HAL Id: hal-00893944
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Submitted on 1 Jan 1992
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Paramètres génétiques des caractères de croissance, de gavage et de foie gras dans le croisement de deux
souches d’oies (Anser anser) sélectionnées
R Rouvier, B Poujardieu, D Rousselot-Pailley, P Larrue, D Esteve
To cite this version:
R Rouvier, B Poujardieu, D Rousselot-Pailley, P Larrue, D Esteve. Paramètres génétiques des carac-
tères de croissance, de gavage et de foie gras dans le croisement de deux souches d’oies (Anser anser)
sélectionnées. Genetics Selection Evolution, BioMed Central, 1992, 24 (1), pp.53-69. �hal-00893944�
Article original
Paramètres génétiques
des caractères de croissance, de gavage et de foie gras dans le croisement de deux souches d’oies (Anser anser)
sélectionnées
R Rouvier
BPoujardieu
DRousselot-Pailley 2
P Larrue D Esteve 1
Institut
national de la recherche agronomique, centre de recherches de Toulouse,station d’amélioration génétique des animaux, BP ,!7, F 31326 Castanet-Tolosan;
2
Institut
national de la recherche agronomique, station expérimentale de l’oie, Artiguères, BP 68, l,0002 Mont-de-Marsan;3
Centre
technique de la conserve des produits animaux, station expérimentale de l’oie, Artiguères, BP 68, 40002 Mont-de-Marsan, France(Reçu
le 7 mars 1990; accepté le 16 décembre1991)
Résumé - Les performances de croissance, de gavage,
d’abattage,
et de fonte lipidique àla stérilisation de foies gras de 611 oisons
(318
mâles et 293femelles)
de 8 types génétiquessont analysées. Ils sont obtenus en 2 générations successives comparées simultanément : croisement factoriel de 2 souches d’oies sélectionnées, INRA Landaise 01
(LOI)
et Sepalm(SE),
et croisement de jars de la souche INRA Landaise 00(L00)
avec des oies de ces 2 souches et leurs 2 métisses réciproques. Les 8 valeurs génotypiques moyennes des oisons sont estimées suivant un modèle linéaire qui prend en compte les effets fixés du type génétique, du sexe et leur interaction, du lot de gavage, etl’âge
à la mise en gavage comme covariable. Six paramètres génétiques du croisement sont obtenus, suivant le modèle de Dickerson(1969).
Les effets des gènes liés au sexe sont introduits dans le modèle.Dès l’âge de 8 semaines, les mâles sont plus lourds que les femelles; ils gardent cet avantage jusqu’à la fin du gavage. Les foies des mâles, bien que plus
lourds,
sont moins fondantsque ceux des femelles. La souche
SE,
de format supérieur à la souche LOI, croît plus viteet produit un foie plus lourd de qualité technologique plus faible.
Les décompositions génétiques des caractères pondéraux corporels sont semblables : effets
génétiques directs et maternels favorables de la souche Sepalm et en général significatifs.
Les effets grand-maternels ont tendance à être en opposition, ils ne sont
significatifs
que pour le poids en début de gavage. Les hétérosis directs sont négatifs, significatifs pour lespoids à l’âge de 8 semaines et en début de gavage, les hétérosis maternels sont favorables et
en général significatifs. La décomposition du poids du paletot s’en distingue par l’absence
d’antagonisme entre effets maternel et grand-maternel. Les décompositions des gains de poids sont différentes : les paramètres du croisement y sont statistiquement nuls sauf pour l’hétérosis direct sur le gain de poids 8 semaines-prégavage, les hétérosis direct et maternel pour le gain en cours de gavage, qui sont positifs.
Pour le poids du foie gras, la souche Sepalm se caractérise par des effets génétiques directs
des gènes autosomaux
(g3 e
= 204 ±70g)
et des gènes liés au sexe(g3/
= 72f70g)
qui sont favorables et en opposition avec ses effets grand-maternels(g é
= -55 + 22g).
Ses effets génétiques directs sur le taux de fonte lipidique sont également forts(g3 e
= 8% ±1,5%).
