ quantifié libre scalaire
Annales de l’I. H. P., section A, tome 15, n
o2 (1971), p. 107-140
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107
Intégrale d’
«histoire
»pour le champ quantifié libre scalaire
Jan TARSKI
Laboratoire de Physique Théorique et Hautes
Énergies,
Faculté des Sciences de Paris ; et Faculté des Sciences d’Amiens.
Vol. XV, n° 2, 1971, Physique théorique.
SOMMAIRE. -
L’intégrale
d’histoire est construite pour lechamp
librescalaire,
paradaptation
de la définition d’Itô del’intégrale
de chemin.Les
propriétés principales
de cetteintégrale
discutées dans le texte sont les suivantes :l’intégrabilité
de certaines fonctionnellescaractéristiques,
la
représentation
des valeurs moyennes du vide des fonctionnelles chrono-logiques,
et des lois decomposition.
ABSTRACT. - The
history integral
for the free scalar field isconstructed, by adapting
Itô’s définition of thepath integral.
The mainproperties
of this
integral
discussed in the text are thefollowing: integrability
ofcertain characteristic
functionals, representation
of time-ordered vacuumexpectation values,
andcomposition
laws.1. INTRODUCTION .
Dans un travail récent
[1],
l’auteur a discuté unedescription
fonction-nelle des théories des
champs,
pour un temps fixé. La basemathématique
de cette étude
comprenait
surtout des mesures nongaussiennes
sur unespace commode de dimension
infinie,
e. g. sur ~’.Le cadre
qui
y estprésenté,
ne fournit pas de base pour décrire l’évolu-ANN. INST. POINCARÉ, A-XV-2 8
108 JAN TARSKI
tion
temporelle,
sauf d’une manièredétournée,
i. e. par voie de théories euclidiennes[2]
et deprolongement analytique.
Des méthodes fonction- nellesplus
directes pour aborder une telledescription dépendent
enparti-
culier de
l’intégrale
d’histoire.L’intégrale
d’histoire est un type del’intégrale
deFeynman,
àsavoir,
l’extension de
l’intégrale
de chemin à un nombre infini dedegrés
de liberté.Cette extension fut
indiquée
d’abord dans[3],
et desprésentations plus
récentes de ce
sujet
se trouvent dans les références[4]-[10],
et ailleurs.L’intégrale d’histoires,
dans une formulationparticulièrement
commode(e.
g.[4], [9]),
donnel’équation
où à
gauche,
onprend
desproduits chronologiques,
et A est l’action duchamp
cp :Dans
(1.1)
et(1.2),
oncomprend
toutes les valeurs de t au lieu d’unintervalle
fini,
et ce faitchange
la structure del’intégrale
autant que le nombre dedegrés
de liberté. Enfait,
supposonsqu’on remplace
lechamp
libre par un nombre croissant d’oscillateurs non
couplés,
etqu’on
construitdes
intégrales
de chemincorrespondantes. Alors, l’intégrale finale,
dansla
limite,
différera de celle dans(1.1)
et manquera de lagrande simplicité qu’on
trouve dans cette formule-ci(voir
e. g.[7]).
Ce travail-ci donne une construction
rigoureuse
del’intégrale
commedans
(1.1),
pour le cas leplus simple
d’unchamp
libre scalaire. Il semblequ’une
telle construction n’a pas été tentéeprécédemment,
endépit
dufait
qu’un grand
corps de résultats sur lechamp
libre soitdisponible.
Néanmoins,
ce n’est pas tout à fait surprenant, car les études sur la base del’intégrale
de chemin(ce qui
estplus simple)
sont encore assez récen-tes
[11]-[13].
Notre construction est une
adaptation
de la méthode d’Itô[13],
etnous
regardons
brièvement une autrepossibilité, dépendant
de la formule de Trotter.Cependant,
la variété des études récentes desintégrales
dechemin montre, que des définitions et constructions
plus
satisfaisantes seront,peut-être,
encore introduites. Dans ce sens, cette étude-ci doit être considérée commeprovisoire.
Le but
principal
de cepapier
est l’établissement de la formule(1.1)
pour le
champ libre,
en comprenant les résultatspréparatoires,
et desextensions
simples.
Mais une sorte depropriété
del’intégrale
d’histoireest examinée en
détail,
àsavoir,
certaines lois decomposition.
