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Quelles conditions dans les exploitations agricoles pour soutenir leur contribution aux corridors écologiques ?

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-01458571

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01458571

Submitted on 6 Jun 2020

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Quelles conditions dans les exploitations agricoles pour soutenir leur contribution aux corridors écologiques ?

Noemie Le Ruyet

To cite this version:

Noemie Le Ruyet. Quelles conditions dans les exploitations agricoles pour soutenir leur contribution aux corridors écologiques ?. 2010, pp.56. �hal-01458571�

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Responsables de stage : THENAIL Claudine

Correspondant Université de Rennes 1:

CLEMENT Bernard

LE RUYET Noémie

Master 2 Gestion des habitats et des bassins versants 2009 – 2010

Soutenance le 13 Septembre 2010

Quelles conditions dans les exploitations agricoles pour soutenir leur contribution aux corridors écologiques ?

Du 15 Mars au 12 Septembre

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Sommaire

REMERCIEMENTS ... 2

PRESENTATION DE LA STRUCTURE ... 3

1. INTRODUCTION ... 4

2. METHODOLOGIE ... 6

2.1. CONTEXTE DETUDE ... 6

2.2. PROTOCOLE ... 6

2.2.1. Choix des zones enquêtées et de l’échantillonnage ... 6

2.2.2. Choix des éléments de corridors ... 7

2.2.3. Dispositif d’étude ... 8

2.3. GESTION ET ANALYSE DES DONNEES ... 10

3. RESULTATS ... 12

3.1. CARACTERISTIQUES GENERALES DES EXPLOITATIONS AGRICOLES ETUDIEES ... 12

3.1.1. Informations sur les systèmes de productions des exploitations agricoles ... 12

3.1.2. Organisation spatiale du parcellaire d’exploitation ... 12

3.1.3. Le morcellement du parcellaire d’exploitation ... 13

3.2. LA GESTION DES ELEMENTS CORRIDORS ... 13

3.2.1. Pratiques de gestion et facteurs de décisions par types d’éléments corridors ... 13

3.2.2. Des pratiques de gestion favorables à la biodiversité ? ... 22

3.3. L’ORGANISATION SPATIALE DU TERRITOIRE DE LEXPLOITATION : UN MOSAÏQUAGE INFLUENT SUR LES ESPECES. ... 23

3.3.1. La dispersion du territoire des exploitations agricoles (descripteur D1) ... 24

3.3.2. Le morcellement du territoire des exploitations agricoles (descripteur D2) ... 25

3.3.3. Les connexions structurelles dans le territoire d’exploitation : les mosaïques de tesselles au niveau de l’ilot (descripteur D3) ... 25

3.3.4. Les connexions structurelles dans le territoire d’exploitation agricole aux interfaces avec le paysage : les connexions des tesselles de type 6 (descripteur D4) ... 27

3.3.5. Relations spatiales entre le territoire d’exploitation et les corridors aux échelles du paysage (descripteur D5) ... 29

4. DISCUSSION ... 31

4.1. RETOUR SUR LES PRATIQUES DE GESTION FAVORABLES A LA BIODIVERSITE DES ELEMENTS CORRIDORS... 31

4.2. RETOUR SUR LA METHODOLOGIE ... 32

4.2.1. L’enquête ... 32

4.2.2. Les descripteurs de configuration de mosaïques paysagères influentes sur les espèces ... 32

5. CONCLUSION ... 33

GLOSSAIRE ... 34

BIBLIOGRAPHIE ... 35

LISTE DES ANNEXES ... 37

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LE RUYET Noémie – Master 2 GHBV - Mémoire de fin d’études

Remerciements

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à Claudine THENAIL pour m’avoir permis d’effectuer ce stage, pour les conseils précieux qu’elle m’a prodigués, les discussions enrichissantes qu’on a partagé et les diverses questions auxquelles elle m’a toujours répondu avec sympathie.

Je remercie particulièrement Nicolas SCHERMANN, Bénédicte ROCHE et Stéphanie AVIRON pour leur perpétuelle bonne humeur et toute l’aide qu’ils m’ont apporté.

Je remercie également tous les autres membres de l’unité SAD-Paysage, pour leur accueil agréable et chaleureux au sein de l’INRA.

Enfin je tiens aussi à remercier les agriculteurs pour le temps qu’ils m’ont accordé lors de mes enquêtes.

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Présentation de la structure

Intégrée au sein du département des Sciences pour l’Action et le Développement (SAD) de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), l’unité de recherche SAD-Paysage développe des recherches sur les interactions entre activités agricoles, paysage et biodiversité, au niveau de territoires agricoles et ruraux.

Ces recherches poursuivent deux enjeux finalisés :

La durabilité des pratiques agricoles impliquées dans la gestion des ressources paysagères et de la biodiversité.

La préservation des fonctions écologiques et agricoles des paysages.

Les travaux de l’unité s’inscrivent sur deux axes de recherche. L’axe 1 « Ressources paysagères et biodiversité en exploitation agricole » s’intéresse aux règles d’organisation des pratiques de gestion des ressources paysagères et de la biodiversité en exploitation agricole. L’axe 2

« Dynamiques agro-écologiques des paysages » étudient les propriétés écologiques du paysage au regard des pratiques agricoles qui s’y déroulent. L’échelle d’étude du 1er axe est l’exploitation agricole, celle du 2nd, le paysage.

L’unité a pour objectif d’acquérir des connaissances mobilisables pour la conception d’outils d’aide à la décision pour évaluer les interactions entre agriculture, paysage et biodiversité et décider des actions clés à mener.

L’équipe est constituée d’écologues du paysage, d’agronomes et de zootechniciens, qui travaillent en collaboration avec les acteurs locaux, notamment les agriculteurs. L’appui des connaissances des géographes sur les questions relatives à l’étude des paysages est également un point important.

