CROSS OVER FESTIVAL - 28 au 30 juillet - NICE
La simple évocation de Miss Kittin & The Hacker avait suffit de finir de me convaincre quant à l'impérieuse nécessité de bloquer mon agenda au titre de la soirée du 28 juillet 2K9.
The Hacker, aux prémices de sa carrière, n'est autre que l'une des moitiés figurant XMF, label grenoblois, aux productions HC dévastatrices et exacerbées.
http://www.discogs.com/artist/XMF
Bien que désormais loin de ses tracks industriels enragés, me confondre parmi le public bigarré azuréen, me semblait personnellement un légitime moyen de rendre un humble hommage à un artiste, dont la sonorité première demeure encore devoir aujourd'hui me fasciner.
Pour autant, là où la musique semble pour moi s'être parfois - de bien bon gré - arrêtée; cette dernière, telle une fuite perpétuelle en avant, n'a cessé d'évoluer, quittant la dimension strictement hardcore-sphérique pour emprunter des contrées aux inspirations multidirectionnelles dont je suis finalement un docile et volontiers client.
Parfois vulgarisée probablement à tord de "Minimal techno" ou encore "électroclash", comme toute musique que l'on s'oblige à ranger dans un tiroir comme pour mieux la contrôler, ma qualification plus volatile et périlleuse des productions de Miss Kittin & The Hacker se rapprocherait davantage d"une cold techno romancée" mêlant old-electronics-mélodies, chansonnette et authenticité culturelle.
Entouré de 3499 autres participants, bien que le seul "demeuré" en costume, je ne saurais objectivement commenter la première partie de ce festival pourtant bien senti, puisque mes -insuffisamment futiles- obligations professionnelles auront eu raison de la prestation des WASHING MAJAZZZ.
Toutefois, notre précédente entrevue à l'occasion d'une énième venue de Birdy Nam Nam m'avait plutôt laissé apathique et donc sans remords.
A peine arrivé dans l'hémicycle de l'hyper centre de Nice, appréhendé pour l'occasion sous la forme d'un antique théâtre de plein air, que Miss Caroline Hervé
& The Michel Amato servent leurs rythmiques à un public plutôt averti, conquis et ondulant à la mesure des morceaux qui s'égrainent. Miss Kittin cultive sciemment un contraste par sa puissance avec un The hacker statique, à l'œuvre derrière ses machines au réminiscence évidente d'un Kraftwerk des temps modernes. Le visuel est percutant, mêlant notamment images de la WWII & propaganda soviétique. Des systèmes light viennent assourdir et enfoncer leur prestation bien amenée.
Aussi, d'une célébration diurne aux étoiles filantes, un cover de "tainted love" tiendra le rôle de rappel du binôme dont la prestation scénique m'aura définitivement convaincue. Sans doute plus proche de la version new-wave de Soft Cell, je soutiendrai pour ma part par conviction, l'œuvre originelle de Gloria Jones.
Succèdent enfin un autre duo, adepte du mach-up, en les personnes de 2ManyDJs. Bien que simple, mais éminemment torturés, les interminables enchainements des praticiens de radio Soulwax auront - à tord - ou à raison des derniers popotins jusqu'alors hésitant quant à démontrer leur parfaite symétrie.
Par drastique effort de synthèse, retenons, un Tribute à Mickael Jackson, de ponctuels tracks tels Aérodynamik-Daft Punk, Poney-Vitalic ou encore l'inaltérable Lil'Louis- Frenck Kiss.
Un visuel bien qu'élémentaire, quoique terriblement efficace, fondé sur l'animation binaire séquencée de pochettes de vinyle rétro, donnera une constance évidente à leurs superpositions musicales.
Kurt Cobain clôturera bien malgré lui la soirée.
Nous sommes Mardi, il est minuit passé, soit déjà l'heure de tirer le rideau.
Ju² as a wicked baroque writa!