On commente la notation : souvent, une
intégrale
fonctionnelle estcaractérisée par un
poids eF,
defaçon
queCette notation
indique
le comportement suivant sous translation :et eF se transforme de la manière évidente. S’il y a une
ambiguïté
concer-nant le
poids
pour uneintégrale donnée,
on peut écrire~F’ ~1’
etc.Alors,
.par
définition,
mais
typiquement
où
J(M)
est lejacobien (ou
ledéterminant)
de la transformation Mqui
mène de
FI
àF2.
Dans cepapier-ci,
F seratoujours
unpolynôme quadra- tique
sur un espace hilbertien.Dans la section
2,
on résume lespoints
saillants de la constructiond’Itô,
dont une forme modifiée est
présentée
dans la section 3.Ensuite,
on consi- dère l’oscillateurharmonique:
ses valeurs moyenneschronologiques
en section
4,
et une loi decomposition
del’intégrale correspondante
ensection 5. La section 6 est consacrée à
l’intégrale
d’histoire pour lechamp
libre
scalaire,
et la section 7, aux certaines constructions liées.L’appendice
A contientquelques
démonstrations.Enfin,
on discutebrièvement,
et d’une manièreheuristique :
les fonctions deGreen,
dansl’appendice B,
et lapossibilité
del’emploi
de la formule deTrotter,
dansl’appendice
C.L’auteur aimerait remercier le Professeur K. Itô pour une discussion très
utile,
et le Docteur R. Sénéor pour unexemple
de la section 3. Il esttrès reconnaissant de
l’hospitalité
du Laboratoire dePhysique Théorique
et Hautes
Energies
à Paris.110 JAN TARSKI
2.
L’INTÉGRALE
DE CHEMINET L’OSCILLATEUR
HARMONIQUE
Nous
récapitulons
la théorie d’Itô[13].
C’est en effet uneadaptation
de la définition
au cas où x varie sur un espace hilbertien. Le fait que les mesures
gaussien-
nes sur les espaces hilbertiens sont déterminées par les
opérateurs
à trace(ou,
par ceuxd’Hilbert-Schmidt,
voir[14], [15])
motive laprocédure
sui-vante.
Soit 1 la classe
d’opérateurs symétriques,
strictementpositifs,
et àtrace, sur un espace hilbertien réel Pour
chaque
TE J ,
on a la mesuregaussienne (normalisée) N(dx,
oc,T)
ayant a comme le vecteur moyen et Tcomme
l’opérateur
de covariance. Dans le cas de dimension finie k oo,on peut écrire
explicitement,
Si a E
D(T -1 ),
onpeut écrire,
en utilisant la notation del’Introduction,
Or,
soient 6v les valeurs propres de T. La mesure N définit la fonc-tionnelle,
où
Nous avons
supprimé
ladépendance
de F(T) de oc. Les inverses des racines carrées doivent être choisis dans lepremier quadrant. Puisque
oo,le
produit
infini est convergent.On a
supposé l’intégrabilité
de g. C’esttoujours
le cas si g est bornée et continue pour latopologie
forte sur ~f(cf. [15],
p.6).
Dans la classe 1 on introduit une relation d’ordre : pour
Ti,
on pose
On dénote maintenant par
limT
la limitequand
T -~ oo en suivant cetensemble filtrant. Itô définit
si la limite existe et ne
dépend
pas de oc E ~f.Nous donnons dans la section suivante une construction
semblable,
où
cependant (2.5)
estremplacée
parà condition que la limite ne
dépende
pas de a E ~ et de Te 1,
pour T >T o(ex, g)
e 1..ASSERTION
(1).
- Tous les théorèmes dans[13]
restent valables si ladéfinition (2. 5)
estremplacée
par(2 . 6) (les
conditions accompagnantes étantcomprises).
Les facteurs cT dans
(2. 3)
sont choisis afin que(pour
ce =0)
et alors
F oo(go)
= 1.Parfois,
il est commode d’écrireCertaines
propriétés s’expriment plus
facilement pourF~
et g, et les autres, pourF~
et g. Dans les sectionssuivantes,
nous utilisons surtout les fonc- tionnelles comme gici,
avec lesexponentielles séparées (mais
les barresseront
supprimées).
