HAL Id: jpa-00207196
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Submitted on 1 Jan 1971
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Détermination directe de l’anisotropie magnétique de cristaux liquides nématiques
H. Gasparoux, Jacques Prost
To cite this version:
H. Gasparoux, Jacques Prost. Détermination directe de l’anisotropie magnétique de cristaux liq-
uides nématiques. Journal de Physique, 1971, 32 (11-12), pp.953-962. �10.1051/jphys:019710032011-
12095300�. �jpa-00207196�
953
DÉTERMINATION DIRECTE DE L’ANISOTROPIE MAGNÉTIQUE
DE CRISTAUX LIQUIDES NÉMATIQUES
H. GASPAROUX et J. PROST
Centre de Recherches
Paul-Pascal,
DomaineUniversitaire, 33, Talence (Reçu
le 21juin 1971)
Résumé. 2014 Nous avons étudié les
propriétés magnétiques
de deux substancesnématiques (PAA
et
MBBA).
Une nouvelleinterprétation
du comportement d’unephase nématique placée
dans unchamp magnétique
tournant,jointe
à l’utilisation de données obtenues par d’autrestechniques
nousconduit à proposer de nouvelles valeurs de
l’anisotropie magnétique
du PAA(20 % supérieure
àcelles
proposées
parZvetkov).
Nous
donnons,
en outre, la variationthermique
du coefficient de viscosité 03B31 de ces deuxproduits.
Abstract. 2014 The
magnetic properties
of two nematic materials(PAA
andMBBA)
are inves-tigated.
A newinterpretation
of the behaviour of a nematicphase
submitted to the action of arotating magnetic
field and the use of data obtainedby
others technics allow us to propose new values ofmagnetic anisotropy
of PAA(20 % higher
than the valuesproposed by Zvetkov).
Besideswe
give
the thermaldependence
of the twistviscosity
coefficient 03B31 of the twocompounds.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 32, NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1971,
Classification
Physics
Abstracts :14.70, 14.82,
14.881. Introduction. - La
description théorique
desphases mésomorphes
en tant que milieucontinu,
fait intervenir un certain nombre deparamètres parmi lesquels
des constantes rendantcompte des propriétés
de viscosité et d’élasticité du milieu
[1], [2].
Onpeut
évaluer ces constantes d’élasticité et de viscositéen étudiant les
perturbations engendrées
par unchamp magnétique
au sein d’un échantillonpossédant
des
caractéristiques géométriques
données[3], [4], [5].
La
plupart
desgrandeurs expérimentales
étudiéessont fonction d’un
rapport A/ex (A
= constantede viscosité ou
d’élasticité ; Ax
=anisotropie magné- tique) ;
la détermination directe deAX
descomposés
existant à l’état
nématique
a donc uneimportance
fondamentale si on désire
exploiter complètement
l’ensemble des
renseignements
fournis par diversestechniques.
L’évaluation deAx permet,
en outre, unedétermination, parfois
directe et trèssimple,
duparamètre
d’ordre de la substance[6].
Étant
donné l’intérêtprésenté
par lesproduits nématiques
nouvellementsynthétisés,
il nous a paruimportant d’essayer
de mesurer directement l’aniso-tropie magnétique
de ces matériaux en nousinspirant
des travaux de Zvetkov
[8] qui
a été lepremier
às’intéresser à cette détermination.
Dans une
première étape,
nous avonsessayé
defixer l’orientation moléculaire par l’action des
parois (ce qui impliquait
l’utilisation d’unchamp
inférieurà celui
correspondant
à la transition de Fredericks-Zocher)
etd’appliquer
auquasi-monocristal
ainsiobtenu la
technique
de mesured’anisotropie magné- tique déjà
utilisée avec succès dans le cas d’échantillons solides[9], [10].
Malheureusement,
la masse deproduit comprise
entre les faces de la cellule de mesure ne
peut
excéderquelques milligrammes
si on désire avoir une bonne orientationmoléculaire ;
en outre, nous n’avons pu trouver desupport
dontl’anisotropie
soit inférieure à celle de l’échantillon. Nous avons vérifié que ceci interdit toutespoir
de déterminationprécise
deAX
par cette méthode.
Nous avons donc choisi de
reprendre
la méthodeprésentée
par Zvetkov dès1939, qui
consiste enl’étude de l’action d’un
champ magnétique
tournantsur la
phase nématique.