Des hétérosis direct et maternel négatifs diminuent la fonte lipidique. Il est conclu que la sélection de souches et leur croisement peuvent permettre d’améliorer les caractères
d’élevage ainsi que le poids et la qualité technologique des foies gras d’oies des 2 sexes.
oie / croisement / croissance / foie gras / fonte lipidique
Summary - Genetic effects on growth, force feeding and fatty liver traits in crosses
of 2 selected geese (Anser anser) strains. Growth, force feeding, slaughter, fat release from the fatty liver traits for 611 goslings
(318
males and 293females)
from 8 genotypesare analysed. Two successive generations are studied: factorial crossbreeding of 2 selected strains, INRA Landaise 01
(L01)
and Sepalm(SE),
and crossbreeding of ganders fromINRA Landaise 00
(LOO)
withfemales
of these 2 strains and 2 reciprocal crossbreds. The 8 genotypic mean valuesof goslings
are estimatedaccording
to a linear modeltaking
intoaccount fixed effects of genotype, sex and their interaction, force feeding batch, and the
age at the beginning of force feeding as a covariate. Six crossbreeding genetic parameters
are estimated, following the Dickerson
(i969)
model. Direct effects of sex linked genesare introduced. From 8 weeks of age up to the end of force feeding males are heavier than
females.
Fatty livers from males are heavier and with less fat release after sterilisation than those of females. The Sepalm strain is bigger than the L01 strain, has a higher growth rateand produces heavier fatty liver with lower technological quality.
Decomposition into genetic effects is similar for all body weight traits : positive direct and maternal effects of the Sica Sepalm strain, antagonisms with grand-maternal effects,
small contribution of sex linked genes; direct heterosis effects are negative and significant only for body weights at 8 weeks of age and at the beginning of force feeding; maternal
heterosis effects are positive, not significant only for the body weight at the beginning of pre-force feeding. For paletot weight there is no antagonism between maternal and grand-
maternal effects. Decomposition of body weight gains is di,ff’erent : genetic parameters are
not significant, except direct heterosis for weight gain between 8 weeks of age and pre-force feeding, and direct and maternal heterosis for weight gain during force
feeding,
which are positive. For fatty liver weight, the Sepalm strain has quite high direct genetic effects forautosomal genes
(gS E
= 204 t ,!5g)
and for sex linked genes(gk)
= 72 t 70g),
which areantagonistic to grand-maternal effects
(gg
= 55 ± 22g).
Direct genetic effects for fatrelease are also high
(gk)
= 8% ±1.5%),
but maternal and grand-maternal genetic effectsfor
this trait are notsignificant.
Thecomplementarity
between geneticeffects explains
the improvement in fatty liver production and thelowering
in the sexual dimorphism in fattyliver weight when crossing Sepadm gander with L01 female goose. There is no heterosis
effect for fatty liver weight. But crossing of these 2 strains lowers fat release for a given fatty liver
weight,
by direct andmainly
maternal heterosis effects. It is concluded that selection andcrossbreeding
of strains can improve rearingperformances
and alsofatty
liver weight and technological quality in both sexes.
goose / crossbreeding / growth / fatty liver / fat release
INTRODUCTION
La définition de l’utilisation
optimale
de souches sélectionnées suppose l’estimation desparamètres génétiques
de leur croisement. Si cette estimation a été réalisée chez les mammifères(par exemple
Brun etRouvier, 1984,
1988 chez lelapin;
Menissier et
al, 1988,
chez les bovins de races àviande),
ce n’était pas encorele cas, à notre
connaissance,
pour les oies grasses. Deux souches d’oiesLandaises,
INRA L00 et
LOI,
ainsiqu’une
souche d’oie Grise du Sud-Ouest de laFrance, d’origines génétiques différentes,
sont sélectionnés en souche pure,depuis plusieurs générations, respectivement
à la stationexpérimentale
de l’oieArtiguères (Rouvier
et
al,
1982 a,b)
et par la SicaSepalm
àSouprosse (souche SE)
en collaboration avecl’INRA.
