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Le pays de Genève: introduction géologique et géographique

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Le pays de Genève: introduction géologique et géographique

PARÉJAS, Edouard

PARÉJAS, Edouard. Le pays de Genève: introduction géologique et géographique. In: Société d'histoire et d'archéologie de Genève. Histoire de Genève des origines à 1798. Genève : A.

Jullien, 1951. p. 3-11

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:136040

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CHAPITRE PREMIER

Le Pays de Genève

Introduction géologique et géographique

HISTOIRE · La courte durée de notre existence personnelle et le faible

G~OLOGIQUE recul que nous permet l'histoire des hommes nous portent . .

à croire que le cadre dans lequel s'écoulent nos jours a toujours été tel qu'il nous apparaît, que nos horizons familiers sont immuables, comme la silhouette du Jura, celle des deux Salève agréablement coupés par le vallon de Monnetier, les molles collines de la campagne genevoise entre lesquelles le Rhône et l' Arve semblent avoir toujours dessiné leurs méandres. Cette immutabilité n'est qu'apparence. Comme les êtres vivants, les paysages évoluent, mais si lentement que notre vie, notre histoire même sont trop brèves pour enregistrer des changements importants. L'unité de temps pour les phénomènes géologiques est le million d'années.

Passant sous silence les temps précambriens et primaires, nous essayerons de retracer l'histoire géologique de la région de Genève à partir du début de l'ère secondaire et jusqu'aux temps préhistoriques.

Pendant cette durée d'environ 200 millions d'années, notre pays a été plus longtemps sous la mer qu'au-dessus.

Depuis le Trias, il faisait partie d'un talus sous-marin incliné faiblement vers le sud-est. Cette plateforme recouverte d'une mer peu profonde était le rebord méridional immergé du continent eurasien et confinait, vers le sud-est, à la <<Téthys», la Méditerranée de l'époque, où s'élaborait lente- ment la chaîne alpine.

Si la dépression de Genève, encombrée de terrains récents, ne laisse pas voir beaucoup de son substratum, on peut compléter les observations dans

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4 HISTOIRE

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GENÈVE

les calcaires du Salève et du Jura êl<fll't les strates se raccordent d'ailleurs

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par-dessous la mollasse genevoise.

Sous les poussées intermittentes exercées par le continent de Gondwana, dont l'Afrique fait partie et qui glisse vers le nord, le fond de la mer se soulève, se plisse parfois et émerge. Lorsque l'effort se relâche, le pays s'affaisse et la mer revient.

Aux conditions lagunaires qui prévalaient au Trias supérieur, riche en dépôts de gypse (Champfromier, Ain), succède la transgression marine du Lias inférieur. Puis à la fin de l' Aalénien supérieur, la profondeur décroît et des émersions locales se produisent dans la région jurassienne.

La mer revient avec le Dogger, s'approfondit, puis au Callovien supérieur des îles temporaires apparaissent qui s'ennoient bientôt dès l' Argovien.

La mer est chaude et peu profonde. De vastes récifs coralliens s'édifient au cours du Kimmeridgien et du Portlandien. Au Pürbeckien, des pressions tectoniques, contre-coups de celles qui ont plissé les Andes, font émerger le fond de la mer jusqu'à six reprises. Des iles apparaissent, vastes et plates, parsemées de lacs que verdissent des prairies d'algues. Les temps jurassiques sont maintenant écoulés.

Le début de la période crétacée est marqué par une invasion marine générale. A l' lnfravalanginien, de volumineux mollusques, Heterodiceras, puis N atica Leviathan, hantent la mer peu profonde. Les mouvements andins se sont amortis, mais ils provoquent encore de courtes émersions.

Des charbons se déposent - on les retrouve au Salève - et des récifs, rougis par des oxydes de fer, arrivent à fleur d'eau. Ils sont criblés de trous par des mollusques lithophages.

Le calme revient pour un temps pendant que la profondeur s'accroît.