L’intégrale
que nous venons deprésenter,
i. e.F~
ouF~,
est invariantepar transformations
isométriques
de Yf(i.
e. translations et transformationsorthogonales),
et ce fait mène à lagénéralisation
suivante. On introduit dans[13]
des espacesquasi-hilbertiens (hilbertian
spaces, cequi
sedistingue
des Hilbert
spaces) :
un espacemétrique
A estquasi-hilbertien
s’il existeune transformation
isométrique
de A sur un espace hilbertien ~f.Alors, l’intégrale
est définie d’une manière naturelle sur ~.Un
exemple simple d’espace quasi-hilbertien (non hilbertien)
est lesuivant. Prenons ~f hilbertien et
~o ~
Yf tel que~o + ~
soit défini pourAlors,
on poseOn considère maintenant la fonction de Green
G(t, y ; s, u)
pourl’équa-
112 JAN TARSKI
tion de
Schrôdinger
à une dimension et avec unpotentiel
commode V :Alors
et g est la dernière
exponentielle. L’espace quasi-hilbertien
r est donnépar
et 1’ est défini par
On peut
appeler
xer unchemin,
et ainsi le nomintégrale
de cheminpour
F~
estapproprié.
L’intégrale F~
existe enparticulier
dans le cas suivant[13] :
LEMME
(2).
- Soitet l’on suppose 0 t - s
~k-1.
Alorscorrespondante
existe etG(t, y ; s, u)
On voit que,
quand
t - s s’accroîtjusqu’à
etau-delà,
alors Gexhibe un
point
deramification, qui
est lié au fait quel’exposant
dans(2. 10b)
peut s’annuler. Cettesingularité
a desanalogies.
dans lasuite,
où l’onprend
l’intervalle
temporel ( -
oo,3. UNE VARIANTE DE LA CONSTRUCTION D’ITO Pour
l’intégrale d’histoire,
il est naturel de la définir par l’action( 1. 2)
toute
entière, plutôt
que par lapartie
venant du terme :(p2:.
Le caractèrede l’action étant
indéfini,
il fautemployer
larègle
m2 - m2 - ie, et d’ordi- naire nousprendrons
8 > 0. On retournera auxsystèmes particuliers
dansles sections
suivantes,
et pourmaintenant,
la discussion sera assezgénérale.
Soit
Q
une formequadratique
sur un espace hilbertien réelJe,
où B et C sont des
opérateurs
linéairesbornés,
etsymétriques.
On suppose la formeQ
telle que, pour EJe,
Parfois,
il est commoded’ajouter
des conditionssupplémentaires,
Au lieu de
Q
on peutconsidérer, plus généralement,
une fonction-nelle 03A6
(i.
e., 03A6:H ~R)
vérifiantCorrespondant
à une tellefonctionnelle,
nous définissonsl’intégrale
fonc-tionnelle de la manière suivante.
DÉFINITION
(3).
- Soit Je un espace hilbertienréel,
soient ~ etf
deuxfonctionnelles
sur3V, vérifie (3.3a-c).
Prenons a EJe,
T E5"",
et soitce,
T)
la mesurecorrespondante [voir (2.2)
etdessus].
On posesi
l’intégrale
estdéfinie.
La constante cnT est déterminée parInT,o(1) A
= 1~(On
suppose que cette condition donne0).
Nousdéfinissons
maintenants’il existe
To(a, f)
=To
E ff tel que la limite soitdéfinie,
etqu’elle
nedépende
pas de T E J ,
quand
T >To,
ni de a E Je.Si
Î 00
est défini pourf,
nous dirons quef
estintégrable
pour lepoids
ou
brièvement, intégrable.
La définition d’Itô
(voir
la section2)
ne diffère de laprécédente qu’en
deux aspects :
(1)
Itô suppose une formeparticulière Q
pour1>,
et(2)
il114 JAN TARSKI
prend
T - oo en suivant un ensemble filtrant. Nous avonsremplacé
cette limite par
Hmn-+ 00’
VT >To,
pourpouvoir
établir facilement l’inté-grabilité
de certaines fonctionnellesimportantes.
Nous démontrons maintenant :
LEMME
(4).
- Pour le cas d’uneforme quadratique Q
de(3 . la),
et pourvr E !!ï,
Démonstration. La notation
présente
nous mène aux transformations et aux calculs standards. On donne des détails.D’abord,
nouscomplexi-
fions
l’espace hilbertien,
le nouveau
produit
scalaire étant linéaire dans le deuxièmeargument.
L’action des
opérateurs B,
etc., est définie sur par linéarité. AlorsOr,
considérons un sous-espace:tek
ci de dimensionfinie, k
oo, et invariant pour T. Soit P leprojecteur correspondant,
et l’on pose(où
Rest un
opérateur),
/ ~ . B
Le
remplacement
deQ
parQk
dans(3. 5)
donne au lieu de(3 .7),
De tels calculs se trouvent e. g. dans
([14], chap. IV).