L’objectif
des recherches est d’améliorerl’aptitude génétique
des souches pour laprolificité
desfemelles,
lepoids
du foie grasaprès
un gavage court, laqualité technologique
desfoies,
laqualité
despaletots
des oisonsgavés.
Une
expérimentation
a donc été réalisée dans le but d’estimer lesparamètres génétiques
du croisement des souches LOI etSepalm (SE),
pour les caractères decroissance,
de gavage, depoids
etqualité technologique
des foies gras des oisons élevés etgavés.
Lesjars
LOO ont été utilisés commejars
testeurs communs dans descroisements 2 et 3 souches. Il a paru utile d’en donner et discuter ici les résultats.
MATÉRIEL
ETMÉTHODE
.Matériel
biologique
etprotocole expérimental
La constitution des 2 souches d’oies Landaises LOI et LOO de la station
expérimen-
tale de l’oie
Artiguères,
lesobjectifs
et leur méthode de sélection ont été décritsprécédemment (Rouvier
etal, 1982b).
Les 2 souches sont à leurcinquième généra-
tion de sélection au moment de cette
expérimentation.
Les souches LOO etLOI,
deplus petit
format que la soucheSepalm,
étaient sélectionnéesexpérimentalement,
la
première
pour accroître lepoids
du foie gras, la deuxième pour accroître la pro- duction d’oisons des femelles. Une souche d’oie Grise du Sud Ouest a été constituéeen 1979 par la Sica
Sepalm, organisme interprofessionnel,
àpartir
d’animaux deplusieurs élevages
soumis au contrôle deperformances
en ferme.L’objectif
de sélec-tion est l’accroissement du
poids,
de laqualité
du foie gras, et de laproduction
d’oisons. Les
reproducteurs Sepalm
utilisés dans cetteexpérimentation
sont issusde la deuxième
génération
de sélection.L’expérimentation
s’est déroulée en 1988 dans les installations de la Stationexpérimentale
de l’oie àArtiguères.
Les oisons mâles et femelles mesurés descendenten deuxième ponte en
cycle
naturel dereproducteurs
conduits selon ledispositif
schématisé au tableau I. Ce
dispositif
est lajuxtaposition
au même moment d’uncroisement factoriel des souches pures Landaises 01
(LOI)
etSepalm (SE)
et d’uncroisement d’un testeur mâle commun de la souche Landaise 00
(LOO)
avec desfemelles de 4
génotypes produits
dupremier
type de croisement.Les
reproducteurs
sont conduits à l’extérieur en parquets de groupe sur caille- botis.Chaque
parquetdispose
d’un bassin decopulation.
Les oisons
expérimentaux
éclosent en 5 lots entre le 22 mars et le 17 mai 1988. De la naissance àl’âge
de 5semaines,
lesoisons, placés
sous éleveuse ausol,
consommentà volonté un aliment
complet
dosant 2 850 KcalEM/kg
et de 16 à 18% de MAT(1%
delysine
et0,85%
d’acides aminéssoufrés).
Entre lesâges
de 6 et 8semaines,
ils consomment à volonté un aliment dosant 2 850 kcal
EM/kg
et de 14 à 15%de MAT
(0,7%
delysine
et0,8%
d’acides aminéssoufrés). À l’âge
de 8 semainesrévolues,
ils sontplacés
sur caillebotis à une densité de l’ordre de 3 oisons aum 2 .
Ils consomment alorsjusqu’au
début du gavage un aliment dosant 2 600 kcalEM/kg
et 14% de MAT
(0,6%
delysine
et d’acides aminéssoufrés)
rationné à 160g-j- 1
par oison
jusqu’au
début duprégavage puis
à volonté. Leprégavage
dure14 j.
Les oisons ont été
gavés
en 4 sériesqui
ont débuté le 16août,
le 5septembre,
le27
septembre
et le 7 novembre. Lesâges
moyens à la mise en gavage étaient dans l’ordre des séries de130 j, 139 j, 149 j
et182 j. Quatre
gaveurs,toujours
lesmêmes,
interviennent à
chaque
série.Chaque
gaveurreçoit
defaçon équilibrée
desmâles,
des femelles et des oisons des différents
génotypes.
