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LES FLUX D’INFORMATIONS ENTRE ELEVEURS EN CAS DE SUSPICIONS DE NOUVEAUX FOYERS DE LA PESTE PORCINE AFRICAINE DANS LA COMMUNE DE SEME-PODJI

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

REPUBLIQUE DU BENIN

***********

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

***********

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

***********

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

***********

DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES

***********

RAPPORT DE FIN DE FORMATION

Pour l’obtention

Du Grade de Licence Professionnelle en Production et Santé Animales Thème :

LES FLUX D’INFORMATIONS ENTRE ELEVEURS EN CAS DE SUSPICIONS DE NOUVEAUX FOYERS DE LA PESTE PORCINE AFRICAINE DANS LA COMMUNE DE

SEME-PODJI

Superviseur :

Prof. Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM Professeur Titulaire de Zootechnie

Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

Réalisé et soutenu le 28 Janvier 2019 par :

Romarick E.M. ODOULAMI

Président du jury

:

Prof. Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM Professeur Titulaire de Zootechnie

Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

Membres du jury :

Dr. Cyrille BOKO, Maître de conférences/CAMES, Enseignant- Chercheur à l’EPAC/UAC

Dr. Kévin KASSA

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DEDICACES

Je dédie ce travail :

A Dieu le père lui qui,

m’a donné la force et le courage d’aller au bout de ce travail.

A mon père Dorothée ODOULAMI

Ce travail est le fruit des nombreux efforts consentis pour ma formation.

Puisse-t-il être l’aboutissement de nos innombrables actions. Trouve à travers celui-ci l’expression de ma profonde reconnaissance.

A ma mère Emilienne KAHO

Femme d’honneur et de dignité, ton souci majeur est de voir réussir tes enfants. Ton amour pour moi, tes conseils et tes encouragements ont sans cesse guidé mes pas et m’ont toujours servi de références. Accepte ce travail comme un témoignage de ma profonde sympathie et de mon attachement filial. Que Dieu t’assiste et t’accorde la grâce, la paix et la longévité.

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HOMMAGES Je rends hommages :

à mon superviseur, le Professeur Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Professeur Titulaire de Zootechnie, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Directeur du Laboratoire de Biotechnologie Animale et de Technologie des Viandes, pour avoir accepté encadrer ce travail. Votre amour pour le travail bien fait, votre rigueur scientifique, votre simplicité à conseiller, votre esprit de précision, constituent pour moi une référence. Veuillez agréer l’expression de mes sincères reconnaissances pour m’avoir donné l’occasion de me former ;

au président du jury pour avoir accepté malgré vos multiples occupations, de juger ce travail en y apportant vos critiques scientifiques. Recevez respectueusement mes hommages ;

aux membres du jury pour avoir accepté de juger la qualité de ce travail. Vos observations et vos critiques seront d’un précieux concours pour l’amélioration de ce travail;

aux Enseignants de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) en général et ceux du Département de Production et Santé Animales en particulier, vous qui n’avez ménagé aucun effort en nous élevant vers ce niveau d’étude. Recevez ici mes sincères hommages.

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REMERCIEMENTS

Je remercie sincèrement :

le Professeur Jacques DOUGNON, Professeur Titulaire au CAMES, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales (PSA) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, pour ses nobles conseils d’un père à son fils. Mes sincères considérations;

le Docteur Cyrille BOKO, Maître-conférence des Universités (CAMES), Enseignant-Chercheur à l’École Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), pour les enseignements qu’il m’a donnés et pour ses nobles contributions, conseils et encouragements dans la réalisation de ce travail.

le Docteur Nestor D.NOUDEKE pour m’avoir donné la force et le courage de continuer le chemin;

le Docteur Kévin KASSA pour ses conseils;

le Docteur Chakirath SALIFOU pour vos précieux conseils;

le Docteur Serge AHOUNOU pour votre assistance ;

les sieurs Ignace DOTCHE, Pascal KIKI et Benoit GOVOEYI pour vos contributions scientifiques et techniques à la réalisation de ce document, pour m’avoir assisté tout au long de mes activités sur le terrain; que Dieu vous bénisse ;

le directeur de la Direction Départementale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche de l’Ouémé (DDAEP-O) ;

Monsieur Djimon Gabriel KOUGLENOU ;

Roland TAMOU, pour m’avoir assisté tout au long de mes activités sur le terrain sans oublier Harold ADJAGBA, Sandra AGLOSSI et Fernard AMOUZOUN que Dieu vous bénisse;

Boris BANKOLE ;

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le Responsable du Développement Rural (RDR) par intérim de l’ex- Secteur Communal de Développement Agricole (ex-SCDA) de Sèmè- Podji monsieur Estel MAKOU ;

Monsieur Emile GBENADEMI pour m’avoir aidé a rencontré beaucoup d’éleveurs ;

tous les acteurs de la filière porcine qui m’ont permis de mener l’enquête en acceptant de répondre à mes interrogations ;

tous mes camarades de la 10ème promotion, pour les moments de joies et de difficultés passés ensemble.

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TABLE DES MATIERES

DEDICACES ... i

HOMMAGES ... ii

REMERCIEMENTS ... iii

TABLE DES MATIERES ... v

LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS ... vii

LISTE DES TABLEAUX ... viii

LISTE DES FIGURES ... ix

Résumé ... x

Abstract ... xi

Introduction ... 1

PREMIERE PARTIE : ... 3

GENERALITES ET PRESENTATION DU CADRE DE STAGE ... 3

1.1 Généralités ... 4

1.2.1 Historique ... 5

1.2.2 Mission et attributions ... 6

1.2.3 Organigramme de la DDEAP ... 7

1.2.4 Forces de la DDAEP Ouémé ... 7

1.2.5 Faiblesses de la DDAEP Ouémé ... 8

DEUXIEME PARTIE: ... 9

ACTIVITES MENEES, DIFFICULTES RENCONTREES ET PROBLEMES IDENTIFIES ... 9

2.1 Activités menées et difficultés rencontrées ... 10

2.1.1 Activités menées ... 10

2.1.1.1 Nettoyage de porcherie ... 10

2.1.1.2 Alimentation des animaux ... 10

2.1.1.3 La formulation de la ration ... 10

2.1.1.4 Inspection des petits ruminants ... 11

2.1.1.5 Activités potagères menées ... 11

2.2 Difficultés rencontrées ... 12

2.3 Problèmes identifiés ... 12

TROISIEME PARTIE : ... 13

LES FLUX D’INFORMATIONS ENTRE ELEVEURS EN CAS DE SUSPICIONS DE NOUVEAUX FOYERS DE LA PPA DANS LA COMMUNE DE SEME-PODJI ... 13

3.1 Généralités sur l’élevage porcins ... 14

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3.2 Système d’élevage ... 15

