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Cryothérapie totale de la prostate sous IRM par voie périnéale : résultats

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ARTICLE ORIGINAL

Cryothérapie totale de la prostate sous IRM par voie périnéale : résultats

carcinologiques et facteurs prédictifs

Percutaneous MR-guided prostate cancer cryoablation: Predictive factors and oncologic outcomes

M. Gaullier

a,∗

, T. Tricard

a

, J. Garnon

b

, R.-L. Cazzato

b

, P. Munier

a

, P. De Marini

b

, P. Werle

a

, V. Lindner

c

, A. Gangi

b

, H. Lang

a

aServicedechirurgieurologique,nouvelhopitalcivil,hôpitauxuniversitairesdeStrasbourg, 1,placedel’Hôpital,67091Strasbourg,France

bServiced’imagerieinterventionnelle,nouvelhopitalcivil,hôpitauxuniversitairesde Strasbourg,1,placedel’Hôpital,67091Strasbourg,France

cServiced’anatomopathologie,nouvelhopitalcivil,hôpitauxuniversitairesdeStrasbourg,1, placedel’Hôpital,67091Strasbourg,France

Rec¸ule31mars2019 ;acceptéle24octobre2019 DisponiblesurInternetle11décembre2019

MOTSCLÉS Cancerprostatique; Thérapieablative percutanée; IRM; Cryothérapie

Résumé

Introduction.—Aujourd’hui,lacryothérapiefaitpartiedel’arsenalthérapeutiquefaceaucan- cerdelaprostatelocalisé.Nousnoussommesintéressésauxtraitementsglobaux,depremière oudesecondeligne.Notretravailvisaitàidentifierdesfacteursderisquesdemauvaiseréponse autraitementducancerdelaprostateparcryothérapie.

Matérielsetméthodes.—Dejuillet2009àjuillet2012,18patientsontététraitésparcryo- thérapiepourun cancerde prostatelocalisé.Il s’agissaitrespectivementde traitementde premièreet de seconde lignepour 12 et6 des patients. Nousavons analysé les PSApost- cryothérapieselonlescritèresPHOENIXetASTROdéfinissantlarécidivebiologiqued’unepart; etlesrécidivesconfirméeshistologiquementd’autrepart.Nousavonscomparélesdonnéespré- etpostopératoiresdespatientsenrécidiveshistologiques.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:maxime.gaullier@chru-strasbourg.fr(M.Gaullier).

https://doi.org/10.1016/j.purol.2019.10.006

1166-7087/©2019ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

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Résultats.—Ilyavait2(11%)récidivesbiologiqueset7(38,9%) récidiveshistologiques.La moyennederécidivehistologiquepostcryothérapieétaitde20,7(±13,9)mois.Letraitement de secondeintention (p=0,5);lePSA pré-cryothérapie(p=0,2), lescore de Gleason/ISUP pré-cryothérapie(p=0,4)n’étaientpasdesfacteursderécidive.Lepourcentagedebiopsies positivesavantcryothérapieétaientde25%(±16,5)danslegroupesansrécidivecontre40,7% (±25,2)danslegroupeavecrécidive, etlepourcentagedecancersurlesbiopsiespositives avantcryothérapieétaientde10,6%(±9,3)danslegroupesansrécidivecontre18,7%(±16,5) danslegroupeavec récidive;semblaientêtredesfacteursderécidives(p=0,09etp=0,3) sansêtresignificatifenraisond’unmanquedepuissancedel’étude.Lecaractèrebilatéraldes biopsiesétaitsignificatif(p=0,04).

Conclusion.—Lecaractèrebilatéraldesbiopsiesapparaitcommeunfacteurderisquederéci- dive,lespourcentagesélevésdebiopsiespositivesainsiquedecancersurleslongueurstotales debiopsiessemblentêtredesfacteursderisquederécidiveaprèscryothérapiedepremière oudesecondeligne,bienquelesrésultatssoientnonsignificatifs.Ladéfinitionderécidive biologiquepostcryothérapieresteàdéfinir.

