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Genève Sentiers culturels

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Genève

Sentiers culturels

D’un musée à l’autre

ville-geneve.ch/sentiers-culturels

Vieille -Ville

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Transports

Bus 36, arrêts Bourg-de-Four, Cathédrale et Hôtel-de-Ville ; bus 3 et 5, arrêt Palais Eynard ; bus 7, arrêts Bel-Air Cité, Molard et Musée d’art et d’histoire ; tram 12, bus 2 et 10, arrêts Bel-Air Cité et Molard État de mai 2015

Pour plus de renseignements : tpg.ch

Parkings vélos

Bel-Air Cité, rue Henri-Fazy, place du Bourg-de-Four

La Vieille-Ville présente peu de circulation automobile, et les vélos y sont autorisés.

Il est cependant conseillé de faire ce parcours à pied car les distances sont courtes et

les pavés omniprésents.

Parkings voitures

Parking Saint-Antoine

Wi-Fi

Place du Bourg-de-Four, cour de Saint-Pierre, Maison Tavel, Hôtel de Ville Personnes à mobilité réduite

Toutes les informations concernant l’accessibilité aux bâtiments se trouvent sur le site accessibilite.ch

Durée

Le parcours, sans visite des musées, dure 50 minutes.

Jours fériés(se renseigner sur l’ouverture des musées)

25 décembre, 1er janvier, Vendredi saint, Lundi de Pâques, Jeudi de l’Ascension, Lundi de Pentecôte, 1er Août, Jeûne genevois (1er jeudi de septembre) Gratuité

La plupart des musées sont gratuits le premier dimanche du mois.

Un sens de visite est proposé ; le sentier peut toutefois être rejoint à toute étape.

Musées

Musées de la Ville de Genève Parking vélo Parking voiture

Guide audio

Wi-Fi

WC

Parcours proposé

Minutage sur le parcours sans visite des musées

Écoutez le sentier !

Guide audio à télécharger sur : ville-geneve.ch/sentiers-culturels

Max Bill, Colonne, 1966

Collection Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève

Place du Bourg-de-Four

Heinz Schwarz, Clémentine, 1974-1975 Collection Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève

Place du Bourg-de-Four Site archéologique

de la cathédrale Saint-Pierre

Musée international de la Réforme

Maison Tavel

Maison de Rousseau et de la Littérature

Musée Fondation Zoubov

Musée Barbier-Mueller D

F E

C B A

50’

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Parc des Bastions

Le R hône

BD. DES PH

ILOSOPH ES

RUE DE LA CROIX-RO UGE RAMPE D

E LA TREILLE

RUE HENRI-FAZY RUE DES GRA

NGES RUE DES GRA

NGES

GRAN D-RUE GRAN

D-RUE

rue de la Boulanegeri

RUE D E L’HÔT

EL-D E-VILLE RU

E DE L A COR

RAT ERIE

RUE DE LA R ÔTISSERIE

RUE JEAN-CALVIN rue de la Pélisserie

RUE FRA NK-MARTIN

RUE DU S OLEIL-LEVANT

RUE CHAUSSE-COQ PLACE DU BOURG-DE-FOUR

PLACE DU BOURG-DE-FOUR

RU E É TIENN

E-D UM ONT

Rue des Chaudronniers RUE GUILLA U ME-FAREL

RUE DU PERRON

RUE DE LA MADELEINE

RUE D U PURGA

TOIRE

RUE DES BARRIÈRES

Place de la Taconnerie RU

E DE LA C ITÉ

RUE DE LA TERTASSE

RUE DE LA FONTAINE RUE VERDAINE place du Grand - Mézel

RUE DU RHÔNE

PLACE DU MOLARD RUE NEUVE-DU-MOLARD

RUE ROBERT-CÉARD

COUR DE SAINT-PIERRE

TERRASSE AGRIPPA-D’AUBIGNÉ

COLLÈGE CALVIN

h

ARRÊT MOLARD 2, 7, 10

ARRÊT MOLARD

2,7,10,12,36

ARRÊTS BEL-AIR

3,5,7,10,19

2,3,5,7,10,19

14,18

12,7,10,12,36

36 AR

RÊT CATHÉDRALE

3, 5

ART PALAIS EYNARD 36

36ARRÊT PLACE BOURG-DE-FOUR

7 ART M

USÉE D’ART ET D’H

ISTOIRE ART HÔT

EL-DE-VILLE

0’

50’

5’

10’

15’

20’

30’

40’

A B D C

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Le sentier dans Genève

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Site archéologique de la cathédrale

Cour de Saint-Pierre 6

A

tél. 022 310 29 29

mail clefs.stpierre@bluewin.ch web site-archeologique.ch Ouvert tous les jours de 10h à 17h Tarifs : adultes 8 CHF ; jeunes (7-16 ans), AVS, AI, chômeurs, étudiants et apprentis 4 CHF ; groupe dès 15 pers. 4 CHF Billet combiné « Site archéologique – Tours de la cathédrale Saint- Pierre – Musée international de la Réforme » : adultes 16 CHF ; groupes dès 15 pers. 10 CHF ; jeunes (7-16 ans) 8 CHF ; AVS, AI, chômeurs, étudiants et apprentis 10 CHF

C’est en 1976 que des fouilles de grande envergure ont débuté sous la cathédrale Saint- Pierre et ses abords. Ces fouilles, dirigées par Charles Bonnet alors archéologue cantonal, se sont étalées sur près de trente ans et ont permis de mettre au jour les vestiges des églises qui ont précédé l’actuelle cathédrale ainsi que des traces préchrétiennes d’occupation du site.