3.2.1 Système d’élevage extensif ou traditionnel ... 15

3.2.2 Système d’élevage semi-intensif ... 16

3.2.3 Système d’élevage intensif ... 16

3.3 Peste porcine Africaine (PPA) au Bénin ... 17

3.3.1 Apparition de la maladie (ANEP BENIN, 1999) ... 17

3.3.2 Pertes occasionnées. ... 17

3.3.3 Nouvelle stratégie de lutte contre la PPA ... 18

3.4 L’analyse structurale des réseaux sociaux... 19

3.5 Coefficient de Concordance de Kendall ... 20

3.6 Répartition proportionnelle ... 21

3.7 Echantillonnage boule de neige ... 21

3.8 Matrice d’adjacence ... 21

3.9 Matériel et méthodes ... 21

3.9.1 Cadre d’étude ... 21

3.9.2 Matériel ... 22

3.9.3 Méthodes ... 22

3.9.4 Analyses statistiques ... 23

3.10 Résultat ... 24

3.10.1 Caractéristiques sociales ... 24

3.10.2 Activités principales des éleveurs ... 24

3.10.3 Categories d’animaux élevés ... 25

3.10.4 Concordance sur les maladies des élevages ... 25

3.10.5 Echanges d’informations sur la PPA ... 26

3.11 Discussion ... 28

Conclusion et Suggestion ... 30

Références Bibliographiques ... 31

Annexe ... 34

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LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS

ANATP : Association Nationale des Traiteurs de Porc ANEP : Association Nationale des Eleveurs de Porcs ARS : Analyse des Réseaux Sociaux

ATDA : Agences Territoriales de Développement Agricole

CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur CARDER : Centre Agricole, Régional pour le Développement Rural CDS : Comité de Défense Sanitaire

CeRPA : Centre Régional de Promotion Agricole

CPUAQ : Centre de Pédagogie Universitaire et d’Assurance Qualités

DDAEP : Direction Départementale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche DPSA : Département de Production et Santé Animales

ECU : Elément Consécutif d’Unité

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi FAO : Food and Agriculture Organization GMQ : Gain Moyen Quotidien

INSAE :Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique LMD : Licence Master Doctorat

MDR/ DE: Ministère du Développement Rural/ Direction de l’Elevage OIE : Office International des Epizooties

PPA : Peste Porcine Africaine

PSA : Production et Santé Animales

RDR : Responsable du Développement Rural

REESAO : Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest UAC : Université d’Abomey-Calavi

UE : Unité d’Enseignement

SCDA : Secteur Communal de Développement Agricole

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Caractérisation sociale des éleveurs enquêtés ...24

Tableau II : Activités principales des éleveurs ...25

Tableau III:Catégories d’animaux élevés ...25

Tableau IV : Concordance sur les maladies des élevages ...26

Tableau V: Mesure des centralités ...27

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Organigramme de la DDAEP ... 7

Figure 2: Contact entre porcs domestiques et le phacochère. ... 19

Figure 3: Caractéristiques de la structure des relations ... 20

Figure 4: Un exemple de matrice d’adjacence (Lemieux, 2004) ... 21

Figure 5: Relations entre éleveurs en cas de suspicion de la PPA ... 26

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Résumé

Du 19 juillet au 15 Septembre 2017, nous avons effectué le stage de fin de formation dans le cadre de l’obtention du diplôme de licence professionnelle en Production et Santé Animales à la Direction Départementale de l’Agriculture de l’Elevage et de la pêche(DDAEP) de l’Ouémé ou l’orientation a été fait au secteur communal de Sèmè-Podji. Au cours de ce stage, nous avons développé des compétences en alimentation des porcs, en formulation de la ration des porcs, en inspection de salubrité des petits ruminants et en productions maraîchères. Au cours de ce stage, la PPA s’est révélée comme étant une des difficultés majeures des éleveurs à Sèmè-Podji. Ainsi, une enquête sur les échanges d’informations entre les éleveurs en cas de suspicions de nouveaux foyers de la PPA a été réalisée. Un questionnaire prenant en compte les informations générales complété d’un guide d’entretien sur ces échanges d’informations a été utilisé. Il ressort de cette enquête que la plupart des élevages sont conduits par des hommes (88%). Plus de 93% des éleveurs ont une vie de famille et les éleveurs ont plus un niveau d’étude primaire (55%). Plus de 74% des éleveurs interviewés n’ont reçu aucune formation en élevage et l’expérience des éleveurs est comprise entre 20 et 40 ans pour plus de 50%. Plus de 57% ne sont membres d’aucune association. Le degré d’accord des éleveurs sur les maladies de l’élevage porcin indique un coefficient de concordance de kendall= 0,59 (p<0,001) avec la PPA en liste de tête.

Mis à part les cliques formées dans le réseau d’information, 2 éleveurs sont au cœur des échanges d’informations en cas de suspicions de la PPA. D’autres études pourront également permettre d’introduire les responsables du développement rural dans ces réseaux afin d’apprécier également leur rôle dans ces échanges d’informations.

Mots clés : élevage de porcs, PPA, flux d’informations, Sèmè-Podji.

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Flux d’informations entre éleveurs en cas de suspicions de nouveaux foyers de la PPA dans la commune de Sèmè-Podji

Abstract

From 19 July to 15 September 2017 we achieved our training at the departmental directorate of agriculture of stock breeding and fishing wish oriented us at municipal sector of Sèmè-Podji.

During this training, we develop skills in pig feedings, ration formulation, in safety inspection of small ruminants and in vegetable productions. During this training we identified ASF as the major difficulty of breeders. So, we carried out investigations on the exchanges of information in the case of suspicion of ASF knowing that a person’s position in a social network determines in part the set of opportunities and constraints they will encounter. A questionnaire, concerning general information of breeders added by a checklist for obtaining relational data of breeders have been used. Result shown that more of pig farm are conducted by men (88%). More than 93% of breeders have a family life and the primary education level is more recognized for breeders (55%). More than 74% of breeders did not receive no training in pig breeding and breeders’ experience is estimated between 20 and 40 years for more than 50% of breeders. More than 57% of them are not member of no breeders’ association. Agreement between breeders on diseases limiting the investments in pig breeding shows W= 0.59 (p<0.001).SFD is indicated as the first disease causing more damages in pig breeding. Quite apart from cliques formed in the information network, 2 breeders centralize more information in the case of the suspicions of new outbreaks of ASF. Another studies may introduce development agents in order to appreciate their rule in the exchanges of these information.

