Économie de l’environnement Ch. 3. Biens publics
Prof. Philippe Polomé – Université Lyon 2
RISE /IMRIE – 2016-2017
Définition et provision privée
Ch. 3. Biens publics
Définition et provision privée
Provision optimale
Analyse coût-bénéfice
Techniques d’évaluation
Définition et provision privée
Définition
I
Un bien public est un bien ou un service qui est dans une certaine mesure
I Non rival: la consommation d’une personne ne diminue pas la disponibilité du bien pour les autres consommateurs potentiels
I Non exclusif : impossible (ou difficile/coûteux) d’interdire la consommation du bien à un consommateur non-payeur
I
Continuum de degrés dans les biens publics en fonction du degré de rivalité et du degré d’exclusivité du bien
I
On parle de provision d’un bien public
I Quantité(s) et qualité(s)
Définition et provision privée
Typologie
Rivalité
#Exclusivité
Forte faible
Forte
Biens privés :
Pomme, Consultation médicale
Ressources communes
faible
Biens de club :
Rues, Musées, Education, Santé, TV numérique, Musique live, Cinéma
Biens publics :
Constitution et lois, Planète capable de supporter la vie, Connaissance, Éclairage public, Défense nationale, Air, TV Hertzienne, Musique numérique, Espaces protégés (selon exclusivité)
Une expérience
I Chacun va recevoir 4 cartes : 2 rouges, 2 noires. Les valeurs des cartes n’importe pas, seule compte la couleur.
I Le jeu compte plusieurs périodes. Lorqu’une période commence, je passe parmi vous et chacun me donne 2 de ses 4 cartes, face vers le bas, de façon à ce que personne ne voie la couleur des cartes données ou restantes.
I Les gains ne dépendent que des cartes rouges. Pour chaque carte rouge conservée, son propriétaire reçoit 4 francs. Ensuite, lorsque j’ai collecté les cartes de tous les participants, je compte le nombre de cartes rouges qu’on m’a données et ce total est le gain collectif : chacun dans le groupe reçoit cette quantité de francs (en plus de ce qu’il/elle a gardé).
Une expérience
I Ensuite, je récupère les cartes restantes, je mélange toutes les cartes et je redistribue 4 cartes, 2 rouges, 2 noires, à chacun. On continue ainsi quelques périodes ; il est possible que je change les règles
ultérieurement, mais je vous le dirai à l’avance.
I Donc chaque période, tes gains sont : 4 x le nombre de rouges que tu gardes + 1 x le total des rouges données par tout le monde.
I Une feuille vous permet de noter vos gains, par période et au total. Les gains ne seront pas rendus publics, mais je vous demande de jouer comme s’ils étaient réels – disons 1 franc = 10€.
I Y a t-il des questions avant qu’on ne commence ?
Définition et provision privée
Graphique des résultats
Définition et provision privée
Discussion
I
Quelles stratégies au long de l’expérience ?
I
Quels sont les effets de
I réduire le gain par carte rouge ?
I annoncer la période de fin du jeu ?
I
Autres effets connus
I révéler les contributions (de tous ou d’une personne au hasard)
I cheap talk / commitment (discussion consensuelle / gouvernement)
I backward induction / end of the game effect
I retaliation
Définition et provision privée
Le resquilleur
I
À tout niveau de provision,
I certains utilisateurs ne verront pas l’intérêt de contribuer car le niveau de provision leur semblera suffisant
I Chacun décide seul son niveau de contribution, sans prendre en compte l’effet qu’elle a sur le bien-être des autres
I Parallèle avec externalité
I
Donc, une partie de la société supporte seule le coût du bien public, utilisé par tous
I Situation de“free-riding” / passager clandestin / resquilleur
Le resquilleur : facette stratégique
I
Soit une sociéte de 10 personnes
I Chacun peut contribuer 1 au bien public ou bien le garder pour usage privé
I Une contribution de 1 au bien privé rapporte 2, au bien public 1, mais à tout le monde
I
Si le jeu n’est pas répété, chacun a une stratégie dominante à ne pas contribuer
I C’estdilemme social
Joueur i
Contribue Ne contribue pas Tous contribuent i : 10 i : 9+2=11
9 autres j : 10 j : 9
joueurs j Aucun ne contribue i : 1 i : 2
j : 1+2=3 j : 2
Provision optimale
Ch. 3. Biens publics
Définition et provision privée
Provision optimaleAnalyse coût-bénéfice
Techniques d’évaluation
Provision optimale
Bien public
I
Hypothèse : divisible, p.e.