Le choix de la racinecarrée ne nous concerne pas. Le
premier
facteur est comme dans(2.2a).
’
Pour la limite k - oo, P -~
I,
le théorème de la convergence bornéenous permet de retourner de
Qk
àQ
dans(3 . 5). D’ailleurs,
lesopérateurs
BTet CT restent à trace
([14], chap. I)
et le dernier déterminant reste bien défini[16].
DoncLe lemme est établi. On peut noter
aussi, que 1 eT 1 ~ 1,
à raison de la condi-tion Re
Q ~ 0,
et donc det(...)=
0 estimpossible.
Nous retournons à la définition de
l’intégrale.
Lepoids (formel)
de lamesure
gaussienne,
suggère
l’utilité d’avoir a ED(T - ~).
Le lemme suivant donne un critèresimple
pour assurer cette relation.LEMME
(5).
- SoientMo, Mi
deuxopérateurs fermés, définis
sur desdomaines denses
(de
~ ou de~~),
et tels queM~, M 1
soient inversibles.Si pour alors
[pour ’d~
EEn
particulier,
siRo
etRI
sont bornés etsymétriques,
siRo, RI> 0,
et siR 1 - R0 0,
alorsPour la démonstration de
(3.11~),
voir[17],
p. 333. L’inclusion(3.1th)
est un
corollaire, qu’on peut
établirindépendamment
et facilement enutilisant le lemme 3 de
[13].
Il est
naturel, aussi,
de se demander si T >To implique
L’inclusion
s’ensuivrait,
si l’on avait 0 sous leshypothèses
de ce lemme.
Cependant,
cette dernièreinégalité
est contredite par les matrices suivantes(trouvées
par R.Sénéor),
Un
problème
fondamentalqui
reste est celui del’intégrabilité
des fonc-tionnelles. Nous nous confions à deux
simples conclusions, adaptées
de[13].
LEMME
(6).
Soitf
unefonctionnelle intégrable
pour lepoids e~’ [voir (3.3)].
Alors la
fonctionnelle
.est
intégrable
de même, et116 JAN TARSKI
En
fait,
dans lesintégrales approximatives
pourÎoo,
une telle transfor- mationéquivaut
la translation rx - rx+ ~
Cf. le lemme 4 de[13].
Le lemme
justifie
la notation de l’Introduction.C’est-à-dire,
leséq. (3.14)
peuvent s’écrire commele
~(~)
étant invariant par translation.Avant de donner le deuxième
résultat,
nous notonsquelques propriétés
des
opérateurs
tels comme lesprécédents.
Enappliquant
le lemmesuivant,
on
prendra
pour W lesopérateurs C,
C +T -1,
etc.LEMME
(7).
- Soient V et W deuxopérateurs
sur un espace hilbertien réelJf,
V étantsymétrique
etborné,
etW, auto-adjoint.
a)
On suppose que pour ED(W) df
D(et
’1 +0),
Alors, quand
l’action de V et de W s’étend àl’espace complexe
cesinégalités
restent valables sous laforme
suivante : pourVÇ
E D + iD(et ~ 0),
et avec on a
1 t résulte aussi, que
pour E
b)
Si au lieu de(3 . 1 6a)
on admet a =0,
alors lesinégalités (3 . .18b), (3 . 19d)
restent
valables,
ceci à condition que M soitinversible,
etque 03BE
ED(M -1 ).
c)
Lapossibilité
a = 0 est admise. Si l’on suppose au lieu de(3.16b),
alors M est
inversible,
etD(M-1)
est dense dansCe lemme
dépend
despropriétés
fondamentales desopérateurs,
dontnous ferons un bref
rappel. (Voir
e. g.[77],
p.165, 230, 234, 268).
Soit N unopérateur
sur fermé etinversible,
avecD(N)
dense dansJec.
AlorsL’opérateur
N -1 est nécessairement fermé.Ensuite,
on introduitSi def N =
0,
et si zappartient
à l’ensemble résolvant deN,
alorsDémonstration. -
a)
On établit(3.18a,b) directement,
en écrivant( = (1
+~2. (j
E:?t. Mais(3 . 18a) s’applique
aussi bien àM*,
donc nulM* =
0,
et(3 . 21 a,b)
donnent(3 . 19a)
et le fait que est dense.Ensuite, (3.23)
entraîne(3.19b,c)
et(3.19~)
découle deb)
Les mêmes argumentss’appliquent.
c) Prenons (= (1
+i(2,
et supposons queM(
= 0. Il s’ensuit queOn en
déduit ’1’ W~ 1 ~ + (2’ W(2 >
=0 ;
et W > 0implique (=
0.On
voitque
nul M =0,
ainsi que nul M* =0,
et(3. 2 1 a,b)
donnent le lemme.DÉFINITION
(8).
