• Aucun résultat trouvé

Détermination directe de l'anisotropie magnétique de cristaux liquides nématiques

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Détermination directe de l'anisotropie magnétique de cristaux liquides nématiques"

Copied!
11
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00207196

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00207196

Submitted on 1 Jan 1971

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Détermination directe de l’anisotropie magnétique de cristaux liquides nématiques

H. Gasparoux, Jacques Prost

To cite this version:

H. Gasparoux, Jacques Prost. Détermination directe de l’anisotropie magnétique de cristaux liq-

uides nématiques. Journal de Physique, 1971, 32 (11-12), pp.953-962. �10.1051/jphys:019710032011-

12095300�. �jpa-00207196�

(2)

953

DÉTERMINATION DIRECTE DE L’ANISOTROPIE MAGNÉTIQUE

DE CRISTAUX LIQUIDES NÉMATIQUES

H. GASPAROUX et J. PROST

Centre de Recherches

Paul-Pascal,

Domaine

Universitaire, 33, Talence (Reçu

le 21

juin 1971)

Résumé. 2014 Nous avons étudié les

propriétés magnétiques

de deux substances

nématiques (PAA

et

MBBA).

Une nouvelle

interprétation

du comportement d’une

phase nématique placée

dans un

champ magnétique

tournant,

jointe

à l’utilisation de données obtenues par d’autres

techniques

nous

conduit à proposer de nouvelles valeurs de

l’anisotropie magnétique

du PAA

(20 % supérieure

à

celles

proposées

par

Zvetkov).

Nous

donnons,

en outre, la variation

thermique

du coefficient de viscosité 03B31 de ces deux

produits.

Abstract. 2014 The

magnetic properties

of two nematic materials

(PAA

and

MBBA)

are inves-

tigated.

A new

interpretation

of the behaviour of a nematic

phase

submitted to the action of a

rotating magnetic

field and the use of data obtained

by

others technics allow us to propose new values of

magnetic anisotropy

of PAA

(20 % higher

than the values

proposed by Zvetkov).

Besides

we

give

the thermal

dependence

of the twist

viscosity

coefficient 03B31 of the two

compounds.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 32, NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1971,

Classification

Physics

Abstracts :

14.70, 14.82,

14.88

1. Introduction. - La

description théorique

des

phases mésomorphes

en tant que milieu

continu,

fait intervenir un certain nombre de

paramètres parmi lesquels

des constantes rendant

compte des propriétés

de viscosité et d’élasticité du milieu

[1], [2].

On

peut

évaluer ces constantes d’élasticité et de viscosité

en étudiant les

perturbations engendrées

par un

champ magnétique

au sein d’un échantillon

possédant

des

caractéristiques géométriques

données

[3], [4], [5].

La

plupart

des

grandeurs expérimentales

étudiées

sont fonction d’un

rapport A/ex (A

= constante

de viscosité ou

d’élasticité ; Ax

=

anisotropie magné- tique) ;

la détermination directe de

AX

des

composés

existant à l’état

nématique

a donc une

importance

fondamentale si on désire

exploiter complètement

l’ensemble des

renseignements

fournis par diverses

techniques.

L’évaluation de

Ax permet,

en outre, une

détermination, parfois

directe et très

simple,

du

paramètre

d’ordre de la substance

[6].

Étant

donné l’intérêt

présenté

par les

produits nématiques

nouvellement

synthétisés,

il nous a paru

important d’essayer

de mesurer directement l’aniso-

tropie magnétique

de ces matériaux en nous

inspirant

des travaux de Zvetkov

[8] qui

a été le

premier

à

s’intéresser à cette détermination.

Dans une

première étape,

nous avons

essayé

de

fixer l’orientation moléculaire par l’action des

parois (ce qui impliquait

l’utilisation d’un

champ

inférieur

à celui

correspondant

à la transition de Fredericks-

Zocher)

et

d’appliquer

au

quasi-monocristal

ainsi

obtenu la

technique

de mesure

d’anisotropie magné- tique déjà

utilisée avec succès dans le cas d’échantillons solides

[9], [10].

Malheureusement,

la masse de

produit comprise

entre les faces de la cellule de mesure ne

peut

excéder

quelques milligrammes

si on désire avoir une bonne orientation

moléculaire ;

en outre, nous n’avons pu trouver de

support

dont

l’anisotropie

soit inférieure à celle de l’échantillon. Nous avons vérifié que ceci interdit tout

espoir

de détermination

précise

de

AX

par cette méthode.

