ECONOMIOUE ET SOCIAL
7 ^
FRANCAIS
Original t ANGLAIS
I
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COMMISSION ECONOMIQUE POUR LUFRIQUE Neuvieme session
A'ddis-Abgba, 3-14 fevrier 1969
COMPTE RENDU AtfALYTIQUE PR0VI30IRE DEJJ^eENT QUARMTE TROISIEME SEANCE tenue a la Maison de l'Afrique, a. Addis-Ab^ba
le jeudi 6 f£vrier 1969, h lOh 25
President t M« A. Ayida (Nigeria)
M. P. Lissouba (Republique du Congo)
puis t
Secretaire executif : M. R.K.A, Gardiner M. H.L. Senghor Secretaire i
SOMMAIRE : 1.
2.
3.
Dixieme anniversaire de la Commission economique pour lTAfrique et adoption d'une resolution commemorative
Messages de felicitations (suite)
Election du Bureau
Presentation par le Secretaire exeoutif du rapport de*cennal dfactivite intitule "A la oonquete de 1'autonomie — dix ans
de CEA" (e/CN.14/424)
Lob representants qui desirent apporter des rectifications au pre sent compte rendu provisoire sont pries de Ie3 transcrire sur deux exem—
plaires du compte rendu, quTils devront faire parvenir le plus t5t possible a^ bureau du Secretaire de la Commission. Au besoin, lea comptes rendus rectifies pourront etre envoyes par la posts, apres la session, au bureau du Secretaire de la Coiiimission economique pour l'Afrique, P.O. Box 3001, Addis-Abeba, Ethiopie,
M69-362
DIXIJME ANNIVERSAIRE DE LA CCMitflSSION ECONOMIQUE POUR L»AFRIQUE ET ADOFTION D'UNE RESOLUTION COMMEMORATIVE (Point 2 de 1'ordre du jour provisoire revise)
MESSAGES DE FELICITATIONS (Suite)
Le FRESIDENT PROVISOIRE annonce que trois nouveaux messages de felicitations ont ete recus, de la part du President de la Republique de Somalie, de la Formation Haramarskjold et de H. Mekki Abbas, le
premier Secretaire executif de la Commission. Le texte de ces messages sera reproduit in extenso dans le document rassem"blant tons les
messages analogues.
OUVERTURE DE LA SESSION (Point 1 de l'ordre du jour provisoire revise)
Le President provisoire declare ouverte la neuvieme session de la Commission.
ELECTION DU BUREAU (Point 3 de l'ordre du jour provisoire revise).
Le President provisoire demande que les candidatures a la presidence soient presentees.
M. LOKO (Dahomey) propose la candidature de M. Lissouba (Republique du Congo).
M. MALUMBA (Reputolique democratique du Congo), M. MISSALLATI (Libye), M. M'BOYA (Kenya) et M. RAZAFIMBAHINY (Madagascar) appuient
cette proposition.
Par acclamations, ifl. Lissouba (Republique du Congo) est elu
President et prend la presidence.
Le PRESIDENT declare qu'il a profondement conscience de l'honneur que son election constitue pour son pays et assure la Commission de son devouement a la cause africaine- II n'epargnera aucun effort en vue de l'interet cominun,
L'Afrique attend beaucoup de la CEA ett pour citer le rapport du Secretaire executif, "A la conquete de l'autonomie", le meilleur de son action "est encore a venir" et "c'est dans les dix prochaines annees que la Commission donnera sa pleine mesure". Ces paroles contiennent la promesse que la prochaine decennie renferme des possibilites pour 1'Afrique.