Key words: pig breeding, skills, ASF, information flux, Sèmè-Podji

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Introduction

Au Bénin et plus précisément dans le Sud, l’élevage de porcs est pratiqué par un grand nombre d’acteurs et les restaurants de viande de porc sont répandus avec un grand engouement pour cette viande (Youssao et al., 2008). Vu l’importance de cette viande, la filière porcine requiert une attention particulière dans le monde de la recherche béninoise à travers plusieurs thématiques de recherche dont les plus importantes sont : l’amélioration génétique, la gestion des exploitations porcines et l’amélioration des techniques d’alimentation pour réduire les coûts de productions et pour satisfaire les demandes en viande de porcs (Ayissiwede, 2004 ; Youssao et al., 2008 ; Hedji et al., 2015). Malgré ces efforts, l’impact des innovations issues de ces travaux sur la productivité des élevages reste problématique à cause de la peste porcine africaine qui est endémique au Sud du Bénin. En 2016, la commune de Sèmè-Podji, une des plus grandes communes d’élevage de porcs au Bénin, a été particulièrement affectée par cette pathologie et pour laquelle aucun vaccin n’a été encore mis au point pour le moment. Dans ces conditions, les échanges d’informations sur les suspicions de maladies ou sur de bonnes pratiques d’élevage entre les éleveurs sont souvent perçus comme des initiatives qui pourront permettre de booster les productions animales (Delabouglise et al., 2015). Ainsi, dans le présent rapport, les échanges d’informations entre éleveurs en cas de suspicions de la PPA tout en sachant que la position sociale qu’occupe un individu au sein d’une société conditionne en partie les opportunités et les contraintes dont fait l’objet celui-ci. Décrire les partages d’informations entre les individus d’un groupe, d’une organisation ou d’une filière, revient à comprendre le comportement collectif des acteurs de ce groupe (Borgatti, 2006). Des techniques de recherches en sciences sociales ont permis d’établir les analyses de ces structures ou relations entre les acteurs d’un groupe. L’analyse des réseaux sociaux (ARS) est l’une de ces techniques de recherches traduisant les structures sociales qui émergent des relations entre acteurs (Lemieux et Ouimet, 2004, Balasundaram et al.,2011).

L’utilisation de l’ARS connait de plus en plus une grande importance et est reconnue dans le domaine des sciences sociales comme une "mine d’or" à investiguer (Borgatti et al., 2009). Dans le domaine des sciences vétérinaires, bon nombres d’auteurs ont expérimenté cette approche pour analyser la propagation des maladies animales afin de limiter ou d’être plus efficient dans les surveillances épidémiologiques (Martínez‐López et al., 2009, Delabouglise et al., 2015 ).

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L’objectif général de cette étude est de contribuer à l’amélioration de la production porcine nationale. Les objectifs spécifiques, sont :

 acquérir des compétences en élevage de porcs dans la commune de Sèmè-Podji ;

 identifier les difficultés majeures des élevages porcins dans la commune de Sèmè-Podji ;

 identifier les flux d’informations en cas de suspicions de nouveaux foyers de la PPA dans la commune de Sèmè-Podji ;

Le présent travail est subdivisé en trois parties :

- La première regroupe les généralités et la présentation du cadre de stage ;

- La deuxième prend en compte les activités menées et les difficultés rencontrées ;

- La troisième partie porte sur les flux d’informations entre éleveurs en cas de suspicions de nouveaux foyers de la peste porcine africaine dans le département de la commune de Sèmè-Podji.

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PREMIERE PARTIE :

GENERALITES ET PRESENTATION DU

CADRE DE STAGE

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1.1 Généralités

1.1.1 Contexte du stage

L’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) de l’Université d’Abomey-Calavi est créée par le décret N°-2002-551 du 16 décembre 2002, et modifié par le décret N°-2005-078 du 25 février 2005 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l’EPAC. C’est un Etablissement public d’enseignement supérieur, de formation technique et professionnelle, à caractère de grande école dotée d’un règlement pédagogique. Les domaines de compétence de l’EPAC couvrent onze (11) Départements d’enseignement organisés en deux secteurs clés: le secteur industriel et le secteur biologique. Le secteur industriel est composé de sept Départements que sont le Génie Civil, le Génie Electrique, le Génie Informatique et Télécommunication, le Génie Mécanique et Energétique, le Génie Biomédical et Maintenance Hospitalière, Génie de Technologie Alimentaire et Génie Chimique et Procédés. Le secteur biologique est composé de quatre Départements à savoir : Production et Santé Animales, Génie d’Imagerie Médicale et de Radiobiologie, Génie de la Biologie Humaine et Génie de l’environnement. De nouveaux départements ont été créés, il s’agit du Département des Sciences fondamentales et du Département des langues. Dans le cadre de la professionnalisation de l’Enseignement supérieur, la formation en Licence et Master a été instaurée dans le secteur biologique de l’EPAC depuis l’année académique 2005-2006. Ces formations se renforcent aujourd’hui avec les réformes en cours sur le système Licence- Master-Doctorat (LMD) par le Centre de Pédagogie Universitaire et d’Assurance Qualité (CPUAQ) de l’Université d’Abomey-Calavi et le Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest (REESAO). Aujourd’hui, les curricula de formation ont été revus. L’année a été subdivisée en semestres, les cours réorganisés en Unités d’Enseignement (UE). Chaque UE est composée de plusieurs Eléments Constitutifs appelés ECU.

La formation en Licence Professionnelle à l’EPAC dure trois ans. Elle est répartie en six semestres dont cinq sont dédiés aux cours théoriques et aux travaux pratiques et le dernier semestre est réservé aux stages en entreprise et aux travaux de fin de formation. Au cours de la formation, un stage d’un mois est organisé pendant les vacances universitaires. Conformément

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aux exigences du système LMD, ce stage est considéré comme une Unité d’Enseignement et exécuté en pleine année académique.

Dans le cadre de la préparation du rapport de fin de cycle pour l'obtention du diplôme de Licence Professionnelle en Production et Santé Animales, l'Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi (EPAC) a prévu un stage pratique de 3 mois à l'issue duquel l'étudiant rédige et soutient un rapport. C'est dans ce cadre qu’un stage pratique de fin de formation à la Direction Départementale de l’Agriculture, de l’Elevage et de le Pêche de l’Ouémé a été effectué. Ledit stage a couvert la période allant du 19 Juillet au 15 Septembre et a contribué au renforcement des capacités en production et santé Animales.

1.2 Présentation de la DDAEP 1.2.1 Historique

Après la mise en œuvre de la décentralisation et au regard des choix stratégiques de développement opérés par le Ministère du Développement Rural depuis la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990, des changements ont été nécessaires dans le monde rural.

C’est pourquoi, en conformité avec les axes prioritaires identifiés dans le plan stratégique opérationnel, la réforme des Centres d’Action Régionale pour le Développement Rural (CARDER) a été entreprise en 1975.Elle a abouti à la mise en place par décret n° 2004-301 du 20 mai 2004, de nouvelles structures régionales, que sont les Centres Régionaux pour la Promotion Agricole (CeRPA). Dans le cadre d’une politique nouvelle du développement du pays, de nouvelles réformes ont été entreprises dans le secteur agricole. Celles-ci ont conduit la prise par le gouvernement le 20 mars 2013, du décret N°2013-137 portant transformation des Centres Régionaux pour la Promotion Agricole (CeRPA) en Centres Agricoles Régionaux pour le Développement Rural (CARDER) puis le 07 novembre 2016,du décret n° 2016-681 portant cadre institutionnel du développement agricole. Par ce décret, les CARDER ont été transformés en des Directions Départementales de l’Agriculture, de l’Elevage et des Pêches et représentés au niveau des communes par des agences territoriales.

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1.2.2 Mission et attributions

Conformément aux dispositions de l’article 13 du décret n° 2016-681 du 07 novembre 2016 portant cadre institutionnel du développement agricole, la Direction Départementale et de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (DDAEP) représente au niveau départemental, le Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche.