Nous avons donc choisi de

reprendre

la méthode

présentée

par Zvetkov dès

1939, qui

consiste en

l’étude de l’action d’un

champ magnétique

tournant

sur la

phase nématique.

Nous montrerons que la

mesure du

couple

transmis par le

liquide

aux

parois

de la cellule

permet

une évaluation de

l’anisotropie magnétique

du milieu. Il nous a paru

important

de

reprendre l’interprétation théorique

du

phénomène,

car il est maintenant

possible

à la lumière de la théorie

du continuum

d’expliquer

d’une manière satisfaisante le mode de transmission du

couple

aux

parois

et de

préciser

ainsi certains

points qui

n’avaient pas été éclaircis en 1939 par Zvetkov. Nous serons ainsi conduits à proposer une nouvelle

interprétation

de la

mesure.

II. Etude

théorique

du mouvement moléculaire induit par un

champ magnétique

tournant et de sa manifes- tation

expérimentale.

-

A)

MOUVEMENT MOLÉCU-

LAIRE. - La substance

nématique

est

placée

dans une

cellule

cylindrique

de révolution dont

l’axe, vertical,

est

perpendiculaire

au

champ magnétique (Fig. 1).

Le volume de la cellule est soumis à un

champ magnétique

H tournant à la vitesse

angulaire

cet

dans un

plan perpendiculaire

à l’axe de la cellule.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019710032011-12095300

(3)

FIG. 1. - Schéma de principe, de la méthode de mesure (d :1, direction de l’axe optique).

H est

homogène

dans un volume

supérieur

à celui

de la cellule de mesure.

En utilisant les notations de Leslie

[2]

on

peut

écrire les

équations

de mouvement sous 4a forme

suivante :

p : masse

spécifique volumique ; di :

vecteur directeur

rendant compte de

l’orientation des molécules dans le

milieu ;

nji,

uji :

: tenseurs de contraintes

s’exerçant respectivement

sur le directeur et l’élément de volume

considéré ;

v; : vitesse d’un

point

du milieu.

gi : force

intrinsèque,

assurant l’état

mésomorphe ;

pi : terme d’inertie lié au

directeur, qui peut toujours

être

négligé

dans

(1).

En l’absence de

gradient

du

vecteur directeur,

de

gradient thermique

et de mouvements

do convection,

on obtient les relations suivantes :

Dans ces relations : p est la

pression hydrostatique,

1l2, u3 et

Y i

sont des coefficients de viscosité liés par la relation 113 - u2 = y

1 (2)

et y et

f3 j

sont des coeffi- cients déterminés par la normalisation de d.

~X = X

~ - Xl., x 1 et

X~

1 sont les

susceptibilités magnétiques

mesurées

respectivement perpendicu-

lairement et

parallèlement

au vecteur directeur.

On en déduit : 1

L’hypothèse

d’absence de mouvements de convec-

tion n’est pas

infirmée,

Dans ces

conditions, l’expression (1) peut

donc s’écrire sous la forme :

Etude de l’orientation du directeur par rapport au

champ.

,

En

multipliant

la relation

(6)

par

di,

on

peut

écrire :

soit,

en tenant

compte

des conventions utilisées par

Leslie (vecteur

directeur

normalisé,

donc :

di di

= 1

et

di di

=

0) :

Cherchons la

composante dz

du directeur suivant la direction OZ

(perpendiculaire

au

plan

contenant

la direction du

champ magnétique).

L’équation (6) peut

s’écrire :

Soit en

intégrant

Ou encore :

Sachant que y 1 est

toujours positif (2),

deux

possi-

bilités sont à

envisager :

10

A/>0 (cas

de la

majorité

des substances

nématiques).

- Si on

préoriente

la

préparation

par un

champ statique,

les molécules

s’alignent

avec le

champ

et

dz(o) =

0.

On voit alors

que dz

= 0

quelle

que soit la valeur de t.

Le coefficient de

l’exponentielle

étant

négatif,

cette

solution est stable vis-à-vis des fluctuations du direc- teur.

On voit donc

qu’on peut toujours imposer

au direc-

teur

d’appartenir

au

plan

horizontal

quel

que soit le mouvement de H dans ce même

plan.

20

Ax

0. - S’il

apparaît

de

petites

fluctuations de

dz(o)

la valeur

de dz peut prendre rapidement

des

(*) Le coefficient de viscosité y 1 est noté - Â dans les travaux de Leslie.

