T. S. Rochat J.-P. Janssens
introduction
Les corticostéroïdes inhalés (CSI) sont devenus un des piliers de la prise en charge de l’asthme et de la bronchopneumo
pathie chronique obstructive (BPCO) sévère. Malgré leur action à prédominance locale, ils ne sont pas dépourvus d’effets sys
témiques. Les doses causant ces effets restent controversées.
Les effets systémiques varient en fonction de la molécule, de la méthode d’ad
ministration, de la sévérité de la maladie sousjacente et des interactions médica
menteuses. Dans ce travail, nous passons en revue les principaux effets secon
daires systémiques et locaux induits par les CSI dans la population adulte.
pharmacocinétique
Bien que les différents CSI semblent avoir une efficacité thérapeutique équi
valente, leurs caractéristiques pharmacologiques influent sur le risque d’effets secondaires systémiques (tableau 1). En fonction de la méthode et de la tech
nique d’inhalation, 10 à 60% du CSI se dépose dans les bronches où il exerce un effet antiinflammatoire local. Les 40 à 90% restants s’impactent dans l’oropharynx où ils peuvent engendrer des effets secondaires locaux (candidose, dysphonie).
Si le patient ne se rince pas correctement la bouche après une inhalation, les CSI impactés sont déglutis et absorbés dans le système digestif. Une partie est inac
tivée lors du premier passage hépatique. Le reste passe dans la circulation, pouvant ainsi causer des effets systémiques. La fraction d’une dose qui atteint la circulation systémique est définie comme la biodisponibilité systémique de la molécule.
La méthode d’administration du CSI détermine la proportion déposée dans les bronches versus celle qui est impactée dans l’oropharynx. En utilisant un aéro sol- doseur (AD), une grande partie (80%) du CSI se dépose dans l’oropharynx, est avalée et accède à la circulation systémique alors qu’une faible quantité (l 10%) se dé
pose dans les bronches. Ceci est d’autant plus pertinent si la technique d’inhalation n’est pas optimale. Les poudres sèches à inhaler (PSI) ont un profil similaire à celui des AD, mais sont plus faciles à utiliser : elles ne nécessitent pas de coordination entre l’activation et l’inhalation. Les nébuliseurs peuvent être particulièrement utiles pour augmenter la déposition pulmonaire chez les personnes n’ayant pas une Systemic and oropharyngeal side effects
of inhaled corticosteroids
The use of inhaled corticosteroids (ICS) is an important component of asthma management.
Although their main impact is on airway in
flammation, ICS are not devoid of systemic side effects (adrenal insufficiency, osteopo
rosis, brittle skin, ocular effects, growth retar
dation). Oropharyngeal side effects are also reported. These effects appear dose and du
ration dependent. They also vary according to the type of ICS used, its method of adminis
tration and drug interactions. It is recommen
ded to titrate ICS to the lowest effective dose, to regularly reconsider their indication and to be aware of drug interactions. In addition, a change in ICS may have a favorable impact on side effects.
Rev Med Suisse 2012 ; 8 : 2219-23
L’utilisation de corticostéroïdes inhalés (CSI) est un pilier im
portant du traitement de l’asthme. Bien que considérés comme topiques, les CSI ne sont pas dépourvus d’effets secondaires systémiques (insuffisance surrénalienne, ostéoporose, fragili
sation cutanée, effets oculaires, retard de croissance) et les effets indésirables oropharyngés ne sont pas négligeables. Ces effets semblent dose et durée dépendants, mais varient égale
ment en fonction du CSI utilisé, de la méthode d’administration et des interactions médicamenteuses. Il est recommandé de titrer le CSI à la dose la plus faible nécessaire, de réévaluer régulièrement leur indication et d’être attentif aux interactions médicamenteuses. De plus, un changement de CSI peut per
mettre de minimiser un effet indésirable.