I taille d’un appartement partagé
I qualité des eaux d’une nappe phréatique
I
Une unité de compte
I “Argent” / revenu monétaire
I Éventuels droits de propriétés de ce revenu
I = impôt
I
Ce revenu est dépensé de 3 façons
I Bien privé pour chacun
I Coût de production du bien public
I Coût marginal par unité additionnelle
Provision optimale
Provision optimale : condition de Samuelson
I
DAP = disposition à payer pour un accroissement (marginal) d’une unité du bien public
I
Condition de Samuelson
I Une allocation avec bien public ne peut être Pareto Optimale que si
I PDAP=cm(coût unité supplémentaire du bien public)
I
Si
PDAP >cm, alors au moins 1 agent pourrait être mieux
avec plus de surface
I Car cet agent préfèrerait renoncer à une part de biens privés pour plus de bien public
I
Si
PDAP <cm, les agent seraient mieux avec moins de bien
public
Provision optimale Samuelson
Qualifier la condition de Samuelson
1.
Les DAP doivent être connues
I Mais elles dépendent (sauf cas particulier) de la quantité de bien publicETde celle de bien privé consommée
I donc du revenu
I Donc, la provision de biens public estconditionnelle à l’allocation des ressources(ou vice-versa)
I Pour connaître la quantité de bien public souhaitée par la société
I il faut d’abord connaitre la distribution des richesses
I En d’autres mots, d’abord on taxe et puis on voit quel bien public fournir
I En faisant un calcul à la marge
I = logique de l’analyse coût-bénéfice :Pdes DAP aux revenus actuels
Provision optimale Samuelson
Qualifier la condition de Samuelson
2.
Substituabilité et commensurabilité entre bien public et bien privé
I La DAP existe-t-elle ?
I L’argent est-elle une bonne unité de compte pour tous les biens publics ?
I Cfr motivations sociales / intrinsèques
3.
Comment obtenir ces DAP ?
I Difficulté : révélation honnête
I Grosse littérature
I Idées de base ds section suivante
Provision optimale Lindahl
Mécanisme de Lindahl & manipulation
I
Sur une île vivent deux pêcheurs, Lars & Olaf
I
Chacun ne consomme qu’un seul bien privé : du poisson
I Lars attrapeFL poissons par an et OlafFO [= leurs revenus]
I
Le seul autre bien, ils le consomment ensemble : des films
I
Fonction d’utilité d’Olaf est
UO(XO,Y):
XO# de poissons qu’il mange par an et
Y# de films loués par an
I Fonction d’utilité de LarsUL(XL,Y)
I
Louent les films au prix de
ppoissons par film
I Film = bien public parce que lorsqu’ils en louent un, ils peuventle regarder ensemble
Provision optimale Lindahl
Choix collectif
I
Problème d’allocation : combien de films louer par an ?
I = niveau de provision du bien public
I
Problème de distribution : comment les coûts de location doivent être répartis
I Implicitement, par différence avec les revenus, cela défini la répartition des richesses
I
Bien que Lars et Olaf aiment tout 2 le poisson et le cinéma, leurs préférences ne sont pas identiques
I Donc un problème dechoix social
Provision optimale Lindahl
Équilibre de Lindahl à 2
I Chacun écrit une “fonction de demande”
I =partdu coût total de location qu’il veut bien payer en fonction du nombre de films loués I Point où se coupent les 2
courbes = Répartition des coûts sur laquelle ils sonttous 2d’accord&quantité de bien public
I =équilibre de Lindahl
Provision optimale Lindahl
Équilibre de Lindahl à 2
I
Les deux pêcheurs sont d’accord
)équitable
I
Satisfait la condition de Samuelson pour l’OP puisque
PDAP marginales = coût marginal
)efficient
I
Peut être généralisé à de grandes communautés avec plusieurs biens publics et biens privés
I
Avec un bien privé, chacun consomme des quantités différentes
I mais paie le même prix à l’équilibre
I
Avec un bien public, chacun doit consommer la même quantité,
I mais, à l’équilibre de Lindahl, peut payer un prix différent (leur part du coût total)
Provision optimale Lindahl
Implémentation de l’équilibre de Lindahl
I
L’équilibre de Lindahl est-il implémentable ?