Le gavage est réalisé à l’aide de maïs mi-cuit distribué en 3 repasquotidiens
avec repasse. La durée du gavage n’excède pas15 j.
Des animaux ont été abattus dès9 j après
la mise en gavage, car le gaveur est laissé libred’apprécier
le moment où la stéatosehépatique
atteind sonoptimum.
Les animaux sontsaignés (après électronarcose), plumés,
mis en chambrefroide à + 4°C.
L’éviscération,
lapesée
dufoie,
laprise
d’un échantillon de 60 g mis en boîte sertie pour lastérilisation,
ladécoupe
et lapesée
dupaletot
ont lieu24 h
après l’abattage.
Caractères mesurés et
analysés
Les
poids
des oisons à lanaissance,
àl’âge
de 8semaines,
à la mise enprégavage,
audébut et à la fin de gavage, le
poids ressuyé (saigné
etplumé),
lespoids
du foie et dupaletot
sont mesurés individuellement. Lesgains
moyensjournaliers
entrel’âge
de8 semaines et le début du
prégavage, pendant
leprégavage
etpendant
le gavage sont calculés. Laqualité technologique
est mesurée par lepoids
de l’exsudatlipidique
d’un morceau de 60 g de foie
découpé
dans le haut du lobe droitaprès
stérilisationen autoclave à valeur stérilisatrice de 1. Elle est
exprimée
en pourcentage d’unmorceau de foie de 100 g
(taux
de fontepourcent)
et en écart à larégression,
tousgénotypes
et sexesconfondus,
dupoids
de l’exsudatlipidique
sur lepoids
du foie(«fonte écart»).
Le taux de fonte est le critère vrai dequalité technologique
desfoies en conserverie. Il a été
apprécié
indirectement par une mesure auqualimètre;
cet
appareil,
mis aupoint
par Salladare(1978)
mesurel’impédance bioélectrique
dutissu
hépatique.
La corrélation avec la fonte est de l’ordre de 0,8(Bartel, 1984).
Lavariable considérée est la moyenne de 3 mesures
prises
dans le haut du lobe droit.Méthode
d’analyse
Les
paramètres
du croisement(Dickerson, 1969)
ont été estimés àpartir
desperformances
moyennes des 8génotypes.
Ladécomposition
de cesperformances
moyennes des oisons mâles et femelles en fonction des
paramètres
du croisementest
présentée
dans le tableau II. Sixparamètres
sont estimables àpartir
dudispositif expérimental
utilisé : les différences entre races pour les effets directs( g IS E - 01
),
maternels(gm SE-01 ) et grand-maternels (gSE_ 01 ) N
desgènes
autosomauxet pour les effets liés au sexe
(g I$ -01 ),
les effets d’hétérosis direct(h!lxsE) et
maternel
(hM xSE )
du croisement entre leslignées
SE et Ol. Ladécomposition
desperformances
moyennes des 8génotypes
chez les oisons mâles et femelles ne diffèreque par les coefficients de
g l s .
Les estimées des
paramètres
du croisement sont calculées à l’aide des fonctions estimables décrites au tableau III et construites sur des estimées des effetsgénoty- piques
obtenus du modèle : -.où y2!xt est la
performance
du le oison de typegénétique i(i
=1-8),
de sexe k(k
=1, 2) gavé
àl’âge
deXijk i j
dans lej e
lot de gavage(j
=1-6).
Cetâge
est considéré commecovariable,
b étant le coefficient derégression.
Le lot de gavage estdéfini par la combinaison série de gavage x gaveur.
L’âge
de mise en gavage n’estintroduit dans le modèle que pour les caractères mesurés
depuis
le début du gavage.Pour estimer les effets
génétiques qui
nécessitent dedistinguer
lesperformances
desmâles de celles des
femelles,
nous avonsremplacé
dans le modèleci-dessus,
les effets du typegénétique,
du sexe et de leurinteraction,
par l’effet combiné du sexe et du typegénétique (16 modalités).