Effets secondaires systémiques
et oropharyngés des corticostéroïdes inhalés
le point sur…
Dr Tamara Séverine Rochat Service de médecine interne générale Pr Jean-Paul Janssens
Service de pneumologie HUG, 1211 Genève 14 tamara.rochat@hcuge.ch jean-paul.janssens@hcuge.ch
technique d’inhalation adéquate. Enfin, l’utilisation d’une chambre d’inhalation augmente la déposition pulmonaire (20%) et donc l’effet antiinflammatoire local, mais aussi la bio
disponibilité systémique (le CSI arrivant dans les poumons passe directement dans la circulation systémique par la mu queuse bronchique sans passer par la circulation hépa
tique).
interactionsmédicamenteuses
La plupart des CSI utilisés sont principalement méta
bolisés par le cytochrome hépatique CYP3A4. L’effet des CSI peut être potentialisé de manière importante lors de l’utilisation concomitante d’un inhibiteur de ce cytochrome (tableau 2). Lors de l’administration concomitante d’un in
hibiteur, il faudra diminuer la dose prescrite et veiller tout particulièrement aux effets secondaires. Les recommanda
tions sont claires lors de la prescription de ritonavir (Nor
vir) : il faut éviter la prescription concomitante de flutica
sone. L’alternative est le recours à la béclométasone : ses propriétés pharmacologiques (courte demivie, clairance systémique rapide) permettent une moindre accumulation dans la circulation systémique et donc moins d’effets sys
témiques.
suppressiondel
’
axecorticotropeLes CSI altèrent la fonction surrénalienne, pouvant par
fois mener à une insuffisance surrénalienne (IS) clinique.
Les paramètres suivants sont déterminants pour la survenue d’une IS : dose, durée du traitement, fréquence d’adminis
tration, moment d’administration dans la journée, méthode d’inhalation et interactions médicamenteuses. Comme les CS systémiques (CSS), les CSI agissent en inhibant la pro
duction de CRF (Corticotropin releasing factor) par l’hy po tha
lamus et d’ACTH (hormone adrénocorticotrope) par l’hypo
physe antérieure et donc la production surrénalien ne de cortisol. Lors de traitements de longue durée, la surrénale s’atrophie progressivement : si le CSI est interrompu bruta
lement, la production de cortisol endogène peut être in
suffisante. Il en est de même lors de stress physique. C’est dans ces deux cas que l’IS peut devenir symptomatique.
Autrement, l’altération de l’axe corticotrope par les CSI est le plus souvent infraclinique.
Une métaanalyse 1 de 21 études basées sur le cortisol urinaire de 24 heures et treize études basées sur le cortisol basal ont révélé que la fluticasone à des doses L 800 mg/
jour altérait la fonction surrénalienne de manière plus im
portante que les autres CSI (béclométasone, budésonide ou triamcinolone). Par ailleurs, elles révèlent que la flutica
sone à la dose de 1000 mg avait le même effet sur l’axe cor
ticotrope que 10 mg/jour de prednisolone PO.
Il est parfois difficile de déterminer la part des CSI ver
sus celle des CSS dans une population exposée aux deux types de traitement. Une étude cascontrôle 2 a montré que les personnes sous CSS et CSI avaient un risque dose dé
pendant de présenter une IS. L’étude suggère que ce risque est principalement dû aux CSS mais que la prise de CSI à haute dose pourrait aussi influer sur la fonction surréna
lienne.
Une étude randomisée contrôlée 3 a comparé l’effet du ciclésonide à celui de la fluticasone sur la fonction surréna
lienne. Le ciclésonide avait un effet similaire au placebo sur la production endogène de cortisol tout en étant aussi effi
cace que la fluticasone, alors que la fluticasone à 800 mg/jour avait un effet délétère sur la fonction corticotrope. Le ciclé
sonide paraît donc engendrer moins d’effets secondaires systémiques que la fluticasone.
Une revue de la littérature 4 sur les cas d’IS et syndro
mes de Cushing secondaires à une interaction entre ritonavir et fluticasone a compilé 25 cas présentant une IS. Ceci confirme les recommandations d’éviter impérativement la combinaison fluticasone et ritonavir et d’avoir recours à d’autres CSI (budésonide ou béclométasone).