Elle a pour mission d’assurer les fonctions de services publics en matière d’orientation, de suivi- évaluation, de contrôle de l’application des règlementations et des normes au niveau départemental,

A ce titre, elle a pour attribution de :

- mettre en œuvre la politique agricole propre à améliorer l’environnement technique, économique et social des exploitations et des entreprises agricoles au niveau départemental ;

- assurer la protection phytosanitaire, zoo-sanitaire et ichtyo-sanitaire ; - assurer le suivi du secteur agricole ;

- assurer la mise en place, le suivi et le contrôle des normes techniques des infrastructures d’aménagement et d’équipements agricoles ;

- veiller à la gestion rationnelle de la flore, de la faune, des sols et des eaux ;

- veiller à la prise en compte de la dimension genre dans toutes les actions de promotion agricole et rurale ;

- apporter une assistance technique et un appui-conseil dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche au Département, aux communes et Agences Territoriales de Développement Agricole (ATDA) de son ressort, conformément aux lois sur la décentralisation et à l’intercommunalité

- travailler en synergie avec la ou les agences territoriales des développements agricoles intervenant dans le département sur les opérations se rattachant directement ou indirectement aux activités ci-dessus ;

- constituer une base informationnelle durable permettant d’assurer la gestion du processus de planification opérationnelle et de capitalisation dans le département ;

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- recevoir et assurer toute délégation de pouvoir du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche exerce les attributions ci-dessus sous l’autorité du Secrétaire Général du Ministère.

1.2.3 Organigramme de la DDEAP

La Figure 1 présente l’organigramme de la DDAEP.

DDAEP : Direction Départementale de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche; SA : Secrétariat Administratif; SAF : Service Administratif et Financier; SSPDA : Service de Suivi de la Promotion du Développement Agricole; SPCI : Service de la Programmation et de la Coordination des Interventions; SRC : Service de la Règlementation et du Contrôle; SESSEC : Service de l’Enquête de la Statistique du Suivi-Evaluation et de la Capitalisation; DARH : Division Administration et Ressources Humaines; DFM : Division Finances et Matériel; DSFIG-OPA : Division Suivi du Fonctionnement Institutionnel et de la Gestion des Organisations Professionnelles Agricoles; DSADA : Division Suivi des Actions de Développement Agricole; DSAN : Division Surveillance Alimentaire et Nutritionnelle; DAP : Division Analyse et Programmation; DCI : Division Coordination des Interventions; DRCPA : Division Règlementation et Contrôle des Produits Animaux; DRCPHA : Division Règlementation et Contrôle des Produits Halieutiques et Aquacoles; DRCVPV : Division Règlementation et Contrôle des Végétaux et Produits Végétaux; DRCAER :Division Règlementation et Contrôle des Aménagements et Equipements Ruraux; DEASA : Division Enquêtes et Analyses Statistiques Agricoles; DES : Division Suivi-Evaluation; DDSR : Division Documentation Synthèses et Rapports.

Figure 1: Organigramme de la DDAEP (DDAEP-Ouémé, 2017) 1.2.4 Forces de la DDAEP Ouémé

Les forces de la DDAEP Ouémé sont multiples:

 elle dispose de plusieurs agents intervenant dans le domaine des productions animales et végétales etc.…;

 elle assure la formation, un suivi appui conseils aux producteurs ;

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 elle assure la prospection des activités agricoles dans les communes grâce aux services fournis par ses agents aux paysans ;

 Les locaux de la DDAEP Ouémé sont situés à Porto-Novo, la capitale administrative et chef-lieu du département de l’Ouémé, ce qui favorise le rapprochement avec les autres institutions étatiques.

 La DDAEP Ouémé abrite les locaux de la Direction Générale du CARDER Ouémé- Plateau ou encore la Direction Générale du CeRPA Ouémé-Plateau.

1.2.5 Faiblesses de la DDAEP Ouémé

Au moment de nos passages dans les locaux de la DDAEP du département de l’Ouémé, certaines faiblesses avaient été relevées :

 l’insuffisance du personnel ;

 le non définition des cahiers de charges aux agents qui avaient servi sous les CARDÉ ;

 la non disponibilité des moyens matériels et financiers pour la réalisation des activités ;

 l’insuffisance des agents de contrôle pour l’inspection des denrées d’origine animales ;

 l’insuffisance d’implication des agents du terrain dans les dispositions des DDAEP par les nouvelles réformes.

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DEUXIEME PARTIE:

ACTIVITES MENEES, DIFFICULTES RENCONTREES

ET PROBLEMES IDENTIFIES

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2.1 Activités menées et difficultés rencontrées 2.1.1 Activités menées

Durant le stage diverses activités ont été fait dont : le nettoyage des porcheries, l’alimentation des animaux, le mélange d’ingrédient, l’inspection des carcasses de petits ruminants et pratiqués aux activités menées

2.1.1.1 Nettoyage de porcherie

L’hygiène représente un facteur très important pour la réussite d’un élevage. Ainsi, chaque matin il est procédé au ramassage des excréments et au lavage du sol. Aussi, faut-il vider les mangeoires et abreuvoirs.

2.1.1.2

Alimentation des animaux

La rentabilisation d’un élevage porcin passe par une bonne alimentation. Les matins entre 8h-9h, après avoir vidé et nettoyé les abreuvoirs et mangeoires, est distribué l’aliment aux animaux, après le mélange d’ingrédient. L’eau est ajoutée à l’aliment afin de faciliter la préhension des animaux et surtout pour éviter les pertes. Dans la soirée, autour de 17h, la deuxième partie de la ration est distribuée, mais souvent complétée de plantes fourragères (Manihot esculenta, Ipomoea batatas, etc.). Les aides apportés aux éleveurs dans ces différentes activités non seulement pour l’acquisition de compétences, mais également pour gagner leurs confiances, ce qui est nécessaire pour la suite de nos travaux.

2.1.1.3 La formulation de la ration

Le mélange se fait avec plusieurs matières premières. Mais les matières premières utilisées diffèrent d’un éleveur à un autre. Cependant, le tourteau de palmiste et la drêche de brasserie ont été plus appréciés dans la formulation des rations. Les matières premières utilisées dans le mélange sont composées du tourteau de palmiste, du son de riz, du son de soja, du tourteau de soja, du son de mil, de la drêche de brasserie, du son de blé et du tourteau de coprah.

Chaque éleveur composait son aliment en fonction des matières premières disponibles. Cette composition est réalisée tous les matins et ne tient pas compte des besoins des animaux. Par truie

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et par verrat nous donnons la mesure d’une grosse boîte de tomate d’aliment. La même quantité est distribuée les soirs. Des animaux à l’engrais recevaient la moitié de cette mesure.

2.1.1.4 Inspection des petits ruminants

Dans l’organisation du stage, nous assistons l’agent de contrôle des produits d’origines animales afin de voir comment l’inspection des carcasses est réalisée. Nous avons eu la chance de le suivre 5 fois pour l’inspection de la carcasse des petits ruminants dans le marché à bétail de Djeffa. Pour commencer, un coup d’œil général permet de juger de l’état de la carcasse. L’incision de cette partie permet de déceler la présence des cysticerques, les points d’injections en passant par l’examen des ganglions pré-scapulaires et des ganglions poplités suivi des reins. L’incision de cet organe permet de rechercher les lésions internes telles que les abcès, les calculs rénaux, la tuberculose. Le cœur est ensuite incisé pour observer la présence de lésions de péricardite, le foie pour les lésions parasitaires fréquentes comme les distomatoses, la cysticercose et les abcès caséeux, la rate pour détecter la présence du charbon bactéridien et enfin les poumons pour déceler les lésions de broncho-pneumonie et de kystes parasitaire.