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1. Introduction

Agriculture et biodiversité sont en interaction étroite au sein du territoire agricole, ce couple complexe est indissociable. L’agriculture est, plus que tout autre secteur, concernée par la gestion de la biodiversité car le monde vivant est la base même de son outil de production. La biodiversité désigne la diversité du vivant sous toutes ses formes, diversité des gènes, des espèces et des écosystèmes (Sommet de la Terre à Rio, 1992) ; l’écosystème agricole ou agro-système a vu depuis sa formation de nombreuses espèces s’y développer ou s’y réfugier de par l’occupation croissante des espaces par les populations humaines. La préservation de la biodiversité sur le territoire agricole est donc devenue un enjeu international qui se décline sous différentes formes à travers les politiques publiques engagées par les différentes nations. Deux grandes stratégies ont été proposées pour concilier ces deux thèmes, tout d’abord, la stratégie de « land sparing » propose d’attribuer des territoires pour la production agricole et d’autres pour la conservation de la biodiversité tandis que la stratégie de « wildlife-friendly farming » propose de concilier ces deux thèmes sur un même territoire (FISCHER et al., 2008).

L’Union européenne se place plutôt dans une position intermédiaire, à grain grossier la stratégie de « land sparing » est envisagée mettant en place des zones de réserves de biodiversité entrecoupées de territoires anthropisés (territoires agricoles, urbanisés). A grain plus fin sur le territoire agricole, la deuxième stratégie est envisagée, la productivité agricole doit se concilier avec la préservation de la biodiversité. Le cadre réglementaire de la Politique Agricole Commune (PAC) au sein de l’éco-conditionnalité des aides et les autres politiques publiques réglementaires ou contractuelle en agissant sur la préservation des éléments du paysage agricole, lieux d’habitats et de dispersion de nombreuses espèces ou de populations, tentent de limiter l’érosion de la biodiversité.

De plus, les politiques publiques françaises désirent relier ces zones de conservation de la biodiversité au sein de maillage écologique, via le concept de trame verte et bleue (priorité du Grenelle de l’environnement, 2007 ; objectif n°4 de la loi Grenelle 2). L’enjeu de la trame verte et bleue est de préserver et restaurer les continuités écologiques. Celles–ci sont constituées de l’association de réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques. Les corridors écologiques ou biocorridors sont des éléments linéaires du paysage de longueur et largeur variables selon le grain étudié qui permettent la migration ou la dispersion des espèces, indispensables au maintien des

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populations et à fortiori des espèces, ils peuvent également avoir une fonction d’habitat. Les réservoirs de biodiversité en territoire agricole sont des milieux où un nombre important d’espèces réalisent une partie ou la totalité de leur cycle de vie (reproduction, alimentation, abri, etc.), par conséquent, leur richesse spécifique est élevée. De ce fait, ces milieux contribuent à la potentialité des corridors écologiques, ainsi ils seront nommés « éléments de corridors ». La connexion entre les éléments de corridors est aussi une variable à prendre en compte pour analyser la contribution de

l’agriculture aux corridors écologiques.

Les agriculteurs sont les gestionnaires-clés des éléments du paysage sur le territoire agricole et notamment des éléments de corridors à l’échelle de leur exploitation (prairies, bois, bordures de champs, bandes enherbées) qui participent à la connectivité et l’efficacité de corridors régionaux boisés, prairiaux, etc. De plus les services écosystémiques rendus à la production sont un enjeu agricole majeur. L’agriculture a ainsi pris conscience de sa dimension multifonctionnelle.

Le stage contribuera à l’analyse des conditions de contribution de l’agriculture au développement durable de corridors écologiques, à travers les éléments de corridors et les connexions entre ces éléments. La problématique sera d’analyser les pratiques agricoles de gestion qui influencent la structure et l’agencement des éléments de corridors et quels sont les facteurs de décisions ou opportunités à l’origine de cette gestion. L’exploitation agricole en tant qu’unité de base de décision en agriculture sera l’échelle choisie pour l’étude.

Les objectifs seront de :

participer à la conception d’une méthode sous forme d’enquête pour analyser la gestion actuelle des éléments de corridors à l’échelle de l’exploitation agricole et en lien avec le paysage environnant, ainsi que les raisonnements des agriculteurs à l’origine de cette gestion.

Participer à la conception de descripteurs de connexions biologiques potentielles entre ces éléments de corridors.

L’hypothèse de départ est que le morcellement du territoire agricole est favorable à la biodiversité parce que cela peut contribuer à produire une diversité d’habitats et de connexions entre ces habitats aux échelles de l’exploitation agricole et du paysage. L’hypothèse alternative est que ce morcellement peut amener l’agriculteur i) à des pratiques peu favorables au niveau de chaque élément pour la simplification du travail, ii) à diminuer ses capacités à entretenir le paysage (temps, main d’œuvre). En ce sens, le morcellement serait moins favorable à la biodiversité.

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2. Méthodologie

2.1. Contexte d’étude

Il s’insère dans le projet contractuel « continuités écologiques et politiques publiques » (DIVA- corridors) qui a pour objectifs majeurs de produire des méthodes de caractérisation des continuités écologiques, de tester l’effectivité de celles-ci, ainsi que d’analyser les procédures juridiques de conception et de mise en place des corridors aux échelles régionales pour dégager de nouvelles pistes d’action (extrait du document de projet DIVA-corridors).

Le stage s’intéressera aux échelles de l’exploitation agricole avec les éléments de corridors et leur agencement dans l’exploitation agricole. Il sera également pris en compte l’insertion de l’exploitation agricole dans le paysage aux échelles locales.