La Commission a:one grande responsibility, et le President lui-mene en a une plus grande encore, i.on donnant le depart a une ere nouvelle pour I1Afrique.:Quelle que soit la forme e?aote de
I1action de la CEA en ce sens, unc chose est certaine: elle procedera de la volon^e de l'Afrique elle-mecne de se. trouver et de.se developper en femotion de ses besoins et de sa philosophie propres.dependant, il y a au moins trois conditions prealables a cette action.de la CEA, Tout d,'a"bordrun effort roc.'L doit. etrs fait pour obtenir une integration
economique a. 1'echelon sous-regional. Les realisations de.la, CEA en oe qui concerne certaines sous-regions ne sont pas tres encourageantes - cette observation ne devant pourtant pas etre prise comme une critique, Lmais 'plutSt comme la preuve de I1 attachement des Etats menVbres a leur
organisation. En second lieu, la CEA doit s'efforcer frahchement de .[decoloniser mentalement l'Afrique, en encowrageant la consommation deB
prodaits africains et 1'utilisation des competences africaines; en un mot, en revalorisant tout ce qui est produit africain. Le probleme de
1'assistance technique doit aussi etre soigneusement revn. Troisiemeraent, les Etats membres doivent porter a la CEA un inter§t plus intense et redefinir son mandat ainsi que son cadre institutionnel. En outre, le r6le du President, et meme du Bureau, doit etre.reyu, car il ne doit pas etre celui de simples figurants, mais d'intermedialre.s agissant.
entre le Secretariat d'une part et les Etats mejnbxes et les sous-regions de l'autre.
Enfin, le President exprime. I1 espaii*liju'avec -1 'aide des membres de la Commission, il sera en mesure de guider la session vers un heureux
achevement de ses trav.aux. • .■ ,
II demande ensuite que soient presentees les candidatures aux
fonctions de premier Vice-president.
H. BOUDJAKDI (Algerie) propose la candidature de M. EL NABI (Soudan),
M. ABDERRAHIM (Maroc), M- GABALLAH (Republique arabe unie) et M. SYLLA (Senegal) appuient cette proposition.
Par acclamations, M. El Nabi (Soudan) est elu premier
Vice-President.
Le PRESIDENT demande que soient presentees les candidatures aux fonctions de second Vice-president,
M. NGALANDE (Zambie) propose la candidature de M. Masire (Botswana)*
M. GONDWE (Malawi) appuie cette proposition.
Par acclamations, M, Masire (Botswana) est elu second
Vice-President,
Le PRESIDENT demande que des candidatures soient presentees pour le poste de Rapporteur*
M, ABDELLAH (Tunisie) propose d'elire M. Sylla (Senegal), M. PRATT (Sierra Leone) et M, BOTAN (Somalie) appaient cette
propositione
Mi S~.T:h (Senegal) est elu Rapportear par acclamations.
PRESENTATION PAR LE SECRETAIRE EXECUTIF DU RAPPORT E'ACTIVITE DECENMAL
!!A LA CONQUEfE DE L1 ^aTONCMlE - DIX ANS DE CEA" (E/CN. 14/424)
Le SECRETAIRE EXECUTIP declare que les activites initiales de la Commission ayant coincide en grande partie avec la premiere Decennie du developpenent - c.o. cours de laquelle de nombreux Etats membres ont
^galement accede a 1'independance - et la deuxieme Decennie du
developpement etant sur le point d'etre lancee, le dixieme anniversaire de la CEA semble une occasion particulierement favorable de faire le point et de convenir des principales lignes d'action qui seraient les plus propres a assurer le1 developpement de 1'Afrique au cours des dix
prochaines annees.
, II felicite le President etles autres membres da Bureau de la Commission pour leur election et exprime sa gratitude au Gouvernement ethiopien pour l'hospitalite dont la Commission lui est redevable depuis dix ans. II remeroie les Etats membres de la Commission de leur interet dynamique et de la cooperation qu'ils ont manifestos a l'Sgard du secretariat-* II adresse egalement ses remerciements aux Etats membres des autres institutions des Nations Unies, sans 1'aide genereuse
desquelles le secretariat n'aurait sans doute pu venir a bout de la premiere phase de mise au point, indispensable avant I1elaboration de plans de. cooperation multinationale, a l'echelon sous-regional et regional, L'aide bilaterale, acheminee par 1'intermediaire du"
secretariat, est a son avis, un moyen efficace de permettre a la
planification du developpement de s'effectuer d'une maniere harmonieuse, et a tous les-:|>ays de beneficier equitablement des avantages obtenus.
II espere que cette assistance se poursuivra, et meme s'intensifiera h mesure que les plans de developpement atteignent le stade de lrexecution.
