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118 III BRÈVES III

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118 m/s n° 1, vol. 16, janvier 2000

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BRÈVES

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■■■ Les cellules qui transgressent les contrôles courent à la catas-trophe mitotique. On sait depuis longtemps que le cycle cellulaire est sévèrement réglementé (m/s 1998 n° 12, p. 1435). Pour passer d’un stade à l’autre, il existe en quelque sorte des postes de contrôle où le feu vert n’est accordé que si les étapes préalables ont été réalisées sans faute. Le passage de la phase G2 à la phase M (mitose), par exemple, se fait normalement par activation de Cdc2 (cell division cycle 2). Chez la levure, en cas de lésion ou de non-réplication de l’ADN, la kinase de contrôle Chk1 entraîne la phosphorylation de Cdc25. Cet acti-vateur de Cdc2 se lie alors aux téines 14-3-3, une famille de pro-téines qui séquestrent les propro-téines phosphorylées [1]. Il en va de même chez le xénope où les protéines 14-3-3 contrôlent la localisation intracel-lulaire de Cdc25 en inhibant son passage vers le noyau [2]. Pour étu-dier, chez l’homme, ce phénomène de blocage en G2, très conservé au cours de l’évolution, une équipe de Baltimore (MD, USA) utilise depuis quelques années des cellules de can-cer colo-rectal (CRC). En cas d’exposition à des radiations ioni-santes, ou en présence d’agents clas-togènes, il se produit une induction de 14-3-3 sigma (une des 7 protéines 14-3-3), contrôlée par le gène sup-presseur de tumeurs p53, qui coïn-cide avec l’arrêt en G2 [3]. Cette équipe vient de créer une lignée cel-lulaire CRC dans laquelle les deux allèles 14-3-3 sigma sont inactivés. L’étude comparative de cellules CRC+/+, CRC+/– et CRC–/– montre

qu’après irradiation ionisante (ou adjonction d’adriamycine), le blo-cage en G2 est efficace et persistant pour les deux premières lignées mais pas pour les cellules CRC–/–.

Après un blocage transitoire en G2, les cellules CRC–/– entrent en mitose

et meurent par « catastrophe mito-tique » [4]. Le phénomène com-mence à la prophase, après dispari-tion de la membrane nucléaire et entrée dans le noyau de Cdc2 et de la cycline B1. La catastrophe «

mito-tique » est différente des formes habituelles de l’apoptose car la condensation de la chromatine et la micronucléation ne s’accompagnent pas d’une dégradation importante de l’ADN. Dans la catastrophe mito-tique interviennent donc non seule-ment les activités enzymatiques des complexes de kinases dépendantes des cyclines, mais aussi la transgres-sion de la compartimentalisation spatiale contrôlé par 14-3-3 sigma qui joue ainsi un rôle majeur dans le contrôle du passage G2/M.

[1. Zeng Y, et al. Nature 1998 ; 395 : 507-10.]

[2. Kumagai A, Dunphy WG. Genes Dev 1999 ; 13 : 1067-72.]

[3. Hermeking H, et al. Mol Cell 1997 ; 1 : 3-11.]

[4. Chan TA, et al. Nature 1999 ; 401 : 616-20.]

■■■ Protéolyse de GATA-1 par les caspases : un nouveau mode de contrôle négatif de l’érythropoïèse.

On connaît l’importance, dans le processus d’érythropoïèse, de l’éry-thropoïétine (Epo) et du facteur de transcription GATA-1 (m/s 1996, n° 1, p. 107), qui assurent la survie et la maturation des précurseurs éry-throblastiques en agissant notam-ment sur l’expression de la protéine anti-apoptotique Bcl-xL [1]. Pendant longtemps, on ne s’est intéressé qu’aux seuls mécanismes contrôlant de façon positive l’érythropoïèse, mais une équipe italienne identifie aujourd’hui un mécanisme de rétro-contrôle négatif impliquant Fas/Fas-L, qui permettrait l’arrêt de la pro-duction des érythrocytes lorsque le nombre d’érythroblastes différenciés formés est suffisant [2, 3]. Dans l’îlot érythroblastique, le ligand de Fas (Fas-L) est exprimé à la surface des érythroblastes les plus mûrs (acido-philes, stade précédant l’énucléa-tion). Fas-L, en se liant à Fas (CD95) qui, lui, est exprimé par les précur-seurs érythroblastiques plus imma-tures, provoque l’apoptose de ces derniers et l’arrêt de la maturation érythroïde. A l’échelon moléculaire,

la liaison de Fas-L à Fas induit l’acti-vation des caspases. Or, des cher-cheurs américains et italiens démon-trent que l’activation des caspases par Fas/Fas-L induit, dans les précur-seurs érythroblastiques, le clivage de GATA-1 expliquant ainsi l’arrêt de la maturation érythroblastique au stade d’érythroblastes immatures (baso-philes) [3]. Le traitement d’érythro-blastes immatures Fas+/CD95+ par

un anticorps anti-CD95 mimant le rôle de Fas-L, entraîne l’activation des caspases 3, 7 et 8 et le clivage de GATA-1. In vitro, GATA-1 peut être protéolysée par la majorité des cas-pases. Comme on pouvait s’y attendre, l’introduction, dans les pré-curseurs érythroblastiques, d’un mutant de GATA-1 résistant à l’action des caspases abolit le blocage de la maturation érythroïde induit par Fas-L. L’équilibre entre la quan-tité de Fas-L et la concentration en Epo serait ainsi déterminant dans la survenue ou non d’une apoptose. Selon les auteurs, l’arrêt de l’érythro-poïèse qui survient lorsque la quan-tité d’Epo circulante est insuffisante serait aussi imputable à un clivage de GATA-1 par les caspases. Cette pro-téolyse de GATA-1 serait donc utili-sée par plusieurs des voies de signali-sation négative de l’érythropoïèse. [1. Gregory T, et al. Blood 1999 ; 94 : 87-96.]

[2. De Maria R, et al. Blood 1999 ; 933 : 796-803.]

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