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La régulation d’un thermostat par action continue
Y. Doucet, P. Chauchefoin
To cite this version:
131 A.
LA
RÉGULATION
D’UN THERMOSTAT PAR ACTION CONTINUEPar Y. DOUCET et P. CHAUCHEFOIN.
Faculté des Sciences de Dijon.
Sommaire 2014
L’analyse des oscillations de température d’un régulateur à relai mécanique montre que chaque période se compose de quatre variations exponentielles assimilables, en première
approxi-mation, à des droites. Il est rappelé comment l’amplitude de ces oscillations peut être réduite et
l’avan-tage d’une régulation continue constamment proportionnelle aux pertes de chaleur. Les variations sont du second ordre au lieu d’être du premier ordre par la régulation « tout ou rien ».
Le montage décrit utilise un « thermistor » comme thermomètre à résistance. Celui-ci commande le
déphasage de la tension-grille d’un thyratron dans le circuit-plaque duquel se trouve la résistance
régulatrice. La mise sur le marché de thermistors réfractaires permet l’utilisation du même schéma pour la régulation d’un four électrique.
JOURNAL PHYSIQUE
PHYSIQUE APPLIQUÉE. TOME
13,
JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE1952,
Le
problème
de larégulation
de
latempérature
d’un
thermostat,
d’uncryostat,
d’unbain-marie,
d’uneétuve,
d’unfour,
se pose dans tous les labo-ratoires. Lesprocédés
industrielsclassiques
fonc-tionnentgénéralement
par « tout ou rien )) : un organe sensible à latempérature
actionne un relaiqui
déclenche ou enclenche ledispositif
dechauf-fage.
Ce dernieragit
par conductibilité et rayonne-ment ou seulement parrayonnement.
De toutefaçon,
soit P W lapuissance
reçue parl’enceinte
>
thermostatique,
elle enperd
unepartie
par rayon-nement.Admettons,
d’après
Newton,
qu’on puisse
l’écrire ,E(
T -T,,)
endésignant
par E un coeffi-cientd’échange global,
parTa
et T latempérature
ambiante et celle de l’enceinte. Si MC est la capa-cité
calorifique
totale,
exprimée
enjoules,
l’équa-tion
calorimétrique
estou, en
désignant
par v laquantité
IF
homogène
E
à un
temps,
C’est le
premier
stade du fonctionnement. Latem-pérature
monteraitexponentiellement
jusqu’à
la
p-valeur limite
Ta+ f.
Mais,
dèsqu’elle
arrive à une certainevaleur,
le relaiagit
et coupe le courant.Soit Tl
cettetempérature.
Cependant,
si
l’organe
chauffantest,
parexemple,
une résistance decapacité
calorifique
mc, elle continue à fournir de la chaleur. Soit T’ satempérature
et E’ son coefficientd’échange.
Elle se refroidit suivant la loiD’autre
part,
l’enceintereçoit
l’énergie
calori-fique
E’(T’ -
T)
di et satempérature
T est donnée par .ce
qui
conduit àl’équation
du second ordreen
posant
Au
temps
1 = ode ce
deuxièmestade,
latempé-rature de
l’enceinte
est T ==T,
et celle de la résis-tance.
il vient
alors,
en tenantcompte
de ceque r’
esttoujours petit
devant z,
-en
posant
C’est d’abord la
première exponentielle
qui
impose
le sens de variation. Il restequi
est une fonction croissante tendant vers la limiteT f.
Ainsi,
latempérature
monte encoreaprès
rupture
du courantjusqu’à
la valeurTy
définieci-dessus et
qui
peut
s’écrirePuis commence le troisième stade. En
prenant
comme nouvelle
origine
destemps
celle où T =T f,
c’est
132 A
Là commence la
période
derefroidissement.
La’
température
repasse par la valeurTl,
mais le courant n’est pas rétabli à cause de l’inertie des contacts et de lacapacité
calorifique
du thermomètrerégu-lateur. C’est à
T i
plus petit
queTl
que le courant passeà
nouveau dans la résistance chauffante. L’écartTi 2013
T;
est ce que les industrielsappellent
la « fourchette -» du
régulateur.
Dans cequatrième
stade,
lapuissance
calorifique
P sert d’abord à élever latempérature
T’
del’organe
chauffantqui
dissipe
dans l’enceinte lapuissance E’(T’- T).
On a donc ,avec
-
L’équation
différentielle
régissant
la variationdue
T ne diffèrede
celle du deuxième stade que parle second membre
Fig. I.
Avec les mêmes
approximations,
sa solution estavec
C’est la deuxième
exponentielle
qui
estprédomi-nante. Il y a refroidissement suivant la loi
et la
plus
bassetempérature
atteinte est sensible-mentTi
définie ei-dessus.’roi
partir
de cettevaleur,
lapremière
exponentielle
recommence le
cycle
desopérations
par le-réchauffe-mentexpression
qui
tend versTa +.;
comme aupre-mier stade.