(4)

955

valeurs non nulles et la solution stable

correspond à d

= 1 et

dx

=

d,

=

C4

On voit donc que la méthode de Zvetkov ne

permettra

pas de déterminer les valeurs de

Ax

0.

Dans tout ce

qui suit,

nous supposerons donc

toujours,

que

l’anisotropie magnétique

est

positive.

Ceci étant

précisé,

nous pouvons donc étudier les

équatio’ns

du mouvement en

repérant

les

angles

du

directeur et du

champ

avec

Ox, respectivement

par ç et wt

(Fig. 1).

Nous pouvons écrire les

composantes

de d et de H

sous la forme :

L’équation (6) peut

alors s’écrire :

soit finalement :

Cette relation est

identique

à celle établie par Zvetkov à condition de poser :

Zvetkov attribue aux termes de ce

rapport

les

signi-

fications suivantes :

11 : « viscosité » du

liquide ;

C : fonction de

forme ;

V : volume de l’échantillon.

La résolution de

l’équation

différentielle

[11 ]

a été

discutée par Zvetkov

qui

trouve

plusieurs

solutions

suivant la valeur de OJ par

rapport

à une valeur

critique

Le terme

Ao permet

de tenir

compte

des conditions initiales.

Pour t - oo, on a

On voit donc que la direction des molécules du

liquide nématique prend

un retard de

phase

constant

par

rapport

à la direction du

champ magnétique.

2022 Si w = w0

Le retard de

phase

est constant et

égal

à

n/4.

2022 Si m > wo

ço tient

compte

des conditions initiales. Les molécules

tournent dans le sens du

champ

mais

plus

lentement

que lui.

FIG. 2. - Repérage d’un point de l’interface nématique-cellule,

en coordonnées cylindriques.

B) ÉTUDE

DE LA TRANSMISSION DU COUPLE AUX PAROIS.

- L’équation (11)

a été établie en l’absence de

gradient

du vecteur

directeur ;

ceci

implique qu’il

(5)

n’y

ait aucun

accrochage

des molécules sur les

parois

de la cellule de mesure

(11).

Si cette condition est

remplie,

le mouvement du

directeur est

régi

par

l’équation (11)

en tout

point

de la

cellule,

même au

voisinage

immédiat des

parois.

Nous avons vu que,

compte

tenu de l’idéalisation du

problème,

le tenseur des contraintes a la forme :

p =

pression

112 et u3 sont des coefficients

qui dépendent

de la

température.

Détermination des

coefficients

du tenseur

(f ij

en coordonnées

cylindriques.

- En coordonnées

cylin- driques,

les

composantes

du directeur

peuvent

se

mettre sous la forme :

1

D’où en

appliquant

la relation

(13) :

Expression

des

forces agissant

sur la

coupelle. -

Soit un

point

M situé sur le fond de la

coupelle.

L’élément de surface dA a pour forme :

Les forces

agissant

sur cet élément de surface sont donc :

dfr

=

d%

= 0 et

dfz

= - Uzz

dAz

=

p. dAz.

La normale à la surface étant orientée vers l’exté- rieur de la

coupelle,

la force transmise par l’intermé- diaire du fond de la

coupelle

est

orthogonale

à

celui-ci,

et se réduit à la force de

pression hydrostatique.

- Soit un

point

M

appartenant

à la

paroi

latérale

D’où:

On

peut

noter

qu’une jauge

de contrainte

placée

au

point

M

enregistrerait

une

pression

J telle que :

Cette

pression apparente possède

donc une compo-

sante sinusoïdale

(dans

le

régime

w

wo)

dont

l’amplitude

crête à crête est

égale

à

(P2

+

u3) dqJ/dt.

Pour une

fréquence

de rotation

égale

à 1

Hz,

cette

amplitude

ne

dépasserait

pas

quelques dynes cm-2

ce

qui

n’est pas aisément mesurable.

La force

tangentielle dfe permet

par contre de

mesurer le

couple magnétique

exercé sur le volume V.

Soit M le moment résultant par

rapport

à l’axe du

cylindre

de rayon r et de hauteur 1

Soit finalement :

Le

couple

tend donc à faire tourner la cellule dans le même sens que les molécules.

En

rapprochant

les relations

(16)

et

(11),

on

peut

écrire :

On constate donc

qu’à

ce

type d’approximation, correspond

une transmission

parfaite

du

couple magnétique

aux

parois.

Remarque.

- Si la substance

nématique

était située à l’extérieur du

cylindre,

seul le sens de la force exercée

changerait ;

le moment par

rapport

à l’axe serait le même

changé

de

signe,

car le volume intervenant dans la formule

(17)

serait

toujours

le volume intérieur

du

cylindre,

bien que le fluide soit situé à l’extérieur.