Nous montrerons que lamesure du
couple
transmis par leliquide
auxparois
de la cellule
permet
une évaluation del’anisotropie magnétique
du milieu. Il nous a paruimportant
dereprendre l’interprétation théorique
duphénomène,
car il est maintenant
possible
à la lumière de la théoriedu continuum
d’expliquer
d’une manière satisfaisante le mode de transmission ducouple
auxparois
et depréciser
ainsi certainspoints qui
n’avaient pas été éclaircis en 1939 par Zvetkov. Nous serons ainsi conduits à proposer une nouvelleinterprétation
de lamesure.
II. Etude
théorique
du mouvement moléculaire induit par unchamp magnétique
tournant et de sa manifes- tationexpérimentale.
-A)
MOUVEMENT MOLÉCU-LAIRE. - La substance
nématique
estplacée
dans unecellule
cylindrique
de révolution dontl’axe, vertical,
est
perpendiculaire
auchamp magnétique (Fig. 1).
Le volume de la cellule est soumis à un
champ magnétique
H tournant à la vitesseangulaire
cetdans un
plan perpendiculaire
à l’axe de la cellule.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019710032011-12095300
FIG. 1. - Schéma de principe, de la méthode de mesure (d :1, direction de l’axe optique).
H est
homogène
dans un volumesupérieur
à celuide la cellule de mesure.
En utilisant les notations de Leslie
[2]
onpeut
écrire leséquations
de mouvement sous 4a formesuivante :
p : masse
spécifique volumique ; di :
vecteur directeurrendant compte de
l’orientation des molécules dans lemilieu ;
nji,uji :
: tenseurs de contraintess’exerçant respectivement
sur le directeur et l’élément de volumeconsidéré ;
v; : vitesse d’unpoint
du milieu.gi : force
intrinsèque,
assurant l’étatmésomorphe ;
pi : terme d’inertie lié au
directeur, qui peut toujours
être
négligé
dans(1).
En l’absence de
gradient
duvecteur directeur,
degradient thermique
et de mouvementsdo convection,
on obtient les relations suivantes :
Dans ces relations : p est la
pression hydrostatique,
1l2, u3 et
Y i
sont des coefficients de viscosité liés par la relation 113 - u2 = y1 (2)
et y etf3 j
sont des coeffi- cients déterminés par la normalisation de d.~X = X
~ - Xl., x 1 etX~
1 sont lessusceptibilités magnétiques
mesuréesrespectivement perpendicu-
lairement et
parallèlement
au vecteur directeur.On en déduit : 1
L’hypothèse
d’absence de mouvements de convec-tion n’est pas
infirmée,
Dans ces
conditions, l’expression (1) peut
donc s’écrire sous la forme :Etude de l’orientation du directeur par rapport au
champ.
,En
multipliant
la relation(6)
pardi,
onpeut
écrire :soit,
en tenantcompte
des conventions utilisées parLeslie (vecteur
directeurnormalisé,
donc :di di
= 1et
di di
=0) :
Cherchons la
composante dz
du directeur suivant la direction OZ(perpendiculaire
auplan
contenantla direction du
champ magnétique).
L’équation (6) peut
s’écrire :Soit en
intégrant
Ou encore :
Sachant que y 1 est
toujours positif (2),
deuxpossi-
bilités sont à
envisager :
10
A/>0 (cas
de lamajorité
des substancesnématiques).
- Si onpréoriente
lapréparation
par unchamp statique,
les moléculess’alignent
avec lechamp
et
dz(o) =
0.On voit alors
que dz
= 0quelle
que soit la valeur de t.Le coefficient de
l’exponentielle
étantnégatif,
cettesolution est stable vis-à-vis des fluctuations du direc- teur.
On voit donc
qu’on peut toujours imposer
au direc-teur
d’appartenir
auplan
horizontalquel
que soit le mouvement de H dans ce mêmeplan.
20
Ax
0. - S’ilapparaît
depetites
fluctuations dedz(o)
la valeurde dz peut prendre rapidement
des(*) Le coefficient de viscosité y 1 est noté - Â dans les travaux de Leslie.
955
valeurs non nulles et la solution stable
correspond à d
= 1 etdx
=d,
=C4
On voit donc que la méthode de Zvetkov nepermettra
pas de déterminer les valeurs deAx
0.Dans tout ce
qui suit,
nous supposerons donctoujours,
quel’anisotropie magnétique
estpositive.