2.2. Protocole

2.2.1. Choix des zones enquêtées et de l’échantillonnage

Les deux sites d’études, localisés en Bretagne, ont été définis par le cahier des charges du projet Diva-corridors, elles sont toutes les deux bocagères mais présentent des caractéristiques spécifiques.

La Zone Atelier de Pleines-Fougères (ZAPF, 35) présente un gradient bocager croissant du sud au nord et a fait l’objet de nombreuses recherches sur l’étude du bocage et de la mosaïque paysagère. Le Golfe du Morbihan fait l’objet d’un contexte particulier en tant que futur Parc Naturel Régional et révèle de fortes pressions sur les terres agricoles liées à la croissance urbaine.

Figure 1 : Localisation des 2 sites d’étude

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Les exploitations agricoles ont été choisies en fonction de leur système de production, il devait être à élevage bovin dominant ou mixte polyculture-élevage pour avoir des exploitations comparables et riches en prairies. Dans la ZAPF, les exploitations agricoles ne devaient pas avoir été enquêtées précédemment et pour le Golfe du Morbihan, une liste d’exploitation agricole m’a été fournie par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Golfe du Morbihan (SIAGM). Huit exploitations agricoles ont été enquêtées, quatre sur la ZAPF et quatre dans le golfe du Morbihan (figure 1). De plus, l’échantillon est divers en termes de certifications, cinq exploitations sont conventionnelles, une est en certification raisonnée et deux sont en certification biologique.

2.2.2. Choix des éléments de corridors

Ces éléments ont été choisis selon leur potentielle source de biodiversité (richesse spécifique), pouvant contribuer par la suite aux corridors écologiques. Il s’agit des prairies, des bois, des bordures de champs, des bandes enherbées et des tesselles.

Les prairies ont été divisées en trois classes selon leur potentielle richesse spécifique croissante (FEODOROFF et al.,2005) : prairies permanentes, prairies de longue durée (≥ 5 ans), prairie de courte durée (< 5 ans) ; six classes ont été choisies pour les bois : futaie, taillis, taillis sous futaie, ligneux courte rotation, plantation de peupliers, bois issu d’enfrichement ; quant aux bordures de champs, trois grandes classes ont été choisies selon leur richesse spécifique et les caractéristiques écologiques des espèces qui les colonisent : les haies (arborées et arbustives), les bordures de champs herbacées (herbacées, herbacées avec quelques arbres, herbacées avec quelques arbustes) et les limites simples de labour. La distinction entre haies arborées ou arbustives et bordures de champs herbacées avec quelques arbres ou quelques arbustes se réfère partiellement à la définition du terme

« haie » faite par la DRAF de Bretagne, « toute bordure de champs herbacée contenant au moins un arbre ou composée pour un tiers d’arbres et/ou d’arbustes est une haie », seul le deuxième cas sera retenu, de ce fait les bordures herbacées présentant une strate herbacée avec quelques arbres et /ou arbustes (strate arbustive ou arborée < 10%) seront classées dans les bordures de champs herbacées.

La notion de tesselle est construite à partir de la parcelle d’usage, elle prend en compte l’ensemble des bordures de champs sur son périmètre. D’autre part, des éléments linéaires du paysage peuvent couper spatialement une même parcelle d’usage en deux tesselles (Annexe 11). En ce sens, elle diffère de la notion de parcelle, unité de gestion par l’agriculteur. Les tesselles ont été divisées en quatorze classes au départ selon la succession culturale dans le champ et le type de bordure de champs majoritaire (figure 2).

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LE RUYET Noémie – Master 2 GHBV - Mémoire de fin d’études Figure 2 : Les classes de tesselles

L’intérêt du concept de tesselle est i) de prendre en compte toutes les bordures de champs, même si celles-ci ne sont pas désignées en tant que telles par l’agriculteur, ii) d’agréger deux informations différentes sous une même notion.

2.2.3. Dispositif d’étude

Celui-ci est composé de deux méthodes complémentaires, une enquête et des observations de terrains effectuées pour chaque exploitation agricole étudiée. Elles ont pour objectifs de relever les pratiques de gestion des éléments de corridors et leur organisation spatiale, ainsi que les facteurs de décisions des agriculteurs à l’origine des pratiques de gestion.

L’enquête

L’enquête est de type semi-ouverte, et compte trois grands thèmes : (i) données sur les caractéristiques structurales et sur les productions animales et végétales de l’exploitation agricole, (ii) modalités de gestion des éléments de corridors (prairies, bordures de champs, bois, bandes enherbées), (iii) raisonnement des agriculteurs à l’origine de cette gestion (figure 3). Pour plus de facilité lors de la réalisation de l’enquête chez l’exploitant agricole, ces points sont combinés au sein du questionnaire d’enquête.

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Figure 3 : Schéma du dispositif d’étude

Les observations de terrains

Les observations de terrains (figure 3) ont permis de relever les types de bordures de champs pour chaque parcelle. Elles ont aussi permis de vérifier les informations relevées par l’enquête. Des relevés floristiques au niveau des bordures de champs ont été effectués sur cinq exploitations (A, B, E, F, H) pour mettre en œuvre l’indicateur éco-bordure. Cet outil produit par l’INRA a pour objectif d’indiquer la qualité de l’habitat en fonction des pratiques et usages actuels et antérieurs sur la parcelle et ses bordures de champs. Il a pour principe d’utiliser la végétation herbacée de la bordure de champs comme variable indicatrice des pratiques agricoles dédiées à la bordure de champs et en plein-champs qui ont des incidences sur cette bordure. Pratiquement, il est basé sur la reconnaissance de 31 espèces végétales herbacées sur la bordure de champs : 11 espèces prairiales, 10 espèces forestières et 10 espèces adventices. Pour chaque groupe d’espèces, un pourcentage est calculé par rapport au total des espèces relevées, en présence-absence. Ceux-ci sont ensuite placés dans un triangle de représentation. Pour avoir une vision représentative de l’ensemble des bordures de champs, il a été mis en œuvre sur des bordures de champs diverses en terme de type de bordures de champs et de successions culturales sur la parcelle adjacente. Puis pour chaque exploitation agricole, une agrégation des données de l’indicateur est effectuée sur un même triangle (fiche résumé de l’indicateur en annexe 9).