Laprocédure
GLM de SAS est utilisée pour obtenirles estimées des effets fixés par la méthode des moindres carrés et en même temps celles des fonctions estimables construites à
partir
des effets typesgénétiques
ainsique leurs écarts types
qui
servent pour le test de leursignification (SAS Institute, 1985),
sur IBM 3083.L’introduction dans le modèle de
l’âge
à la mise en gavage estindispensable,
carles mâles sont en
général plus âgés
que les femelles à ce moment. Les oisons de lapremière génération
sont aussi mis au gavage en moyenne 2jours plus
tard queceux de la seconde. Les effets des différences
importantes d’âge
moyen à la mise engavage entre les 4 séries successives de gavage, surtout pour la 4e
série,
sontpris
en compte aussi dans l’effet combiné série de gavage x gaveur.En posant, pour les effets
génétiques
gsE et go,quels qu’ils soient, 9SE + 901
=0,
l’on a donc 9SE-01 =
2 9 s E .
L’on donnera comme résultats lesgS E1 9 S M E l iE
et9sE!
Les hétérosis seront
exprimés
en écart entre les moyennes des croisésréciproques
et des purs. Les fonctions estimables
h, lxSE
ethM xsE s’appliquent
aux moyennes des 2 sexes sousl’hypothèse
de non différence entre sexes. La fonction estimable9SE
estime en faitgS E + 9 s E
si les effets directs degènes
liés au sexe existent. D’autrepart, il existe des liens de
parenté
entre les individus mesurés. Ceux-ci n’étant paspris
en compte dans lemodèle,
les estimations ne sontplus
les meilleures estimations linéaires sansbiais,
les erreurs standards desparamètres
et les testsd’hypothèse
ne sontplus
strictement exacts, bienqu’il n’y
ait pas eu de sélection desreproducteurs
et que les effectifs de descendants mesurés dechaque reproducteur
soient peu
déséquilibrés.
Komender et Hoeschele(1989)
ontprésenté
une utilisation de laméthodologie
du modèle mixte pour améliorer l’estimation desparamètres
ducroisement. Celle-ci
prend
en compte la matrice de coefficients deparenté
entreles individus
mesurés,
mais elle suppose connues les variancesgénétiques.
Ellesuppose
également,
apriori, l’homogénéité
entre les typesgénétiques
purs et croisés des rapports des variances résiduelles aux variancesgénétiques.
Ceshypothèses paraissent
fortes pourl’application présente
et compte tenu aussi de la théorie de la variabilitégénétique conjointe
en pur et en croisementF i
de 2populations (Brun
et
Rouvier, 1981 ) . RÉSULTATS
Les variances sont reconnues
homogènes
par un test de Bartlett pour lepoids
dufoie,
le taux de fontelipidique,
la fonteécart,
les variables degain
depoids
et ladurée de gavage.
Les interactions entre le sexe et le type
génétique
ne sontjamais significatives;
cela
justifie
d’estimer lesparamètres
sexes confondus. Les valeurs des coefficients de variation des caractèrespondéraux
des oisons sontcomprises, quel
que soit le sexe, entre7,7%
et10,3%.
Celles des caractères de croissance enprégavage
ou engavage varient de
20,6%
à24,1%.
Le coefficient de variation dupoids
du foie est voi-sin de 25% et celui du taux de fonte de l’ordre de 42%. La note de
qualimètre
est trèsvariable
(60%);
la valeur du coefficient de variation de ce caractère est exacerbée par uneréponse
del’appareil
non linéaire pour les foies très peu fondants ou très fondants.Valeurs moyennes
Les estimées des valeurs moyennes des
génotypes, corrigées
des effets sexe, série de gavage et gaveur et de l’effet del’âge
à la mise en gavagefigurent
au tableau IV. Lasouche pure
Sepalm
donne naissance aux oisons lesplus
lourds. Ceux-ci conservent leur avantagepondéral qui
se traduit par unpaletot
et un foieplus lourds;
sa croissance en
période
d’entretien(8 semaines-prégavage)
est faible mais elleextériorise la meilleure croissance
pondérale
enpériode
deprégavage.