Ceci étant
précisé,
nous pouvons donc étudier leséquatio’ns
du mouvement enrepérant
lesangles
dudirecteur et du
champ
avecOx, respectivement
par ç et wt(Fig. 1).
Nous pouvons écrire les
composantes
de d et de Hsous la forme :
L’équation (6) peut
alors s’écrire :soit finalement :
Cette relation est
identique
à celle établie par Zvetkov à condition de poser :Zvetkov attribue aux termes de ce
rapport
lessigni-
fications suivantes :
11 : « viscosité » du
liquide ;
C : fonction deforme ;
V : volume de l’échantillon.
La résolution de
l’équation
différentielle[11 ]
a étédiscutée par Zvetkov
qui
trouveplusieurs
solutionssuivant la valeur de OJ par
rapport
à une valeurcritique
Le terme
Ao permet
de tenircompte
des conditions initiales.Pour t - oo, on a
On voit donc que la direction des molécules du
liquide nématique prend
un retard dephase
constantpar
rapport
à la direction duchamp magnétique.
2022 Si w = w0
Le retard de
phase
est constant etégal
àn/4.
2022 Si m > wo
ço tient
compte
des conditions initiales. Les moléculestournent dans le sens du
champ
maisplus
lentementque lui.
FIG. 2. - Repérage d’un point de l’interface nématique-cellule,
en coordonnées cylindriques.
B) ÉTUDE
DE LA TRANSMISSION DU COUPLE AUX PAROIS.- L’équation (11)
a été établie en l’absence degradient
du vecteurdirecteur ;
ceciimplique qu’il
n’y
ait aucunaccrochage
des molécules sur lesparois
de la cellule de mesure
(11).
Si cette condition est
remplie,
le mouvement dudirecteur est
régi
parl’équation (11)
en toutpoint
de la
cellule,
même auvoisinage
immédiat desparois.
Nous avons vu que,
compte
tenu de l’idéalisation duproblème,
le tenseur des contraintes a la forme :p =
pression
112 et u3 sont des coefficientsqui dépendent
de latempérature.
Détermination des
coefficients
du tenseur(f ij
en coordonnéescylindriques.
- En coordonnéescylin- driques,
lescomposantes
du directeurpeuvent
semettre sous la forme :
1
D’où en
appliquant
la relation(13) :
Expression
desforces agissant
sur lacoupelle. -
Soit un
point
M situé sur le fond de lacoupelle.
L’élément de surface dA a pour forme :
Les forces
agissant
sur cet élément de surface sont donc :dfr
=d%
= 0 etdfz
= - UzzdAz
=p. dAz.
La normale à la surface étant orientée vers l’exté- rieur de la
coupelle,
la force transmise par l’intermé- diaire du fond de lacoupelle
estorthogonale
àcelui-ci,
et se réduit à la force de
pression hydrostatique.
- Soit un
point
Mappartenant
à laparoi
latéraleD’où:
On
peut
noterqu’une jauge
de contrainteplacée
au
point
Menregistrerait
unepression
J telle que :Cette
pression apparente possède
donc une compo-sante sinusoïdale
(dans
lerégime
wwo)
dontl’amplitude
crête à crête estégale
à(P2
+u3) dqJ/dt.
Pour une
fréquence
de rotationégale
à 1Hz,
cetteamplitude
nedépasserait
pasquelques dynes cm-2
ce
qui
n’est pas aisément mesurable.La force
tangentielle dfe permet
par contre demesurer le
couple magnétique
exercé sur le volume V.Soit M le moment résultant par
rapport
à l’axe ducylindre
de rayon r et de hauteur 1Soit finalement :
Le
couple
tend donc à faire tourner la cellule dans le même sens que les molécules.En
rapprochant
les relations(16)
et(11),
onpeut
écrire :On constate donc
qu’à
cetype d’approximation, correspond
une transmissionparfaite
ducouple magnétique
auxparois.
Remarque.
- Si la substancenématique
était située à l’extérieur ducylindre,
seul le sens de la force exercéechangerait ;
le moment parrapport
à l’axe serait le mêmechangé
designe,
car le volume intervenant dans la formule(17)
seraittoujours
le volume intérieurdu
cylindre,
bien que le fluide soit situé à l’extérieur.C)
VARIATION DU COUPLE EN FONCTION DE LA FRÉ- QUENCE DE ROTATION. - Les considérationsdévelop-
957
pées précédemment
montrent que le mouvement moléculaire est caractérisé par deux coefficientsphénoménologiques y, et AX.