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2.3. Gestion et analyse des données

Les données recueillies au cours de l’enquête ont été saisies dans un formulaire Access, et la cartographie de l’occupation du sol et des bordures de champs de chaque exploitation a été réalisée à l’aide du logiciel Arcview.

L’analyse des données se fait en trois étapes. La première étape a pour objectif de formaliser les pratiques de gestion sur les éléments de corridors (bandes enherbées, bordures de champs, boisements, prairies), ainsi que d’étudier l’organisation spatiale des tesselles. Dans un deuxième temps, les facteurs de décisions à l’origine du mode de gestion par l’exploitant seront analysés. La dernière étape a pour finalité d’analyser la contribution potentielle de l’exploitation à des corridors écologiques (figure 4).

Figure 4 : Les étapes de l’analyse des données

Deux modes d’analyses des données ont été choisis. Les statistiques descriptives permettront de formaliser les pratiques de gestion et les facteurs de décisions à l’origine de ces pratiques.

L’organisation spatiale des pratiques de gestion et la contribution potentielle à des corridors écologiques seront traitées à l’aide de descripteurs de configuration du territoire de l’exploitation (figure 5). Ceux-ci ont fait l’objet d’une démarche conceptuelle à l’unité INRA-SAD Paysage. Leur finalité est de décrire des mosaiquages produits par la gestion territoriale de l’exploitation. Ces descripteurs sont disposés selon un gradient entre deux pôles de représentation, de l’organisation des acrivités agricoles et des connexions biologiques potentielles. Le 1er type de descripteur s’attache à représenter la dispersion du territoire d’exploitation. Pour cela, la distance entre les parcelles d’usage et le siège d’exploitation agricole est calculée.

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Figure 5 : Schéma des types de descripteurs utilisés (d’après THENAIL et al., doc de travail en annexe 13)

Une représentation de ce descripteur de dispersion peut être la part de la surface allouée à des modes d’utilisation différentes des terres dans trois disques concentriques de distance croissante au siège de l’exploitation agricole. La distance euclidienne ou la distance par les chemins peuvent être choisies.

Le 2ème descripteur s’intéresse au morcellement du territoire de l’exploitation agricole. Il donne une idée sur la taille des objets considérés. Dans le cas d’un descripteur de morcellement des parcelles, l’objet choisi est la parcelle. Il est exprimé en nombre de parcelles au 100 ha et est obtenu par la formule suivante : Nombre de parcelles * 100/ SAU.

Ces deux types de descripteurs sont surtout représentatifs de l’organisation des activités agricoles.

Les trois types de descripteurs suivants (figure 5) ont fait l’objet d’une démarche de conception au cours du stage, ils seront donc traités plus en détails dans la partie résultat. Ceux-ci ont plus pour finalité de représenter des connexions biologiques potentielles au sein de l’exploitation agricole et de son paysage environnant. Le 3ème descripteur a pour objectif de décrire les connexions structurelles dans le territoire d’exploitation agricole et le 4ème, aux interfaces avec le paysage. Le 5ème descripteur décrira les relations spatiales entre le territoire d’exploitation et les corridors aux échelles du paysage.

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3. Résultats

3.1. Caractéristiques générales des exploitations agricoles étudiées

3.1.1. Informations sur les systèmes de productions des exploitations agricoles Les exploitations étudiées sont localisées dans la zone atelier de Pleine-Fougères (ZAPF) ou dans le Golfe du Morbihan (GM), elles ont toutes un système de production élevage bovin lait dominant, sauf la B, qui s’est convertie depuis un an en élevage bovin viande dominant. La surface agricole utile (SAU) est très variable, de 32 ha pour la B à 147 ha pour la I, la moyenne étant de 87 ha. De plus, l’échantillon est divers en terme de certification, cinq sont conventionnelles (A, B,C,D,E), une est en certification raisonnée (I) et deux sont en certification biologique (F,H) (tableau 1).

Tableau 1 : Principales caractéristiques des exploitations agricoles enquêtées

code Zone date

d'enquête OTEX Principale production Autres productions Nombre d’ha / UTA

SAU

(ha) SFP (ha) Nombre de vaches laitières Autres animaux Certification

A ZAPF 25/06/2010 41 LAIT culture 37,1 37,1 33,41 35 39 conventionnelle

B ZAPF 29/06/2010 42 VIANDE culture 32,5 32,5 14,85 40 0 conventionnelle

C ZAPF 08/06/2010 41 LAIT culture 34 68 53,8 62 22 conventionnelle

D ZAPF 23/06/2010 41 LAIT culture 49 128 80 49 85 conventionnelle

E GM 22/07/2010 41 LAIT culture 31,6 95 55,55 45 35 conventionnelle

F GM 23/07/2010 41 LAIT culture 39,8 93 88,32 75 60 biologique

H GM 27/07/2010 41 LAIT culture, brebis 20 100 81,5 53 52 biologique

I GM 23/07/2010 41 LAIT culture 73,5 147 101 80 60 Raisonnée

3.1.2. Organisation spatiale du parcellaire d’exploitation 3.1.2.1. La dispersion du parcellaire d’exploitation

La dispersion du parcellaire d’exploitation est exprimée par la distance entre le barycentre des parcelles et le siège d’exploitation (figure 6). Les exploitations B, C, E, F et I ont leurs parcelles assez regroupées, tandis que les exploitations A et H ont un cœur de parcelles regroupées près du siège d’exploitation et des parcelles éloignées, regroupées pour l’exploitation H et dispersées pour la A. Quant à l’exploitation D, elle présente peu de parcelles proches du siège d’exploitation et celles-ci sont peu contigües (cartographie du parcellaire d’exploitation en annexe 4).