Les oisonsmétis des souches LOI et
Sepalm
ont desperformances
intermédiaires entre celles de leurs souchesparentales,
àl’exception
d’une croissanceplus
élevée que celle de la moyenne des souchesparentales
enpériode
d’entretien. Ils sedistinguent,
selon lesens du
croisement,
pour lepoids
du foieplus proche
de celui de la souchepaternelle,
et le
poids
dupaletot, plus proche
de celui de la souche maternelle. Cette tendancese retrouve pour le
poids
du foie chez les métis trois souches. Les mâles sontplus
lourds que les femelles et ce dès
l’âge
de 8 semaines. Ils donnent des foies gras etdes
paletots plus
lourds. La différence mâles-femelles dupoids
du foie n’est passignificative
dans le croisement SE x LOI(tableau V).
Les foies gras des mâlesfondent moins que ceux des femelles.
Estimées des
paramètres génétiques
du croisementLe tableau VI
indique
les valeurs desestimées,
de leurs écarts types et lessignifi-
cations
statistiques
desparamètres génétiques
du croisement.Un oison enfant d’un
géniteur
de la soucheSepalm,
du fait des effetsdirects,
est
plus
lourd dès sanaissance,
gagneplus
vite dupoids,
a un foieplus
lourd dontla
qualité technologique
mesurée par le taux de fonte est amoindrie. Il atteint sonoptimum
de gavage un peuplus
tardivement. Par contre, àpoids
de foie constant, la fontelipidique
mesurée par la «fonte écart» n’est passignificativement augmentée.
Les effets des
gènes
liés au sexe augmentent sonpoids
à lanaissance,
legain
en coursde prégavage,
lepoids ressuyé,
la durée du gavage, lepoids
du foie et les valeursdes indicateurs de
qualité technologique.
Pour tous les autres caractères on observeun
antagonisme
entre effet direct et effet lié au sexe.Cependant,
si l’effet direct estle
plus
souventstatistiquement supérieur
à0,
l’effet lié au sexe n’estsignificatif
que pour legain
enpériode
deprégavage.
Il estproche
de lasignification
pour le tauxde fonte
lipidique.
,Si l’oison est issu d’une mère de souche
Sepalm,
unantagonisme
entre les effets maternels etgrand-maternels
modifie sesperformances pondérales
et le momentoù il atteint son
optimum
de gavage. Le bilanpositif
de ces 2 effets renforce l’effet direct favorable de la soucheSepalm;
unphénomène analogue régit
les caractères de vitesse decroissance,
à l’exclusion du croît en cours deprégavage,
caractèrepour
lequel,
comme pour lepaletot,
les effets maternels etgrand-maternels,
tous2
positifs,
renforcent l’effet direct favorable de la soucheSepalm.
Unantagonisme
fort entre les effets direct et
grand-maternel
en l’absence d’effet maternelsignificatif
caractérise le
poids
du foie. Les effets maternels etgrand-maternels
de la soucheSepalm,
de mêmesigne,
amoindrissent les effets directspositifs
sur le taux defonte;
par contre, ils augmentent la fonte
corrigée
dupoids
du foie. Si l’oison est issu d’unegrand-mère
de la soucheSepalm,
sesperformances
s’en trouvent leplus
souventdiminuées par les effets
grand-maternels;
lesexceptions
sont : legain
en cours deprégavage,
la durée du gavage, lepoids
dupaletot
et la fontecorrigée
dupoids
dufoie.
Les hétérosis directs du
poids
àl’âge
de 8semaines,
de l’ensemble desgains
depoids
et de la durée de gavage sontstatistiquement
non nuls. Ils sontpositifs
pour lesgains
enpériode
d’entretien ou en gavage et pour lepoids
du foie. Les hétérosisdirects, positif
sur lepoids
dufoie, négatif
sur la fontelipidique
sont nonsignificatifs.