Niveaudepreuve.— 4.

©2019ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Prostaticcancer;

Percutaneous thermalablation;

MRguidance;

Cryoablation

Summary

Objective.—Todeterminethepejorativepredictivefactorsononcologicoutcomesofpercuta- neousMR-guidedwholeglandprostatecancercryoablation(CA).

Methods.—Medicalrecordsofpatientstreatedfrom2009to2012,toassessmedium-termonco- logicoutcomes,werereviewed.Prostatebiopsieswereperformedinlocalrecurrencesuspicion (biochemicalfailure,MRfollow-upfailure).

Results.—Among18patients,mean ageof72.6(61—78),2(11%)and7(38.9%)biological andreportedbiopsy-provenlocalrecurrencerespectivelywithourinitialtechnicofCA.Mean follow-upandrecurrencewere56.3(±21.7)and20.7(±13.9)monthsrespectively.Aprevious treatmentofprostatecancer(P=0.5),pre-treatmentPSA(P=0.2),pre-treatmentGleason/ISUP score(P=0.4),nadirPSApost-CA(P=0.22)werenotassociatedwithrecurrence.Bilateralposi- tivecoresappearsasapejorativepredictivefactor(P=0.04).Howevermeanpre-treatment positivecorespercentage,25(±16.5)inrespondingpatients versus40.7(±25.2)incaseof recurrence,andmaximumpercentageofcancerextentineachpositivecore,10.6(±9.3)in respondingpatientsversus18.7(±16.5)incaseofrecurrence,seemedassociatedwithlocal recurrenceafter prostateCAbut ouranalysiswasn’table tofind adifference(P=0.09and P=0.3respectively)duetoalackofpower.

Conclusion.—Bilateralpositive coresappearsasapejorativepredictivefactor.Inourexpe- rience, important tumor volume seem to be a pejorative predictive factor for oncologic outcomesafterPCAwhereastreatment,PSA,Gleason/ISUPscore,nadirPSAarenot.

Levelofevidence.— 4.

©2019ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Aujourd’hui, l’EAU recommande l’utilisation des traite- ments ablatifs (cryothérapie, ultrasons focalisés, thermo- thérapie par laser interstitiel, photothérapie dynamique, électroporation irréversible et la radiofréquence) dans le traitementducancerlocalisédelaprostatedans lecadre d’essaiscliniques[1].

LesdernièresrecommandationsduCCAFUsuggèrentque lestraitementsablatifspeuventêtreproposésdans lecas oùlestraitementsrecommandés(chirurgie,radiothérapie, curiethérapie)nesontpasenvisageables[2].

Ainsi,letraitementablatifestuneopportunitéthérapeu- tiquedepremièreintentionchezlespatientsnonopérables avecun antécédentd’irradiation pelviennedans le cadre d’uncancercolorectal;oudesecondeintentionpourdes patientsenrécidived’unadénocarcinomeprostatiqueaprès radiothérapie non éligible à une chirurgie de rattrapage [3—5].

Lapremièredescriptiondelatechniquedecryoablation percutanéedatede1993parOniketal.,etreposaitsurune techniquedecryothérapieéchoguidée[6].

Parlasuite,l’échographiedefusion(procédureassistée paréchographieavecfusiond’une imagerieIRM(Imagerie

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parrésonancemagnétique))apermisuneoptimisationdela précision.

Plus récemment, les progrès techniques nous per- mettentderéaliserlacryothérapiesouscontrôleIRM[7,8].

L’avantageparrapportàl’échographiesimpleoudefusion étantunmeilleurciblagedeslésionsetuncontrôleperopé- ratoiredela zonetraitée parvisualisation dela boulede glace[9].