I peut-on le mettre en pratique ?
I
Peut-on réellement décider de la provision de biens publics sur la base du mécanisme de Lindahl ?
I Il faudrait connaitre les fonctions de demande de chaque individu pour le bien public :info privée
I Comment pourrait-on découvrir ces fonctions ?
I Supposons qu’on les demande à Lars and Olaf.
I Peut-on espérer qu’ils nous les révèlent ?Non
Provision optimale Lindahl
Pourquoi Lars & Olaf ne révéleraient-ils pas leur demande ?
I On part de l’équilibre de Lindahl
I Imaginons que Lars prétend aimer les films un peu moins que ce qui est vrai
I Alors
I Moins de bien public/
I La part payée par Lars décroît,
I On peut montrer que le 2nd effet est plus fort que le premier
I L’équilibre estinstable
Provision optimale Lindahl
Manipulation
I
L’équilibre de Lindahl ne résiste donc pas aux manipulations stratégiques
I Le niveau de bien public qui prévaudra
I sera peut-être non-nul
I mais en tout cas inférieur au niveau PO (= équilibre de Lindahl)
I
On dit que la règle de provision de Lindahl est manipulable
I ou “pas à épreuve de stratégie”
I N’est pas unéquilibre de Nash
I Chacun a un intérêt (unilatéral) à en dévier
Provision optimale Lindahl
Obtenir la vérité
I
Admettons que les agents se comportent stratégiquement
I
Quand peut-on concevoir un système d’incitations (récompenses et/ou sanctions) tel que
I des personnes égoïstes, disposées à mentir, agissent de manière à aboutir à un OP ?
I Cela ne veut pas dire que tout le monde ment
I mais ceux qui ne mentent pas ne posent pas problème
I Théorèmes de Gibbard & Satterwaithe : on ne peut pas
I sauf dans des cas particuliers peu utilisables en pratique
Provision optimale Lindahl
Résumé Bien Public
I
Non-rival, non-exclusif
I
Provision privée inefficiente
I
Provision efficiente lorsque
I Samuelson :⌃DAP = CM
I La distribution du revenu doit être établie préalablement
I
Mécanisme de Lindahl
I Chacun donne le niveau de bien public qu’il veut et DAP
I Mais DAP = info privée =) manipulation
I
Pas de solution efficiente universelle
I Analyse coût-bénéfice
Analyse coût-bénéfice
Ch. 3. Biens publics
Définition et provision privée Provision optimale
Analyse coût-bénéfice
Techniques d’évaluation
Analyse coût-bénéfice
En pratique
I
Au final, il faut bien répondre à la question de la provision de biens publics
I
On sait qu’on ne peut avoir une réponse idéale
I Les DAP sont des mesures imparfaites de l’intérêt social du bien public
I Leur mesure peut être biaisée
I Mais le décideur publique semble souhaiter être informé
I Au moins essayer d’avoir une idée des DAP pour un niveau de production du bien public
I Peut-être ainsi avoir une idée de la distribution des DAP dans la population
I
L’utilisation de l’ACB dans la décision publique
I sera vue en deuxième partie de cours (L. Baumstark)
I On va indiquer ici comment on estime les DAP
I Mais d’abord préciser la notion
Analyse coût-bénéfice
La valeur de l’environnement
I
Combien d’argent pour être indifférent à un changement environnemental
z !z0?