Le Valanginien passe, puis l' H auterivien. Au Barrèmien, le facies calcaire récifal reparaît, annonciateur d'une nouvelle exondation. Celle-ci se réalise à l' Aptien supérieur et à l' Al bien. Des massifs cristallins, comme ceux des Aiguilles Rouges et de Belledonne, ont émergé au sud-est. Les rivières qui descendent de leurs flancs apportent à la mer les sables provenant de la désagrégation de leurs roches. Ce sable verdi par la glauconie, un minéral marin, s'épand jusque dans la région de Genève. Les Ammonites pullulent dans les sédiments de cette époque à Bellegarde et en Haute-Savoie. Le Jura commence à se plisser. La mer albienne est parsemée d'îles, embryons des plis actuels. Comme l'émersion andine au Jurassique supérieur, ces

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LE PA YS DE GENÈVE 5 mouvements sont les répliques de plissements lointains, mais qui se sont réalisés cette fois dans les Alpes orientales et les Carpathes. L'orage tec- tonique passé et la pression venue du sud-est se relâchant, les îles s'enfon- cent sous l'eau et les rivages s'éloignent. Nous sommes au Crétacé supérieur, à la fin de l'ère secondaire. Des boues calcaires blanches se déposent. On en a trouvé des reliquats au Salève et près de Chésery. Le microscope révèle que ces sédiments sont de véritables cimetières de foraminifères associés à des spicules d'éponges.

La poussée alpine devient maintenant plus intense. A la fin du Crétacé, l'ensemble de notre région émerge et, pendant des millions d'années, les calcaires jurassiques et crétacés exondés sont attaqués par l'érosion. Ces roches sont dissoutes sur des centaines de mètres d'épaisseur et le résidu insoluble, riche en oxydes de fer, en sable et en argile, se concentre sur le sol.

Cela se passe au début du Tertiaire. Le climat est chaud et désertique. On rencontre les sables blancs ou teintés par les oxydes de fer de ce Sidéroli- thique au pied du Salève et du Jura et en particulier aux Rochers de Faverge qui en sont formés. Près de Chambéry, dans les mêmes dépôts, on a recueilli les ossements d'un mammifère voisin du tapir, le Lophodion, qui vivait dans notre pays pendant l'étage Lutétien; le Sidérolithique, riche en fer, a été exploité au Salève dès l'aurore des temps historiques. Le promeneur attentif retrouve les traces de cette industrie, des amas de scories, aux Rochers de Faverge, près de la Croisette et aux Pitons.

Mais revenons au Tertiaire inférieur, époque du Sidérolithique. C'est à ce moment que le pli du Salève apparaît, probablement comme une longue colline de calcaires lapiazés, un peu cassée par des failles longitudinales.

La chaîne du Reculet doit avoir, à cette époque, déjà un relief sensible.

Ce sont les premières indications du cadre orographique qui va enclore

le bassin de Genève. 11

Le calme orogénique qui paraissait dominer au Tertiaire inférieur ne

·dure pas. La mer, qui s'était retirée derrière l'emplacement actuel du Mont-Blanc, revient en plusieurs étapes. Au Priabonien, son rivage s'avance jusque dans les parages de Bonneville sur un pays érodé qui s'affaisse len- tement. A I'Oligoc~ne, le paroxysme du plissement alpin débute. Comme un énorme bourrelet, les montagnes comprises entre La Roche et le Mont- Blanc se soulèvent, refoulent ce qui reste de la mer dans un sillon périalpin

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6 HISTOIRE DE GENÈVE

étroit dirigé de Chambéry vers Bonneville. Nous sommes au début des temps mollassiques.

La région de Genève est, au voisinage du niveau de la mer, entourée de collines calcaires. Au Stampien inférieur, les flots battent encore le revers du Salève, à Mornex. Ils y laissent des coquilles d'huîtres, de gastéropodes, des pinces de crustacés. Puis la mer reflue au Chattien vers le sud-ouest abandonnant de vastes lagunes et des lacs dans lesquels la mollasse se dépose, celle qui précisément forme les coteaux genevois. A l'origine, c'étaient des sables et des boues bigarrés ou rouges apportés par les torrents issus des Alpes nouvellement plissées et soumises à l'érosion. Ils furent cimentés et durcis depuis. Sur les bords des lacs où s'accumulent ces dépôts, croissent des Palmiers sabals, des Cannelliers du genre Cinnamomum dont les feuilles fossilisées ont été retrouvées à Mornex et à Dardagny. La flore et la faune de la mollasse suisse de cette époque correspondent à une température moyenne annuelle de 20 à 21° et à un climat comparable à celui des Canaries, du nord de l'Afrique ou du sud de la Chine. Les végétaux accumulés à l'embouchure des cours d'eau se transforment en lignites. On en voit des filonnets dans la mollasse du nant d' A vanchet, d'Epeisses, du Roulavaz. Le pétrole qui imprègne les grès de Dardagny et de Peissy date de la même période. Certaines lagunes soumises à l'évaporation précipitent du gypse. On connaît la présence de ce minéral dans la mollasse du nant d' Avanchet, de Bernex, de Bourdigny, de Vandœuvres et de Choulex et cela explique la forte teneur en sulfates de l'eau des fontaines des villages voisins.