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Figure 6 : dispersion du parcellaire d’exploitation

3.1.3. Le morcellement du parcellaire d’exploitation

Le descripteur choisi est le nombre de parcelles au 100 ha. La figure 7 montre que les exploitations H et I ont un morcellement faible, tandis que l’exploitation A a un morcellement élevé, plus de 85 parcelles pour 100ha.

Figure 7 : morcellement du parcellaire d’exploitation (en nombre de parcelles pour 100ha)

→ Les exploitations A, D et H présentent donc des contraintes de dispersion parcellaire, l’exploitation A montrent en plus une contrainte de morcellement de son parcellaire.

3.2. La gestion des éléments corridors

Au vu des informations précédentes, un accent sera porté sur l’étude des exploitations A, D et H de par leur contrainte parcellaire. Il sera également intéressant de s’attarder sur les exploitations agricoles en certification non conventionnelle.

3.2.1. Pratiques de gestion et facteurs de décisions par types d’éléments corridors 3.2.1.1. Les bandes enherbées

La PAC définit une bande enherbée comme un couvert végétal semé permanent, d’au moins cinq mètres de largeur, localisé en priorité le long des voies d’eau, mais aussi dans le paysage en travers

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000 5500 6000

exploitations agricoles

Distance parcelle-siège (m) B

C D

A E F H I

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

A D F B

C E H I

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des pentes ou en aval de terres cultivées. Cet élément est multifonctionnel, en outre son rôle dans la limitation de la pollution des eaux superficielles, il constitue des abris et des corridors de circulation pour la faune et la flore sauvages (CORDEAU et al., 2009). Depuis 2005, dans le cadre de la conditionnalité des aides PAC, les agriculteurs percevant ce type d’aide doivent implanter 3 % de leur surface en céréales, oléoprotéagineux, lin, chanvre et gel en bandes enherbées en priorité le long des voies d’eau.

Les bandes enherbées observées dans les exploitations agricoles étudiées sont majoritairement en bordure de cours d’eau. Sur les exploitations agricoles B et H, elles jouxtent une prairie, sur la C, elles sont en bordure de culture et sur l’exploitation A, les deux cas sont observés. Les exploitations D, E, F et I n’ont pas spécifié la localisation exacte de celles-ci, du fait de l’absence de voies d’eau sur leurs territoires. Le raisonnement de l’agriculteur pour leurs mises en place est ici essentiellement guidé par la conditionnalité des aides de la PAC qui impose 3% de leur surface dédiée à cet élément.

En ce qui concerne le choix de l’usage de la parcelle adjacente, l’enquête a révélée que lorsque celle- ci était une culture, il s’agissait essentiellement d’une succession culturale de type maïs/blé, gourmande en eau. Les pratiques de gestion des bandes enherbées observées sont la fauche quand la parcelle adjacente est une culture ou la pâture quand celle-ci est une prairie. Ces deux pratiques sont réglementées en termes de date de fauche et de chargement en animaux.

3.2.1.2. Les prairies

Tout d’abord, la surface allouée aux prairies dans les huit exploitations agricoles étudiées varie de 31% à 77% de la SAU (figure 8).

Figure 8 : Occupation du sol en pourcentage de la SAU 0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

A B C D E F H I

surface (en % de la SAU)

Exploitations agricoles

Culture Prairie

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Les exploitations en certification biologique F et H ont une surface prairiale supérieure à 70 % de la SAU, soutenue ou induite par la contractation d’une MAE Prime Herbagère Agro- Environnementale (PHAE2) qui impose une surface prairiale élevée. Pour les exploitations A et D, elle est supérieure à 50 %. La B, C, E et I ont une surface prairiale assez faible, inférieure à 40 %.

Les prairies sont classées dans les successions culturales Succ B, Succ C et Succ D ; La classe Succ B correspond à des prairies en rotation rapide avec des cultures ; la durée en prairie est inférieure à cinq ans, la classe Succ C représente des prairies qui sont très peu en rotation avec des cultures, leur durée est supérieure ou égale à cinq ans. Ces deux premiers types de prairies, aussi nommées prairies temporaires de courte durée et de longue durée, peuvent être labourées puis semées ou re-semées. La classe Succ D rassemble les prairies permanentes, leur durée est supérieure à dix ans et elles ne sont ni labourées, ni re-semées. La part de surface attribuée à ces différentes prairies varie fortement d’une exploitation agricole à une autre (figure 9).

Figure 9 : Part de la surface prairiale attribuée aux différents types de prairies

Les exploitations A, B et D possèdent une surface de prairies permanentes supérieure à 40%.