C)

VARIATION DU COUPLE EN FONCTION DE LA FRÉ- QUENCE DE ROTATION. - Les considérations

dévelop-

(6)

957

pées précédemment

montrent que le mouvement moléculaire est caractérisé par deux coefficients

phénoménologiques y, et AX.

Nous allons montrer comment une étude du mou-

vement transmis en fonction de (J)

peut

nous

permettre

d’évaluer ces deux coefficients.

a)

Si w wo et t ---> oo.

L’équation (17) peut

s’écrire :

La

pente

de la droite

M/v = f(w) permet

donc le calcul de y 1.

Si m =

Wo eÂL/ V = ! AXH.

On

peut

donc déduire directement la valeur de

Ax.

b)

Si w > (Do.

On

peut

écrire

l’expression

du moment sous la forme:

Le moment transmis aux

parois

est alors

périodique

de

période

sa valeur moyenne a pour

expression :

Si on construit un

dispositif expérimental qui

n’est

sensible

qu’à

la valeur moyenne du moment et si l’idéalisation du

problème correspondant

à

l’équa-

tion

(17)

reflète correctement la

réalité,

la courbe

sera celle

qui

est

représentée

sur la

figure

3.

III. Etude

expérimentale.

-

A)

DESCRIPTION DE

L’APPAREILLAGE. PRINCIPE DE LA MESURE. - NouS

avons

adapté

à cette étude le

principe

utilisé dans la

mesure de

l’anisotropie magnétique

des substances solides. Un tel

appareil

fondé sur l’utilisation d’un

pendule

de torsion a

déjà

été décrit par ailleurs

(12).

Nous

préciserons

seulement le

principe

de notre

appareil

à l’aide des éléments

représentés

sur la

figure

4.

FiG. 3. - Variation du moment transmis à la coupelle en fonc-

tion de la pulsation de rotation du champ magnétique (en unités réduites). La partie droite

(w/wo

>

1)

correspond à la valeur

moyenne du moment.

FIG. 4. - Schéma du dispositif expérimental. La coupelle

est placée dans un champ magnétique homogène (NS) ; sa température est mesurée à l’aide du thermocouple T. L’équipage

mobile est éclairé par la source lumineuse S et ses mouvements sont suivis par l’intermédiaire de la lunette L.

- L’échantillon

placé

dans une

coupelle

est sus-

pendu

à un

pendule

de torsion constitué par un fil de

quartz

de 7 à

10 u

de diamètre à l’extrémité

duquel

se trouve une

tige

de verre fixée à la

coupelle.

Une

palette,

fixée à la

partie

inférieure de la

coupelle,

(7)

plonge

dans une huile à très faible tension de vapeur et a pour but de

régler

le

régime

d’oscillations propres du

pendule.

- L’ensemble de

l’équipage

mobile décrit

précé-

demment est

placé

dans une enceinte en verre fixée

à la

partie supérieure

de

l’appareil

par l’intermédiaire d’un

rodage.

On

peut

ainsi effectuer des mesures sous vide ou en

atmosphère

contrôlée. La

partie

inférieure de

l’enceinte,

au niveau de la

coupelle,

est

soigneusement thermostatée ;

une

jaquette

à

l’intérieur de

laquelle

circule un fluide dont la

tempé-

rature est

régulée

à

1/10

de

degré près

est utilisée

à cet effet. Un manchon en laine de verre entouré de

mylar évite,

en outre, que les

déplacements

d’air

provoqués

par la rotation de l’aimant ne viennent

perturber

la stabilité de la

température.

- Une source lumineuse S éclaire la cellule et à l’aide de la lunette

L,

il est

possible

de

repérer

la

position

exaote de la

cellule ;

en

particulier,

tout

mouvement de rotation autour de l’axe de

suspension peut

être évalué avec

précision grâce

à un cercle

gradué

solidaire du réticule de la lunette.

- Le

,champ magnétique

est créé par un aimant

permanent placé

sur un

plateau

tournant dont l’axe

de rotation est confondu avec l’axe de

suspension.

Le

champ égal

à 2 230 G est

homogène

dans un

cylindre

de 30 mm de hauteur et de 15 mm

de

dia-

mètre.

- Un

thermocouple

T

permet

d’évaluer la

tempé-

rature le

plus près possible

de la

coupelle.