Iln’existepasdeconsensussurlesuivietladéfinitionde récidivebiologiqueaprèstraitementparcryothérapie;bien quedanslesdernièresrecommandationsdel’AFU,lestaux de PSA (prostate specific antigen) après chirurgie, radio- thérapie,curiethérapieetultrasonsdéfinissantunerécidive biologiquesontclairementexprimés.

Aujourd’hui, la chirurgie après traitement ablatif est possible;cependant,lesrécidivesaprèscryothérapieappa- raissent comme agressives [10]. Il est donc primordial d’identifierlesfacteursderisquesderécidivesaprèscryo- thérapie.

Nousavonsréalisé unesérie decryothérapie totalede prostate sous contrôle IRM afin d’en évaluerla faisabilité etla reproductibilité. Nos résultats précoces avaientété présentésen2012[8].

Notreobjectifétaitd’identifierdesfacteursderisquede récidivetumoraleaprèscryothérapiesouscontrôleIRM.

Matériels et méthode

De juillet 2009 à juillet 2012, nous avons inclus rétros- pectivement tous les patients ayant bénéficiés d’une cryothérapietotaledeprostatepouruncancerdeprostate localisédansnotrecentre.Lediagnosticétaitconfirmépar unrésultat anatomopathologiqued’adénocarcinome pros- tatiquesurdesbiopsiesdeprostate.UneIRMétaitréalisée avantlesbiopsies prostatiques. Lesbiopsiesétaientréali- séesparvoie transrectale,systématiques etéchoguidées, avec fusion cognitive en cas de lésion suspecte à l’IRM.

Les patients étaient évalués cliniquement en consulta- tion; lesdonnéespréopératoires telles que le PSA,l’IRM etl’analyseanatomopathologiquedesbiopsiesdeprostate étaientrecueillies. Pour les patients enseconde ligne de traitement,lesdonnéesinitialesdudiagnosticétaientéga- lementrecueillies.

Laprocédureétaitréaliséesousanesthésiegénéraleen présenced’unurologueetd’unradiologueinterventionnel.

Unesondeurinaireavecunsystèmederéchauffementuré- tralétaitmiseenplaceafindediminuerlerisquedelésion parlefroiddel’urètreprostatiqueetdusphincterurinaire.

Lepatientétaitplacéendécubitusdorsaletl’intervention étaitréalisée sous contrôle IRM afin de contrôlerle posi- tionnement des cryosondes et le volume de la boule de glace.Nousn’avonspasréalisé dedissection duDenonvil- lier.Deuxtypesdecryosondesétaientutilisées,compatibles avecl’IRM:IceRod® etIceSeed® dechezGalilMedical®. Les2sondessontde17gauges(1,5mm)etpermettentune zone decongélation différente (respectivement enforme deboule etd’ogive).Unseul typedesonde étaitutilisée pourchaquepatient,60%deIceSeed®et40%deIceRod®; enmoyenne 5cryosondes parpatient. Lessondes étaient positionnéessouscontrôleIRM,lenombreetletypeétant dépendantdelamorphologieprostatique,àl’appréciation

del’opérateur.Underniercontrôleparimagerieétaitréa- liséavantdedébuterlacongélation. Unpremiercyclede congélationde10minutesétaitréalisé.Unenouvelleima- gerie étaitréaliséeavant deprocéderau secondcycle de congélation.Ainsi,labouledeglaceétaitvisualisée,eten casdecongélationincomplètedelaglande,ilétaitpossible derepositionnerlessondes pourunecongélationoptimale delaprostate.

Lasondeurinaireétaitretiréeau3ejour.Etlespatients étaientrevusenconsultationpour uncontrôlecliniqueet unesurveillanceduPSA1moisaprèslegestepuistousles 6mois.

Le suivi était basé sur le toucher rectal, le PSA et la réalisationd’uneIRMprostatique.

