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Voyages « retour », « quêtes » de voyageurs

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Academic year: 2022

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Voyages « retour », « quêtes » de voyageurs.

À la recherche d’indices, de traces et de routes.

Journée d’étude organisée par Michaël Busset et Anne-Christine Trémon Date : 03 décembre 2015

Laboratoire d’anthropologie culturelle et sociale (LACS), Institut de sciences sociales, Université de Lausanne.

Envoi des propositions à Michaël.Busset@unil.ch et Anne-Christine.Tremon@unil.ch sous forme d’un titre et d’un résumé de 400 à 500 mots au plus tard le 22 octobre (réponse début novembre). Le budget alloué à cette journée d’étude par l’Institut des sciences sociales de l’Université de Lausanne permettra de financer le voyage et le logement des intervenant.e.s devant se déplacer. Une publication sous forme de dossier de revue est envisagée.

Cette journée d’étude prend pour objet le voyage à dimension de revendication ou de

« retrouvailles » avec un lieu d’appartenance, un projet de déplacement à des fins de visite ou de « retour » dans un lieu considéré comme celui des origines familiales ou nationales. Si les voyages de ce type ont reçu une attention croissante dans la littérature portant sur la mobilité notamment diasporique et touristique, nous nous proposons, au cours de cette journée, de considérer les pratiques déployées au cours de ces voyages sous un angle nouveau. Au delà de la question du déplacement dans l’espace, voire dans le temps, centrale à tout voyage, il s’agira de les appréhender en tant qu’ils sont sous-tendus par une démarche de recherche.

Nous invitons les participants à réfléchir sous cet angle aux dimensions politiques et morales de ces projets. Ainsi, qu’est-ce qu’un « retour » dans un lieu rarement ou jamais visité auparavant et comment appréhender les revendications d’un « retour » par le voyage ? La recherche peut aussi s’entendre au sens où, parce qu’ils impliquent le déplacement vers un autre lieu, ces voyages déploient un ensemble de pratiques consistant à rechercher des indices, suivre des traces, emprunter des pistes. Les communications retenues aborderont ces questions en documentant ces voyages dans leur déroulement, à divers moments et sous différentes facettes, à partir de matériaux ethnographiques. Elles réfléchiront également aux questions épistémologiques et théoriques qui émergent de la pratique de la recherche ethnographique sur ces formes de mobilité.

Les communications pourront ainsi interroger la manière dont le voyage résulte de la formulation d’un projet qui implique, à un moment donné, un passage à l’acte. En quoi la décision d’effectuer le voyage intervient-elle à un moment particulier d’une trajectoire de vie et peut-elle révéler une disposition particulière vis-à-vis du projet de voyage en lui-même, ainsi qu’une attente à l’égard de ce que le voyage pourra permettre de réaliser ou de trouver ? Elles pourront également examiner comment le voyage est modelé par les attentes des voyageurs et par un projet individuel ou collectif de quête, et par quelles modalités de voyage – organisés, ou largement improvisés – les voyageurs cherchent à répondre à ces attentes.

Quels rôles jouent, au départ ou à destination, les organisateurs du voyage ou les instances officielles ou non-officielles d’accueil des voyageurs ? Quels sont les éventuels rites d’accueils, les passages obligés, et comment modèlent-ils l’expérience du voyage ?

Un autre aspect pouvant être développé est celui de la dimension plus ou moins touristique que peut prendre le voyage. Est-il vécu comme une expérience de loisir, oscille-t-il entre une dimension récréative et une dimension plus « sérieuse » (voyage de recherche généalogique,

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de pèlerinage religieux, de visites aux parents) ? Les communications pourront aussi aborder, lorsqu’ils s’agit de voyages de groupes, les dissensions entre voyageurs qui peuvent être générées par la tension entre le voyage comme une expérience de quête personnelle et les nécessités pratiques qui ont donné forme à un voyage collectif. Quelles différences apparaissent entre les voyageurs concernant les différentes modalités et dimensions du voyage, et quelles expériences différentes font les voyageurs d’une même rencontre avec un même lieu ?

Les communications pourront investiguer les façons dont les attentes des voyageurs, modelées lors d’un projet échafaudé à distance, sont jugées comme étant remplies ou au contraire déçues. Elles documenteront comment les voyageurs procèdent par la recherche de signes particuliers, de témoins ou de traces, de points de repères et de pistes, lors de la visite de lieux imaginés ou dont les voyageurs nourrissent le souvenir. Le voyage peut mettre à l’épreuve cet imaginaire ou ces souvenirs dans la rencontre avec une réalité parfois inattendue, produire des effets de décalage entre le paysage rêvé atemporel, mythique, an- historique, et le paysage physique réel, historique.

Nous aimerions en particulier que soient documentés les types de rencontres qui ont lieu pendant le voyage, avec des gens, des parents, des lieux, des sensations, les éventuels malentendus qui se nouent avec les personnes rencontrées sur place, et les manières dont ces malentendus participent à la réalisation du voyage, et le cas échéant, à la prise de conscience d’une distance ou d’une frontière. Comment le voyage génère-t-il le sentiment de se retrouver chez-soi, d’être devenu étranger, ou celui d’une « étrangeté chez soi » ? Enfin, le voyage prend-il fin, est-il une parenthèse dans la vie quotidienne ou constitue-t-il une expérience irréversible, une transformation dont les effets se prolongent bien après le retour ?

Nous invitons finalement les communications à s’appuyer sur des matériaux ethnographiques relatifs à ces différents moments et aspects du voyage afin d’aborder plus particulièrement deux ensembles de questions épistémologiques et théoriques :

- Quelles sont les implications pour l’enquête ethnographique lorsqu’elle porte sur des pratiques qui relèvent elles-mêmes d’une recherche ? Comment les expériences des voyageurs passant par la recherche de signes, de traces et de pistes agissent-elles en retour, par « récursivité », sur les pratiques de l’enquête en sciences sociales et leur paradigme indiciaire ?

- Quelles sont les vertus heuristiques du suivi ethnographique des voyageurs pour l’étude de phénomènes tels que le nationalisme et de manière générale les formations identitaires faisant référence à des « origines » ? En quoi permet-il de mettre à jour et de rendre compte des pratiques et des représentations qui n’apparaissent pas, ou seulement en filigrane, dans le cours du quotidien ?

Références

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