Un étalon-

nage

préalable

effectué en

plaçant

le

thermocouple

à l’intérieur de la

coupelle permet

de connaître avec

précision

la

température

réelle de l’échantillon.

Pour une vitesse de rotation de l’aimant

égale

à (00’

nous avons vu que le moment transmis était maximum et

théoriquement égal à 2 AXH 2 V (18). Lorsque

cet état stationnaire est

atteint,

le

couple magnétique

est

égal

et

opposé

au

couple

de torsion du fil et si la

coupelle

a tourné d’un

angle

a alors que la constante

de torsion du fil est

égale

à

C,

on

peut

écrire :

L’anisotropie magnétique

par unité de volume est donc :

Nous avons déterminé le

rapport C/Hô

en utilisant

un cristal’ de référence

(orthodiphénylbenzène)

dont

l’anisotropie magnétique

est

parfaitement

connue

(12).

La sensibilité de cet

appareil

est de l’ordre de

2 à 3 x

10-10

uem CGS

lorsque

la masse de substance dans la

coupelle

est voisine de 500 mg. En

fait,

l’incer-

titude de mesure est bien

supérieure (2

à 3 x

10-9),

des variations de texture de la

phase mésomorphe pouvant

intervenir.

B)

RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. DISCUSSION. -

1)

Résultats

relatifs

au PAA

(4-4’ azoxydianisol).

-

Toutes ces mesures ont été effectuées sous

atmosphère d’argon

avec un

produit

dont la

pureté

a été

préala-

blement contrôlée par

chromatographie

et par

analyse enthalpique

différentielle.

L’ensemble de nos résultats est rassemblé dans le tableau 1 et sur la

figure

5. Nous avons, en outre,

reporté

dans le tableau

I,

les résultats

obtenus

par

Zvetkov avec un

dispositif

un peu différent du

nôtre,

mais fondé sur le même

principe. (Les

valeurs de Zvetkov sont données ici en unité CGS par gramme,

ce

qui explique

la différence entre ces valeurs et celles données dans l’article

original.)

TABLEAU 1

Si l’on

excepte

les

points proches

de la

transition,

on constate que l’écart moyen entre nos valeurs et celles de Zvetkov est voisin de 4

%.

Une différence de l’ordre du

degré

sur l’évaluation de la

température

suffit à

expliquer un

tel écart.

Étant

donné

l’impor-

tance que

peut jouer

la

qualité

de la thermostatation

sur la stabilité de la

température,

un tel écart nous

paraît

tout à fait Taisonnable et nous pouvons conclure que nos résultats

expérimentaux

sont en

accord

avec

ceux de Zvetkov.

Comparaison

de ces résultats avec ceux issus d’une

autre

technique

de mesure. - Simultanément à nos études

d’anisotropie magnétique,

nous avons réalisé des mesures de

susceptibilités magnétiques

suivant

une méthode de

Faraday classique (13).

En

phase isotrope,

on obtient les valeurs de la

susceptibilité

moyenne,

l’agitation thermique ayant

(8)

959

FIG. 5. - Variation des valeurs de l’anisotropie magnétique

du PAA (mesurées par la méthode du champ tournant) en fonction de la température. La discontinuité observable à la

température de transition a été établie en présence des deux phases nématique et isotrope, dont on a fait varier les

proportions.

pour effet de rendre

également probables

toutes les

orientations

possibles

des molécules par

rapport

au

champ.

En

phase nématique, le champ magnétique

oriente

les molécules et la

grandeur expérimentale (notée XI[) correspond

à la

susceptibilité

la

plus

forte en valeur

relative

(13).

Cette mesure

de XI,

associée à celle

d’anisotropie magnétique permet

le calcul de la

susceptibilité

ma-’

gnétique

moyenne : mesurée

par

la méthode

v précé-

dente

Les. résultats relatifs au PAA sont rassemblés dans le tableau II.

de

XII

ne

peuvent expliquer

la diminution de

x dans

le domaine

nématique.

Remarque. - Il

est à noter

que

Zvetkov avait conclu à un accord

satisfaisant entre,

ces valeurs

et

celles

de Foex car ce dernier

proposait

pour la

susceptibilité

de la

phase isotrope

une valeur de

-

5,45

x

10-’

et non pas la valeur de -

5,65 qu’il

avait obtenue pour la

phase solide.

Nous n’avons pas retrouvé

(13)

cette différence

et avons, au

contraire,

conclu à une constance

de g quelle

que soit la nature de la

phase.