Comptetenu del’absencede recommandationconcer- nant le suivi post cryothérapie, dans le cadre d’une démarchethérapeutiqueinnovante,laréalisationdebiop- sies de prostate de contrôle était à la discrétion du chirurgien, en cas d’anormalité d’un ou de plusieurs des paramètresde surveillance. Lesbiopsies étaientréalisées sous contrôle échographique, par voie transrectale, avec fusioncognitiveencasdelésionsuspecteàl’IRM.

Nousavonsanalyséles PSApost cryothérapieselon les critèresPHOENIXetASTROdéfinissantlarécidivebiologique d’une part ; et lesrécidives confirmées histologiquement d’autrepart.

Dans le cadre de cette étude, pour les patients pré- sentant unerécidive histologique,le suiviaété arrêtéau momentdesbiopsiesprostatiquespourlescritèresderéci- divesbiologiquesselonPHOENIXetASTRO.

Les données préopératoires et postopératoires des patients sans récidive ont été comparées à celles des patients présentant une récidive tumorale confirmée his- tologiquement après cryothérapie. Nous avons recherché une différenceconcernantle PSA,le score deGleason et l’ISUP(pourlespatientsenpremièreligne),lepourcentage debiopsiepositive,lecaractèrebilatéraldesbiopsiesposi- tives, lepourcentagedecancersur lalongueurtotale des biopsiesainsiquelePSAnadiraprèscryothérapie;lestests statistiquessontprécisésdansleTableau3.

Résultats

Nousavonsinclus18patientsquionteuunecryothérapiede prostatedontl’âgemoyenétaitde72,6(±4,6)ans;leurs caractéristiquessontdétailléesdanslesTableaux1et2.

Douzepatientsétaientenpremièrelignedetraitement et6ensecondeligne:5aprèsradiothérapie,1aprèsthé- rapie ablative par ultrason. Pour les patients en seconde ligne,le délaimoyenentreletraitement de1èreligneet lacryothérapieétaitde72(±37,9)mois.LePSAmoyende la cohorteavant cryothérapieétaitde5,6 (±3,1) ng/mL.

Pourlespatientsenpremièrelignedetraitement,lescore deGleasonmoyenétaitde6,7(±0,8);ilyavait42%,50% et8%descoreISUP1,2et3respectivement.

Lesuivimoyendelacohorteétaitde56,3(±21,7)mois.

Septrécidivesaprèscryothérapieontétédiagnostiquéespar biopsies prostatiques dont 5 présentaient une lésion sus- pecteàl’IRM.Touslespatientsavecunelésionsuspecteà l’IRMontétébiopsié;deuxpatientsontprésentéunrésul- tathistologiquesansmalignité(unsurbiopsiesprostatiques,

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Tableau1 Caractéristiques de la cohorte, avant la cryothérapie.

n 18

Âge 72,6(4,6)a

1religne(N) 12

2eligne(N) 6

PSA 5,6(3,1)a

Gleasonb 6,7(0,8)a

ISUPb

1 42%

2 50%

3 8%

a Donnéesexpriméesenvaleur(écart-type).

b Concernentuniquementlespatientsde1religne.

Tableau2 Caractéristiquesavant1relignedespatients traitésparcryothérapieen2eligne.

N 6

PSAavant1re ligne 4,9(2,9)a

Gleasonavant1religne 7(0,7)a

ISUPavant1religne 2,5(1,3)a

Radiothérapie 5

Ablatherm 1

NadirPSAaprès1religne 0,7(0,7)a

a Donnéesexpriméesenvaleur(écart-type).

unsurrésectiontransurétraldeprostate).Selonlescritères ASTRO ouPHOENIX il yavait 2 récidives biologiquesdans notresérie.

La moyenne derécidive histologique post cryothérapie étaitde20,7(±13,9)mois.Lasurviesansrécidivehistolo- giqueà4ansétaitde56%.

Iln’yavaitpasdedifférencesignificativeentermesde récidiveentrelesgroupestraitementde1èreintentionet traitementde2eintention.