Soit ~ un espacehilbertien,
et ~’ un sous-espace.On dénote par l’ensemble des
fonctionnelles caractéristiques
suivantes,(définies
pour ri E où ,u est une mesurecomplexe
suràV’,
dont le supportest
borné,
et dont la variation absolue totale est bornée. Cette mesure doit êtredéfinie
sur les ensembles ouverts pour latopologie forte.
THÉORÈME
(9).
SoitQ
uneforme
sur un espace réelhilbertien,
commedans
(3 .1 ).
On suppose que l’inverse(iB -
soitdéfini
sur un domainedense dans On
prend
un sous-espace ~’ oe 9V tel que la restriction de(iB - C)-1
à ~’ soit bornée.Alors, chaque fonctionnelle
dansest
intégrable (pour
lepoids eQ).
Pourf
donnée par(3 .26),
on aOn donne la démonstration dans
l’appendice
A.D’après
le lemme7, l’hypothèse
sur l’inverse est satisfaite si une des conditionssupplémen-
taires
(3. 2b,c)
estremplie.
Ce lemme-ci entraîne aussi la convergence de la dernièreintégrale [cf. (3. 19d)],
ainsi que le corollaire suivant :118 JAN TARSKI
COROLLAIRE
(10).
- Si la conditionsupplémentaire (3.2c)
estremplie,
alors
chaque fonctionnelle
dans estintégrable.
On n’a pas discuté la condition
supplémentaire [B, C]
= 0. Elle nouspermettrait d’exprimer l’opérateur (iB -
par sadécomposition spectrale.
Cette condition-ci est vérifiée dans le cas duchamp libre,
etailleurs. Elle doit avoir d’autres
conséquences intéressantes,
mais nous neregarderons
pas cettequestion.
4. VALEURS MOYENNES
CHRONOLOGIQUES
DE L’OSCILLATEUR
HARMONIQUE
Avant de
plonger
dans le cas d’unchamp,
nous aimerions nous fami-liariser avec les
caractéristiques
del’intégrale
dans(1.1).
Un modèlesimple
donnant cette formule se trouve dans[9]. Maintenant,
on va enconsidérer un autre : celui d’un oscillateur
harmonique,
avecl’opérateur
cp et l’actionIci,
m est une constante >0,
et ç s’identifie avecl’opérateur
deposition
x.La transformation de Fourier ainsi que la
règle
m~ - m2 - ie, nous mènent à poser[avec #(- ro)
=17*(ro)],
Cette fonctionnelle peut
s’incorporer
dans le cadregénéral
de la section 3.En
fait, A~
est .défini surl’espace
hilbertiensuivant,
où
La constante" est arbitraire mais
positive.
La forme
iAE
est bornée à distance de zéro si e >0,
Le théorème 9 ainsi que le corollaire 10
s’appliquent.
En outre,l’intégrale
de
l’équation (4.2)
montre lacommutativité, [B, C]
= 0.Ce théorème nous permet de faire contact avec les valeurs moyennes
chronologiques. Prenons j e 3f
et posonsNous suivons maintenant la référence
[4].
Pourprécision,
nousajoutons
que les valeurs moyennes
chronologiques
peuvent être définies par undéveloppement
en série. Un calcul formel donne[Pour
la fonctionh~,
cf. leséquations (B .1)].
On reconnaît la dernièreexpression
commel’intégrale de f03BE
=ei.,03BE>,
avec lepoids
eiAE et dans lalimite
8 1
0(l’
« exp » et le « lim » étantéchangeables).
La limite dans
(4. 6b)
doit êtreégale
àl’expression
obtenue par la décom-position
et par
l’emploi
de larègle
La valeur
principale
est définiesi ~ (ou [(1»
est Hôlder-continue en m = ± m[7~],
etsi ç
~ ~f. Pourbrévité,
nous nous limitons maintenant à de telles fonctions. On introduiton définit
l’intégrale
dans(4. 6a)
par la limite dans(4. 6b).
Considérons maintenant Le théorème de la convergence bornée permet
l’échange
delim~o
avecl’intégration
par rapport à~.