Se felicitant de la cooperation apportee par les organismes du systeme des Nations Unies, il ajoute que si cette cooperation n'a pas tot^jQurs ete facile, c'est en partie parce que chaque organisation est autonome, Mais, toutes etant au service du developpement de l'Afrique, il faut s'efforcer aa maximum d'eviter le gaspillage de temps et
d1argent. Trop de reunions ont eu lieu dans le passe et trop peu de programmes d'action ont ete menec a. bien. Selon l'avertissement lance par le regrette Dag Hammarskjold a la session inaugurale de la
Commission en 1958j les gouvernements africains n'ont pas les moyens d'envoyer des representants a des reunions internationales dont l'utilite n'est pas manifeste.
Le secretariat espere qu'on parviendra finalement a etablir .dans chaque region et dans chaque domaine specialise d'activite, un
programme coordonne des Nations Unies et que les institutions mondiales et les commissions economiques regionales pourront travailler ensemble a
I1 execution de ces programmes. II s'eiisuit qu'S,' l'avenir, la Commission ne devra plus organiser de reunions sur les ligneB de conduite a suivrc ni etablir de programmes dans des domaines que des reunions ministeriellea regionales auront deja couverts. Un premier pas a deja etc" fait dans
cette direction avec le con.cours de I1 Organisation pour I1 alimentation et 1'agriculture: la Conference des ministres africains de 1'agriculture, qui s'est reunie a Kampala en novembre 1968, a adopte le projet de
programme de travail de la Commission dans le domaine agricole.
Au sujet des relations de la Commission avec l'OUA, il mentionne quelques faits saillants de la cooperation entre les deux organisations et signale que leurs programmes de travail respectifs ne se cheVauchent pas. On peut esperer qu'un dispositif sera mis au point:grace auquel les Etats membres Ldes deux organisations pourront faire le point des
activites des Nations Unies et d'autres institutions internationales en Afrique, et ainsi determiner plus clairement les prises de position afrxoaines et les "besoins du continent sur le plan economique aussi bien que politique.
Evoquant les besoins de I1Afrique en centres de formation, de recherche et d1experimentation, lesquels ne peuvent etre dot^sde resSources financieres et de personnel suffisants et ne peuvent gtre
integralement utilises qu'a 1'echelon multinational - il signale que
les Pondations Ford et Rockfeller ont recemment ct&4 un Institut international d'agriculture tropicale a Ibadan (Nigeria). Re"cemment aussi des entretiens officieux ont eu lieu au sujet d'un programme propose" pour augmenter la production de riz en Afrique de l'ouest et il en informe les participants de maniere que lors de la visiteprochaine d'une equipe CEA/FAO dans.les pays concerned, les gouver-
nements interesses soient en mesure d'offrir l'appui necessaire pour queI1 execution du progra-nme debute vers le 1er juin 1969. Ce programme est
patronne par le FWUD, la BIRD, la FAO, la CEA et les-Fondations Ford et Rockfeller, ainsi que par le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la France,
le Danemark et le Canada. II vise a resoudre divers problemes, et
nota.ment a au^enter la production de ri2, de telle sorte que 1.6 pays d'Afrique n'aient plas besoin d'importer annuellement des quantites de
nz se montant, en valeur; a environ 50 millions de dollars des
Etats-Unis,
Le. Secretaire executif, cite ensuite quelques institutions de
Nation, ds negations, et d'action oollective que les Etats metres,
grace a l-initiaUve de la Commi,.sion, ont .aintenant a leur disposition.