Le site archéologique, ouvert une première fois au public en 1986, puis dans sa version actuelle en 2006, est l’un des plus vastes d’Europe et jouit d’une renommée internationale. Il permet de découvrir la naissance de la ville de Genève, son histoire, de l’époque celte jusqu’au Moyen Âge, et de comprendre comment le christianisme s’est implanté dans la région. À l’aide de modélisations en 3D, de bornes de consultation et de maquettes et dessins retraçant les moments forts de l’histoire genevoise, le visiteur est plongé dans ce qu’était la vie quotidienne à l’époque des Allobroges, des Romains et des chrétiens du Moyen Âge.

Les plus anciens vestiges archéologiques sur la colline, dont l’occupation est sans doute plus ancienne encore, remontent au IIe siècle av. J.-C. et sont le fait de l’implantation du peuple allobroge.

Ces premières traces restituent une place, un temple, une maison aristocratique, un atelier d’ar- tisans potiers et un secteur à caractère religieux protégé par une palissade. Le choix de s’implanter ici n’est pas le fruit du hasard. La présence du lac et du Rhône comporte un double avantage ; non seulement ils offrent des voies navigables mais en plus ils sont une protection naturelle autour de la colline de Saint-Pierre, d’où l’édification de la citadelle sur son sommet.

Toutefois, ce n’est qu’à partir de la fin du IVe siècle, suite à la promulgation du christianisme en tant que religion d’État au sein de l’Empire romain, que la ville se dotera d’un complexe monumental impressionnant. Il comprend dans un premier temps une cathédrale, un baptistère pour les conversions et une chapelle. Vers l’an 400, une

deuxième cathédrale est élevée au sud ; elle est reliée à la première par un atrium dont les galeries facilitent la circulation entre les différents édifices. Plusieurs salles de réunions, certaines chauffées et richement décorées, permettent aux ecclésiastiques de se réunir, comme d’accueillir les visiteurs d’importance. Au fil des ans, tous ces édifices, auxquels il faut ajouter la résidence et la chapelle privée de l’évêque de Genève, sont rema- niés, embellis et souvent agrandis. Une troisième cathédrale se développera ensuite aux dépens du baptistère ; elle sera à l’origine de celle de l’an mille, qui laissera sa place à l’actuelle et unique cathédrale dans la seconde moitié du XIIe siècle.

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Musée international de la Réforme

Rue du Cloître 4, cour de Saint-Pierre

B

tél. 022 310 24 31

mail info@musee-reforme.ch web musee-reforme.ch Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h Tarifs : adultes 13 CHF ; AVS, AI, chômeurs, étudiants et apprentis, groupes dès 15 pers. 8 CHF ; jeunes (7-16 ans) 6 CHF ; entrée libre jusqu’à 7 ans, et aux personnes handicapées

Le MIR (Musée international de la Réforme) est voisin du Site archéologique de la cathédrale.

Ensemble, ils constituent, avec la visite des tours, une entité baptisée l’ « Espace Saint-Pierre » qui présente de multiples synergies et renforce l’attractivité du lieu. Un forfait de visite combinée est proposé. Créé en 2005, le MIR expose les traces vivantes de l’histoire de Genève et de la Réforme protestante. Loin de tout prosélytisme confessionnel, et s’appuyant sur de nombreux documents d’archives et une riche iconographie, le MIR livre une chronique détaillée de l’aventure de la Réforme, de ses origines à nos jours.

Tout commence au XVIe siècle. Votée le 21 mai 1536 dans le cloître de Saint-Pierre qui s’élevait à l’endroit précis où se trouve maintenant le musée, la Réforme a marqué de manière décisive le destin de Genève. Car, en même temps qu’elle faisait sa réforme, Genève faisait sa révo- lution en rompant avec son souverain légitime, le prince-évêque de Genève. Elle devenait une répu-

blique indépendante. L’homme qui façonne cette nouvelle république, alors menacée par la Savoie toute proche, est Jean Calvin, un jeune homme de vingt-sept ans proche de Guillaume Farel, qui le premier avait prêché les doctrines évangéliques dans la ville. Genève devient alors un des centres de la chrétienté occidentale, et terre d’accueil pour des milliers de familles persécutées pour leur foi. Ces réfugiés ont marqué la ville durablement, et les noms des rues témoignent encore de leur présence : Candolle, Trembley, Turrettini, Micheli, Fatio.

Le cadre du musée est celui d’un appartement de 400 m2 situé au rez-de-chaussée de la Maison Mal- let, construite dans les années 1720. Bibliothèque, salle à manger et grand salon y sont notamment reconstitués dans un décor d’époque. Le XVIIIe est un siècle d’or pour Genève : le péril aux frontières disparaît, les anciens réfugiés ont prospéré, on construit de nombreuses et belles demeures. Afin d’embellir le parvis de la cathédrale, le Conseil de

Genève propose des parcelles à des particuliers pour qu’ils érigent leurs maisons. Gédéon Mallet, descendant d’une famille huguenote et négociant en drap, puis banquier à Genève et Paris, com- mande des plans à l’architecte français Jean-Fran- çois Blondel, pour une maison familiale de grande taille (le couple a neuf enfants). Le style adopté est dans la lignée de celui des hôtels particuliers

« à la française » qui se construisent alors à la rue des Granges. Dès que l’on a passé le portique, la façade étonne, avec ses angles arrondis et ses grandes baies. Un avant-corps à trois niveaux est couronné par un fronton cintré aux armoiries des Mallet. Le côté « jardin » est en fait une place publique, sur laquelle donne une façade aux lignes horizontales accusées. Au centre de celle-ci, des pilastres superposés supportent un léger fronton.

La qualité du décor sculpté apporte une grande élégance à l’ensemble de l’édifice, qui relancera à Genève le débat sur le luxe en architecture.