Quant aux exploitations en certification biologique ou raisonnée (F, H et I), elles possèdent peu de surface de prairies permanentes. De plus, celle-ci est globalement plus importante sur les exploitations de la Zone Atelier de Pleine-Fougères par rapport à celles du Golfe du Morbihan. Les prairies permanentes sont les plus favorables à la biodiversité, du fait qu’elles sont non labourées ; d’après GIRAUDOUX et al. (1997), c’est le ratio entre prairies permanentes et temporaires qui est

« le facteur clé ». Cependant les prairies temporaires de longue durée ont un potentiel de richesse

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

A B C D E F H I

Surface (en % de la surface prairiale)

Exploitations agricoles prairie de courte durée prairie de longue durée prairie permanente

zone atelier de Pleine-Fougères Golfe du Morbihan

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spécifique supérieur à celle de courte durée (ROCHE et al., en cours de publication). La surface prairiale temporaire de longue durée est faible sur les exploitations de la Zone Atelier, inexistante sur les exploitations A et B, très faible sur la C et inférieure à 30% sur la D. Celles du Golfe du Morbihan en possèdent beaucoup plus. Les prairies peuvent être fauchées, pâturées ou les deux à la fois (prairies mixtes). Le pâturage, réalisé par les vaches laitières, diminue la diversité des plantes à partir d’un chargement de 1,5 UGB/ha à un instant t (PLANTUREUX et al, 2005). La mesure globale du chargement des prairies des exploitations agricoles montrent des valeurs en deçà de celle- ci (figure 10).

Figure 10 : Nombre d’UGB par hectare de prairies pâturées

Cependant, cette mesure globale donne seulement une idée du chargement en animaux des prairies d’une exploitation agricole, et non pas le chargement d’une prairie à un instant t. Il aurait été intéressant de connaitre le chargement de chaque prairie, ainsi que les variations de chargement sur une année (données non recueillies par l’enquête).

La figure 11 montre que l’exploitation A n’accorde pas de surface pâturée spécifique aux génisses, par opposition aux autres exploitations (l’expploitation B ne possède pas de génisses et la C ne réalise pas de pâturage). La H et la I accordent respectivement 23 et 15 ha aux génisses. Or les pâtures de génisses sont des systèmes plus extensifs que celles des vaches laitières.

Figure 11 : Part de surface prairiale pâturée par les différents types d’herbivores.

0 0,5 1 1,5 2

A B C D E F H I

Nombre d'UGB par hectare de prairies pâturées

(en UGB/ha)

Exploitations agricoles

0 10 20 30 40 50 60 70

A B C D E F H I

Surface prairiale pâtue (ha)

Exploitations agricoles autres animaux génisses + vaches génisses

vaches

(19)

La fréquence de fauche agit sur la richesse spécifique en plantes vasculaires et bryophytes, la fréquence optimale de fauche semble être de deux coupes par an, en deca et au-delà, la richesse spécifique diminue (ZECHMEISTER et al., 2003). Les agriculteurs réalisent 1 à 2 coupes par an sauf celui de l’exploitation C, en système fourrager stocké exclusif, qui fauche ses prairies plus de 3 fois par an. D’autres pratiques de gestion affectent la biodiversité des prairies tels que l’utilisation de fertilisants organiques et/ou minérales, de pesticides, le drainage et le re-semage (PLANTUREUX et al., 2005), cependant l’enquête n’a pas recueilli ces informations.

Les facteurs de décisions pour le taux de surface fauchée ou pâturée peuvent être expliqués par le type de système fourrager choisi par l’agriculteur. La figure 12 montre une corrélation entre la part de maïs dans la SFP et la surface de prairies fauchées : une augmentation de la surface prairiale fauchée est corrélée à l’augmentation de la surface de maïs dans la SFP. Le système fourrager stocké, exclusif pour l’exploitation C, implique donc une augmentation de la surface de maïs dans la SFP.

Figure 12 : Relation entre la part de maïs dans la SFP et la surface fauchée

Il existe une corrélation entre la surface prairiale par Unité de Travail Arbitraire (UTA) et le pourcentage de surface pâturée pour les exploitations (figure 13). Une surface pâturée importante nécessite plus de temps de travail que la fauche ce qui implique moins de temps pour la gestion de d’autres éléments sur l’exploitation agricole.

R² = 0,5186

0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6

0 20 40 60 80 100 120

Mais/SFP

% de prairies fauchées par rapport à la surface prairiale

B H

F I

A D

E C

(20)

LE RUYET Noémie – Master 2 GHBV - Mémoire de fin d’études

Figure 13 : Rapport entre la surface prairiale / nombre d’UTA et la part de prairies pâturées

3.2.1.3. Les bordures de champs

Les bordures de champs sont façonnées par les agriculteurs, principaux gestionnaires en paysages ruraux. Mais la diminution du nombre d’agriculteurs associée à l’agrandissement du territoire d’exploitation fait que cette gestion devient de plus en plus coûteuse en temps. L’enquête a permis d’analyser les pratiques de gestion par type de bordures de champs. L’analyse de la gestion des bordures de champs en termes de temps, type de main d’œuvre et d’outils utilisés dans les exploitations étudiées nous permettra d’évaluer la qualité et la pérennité de cette gestion (BAUDRY, JOUIN, 2003)

Différents types d’opérations techniques sont réalisées sur les bordures de champs : émondage, élagage, débroussaillage et désherbage mécanique et/ou chimique. L’agriculteur réalise ces opérations dans le but de faciliter le passage des engins mécaniques dans ses parcelles, diminuer l’ombrage d’une culture induit par la végétation des haies, etc. La figure 14 montre les types d’opérations techniques réalisées sur les bordures de champs des exploitations étudiées.

R² = 0,3521

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

0 20 40 60 80

Surface prairiale(ha)/Nombre d'UTA

% de prairies pâturées par rapport à la surface prairiale C

F

H D

B

I E

A

(21)

Figure 14 : Nombre et type d’opérations techniques réalisées sur les différents types de bordures de champs (1-haie arborée, 2-haie arbustive, 3-bordure de champs herbacée)

Toutes réalisent de l’émondage et du débroussaillage et désherbage mécanique, l’élagage n’est pas effectué sur la C, la B et la E réalisent en plus du débroussaillage et du désherbage chimique. Les haies avec une strate arborée sont celles qui subissent le plus d’opérations techniques, jusqu’à quatre types pour l’exploitation E.