2.1.1.5 Activités potagères menées

Certains éleveurs associent le maraichage à l’élevage de porc, pour valoriser les fientes de porcs produites sur place. Il faut aussi ajouter que dans la commune de Sèmè-Podji, une grande place est accordée aux productions maraichères. Pour maîtriser cette synergie entre les productions porcines et les productions maraichères, nous aidons dans la réalisation des activités suivantes :le désherbage sur les planches de culture du gombo (Abelmoschusesculentus), le repiquage des jeunes plants de piment (Capsicumannuum) et de tomate (Solanumlycopersicum), l’arrosage des cultures, l’apport de fumure sur les planches, l’amendement organique. Dans les fermes visitées, les principales cultures maraîchères cultivées sont : la culture de gombo (Abelmoschusesculentus) associé au corète potager, la culture de sésame (Sesamumindicum), la culture de piment (Capsicumannuum), la culture de tomate (Solanumlycopersicum), la culture de carotte (Daucus carota), la culture des laitues (Lactuca sativa), la culture de poivron (Capsicumannum Group), la culture de citronnelle (CymbopogonCitratus), et la culture du concombre (Cucumissativus).

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2.2 Difficultés rencontrées

Au cours du stage, de nombreuses difficultés ont été rencontrées. Il s’agit particulièrement de :

 la méfiance des éleveurs vis-à-vis aux stagiaires parce qu’ayant été déçus par d’autres enquêteurs qui ont tenu des promesses qu’ils n’ont jamais réalisé;

 la non disponibilité du recueil des données quantitatives, car la plupart des éleveurs ne détiennent pas de fiche de suivi de leurs animaux ;

 l’absence d’une bibliothèque permettant de renseigner sur les résultats des divers travaux de recherches effectuées précédemment dans la commune;

 l’insuffisance d’informations sur l’évolution de la Peste Porcine Africaine;

 le manque de réseau de communication sur le partage des informations entre les éleveurs en cas de suspicion de nouveau foyer de la Peste Porcine Africaine dans la commune de Sèmè-Podji.

2.3 Problèmes identifiés

Au cours du stage, nous constatons que certains éleveurs de porcs déplacent les verrats vers les truies des autres éleveurs pour les saillies ou empruntent les mâles pour saillir leurs truies, parce qu’ils n’ont pas les moyens financiers pour entretenir un verrat. Mais si cette pratique permet à l’éleveur d’atteindre son but, elle constitue un risque énorme notamment dans la dissémination de la PPA en cas de nouveaux foyers. Ainsi, une bonne communication entre les éleveurs sur l’apparition d’un nouveau foyer de PPA, va leur permettre de prendre les dispositions adéquates pour éviter les pertes dans les élevages.

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TROISIEME PARTIE :

LES FLUX D’INFORMATIONS ENTRE ELEVEURS

EN CAS DE SUSPICIONS DE NOUVEAUX FOYERS

DE LA PPA DANS LA COMMUNE DE SEME-PODJI

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3.1 Généralités sur l’élevage porcins

Races locales

Le porc local est issu surtout de la race ibérique et est à peu près le même dans tous les pays africains où il existe, de type coureur et longiligne avec un petit format. La tête longue, présente un front court, presque plat, un chanfrein rectiligne et un groin allongé. Les oreilles sont petites, épaisses et horizontales ou dressées. Le cou est court, le dos légèrement convexe et assez long avec une croupe inclinée. Les membres sont grêles, peu musclés et le jambon peu fourni. Les tétines sont souvent au nombre de 10. Les soies sont longues et la robe est souvent noire et peut être pie noire, grise ou rousse. Les races porcines locales ont des qualités d’adaptation telles qu’une bonne résistance à la chaleur et à l’insolation, une très grande tolérance aux irrégularités alimentaires, une maturité sexuelle souvent précoce et une bonne fécondité. La taille de la portée varie en fonction du mode d’élevage (Koutinhouin et al., 2009). Une taille de 5 porcelets a été rapportée en mode traditionnel contre 9 porcelets en mode améliorée par Koutinhouin et al.

(2009). Le poids à la naissance de cet animal au Bénin est de 0,54 kg et le poids au sevrage est 4,55 kg (Youssao et al., 2009). De croissance tardive, ils atteignent difficilement 60 kg de poids vif à l’âge adulte. Les femelles présentent une croissance plus rapide que les males à l’engraissement (Youssao et al., 2009) avec un gain moyen quotidien (GMQ) de 126,4 et 74 g/j respectivement pour les femelles et les mâles âgés de 62 jours sur une période de 6 mois et un indice de consommation respectif de 5,45 et 6,59 (Youssao et al., 2009).

Au Bénin, la viande de porcs locaux est plus appréciée que celle des races importées. Le rendement à l’abattage après engraissement est respectivement de 62,69% et 59,22% pour les femelles et les mâles (Youssao et al., 2009).

Races importées

Au Bénin les races importées sont la Large white et la Landrace.

 Large white

C’est une race européenne introduite en 1920 en provenance de l’Afrique du Sud. Le corps plutôt parallélépipédique a été fréquemment comparé à une brique pour exprimer la solidité du squelette et la répartition harmonieuse des masses musculaires. Elle est réputée pour sa facilité d’adaptation à des climats et des conditions d’exploitation variées. La taille de la portée (deux

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portées par an voir 6 avant la réforme) et le rythme de reproduction, sont d’un excellent niveau.

Le poids d’un porcelet à la naissance rapporté au Bénin est en moyenne 0,88 kg

(

Youssao et al., 2009b

)

. Sur le plan physique, il présente les traits suivant : couleur blanche uniforme, museau raccourci et arrondi, oreilles réduites et redressées, dos horizontal et rectiligne, 14 à 16 tétons, exige une alimentation adéquate pour être performante. De ce point de vue, elle serait avec la Landrace, la meilleure des races européennes. La carcasse présente une bonne musculature et un rendement plus élevé : 71% avec une bonne qualité de viande. Cette race a en général des performances d’engraissement d’un niveau assez haut. Son GMQ augmente jusqu’au poids de 100 kg pour diminuer ensuite. Notons que 6 à 7 mois d’âge sont nécessaires pour atteindre un poids vif de 100 kg (le verrat peut atteindre 400 kg, la truie 300 kg).

 Landrace

D’origine danoise, moins répandue que la Large White, la Landrace est surtout croisée avec la Large White pour la production de porcs charcutiers. En Belgique, elle est souvent croisée avec le Piétrain. La Landrace est de type musclé, sa robe est blanche et ses oreilles tombantes. Son tronc est fusiforme et la ligne du dos a une tendance à la convexité. Les jambons sont globuleux, la ligne arrière a un profil arrondi, les membres sont solides et la fertilité est bonne. Les femelles ont la réputation d’être maternelles et d’être de bonnes laitières. Les porcelets sont sevrés à l’âge de trois semaines.