Ccoaentani ensuite les objectifs en vue desquels
ete ereee,!'. P,-,r:.-3 «-,-, -.,3 - j organismes da
system des Nations Unies .ontrent olairement qlle la Com.xssion a ete oonc.e comme .ne institution ossentiellernent destinee a s.Oocuper des proole.es afrioains. Son mandat contient une clause reStrlctive pour evxter tout ohevauche,1Bnt entre ses aotivites et cellos d'autres
organi,,,,, des Nations Unies. On peat ^^ ^ ^^ ^ ^ ^
de ses Preralerss annees, la Commission devait consacrer le gros de seS eitorts a ap?,ofondir sa connaissanoe deS proble.es econo.iques et
de la Mission au cour, de ces dix premi,res ann,es, e3t
P;n detail dans le dooument E/cK.14/424 ^ ieg
a recent o.rta^B tralt. marquant3 „ ^
1 actlon ds la Ccmmisaion a transforn, ra(lioalement 1>6oonmie _
vement faible do la plupar, dos pays africains augment de leur indi-
z: :;;;;a: qulen
; les problemes cu,> Ins ^v- a-P^^"
■^ pay° afrioaias onu iierite d3 1' epogue decovant de oon.tater que, m co,s d03 si, premieres annee*
d exxstenoe de la Com^ss.on, ce fBt Parai les principales T
Afrlque en voxe de developpeaont.qui ai, .enregistre les taux de
croissanoe i30 pius tas _ 35 rf..-,_.. . „.,. .
d pays en voie de d^veloppement. et 5 OOur 100 DOUr i.. - ■ p^-ic t
efoxa le, leoons a ti dP 1'Amerique latine.
Pour contribuer a amener l'Afrique a un rythme de croissance plus rapidef la Commission doit tout d'abord, cerner et comprendre les princi—
paux problemes de la region et y apporter des solutions. Elle doit ensuite determiner attentivement 1'importance et la nature de l'apport que peuvent fournir les particuliers, les institutions et les pays non africains. Enfin, elle doit se prononcer sur la maniere dont les efforts de 1'Organisation des Nations Unies en Afrique peuvent etre coordonnes et rendus plus efficaces.
Pour ce qui est de la determination des problemes et des moyens de les resoudre, la Commission est mieux armee aujourd'hui qu'elle ne l'etait il y a dix ans. Grace aux cycles d'etudes et aux cours de formation tenus sous ses auspices, les gouvernements africains ont appris a reconnaltre le role qu'ils etaient eux-mSmes appeles a jouer a cet egard, et les structures nationales qu'ils devaient etablir pour entreprendre des programmes de developpement soutenu et de cooperation economique. La prochaine phase des activites de la Commission devrait done etre orientee vers la synthese et l'application des resultats
de ses recherches. Elle devra etre appuyee par une cooperation concertee de tous les organes des Nations Unies et par 1'assistance du monde
industrialise, mais aussi par la volonte des gouvernements africains eux-mernes de mobiliser et d'utiliser toutes leurs ressources en vue de mettre en oeuvre leurs plans de developpement dans le cadre de programmes particulierst de caractere multinational, sous-regional ou regional.
Ses ressources etant limitees, la Commission ne peut etre que la
"tete de pont" de cet effort commun, mais avec l'appui et le concours des Etats membres, elle peut activement contribuer a obtenir I1assistance necessaire pour reperer les projets viables. C'est dans cette perspective que la Commission doit examiner les propositions qui lui sont presentees a la presente session, au sujet du programme de travail pour 1969-1971 et de ses projections jusqu'en 1973t
Les pays industrialises, an cours:de,la derniere decennie, s'e"taient engages a aider les autres pays a se developper;, ils n'ont pas tenu parole. La Commission entend specifier 1'importance et la nature de l'aide nenessaire qu'ils doivent fournir pour remplir leurs
promesses, rien ne paraissant les empecher de_le faire si l'on > cconsidere 1'augmentation importante du revenu dans ;ces pays, tant en termes absolus que relatifs. II est vrai que certains des principaux preteurs connaissent actuellement des problemes particulars mais on :■
a quelque peine a croire que leurs difficulty de balance des
paiements les mettent dan3 1'impossibility d'aider les pays en voie de dSveloppemenV's'ils soht, sur le plan politique, resolus a le, .
faire. "":- .■.-.-.
La CEA considere favorablement les propositions recentee.de
decentralieer les activites d'execution au sein du systeme des Nations ■ Unies, et espere les voir se traduire par une reorganisation, Elle a : elle^neme beaucoup refleohi aux moyens qui permettraient de coordonner"
ses propres activites a ceiles des organes des Nations Unies.,. et en *
particulier d'etablir une cooperation plus efficace avec le Programme des Nations Unies pour le development. Les commissions economiques 'i
regionales sont les seulo organismes des Nations Unies a ne -pasposseder de ressourcas pour des programmes d'execution, , si bien que .: ■ les resultats de leura rechorches doivent §tre appliques par d'autrea institutions. La Commission espere qu'elle sera en mesure de partibiper de plus pres a l'execution de projets determines et parfois con5LisF en
partie, par elle.