Le temps de travail pour la gestion des bordures de champs varie d’une exploitation à une autre (figure 15). Un jour de travail est équivalent à cinq heures de travail, effectuées entre les tâches d’astreintes (THENAIL et al., à paraitre).

Figure 15 : Temps de travail (en jours) par type d’opération techniques

La C est celle qui accorde le plus de temps à cette gestion, cela est dû au fait que toutes ses prairies sont exclusivement fauchées et de ce fait nécessitent le passage pour des engins motorisés.

Une prairie pâturé nécessite une gestion moins forte de ses haies, l’ombrage qu’elle procure aux animaux va d’ailleurs dans ce sens. De plus les animaux via le pâturage des bordures de champs diminuent la charge de gestion des bordures de champs par l’agriculteur. Par contre, le positionnement de la clôture au niveau des prairies pâturées est important. Pour éviter le piétinement

0 1 2 3 4 5

A1 A2 A3 B1 B2 B3 C1 C2 C3 D1 D2 D3 E1 E2 E3 F1 F2 F3 G1 G2 G3 H1 H2 H3 I1 I2 I3

Nombre d'opérations techniques

émondage élagage

débroussaillage et desherbage mécanique débroussaillage et désherbage chimique

0 10 20 30 40 50

A B C D E F G H I

Temps de travail (en jours)

émondage

élagage

débroussaillage et désherbage mécanique débroussaillage et désherbage chimique

(22)

LE RUYET Noémie – Master 2 GHBV - Mémoire de fin d’études

de la bordure de champs, elle doit être placée en pied de talus ou au bord du fossé. Les exploitants B et E, placent les clôtures au milieu ou en haut du talus pour une participation au « nettoyage » des bordures de champs. Sur la I, elles sont placées après le talus. Or cette dernière pratique a pour conséquence la mise à nu du talus qui peut alors s’effondrer ou être colonisé par des espèces végétales de type adventice qui nécessiteront par la suite une gestion encore plus drastique de la bordure de champs, cette pratique de gestion est donc à éviter. Par contre, lorsque les parcelles sont cultivées, les haies, lorsqu’elles sont présentent sont souvent émondées et élaguées pour limiter au maximum l’ombre qu’elles génèrent, notamment lorsqu’elles sont au sud. Elles fournissent également une protection face au vent (OLESEN, 1976) et à l’érosion du sol (SOLTNER, 1985).

Cependant, cet aspect n’a pas été examiné, l’enquête ne permettant pas de relever le type d’opérations techniques pour chaque bordure de champs.

L’émondage consiste à couper les branches latérales au ras et sur toute la longueur du tronc des arbres, l’outil utilisé ici est la tronçonneuse associée à une nacelle montée sur le tracteur. La main d’œuvre est de natures diverses entre exploitations : ouvriers pour les exploitations B et F, associés pour la H et entraide informelle ou famille proche pour les exploitations A, C, D, E et I. La pérennisation de ces activités dans l’exploitation agricole suppose une pérennité de la main d’œuvre, cela n’est pas assuré pour les exploitations A, C, D, E et I (figure 16).

Figure 16 : Temps d’émondage par linéaire de haies

Le temps d’émondage par mètre de haies arborés donne une idée du temps imparti à cette tâche pour chaque mètre de haies, cependant toutes les haies ne sont pas émondées chaque année, le retour

0 5 10 15 20 25 30

A B C D E F H I

Temps dmondage par linéaire de haies (en minutes/mètre)

Exploitations agricoles

entraide informelle Ouvriers (ETA, CUMA)

Famille proche exploitant agricole + associés

(23)

d’émondage est de sept ans en moyenne (BAUDRY et JOUIN, 2003), la Figure 16 tient compte de ce fait. L’exploitation C consacre 27 minutes par mètre de haies à cette tâche ce qui semble cohérent, par contre sur les autres exploitations agricoles, la durée est inférieure à 8 minutes par mètre de haies ce qui sous-entend l’abandon de gestion de la strate arborée sur une partie des haies.

L’élagage consiste à couper les branches des arbustes et des cépées qui débordent dans les parcelles, les branches coupées ne sont pas valorisées. Il se réalise en général tous les trois ans (BAUDRY et JOUIN, 2003). La figure 17 tient compte de ce fait pour le calcul du temps d’élagage par mètre de haies. Les exploitations A et E ont les temps d’élagage par mètre de haies les plus élevés, supérieurs à 8 minutes par mètre, cela semble être cohérent avec ce type d’opération. Par contre, les autres exploitations consacrent un temps inférieur à 4 minutes par mètre et même nul pour l’exploitation C. Cependant, les outils utilisés ne sont pas les mêmes, La tronçonneuse permet un élagage de branches choisies mais cette technique est couteuse en temps, tandis que le lamier est un outil coupant de façon continue et rapide les branches des arbustes ou des arbres, le temps attribué à l’élagage est donc fonction de l’équipement utilisé. De plus, le lamier a un impact plus fort sur la flore de la haie. L’outil utilisé pour les exploitations B, D et H est la tronçonneuse, cela suggère probablement l’abandon de la gestion des strates arbustives et arborées d’une partie des haies, cet abandon n’est pas envisagé pour les exploitations F et I qui utilisent un lamier (figure 17), ni pour l’exploitation C au vu de son temps d’émondage élevé (figure 16).

Figure 17 : Temps d’élagage et type d’outil utilisé

Les opérations de débroussaillage et de désherbage permettent de contenir la végétation herbacée et ligneuse des bordures de champs. Elle peut être conduite de manière mécanique et/ou chimique.