3.2 Système d’élevage

En fonction des infrastructures et intrants mis en œuvre, les élevages porcins sont classés en trois systèmes d’élevage :

 le système d’élevage extensif ou traditionnel ;

 le système d’élevage semi-intensif ;

 le système d’élevage intensif.

3.2.1 Système d’élevage extensif ou traditionnel

C’est celui de la conduite traditionnelle. Il se caractérise par le fait que le porc divague dans la nature et recherche lui-même sa nourriture (cueillette). Les propriétaires apportent peu de soins à ces bêtes. Le seul moment qu’ils trouvent pour s’occuper de leurs animaux est le matin où ils

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distribuent de petites quantités de son de maïs, des épluchures de manioc ou des restes de cuisine et quelque fois de l’eau de boisson. Il s’agit en réalité pour le paysan de vérifier et de contrôler le nombre de bêtes (naissance, pertes, effectifs restants). Les animaux subissent une claustration saisonnière (à l’attache ou en habitat traditionnel) pendant les périodes froides. C’est un système où l’on trouve souvent les races locales, qui supportent mieux les aliments de qualité moyenne et qui résistent mieux aux maladies. L’éleveur n’emploie ni la sélection ni d’autres techniques de contrôle de la reproduction. C’est un système dans lequel l’éleveur fournit peu d’effort pour l’aménagement d’un abri ou des soins médicaux. L’objectif que vise l’éleveur dans ce système n’est pas de fournir la viande quotidiennement pour nourrir la famille et / ou d’en tirer un revenu régulier (celui-ci provenant d’autres activités). L’élevage constitue alors une source d’épargne ou d’assurance en cas de besoin exceptionnel d’argent liquide (par exemple, pour l’achat de semences ou d’engrais, ou en cas de maladie ou de cérémonies familiales dont les mariages et les dots ; pour faire face aux frais scolaires, ou à la perte d’une récolte...).

3.2.2 Système d’élevage semi-intensif

Dans un système d’élevage porcin semi-intensif, la principale caractéristique est que les animaux sont en claustration permanente. Les soins apportés ici aux animaux sont plus importants que dans le système précédent. L’éleveur leur apporte donc à boire et à manger une ou deux fois par jour. Cependant, l’aliment est constitué le plus souvent de restes de nourriture des ménages et de déchets agricoles. C’est un système d’élevage qui offre plus de possibilités pour contrôler l’alimentation des animaux et les maladies, et qui permet le plus souvent une croissance plus rapide, une meilleure santé et des portées plus importantes. Ce système d’élevage porcin requiert peu de moyens financiers. Par contre, le producteur doit y consacrer davantage de temps et de soin, et doit aussi faire preuve de savoir-faire. L’objectif le plus important de ce système de production reste en général le recours possible à un compte épargne. Toutefois, dans les régions où la vente des cochons est plus régulière, le système semi-intensif tend à prendre un caractère plus économique.

3.2.3 Système d’élevage intensif

Ici en fonction de la taille du cheptel et de l’importance des infrastructures, on distingue l’élevage intensif à petite échelle et l’élevage intensif à grande échelle. Dans le système intensif, les porcs

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sont constamment gardés dans les enclos et par classes d’âge (porcs à l’engraissement, verrats, truies gestantes, truie avec sa portée). Dans ce système, les bâtiments représentent beaucoup plus qu’un simple abri. L’investissement requis pour ce système est lourd, car il faut aménager des infrastructures d’élevages adéquats dont les bâtiments, acheter ou préparer les aliments en fonction des besoins des animaux et appliquer un bon programme de prophylaxie sanitaire et médicale. Ici, les déchets de nourriture des ménages ou les déchets agricoles ne suffiront plus pour nourrir le troupeau pour une croissance plus rapide des porcs. Ce type d’élevage vise à créer une source importante de revenus pour l’éleveur et sa famille. Les animaux (porcelets ou porcs en fin d’engraissement) ne représentent plus un fonds d’épargne mais sont vendus sur le marché.

3.3 Peste porcine Africaine (PPA) au Bénin

3.3.1 Apparition de la maladie (ANEP BENIN, 1999)

La PPA est apparue pour la 1ère fois au Bénin en août 1997 à partir du quartier Hindé riverain du lac Nokoué et du marché international Dantokpa de Cotonou. Trois éléments importants sont à retenir par rapport à la situation de ce quartier et l’épidémiologie de la PPA :

- le lac Nokoué, le plus étendu du Bénin, fait 150 km² et est alimenté par le fleuve Ouémé (450km) qui irrigue le pays du Nord au Sud ;

- le marché Dantokpa est fréquenté par des populations venant des sous régions ouest et centre africaines où la maladie était déjà présente ;

- l’élevage en divagation des porcs sur les rives du lac et du fleuve qui l’alimente.

De septembre à novembre 1997, des foyers de PPA ont été alors éclatés dans plusieurs localités des départements de l’Atlantique, de l’Ouémé, du Mono et du Zou à la faveur des mouvements d’animaux en provenance de la zone côtière, entraînant des pertes économique.

3.3.2 Pertes occasionnées.

Depuis son apparition jusqu’à janvier 1998, la PPA a fait perdre au Bénin plus de la moitié de son cheptel porcin. Si on ajoute à cet effectif celui des porcs résiduels abattus (75 000 têtes), quatre cent cinquante mille (450 000) porcs ont perdu la vie sur un cheptel de plus de 600 000 têtes, soit en valeur près de 5 milliards de francs CFA. Les manques à gagner sont donc énormes pour tous les acteurs de la filière et même pour les quelques élevages modernes restés indemnes car les frais d’entretien des animaux sont devenus insupportables à cause des mesures d’interdiction de

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commercialisation arrêtées par le gouvernement (MDR/DE Bénin, 1999). Ces pertes continuent d’être enregistrées chaque année à cause du caractère endémique de la maladie. La commune de Sèmè-Podji a enregistré une grosse perte en 2016. Pour limiter d’ailleurs ces casses, des associations d’éleveurs (ANEP), de charcutiers (ANATP) et de revendeurs d’animaux (ANAR- Porcs) ont vu le jour.

3.3.3 Nouvelle stratégie de lutte contre la PPA

La nouvelle stratégie de lutte contre la PPA a consisté en :

 l’installation des comités de défense sanitaire (CDS) par l’ANEP, allant du niveau national aux départements, communes, arrondissements et aux villages. Le CDS est dirigé à chaque niveau par trois responsables à savoir : un coordonnateur, un rapporteur et un chargé de liaison. Tous les éleveurs d’une même localité constituent un CDS. Chaque commune dispose de deux animateurs CDS qui se chargent du suivi et de l’évaluation des CDS de la commune auxquels ils restituent la formation reçue. Les CDS ont pour rôle de suivre l’état sanitaire des porcs de leur localité et de donner une alerte rapide à toute autorité de l’administration de l’élevage ou de l’ANEP suite à l’observation de tous signes de suspicion de la PPA ou de toutes maladies importantes. « Il vaut mieux donner une fausse alerte que de ne rien dire en présence de signes qui font penser à la PPA ». Ceci permet de circonscrire rapidement le foyer, de limiter les dégâts et d’assurer une meilleure indemnisation (DE / ANEP Bénin, 2003) ;

 l’édition d’un bulletin d’information bimestriel « ANEP-Info » pour informer les éleveurs de la vie de leur association et leur donner des éléments d’amélioration de leurs pratiques professionnelles ;

 l’enquête sérologique sera souvent réalisée pour connaître l’état sanitaire du cheptel porcin ;

 l’élaboration d’un guide : «Guide pratique de l’éleveur de porcs du Bénin» en 2003 par l’ANEP/DE Bénin.