Malgre sa creation relativement recente, la Commission est dacidee a jouer an r6le important dano le developperaent economique et social de
1!-,5riqUeT 6t k .coni;inuer de reclamer - au Bein des Nations Unies. et a
I'exterieur - les ressources et les reformes indispensables a oe . developpement. II faut esperer que la Commission pourra attirer.aussi,
pour son propre com.pte, les rossources financieres et humaines qui
lui sont neceseaires pear centraliser les efforts deployes par 1'Organisation des Nations Unies, sous une forme qui convienne aux
conditions de l'Afrique,
M. M'BOYA (Kenya) felicite le secretariat pour ees travaux au cours des dix premieres annees de la Commission, quisoht exposedi clans le document E/CN.14/424* La Commission est maintenant en mesufe He "' construire sur les fondements etablisau cours de cette peribde preTi- minaire d'etudes et de recherche. Le moment est ainsi venu oii les
Africains doivent reconnaitre que:ieurs aspirations du debut de l'inde- pendance ne se realiseront pas par des slogans, dey proclamations
politiques gu des appels aux grands sentiments, mais par un exam en ref^echi'des tfealites et par un effort plus resolu des peuples et des dirigeants dans la| lutte pour le developpemente
■■::■■ ■ Le reste du monde doit comprendre que les problemes africains sont ses problemes, et :que la pauvrete et 1'insecurite du continent africain pourraient avoir des repercussions dans le monde entier. Le titre du dqcument "A la conquete dc l'autonomie" fait ressortir que l'avenir de l'Afr-ique.tiepencira des. Africains. Il: f;aut-,;insister sur. cette ide"e ";:
d'autonomi.e ppur deux raisono; d'abord pour fa ire comprendre aux jeunes;
nations africaines. qu'ellee n'elimineront pas la pauvrete. par une aide accordee meme par leurs amis dfautres pays, i\n,i.n. p^r des efforts ,! : positifs a 1'interieur de leurs frontiereet; ensuite, pour faire
comprendre a leurs amis et a lcur^ critiques que, ccmm^.d'autres pays a d'autres epoques, les pays d'Afrique sont decides a s'affranchir de la pauvretepar leurs propres efforts, facilites, le cas echeant, par , .
uhe cooperation
Cependant, dans le monda moderne, le de^ir de l'autonomie ne doit pas conduire a une attitude de refus, d'isolement et de repli ,s,ur,ss.oi-,.
mSmeF car les aspirations des pays 3,n voie de developperaent ne ,ppurrq*vfc
€tre satisfaites que dans 1g cadre de l'economie mondiale. La science;,e.t la' technique modernes influencent necessaire.nent les desirs et les
aspirations meme du paysan le plus ignorant. Les pays africains.ne..-..;...-,
doivent pas se rendre aux conferences internationales avec une
de solliciteurs, mais comme morabres de la communaute mondiale
interets dans des problemes qui affectcront l!avenir do toute l'humanite.
La premiere Decennie du developpement a ete marquee a la fois par des resultats positifs et par des deceptions. Partni les resultats positifs figurent la decolonisation generalised et la reconnaissance quasi universelle du droit de l'homme a decider de son propre destin.
On admet aussi en principe que la pauvrete dans une partie du monde ne peut que nuire a la prosperity dans les autres parties du monde.
II est decevant cependant, de constater que les actes n'ont pas
correspondu aux paroles et que, malgre les proclamations de fraternite
et de cooperation, l'ecart entre pays riches et pays pauvres continue
de s'elargir.
L'aide etrangere, qui est toujours la premiere a etre amputee par
un pays qui a des problemes de balance des paiements, n'est jamais la cause de ces problemes et sa reduction n'a jamais aide a les resoudre.Comme 1'a dit le representant du Malawi, la premiere Decennie du developpement semble s'etre applique davantage aux pays developpfe qu'aux pays en voie de developpement, dont la situation economique par
comparaison avec la situation economique mondiale est restee la memeou s'est meme deterioree.