Bien que l’effet négatif des CSI sur la fonction surréna
lienne ait été clairement démontré, il n’existe actuellement pas de recommandation de suivi biologique régulier. Tou
tefois, il faut y penser lors de l’apparition de symptômes évocateurs chez un patient sous CSI. Par ailleurs, il est pri
mordial de considérer le risque d’IS lors de la prescription concomitante d’un inhibiteur du CYP3A4 (tableau 2).
os etcorticostéroïdesinhalés
Les CS diminuent l’absorption du calcium, accélèrent la résorption osseuse par les ostéoclastes et diminuent la for
mation osseuse par les ostéoblastes. Le risque fracturaire lors de l’utilisation de CSI reste un sujet controversé. Il est en effet difficile d’analyser, de manière isolée, l’effet des CSI sur le métabolisme osseux parmi les autres facteurs de risque établis pour l’ostéoporose (âge, sexe féminin, taba
• Faible biodisponibilité systémique
• Déposition bronchique élevée
• Taille des particules inhalées entre 1-5 mm
• Inhalation sous forme de promédicament * (par exemple : ciclésonide, béclométasone)
* Les promédicaments sont inactifs tant qu’ils n’ont pas atteint la muqueuse bronchique et donc sont inactifs dans l’oropharynx, ne causant pas ou peu d’effets oropharyngés.
Tableau 1. Propriétés requises pour un corticostéroïde inhalé afin de causer le moins d’effets systémiques
Antibiotiques • Clarithromycine
• Erythromycine
• Télithromycine
Antifongiques • Kétoconazole
• Itraconazole
• Voriconazole
• Posaconazole Antirétroviraux • Ritonavir
• Nelfinavir Médicaments cardiovasculaires • Amiodarone
• Vérapamil
• Diltiazem
Autre • Jus de pamplemousse
Tableau 2. Inhibiteurs du cytochrome CYP3A4
gisme, utilisation de CSS, inactivité physique, maladie res
pi ratoire sousjacente, apport calcique, exposition au soleil, autres traitements pouvant altérer le métabolisme osseux, type de CSI, taux diminué en testostérone et en cor tisol, hypercapnie…). Les maladies inflammatoires chroniques (asthme, BPCO) engendrent une production augmentée de cytokines inflammatoires (TNFα, TGFb, IL1b, IL4, IL8), altérant le métabolisme osseux et, de ce fait, le risque frac
turaire est augmenté avec ou sans utilisation concomitante de CSI. Dans le travail de Johannes et coll.,5 portant sur des patients avec asthme et BPCO, âgés de plus de 40 ans, l’in
cidence de fractures non vertébrales sous CSI était plus éle
vée. Ce risque n’était toutefois plus significatif en analyse multivariée. De plus, ce travail n’a pas étudié l’utilisation de CSI à haute dose, l’impact de traitements de longue durée ni le risque de fracture vertébrale. L’étude de Hubbard et coll.6 a documenté un risque fracturaire dose dépendant qui, cette fois, reste significatif après ajustement pour la prise de CSS et d’autres facteurs de risque (IMC bas, autres mé
dications à risque, autres comorbidités chroni ques, taba
gisme, chutes). Une autre étude (Lee et coll.),7 portant sur des patients avec BPCO (âge moyen : 60 ans, suivi : 1,7 an), a montré que l’utilisation prolongée de CSI à haute dose (L 700 mg/jour de béclométasone ou équivalent) ou celle récente, mais à court terme, de CSI à haute dose augmen
tait le risque de fracture non vertébrale, ceci en ajus tant pour les comorbidités et médication concomitantes. Ce ris
que diminue, voire disparaît, à l’arrêt du traitement de CSI.
Une récente métaanalyse (Loke et coll.),8 portant sur seize études randomisées et contrôlées (sujets avec BPCO, sous fluticasone ou budésonide, surtout des hommes entre 60 et 70 ans, suivi : 24 à 156 semaines) et sept études obser
vationnelles (avec BPCO, sous fluticasone ou budésonide) ont conclu à un risque fracturaire augmenté de manière modeste mais significative, attribué aux CSI. Ces études souffrent toutefois des limitations citées cidessus (non
ajustement par rapport à la sévérité de la maladie respira
toire, utilisation concomitante de CSS ou autres facteurs de risque).
cataracte
Le mécanisme de la cataracte corticoinduite reste in
certain (tableau 3). Le risque de cataracte lié à l’utilisation de CSS ou CS ophtalmiques a pourtant bien été démontré.
Il semble que les CSI ne soient pas dépourvus de cet effet.
Cumming et coll.9 ont trouvé un risque dose dépendant de développer une cataracte souscapsulaire postérieure, même à de faibles doses de béclométasone (200400 mg/jour).