U(y,z) =U⇣
y+ y,z0⌘
I y est le revenu
I
Si
z0est “mieux” que
zpour la personne
I Alors y est uneDAPpour “obtenir” le changement
I Ou bienunecompensationpour y renoncer
I
Si
z0est “pire” que
zpour la personne
I Alors y est uneDAPpour “éviter” le changement
I Ou bienunecompensationsi le changement survient (dommages)
Analyse coût-bénéfice
Quelle mesure choisir ?
I
C’est une question de droit de propriété
I
Si le droit au niveau
zest garanti
I Amélioration dez àz0 )DAP pour la garantir (+) : La personne doit « acheter »z0
I Détérioration dez àz0 )La personne peut être compensée pour supporter (-) la détérioration
I
Si le droit au niveau
z0est garanti
I Amélioration dez àz0 )La personne peut être compensée pour y renoncer (-)
I Détérioration dez àz0 )Pour l’éviter la personne doit
« acheter »z (+)
Analyse coût-bénéfice
Valeurs du non-marchand
I
Les DAP/Compensations
I Ne sont donc pas de valeurs d’achat (prix ou coût), d’échange, financière...
I Ni des coûts d’opportunité ou des différences de rendements commercial/industriel/agricole
I Conversion, pour un individu, d’un changement d’environnement en un changement de richesse
I Peuvent donc être complètement immatérielles
I
Dans un contexte public, aucune transaction n’est nécessaire
I P. e. l’état décide de réserver une partie des forêts publiques, sans exploitation
I Comme il est lui-même le propriétaire, il ne doit pas se payer pour la vente de bois non réalisée
I et les citoyens ne doivent pas “acheter” les services écologiques obtenus
I Mais cela reste une politique économique
I À laquelle on peut associer un coût d’opportunité
Analyse coût-bénéfice
Valeurs du non-marchand
I
Sont limitées par la contrainte de budget
I Par conséquent, représentent une capacité à payer
I Sens en finance publique : budget quepourraitlever un état pour financer tel ou tel projet environnemental
I Par conséquent aussi favorisent les riches
I à « goût » égal la DAP d’un riche est plus élevée que celle d’un pauvre
I les biens publics d’un pays riches ne sont pas ceux d’un pays pauvre
I
C’est une différence importante avec des notions non-économiques de valeur
I qui ne sont généralement pas comparables entre individus
I
Très répandu
I Milliers d’études / publications / thèses
I Guides officiels nationaux
I Comptes nationaux verts
I Consultants spécialisés
Analyse coût-bénéfice Exemples
Exemple 1. Sources de valeur de la forêt
Source ou fonctions Exemple : forêt
Usages directs consomptifs Produits : Chasse / Cueillette Bois / Culture
Usages directs récréatifs Activités : Chasse / Cueillette Promenade / Observation de la nature
Usages indirects
Eau : Filtre / Prévention inondation Air : Filtre / Fixation carbone Sol : Érosion / Désertification Paysage
Option Usage : Préserver un usage futur ou pour des tiers Quasi-usage : Valeur d’une information potentielle Non usage “Patrimonial” : Existence & Héritage
“Moral” : Rôle des hommes vis-à-vis de la nature, Droits non-humains
Les économistes peuvent vouloir valoriser par fonction ou pour
plusieurs fonctions conjointement
Analyse coût-bénéfice Exemples
Exemple 2. Valeurs tutélaires : Rapport Quinet 2013
1I
Contexte d’infrastructure routière principalement
I
Valeur de la vie statistique (VVS) : 3 M€ 2010
I Valeur de l’année de vie (VAV) : 115 000€2010
I Valeur du blessé grave : 15 % de la VVS, soit 450 000€2010
I Valeur du blessé léger : 2 % de la VVS, soit 60 000€2010
I
Valeur du carbone
I Valeur initiale : 32€2010/tCO2
I Valeur 2030 : 100€2010/tCO2
I
Valeur du temps selon
I Le motif (pro, vacance...)
I La distance (urbain, <20km, 20-80km, ...)
I Le mode
I
Multiples valeurs dans le secteur des transports
I Environnement, bruit...
1. Commissariat général à la stratégie et à la prospective, L’évaluation socioéconomique des investissements publics , www.strategie.gouv.fr, sept.