Nous allons montrer comment une étude du mou-
vement transmis en fonction de (J)
peut
nouspermettre
d’évaluer ces deux coefficients.a)
Si w wo et t ---> oo.L’équation (17) peut
s’écrire :La
pente
de la droiteM/v = f(w) permet
donc le calcul de y 1.Si m =
Wo eÂL/ V = ! AXH.
On
peut
donc déduire directement la valeur deAx.
b)
Si w > (Do.On
peut
écrirel’expression
du moment sous la forme:Le moment transmis aux
parois
est alorspériodique
de
période
sa valeur moyenne a pour
expression :
Si on construit un
dispositif expérimental qui
n’estsensible
qu’à
la valeur moyenne du moment et si l’idéalisation duproblème correspondant
àl’équa-
tion
(17)
reflète correctement laréalité,
la courbesera celle
qui
estreprésentée
sur lafigure
3.III. Etude
expérimentale.
-A)
DESCRIPTION DEL’APPAREILLAGE. PRINCIPE DE LA MESURE. - NouS
avons
adapté
à cette étude leprincipe
utilisé dans lamesure de
l’anisotropie magnétique
des substances solides. Un telappareil
fondé sur l’utilisation d’unpendule
de torsion adéjà
été décrit par ailleurs(12).
Nous
préciserons
seulement leprincipe
de notreappareil
à l’aide des élémentsreprésentés
sur lafigure
4.FiG. 3. - Variation du moment transmis à la coupelle en fonc-
tion de la pulsation de rotation du champ magnétique (en unités réduites). La partie droite
(w/wo
>1)
correspond à la valeurmoyenne du moment.
FIG. 4. - Schéma du dispositif expérimental. La coupelle
est placée dans un champ magnétique homogène (NS) ; sa température est mesurée à l’aide du thermocouple T. L’équipage
mobile est éclairé par la source lumineuse S et ses mouvements sont suivis par l’intermédiaire de la lunette L.
- L’échantillon
placé
dans unecoupelle
est sus-pendu
à unpendule
de torsion constitué par un fil dequartz
de 7 à10 u
de diamètre à l’extrémitéduquel
se trouve une
tige
de verre fixée à lacoupelle.
Une
palette,
fixée à lapartie
inférieure de lacoupelle,
plonge
dans une huile à très faible tension de vapeur et a pour but derégler
lerégime
d’oscillations propres dupendule.
- L’ensemble de
l’équipage
mobile décritprécé-
demment est
placé
dans une enceinte en verre fixéeà la
partie supérieure
del’appareil
par l’intermédiaire d’unrodage.
Onpeut
ainsi effectuer des mesures sous vide ou enatmosphère
contrôlée. Lapartie
inférieure de
l’enceinte,
au niveau de lacoupelle,
est
soigneusement thermostatée ;
unejaquette
àl’intérieur de
laquelle
circule un fluide dont latempé-
rature est
régulée
à1/10
dedegré près
est utiliséeà cet effet. Un manchon en laine de verre entouré de
mylar évite,
en outre, que lesdéplacements
d’airprovoqués
par la rotation de l’aimant ne viennentperturber
la stabilité de latempérature.
- Une source lumineuse S éclaire la cellule et à l’aide de la lunette
L,
il estpossible
derepérer
laposition
exaote de lacellule ;
enparticulier,
toutmouvement de rotation autour de l’axe de
suspension peut
être évalué avecprécision grâce
à un cerclegradué
solidaire du réticule de la lunette.
- Le
,champ magnétique
est créé par un aimantpermanent placé
sur unplateau
tournant dont l’axede rotation est confondu avec l’axe de
suspension.
Le
champ égal
à 2 230 G esthomogène
dans uncylindre
de 30 mm de hauteur et de 15 mmde
dia-mètre.
- Un
thermocouple
Tpermet
d’évaluer latempé-
rature le
plus près possible
de lacoupelle.