Il est à remarquer que la valeur que nous

proposons (x = - 5,64

x

10-’)

est, en outre, en bon accord avec la valeur de

obtenue

à

partir

de mesures faites par Foex sur un monocristal

(x

= -

5,69

x

10-’).

Afin de

justifier

l’affirmation

précédente

relative

à la sous-évaluation de

AX

il nous

paraît

utile de

rappeler

ici la

façon

différente

d’envisager

ce

problème

que nous avons récemment

proposée [13].

Si on suppose que la trace du tenseur des suscep- tibilités ne

dépend

pas de la

phase dans laquelle

se

trouve le

composé (ce qui

semble

légitime,

à

préci-

sion de

nos

mesures, vu l’identité des valeurs des

susceptibilités magnétiques correspondant

respec- tivement aux

phases

solides et

isotropes),

on

peut

alors attribuer à la

susceptibilité magnétique

moyenne, dans la

phase nématique, la

valeur obtenue pour le

liquide isotrope.

On

peut

alors déduire

AX

par la relation :

Si,

d’autre

part;

nous connaissons les

susceptibilités

moléculaires

principales

xl, xz, X3, la relation :

nous

permet

d’évaluer cette

anisotropie

de manière

indépendante.

Le

paramètre

d’ordre S =

(1 - i sin’ 0)

a été

TABLEAU II

On

peut

constater que la

susceptibilité magnétique

moyenne du solide est

identique

à celle de la

phase liquide isotrope.

On devrait

logiquement

s’attendre

à ce que cétte valeur soit conservée dans tout le domaine de

température correspondant

à la

phase nématique.

Nous sommes conduits à penser que l’évaluation directe de

AX

que Zvetkov et nous-mêmes

avons effectuée est

sous-estimée,

car les faibles erreurs

pouvant

s’introduire par l’intermédiaire de la mesure

mesuré par différents auteurs

[14]

à

partir

de

résultats

fournis par des

techniques

très

diverses ;

ces valeurs

sont en bon accord avec les estimations

théoriques [155]

et nous pouvons

donc,

à

partir

des valeurs de

S,

calculer

Ax

directement. C’est ce que nous avons fait dans le cas du PAA pour

lequel

(9)

TABLEAU III

TABLEAU IV

FIG. 6. - Variation des valeurs de l’anisotropie magnétique du MBBA (mesurées par la méthode du champ tournant), en

fonction de la température.

[16].

Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau III où

figurent également

les valeurs de

Av

obtenues par la mesure directe décrite dans cet

article,

ainsi que les valeurs de

Ax

déduites d’une mesure

classique

de

susceptibilité (13).

On constate à l’examen des valeurs du tableau III

qu’il

y a un

parfait

accord entre les valeurs de

AX

calculées à

partir

des évaluations

théoriques

du

paramètre

d’ordre et celles déduites des mesures

de XII.

Par contre, les valeurs obtenues par la méthode

directe, qu’il s’agisse

de la nôtre ou de celle de

Zvetkov,

sont

systématiquement

inférieures d’environ 20

%

aux

valeurs

précédentes.

Nous allons exposer dans la dernière

partie

de ce travail les raisons de ce

désaccord.

2)

Résultats

relatifs

au MBBA

p-( p’-méthoxy- benzylidène).

- Nous avons

répété

le même

type

de

comparaison

à propos de l’étude des

propriétés magnétiques

du MBBA dont le domaine d’existence est nettement différent de celui du PAA. Les résultats sont rassemblés dans le tableau

IV,

et sur la

figure

6.

L’examen de ce tableau conduit à la même conclu- sion que l’examen du tableau II. Nous pouvons donc conclure à nouveau à une sous-évaluation de la valeur de

l’anisotropie magnétique

du matériau constituant la

phase nématique.

C)

COMPARAISON AVEC LA THÉORIE. - Nous avons

pu au cours du

calcul, dégager quatre conclusions,

que nous

rappelons

ici :

a)

si le

pendule

est

réglé

en

régime oscillatoire,

il doit être

possible

d’exciter des oscillations pour w > wo ;

b)

un

cylindre plein,

constitué par une matière

isotrope

et

baignant

dans le cristal

liquide,

doit don-

ner lieu à la même mesure

(la

seule différence venant du

changement

du sens de

rotation) ;

c)

aucun

couple

n’est transmis par le fond de la

cellule ;

d)

si l’idéalisation que nous avons faite est

justifiée,

la courbe

expérimentale

doit s’identifier à la courbe de la

figure

3

quand

le

dispositif

détecte la valeur

moyenne du

couple.