D’autre part, la définition par
développement
en série des fonctions chro-nologiques correspondantes
donne des termes comme lesuivant,
.120 JAN TARSKI
et l’on voit l’accord avec les résultats de
l’intégration
fonctionnelle. Nous résumons.COROLLAIRE
(11).
-L’équation
suivante,est valable pour les
fonctionnelles f
EOn peut penser à ~ comme
l’espace d’intégration.
C’est un espace de chemins. Nousappellerons
ainsi cetteintégrale-ci
parl’intégrale
de cheminmodifiée.
Les chemins sont en fait continus
(comme
dansl’intégrale
de[13]),
etl’on peut
exprimer
la valeur à i = s ainsi. Posonsalors
Il sera intéressant et utile d’examiner un cas
particulier
de(4.6).
Onprend (où
alors on a
et enfin
En
fait,
nous avons ici la valeur moyenne pour l’état fondamental de l’oscillateurharmonique :
où
5. UNE LOI DE COMPOSITION
Les lois de
composition
que nousdéveloppons (ici
et dans la sectionsuivante)
semblent être lapropriété
structurale laplus
facilement accessible desintégrales
considérées. Enparticulier,
ces lois clarifientquelques-unes
des formules
précédentes,
et sont unpremier
pas vers l’étude des fonctions de Green dans le formalismeprésent.
Notre argument est uneadaptation
de celui d’Itô
[13], qui
établit cettepropriété
pour desintégrales
donnantles fonctions de Green en
mécanique quantique.
Prenons 1’/5
comme dans(4.11~),
et posons :On voit que = 0 pour ~ E et par
conséquent
La
dépendance
de~f ,
etc., de s serasupprimée.
Or,
soit f’ ce f le sous-ensemble desopérateurs qui
laissent les trois sous-espaces invariants. Soit ayant les restrictionsrespectives T~
= (7 et T±. Alors la mesuregaussienne
sedécompose
enfacteurs,
Nous voulons transformer les deux dernières
intégrales
auxintégrales
des
chemins ~
vérifiantç(s)
= u. Il estcommode, ainsi,
de restreindre les chemins àR~,
et d’introduireoù
On notera les composantes
de 11
dans/*
Les espaces sontquasi-hilbertiens,
voir la section 2.L’intégrale
de chemin modifiée sedéfinit facilement pour ces espaces, et nous établirons la
formule,
On va
préciser
lessymboles
du deuxième membre.La fonctionnelle
(restreinte)
d’action est définie de la manière évidente.Il
n’y
a pas de contribution isolée dupoint r
= s, et l’on pose122 JAN TARSKI
On note que
Pour les fonctionnelles
f
de(5.6),
on doit avoirLa
dépendance
def,
dupremier
argument vient dupoint
r = s.Ensuite,
onpeut
identifier les espaces-4Yo, +
et:Yf:t .
Pour eux, la construc-tion de la section 3
s’applique directement,
définissantPour en
général,
on posele
poids
de référence étanttoujours Puisque
le lemme 6 ne
s’applique
pas, et la nouvelleintégrale
diffère engénéral
de celle pour u = 0.
La fonctionnelle d’action dans
(5. 9) peut
êtreexprimée
ainsi :La
première intégrale
est une forme linéaire sur~f~,
cequi
estégal
à unproduit
scalaire.L’intégration
parparties
donneet nous cherchons l’élément
4 à%9~
tel queLa
fonction’
étantarbitraire,
on obtient uneéquation
différentielle pour x, avec la solution(sur
R_ ou surR+) :
d’où l’on obtient
x ±
et y~.D’ailleurs,
la secondeintégrale
de(5.10)
donne(2~) B
etDénotons maintenant par
B:f:, C:f:
les restrictions à deB,
C res-pectivement. Alors,
Ensuite,
posonsf
= 1 dans(5.9).
Le théorème 9 donneLes
valeurs 1’£
doivent être telles quel’intégrale
sur u dansl’équation (5.6)
soit convergente pour Vs >
0,
et que cetteéquation-ci
soit en accord avecles
équations (4.15).
Cespropriétés
des y~ sontgaranties
par : LEMME(12).
- Les constantes yE de(5 , .15b) vérifient
Démonstration. La
première inégalité
s’ensuit de(5 . .1 Sa)
et du lemme7,
car
l’hypothèse
de celui-ci resteremplie
pour les restrictionsB t
etC:t.
Quant
à(5 . 1 6b),
les calculs sontélémentaires,
et nous donnons iciquelques détails.
