Ma passion, mon métier
Act1- L’inaccessible étoile.
Verdict : je plaide coupable !
La sentence est tombée. Prison à perpétuité.. impossible de penser à vous évader.
Non ce ne sont pas là les propos du responsable du bureau du personnel en charge à l’époque. Bien au contraire, d'un grand sourire au milieu de sa son costume bleu marine, chemise bleu ciel et sa cravate assortie à sa tenue du gardien des mouvements de stock de l’effectif de ce grand organisme de formation professionnelle et de promotion du travail.
Cet homme me reçoit dans ce bureau numéro cent dix neuf dont une porte intérieure donne sur le bureau d’une dame d’une quarantaine d’années. C’est sans doute sa secrétaire désignée.
“Tu es bien d’Ifrane.. tu dois être choyée en ces temps difficiles. Je t’annonce la nouvelle qui va te plaire :tu as l'immense chance d’être embauché dans ta magnifique ville d’origine près de ta chère maman !
Du travail ?! Dans mon joyau architectural et naturel ?!A côté de mes parents !
Mes pensées se mettent à danser au chat et à la souris. Où suis-je? Ce bâtiment de la grande artère de la métropole dont la façade ressemble à un grand pétrolier de la mer rouge ne le dit absolument rien.
Qu’est ce que cela peut bien avoir avec ma ville calme et paisible dont les seuls bâtiments administratifs relèvent de l’intérieur avec ses services extérieurs en miniature,des établissements scolaires
(un collège public et un lycée militaire),une structure abritant des parkings de travaux publics (engins essentiellement de déblayage de la neige).
Mis à part cela, on peut énumérer quelques organismes hôteliers,un dispensaire, trois petits HCR (hôtel-café- ) non classés et enfin un centre commercial des plus municipaux.
Non, c’est bien clair, il y a erreur sur la personne. Ils ont dû se tromper dans le traitement des candidats. Je suis certain de n’avoir jamais solliciter un travail dans quelques bureaux que ce soit relevant des compétences de cet organisme, ni signé un papier ou saisi un formulaire faisant mention à cet hypothétique employeur.
J’ai certes été, il y a de cela un mois, à deux reprises :une fois quand je devais avoir un entretien avec le responsable du personnel de cette grande compagnie de produits laitiers jouxtant la voie ferrée à
moins d’un kilomètre de ce bâtiment, et la deuxième fois à quelques minutes dans les services de l’Office d’immigration.
J’aimon porte-folio,et j’ai bien pris note de tous mes contacts, rendez-vous,et ce nom ne pouvait y figurer .
Ce télégramme reçu de mains propres du facteur de mon village, j’ai contresigné dans ses livres avant de le lire. Et c’était sur le comptoir de l’épiceriede mon paternel que je devais garder par ces jours d’automne. Voici le texte , c’est resté gravé dans ma mémoire : “Prière vous présenter pour affaire vous concernant au…. À …..”.
Precis, concis, et écrit à la machine. Il ne portait pas le nom de l’émetteur mais uniquement son adresse qui- comme par hasard, se trouve dans le même périmètre géographique de ce qui me intéresse le plus dans ma démarche : études à l’étranger.
“l’affaire urgente me concernant” telle que telegraffîé ne pouvait être que celle
qui me préoccupait le plus au monde dans ce petit village perché au milieu de ce “ nulle part” à mille lieues de la capitale économique et du fief de toutes les commodités de la vie moderne.
Modernité et attractions de nous autres les fils de paysans et de petites gens heureux et soucieux de voir leur progéniture prendre l’ascenseur social de cette société où les instances sociales ont cessé de fonctionner.
Modernité qui rime avec récompense de ces sacrifices et efforts que les parents ne se lassent jamais bridant leurs estomacs et cousant leurs haillons à volonté mais fiers des prouesses de leurs enfants.
Ces enfants qui bravent des kilomètres jonchés d’obstacles et de haies de toute nature au milieu de cette nature désobligeante et caillouteuse mais combien enchante printemps et hivers à
coups de bourgeons et de grêle, de rafales et de poudreuse.
Ce jeune homme est la fierté de sa famille,de ses proches et de tout son village. Son baccalauréat, il le doit surtout à ses parents :un père très envié pour son caractère de combattant et une mère que mots et gestes font l’effet d’une potion magique qui booste son
enfant chaque fois que ténacité et persévérance laissent place à doute et nonchalance.
“”Petit.. il n’est pas de collines où pente ne soit suivie de descente ! Tout noeud fait finit toujours par être défait . Deux ingrédients :patience et résolution.”
N’est ce pas là tous les ingrédients du coaching tel que l’on s’évertue à plaidoyer de nos jours ?!
Ces phrases magiques, elles collent à votre mémoire à jamais. Tout simplement et bonnement parce qu’elles émanent du cœur veillant et expert de celles et ceux qui les prodiguent par amour et non par cupidité.
(A suivre)