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Cathédrale

La cathédrale Saint-Pierre, bien avant de devenir le symbole du rayonnement de la Rome protestante, voit sa construction débu- ter sous l’impulsion du premier prince-évêque de Genève, Arducius de Faucigny, en 1160 et s’étendre sur plus d’un siècle. En juin 1535, la messe étant abolie à Genève, la cathédrale est affectée au culte protes- tant et renommée temple de Saint-Pierre. De dimensions modestes, elle doit son aspect actuel à des ajouts, des remaniements et de grands tra- vaux de restauration aux XVIIIe et XIXe siècles. La façade monumen- tale date des années 1750, avec son portique néo-classique inspiré du Panthéon de Rome. Composée de six colonnes corinthiennes en marbre surmontées d’un fronton aux armes de Genève et d’un dôme, elle est l’œuvre de Benedetto Alfieri, architecte du duc de Savoie. La flèche en cuivre, qui donne une silhouette élancée à la cathédrale, a pour sa part été ajoutée en 1895.

À l’intérieur, la majorité des images sacrées et les riches décors du Moyen Âge n’ont pas résisté à la vague iconoclaste de la Réforme, lais- sant les murs de molasse nus, blanchis à la chaux. L’extrême dépouil- lement du lieu correspond à l’esprit calviniste tourné vers l’écoute de la parole et non vers l’image. Seuls les 300 chapiteaux de style roman et gothique (plus vaste ensemble de Suisse) et les vitraux ont subsisté.

Tout comme l’un des volets du retable de Konrad Witz, La Pêche mi- raculeuse (1444). Cette œuvre majeure, conservée au Musée d’art et d’histoire, est le premier exemple dans la peinture européenne de re- présentation paysagère réaliste (ici la rade et la chaîne du Mont-Blanc).

L’un des bijoux de la cathédrale se trouve sur le flanc sud : la chapelle des Macchabées. Édifiée entre 1400 et 1405 par le cardinal Jean de Brogny, pour lui servir de tombeau familial, elle a été transformée à la Réforme en dépôt de sel puis en auditoire de l’Académie réformée. Un grand chantier de restauration au XIXe siècle, lui redonnant couleur et éclat, a permis notamment la dépose pour conservation du décor à fresque de Giacomo Jaquerio, peint sur la voûte de l’abside. Ce concert céleste de douze anges est également conservé au Musée d’art et d’his- toire.

À travers les siècles, la cathédrale a été davantage qu’un lieu de culte.

Elle est le cœur de la cité et a notamment rempli des fonctions civiles, devenant même le Temple des Lois pendant la Révolution genevoise.

Aujourd’hui encore, elle accueille la prestation de serment du gouverne- ment de la République.

Terrasse Agrippa-d’Aubigné

En se promenant à l’arrière de la cathédrale, on découvre une charmante terrasse à deux niveaux offrant une vue dégagée sur les Rues-Basses en contrebas et la face est de la cathédrale. Jusqu’en 1940, il y avait là une prison, construite en 1840 à l’emplacement de la rési- dence des princes-évêques de Genève, laquelle, dès la Réforme, avait été affectée à l’enfermement. Les pierres de l’ancienne prison de l’évêché ont servi à l’aménagement des murs de soutènement de la terrasse qui cachent en réalité un abri anti-aérien de la ville. Récemment, cette construction est devenue le centre multiculturel L’Abri, destiné aux jeunes talents.

Baptisé terrasse Agrippa-d’Aubigné, le lieu rend hommage au célèbre écrivain français et homme de guerre protestant qui a passé les dix der- nières années de sa vie à Genève avant d’être inhumé en 1630 dans le

cloître de la cathédrale. Dès son enfance, Théodore Agrippa d’Aubigné est marqué par la tragédie des guerres de religion. Il n’a que huit ans lorsque son père, militaire réformé, lui montre les têtes de ses com- pagnons protestants suppliciés. Échappant de justesse aux massacres de la Saint-Barthélemy, il en gardera néanmoins une rancune tenace envers la monarchie. Rancune renforcée par un sentiment de trahison, lorsque le roi Henri IV, son compagnon d’armes, se convertit au catholi- cisme. Homme de guerre, d’Aubigné est également écrivain, et l’un des plus grands auteurs baroques de France. Il multiplie les pamphlets an- ti-catholiques et les attaques polémiques contre les protestants conver- tis, comme dans son œuvre la plus importante Les Tragiques. Exilé à Genève en 1620, il occupera jusqu’à sa mort sa place réservée au pre- mier rang dans la cathédrale Saint-Pierre.

Collège Calvin

Le long des fortifications médiévales s’installe la première grande institution publique genevoise créée après la Réforme : le Col- lège de Genève. Fondé en 1559 sous l’impulsion de Jean Calvin, il a été classé au patrimoine en 1921.

L’Académie, dirigée par Théodore de Bèze, comprend un enseignement élémentaire, le Collège et l’Université de Genève, et dispense des cours de belles-lettres, langues bibliques, école de droit et théologie basée sur le catéchisme de Calvin. Le Collège était gratuit et ouvert aux enfants de tous les milieux ; il comptait au XVIe siècle 1200 écoliers pour une population de 13 000 âmes. Les sciences font leur entrée dans le pro- gramme des cours au XVIIe siècle, et les langues vivantes étrangères au XIXe siècle. Le Collège de Genève est renommé « Collège Calvin » en 1969, lorsque la mixité est introduite dans les écoles.