On pouvait croire que la tectonique avait terminé son rôle. Elle n'est qu'assoupie et elle se réveille pendant ce même Chattien pour mettre en place le dernier élément important du cadre montagneux de Genève, les Voirons. Auparavant la mollasse s'étendait, découverte, jusqu'aux environs de Taninges et de Champéry. Toute la masse des Préalpes du Chablais, qui comprennent actuellement les sommets du Roc d'Enfer, le Pic de Marcelly, les Brasses, le Môle et qui s'étaient mises en marche, poussées du sud-est vers le nord-ouest depuis le Crétacé supérieur et l' Eocène, déferle main- tenant sur la mollasse comme des vagues de pierre, poussant devant elles des paquets de sédiments déracinés originaires du versant sud du Mont- Blanc. Ces derniers sont des lames calcaires d'âges divers qui, emballés dans les schistes, les grès et les conglomérats puissants du flysch, se sont arrêtées sur la mollasse, à l'est du bassin de Genève, fermant notre horizon

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LE PA YS DE GENÈVE 7

de ce côté. Les Voirons, qui en sont constitués, n'ont donc aucune relation directe avec le Salève qu'ils semblent pourtant continuer vers le nord.

L'absence de hautes parois aux Voirons provient de la rareté des calcaires dans sa structure.

La mer, qui s'était retirée pendant cette époque, reparaît au Burdigalien supérieur, grâce à un affaissement général. A partir de la Méditerranée, le long de la dépression rhodanienne elle pousse ses rivages jusqu'à Belle- garde, tourne par l'intérieur du Jura, ennoie les environs de Lausanne et gagne vers le Plateau suisse. A Bellegarde, au-dessus de la Perte du Rhône actuelle, les grès grossiers de cette époque renferment des coquilles de Pectens, de grosses huîtres et des dents de requins.

Et c'est la fin de notre histoire marine. La mer se retire définitivement, les éléments de notre paysage sont en place, les reliefs ont gagné en altitude et l'érosion continue sans relâche à sculpter leurs versants.

Un Rhône primitif traverse le bassin de Genève du nord-est au sud- ouest. Sou cours est logé entre des falaises de mollasse comme celui de la Sarine actuelle. On a repéré son tracé grâce à des sondages au pont Butin;

sous celui de Peney, aux Prés de Bonne près de Cartigny, à Chancy. Le fleuve s'échappe par la gorge du Fort-l'Ecluse qui lui sert encore de

chenal aujourd'hui.

L' Arve, à la fin du Tertiaire, avait creusé le vallon de Monnetier entre le Grand et le Petit Salève et elle y a coulé pendant des millénaires. On a retrou- vé aussi son ancien cours, maintenant enseveli, entre le Salève et le coteau de Bernex et sa confluence avec le Rhône se faisait aux environs de Chancy.

Dès le début du Quaternaire, le climat change, il devient plus froid et plus humide. La faune et la flore prennent <les caractères nordiques. Les Alpes se couvrent de névés et les glaciers envahissent les vallées, débou- chent dans la plaine, s'unissent et progressent. La période glaciaire a commencé. Cette première invasion glaciaire que l'on considère générale- ment comme la glaciation de Riss recouvre la mollasse, dans le fond du bassin de Genève, d'un revêtement d'argile à cailloux striés, moraine de fond qui est rarement visible. Elle a été rencontrée dans des sondages pro- fonds et affleure entre Anières et Hermance, dans le vallon de la Laire et dans le lit de l' Allondon.

La glaciation rissienne est de courte durée. Les glaces fondent et cèdent Ja place, dans les régions basses, à un ou plusieurs lacs où se déposent les

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marnes à lignites renfermant des restes de chêne pédonculé, des mollusques.