(10)

961

Nous avons pu vérifier aisément que les conclusions

rappelées

en a, b et c étaient correctes :

a)

Nous avons en effet observé les oscillations

(en supprimant

les frottements

visqueux)

et vérifié

que leur

fréquence augmentait

avec co

(m

>

wo).

fl)

Un

cylindre

de

téflon, plongeant

dans la

phase nématique

donne une mesure exactement semblable à celles faites en mettant le

produit

dans une cellule

de verre, si l’on

excepte

le fait

qu’il

tourne effective-

ment dans le sens

opposé

au sens de rotation du

champ.

Ceci n’est pas sans

rappeler

les

expériences

faites à

Orsay

sur les ferrofluides

[17].

y)

Nous avons pu «

supprimer »

le fond de la

coupelle

d’étude en retournant celle-ci et en faisant monter une bulle de gaz à son sommet.

La courbe

M/Mmax

=

f(w/wo)

n’est pas fonda- mentalement différente de celle obtenue dans les autres cas

(Fig. 7).

FIG. 7. - Variation du moment transmis à la coupelle en fonction de la pulsation de rotation du champ magnétique :

o courbe théorique ; N courbe obtenue par Zvetkov : PAA T = 112 °C, H = 2 900 Gauss (cellules classiques) ; + courbe

obtenue par les auteurs : MBBA T = 24 °C H = 2 230 Gauss

(cellules classiques) ; A courbe obtenue par les auteurs : MBBA

T = 22 °C H = 2 230 Gauss cylindre plein.

ô)

Par

contre,

on

peut

remarquer sur ces

courbes, qu’aucune

ne

présente

la discontinuité

tangentielle

de la courbe

théorique. L’aspect

« arrondi » du maximum

explique

très bien que l’on ne mesure pas

l’anisotropie magnétique,

mais une

grandeur qui

lui

est

systématiquement

inférieure. Nous avons vérifié que la nature des

parois (cellule

en verre,

téflon, paraffine

ou en

plexiglas)

a une

grande

influence

sur la forme de la courbe. Dans le cas où les molécules

sont fixées aux

parois,

De Gennes a montré

[11]

que

de forts enroulements

peuvent

être

créés ;

dans ce cas, il est tout à fait

logique

de ne pas mesurer

l’anisotropie magnétique.

Par contre, on

peut

observer que le domaine linéaire

a une extension

pratiquement identique

à celle

prévue

théoriquement.

On est donc en droit de penser que cette méthode initialement

présentée

par Zvetkov

[7]

comme

permettant

la mesure de

AX,

est surtout bien

adaptée

à une évaluation

de y1 [18].

On

peut

considérer

comme une

confirmation,

la bonne concordance

2

%)

de la valeur de y1 que nous obtenons à 125

°C,

avec celle

proposée

par le

Groupe

d’étude des cris- taux

liquides d’Orsay [19].

Nous avons rassemblé sur la

figure

8 et le tableau V

les résultats

correspondant

au MBBA et au PAA

et relatifs à la variation

thermique de yi

dans le

domaine où ces matériaux constituent une

phase nématique.

La

partie

de la courbe obtenue pour 0) > 0)0’

peut

s’interpréter

par une diminution de la viscosité

apparente ;

dans ce

régime

une texture

complexe apparaît (8)

et il est fort

possible

que la valeur de la viscosité intervenant alors soit

plus proche

de celle

mesurée

macroscopiquement (20)

que de y1.

TABLEAU V

FIG. 8. - Variation des valeurs du coefficient de viscosité yi, du PAA et du MBBA, en fonction de la température.

(11)

Conclusionx = Nous retiendrons de cette étude les trois

points

suivants : tout

d’abord,

deux

points

tota-

lement

positifs :

- la méthode « du

champ

tournant »,

permet

une détermination

simple

des valeurs du coefficients de viscosité lié à la torsion des

molécules ;

-

grâce

à

elle,

on

peut distinguer

les

composés

dont

l’anisotropie magnétique

est

positive descomposés

dont

l’anisotropie

est

négative, puisque

pour ces der- niers la mesure n’est pas

possible.

Enfin,

un résultat un peu

négatif puisque

cette

méthode

permet

seulement d’obtenir un ordre de

grandeur

de

l’anisotropie magnétique

par défaut

(-

20

% environ).

Il n’en reste pas moins que ce résultat

peut

être fort utile

puisqu’il suggère

la nécessité de

préciser

la valeur d’un certain nombre de constantes

jusqu’à présent

déterminées à

partir

de valeurs inexac- tes de

Ax.

