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Ingrown nail: A new cause of chronic perionyxis [Une nouvelle cause de périonyxis chronique :la rétronychie]

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Texte intégral

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Annales de dermatologie et de vénéréologie (2010)137, 645—647

CAS CLINIQUE

Une nouvelle cause de périonyxis chronique : la rétronychie

Ingrown nail: A new cause of chronic perionyxis

S. Chiheb

a

, B. Richert

b

, S. Belyamani

a,∗

, H. Benchikhi

a

aService de dermatologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc

bService de dermatologie, CHU Saint-Étienne, Liège, Belgique

Rec¸u le 7 d´ecembre 2009 ; accepté le 22 juin 2010 Disponible sur Internet le 1 septembre 2010

MOTS CLÉS Périonyxis proximal chronique ; Arrêt de croissance de l’ongle ; Avulsion chirurgicale ; Rétronychie ; Ongle incarné postérieur

Résumé

Introduction. —La rétronychie est un phénomène d’incarnation postérieure de la tablette unguéale, responsable d’une inflammation du repli sus-unguéal proximal. Il s’agit d’une entité nouvellement décrite. Nous en rapportons un nouveau cas, révélé par un périonyxis proximal chronique.

Observation. —Une femme de 52 ans sans profession, suivie pour hypothyroïdie sous traite- ment substitutif, consultait pour une douleur localisée du repli latéral du gros orteil gauche évoluant depuis quatre mois et faisant suspecter une tumeur glomique. L’interrogatoire trou- vait une notion de microtraumatismes répétés par le port de chaussures serrées et une absence de pousse de l’ongle atteint depuis quatre mois (en comparaison de l’ongle controlatéral).

L’examen révélait un périonyxis proximal douloureux du gros orteil gauche, avec suintement à travers le repli sus-unguéal. L’échographie du repli sus-unguéal mettait en évidence un épan- chement liquidien autour de la matrice. L’IRM de l’orteil objectivait le même aspect. Une avulsion chirurgicale de l’ongle était réalisée, permettant une guérison complète.

Discussion. —La rétronychie résulte d’une perte de continuité entre la tablette et la matrice unguéales, essentiellement sous l’influence de facteurs mécaniques (traumatismes distaux).

Cependant, à la différence de l’onychomadèse ou des sillons de Beau, il existe une pertur- bation de l’alignement entre les deux parties de l’ongle, normalement maintenu par le repli sus-unguéal proximal. Cela empêche l’ongle nouvellement formé de repousser vers l’avant la partie distale de la tablette, celle-ci est encastrée dans le lit unguéal et repoussée vers le repli proximal, engendrant une inflammation de ce dernier. Dans notre cas, la localisation de la dou- leur sur le repli latéral était trompeuse, expliquant le recours à l’IRM pour écarter l’hypothèse d’une tumeur glomique. La paronychie, l’arrêt de la croissance unguéale et le suintement à

Auteur correspondant.

Adresse e-mail :sbelyamani@gmail.com(S. Belyamani).

0151-9638/$ — see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

doi:10.1016/j.annder.2010.06.020

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646 S. Chiheb et al.

travers le repli sus-unguéal ont permis de retenir le diagnostic de rétronychie, confirmé par l’intervention. L’avulsion chirurgicale de l’ongle est le traitement curatif de la rétronychie, permettant une guérison complète sans rechute ni récurrence.

Conclusion. —La rétronychie doit être suspectée devant un périonyxis proximal persistant, en particulier dans un contexte de traumatismes, avec interruption de la croissance de l’ongle.

L’avulsion chirurgicale de l’ongle est un geste diagnostique et thérapeutique.

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS Proximal chronic paronychia;

Nail growth failure;

Avulsion surgery;

Retronychia;

Posterior ingrowing nail

Summary

Background. —Retronychia is the phenomenon of ingrown nail resulting in inflammation of the proximal subungual fold and is a newly described entity. Herein, we report a new case revealed through chronic proximal perionyxis.

Patients and methods. —A 52-year-old woman followed up for hypothyroidism, for which she was receiving treatment, consulted for pain in the lateral fold of the left big toe that had been ongoing for four months and for which glomic tumour was the suspected cause. Questioning revealed repeated microtrauma due to wearing of tight shoes and lack of growth of the toenail over the previous four months (in contrast with the contralateral toenail). Examination showed painful proximal perionyxis of the left big toe, with discharge from the subungual fold. Ultra- sound examination of the subungual fold revealed effusion of fluid around the matrix, and this was confirmed by MRI. Surgical avulsion of the nail was carried out, and recovery was complete.

Discussion. —Retronychia is the result of a loss of continuity between the nail plate and the nail matrix, generally as a result of mechanical factors (distal trauma). However, unlike onychoma- desis or Beau’s lines, there is a disturbance of alignment between the two parts of the nail, which is normally maintained by the proximal subungual fold. This prevents newly formed nail from progressing towards the distal part of the plate, which itself is pushed into the nail bed and forced towards the proximal fold, causing inflammation of the latter structure. In our case, the pain recorded in the lateral fold was misleading, hence the ultimately unnecessary use of MRI to rule out the hypothesis of glomic tumour. Paronychia, discontinuation of nail growth and weeping through the subungual fold all argued in favour of a diagnosis of retronychia, which was confirmed by surgery. Surgical nail removal is the curative treatment for retronychia and results in complete cure without relapse or occurrence.

Conclusion. —Retronychia should be suspected in the event of persistent proximal perionyxis, particularly in a setting of trauma with interrupted nail growth. Nail avulsion constitutes both a diagnostic and a therapeutic procedure.