Les travaux commencent en janvier 1558, sous la direction de Pernet Desfosses. Le maître d’œuvre poussera son exécution avec une telle rapidité que les cours débuteront en novembre de la même année. De son état d’origine, le collège conserve son plan général et son escalier à double rampe, établi sur un portique à trois arcs en plein cintre et deux arcs rampants. Cet ouvrage de style Renaissance possède une voûte d’ogives, persistance de la tradition médiévale. En 1560, le se- cond bâtiment (aile sud) est édifié, suivant des proportions à peu près identiques au premier. Accessible par un perron, l’entrée est soulignée par des pilastres et un fronton sculpté aux armes de Genève, ainsi que deux victoires et divers motifs Renaissance uniques dans notre ville.

Des surélévations, ajouts et agrandissements ont été réalisés au XIXe siècle, pour répondre aux nouveaux besoins d’un tel établissement, qui a accueilli des élèves de renom tels Henry Dunant, Jorge Luis Borges ou encore Michel Simon.

Place du Bourg-de-Four

Lieu prisé des Genevois, la place du Bourg-de-Four est la plus ancienne de la ville. Son nom romain de forum (ou four), attestant d’une forte activité économique, devient Bourg-de-Four lorsque la place, en- globant les constructions avoisinantes, devient un quartier. Située en dénivellation entre le plateau des Tranchées et le sommet de la colline, elle est un véritable nœud routier où convergent les itinéraires menant à Genève.

Au IIIe siècle, une enceinte édifiée afin de protéger la cité d’éventuelles incursions germaniques place le Bourg-de-Four hors les murs et l’isole.

Il faut attendre l’extension de la ceinture urbaine au XIe siècle et l’appa- rition d’ateliers de marchands pour que la place prenne un nouvel élan, culminant au XIIIe siècle avec les foires internationales. Ces manifes- tations commerciales et festives, qui avaient lieu quelques jours par an durant les fêtes religieuses, attiraient des foules de toutes les contrées.

La place du Bourg-de-Four s’est alors dotée d’hôtelleries et d’auberges. La création des Halles du Molard en 1309, et la rivalité grandissante avec les foires de Lyon le siècle suivant mettront un terme à cette effervescence. Les nouvelles fortifications du XVIe siècle ferment les portes de la ville et transforment le Bourg-de-Four en cul-de-sac. La place n’est plus un carrefour, mais conserve sa fonction marchande. La fontaine au centre date de cette période, comme une grande partie des surélévations des bâtiments, conséquence de l’afflux de réfugiés protestants venus de toute l’Europe.

Classée depuis 1929, la place conserve sa fonction giratoire et incite à marquer une pause bienvenue, comme un palier intermédiaire, dans la forte pente qui mène à la Vieille-Ville. À noter la petite statue du roi des Burgondes, Gondebaud (mort en 516), nichée dans la façade du numéro 5, pour rappeler que son château s’élevait aux abords de cette place.

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Clémentine, Heinz Schwarz (1974-1975)

Installée dans le virage du Bourg-de-Four par le Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève en 1974, Clémen- tine, création de l’artiste suisse Heinz Schwarz, est sans doute la plus populaire des statues genevoises. Elle est également devenue le signe de la lutte contre la brutalité et l’indifférence, à en croire les nombreux bouquets, coupures de presse et mots engagés qui l’entourent. Soleurois d’origine, lithographe de métier et sculpteur auto- didacte, Heinz Schwarz est arrivé à Genève pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses premières statues sont d’ins- piration classique, on y voit l’influence de Renoir et de Maillol. Peu à peu, son style s’affirme et son goût pour les formes longilignes se précise. En dehors de la scène artistique contemporaine, l’artiste suit sa propre sensibilité et travaille inlassablement à l’affirmation de la simplicité gracile que lui évoque la nudité de l’adolescence, cet âge de l’entre-deux. Clémentine, à la nudité presque diaphane, marque d’une poésie discrète le paysage urbain. Son socle à peine visible renforce la simplicité de son attitude et la candeur de cet âge qui succède à l’enfance. La sculpture, d’abord en plâtre, puis coulée en bronze, a été créée à partir d’un modèle que l’artiste a retravaillé pour lui donner un caractère intemporel et universel, aux formes plus grandes et plus minces que nature. C’est au même artiste que l’on doit également L’Enfant et le cheval au bout du quai Wilson.

Colonne torsadée, Max Bill (1966)

Deux ans plus tôt que Clémentine, la place accueillait en contrebas une œuvre de Max Bill. Acquise à la suite de l’exposition rétrospective de l’artiste suisse de renommée internationale, au Musée Rath, cette colonne torsadée en granit mesure 4,20 m de hauteur et revisite la colonne antique en se jouant de calculs géométriques des plus rationnels. Sur une base et un sommet de section circulaire, un triangle de départ est transformé en octogone à mesure qu’il tourne et monte le long du fût de la colonne. Ce changement est peu perceptible au premier regard, et pourtant la progression constante de ce triangle qui devient octogone confère une dynamique et une légèreté à l’imposante sculpture. Né à Winterthour en 1908, le jeune Max Bill assiste, impressionné, à une conférence de Le Corbusier. À l’âge de 19 ans, il entreprend alors des études d’architecture au Bauhaus de Dessau pour s’essayer par la suite au design, à la peinture et à la sculpture. Également éditeur et théoricien, son manifeste pour un art constructif paru en 1936 fera de lui l’un des représentants de l’art concret, en prônant l’utilisation des sciences exactes et de la mathématique dans la construction des œuvres d’art. Fait de formes géométriques pures, l’uni- vers artistique de Max Bill frappe par son unité et la constance de ses recherches durant les six décennies de son activité artistique.