2013
Valeurs tutélaires : Eau
Commissariat général au développement durable, Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable. Études & documents n°23 juin 2010
Techniques d’évaluation
Ch. 3. Biens publics
Définition et provision privée Provision optimale
Analyse coût-bénéfice
Techniques d’évaluationDes enquêtes
I
Préférences révélées
I Transport
I Déplacement vers un site naturel “Complémentarité faible”
I Immobilier : Prix implicites “hédoniques”
I Prix/salaires...
I
Préférences déclarées
I “Êtes-vous disposé(e) à payer X€pour obtenir le changement ?”
I Évaluation contingente
I Autres formats moins populaires
I Expériences de sélection...
I
Non-basées sur préférences
I [possiblement inappropriées ds un cadre écon]
I Coût de substitution et/ou remplacement
I Comment obtenir un équivalent à un écosystème perdu
I Non-marchand : pas de prix, pas de préférences =) peu approprié
I Autres : beaucoup de techniques au gré de l’évaluateur
Techniques d’évaluation
Biais de toutes sortes
Cognitif
difficile
“Hypotéticité”
Si ma réponse ne m’engage pas, révèle t-elle ce que l’on cherche ?
Stratégique
Si en mentant, je peux améliorer mon sort...
“Moral”
Peut-on convertir la nature en argent ?
Symbolique
Répondre comme si on était une autre personne
Complexité statistiqueTaux d’actualisation ...
I
Vaut pour toutes ces enquêtes
I Pas seulement préférences déclarées
Techniques d’évaluation
Approche évaluation contingente
I
Aperçu de la méthode
I En suivant un exemple célèbre
I Le procès en dommages & intérêts du naufrage de l’Exxon-Valdez
Exemple – Dommages & intérêts : Exxon-Valdez
I
1989, ~ 35 000 T de brut déversés, 26 000
km2en mer, 1 600 km de côtes
I
Baie de Prince William & Golfe d’Alaska jusqu’aux îles Kodiak
I
4 types de dommage
I Pêche professionnelle (minime)
I Tourisme (peut-être un bénéfice)
I Perte patrimoniale en environnement (non-usage)
I Dommages punitifs (incitatifs)
I
Enquête d’évaluation
I Questionnaire de±40p
I Détaille les pertes de biodiversité
I Multiples supports visuels
Techniques d’évaluation
Structure en entonnoir du questionnaire
I
Q ouverture
I filtre éventuellement
I
Q générales sur environnement
I pour amener au problème particulier d’intérêt en faisant réfléchir l’enquêté
I
Evaluation
I
Debriefing
I Pq répondre comme cela ?
I
Variables dites explicatives
I Spécifiques p.e. tourisme en Alaska ?
I Socio-écon
I Permettent inférence de l’échantillon à la population
Techniques d’évaluation
Éléments de contexte de l’évaluation
I
L’enquêté ne répond pas aisément à une question d’EC
I Pas courant de penser à des biens publics en terme de leur prix/valeur
I
Contexte qui rend le choix plus réaliste
I Pseudo élection (référendum) sur un changement d’impôt local
I Contribution à une association
I Entrée sur un site
I Le mode de paiement approprié est souvent relié à ce contexte
I Changements de prix, levée de taxes ou de droits, contribution volontaire...