 La recommandation aux éleveurs d’éviter l’élevage en divagation et de la construction des porcheries non accessibles aux animaux sauvages, surtout dans les zones où la présence des phacochères est une évidence (Figure 2).

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Figure 2: Contact entre porc domestique et le phacochère (OIE, 2017) 3.4 L’analyse structurale des réseaux sociaux

Dans les sciences humaines, l’analyse structurale est une approche interdisciplinaire qui accorde une grande importance aux relations existantes entre les acteurs plutôt que dans les attributs (éducation, le sexe, l’âge, la classe sociale…) utilisés pour caractériser ces acteurs (Lemieux et Ouimet, 2004). C’est une technique de la recherche utilisée pour comprendre les relations entre les individus d’un même groupe. Elle porte sur la forme de relations entre les partenaires sociaux pour la décrire et pour l’expliquer.

Cette démarche descriptive utilise un cadre conceptuel fort simple, avec pour seuls concepts ceux des relations d’amitiés ou positives et des relations d’hostilités ou négatives.

Le cadre conceptuel utilisé par l’analyse structurale intègre un certain nombre de concepts dont une bonne partie est définie pour la compréhension de cette analyse.

- Centralité de degrés : Il s’agit du nombre total des relations directes qui relient un acteur donné aux autres acteurs d’un ensemble de relations sociales ;

- Centralité de proximité (ou d’éloignement) : C’est la somme des distances géodésiques qui relient un acteur aux autres acteurs d’un ensemble de relation sociales ;

- Le chemin ou la distance géodésique : C’est le chemin le plus court reliant deux acteurs - Centralité d’intermédiarité : Elle mesure l’importance de la position intermédiaire

occupée par les acteurs d’un ensemble de relations sociales ;

- Chemin : C’est une séquence d’arcs tous parcourus dans le même sens ;

- Cible : Acteur qui est le destinataire d’une relation (exemple : une information) directe ou indirecte venant d’une source ;

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- Clique : C’est un ensemble d’acteurs où il y a biconnexion pour chacune des paires d’acteurs ;

- Connexion : Relation directe ou indirecte entre deux acteurs ;

- Densité : C’est le rapport dans un ensemble d’acteurs entre les relations directes existantes pour un acteur et les relations directes possibles ;

- Matrice Adjacente : C’est un tableau d’éléments chiffrés représentant les relations symétriques ou les relations asymétriques entre des acteurs ;

- Relation symétrique et relations asymétrique : Quand la relation entre deux acteurs est non orientée et graphiquement représentée par une arête on parle de relation symétrique.

Elle est qualifiée d’asymétrique lorsque la relation est orientée et représentée par un arc ; - Trou Structural : Absence de relation directe entre des contacts d’un acteur qui se trouve

en position de tertiusgaudens. Un acteur qui est isolé se trouve donc dans une position de tertiusgaudens.

Figure 3:Caractéristique de la structure des relations (Borgatti et al., 2009) 3.5 Coefficient de Concordance de Kendall

On utilise le coefficient de concordance de Kendall lorsqu'on dispose des classements (trois ou plus) d'un même ensemble d'individus ou d'objets sur une échelle ordinale (attribution à chaque élément de l'ensemble d'un rang compris entre 1 et n, n désignant le nombre total d'éléments à classer). Il s'agit de vérifier le degré de concordance entre ces classements. Le coefficient W de Kendall (dont la marge de variation est comprise entre 0 et 1) permet de répondre à cette question. Il est notamment utilisé pour évaluer le degré d'accord (de concordance) entre plusieurs juges. Ce degré de concordance sera d'autant plus élevé que la valeur du coefficient W est proche de 1 (Legendre, 2005).

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3.6 Répartition proportionnelle

La méthode consiste à répartir entre des variables données une valeur (100) proportionnellement à l’importance relative de ces variables (Gérard and Weiner, 2006).

3.7 Echantillonnage boule de neige

C’est une méthode d’échantillonnage dans laquelle l’interviewés recommande d’autres personnes à l’enquêteur qui doit trouver ces personnes recommandées dans le cadre de ses enquêtes. Ceci permet par exemple de rencontrer tous les acteurs d’un même réseau. C’est une méthode d’échantillonnage déterminée (Johnston and Sabin, 2010).

3.8 Matrice d’adjacence

Une matrice d’adjacence (Figure 4) est une représentation matricielle très répandue en analyse structurale. Dans ce type de matrice, les mêmes sont disposés dans les rangées et les colonnes de la matrice. Lorsqu’il y a relation entre les deux acteurs, on écrit « 1 » dans la cellule à la jonction des deux acteurs. En absence de relation on écrira « 0 » dans cette même cellule. Dans les cellules de la diagonale de gauche vers la droite on mettra 0 pour dire qu’il n’y a pas de relation réflexive (Martínez‐López et al., 2009).

Figure 4:Un exemple de matrice d’adjacence (Lemieux, 2004)

3.9 Matériel et méthodes 3.9.1 Cadre d’étude

L’étude a été réalisée dans le département de l’Ouémé, plus précisément dans la commune de Sèmè-Podji. Le département de l’Ouémé est situé au Sud-Est du Bénin , entre 6° 40' 0" Latitude

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Nord et 2° 30' 0" Longitude Est et couvre une superficie de 1281 km² (1,12% du territoire national) avec une population de 1 100 404 habitants en 2013 (INSAE, 2015). L’Ouémé comprend 9 communes : Adjarra, Adjohoun, Aguégués, Akpro-Missérété, Avrankou, Bonou, Dangbo, Porto-Novo et Sèmè-Kpodji. Les religions pratiquées dans ce département sont : le Christianisme (75,8%), l’Islam (12,1%) et le Vodoun (0,6%) (INSAE, 2015).

3.9.2 Matériel

Le matériel utilisé est composé d’un questionnaire complété d’un guide d’entretien. Les animaux des porcheries investies constituent notre matériel animal. Le questionnaire administré aux éleveurs renferme les informations générales sur l’éleveur et sur son élevage tandis que le guide d’entretien investigue les différents échanges d’informations entre éleveurs en cas de suspicion de la PPA en passant par l’identification des acteurs qui interviennent dans l’élevage de porcs dans la commune.