L’Hôtel de Ville et les pouvoirs publics

Ce complexe architectural construit en plusieurs étapes entre les XVe et XVIIIe siècles abrite le siège du pouvoir politique genevois de façon ininterrompue depuis la fin du Moyen Âge. Jusqu’au XVe siècle, les autorités communales ne disposaient pas de salle pour se réunir, tout se faisait dans le cloître cathédral. Vers 1410-1420, la Commune fait l’acquisition d’une parcelle pour la construction d’une première Maison de Ville. Quelques années plus tard, on dresse une grosse tour d’enceinte dite tour Baudet. Construite sur un plan rectangulaire et solidement ancrée au sommet de la Treille, elle est à la fois défensive et destinée aux réunions du Conseil. Depuis la constitution genevoise de 1847, les conseillers d’État, au nombre de sept, sont élus au suffrage universel, et se réunissent aujourd’hui encore à la tour Baudet une fois par semaine, dans une salle au riche décor peint de vingt-trois person- nages en pied des XVIe et XVIIe siècles.

Au XVIe siècle, de grands travaux d’agrandissement sont entrepris, notamment la construction de la rampe monumentale en colimaçon.

Unique en son genre et sur un dessin de Pernet Defosses, l’architecte du Collège Calvin, elle décrit trois tours complets dans un espace carré, sans aucune marche ni paliers intermédiaires. Le décor finement mou- luré sur les branches des croisées d’ogives gothiques appartient déjà au style renaissant.

Les façades côté rue et côté Treille sont construites entre 1616 et 1710, alliant les styles Renaissance et classique « à la française ». Elles s’alignent sur les maisons existantes de la rue, en particulier sur la maison Turrettini au numéro 8, dont les lignes horizontales accusées et les décors de la terrasse ont été copiés. La séparation des étages est sou- lignée par des corniches en saillie et les fenêtres de forme carrée sont toutes identiques, appuyées sur une tablette saillante au décor sobre.

Elles enserrent une grande cour dotée de galeries aux plafonds voûtés à croisée d’ogives. Sur le revêtement rosé de la cour, on distingue des dizaines de fossiles incrustés. Ces gastéropodes datant de quelque 150 millions d’années se retrouvent souvent dans l’architecture genevoise, incrustés dans des blocs de calcaire de la région, nous rappelant qu’à l’ère secondaire une mer s’étendait sur tout le bassin lémanique.

Sur le long banc de pierre en façade, les juges ont rendu la justice jusqu’en 1829. Face au tribunal public, les accusés et les témoins étaient installés sur une estrade. C’est ici qu’ont été condamnés à mort Jacques Druet pour blasphème (1547), et Michel Servet pour hérésie (1553). En 1762, le tribunal condamne et brûle, ici même, l’Émile et le Contrat so- cial, deux ouvrages majeurs de Jean-Jacques Rousseau. Par manque de place, la justice et les tribunaux quittent l’Hôtel de Ville en 1860 pour s’installer au Bourg-de-Four dans l’ancien Hôpital général.

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tél. 022 418 37 00 mail mah@ville-ge.ch web mah-geneve.ch Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h

Tarifs : Entrée libre aux collections permanentes. Expositions temporaires entre 5 CHF et 3 CHF.

Entrée libre jusqu’à 18 ans et le premier dimanche du mois.

Un ExpoPass permettant d’accéder librement à toutes les expositions des MAH est également disponible.

C

Maison Tavel

Rue du Puits-Saint-Pierre 6

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Exemple remarquable d’architecture médiévale civile en Suisse, ce bâtiment exception- nel est également la plus ancienne demeure privée genevoise. Propriété de la Ville de Genève depuis 1963, elle devient musée historique en 1986 et offre sur six niveaux – à travers des gravures, peintures, cartes, maquettes, mobilier et autres objets allant du Moyen Âge au XIXe siècle – la pos- sibilité de découvrir l’évolution urbaine de la cité, ainsi que différents aspects de la vie passée de ses habitants. Dans les combles se déploie le Relief Magnin, du nom de l’architecte genevois Auguste Magnin, qui a passé près de vingt ans de sa vie à le réaliser. Cette maquette de 30 m2 apporte un témoignage très précis et fidèle de Genève en 1850, encore enserrée dans son système de forti- fications. Le musée abrite également des exposi- tions temporaires thématiques.

La partie la plus ancienne de la maison, de vastes caves aménagées au sous-sol, date des XIe et XIIe siècles. Dès la fin du XIIIe siècle, la maison est en possession de la famille seigneuriale des Tavel.

En 1334, un grand incendie ravage la moitié de la ville. Peu de temps après, les Tavel reconstruisent la bâtisse en lui donnant des allures de maison forte avec ses deux tourelles d’angle. Véritable palais urbain, elle est alors considérée comme

la plus belle demeure de la ville. En ce milieu de XIVe siècle, le rôle politique et social joué par la famille Tavel en fait l’une des plus importantes de la Genève épiscopale, avec notamment sa partici- pation décisive aux luttes pour l’émancipation de la tutelle de l’évêque et la constitution de la Com- mune.

Au niveau architectural, des modifications majeures interviennent au XVIIe siècle, sous la houlette des nouveaux propriétaires, les Calan- drini, de riches réfugiés protestants italiens. Un hôtel particulier est construit côté Grand-Rue.

Pour intégrer la maison des Tavel, qu’ils souhaitent conserver, à leur nouveau palais, un escalier est construit dans la cour entre les deux bâtiments.