Techniques d’évaluation
Questionnaire Exxon-Valdez
I
Principe 1. Perte transitoire (10 ans) de patrimoine écologique
I Valeur de non-usage
I
Principe 2. Éviter d’éliciter une compensation
I Tout le monde veut toujours plus
I Reformuler :disposition à payer pour éviter que la catastrophe ne se reproduise
I = Limite inférieure à la compensation
I Mode de paiement : impôt
I
Principe 3. Plan crédible d’évitement
Plan d’évitement questionnaire Exxon-Valdez
Techniques d’évaluation
La question d’évaluation de l’Exxon-Valdez
I
Contexte : Vote
I pour un accroissement des taxes fédérales
I qui “coûterait, selon le gouvernement, un total de XX$ à votre ménage”
I Montant qui ne serait utilisé que pour le plan présenté auparavant
I
Scénario hypothétique
I Pas envisageable de changer les taxes fédérales pour un naufrage
I Le chercheur ne sait pas ce que le programme coûterait
I En fait, le montant est là pour sonder les réactions
I C’est le “format dichotomique” expliqué dans la prochaine diapo
Techniques d’évaluation
Format dichotomique
I
On propose un “impôt”
baux enquêtés contre un changement de
zà
z0I qui répondent oui/non
I ou ne savent pas ou ne veulent pas répondre
I
Soit l’utilité
v(z,y) +✏I La réponse est “oui” siv⇣
z0,y b⌘
+✏0 v(z,y) +✏
I où✏représente des variables inobservables, vues comme aléatoire par l’analyste
I dit “Random Utility Model” RUM
I Des “impôts” différents (en général 4 à 6) sont proposés à différentes personnes
I
À partir des réponses, on peut inférer
I une moyenne des DAP
I ou une DAP médiane
I = DAP telle que Pr{oui}=1/2
I = le montant tel que 50% de la population serait favorable
I au niveau de la population entière
Techniques d’évaluation
Formats alternatifs
I
Dichotomique double
I On répète la question, avec un “b” plus faible (élevé) en cas de
“non” (“oui”)
I
“Bidding game”
I On répète encore jusqu’à trouver un seul montant
I
Ouvert
I On pose directement la question du montant
I
Carte de paiement
I Les enquêtés choisissent un montant parmi plusieurs sur une carte
I
Combinaisons de formats
Techniques d’évaluation
Résultats : Perte patrimoniale estimée
I
Disposition à payer médiane de +/- 3.2$/an par ménage
I durant 10 ans pour éviter de tels accidents (32$ total)
I médiane < moyenne
I
Le patrimoine naturel est propriété de tous les citoyens étasuniens
I
Près de 91 millions de ménages,
I soit un DAP agrégée médiane de 2.8 milliards de $
I montant qui obtiendrait juste la majorité si tous les citoyens votaient
I
Finalement, Exxon et le gouverneur de l’état d’Alaska ont
négocié pour 1.025 milliards
Techniques d’évaluation
Impacts post-naufrage
I
Législation étasunienne
I La responsabilité d’une marchandise retombe sur le propriétaire de la marchandise
I Sinon, on affrète des pavillons de complaisance
I Tout pétrolier qui pénètre les eaux territoriales étasuniennes doit avoir souscrit auprès d’un fonds d’assurance mettant à disposition des autorités 1 milliard de $ pour payer les dommages
I Oil Pollution Act passé en 1990 à la suite du naufrage de l’Exxon Valdez
"A company cannot ship oil into the United States until it presents a plan to prevent spills that may occur. It must also have a detailed containment and cleanup plan in case of an oil spill emergency."
I
Les naufrages de l’Erika (1999) et du Prestige (2002) ont
amené une législation similaire en UE
Techniques d’évaluation
Autres exemples : www.evri.ca
7000+ enregistrements
Transfert de bénéfices
EVRI par actif et par usage
Par actif environnemental
Par usage environnemental
Techniques d’évaluation
En conclusion : La valeur économique
I
Le contexte analyse coût-bénéfice
I Vise à connaitre la somme des ressources “mobilisables”
I N’est pas un substitut à la décision publique
I Mais vise à l’informer I
La valeur économique est
I Définie aussi pour des biens non-marchands
I Selon des fonctions écosystémiques
I Résolument individualiste
I Quantitative et biaisée
Techniques d’évaluation
Un peu de recul
I
L’évaluation monétaire fonctionne t-elle ?
I Au mieux : peut-être
I Aisé de mal l’utiliser ou d’altérer les résultats
I N’est pas protégée des défauts “classiques”
I manipulabilité, free-riding, incompréhension...
I Si c’est bien fait, les valeurs obtenues peuvent guider la décision publique
I
Complexité du contexte de la décision collective
I
A t-on une alternative ?
I Mode de quantification de l’immatériel
I permet au moins de l’intégrer explicitement dans la décision publique
I Sur le fond, il n’y actuellement pas d’autre possibilité que d’être attentif à un bon design de questionnaire
I et employer une économétrie correcte