On reproche souvent aux pays africains de mal utiliser les fonds fournis pour leur developpement. II se peut qu' immediatement
apres 1'accession a 1'independance, certains dirigeants politiqaes n'aient
pas etabli un ordre bien concu de priorites, mais, a l'heure actuelle,ils sont tous pleinement conscients des besoins pressants de leurs pays,
Les pays, developpes ont parle de l'aide comme s'il s'agissait d'un don genereux accorde a des peuples peu meritants. En fait, cette aide est passee par trois stades. Tout d'abord, le continent africain a recu des subventions des puissances occupantes. Ensuite, l'aide a ete utilisee
comme une arme dans la politique de la guerre froide, et elle repose
maintenant sur l'interet propre des deux parties. Les pays en voie de
developpement veulent que l'aide serve a leur developpement, et les pays., developpes l'accordent generalement en grande partie sous forme de
materiel militaire, afin de soutenir leur propre Industrie des armements,
ou comme aide liee a utiliser pour l'achat de certains produits qui nesont pas toujours indispensables a un pays ou qui peuvent etre obtenus ailleurs a meillear compte. Les prets aux pays en voie de developpement ne constituent pas une aide veritable, car ils doivent etre rembourses et la charge de la dette de bon nombre de pays africains est telle qu'elle risque de neutraliser le developpement de leur economie pendant de nombreuses annees. Les pays developpes et les pays en voie de
developpement doivent comprendre que I1aide est vaine si elle ne peut pas contribuer a la realisation des aspirations des populations,
Un autre aspect de I1interdependance dans 1'economie mondiale est la question de l'acces aux marches mondiauxj les institutions inter., nationales qui regissent cet acces sont encore influencees par les anciennes puissances coloniales.
Toutes les grandes puissances sur lesquelles compte le reste du monde ont actuellement leurs propres crises. II n'est done pas
surprenant que la deuxieme Conference sur le commerce et le develop pement n'ait pas atteint ses objectifs. Les. pays en voie de develop pement comme les pays developpes doivent comprendre qu'une revision
radicale de leurs rapports s'impose. C'est ainsi que, si les pays
africains n'accordent pas la priorite aux echanges entre eux, la CWUCED ne pourra leur §tre d'aucune utilite-Les pays developpes et toutes les institutions internationales
admettent que 1'agriculture doit constituer le pilier de I1economie africaine. Iffiais, les pays auxquels I1agriculture africaine doit vendre ses produits s'emploient a developper leur propre production agricole et a mettre au point des produits synthetiques destines a remplacer les produits naturels.
Un autre obstacle aux exportations africaines est constitue par les droits de douane, et les negociations Kennedy n'ont pas ameliore les choses a cet egard pour les pays africains comme elles l'ont fait pour les pays developpes.
M» M'Boya formule ces observations non pa3 parce qu'il ,pe/ssimiste, mais parce que les pays africains, poar resoudre les
problemes qui se paseront a eax an cours de la proch,aine Decennie da developpement, devront woir la situation comme elle est pour rechercher la meilleure facon d'acce.lerer lour developpement. II ne propose, pas que les Africains se retirent de la communaute mondiale ou mettent.
fin a tous leurs accords multilateraux ,-et bila,teraux; c.e qu'il pretend, c1 est; que les Africains doivent reconnaitre qu'ils auraient tortde mettre dans d'autres pays leur confiance et leurs espoirs. Tout groupement africain fonde sur d'anciennes sympathies ne survivra pas longtemps. Les pays africains peuvent s'associer a la Communa.ute
economique europeenne -■ son pays l'a fait - ou beneficier des preferences accordees aux membres du Commonwealth - son pays en beneficie - raais, en fin de compta, ni la Communaute 6oc^.or,i'*1;15 europeenne ni le
Commonwealth ne sauveront l'Afrique. Pour reussir, les Africains
devront concevoir une strategie nouvelle du developpement et cohvaincre
leurs atni& non africains de la necessite d'uhe telle strategie.''II ne faut jamais oubliei1 que l'egoi'sme est une realite. Lorsque, a I1 occasion de la huitieme session, M. M'Boys a demande que l'bn adopte line
Strategie nouvelle, il a cite quatre secteurs dans lesquels des mesureB doivent etre prises, a savoir l*^tablissement d'une infrastructure continentale, 1'expansion de la production, d.u stockage et de la commercialisation des produits allnentaires, le developpement des ressources hunaaines et le rassemblement., 1'analyse et la diffusion de donnees ecp-nomiques. La situation mondiale n'a guere evolue e^tre la huitieme,session et.la neuvieme; ce programme estdonc toujours valable et les Africains devraient prendre ensemble des mesuree pour 1'appliquer. Si les Africain,s ne prermsnt p.^n leurs problemes au serieux, ils ne peuvent p^tcn^'ro- d'autres qu'ils le fassent.