Contrairement à la plupart des maisons médié- vales très étroites, les généreuses dimensions et le caractère seigneurial de la demeure ont permis des transformations au goût de l’habitat aristo- cratique et bourgeois des siècles suivants, tout en sauvegardant l’architecture originale. La façade principale, flanquée désormais d’une unique tou- relle, présente une teinte gris sombre à joints blancs, restituant le badigeon du XVIIe siècle, retrouvé au cours de la restauration des années 1980. De nombreux percements ont été ajoutés jusqu’au XVIIIe siècle, tout en respectant le décor

médiéval sculpté et polychrome des grandes baies de l’étage noble. Cette série de dix têtes date du XIVe siècle et raconte très probablement une his- toire qui reste cependant inconnue à ce jour. Sur la rangée supérieure sont figurés un buste d’homme barbu, une tête d’homme couronné et deux têtes de femmes portant diadème et couronne. En des- sous, deux chiens encadrent une tête d’homme monstrueuse et une tête de femme couverte d’un voile et d’une couronne nuptiale. Enfin, un buste de femme fait face au vestige probable d’un grif- fon. Entre 1544 et 1555, une auberge se tenait à la Maison Tavel, appelée « hostellerie du Griffon » en référence à cet animal mythique, mi-aigle, mi-lion.

Les originaux de ces dix têtes sculptées, déposés en 2006 pour leur bonne conservation, se trouvent à l’intérieur du musée.

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L’Ancien Arsenal

Connu pour ses vieux canons destinés à défendre la République genevoise face aux convoitises savoyardes et françaises, l’Ancien Arse- nal était à l’origine un marché en plein air, puis une halle couverte au début du XVe siècle. Dans les années 1630, on couronne la halle d’un grand grenier à blé, et un siècle plus tard des armes viendront rempla- cer les ballots de blé. En 1877, l’arsenal est déplacé dans les casernes de Plainpalais et le bâtiment désaffecté. Il devient brièvement un « Musée historique » et expose les armes anciennes, jusqu’à leur transfert en 1910 dans le tout nouveau Musée d’art et d’histoire. Dès 1923, il devient un dépôt des Archives d’État et abrite actuellement le siège de cette ins- titution. Ses changements d’affectation n’ont cependant pas modifié son aspect extérieur qui garde l’architecture caractéristique d’un marché couvert couplé avec un grenier à blé.

Le bâtiment offre un rez ouvert sur trois côtés par d’amples arcades sur des piliers carrés. Les fenêtres à meneaux du premier étage reprennent le décor à tablettes saillantes de l’Hôtel de Ville. Sous la corniche, une frise datant de 1972, qui reproduit une peinture réalisée en 1893 dé- truite par un incendie, représente des faits marquants de l’histoire ge- nevoise. Les mosaïques recouvrant le mur intérieur du couvert datent de 1949 et sont l’œuvre d’Alexandre Cingria. Initialement prévues pour décorer un des murs de l’Hôtel de Ville, elles figurent l’arrivée de Jules César à Genève en 58 av. J.-C., les Foires de Genève au Moyen Âge et l’arrivée des réfugiés protestants après la Réforme.

f

tél. 022 310 10 28 mail info@m-r-l.ch web m-r-l.ch

Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 17h30

Tarifs : de 3 CHF à 5 CHF

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Maison de Rousseau et de la Littérature

Grand-Rue 40

Au numéro 40 de la Grand-Rue, le 28 juin 1712, naissait Jean-Jacques Rousseau. Cette mai- son, comme un symbole, est aujourd’hui dédiée à la littérature contemporaine et garde vivante l’œuvre de ce philosophe humaniste, écrivain et musicien du Siècle des Lumières. Créée en 2012, la Maison de Rousseau et de la Littérature (MRL) est un lieu de rencontres et de débats ouvert aux acteurs du monde littéraire, au grand public ainsi qu’aux écoles. Première maison de la littérature de Suisse romande, la MRL propose régulièrement des rencontres avec des écrivains, des lectures, des tables rondes et des ateliers. Chaque année en octobre, le festival Écrire Pour Contre Avec réunit des auteurs et intellectuels, suisses et internatio- naux, pour faire dialoguer la littérature contempo- raine et l’esprit citoyen de Rousseau. La trajectoire de ce Genevois hors du commun est présentée au

premier étage dans un parcours audiovisuel (dis- ponible en huit langues, et en version pour les enfants). Cette visite est ponctuée d’extraits de ses œuvres littéraires et musicales qui font revivre le personnage et nous renseignent sur ses multiples facettes.

Fils d’un horloger qui lui donnera le goût de la lec- ture, Jean-Jacques Rousseau perd sa mère à sa naissance. La maison qui l’a vu naître ne sera pas son foyer longtemps : il sera élevé à Saint-Gervais par sa tante puis mis en pension à Bossey chez le pasteur Lambercier. Il revient à Genève pour un apprentissage de graveur. Mais il quitte à nouveau la ville en 1728, à l’âge de seize ans, pour échapper aux mauvais traitements de son maître. Malgré des relations parfois tumultueuses avec sa ville natale, son œuvre est marquée d’une profonde empreinte

genevoise. Rousseau s’est revendiqué lui-même

« citoyen de Genève » et en a apprécié les valeurs politiques. Dans le Contrat social, essai majeur, le fondement de la société politique repose sur la souveraineté du peuple et l’égalité civique devant la loi. Le livre qui inspirera l’idéologie prérévolu- tionnaire sera condamné par le Parlement de Paris, interdit en France, aux Pays-Bas, à Berne, ainsi qu’à Genève, ce qui poussera Rousseau à un nouvel exil.

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Rue des Granges

Cette rue qui suit la crête de la colline de la Vieille-Ville abrite aujourd’hui encore des adresses prestigieuses. Entre la fin du XVIIe siècle et les premières décennies du XVIIIe siècle, Genève connaît une période d’important développement urbanistique et architectural. Le lotissement de la rue des Granges, établi dans un quartier médiéval à la place de granges et d’écuries, constitue un alignement luxueux d’hôtels particuliers entre « cour et jardin » et reflète cet ambitieux élan de modernité esthétique de l’époque. L’ensemble architectural harmonieux des trois premiers hôtels particuliers (aux numéros 2, 4 et 6) est le projet de l’architecte Jean-Jacques Dufour pour Jean Sellon et ses beaux-frères Pierre et Gaspard Boissier.