L’étude duPSA avant lacryothérapien’était passigni- ficativement différente entre le groupe ayant présenté unerécidiveetlegroupe sansrécidiveaprèscryothérapie (p=0,2).

Le score de Gleason n’apparaît pas commeun facteur prédictifderécidive pourlespatientstraitésenpremière ligne,ilétaitenmoyennede6,5(±0,8)pour lespatients n’ayantpasprésentéderécidiveaprèstraitementetde6,9 (±0,7)pourlespatientsayantprésentéunerécidiveaprès traitement(p=0,4).

Nous retrouvons une importante discordance qui reste nonsignificative dans lacomparaison dunombrede biop- sies positives et le pourcentage de cancer présent sur les carottes de biopsie entre les 2 groupes. Ainsi, les pourcentages moyens de biopsies positives sur les biop- siesprostatiquesavantcryothérapieétaientrespectivement de 25 % (±16,5) et de 40,7 % (±25,2) pour les groupes sansrécidive etavecrécidive(p=0,09).Lespourcentages de cancer sur les biopsies positives prostatiques avant

cryothérapieétaientrespectivementde10,6%(±9,3)etde 18,7%(±16,5)pourlesgroupessansrécidiveetavecréci- dive(p=0,3).LesrésultatssontprésentésdansleTableau3.

Troispatientsprésentaientdesbiopsiesdeprostateposi- tivesbilatérales ; deux patients en première ligne etun patientendeuxièmeligne.Touslespatientsavecdesbiop- siespositivesbilatéralesont récidivéaprèscryothérapie; ainsilacomparaisonavecuntestduChi2retrouveunediffé- rencesignificativeentrelespatientsprésentantdesbiopsies positivesunilatéralesetbilatérales(p=0,04).

Discussion

Lacryothérapiedeprostatepourraitêtreunetechniqueuti- liséedans letraitementducancerdelaprostate localisé.

Elle est unealternative pour les patients nerelevant pas d’untraitementchirurgical,delaradiothérapie,delacurie- thérapieouprésentantunerécidivepost-radique[11,12].

Actuellement,la littératuresur cesujet est largement représentée par la cryothérapie sous contrôle échogra- phique. Rares sont les centres équipés d’une IRM tunnel large dédié à l’activité de radiologie interventionnel ; il n’existedoncquetrèspeudesérieladécrivantsouscontrôle IRM.Pourtant,latechnologieactuellepermetlaréalisation decetteprocéduregrâceàdesmatériauxIRMcompatible.

L’apportducontrôledela bouledeglaceparl’IRMparait incontournable.Eneffet, parsoncontrôle per-procédure, l’IRM offre la capacité d’optimiser la morphologie de la bouledeglaceparunéventuelrepositionnementdescryo- sondesenperopératoirepermettantd’unepartunesécurité detraitementtotalsurleplanoncologiqueetd’autrepart unesécuritédepréservationdesorganesdevoisinage.

Lacryothérapiedeprostatedansletraitementducancer deprostatenaïfdetouttraitementretrouvedessurviessans récidivebiologique à5 ansde72—77% selonla définition utilisée:ASTROouPHOENIX[13,14].

En2008,Cohenetal.ontdécritunesériede204patients traitésparcryothérapieenpremièreintentionavecunesur- viesansrécidivebiologiqueà10ansde62%selonPHOENIX [15].

Laréalisationdebiopsiesanticipéesparrapportauxcri- tèresdePHOENIXetASTROrendcompliquéelacomparaison de nos résultats à ceux de la littérature, en effet nous retrouvons une survie sans récidive anatomopathologique de56 % à 4 ans. Pourtant,1 seul patient étaitconsidéré en récidive biologique selon PHOENIX avant biopsie. Les 6autrespatientsenrécidiveanatomopathologiquen’étant pas enrécidive biologique lors de la biopsie prostatique.