Nous remercions le groupe d’étude des cristaux

liquides d’Orsay

des fructueuses discussions que

nous avons pu avoir avec lui à ce

sujet.

Bibliographie

[1] FRANCK

(F. C.),

Disc. Farad. Soc., 1958, 25, 19.

[2] LESLIE, Arch. Rat. Mech.

Anal.,

1968, 28, 265.

[3]

FREDERICKS

(V. K.)

et ZOLINA

(V.),

Trans.

Faraday

Soc., 1933, 29, 919.

[4]

DE GENNES

(P. G.),

Solid State Communications,

1968,

6, 163-165.

[5] DE GENNES

(P. G.),

Mol. Cryst. and

Liquid

Cryst., 1969,

7,

325-345.

[6]

ZVETKOV

(H.)

et SOSNOVSKJ, Acta

Physicochimica,

URSS, 1943,

18,

358.

[7]

ZVETKOV

(H.),

Acta

Physicochimica,

URSS, 1939,

X.

[8] ZVETKOV

(H.),

Acta

Physicochimica,

URSS, 1939, XI.

[9]

KRISHNAN

(K. S.),

GUHA

(B.

C.) et BANERJEE

(S.),

Phil.Trans. Roy. Soc., 1933, A 231, 235.

[10]

KRISHNAN

(K. S.)

et BANERJEE

(S.),

Phil. Trans. Roy.

Soc.,

1934,

A 234, 35, 265.

[11]

DE GENNES

(P. G.),

Mouvements de

parois

dans un

nématique

sous

champ

tournant

(communication privée).

[12]

POQUET

(E.),

Thèse de Doctorat ès Sciences, 1963 POINTEAU

(R.)

et POQUET

(E.),

C. R. Acad. Sci. Paris,

1959, 249, 546.

POQUET

(E.),

PACAULT

(A.),

LUMBROSO

(N.)

et ZAN-

CHETTA

(J.),

C. R. Acad. Sci.

Paris, 1960, 250,

706.

[13]

GASPAROUX

(H.),

REGAYA

(B.)

et PROST

(J.),

C. R.

Acad. Sci. Paris, B

272, 1168, 1971.

[14]

MAIER et SAUPE, Z.

Naturforschung,

1961, 16a, 816.

[15] CHANDRASEKHAR

(S.)

and MADHUSUDANA

(N. V.),

Mol.

Cryst-and Liquid Cryst.,

1970, 10, 151-171.

[16]

FoEx, J.

Physique

Radium, 1929, 10, 960 ; Trans.

Faraday

Soc., 1933, 29, 958.

[17]

MAILFERT

(R.)

and MARTINET

(A.),

J.

Appl. Phys.

« Flow

regimes

for a

magnetic suspension

under

a rotating

magnetic

field ».

[18]

PROST

(J.)

et GASPAROUX

(H.) (à paraître).

[19] Groupe

des cristaux

liquides d’Orsay (communication privée).

[20]

BERCHET

(D.),

HOCHAPFEL

(A.)

and VIOVY

(R.)

C. R. Acad. Sci. Paris, 1970, C 270, 1065.

Références

Documents relatifs

L'étude de la diffusion de la lumière par un monocristal-liquide donne comme dimension de l'essaim 0,2 p environ ; la valeur du facteur de polarisation de la

Résumé. - Le cristal-liquide cholestérique est constitué par un empilement hélicoïdal de lamelles biréfringentes. Cette structure particulière lui confère des

Du diagramme 3 se dtduit l'isomorphie de la phase non encore identifite de 20 avec la mtsophase de basse temptrature du butoxybenzylid6ne p-actto- phtnone-aniline (BBAA)

Résumé. Deux modèles de structure sont en accord avec les intensités de diffraction de neutrons. Le deuxième modèle est préféré. La température.. de Curie du faible

maille magnétique hexagonale, on multiplie l’ex- pression (7) par le carré du rapport des volumes respectifs, soit par 4/9. Pour les autres raies magnétiques l’accord

T C~HET.. Ces Energies ont des valeurs comparables, contrairement aux coefficients de diffusion qui prdsentent une anisotropie. Elles ne semblent pas refldter la structure des

Étude de la structure des chaines dans les différentes phases, solide, nématique, ou liquide, du méthoxy benzilidène butyl aniline

Erratum : “ Domaine de température des phénomènes prétransitionnels dans la phase isotrope des cristaux liquides nématiques ”... 37 (1976)