Construits entre 1720 et 1723 sur un plan identique en forme de U, ces hôtels particuliers rompent radicalement avec la tradition d’une maison bourgeoise alignée sur la rue et présentent chacun un portail, une cour intérieure, des ailes et un corps central de même hauteur, et une terrasse. Comme tous les immeubles côté pair de la rue, ces hôtels répondent à l’esthétique classique du XVIIIe siècle faite de proportions rigoureuses, soulignées par un décor simple et dépouillé, à l’image de ce qui se construit à la même époque dans les grandes villes françaises.

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tél. 022 312 16 97

mail fondation.zoubov@etat.ge.ch web ge.ch/zoubov/welcome.asp Visites guidées les lundi, mardi, jeudi et vendredi, départ des visites à 14h45 et 15h45

Tarifs : adultes 5 CHF ; AVS, chômeurs, AI 3 CHF ; entrée libre jusqu’à 18 ans

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Musée Fondation Zoubov

Rue des Granges 2

Cette demeure patricienne de trois étages, dite « Hôtel de Sellon », présente une belle oppor- tunité de voir de l’intérieur et en détails un édifice luxueux du XVIIIe siècle puisqu’elle est aujourd’hui ouverte au public, sur rendez-vous. Classée monu- ment historique en 1923, elle est restée dans la famille Sellon pendant plus de deux cents ans, jusqu’en 1955, date à laquelle l’État de Genève en devient propriétaire. L’hôtel particulier est actuel- lement utilisé, selon les vœux de la comtesse Zoubov, dernière propriétaire et descendante de Sellon, pour les réceptions protocolaires du gou- vernement genevois, et abrite un musée sur l’élé- gance des appartements du XVIIIe siècle.

Née en 1892, dans une richissime famille prus- so-argentine, Julia Schif- fner de Larrechea passe une partie de son enfance et de sa jeunesse en Suisse. Elle y rencontre le comte russe Serge Plato- novitch Zoubov, son futur époux, alors émigré à Genève après la Révolution russe de 1917. Au cours de ses nombreux voyages à travers le monde, la désor- mais comtesse Zoubov, passionnée par la culture impériale russe et l’art européen du XVIIIe siècle, commence à collectionner meubles anciens, des- sins, gravures, tableaux, objets d’art et émaux chinois constituant ainsi un ensemble de plus de 500 objets qui témoigne du faste princier du Siècle des Lumières. Lorsqu’en 1957 sa fille Tatiana dis- paraît tragiquement, la comtesse quitte l’Argen- tine pour venir s’installer à la rue des Granges et y fonder un musée.

La Fondation « In memoriam Comtesse Tatiana Zoubov », au rez-de-chaussée de l’Hôtel de Sellon, se visite en suivant le guide, pour découvrir la col- lection de la comtesse et vivre un véritable voyage dans le temps.

Au niveau architectural, la façade de l’hôtel côté cour s’orne d’une triple rangée de fenêtres uniformes qui se développent à la même hauteur sur tout le corps central et les ailes du bâtiment. Au centre, quatre pilastres sup- portent un entablement et un fronton sculpté met- tant en évidence l’entrée principale. La façade côté jardin, plus développée que celle des autres hôtels de cette rue, est cassée par un angle et agrémen- tée d’un perron à double rampe qui s’appuie sur les arcades du soubassement. Dans l’ensemble, cette façade comporte peu d’ornements, hormis les clés de fenêtre à mascarons représentant des têtes de faunes. Sur la terrasse qui surplombe la place de Neuve se trouve une sorte d’obélisque adossé à un mur, un hommage à Calvin voulu en 1835 par le propriétaire des lieux Jean-Jacques de Sellon, humaniste et philanthrope.

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Grand-Rue et Maison Pictet

La Grand-Rue doit son nom au fait qu’au Moyen Âge elle était l’artère principale de la cité, où pouvaient passer les différents atte- lages. Hormis les numéros 6 et 8, vestiges de maisons médiévales des XVe et XVIe siècles, les autres bâtiments témoignent de la Renaissance et du classicisme des deux siècles suivants, période où Genève a connu un très fort développement urbain. Au numéro 15 de la Grand-Rue, la maison Pictet a été construite entre 1690 et 1693 par le maître-maçon Abraham Calame pour le compte du syndic Jacques Pictet. Également général de l’artillerie, de 1686 à 1721, ses armes ornent l’un des canons (celui dit du « Singe ») que l’on peut voir sous les voûtes de l’Ancien Arsenal.

Pour réaliser cette maison, chef-d’œuvre du XVIIe siècle, Calame a ré- uni quatre parcelles médiévales, étroites, derrière une façade unique.

La tour escalier, les fenêtres à meneaux et les ferronneries sont des éléments d’architecture et de décor qui reflètent le rang social du pro- priétaire de la demeure. La partie la plus remarquable, et aussi la plus visible car directement sur rue, reste le portail d’entrée : flanqué de pilastres supportant un entablement, ce portail encadre une porte dont le riche décor sculpté est un témoin admirable de l’art de la menuiserie de cette époque.