3.9.3 Méthodes

La méthodologie utilisée à consister dans un premier temps à approfondir nos connaissances sur la théorie des graphes permettant de décrire les interactions entre les acteurs d’un même groupe et sur la Peste Porcine Africaine (PPA). La recherche documentaire nous a conduits donc à consulter les articles, les thèses et les mémoires ayant trait à notre étude. En deuxième partie, nous nous sommes intéressés à mettre en place le questionnaire complété du guide d’entretien. Le questionnaire a été scindé en trois parties dont la première partie prend en compte les informations générales sur l’éleveur. La deuxième partie s’intéresse aux différentes activités de l’éleveur et de celles des membres de sa famille. La troisième partie prend en compte l’aspect production et gestion du cheptel. Le guide d’entretien administré à la suite du questionnaire pointait du doigt les questions relationnelles entre acteurs autour de la peste porcine africaine (PPA). A cet stade, préférons de collecter les données avec un guide d’entretien dans le but de permettre aux acteurs de s’exprimer librement tout en gardant à l’esprit le vif du sujet. Une allure d’interview semi-structurée a permis de conduire les enquêtes. A l’entame, des explications étaient données à l’éleveur sur les objectifs de l’enquête. Pour le questionnaire, l’éleveur avait juste à apporter une réponse sur la question posée. Lors de l’administration du guide d’entretien, la latitude était laissé aux éleveurs de s’exprimer sur tous les aspects du point abordé. Lorsque ce

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dernier sortait du cadre de l’étude habilement nous reprenions la parole pour éviter les biais de politesse. La méthode de boule de neige a été utilisé pour remonter les différents acteurs au près des quels les données ont été collectées (Sadler et al., 2010). Cette méthode tient compte du fait que les éleveurs se partagent l’information en cas de suspicion d’une PPA. Généralement, le principe de la triangulation et de la saturation s’utilise complémentairement à cette méthode d’identification des acteurs. Le principe consistant à recouper les informations à chaque fois pour savoir si les enquêtes doivent continuer. Essentiellement rétrospectifs, ces entretiens pouvaient entrainer deux biais importants : l’oubli et la rationalisation à postériori. L’oubli pouvant être non intentionnel peut conduire à la distorsion des faits. Quant à la rationalisation à posteriori elle peut conduire à une surestimation ou à une sous-estimation de certains faits. Les enquêtes ont donc été réalisées par nos soins afin de limiter ces biais. Aussi, à la fin de chaque entretien, un briefing des réponses est fait à l’éleveur afin qu’il revisite ses réponses.

Pour analyser le degré d’accord entre les éleveurs sur l’importance relative des différentes maladies porcines dans les élevages, une répartition proportionnelle sur les différentes maladies a été faite par les différents éleveurs. Nous avons pu collecter les données auprès de 42 élevages dans la commune de Sèmè-Podji du 19 juillet au 15 septembre 2017 au cours de nos stages.

3.9.4 Analyses statistiques

Le logiciel R version 3.4.1 a permis de réaliser les analyses statistiques après avoir utilisé le tableur de Excellmicrosoft® pour l’encodage des données dans une matrice adjacente acteur- acteur, remplie avec des données binaires (Oui=1, Non=0). La ligne diagonale de la matrice est remplie par des 0 pour signifier qu’il faut deux différents acteurs avant de parler de relations. Une analyse descriptive est réalisée sur les premiers jets de données. Le package igraph a été utilisé le calcul des différentes centralités des éleveurs et la fonction plot pour l’esquisse du graphe relationnel entre les acteurs. Les données relatives à la répartition proportionnelle ont été utilisées pour estimer le coefficient de concordance de Kendall avec le package Vegan et la fonction global. Kendall (Oksanen et al., 2007). Le test de T a été utilisé pour la comparaison des moyennes et le test d’homogénéité pour comparer les fréquences.

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3.10 Résultat

3.10.1 Caractéristiques sociales

Le Tableau I présente quelques variables utilisés pour la caractérisation sociale des éleveurs de Sèmè-Podji (le genre, la vie de famille, le niveau d’étude, l’appartenance à une association, la formation en élevage et l’expérience des acteurs). Sur les 42 éleveurs enquêtés, les femmes représentent 12% de l’effectif total. Pour la vie en famille, 93% des éleveurs vivent en couple. Le niveau d’étude primaire a été plus observé (55%) suivi du niveau secondaire. Les 74% des éleveurs de notre échantillon n’ont eu jusque-là aucune formation en élevage et les expériences en élevage de porcs sont plus comprises entre 20 et 40 ans. Les éleveurs membre d’une association représentent 43%.

Tableau I: Caractérisation sociales des éleveurs enquêtés

Caractéristique Modalités Effectif Fréquence(%) IC

Genre F

M

42 42

12 a 88 b

9,8 9,8 Vie de famille Seule

En couple

42 42

7 a 93 b

7,7 7,7 Niveau d’étude Aucune

Primaire Secondaire Universitaire

42 42 42 42

21 b 55 c 21 b 3 a

12,3 15,0 12,3 5,1

Association Membre

Non membre

42 42

43 a 57 b

14,9 14,9 Expérience <10

10-20 20-40 40 >

42 42 42 42

19 a 14 a 50 b 17 a

11,8 10,4 15,1 11,3 Formation en

élevage

Oui Non

42 42

26 a 74 b

13,2 13,2 IC=Intervalle de confiance

3.10.2 Activités principales des éleveurs

Les différentes activités principales des éleveurs sont renseignées dans le Tableau II. Les 49,98%

des éleveurs sont principalement dans les activités agricoles les 50,02% se retrouvent dans d’autres activités principales. Parmi ces activités, on compte celles artisanales (mécanique, soudure, plomberie…). Les autres activités comme l’enseignement (2,4%), le commerce (7,1%),

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le taxi-moto (2,4%) ou encore le métier de tradi-praticien (2,4%) sont également des activités principales entreprises par les éleveurs de la commune de Sèmè-Podji.

Tableau II : Activités principales des éleveurs

Activités Effectif Fréquences (%) IC

Agriculteur 42 14,28 a 10,5

Eleveur 42 35,7 a 14,4

Artisans 42 28,62 a 13,6

Autres 42 21,4 a 12,4

IC= intervalle de confiance

3.10.3 Categories d’animaux élevés

Le Tableau III nous présente les différentes catégories de porcs rencontrés dans les porcheries enquêtées à Sèmè-Podji. Au sein de ces élevages on dénombre en moyenne 2,35 de truies, 1,19 verrats. De même, on note en moyenne 3,38 cochettes. En ce qui concerne les jeunes verrats, on note en moyenne 2,07. Une moyenne de 6,50porcelets a été calculée avec un maximum. Selon les différentes porcheries investiguées, les différentes catégories peuvent ne pas exister, d’où les minimums 0.

Tableau III: Catégories d’animaux élevés

Catégorie Minimum Maximum Moyenne (écart type)

Truies 0 5 2,35 a ± 1,35

Verrat 0 8 1,19 a ± 1,59

Cochette 0 20 3,38 a ± 3,81

Jeune verrat 0 10 2,07 a ± 2,58

Porcelets 0 26 6,50 a ± 6,52

3.10.4 Concordance sur les maladies des élevages

Dans ce Tableau IV, les maladies ont été classées par les éleveurs selon leur importance relative.

La PPA a été classée comme étant la première maladie crainte dans les élevages. La gale est identifiée comme la deuxième maladie contre laquelle les éleveurs investissent beaucoup. La colibacillose comme étant la cinquième maladie crainte. Le coefficient de concordance mesuré

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