Un étalon-nage
préalable
effectué enplaçant
lethermocouple
à l’intérieur de la
coupelle permet
de connaître avecprécision
latempérature
réelle de l’échantillon.Pour une vitesse de rotation de l’aimant
égale
à (00’nous avons vu que le moment transmis était maximum et
théoriquement égal à 2 AXH 2 V (18). Lorsque
cet état stationnaire est
atteint,
lecouple magnétique
est
égal
etopposé
aucouple
de torsion du fil et si lacoupelle
a tourné d’unangle
a alors que la constantede torsion du fil est
égale
àC,
onpeut
écrire :L’anisotropie magnétique
par unité de volume est donc :Nous avons déterminé le
rapport C/Hô
en utilisantun cristal’ de référence
(orthodiphénylbenzène)
dontl’anisotropie magnétique
estparfaitement
connue(12).
La sensibilité de cet
appareil
est de l’ordre de2 à 3 x
10-10
uem CGSlorsque
la masse de substance dans lacoupelle
est voisine de 500 mg. Enfait,
l’incer-titude de mesure est bien
supérieure (2
à 3 x10-9),
des variations de texture de la
phase mésomorphe pouvant
intervenir.B)
RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. DISCUSSION. -1)
Résultatsrelatifs
au PAA(4-4’ azoxydianisol).
-Toutes ces mesures ont été effectuées sous
atmosphère d’argon
avec unproduit
dont lapureté
a étépréala-
blement contrôlée par
chromatographie
et paranalyse enthalpique
différentielle.L’ensemble de nos résultats est rassemblé dans le tableau 1 et sur la
figure
5. Nous avons, en outre,reporté
dans le tableauI,
les résultatsobtenus
parZvetkov avec un
dispositif
un peu différent dunôtre,
mais fondé sur le mêmeprincipe. (Les
valeurs de Zvetkov sont données ici en unité CGS par gramme,ce
qui explique
la différence entre ces valeurs et celles données dans l’articleoriginal.)
TABLEAU 1
Si l’on
excepte
lespoints proches
de latransition,
on constate que l’écart moyen entre nos valeurs et celles de Zvetkov est voisin de 4
%.
Une différence de l’ordre dudegré
sur l’évaluation de latempérature
suffit à
expliquer un
tel écart.Étant
donnél’impor-
tance que
peut jouer
laqualité
de la thermostatationsur la stabilité de la
température,
un tel écart nousparaît
tout à fait Taisonnable et nous pouvons conclure que nos résultatsexpérimentaux
sont enaccord
avecceux de Zvetkov.
Comparaison
de ces résultats avec ceux issus d’uneautre
technique
de mesure. - Simultanément à nos étudesd’anisotropie magnétique,
nous avons réalisé des mesures desusceptibilités magnétiques
suivantune méthode de
Faraday classique (13).
En
phase isotrope,
on obtient les valeurs de lasusceptibilité
moyenne,l’agitation thermique ayant
959
FIG. 5. - Variation des valeurs de l’anisotropie magnétique
du PAA (mesurées par la méthode du champ tournant) en fonction de la température. La discontinuité observable à la
température de transition a été établie en présence des deux phases nématique et isotrope, dont on a fait varier les
proportions.
pour effet de rendre
également probables
toutes lesorientations
possibles
des molécules parrapport
auchamp.
En
phase nématique, le champ magnétique
orienteles molécules et la
grandeur expérimentale (notée XI[) correspond
à lasusceptibilité
laplus
forte en valeurrelative
(13).
Cette mesure
de XI,
associée à celled’anisotropie magnétique permet
le calcul de lasusceptibilité
ma-’gnétique
moyenne : mesuréepar
la méthodev précé-
dente
Les. résultats relatifs au PAA sont rassemblés dans le tableau II.
de
XII
nepeuvent expliquer
la diminution dex dans
le domaine
nématique.
Remarque. - Il
est à noterque
Zvetkov avait conclu à un accordsatisfaisant entre,
ces valeurset
celles
de Foex car ce dernierproposait
pour lasusceptibilité
de laphase isotrope
une valeur de-
5,45
x10-’
et non pas la valeur de -5,65 qu’il
avait obtenue pour la
phase solide.
Nous n’avons pas retrouvé
(13)
cette différenceet avons, au
contraire,
conclu à une constancede g quelle
que soit la nature de laphase.
Il est à remarquer que la valeur que nousproposons (x = - 5,64
x10-’)
est, en outre, en bon accord avec la valeur de
obtenue
à
partir
de mesures faites par Foex sur un monocristal(x
= -5,69
x10-’).