.: M. NIELSEN (observateur des Etats-Unis d'iimerique), parlant sur 1'invitation da President, declare qua les dix dernieres annees ont e*te",d?une importance extraordinaire dans l'histoire de l'Afrique. Elles ont va s.'operer la revolution de l'independance et apparaitre des
eolations nouvelles et dynamiques du probleme du developpement econo- raique et social. Elles ont ete surtout des annees de grands problemes et d'aotes e"nergiques,
Au cours de ses dix annees d1existence, la CEA a grandement contribue" au bien commun de trois manieres: en premier lieu, elle a pr6ce"de* a une evaluation realists de la situation en Afrique; en second lieu, elle a trace la voie que 1'Afrique doit suivre pour que les
espoirs suscites par l'independance se realisent; enfin, elle s'est attach^e a determiner comment les pays d1Afrique pourraient parvenir a l'autonomie ^conomique. II est interessant de noter a ce sujet que le programme de travail de la Commission est devenu une image de plus en plus realiste de ce qu*elle peut fairs pour aider a repondre aux besoins de 1*Afrique.
Ces dix annees ont ete une periode d1evolution rapide des rapports entre les Etats-Unis et 1'Afrique. II convient de rappeler que, peu avant, la visite en Afrique de M. Nixon, alors Vice-President des Etats-Unis, avait donne une impulsion decisive a la politique des Etats-Unis It l'egard de l'Afrique. Comme l'a dit M. Nixon a cette occasion, les Etats-Unis nont fiers de participer a. la recherche commune d'une vie meilleure. Pour l'Amerique, qui a du se defaire de vieilles idees fausses et decouvrir les imperatifs nouveaux du developpement africain, ces dix anneas ont ete des annees d'education et de reeducation pour ce qui est de l'Afrique. L'Amerique a reconnu peu a peu le caractere tres particulier de ses rapports avec l'Afrique, en raison de 1'histoire meme de l'Amerique et surtout a cause de 1'origine de sa population noire et des liens qu'a cette population avec l'Afrique.
Les Etats-Unis ont eux-memes subi des changements profonds dans leur vie nationale. Us sont fiers de ces changements, qui sont la preuve du travail de la construction d'une societe plus vraiment democratique.
. .Pe 1|experience acquise au cours des dernieres annees se sont degagees cinq.preoccupations dans la.politique americaine vis-a-vis de l'Afrique, La premiere est le souei del 'affermissement des nations.
Lee Etats-Unis ont appuye les progres .continus des nouveaux pays -.■>.
africains en tant que..nations et ont fait ce qu'ils pouvaient poar aider ces. pays a satisfaire les aspirations de leurs habitants. Us ont-.,.