En
résumé,
lorsque
Tl
etT’i
sont- lestempéra-tures où fonctionne le
relai,
à la montée et à ladescente,
latempérature
de l’enceintethermo-statique
varie deTi
àT f.
L’écart vaut sensiblementLa discussion de ces formules conduit à des
conclu-sions évidentes. En
particulier,
faire mc = o, c’estsupprimer
les deuxième etquatrième
stades et réduirel’amplitude
de l’oscillation à la « fourchette »du
régulateur.
On saitqu’un
tel résultat s’obtientpar il’emploi
d’unelampe infrarouge placée
à l’exté-rieur du bain-marie. Une autre méthode consiste >,
à se
placer
auvoisinage
de la limite del’expo-nentielle
(1)
parl’usage
d’une résistance chauf-fante continuellement encircuit,
qui
compense presque lespertes
et à fairel’appoint
par unepetite
résistance de faiblecapacité
calorifique
etde grand
pouvoir rayonnant,
seule dans le circuit du relai(par exemple, lampe
à, filament decarbone).
Différents artifices propres à
chaque système
et des «compensateurs
d’inertie »permettent
de diminuer l’écartTl
-T’..
Voir,
parexemple,
la thèse de Mme Mouradoff(Paris, ig4g,
p.g).
De toute
façon,
par sonprincipe
même,
le méca-nisme derégulation
par « tout ou rien » entretient en permanence unsystème
d’oscillations de relaxa-tion autour de la valeur moyennedésirée,
mêmelorsque
les conditions dechauffage
et dedéperdi-tion de chaleur sont invariables.
Mais il existe un
procédé
bienpréférable.
Leséqua-tions
(1)
montrent que latempérature
de l’enceintetend vers une limite atteinte
lorsqu’il y
aéquilibre
entre lespuissances
calorifiques
fournie etperdue
par l’enceinte.
Leproblème
revient donc à installerun servo-mécanisme tel que la
température
T commande lapuissance
P exactementnécessaire,
définie par
Si
Ta
et E sont constants(cas envisagé
précé-demment),
P est bien déterminé et T est constant : iln’y
aplus
d’oscillations detempérature.
Cependant,
unevariation
accidentelle d’un para-mètre(ouverture
de l’enceinte faisant varierE,
changement
deT,)
provoque unevariation
depuissance
dP,
defaçon
que dT = o .et
déclenche,
parsuite,
des oscillations de relaxa- @tion du
type
précédent,
Parexemple,
unede
puissance
avec un retard dû à l’inertie durégu-lateur
d’abord,
puis
ensuite à la constante detemps
de la résistancechauffante ’20132013 ’
Latempérature
reprend
sa valeurd’équilibre
et ladépasse
à cause de lacapacité calorifique
de larésistance,
d’où une diminution depuissance,
etc. Lesamplitudes
de çes oscillations sontmaintenant.
du
secondordre
par
rapport
à T. Deplus,
elles vont endécroissant;
à la nouvelle
température
ambianteT,, ’
correspond
une nouvellepuissance d’équilibre
pour la mêmetempérature
T de l’enceinte.Pratiquement,
ces variations sont difficilement décelables si E estpetit
avec zgrand
et r’ nul(lampe infrarouge).
’
Principe
durégulateur.
-L’organe
sensible est un « thermistor » constitué par uneperle
minus-cule à l’extrémité d’un tube de verre. Sa résis-tance de 3 ooo Q à 0° tombe à 2,5o 2 à 100°. Il estplacé
dans une branche d’unpont
de Wheastonealimenté en alternatif à 5o p. Ce
pont
estéquilibré
à latempérature
Tdésirée.
Une variation dT provoque unetension
dedéséquilibre qui, amplifiée,
est
appliquée
à lagrille
n° 1 d’unelampe
mélan-geuse. La
grille
no 2reçoit
une tension dephase
convenable. La résultante fait varier laphase
de latension
deblocage
de
lagrille,
d’unthyratron
et,
parsuite,
l’intensité moyenne de ’soncircuit-plaque
danslequel
se trouve la résistance totale dechauffage
ou une résistanced’appoint.
Le schéma se compose donc de
quatre
parties :
lepont
thermométrique,
l’amplificatèur-mélangeur,
lepont
dedéphasage, .le
thyratron’et
le circuit dechauffage.
De nombreux auteurs ont
appliqué
ceprincipe
d’une
façon
plus
ou moins heureuse. Lemontage
le
plus
perfectionné
est celui de R. Aumont(Rev.
gén.
Elecir.,
avril1950,
p.175).
On trouvera dans cet article unebibliographie
àlaquelle
onpeut
ajouter :
H. A. Vodden(J.
Soc. Chem.Ind.,
1950,
69,
5 1).
Celui décrit ci-dessous est une versionsimplifiée
dumontage
deAumont,
plus
particu-lièrementadapté
àl’usage
d’un thermistor dont le coefficient detempérature
est dix foisplus grand
que celui d’une résistance deplatine.
Pont
thermométrique. -
SoitP,
Q,
X,
troisrésistances non
selfiques
et R le thermistor.L’impé-dance de la.
diagonale
CD est trèsgrande.