Afin de
justifier
l’affirmationprécédente
relativeà la sous-évaluation de
AX
il nousparaît
utile derappeler
ici lafaçon
différented’envisager
ceproblème
que nous avons récemment
proposée [13].
Si on suppose que la trace du tenseur des suscep- tibilités ne
dépend
pas de laphase dans laquelle
setrouve le
composé (ce qui
semblelégitime,
àlà préci-
sion de
nos
mesures, vu l’identité des valeurs dessusceptibilités magnétiques correspondant
respec- tivement auxphases
solides etisotropes),
onpeut
alors attribuer à lasusceptibilité magnétique
moyenne, dans laphase nématique, la
valeur obtenue pour leliquide isotrope.
On
peut
alors déduireAX
par la relation :Si,
d’autrepart;
nous connaissons lessusceptibilités
moléculaires
principales
xl, xz, X3, la relation :nous
permet
d’évaluer cetteanisotropie
de manièreindépendante.
Le
paramètre
d’ordre S =(1 - i sin’ 0)
a étéTABLEAU II ’
On
peut
constater que lasusceptibilité magnétique
moyenne du solide est
identique
à celle de laphase liquide isotrope.
On devraitlogiquement
s’attendreà ce que cétte valeur soit conservée dans tout le domaine de
température correspondant
à laphase nématique.
Nous sommes conduits à penser que l’évaluation directe deAX
que Zvetkov et nous-mêmesavons effectuée est
sous-estimée,
car les faibles erreurspouvant
s’introduire par l’intermédiaire de la mesuremesuré par différents auteurs
[14]
àpartir
derésultats
fournis par des
techniques
trèsdiverses ;
ces valeurssont en bon accord avec les estimations
théoriques [155]
et nous pouvons
donc,
àpartir
des valeurs deS,
calculer
Ax
directement. C’est ce que nous avons fait dans le cas du PAA pourlequel
TABLEAU III
TABLEAU IV
FIG. 6. - Variation des valeurs de l’anisotropie magnétique du MBBA (mesurées par la méthode du champ tournant), en
fonction de la température.
[16].
Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau III oùfigurent également
les valeurs deAv
obtenues par la mesure directe décrite dans cet
article,
ainsi que les valeurs deAx
déduites d’une mesureclassique
desusceptibilité (13).
On constate à l’examen des valeurs du tableau III
qu’il
y a unparfait
accord entre les valeurs deAX
calculées à
partir
des évaluationsthéoriques
duparamètre
d’ordre et celles déduites des mesuresde XII.
Par contre, les valeurs obtenues par la méthode
directe, qu’il s’agisse
de la nôtre ou de celle deZvetkov,
sontsystématiquement
inférieures d’environ 20%
auxvaleurs
précédentes.
Nous allons exposer dans la dernièrepartie
de ce travail les raisons de cedésaccord.
2)
Résultatsrelatifs
au MBBAp-( p’-méthoxy- benzylidène).
- Nous avonsrépété
le mêmetype
decomparaison
à propos de l’étude despropriétés magnétiques
du MBBA dont le domaine d’existence est nettement différent de celui du PAA. Les résultats sont rassemblés dans le tableauIV,
et sur lafigure
6.L’examen de ce tableau conduit à la même conclu- sion que l’examen du tableau II. Nous pouvons donc conclure à nouveau à une sous-évaluation de la valeur de
l’anisotropie magnétique
du matériau constituant laphase nématique.
C)
COMPARAISON AVEC LA THÉORIE. - Nous avonspu au cours du
calcul, dégager quatre conclusions,
que nous
rappelons
ici :a)
si lependule
estréglé
enrégime oscillatoire,
il doit être
possible
d’exciter des oscillations pour w > wo ;b)
uncylindre plein,
constitué par une matièreisotrope
etbaignant
dans le cristalliquide,
doit don-ner lieu à la même mesure
(la
seule différence venant duchangement
du sens derotation) ;
c)
aucuncouple
n’est transmis par le fond de lacellule ;
d)
si l’idéalisation que nous avons faite estjustifiée,
la courbe
expérimentale
doit s’identifier à la courbe de lafigure
3quand
ledispositif
détecte la valeurmoyenne du
couple.