favorise 1'evolution pacifique de preference aux insurrections armees et se sont inquietes lorsqae l'ordre a ete compromis. L'integrit^ terri- toriale des pays est depuis bien longtemps un soaci des Etats-Unis, et
l'attitiide des Etats-Unis devant des situations comme celle du. Congo
et celle du Nigeria l'a prouve encore. En ce qui concerne ce dernier pays, le Gotiverhement des Etats-Unis estime que le souci huraanitaire de sauver la vie de victimes innocentes et le probleme politio;ue d'un rSgleinent pacifique requierent tons deux I1 attention de tous les vrais amis de tous les Nigerians. Le fait que les efforts faits sur ces deux points aient echoue n'est qu'une raison de plus de redo.ubler d'.efforts.La seconde preoccupation des Etats-Unis est. celle du de"velopperaent economique et social. Les Etats-Unis ont non seulement ete en faveur de ce developpement en Afrique, mais aussi fourni a cette fin une assistance economique et technique d1 importance', puisque leur apport aux pays
africains en voie de developpement a ete de plus de 4 milliards.de,
dollars de fbnds publics et plus d'un milliard de dollars d'investis-
seraents prives. M". Nielsen tient a assurer la Commission que les Etats-Unis continueront a appuyer les efforts faits par les Africains
pour le developpement. Le'progres economique de tout le continent est
essentiel pour le bien-gtre de chaque pays et a egalem.ent de larges. . repercussions internationales. II favorise de bons rapports entreI'Afrique et le reste'du.monde, et il depend de relations de cooperation
eft**e les Etats africains, de meme qu'il contril?ue a de telles reJIations.
La CEA a joue un r61e important dans le developpement de la cooperation regionale en aidant a creer des institutions comme la Banque africaine de developpement, en recherchant les possibility's de cooperation
regionale dans I1expansion industrielle, en favorisant les efforts
* collectifs de formation de personnel et en apportant son concours a
, des projets multinationaux comme le programme regional ouest-africaind'amelioration de la production et de la commercialisation du riz.
D'autres organismes des Nations Unies comme le PNUD, la BIRD et le SMI aident egalement au developpement de 1'Afrique et il est reconfortant de constater que la cooperation entre ces organismes et la Commission se
renforce.
La troisieme .preoccupation des Etats-Unis est l'autonomie economique africaine, que rien ne saurait reraplaoer. En comptant sur eux-manes les Africains echapperont au danger d'une domination etrangere
et utiliseront ati mieux leurs ressources financieres, materielles et
humaines.
L'autodetermination, la regie de la majorite et l'egalite entre
les hommes constituent la quatrieme preoccupation des Etats-Unis, Les Etats-Unis sont opposes a toute violation de ces.principes, parce qu'ils
se refusent a approuver a l'etranger ce qu'ils n'admettent pas chez euxeUs savent par experience que la non-application de ces principes
ternit une societe et paralyse ses possibilites de progress Economique
et social. Personne ne sous-estime les difficultes auxquelles on se
heurte pour modifier une situation existante, mais personne ne preconise.l*abandon deces principes pour la seule raison qu'il est difficile de les transformer en realites.La cinquieme preoccupation des Etats-Unis tient a 1'identite des .aspirations des peuples des deux continents. Cette identite de"c6tiie
d'une experience commune dans la lutte pour la liberte; dans le cas de l'Afrique, cette lutte a ete une lutte pour 1'independance naijionale et, dans celui des Etats-Unis, une lutte pour lesdroits individuels de l,'homm>©« Au fond, cette experience a ete la meme et donstitue un : element' essentiel de la vie au coear de l'Afrique comme ,au coeui- de
En par!ant de cequiunit toute 1'Afrique, le President ltfixon a evoqu^ l'ambur de 1'independance et la volonte de la defendre,. la recherche du progres econotnique et des moyens de I1 assurer, le souci de la dignite huraaine et.de l'egalite et le droit'■ d'attendre ce raOne Kouci d.33 .aii^res. II a ajoute que l'Afrique pouvait atteindre ces objec^ifs et que le resultat, dans les annees a venir, aurait des
sur le reste du monde.
M. AYIDA (Nigeria) desirait voir le texte de la declaration de. l'observateur des Etats-Unis. La Commission s'occupe de questions econom.iquos.-et. les observateurs qui prennent. la'parole devraient se
conformer £>tr,ictQment a son mandat.il ae reserve le droit; de revenir sur la question apres avoir la. la- declaration. ....'. !
■; M. OMABOE (Ghana), se'referant al'articie 9,du^reglement, .
interieur de la Commission, fait remarquer que la'Commission n'a pas
encore adopte son ordre du jour* ; ■' . it
Le PRESIDENT'declare que l'ordre du jour provisoire sera oy^mine a la acance suivante. .;
La seance est levee a 12 h 55*