Dans une autre étude par Garbe et coll.,10 le risque de sur
venue de tout type de cataracte était augmenté à des doses de béclométasone L 1000 mg/jour, mais pas à de plus faibles doses. Jick et coll.,11 à partir de données provenant de pra
ticiens, ont documenté un risque dose dépendant de dé
velopper une cataracte chez des sujets de L 40 ans. Le risque était présent déjà à de faibles doses (l 500 mg/jour de béclométasone). Dans ces trois études, la béclométa
sone était le CSI le plus utilisé. Il s’agit d’études anciennes et la fluticasone, qui semble causer plus d’effets systémi
ques, était encore peu étudiée.
Une étude castémoin de Ernst et coll.12 a montré que l’utilisation de CSI était associée à un risque dose dépen
dant de développer une cataracte, déjà présent à des doses l 500 mg/jour de béclométasone. L’étude n’a pas mis en évidence de risque plus important sous fluticasone versus les autres CSI.
Ces études ont de multiples limitations, en particulier l’effet concomitant des CSS intermittents. Toutefois, une métaanalyse (Weatherall et coll.),13 qui inclut ces études, conclut à une augmentation de risque de cataracte de 25%
pour chaque augmentation de 1000 mg/jour de béclométa
sone inhalé ou son équivalent. La présence d’autres fac
teurs de risque pour la cataracte (diabète, HTA, femme, âge) doit rendre le praticien encore plus vigilant lors de la pres
cription de CSI.
glaucome
Il est bien connu que les CSS et CS oculaires peuvent entraîner une augmentation de la pression intraoculaire.
Qu’en estil des CSI ? L’étude cascontrôle rétrospective ob
servationnelle de Garbe et coll.14 a rapporté un risque aug
menté de glaucome ou d’élévation de la pression intraocu
laire chez des patients sous CSI à haute dose pendant plus de trois mois (OR : 1,44 ; IC 95% : 1,012,06, après ajustement pour diabète, âge, sexe, HTA, exposition à des CS oculaires ou à des CSS). Toutefois, le risque n’était pas augmenté lors de l’utilisation de CSI à dose faible ou moyenne. Cette étude pose problème sur la définition des «cas» : plus de 50% des patients n’avaient pas eu besoin de traitement, posant la question de l’impact réel de cet effet secondaire.
L’étude castémoin de Gonzalez et coll.,15 plus récente (les cas étant définis comme ayant été traités pour un glau
come médicalement ou chirurgicalement), a montré que l’utilisation régulière de CSI, quelle que soit la dose, n’était pas associée à un risque accru de présenter un glaucome ou une hypertension intraoculaire. L’association entre CSI et augmentation de la pression intraoculaire semble donc être relativement anecdotique.
fragilisationcutanée
Les CS ont les effets suivants sur la peau : amincissement de la peau, atrophie, risque augmenté d’ecchymoses, retard de cicatrisation. Ces effets sont bien connus lors de l’utili
sation des CSS et existent également lors de l’utilisation de Sur le cristallin
• Perte de glutathion (antioxydant)
• Elévation marquée mais transitoire du glucose intracellulaire
• Formation de complexes corticoïdes-protéines
• Altération des canaux de transport des électrolytes du cristallin
• Inhibition de la pompe Na+/K+ recouvrant l’épithélium du cristallin R accumulation d’eau dans les fibres cristallines et agglutination des protéines cristallines
Sur la pression intraoculaire
• Augmentation de la résistance à l’efflux de l’humeur aqueuse via des récepteurs aux glucocorticoïdes se trouvant sur les cellules trabéculaires Tableau 3. Quelques effets ophtalmologiques des corticostéroïdes
CSI. D’autres facteurs augmentent ce risque : exposi tion au soleil, âge, sexe féminin, imprégnation en hormones sexuel
les. Une étude de Capewell et coll.16 a observé l’effet des CSI (type béclométasone dipropionate) à haute dose sur la peau en mesurant échographiquement l’épaisseur cuta
née et en évaluant la fréquence de survenue de lésions purpuriques dans quatre groupes (n = 68 ; CSI faible dose, CSI haute dose, CSS et groupetémoin). L’étude a montré une diminution de l’épaisseur cutanée et une prévalence augmentée de purpura dans les groupes traités par CSS et par CSI à haute dose par rapport aux deux autres groupes.