Une variation dR entraîne une variation d V de la d. d. p. entre C et Dégale
à : ’L .
d °bol.t’ d V , bt. t Le maximum de sensibilité
dY
s’obtient pourdR
P =
X,
cequi
amèneQ
= .R etLa valeur de E est limitée par la tension maximum que
peut supporter
le thermistor etdépend
dutype
retenu. La variationexponentielle
de Rdonne,
B étant une constante
Fig. 2.
Par
exemple,
avec -1Amplificateur-mélangeur. -
Avec une teldesensibilité,
unamplificateur important
n’est pas nécessaire. Une 6J7 suffit. Sonmontage
estclassique,
àpart
lescapacités
de,
liaisonqui
doivent êtreprévues
pour du courant à 5o p seulement.Cepen-dant,
des valeurstrop
élevées feraientapparaître
des constantes detemps
gênantes.
La tension
amplifiée
n’est pas directementappli-quée
à lagrille
duthyratron,
mais à celle d’uneheptode
à deuxgrilles,
(une
6 L7,
parexemple)
dont l’autre
grille
reçoit
la tension issue dupont
dedéphasage.
D’après
l’expérience
deAumont,
la
suppression
de cettemélangeuse
ne serait pas unesimplification.
’
Pont de
déphasage. -
On’ sait que la tensionnégative
deblocage Vg
de lagrille
d’unthyratron
varie sinusoïdalement comme latension-plaque.
Le tube ne débitequ’à partir
du moment où la tension134 A
Il faut donc que la tension de
déséquilibre
V contrôle cp pour commander le courant dans la résistance chauffante. A ceteffet,
la secondegrille
estportée
aupotentiel
Udéphasé
de ±fgoo
et c’est la résultante Wqui agit
sur lagrille
duthyratron.
Al’équilibre
V = o, U estréglé
àgoo
de latension-plaque.
AloxsIm"y
=Imax.
C’est le courant de chauffequi produit l’équilibre
thermique
de l’enceinte.L’apparition
de V fait tourner la résultante W de ± a. Comme ’fi= 2
oc,Lmoy
augmente
ou diminue suivant lagrandeur
et le sens du vecteur V. Ces deux tensions U et V àfréquence
5o doivent êtreprises
à la même source, afin que ledéphasage
Fig-- 4.
initial se conserve. L’alimentation du
pont
de mesureest .donc faite avec celle du
pont
déphaseur.
Cedernier,
alimenté sous2,5 V,
présente
unebranche
capacitive d’impédance
796
2. Ennégligeant
l’angle
deperte
ducondensateur
et le courant dans ladiagonale potentiométrique,
on trouve que la ten-sion aux bornesde
cettediagonale
vaut1,25
V et est enquadrature
avec la tensiond’alimenta-tion si le rhéostat est
réglé
sur796
2. Circuit duthyratron.
- Le schémamontre
comment brancher une résistance
régulatrice qui
fournit unappoint
auchauffage
principal.
Il suffitparfois
que l’intensitérégulatrice
ne soit que le dixième du courantprincipal.
Onpeut
alors n’uti-liserqu’un
tube à gaz depuissance
minime.Montage
etréglage.
- Lemontage
est facile à réaliser. Une seuleprécaution
évidente est àprendre :
éviter toute inductiondu
secteur parblindage, éloignement
desconducteurs
dangereux
et
découplages
de grossescapacités.
L’alimenta-tion est faite sur châssis’ f
séparé,
mais
ce n’estpeut-être
pasindispensable
si lestransformateurs
et la self sont orientés d’unefaçon
convenable.Le filament du
thyratron
est chauffé à l’aide d’untransformateur distinct. La liaison par
self-capacité
entraîne la mise à la masse de la cathode. Il n’en est pas résulté d’inconvénients sérieux. Une
induc-tion de la résistance de
chauffage
sur la résistancethermométrique
n’est pas àcraindre,
le thermistorayant
une self nulle.Le
réglage
se fait en troistemps
à l’aide d’unmilliampèremètre
dans lecircuit-plaque
final :I° V = o. Le
potentiomètre
de sensibilité S a son curseur mis à la masse. Enagissant
surRhi,
on
règle
l’intensitéanodique
à la moitié de sa valeurmaximum,
le vecteur U est alors enquadrature
avec
Vp.
Puis,
à l’aide dupotentiomètre
P,
onporte
latension-grille
à une valeur nettementsupé-rieure à celle de
blocage.
Avec un tube2050,
unevaleur de 12 V convient bien.
91D S est mis à son
maximum,
le bain est à latempérature
désirée. Il fautéquilibrer
lepont
thermométrique
et revenir à V = o, c’est-à-dire àun courant
anodique
moitié,
enréglant
Rh.,
etson vernier.
30
Enfin,
lapuissance
dechauffage
doit être’ celled’équilibre.
Comme le courantd’appoint
.
du
thyratron
estréglé,
c’est enagissant
surRh.,
qu’on
yparvient.
Rh,
permettra
seulement
quelques
retouches. Si elles étaient