Ces dépôts, parfois sableux et stratifiés, sont observables à la base des falai- ses de Cartigny et dans la vallée de la Laire. Pendant le retrait rissien et pendant la progression de la glaciation suivante, celle de Würm, s'accu- mulent des graviers épais et localement cimentés. Ils forment les falaises actuelles du Rhône et de l' Arve et sont connus sous le nom d'alluvion ancienne. Des mammouths errent sur la berge des torrents. Ils ont laissé leurs traces sous forme de défenses et de molaires ensevelies dans l'alluvion ancienne du Bois de la Bâtie, près des ruines du moulin de l'Evaux et dans la vallée de l'Allondon. Le Rhône, à la fin de l'interglaciaire Riss-Würm s'était déjà creusé un lit nouveau, profond de 20 m., dans les graviers.

Le climat change encore une fois. Les glaces avancent de nouveau. Le glacier du Rhône conflue avec celui de l' Arve dans le bassin de Genève, franchit le Jura et arrive jusqu'à Lyon. C'est la glaciation de Würm.

Quand elle se retire, par étapes, elle laisse à découvert une épaisse moraine de fond, une argile jaune ou bleue empâtant de nombreux cailloux striés et des blocs erratiques. Parmi ces derniers, citons les pierres du Niton qui se sont posées à cette époque dans la rade de Genève. Accumu- lée parfois en bosses allongées du nord-est au sud-ouest, la moraine de fond würmienne constitue des drumlins. On leur doit l'aspect moutonné de plusieurs régions de la campagne genevoise, en particulier le plateau compris entre Meyrin, Vernier, le Petit-Saconnex, Ferney et Collex.

Le glacier würmien du Rhône, en décrue, a stationné un temps entre le. Salève, le Vuache et le pied du Jura. Il a accumulé une grosse moraine frontale qui n'est autre que le Mont-de-Sion. Une seconde étape de son recul le ramène sur la ligne de Bardonnex, Saint-Julien, Thoiry, Laconnex, où une nouvelle moraine frontale s'édifie. On en traverse la crête en allant de Lully à Soral.

La gorge du Fort-l'Ecluse obstruée par des matériaux morainiques est devenue étanche et retient les eaux de fonte jusqu'à un niveau de 428 m. Ce lac est boueux au début. Des icebergs y flottent et sur son fond s'accumulent des marnes, massives d'abord, puis stratifiées. De larges cônes torrentiels de graviers et de sables s'étalent sur ses rives. Le plus vaste est celui de l' Arande-Eau Morte qui forme le plateau graveleux com- pris entre Soral, Avusy et Cartigny. Sur la rive droite du Rhône, à la

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LE PAYS DE GENÈVE 9 même hauteur, l'ancienne Allondon étale ses alluvions entre Dardagny et Russin. L' Arve elle-même accumule ses graviers entre Moillesulaz et Chêne-Bourg et ses sables à Grange-Canal et à Malagnou.

A ce moment, le front du glacier du Rhône est cantonné dans la dépres- sion de l' Aire. Lorsque cette vallée devient libre de glaces, l' Arande, qui coulait jusqu'ici à l'extérieur de la moraine frontale de Saint-Julien- Laconnex, descend dans la cuvette à partir de Thairy, où la crête morai- nique devait être plus basse et s'écoule désormais vers l' Arve. C'est la capture de Thairy transformant un drainage périphérique en un drainage centripète. La vallée entre Thairy et Soral, abandonnée par le cours d'eau capturé, devient une vallée morte, ce qu'elle est encore aujourd'hui.

Le lac de 428 m. est éphémère. L'obstacle morainique de la cluse de Collonges, peu résistant par sa nature, cède et le lac se vide jusqu'au niveau de 408 m. et occupe la dépression de l' Aire. Le Rhône sort du lac entre les hauteurs du Bois de la Bâtie et de Saint-Jean. L' Arve s'y jette entre Champel et Pinchat en déposant les graviers à stratification inclinée del- taïque des Tranchées.

L'ancien sillon prérissien dans la mollasse, rempli par les dépôts de deux glaciations et d'un interglaciaire, se marque encore par une légère dépression. Le Rhône la retrouve mais les inégalités de la topographie glaciaire l'obligent à dévier parfois de son tracé prérissien. C'est pourquoi, en approfondissant sa nouvelle vallée, il a entaillé la mollasse entre le Lignon et Chèvres et entre La Plaine et l'aval d'Epeisses.

Depuis l'épisode du lac de 408 m., le Rhône et l' Arve ont recreusé leur lit en trois phases correspondant chacune à un soulèvement alpin tardif. Le résultat de ces mouvements posthumes est un système de trois terrasses de graviers emboîtées et dont chacune représente le fond alluvial de la vallée à un moment donné. Ces terrasses sont en moyenne à 30, 10 et 5 m. au-dessus du talweg normal. C'est près d' Aïre, dans la boucle de Loëx, près de Peney et d' Aire-la-Ville, puis à l'amont de Chancy que ces terrasses sont le plus largement développées. Elles se prolongent par des terrasses lacustres à des hauteurs correspondantes sur les deux rives du Petit Lac.