Un oison métis des souches
Sepalm
et LOI a, engénéral,
desperformances
depoids corporels
inférieures à la moyenne des souchesparentales ;
unequalité technologique
du foie améliorée et une meilleure
adaptation
aurégime
d’alimentation avant leprégavage
caractérisent les influences de l’hétérosis direct.La
plupart
des hétérosis maternels sontsignificatifs
et favorables. Ceux desgains
en cours d’entretien ou de
prégavage,
dupoids
au début duprégavage
et dupoids
dufoie sont
statistiquement
nuls.À
l’exclusion de la durée du gavage et des indicateurs dequalité technologique,
il y aantagonisme
entre les effets d’hétérosis direct et maternel. Un oison issu d’une mèremétisse,
par lejeu
des hétérosismaternels, pèse plus lourd,
a un foie un peuplus léger,
dequalité technologie
améliorée et atteintprécocement
sonoptimum
de gavage.DISCUSSION
À
la différence du modèle habituellement utilisé pour estimer lesparamètres généti-
ques du
croisement, l’hypothèse
d’effetsgénétiques
directs degènes
liés au sexea été introduite ici. Cela se
justifie
par leurimportance
apriori plus grande
chez les oiseaux que chez les mammifères.
Depuis
Dickerson(1969),
Matheron etMauleon
(1979),
Eisen et al(1983),
lesparamètres génétiques
du croisement ont étélargement
estimés et discutés chez les mammifères. Eisen et al ont donné uneinterprétation génétique
des effets directs et maternels desgènes
autosomaux, en l’absenced’épistasie,
etprécisé qu’ils
peuvent contenir des effets de dominance si elle existe. Les effets maternels etgrand-maternels
sont aussiappelés
effets indirects desgènes.
La discussion vaprivilégier l’interprétation
des effetsgénétiques
mis enévidence pour une meilleure connaissance du déterminisme
génétique
des caractèresde
production
de foie gras dans cessouches,
et sur leplan
desapplications
pour la recherche de leursystème
d’utilisationoptimale.
Effets non
génétiques
et effets du sexeL’effet du sexe confirme le
dimorphisme
sexuel enpoids
en faveur desmâles, déjà
mis en évidence
(Rouvier
etal, 1982a)
dans les souches LOO et LOI.Cependant,
la différence entre sexes de
gain
en gavage n’est pas confirmée en moyenne sur cetéchantillonnage plus
vaste detypes génétiques.
L’effet du sexe sur lepoids
du foiegras varie suivant les souches et les
croisements,
cequi s’expliquera
par l’existence d’effets degènes
liés au chromosomesexuel,
ainsi que par les effetsgénétiques maternels
etgrand-maternels.
La relation moyenne
positive
entre taux de fontelipidique
etpoids
du foie gras est inversée entre sexespuisque,
en moyenne, les foies gras des mâles sontplus
lourdset moins fondants que ceux des femelles. Les raisons devront en être
approfondies.
Valeurs moyennes
Il faut d’abord noter une réduction de la durée
du
gavage par rapport aux résultatspubliés
sur les 2 souches LOO et LOI :13 j
contre18 j
en 1982. Cela peuts’expliquer
par la sélection réalisée pour la stéatose
hépatique,
et par une modification de latechnique d’élevage,
deprégavage qui
conduit à un gavageplus
intensif. Eneffet,
legain
depoids journalier
en gavage est accru, legain journalier
moyen enprégavage
est
élevé,
legain
moyenjournalier
entrel’âge
8 semaines et la mise enprégavage
estdevenu voisin de 0. La
technique d’élevage
et d’alimentation maintenant utilisée essaie d’obtenir une croissanceoptimale jusqu’à l’âge
de 8semaines, puis
demaintenir le
poids
des oisonsjusqu’à
la mise enprégavage.
Laquantité
d’alimentingéré
par repas en gavage est accrue.Le
poids
de foie gras élevé dans la soucheSepalm
est lié à son mode deconstitution,
à sonpoids corporel
et auprogrès
réalisé dans cette souchegrâce
à la sélection. Le
poids
du foie gras dans la souche LOI n’apratiquement
pas varié par rapport aux résultats de Rouvier et al(1982a) :
619 contre 610 g.Effets
génétiques directs, maternels, grand-maternels
Les
jars Sepalm
utilisés en pur ou en croisement avec l’oie LOI sont améliorateurs pour lepoids
du foie gras. Un effetgénétique
direct existe sur le taux defonte,
maispas sur la fonte à
poids
de foie constant(«
fonteécart »).