effets locauxoropharyngés
Candidose oropharyngée et dysphonie
Les effets indésirables locaux des CSI, bien que moins sévères que les effets systémiques, peuvent avoir des im
plications majeures sur l’adhérence au traitement, la qua
lité de vie et même masquer certaines pathologies ORL graves. L’incidence de ces effets est fonction du type de CSI, du mode d’administration (PSI, AD, chambre d’inhala
tion), de l’inflammation intrinsèque des voies aériennes, de l’irritation mécanique causée par la toux, des maladies ORL concomitantes et d’autres stimuli inflammatoires (tabac, agents toxiques). Le risque est diminué lorsqu’on utilise : 1) une PSI ou une chambre d’inhalation versus un AD, 2) un CSI avec des particules de petite taille (l 5 mm de dia
mètre) et 3) un CSI inhalé sous forme inactive (par exem ple : ciclésonide et béclométasone dipropionate). La dyspho
nie associée aux CSI semble résulter d’une myopathie des muscles intrinsèques du larynx. Ce problème semble être réversible à l’arrêt des CSI.
Le mécanisme impliqué dans la candidose oropharyngée reste hypothétique : diminution de l’immunité locale ou augmentation du glucose salivaire qui stimulerait la crois
sance de C. albicans. Le rinçage de bouche immédiatement après l’inhalation diminue de manière significative la quan
tité résiduelle de CSI dans l’oropharynx et donc l’incidence de candidose. Une métaanalyse 17 a montré globalement un risque de candidose orale 3,6 fois plus élevé et un risque de dysphonie 5,2 fois plus élevé sous CSI par rap
port au placebo. Sans tenir compte du mode d’administra
tion ni de la dose, la fluticasone propionate causait le plus de candidoses orales et le budésonide le plus de dyspho
nies. L’utilisation d’un AD était associée à un risque plus élevé de candidose orale et de dysphonie par rapport à l’utilisation de PSI.
Le ciclésonide semble réunir les propriétés nécessaires pour réduire les effets indésirables locaux. Il s’agit d’un CSI inhalé sous forme inactive et activé au niveau de l’épithé
lium pulmonaire. Le diamètre des particules inhalées est de 1,12,1 mm, taille idéale pour une déposition pulmonaire
élevée et une faible impaction dans l’oropharynx. Une étude comparant le ciclésonide 320 mg 2 x/jour à la flutica
sone dipropionate 330 mg 2 x/jour pendant six mois, chez des patients présentant un asthme persistant modéré à sévère, a montré une efficacité similaire sur le contrôle de l’asthme, avec une diminution significative des effets se
condaires oropharyngés sous ciclésonide par rapport à la fluticasone propionate.18
conclusion
Les CSI ont permis une grande avancée dans la prise en charge des maladies respiratoires chroniques. Cependant, ils ne sont pas dépourvus d’effets secondaires systémi
ques. Il n’existe pas de recommandation formelle sur le monitoring ou la prévention des effets secondaires systé
miques des CSI. Toutefois, le praticien doit être vigilant lors de leur prescription en gardant en tête les potentiels effets systémiques (ostéoporose, insuffisance surrénalien ne, cataracte, changements cutanés). Les effets semblent prin
cipalement dose dépendants et il est recommandé de tou
jours titrer le CSI à la plus faible dose nécessaire. L’indication à la prescription du CSI doit être régulièrement réévaluée.
Il est également primordial de veiller aux interactions mé
dicamenteuses potentielles. L’incidence des effets systé
miques ou locaux varie également selon le type de CSI ou son moyen d’administration. Un changement de molécule et/ou de mode d’administration peut permettre de pour
suivre le traitement.
Implications pratiques
Les corticostéroïdes inhalés (CSI) peuvent engendrer des effets secondaires systémiques tels que : ostéoporose, insuf- fisance surrénalienne, fragilisation de la peau et cataracte.
Aucun monitoring particulier n’est recommandé mais le suivi clinique régulier est primordial afin de détecter précocement ces effets
Ces effets étant dose et durée dépendants, il est primordial de prescrire le CSI à la dose la plus faible nécessaire et rééva- luer régulièrement l’indication à la poursuite du traitement La plupart des CSI sont métabolisés par le cytochrome 3A4 et leurs effets peuvent être intensifiés lors de l’administration concomitante d’un puissant inhibiteur du CYP3A4. Il faut donc veiller aux interactions médicamenteuses (attention : ritonavir et fluticasone)
Lors de l’apparition d’effets locaux oropharyngés, il faut penser à une autre alternative avec, par exemple, un CSI sous forme inactive (ciclésonide, béclométasone)
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* à lire
** à lire absolument