Considérons le cas s = 0 etl’espace ~f~.
En
général,
l’inverse d’une restriction d’unopérateur n’égale
pas la restriction del’inverse,
et parconséquent,
on doit utiliser la transformée de Fourier de la fonctionsinus,
Le noyau de
l’opérateur (iB + - C~)’~ [i. e. (c~2
+x2)i -1 (c~2 _ m2
+et le
poids
duproduit
scalaire sont commeprécédemment.
DoncL’évaluation par la méthode des résidus est directe. Dans la limite
8 1 0,
le
pole
en ce = -(m2 - donne - m,
cf.(4.13),
et celui en ce = ~cANN. INST. POINCARÉ, A-XV-2 9
124 JA N TARSKI
élimine le coefficient
i(x2 - m2)(2K)-1
dans(5.15a).
Le lemme est établi.La constante Ce de
l’équation (5.6)
est maintenant définie parEn
particulier, (5.16b)
donneEnsuite,
nous discutonsl’intégrabilité
des fonctionnelles définies suret la validité de
l’équation (5.6).
Nous ne considérons ici que les fonctionnellescaractéristiques,
comme dans le théorème 9.Commençons
avec
l’exponentielle
et, en utilisant les
composantes,
où u = et A =
~(s).
On pose(pour f3 E:Yf
ouet alors
Notre conclusion
principale
est la suivante :THÉORÈME
(13).
-- Soient~~,
~S des mesurescomplexes
surJes respectivement, vérifiant
les conditions de ladéfinition
8. Soit 8 > 0. Alorsest
intégrable
surEn outre,
l’équation (5 . 6)
est valable pouret la
fonctionnelle f, correspondante
est déterminée par leséquations (5.20).
Démonstration. La
première partie
est un corollaire du théorème 9 et deséquations (S .13-15).
Pour établir la validité del’équation (5.6)
pour
f,
on commence avecl’équation (5.3),
onremplace
T par nT(par conséquent, 03C3
par na,etc.),
on divise par et l’on passe à la limite n - oo,en isolant le facteur
dans le deuxième membre. En outre, on voit
facilement,
à cause du lemme 12et du théorème de la convergence
bornée,
que etl’intégration
parrapport
à u sontéchangeables.
Lesintégrales
sur ~f et sur convergent alors vers lesintégrales
de(5.6).
Le casf =
1 etl’équation (5 .18a) impli-
quent que le facteur
(5.23)
tend versunité,
et le théorème est démontré.6.
L’INTÉGRALE
D’HISTOIREAprès
lapréparation
des sections3-5,
cetteintégrale-ci
pour lechamp
libre scalaire peut être facilement abordée. L’action de ce
champ
estAlors,
il est naturel d’introduirel’espace
hilbertien ~f~ des fonctionsréelles ~,
avec leproduit
scalaire(où
K >0),
et nous écrivons
(sans
tenir compte pour le moment deproduit
deWick),
A la différence du cas de l’oscillateur
harmonique, 1 A~O) { ~ } ! n’est
pasborné à distance de zéro
(pour ~ ~ = 1). Cependant,
il l’est sur les sous-espaces
suivants,
On a,
d’ailleurs,
C > 0, donc la définition 3 ainsi que le théorème 9 sontapplicables.
Pour passer à la limite
e ! 0,
on considère la restriction3É~°~ = { ç
E~f~ : ~
est Hôlder-continue enpoints
m2 = 0~, (6.4b)
et l’on pose
126 JAN TARSKI
On se
rappelle [18] qu’une intégrale
de type deCauchy
d’une fonction Hôlder-continue est elle-même Hôlder-continue parrapport
aux autres variables.Donc,
laprésence
deplusieurs
variables ne pose aucunproblème.
L’intégrale
fonctionnellequ’on
obtient estégale,
dans la limite0,
aux valeurs moyenneschronologiques,
commeprécédemment.
Nous résu-mons.
COROLLAIRE
(14).
- Laformule
est valable pour les
fonctionnelles f E $’ Jt’(O)(~ K)’
VK > 0.La fonctionnelle
chronologique
montre le rôleparticulier
de la variable t.On
peut
doncinterpréter
unélément ~
E comme l’évolution tempo-relle,
oul’histoire,
d’une fonctionx(x) (e.
g., poser x =~t = o),
d’où le nomintégrale
d’histoire.Pour
simplifier
ladiscussion,
onprendra
e > 0 dans lasuite,
sans consi-dérer la limite
e !