Il est intéressant de discuter les mécanismesphysiologiques possibles. Leclercq
et al(1968)
étudient l’évolution de constituantsbiochimiques
du foie d’oies de race Masseube au cours du gavage et concluent quel’organe
est lesiège
à la fois d’unehyperplasie
et d’unehypertrophie.
Blum et
Leclercq (1973) précisent qu’il n’y
a pashyperplasie,
mais seulementhypertrophie
du tissuhépatique.
La stéatosehépatique
est une accumulation degraisses, principalement
destriglycérides,
dans les celluleshépatiques.
Nir et Nitsan(1976),
àpartir
d’oiesgavées
deplusieurs
typesgénétiques, indiquent
l’existence d’une variabilité dans les pourcentages degraisses
et deprotéines
par rapportau
poids
du foie gras. Le taux de fontelipidique
mesurée par ces auteurs estcorrélé
positivement
avec le pourcentage delipides
totaux,négativement
avec ceuxde
protéines
et dephosphore total,
Blum et al(1990)
obtiennent des résultatscomparables.
La fonte augmente
lorsque
lasurcharge graisseuse
devient tropimportante
parrapport à la « masse active » du foie constituée de
protéines
et dephospholipides.
Contrairement au cas des
mammifères,
le foie est leprincipal
site de lalipogénèse
chez les oiseaux
(Saadoun
etLeclercq, 1983;
cités par Hermier etal, 1988).
Lestriglycérides, synthétisés
in situ àpartir
deshydrates
decarbone,
sont relâchés dans la circulationsanguine
sous forme de VLDL. Une déficience relative dans laproduction
de VLDLpourrait
conduire à une stéatosehépatique plus rapide
etplus importante (Hermier
etal,
1988,1991).
On peut donc imaginer
plusieurs
voies d’actions nonantagonistes
desgènes
sur lepoids
et laqualité technologique
des foies gras. La sélection des souches sur lepoids
du foie gras, caractère de forte héritabilité
(résultats
nonpubliés),
se traduiraitaussi par une
augmentation
de la masse active.Lorsque
lasurcharge graisseuse
devient
proportionnellement
tropgrande,
les foies deviennentplus
fondants. Cemécanisme
pourrait
aussiexpliquer
la différence entre mâles et femelles. Seule uneétude ultérieure des effets
génétiques régissant
la croissance du tissuhépatique depuis
la naissance et lacomposition biochimique
des foiespermettrait
d’élucidercette
question.
L’effet
génétique
de la soucheSepalm
sur lepoids
dupaletot
est lié à celui surla croissance
squelettique
et musculaire dans cette souche deplus grande
tailleque la souche LOI. Cette différence du format
s’accompagne-t-elle
d’une cellularitésupérieure
des foies? Nous obtiendrions alors des foiesplus
lourds àsurcharge lipidique égale.
La mère LOI des oisons de
père Sepalm
améliore lepoids
du foie gras, surtout chez lesfemelles,
sans détérioration de laqualité technologique
mesurée par la«fonte écart ». Des effets de
gènes
liés au sexe et unecomplémentarité
entre effetsgénétiques
directs de la soucheSepalm
d’une part, maternels etgrand-maternels
dela LOI d’autre part, sur ces 2
caractères,
sont mis en évidence. Il s’ensuit que les oisons issus du croisement entre lejars Sepalm
et l’oie L01produisent
des foies gras lourds sansdimorphisme
enpoids
entre les 2 sexes, donchomogènes
et dequalité technologique
améliorée.La mère de l’oison à un effet
important
sur lepoids
dupaletot.
Celaexplique
leplus
faiblepoids
depaletot
dans le croisement entre lejars Sepalm
et l’oie LOI.Hétérosis direct et maternel
L’hétérosis direct sur la croissance entre
l’âge
de 8 semaines et la mise enprégavage
est très élevé. Les oisons croisés
F I
sontplus
aptes à l’utilisation d’unequantité
d’aliment réduite