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tél. 022 312 02 70

mail musee@barbier-mueller.ch web barbier-mueller.ch Ouvert tous les jours de 11h à 17h Tarifs : adultes 8 CHF ; AVS, étudiants, chômeurs, AI et groupes 5 CHF ; entrée libre jusqu’à 12 ans, et aux membres de l’ICOM et des Amis du Musée Barbier-Mueller

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Musée

Barbier-Mueller

Rue Jean-Calvin 10

La petite rue Calvin, avec son alignement homogène d’immeubles du XVIIIe siècle en molasse apparente, doit son nom au fait que le grand réfor- mateur y a vécu jusqu’à sa mort en 1564. En face de la plaque commémorative, au numéro 10, se dresse une enseigne avec une tête de buffle styli- sée : c’est l’entrée du Musée Barbier-Mueller. Cette collection privée d’art primitif, initiée dès 1907 par Josef Mueller et poursuivie par son beau-fils Jean Paul Barbier-Mueller, est la plus importante au monde. Présentée au public depuis 1977, trois mois après la mort de Josef Mueller, elle ras- semble aujourd’hui près de 7000 œuvres, sculp- tures, masques, textiles, objets de prestige et ornements corporels venus d’Afrique, d’Océanie, des Amériques (pré et post-colombiennes), d’Asie tribale, d’Insulinde et quelques pièces témoignant des phases archaïques des grandes civilisations antiques.

Josef Mueller est né en 1887 dans une famille bourgeoise soleuroise. Orphelin de père et de mère à l’âge de six ans, il est élevé par une gou- vernante et rend de fréquentes visites aux parents d’un camarade de classe, amateurs de peinture moderne, et qui, en 1906, possédaient déjà un tableau de la période rose de Picasso. Au len- demain de la Première Guerre mondiale, Josef Mueller s’installe à Paris et, sur les conseils de marchands, commence sa collection de toiles modernes. À cette époque, de nombreux artistes modernes et collectionneurs se tournent vers les premiers « fétiches » africains, et les arts primitifs méconnus. Le jeune Suisse se passionne à son tour et constitue une collection sans pareil. En 1957, de retour à Soleure, il éprouve le besoin d’exposer ses richesses tribales dans un musée, pour remé- dier au manque de considération dont souffre cet art peu estimé en comparaison des tableaux de

maîtres occidentaux. Probablement est-ce à ce moment-là que naît l’idée d’un véritable musée permanent d’art primitif, qui voit le jour vingt ans plus tard, à Genève, où s’étaient fixés sa fille Monique et son gendre Jean Paul Barbier-Mueller.

Ce dernier a constitué de son côté une collection qui vient s’ajouter au fonds Mueller, apportant à la collection davantage de cohérence.

Le musée, qui ne peut présenter la totalité de sa collection par manque de place, organise deux expositions temporaires par an, afin de mettre en valeur de manière thématique une sélection d’ob- jets qu’il présente au public. Il constitue égale- ment une banque d’images et de données sur les pratiques rituelles de peuples sans tradition écrite dans le monde, et contribue ainsi à la conservation de leur histoire.

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Histoire de rues

La Vieille-Ville est composée de constructions datant pour la plupart des XVIIIe et XIXe siècles. Et pourtant le tracé des rues suit un plan qui remonte en grande partie au Moyen Âge, tout comme le nom même de ces rues. Si de nos jours bon nombre de rues sont rebaptisées afin d’honorer une personnalité, cer- taines y échappent encore et conservent leur nom d’origine. Il en va ainsi pour quelques-unes empruntées lors de ce sentier : la rue des Chaudronniers, celles de la Taconnerie, de la Boulangerie, de la Pélisserie et la place du Grand-Mézel, qui nous renseignent sur les corps de métiers qui faisaient la vie de cette ville.

L’étude historique des textes ainsi que les fouilles archéolo- giques apportent parfois des réponses à l’origine du nom de ces rues. L’actuelle rue des Chaudronniers rappelle la présence de ces artisans faiseurs de chaudrons et autres marmites. L’em- placement de leurs échoppes était réglementé en raison du ca- ractère bruyant et des risques d’incendie liés à leur activité. La rue de la Boulangerie doit son nom à la présence au XIIIe siècle du four de l’évêque et de sa boulangerie, alors que la rue de la Pélisserie possédait une tannerie ; les pelletiers formaient d’ail- leurs l’un des corps de métiers les plus riches de la ville.

La place du Grand-Mézel tire son nom du mot « mézel » du latin macellum, qui signifie boucherie. On y trouvait des étals de bouchers, un abattoir et une écorcherie. Le nom a perduré alors même que les boucheries ont été déplacées plusieurs fois d’un bout à l’autre du flanc sud de la haute ville à cause d’insolubles problèmes d’odeurs et d’immondices qui dévaluaient la valeur foncière de leur lieu d’implantation. La place de la Taconnerie garde encore quelque mystère sur son origine : après s’être ap- pelée place de la Fromagerie, pour la halle aux fromages qui s’élevait à côté de Saint-Pierre, rue du Marché-au-Blé, car il s’y trouvait une halle aux grains, son nom actuel pourrait remon- ter au XVIe siècle et renvoyer au « tacon », ou cuir employé par les cordonniers qui s’y étaient établis.

photo : © Rémy Gindroz, Carole Parodi, Jeanne Quattropani.

couverture : © Rémy Gindroz

Fond de plan reproduit avec l’autorisation du Service de la mensuration officielle (n0 40/2013 du 31 juillet 2013) Coordination :

Véronique Lombard,

cheffe du Service de la promotion culturelle, Sarah Margot Calame,

chargée de communication Département de la culture et du sport de la Ville de Genève

Textes :

Sarah Margot Calame, Sarah Reichler,

Christian Vellas, auteur du guide Genève insolite et secrète

Relecture : David Ripoll, Unité conservation du patrimoine ; Julie Weidmann

Remerciements :

David Ripoll de l’Unité de conservation du patrimoine – Direction du Département des constructions et de l’aménagement

Barbara Pillonel du Service de l’aménagement urbain et mobilité Le Service culturel – Unité d’art contemporain

conception graphique : ATHOMAS

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