Sur les exploitations A, C, D, F, H la réalisation est mécanique, la B et la E conjuguent une utilisation mécanique et chimique (figure 15). L’outillage utilisé peut être manuel ou tracté par un tracteur. Les exploitations B et C utilisent une débroussailleuse portative, les autres, une épareuse ou

0 2 4 6 8 10 12 14

A B C D E F H I

Temps d'élagage par mètre de linéaire de haies

(en minutes/mètre)

Exploitations agricoles

tronçonneuse lamier

(24)

LE RUYET Noémie – Master 2 GHBV - Mémoire de fin d’études

un broyeur à bras mécanique. Ces deux derniers outils ont pour inconvénient majeur de gratter le sol lorsqu’ils sont mal utilisés.

3.2.1.4. Les boisements et les bosquets

Les boisements présents sur les exploitations agricoles étudiées sont rares. Les exploitations A et B n’en possèdent d’ailleurs pas. Les types de bois présents sont des futaies, qui étaient présents avant l’installation de l’agriculteur, excepté l’exploitation C qui a mis en place une plantation de peupliers.

La gestion de ces bois est diverse, les exploitations C, H et I ne réalisent aucune gestion, la F gère ses boisements par un nettoyage annuel et une coupe modérée pour la production de bois de chauffage, tandis que les exploitations E et D réalisent une forte pression via des coupes à blanc sur leurs bois.

A contrario, de nombreux boisements étaient présents autour des exploitations agricoles de la Zone Atelier de Pleine-Fougères et du Golfe du Morbihan, Baudry, (1985) a montré que les boisements étaient sources d’espèces forestières pour les haies, surtout si celles-ci avaient une largeur supérieure à 8 mètres. Les boisements sont donc des éléments importants en termes de source de biodiversité pour les haies, leur gestion doit être modérée mais présente pour induire des perturbations favorables à la biodiversité.

3.2.2. Des pratiques de gestion favorables à la biodiversité ?

L’indicateur éco-bordure permet une évaluation de « l’état écologique » d’une bordure de champs en lien avec les pratiques de gestion sur la bordure de champs et sur le champ contigu à cette bordure. Il peut servir de base à un diagnostic des pratiques à l’échelle de l’exploitation. Il a été mis en œuvre sur les exploitations A, B, E, F, et H. Pour chacune, une dizaine de bordures de champs représentatives du type de bordures de champs (haie ou bordure de champs herbacée) et de l’occupation du sol contigu ont été évaluée. Les triangles de représentation pour chaque exploitation sont en annexe 10. Les exploitations A, B et E possèdent respectivement 55 %, 50 % et 60 % de bordures de champs de « type adventice » ou à risque d’adventices, c'est-à-dire qu’elles ont une composition floristique herbacée riche en espèces annuelles du cortège des adventices des cultures, traduisant des pratiques de mise à nu du sol. Le couvert herbacé produit par ce type de bordure est temporaire et à floraison courte, par conséquent peu intéressant pour les espèces animales. Ce type de bordures de champs est retrouvé principalement sur les bordures de champs bordé par des cultures. Les exploitations F et H possèdent moins de 30% de leurs bordures de champs évaluées à risque d’adventices. Pour l’exploitation F, ses bordures de champs sont surtout de « type forestière ».

La composition floristique de la strate herbacée traduit alors un microclimat forestier (F) ou de

(25)

lisière. Pour l’exploitation H, les bordures de champs de type prairial sont majoritaires et traduisent des conditions écologiques de prairies permanentes (P).

Tableau 2 : Tableau récapitulatif de la gestion des éléments de corridors (NR : non renseigné, ABS : absence de l’élément, BEH : bandes enherbées, PP : prairie permanente, PT : prairie temporaire, PTLD : prairie temporaire de longue durée, PTCD : prairie

temporaire de courte durée)

Le tableau 2 résume les pratiques de gestion des éléments de corridors par l’agriculteur. Pour une pratique favorable à la biodiversité, le sigle + ou ++ est attribué, pour une pratique défavorable, le sigle – est attribué).

L’analyse des pratiques de gestion des éléments de corridors a mis en évidence des pratiques favorables à la biodiversité et d’autres moins, voir défavorables. Cependant, l’agencement de ces éléments de corridors, c'est-à-dire leurs connexions entre eux est aussi un point important à considérer.

3.3. L’organisation spatiale du territoire de l’exploitation : un mosaïquage influent sur les espèces.

L’objectif de cette partie sera d’évaluer la contribution d’une exploitation agricole à la production de configuration de mosaïques d’habitats, influentes sur les espèces à l’aide de descripteurs.

Les descripteurs de configuration du territoire de l’exploitation choisis ont pour finalité de décrire des mosaïquages produits par la gestion territoriale de l’exploitation. Ils sont plus ou moins, une représentation de l’organisation des activités agricoles ou des connexions biologiques potentielles, selon leur place dans le gradient (figure 5).

gestion des bois

code exploitation agricole contrainte parcellaire gestion des BEH surface de prairie PP / PT PP +PTLD / PTCD fauche surface de pâture extensive position de la clore nature du débroussaillage éco-bordure type majeur de biodiversi

A morcellée et dispersée + + + + + - ++ + - F-P ABS

B ++ - + + + - + - - P ABS

C - - - - - ABS ++ + NR NR AUCUNE

D dispersée NR + + + + + ++ + NR NR -

E NR - - + + + + - - P -

F NR ++ - - + + ++ + + F +

H dispersée ++ ++ - + + ++ ++ + + P AUCUNE

I - - - + + ++ - + NR NR AUCUNE

gestion des prairies gestion des bordures de champ

Références

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