Pour relier l'histoire géologique de Genève à la préhistoire, nous dirons que la terrasse de 10 m. est approximativement d'âge magdalénien et que

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la terrasse de 5 m. est antérieure au Mésolithique. Le niveau actuel du lac était déjà atteint au Néolithique, ce qui est démontré par les colonies de palafittes établies dès cette époque dans le lac de Genève.

OROGRAP HIE, Le pays de Genève prolonge au sud-ouest le Plateau suisse

HYDROGRAP1IIE , . ·

ET CLJMA'l' en une depress10n ouverte vers le nord-est. Le fond en est occupé par le Petit Lac, le Rhône et l' Arve. Sa largeur est de 18 à 20 km. au maximum.

Les reliefs qui l'encadrent sont: au nord-ouest le Jura (1723 m.), au sud-ouest le Vuache (1101 m.). Ces deux chaînes sont séparées par la cluse de Collonges ou du Fort-l'Ecluse creusée par le Rhône. Au sud, le bassin genevois est fermé par le Mont-de-Sion (853 m.), au sud-est par le Salève (1375 m.), à l'est par les Voirons (1480 m.) que prolonge au nord le Mont de Boisy (734 m.). Des coteaux mollassiques accidentent le fond de la dépression. Parmi les plus importants, mentionnons ceux de Dardagny- Challex, Peissy-Choully, Prévessin-Ornex, Pregny, Bernex, Cologny, Monthoux.

L'altitude du canton de Genève est comprise entre 333 m. (bord du Rhône au sud de Chancy) et521 m. au nord de Monniaz. Lerepèrede373,6m.

qui sert de base au nivellement de la Suisse est fixé à l'une des pierres du Niton, dans la rade de Genève.

Le pays de Genève appartient au bassin du Rhône. Le principal affiuent local de ce fleuve est l' Arve, au régime torrentiel et issue du massif du Mont-Blanc.

Depuis le retrait des glaciers quaternaires, le Rhône, l' Arve et leurs tributaires se sont creusé des vallées plus ou moins encaissées et décrivent des méandres qui sont un des traits charmants du paysage genevois. Le lac et le Rhône divisent le territoire en deux parties, la Rive droite et la Rive gauche.

Parmi les aflluents du lac sur la Rive droite, citons la Versoix et le Vengeron. Sur la Rive opposée coulent !'Hermance et le nant de Frontenex . Le Rhône reçoit à droite le nant de Grebattes, le nant de la Noire, l' A van- chet, l' Avril, le Châtelet, l' Allondon qui draine le pays de Gex, la Char- mille, l' Annaz. Sur la rive gauche lui parviennent l' Arve, le nant de Lagnon, le nant de Goy, !'Eau Morte, la Laire, le Longet, la Couvatannaz. Le Rhône, retenu par les barrages de Verbois et de Chancy-Pougny, n'a gardé son cours

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LE PA YS DE GENÈVE 11 naturel qu'à l'aval de cette dernière usine. L'amplitude des méandres du Rhône est telle que son cours entre la Jonction et Chancy est de 21 km.

alors qu'en ligne droite ces deux points ne sont distants que de 13 km.

L' Arve reçoit sur sa rive droite la Menoge, le Foron et la Seimaz et sur sa rive gauche l' Aire qui, avec ses multiples affluents draine le pied du Salève et se grossit encore de la Drize.

Entourée de reliefs qui dépassent 1700 m. au Jura et dont la neige ne disparaît qu'en mai ou en juin, largement ouverte aux vents du nord-est, la région de Genève aurait un climat peu favorable si sa température n'était régularisée par le voisinage du lac. La température moyenne annuelle est de 9° 4. Les précipitations donnent en moyenne 836,6 mm d'eau par an. Le brouillard est plus fréquent d'octobre à février. Le vent du nord-est, la bise, sèche et froide, prédomine en hiver. Pendant l'été, le vent souffle surtout du sud ou du sud-ouest et apporte généralement la pluie. Signalons encore deux vents locaux, le joran qui souffle de l'ouest ou du nord-ouest et le môlan qui vient de la vallée de l' Arve.

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