© 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

La rétronychie est un phénomène d’incarnation postérieure de la tablette unguéale, responsable d’une inflammation du repli sus-unguéal proximal. Il s’agit d’une entité nouvelle- ment décrite. Nous en rapportons un nouveau cas, révélé par un périonyxis proximal chronique.

Observation

Une femme de 52 ans, sans profession, consultait pour une douleur périunguéale du gros orteil gauche. Elle était sui- vie pour hypothyroïdie sous traitement substitutif et avait une sœur atteinte de psoriasis. L’anamnèse trouvait une paronychie chronique évoluant depuis quatre mois, asso- ciée à une douleur localisée du repli latéral du gros orteil gauche considérée comme une possible arthrite psoriasique.

L’examen physique notait un périonyxis proximal doulou- reux du gros orteil gauche avec suintement à travers le repli sus-unguéal (Fig. 1). La recherche de signes biologiques d’inflammation et de l’haplotype HLA B27 était négative.

L’échographie du repli sus-unguéal mettait en évidence un épanchement liquidien autour de la matrice. L’imagerie

par résonance magnétique (IRM) objectivait une prise de Figure 1. Aspect clinique de l’ongle du gros orteil gauche.

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Une nouvelle cause de périonyxis chronique : la rétronychie 647

Figure 2. Avulsion chirurgicale de l’ongle.

contraste modérée à la base de la phalange distale, d’aspect inflammatoire. À la reprise de l’interrogatoire, la patiente rapportait la notion de microtraumatismes répétés par le port de chaussures serrées et surtout l’absence de pousse de l’ongle depuis quatre mois, en comparaison de l’ongle controlatéral. Ces données orientaient plus vers le diagnos- tic de rétronychie. Une avulsion chirurgicale de l’ongle sous anesthésie locale était pratiquée (Fig. 2), avec une bonne évolution et repousse normale de l’ongle trois mois après l’intervention. Le recul actuel est de un an et demi (Fig. 3).

Discussion

La localisation de la douleur sur le pli latéral était trom- peuse chez notre patiente, expliquant le recours à l’IRM pour écarter l’hypothèse d’une tumeur glomique. Devant une paronychie chronique persistante se posent en effet les diagnostics différentiels de candidose chronique, de

Figure 3. Repousse de l’ongle un an après l’avulsion.

rhumatisme psoriasique, mais aussi de différentes tumeurs et kystes subunguéaux (carcinome spinocellulaire, enchon- drome, mélanome malin amélanique, maladie de Bowen, etc.) [1]. Un tel tableau peut soulever des difficultés diagnostiques pour les dermatologues comme pour les rhu- matologues.

Néanmoins, l’arrêt de la croissance unguéale à l’interrogatoire, la paronychie proximale et le suinte- ment à travers le repli sus-unguéal proximal ainsi que la négativité du bilan inflammatoire ont fait retenir le diag- nostic de cette nouvelle entité clinique dite«rétronychie», à l’origine du périonyxis proximal chronique.

Le terme «retronychia», inventé en 1999, vient de

«retro», signifiant vers l’arrière et «onychia», signifiant ongle [2]. Il décrit une forme spécifique de périonyxis proximal d’évolution chronique. Dans les circonstances nor- males, l’alignement de base entre la tablette unguéale et la matrice est maintenu par le repli sus-unguéal proximal, qui agit comme une sangle. Dans la rétronychie, il existe une perte de continuité entre la tablette et la matrice avec perturbation de leur alignement, ce qui empêche l’ongle nouvellement formé de repousser la tablette vers l’avant comme lors de la constitution des sillons de Beau ou lors des onychomadèses habituelles. La tablette est alors repoussée vers l’arrière et le haut, provoquant son encastrement pos- térieur dans la partie ventrale du repli proximal [1]. Cela induit une inflammation péri-unguéale avec formation d’un tissu de granulation et d’un exsudat qui s’accumule sous l’ongle, déterminant ainsi un périonyxis proximal chronique avec arrêt de la croissance de l’ongle[1,3].

Des facteurs déclenchants mécaniques sont proba- blement à l’origine de la rétronychie, notamment une pression antéropostérieure appliquée contre le bord libre de l’ongle de fac¸on aiguë ou par microtraumatismes répétés (marche dans des chaussures serrées)[1,3]. Une déforma- tion unguéale peut aussi favoriser la perte de l’alignement [1].

La littérature démontre que l’avulsion chirurgicale de l’ongle est le traitement curatif de la rétronychie, comme l’illustre notre cas, puisqu’elle élimine la tablette jaunâtre non viable et permet une repousse normale de l’ongle[1,2], aboutissant ainsi à une guérison complète sans rechute ni récurrence[1].

En conclusion, la rétronychie est une nouvelle entité pathologique encore méconnue. Elle doit être suspectée devant un périonyxis persistant avec un ongle qui ne pousse plus[3]. L’avulsion chirurgicale est un geste diagnostique et thérapeutique.

Conflit d’intérêt

Aucun.

Références

[1] Dahdah MJ, Kibbi AG, Ghosn S. Retronychia: report of two cases.

J Am Acad Dermatol 2008;58:1051—3.

[2] de Berker DA, Renal J. Proximal ingrowing to nail: Retronychia.

J Eur Acad Dermatol Venereol 1999;12:126.

[3] de Berker DA, Richert B, Duhard E, Piraccini B, Andre J. Retrony- chia: proximal ingrowing of the nail plate. J Am Acad Dermatol 2008;58:978—83.

Références

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