0.Nous
ajoutons
un commentaire. Les fonctionnelles d’action dans(6.1)
et
(6.3)
diffèrent par une constante infinie.Cependant,
cette constante n’a aucuneconséquence,
car la normalisation del’intégrale
est fixée.Quelles
quesoient
lesapproximations
de cette constantequ’on puisse faire,
elles serontcompensées
par leschangements
des constantes cnT dans la définition del’intégrale.
Les
équations précédentes
sontanalogues
à celles de l’oscillateur har-monique,
mais ne montrent pas de relation directe entre ces deux modèles.Cependant,
onpeut
considérer lechamp
comme un cas limite d’un nombre croissant d’oscillateursharmoniques
noncouplés.
Cepoint
de vue rendrala discussion suivante
plus transparente,
et l’on va donner un résultatsimple.
Il est commode d’utiliser les variables
(t, k)
au lieu de k : on poseOn partage
l’espace
des k en un nombre fini n de cellules finiesj - 1,
..., n, de volumesv~"~,
et en unerégion
infinie.[On
ne tiendrapas compte de cette
région-ci. Quant
auxR~B
il estnaturel,
mais pasnécessaire,
de lesprendre symétriques
parrapport
àl’origine,
carj*(t, k) = #(t,
-k)].
Pourchaque cellule,
on choisit un vecteur EEnsuite,
on définit les valeursapprochées
desintégrales
parrapport
à t et à k de la manièresuivante,
(l’intégrale
par rapport à t étant celle deLebesque). Donc,
en posanton a
Nous voudrons considérer des
fonctions ~
telles quequand
n - oo, pourvu queet
indépendamment
du choix des vecteursLEMME
(15).
En suivant la discussionprécédente,
onprend
des cellulesfinies
et des vecteurs ESoit ~
telle que lepremier
membre de(6.8)
converge dans le sensspécifié.
Onfait
lesapproximations indiquées,
et en même temps, on
approche l’intégrale
d’histoire de lafonctionnelle e‘~~~>
par les
intégrales
évidentes par rapport auxfonctions ri~"~.
Uneintégrale
approchée
se réduit à unproduit d’intégrales
de cheminmodifiées. Quand
n - 00, ce
produit
tend vers la valeur donnée par le théorème 9 pour lafonctionnelle et~’~~~,
si les conditions(6.9)
sontremplies.
Démonstration. - Le corollaire 10
s’applique
auxintégrales approxi- matives,
donnantL’hypothèse
sur la convergence de la dernièreintégrale
donne le lemme.128 JAN TARSKI
On peut
dire, qu’il
aurait étéplus proche
del’esprit
de cetarticle,
d’effec-tuer les
approximations
en utilisant desprojections
dansl’espace plutôt
que les sommes de Riemann.Cependant,
cette dernière méthodeapparaît plus simple
ici.Nous retournons maintenant à la formule
(6.5),
où nous supposonsun temps fixé s pour le
champ.
Pour une fonctionh(k)
suffisammentbonne,
on trouve
[e. g.
parl’emploi
de(4.14)
et du lemme15],
D’autre part, de telles valeurs moyennes du vide peuvent être
représentées
par des
intégrales
fonctionnellesplus
familières(e.
g.[1], [9]).
I. e., pour le temps s, et pour les fonctionnellescommodes g{03C6(0) },
on aLa dernière
intégrale
fonctionnelle estl’intégrale
usuelle(commutative, isotropique)
sur un espace hilbertien.L’espace pertinent
estimpliqué
par
l’exposant
dans cetteintégrale,
D’ailleurs, l’exponentielle correspond
au carré de la fonctionnelle d’état duvide,
enanalogie
avec leséquations (4.15) (cf. [1]).
Une telle
intégrale
fonctionnelle peut être définie deplusieurs façons.
En outre de la définition par mesure, ou comme
l’intégrale
de Friedrichset
Shapiro (e.
g.[1], [9], [14]),
la construction de la section 3 peut être utilisée.Bien
entendu,
ces définitions sont en accord pour les fonctionnellestypi-
ques, e. g. pour les
exponentielles
linéaires.Cet
exemple
montre quel’intégrale d’histoire,
pour unchamp,
a unestructure assez riche. En
fait, l’intégrale
de(6.12)
estcomprise
dans leslois de
composition correspondantes.
Nous les abordons ensuite.La
procédure
de la section 5 peuts’adapter
au casprésent.
La restric-tion d’une