961
Nous avons pu vérifier aisément que les conclusions
rappelées
en a, b et c étaient correctes :a)
Nous avons en effet observé les oscillations(en supprimant
les frottementsvisqueux)
et vérifiéque leur
fréquence augmentait
avec co(m
>wo).
fl)
Uncylindre
detéflon, plongeant
dans laphase nématique
donne une mesure exactement semblable à celles faites en mettant leproduit
dans une cellulede verre, si l’on
excepte
le faitqu’il
tourne effective-ment dans le sens
opposé
au sens de rotation duchamp.
Ceci n’est pas sansrappeler
lesexpériences
faites à
Orsay
sur les ferrofluides[17].
y)
Nous avons pu «supprimer »
le fond de lacoupelle
d’étude en retournant celle-ci et en faisant monter une bulle de gaz à son sommet.La courbe
M/Mmax
=f(w/wo)
n’est pas fonda- mentalement différente de celle obtenue dans les autres cas(Fig. 7).
FIG. 7. - Variation du moment transmis à la coupelle en fonction de la pulsation de rotation du champ magnétique :
o courbe théorique ; N courbe obtenue par Zvetkov : PAA T = 112 °C, H = 2 900 Gauss (cellules classiques) ; + courbe
obtenue par les auteurs : MBBA T = 24 °C H = 2 230 Gauss
(cellules classiques) ; A courbe obtenue par les auteurs : MBBA
T = 22 °C H = 2 230 Gauss cylindre plein.
ô)
Parcontre,
onpeut
remarquer sur cescourbes, qu’aucune
neprésente
la discontinuitétangentielle
de la courbe
théorique. L’aspect
« arrondi » du maximumexplique
très bien que l’on ne mesure pasl’anisotropie magnétique,
mais unegrandeur qui
luiest
systématiquement
inférieure. Nous avons vérifié que la nature desparois (cellule
en verre,téflon, paraffine
ou enplexiglas)
a unegrande
influencesur la forme de la courbe. Dans le cas où les molécules
sont fixées aux
parois,
De Gennes a montré[11]
quede forts enroulements
peuvent
êtrecréés ;
dans ce cas, il est tout à faitlogique
de ne pas mesurerl’anisotropie magnétique.
Par contre, on
peut
observer que le domaine linéairea une extension
pratiquement identique
à celleprévue
théoriquement.
On est donc en droit de penser que cette méthode initialementprésentée
par Zvetkov[7]
comme
permettant
la mesure deAX,
est surtout bienadaptée
à une évaluationde y1 [18].
Onpeut
considérercomme une
confirmation,
la bonne concordance(à
2%)
de la valeur de y1 que nous obtenons à 125°C,
avec celle
proposée
par leGroupe
d’étude des cris- tauxliquides d’Orsay [19].
Nous avons rassemblé sur la
figure
8 et le tableau Vles résultats
correspondant
au MBBA et au PAAet relatifs à la variation
thermique de yi
dans ledomaine où ces matériaux constituent une
phase nématique.
La
partie
de la courbe obtenue pour 0) > 0)0’peut
s’interpréter
par une diminution de la viscositéapparente ;
dans cerégime
une texturecomplexe apparaît (8)
et il est fortpossible
que la valeur de la viscosité intervenant alors soitplus proche
de cellemesurée
macroscopiquement (20)
que de y1.TABLEAU V
FIG. 8. - Variation des valeurs du coefficient de viscosité yi, du PAA et du MBBA, en fonction de la température.
Conclusionx = Nous retiendrons de cette étude les trois
points
suivants : toutd’abord,
deuxpoints
tota-lement
positifs :
- la méthode « du
champ
tournant »,permet
une détermination
simple
des valeurs du coefficients de viscosité lié à la torsion desmolécules ;
-
grâce
àelle,
onpeut distinguer
lescomposés
dont
l’anisotropie magnétique
estpositive descomposés
dont
l’anisotropie
estnégative, puisque
pour ces der- niers la mesure n’est paspossible.
Enfin,
un résultat un peunégatif puisque
cetteméthode
permet
seulement d’obtenir un ordre degrandeur
del’anisotropie magnétique
par défaut(-
20% environ).
Il n’en reste pas moins que ce résultatpeut
être fort utilepuisqu’il suggère
la nécessité depréciser
la valeur d’un certain nombre de constantesjusqu’à présent
déterminées àpartir
de valeurs inexac- tes deAx.
Nous remercions le groupe d’étude des cristaux
liquides d’Orsay
des fructueuses discussions quenous avons pu avoir avec lui à ce
sujet.
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