Concernantlescritères ASTRO,celaconcernait 2patients quirépondaientauxcritèresderécidivebiologiquelorsdes biopsies.Iln’yavaitpasdepatientenrécidive biologique n’ayantpasbénéficiédeponctionbiopsiedeprostate.

Nousavonsdébutéen2015laréalisationd’unenouvelle sériedecryothérapiedeprostate,aprèsapportd’évolution technique:notammentunegrilleIRMcompatiblequiamé- liorelaprécisiondepositionnementdescryosondestouten augmentantlareproductibilitédugeste(Fig.1);l’hémato dissectionduDenonvillierspermettantuneprotectionther- miquedelaparoiantérieurdurectum.

Dans cette série de 11 cryothérapies de juin 2016 à juin 2018,avec unsuivi moyende 10 mois[0 ;24], nous

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Tableau3 Résultats.

Sansrécidiveaprès cryothérapie

Récidiveaprès cryothérapie

p

Nombredepatients 11 7

Nombredepatientsen1re ligne 7 5 0,5Fisher

Nombredepatientsen2eligne 4 2 0,4T-Test

NadirPSAaprès1èreligne(n=6) 0,9(0,8) 0,3(0,2) 0,5Fisher

PSA 4,9(1,9) 6,8(4,3) 0,2T-Test

Gleasona 6,5(0,8) 6,9(0,7) 0,4T-Test

ISUPa 1,8(1,0) 2,3(1,1) 0,36T-Test

Pourcentagedebiopsiespositives 25(16,5) 40,7(25,2) 0,09Mann—Whitey

Pourcentagedecancersurlesbiopsies 10,6(9,3) 18,7(16,5) 0,3T-Test

NadirPSAaprèscryothérapie 0,2(0,1) 1,3(2,3) 0,22T-Test

Donnéesexpriméesenvaleur(écart-type).

aConcernentuniquementlespatientsde1religne.

Figure1. Cryothérapie encours, avecgrilleet cryosondesen placesousmonitoringIRM.

retrouvons aucune récidive biologique selon les critères ASTROet/ouPHOENIX.

Ainsi se pose la question de la définition de récidive biologique après cryothérapie. En effet, il n’existe pas de consensus sur les critères de récidive biologique dans lestraitementsablatifs ducancer localisé dela prostate.

Blana et al. ont présenté en 2009 la définitionde Stutt- gart pour la récidive biologique après HIFU : PSA>nadir +1,2ng/mL [16]. Cette définition étant le résultat d’une étude rétrospective multicentrique analysant l’apparition d’une récidive clinique (Biopsie positive, apparition de métastaseàl’imagerie,traitementderattrapage)enfonc- tiondel’analyseduPSA(Cinétiqued’ascension,tempsde doublement,définitionsdePHOENIXouASTRO)[17].

Concernant la récidive histologiquement documentée, nouspouvonsregretterla faiblepuissance dueaunombre faible de patient et de l’hétérogénéité de notre série composéedepatients traitésenpremièreintentionetde patients traités en deuxième intention : en récidive. En revanche,nous neretrouvons pas de différence significa- tivederécidiveentrelesgroupesdecryothérapiede1reou de2eligne.

Concernant la placede la cryothérapie dans le traite- ment de rattrapage après radiothérapie ; 30 à 50 % des patients traités par radiothérapie sont en récidive biolo- giqueà10ansetnécessitentuntraitement derattrapage

[18,19].Danslalittérature,nousretrouvonsunesurviesans récidivebiologiqueà5ansde39—63%pourlescryothérapies derattrapageaprèsradiothérapie[20—22].Ilestintéressant denoter quedans lalittérature,le mauvais pronosticdes patients enrécidive aprèsradiothérapie étaitle score de Gleasonpré-radiothérapie[23].Ainsisediscutel’indication delacryothérapiederattrapageaprèsradiothérapiechez lespatientsavecuncancerdeprostateagressifavantradio- thérapie.

La cryothérapie de rattrapage a été comparée de manièrerétrospectiveen2009parPistersetal.aveclapros- tatectomietotalederattrapage(56versus42patients).Le critèred’évaluationétaitlarécidivebiologiqueselondeux définitions:PSA>0,4ng/mL(critère1)et2augmentations duPSAparrapportauNadir(critère2).Lasurviesansréci- dive biologique à 5 ansétait significativement supérieure danslegroupeprostatectomiederattrapagepourlesdeux définitions;21%versus61%pourlecritère1et42%versus 62%pourlecritère2.

Cependant,iln’estpasretrouvédedifférencesignifica- tivesurlasurviespécifiqueentreces deuxtraitementsde rattrapagesaprèsradiothérapie[24].

Concernantlesfacteurspronostiques:lestauxdesurvie sansrécidivesonthétérogènesdanslalittératureetilparait essentiel d’identifier des facteurs pronostiques de bonne réponseafindesélectionneraumieuxlespatientséligibles à lacryothérapie,quece soitdepremièreoudeseconde intention.

Dans la littérature, des facteurs pronostiques pré- cryothérapieontétéidentifiés:lePSApré-cryothérapie,le stadecliniqueaudiagnosticetlescoredeGleason[15,21]; ainsiquelenadirPSApost-traitement[25].

En2010,Levyetal.ontdécritunesériede122patients oùlenombredebiopsiespositivessupérieurà4etlepour- centage de biopsies positives supérieur à 30 % sont des facteurs pronostics de mauvaise réponse biologique à la cryothérapieenanalyseunietmultivariée(PSA>0,6ng/mL entresixetdouzesemainesaprèstraitement)[26].

Elshafeietal.ontproposéunnomogrammedeprédiction de récidive biologique après traitement par cryothéra- pie issue de la Cryo Online Data base (COLD) incluant 2242patients.LesfacteursprédictifsidentifiéssontlePSA

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pré-cryothérapie,levolumeprostatique,le stadeclinique etlescoredeGleason.Lenombredebiopsiespositiveset lepourcentagedecancersurlesbiopsiesn’ayantpaspuêtre étudiésparmanquededonnéedisponible[13].

Dansnotreétude,lePSAetlescoredeGleasonnesont pas significativementdes facteurs pronostics commedans d’autresétudes[15,26].

Enrevanche,lecaractèrebilatéraldesbiopsiesapparaît commesignificatif ;cependant, ilconvient depréciserle manquedepuissancedevantlefaibleeffectif.

Les pourcentages de cancer sur biopsie et le nombre de biopsiespositives semblent discriminants maisnesont passignificatifsenraisondufaibleeffectif.L’étudedeces paramètresamontréleurpertinencecommefacteurspro- nostiques après prostatectomie radicale ou radiothérapie externe[27—31].

Ilnousparaîtdonclicitedesuggérerquelepourcentage decancersurlesbiopsies,lenombredebiopsiespositives etlecaractèrebilatéraldesbiopsiesdevraientêtreprisen considérationdansdesétudesfutures.

Conclusion

Enfonction des améliorations techniques encours, l’IRM, parlecontrôleper-procédurequ’elleapportedevraitamé- liorer la précision de la cryothérapie de prostate. Le caractère bilatéral des biopsies positives, le nombre de biopsiespositivesetlepourcentagedecancersurlesbiop- siespourraientêtredesfacteursàprendreencomptedans l’indicationdecryothérapiepourlecancerdeprostate.

Notre étude suggère enfin que les critères ASTRO et PHOENIX ne sont peut-êtrepas adaptés à la cryothérapie deprostateavec7récidiveshistologiquespour2récidives biologiques.

Cesdifférentspointsdevraientfairel’objetd’uneétude prospective et au mieux multicentrique en fonction des possibilités offertes par le peu de centre équipé en IRM interventionnelle.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

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