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MESSAGE COMMUN. 1. De quelle algue verte parle t-on? Qu'est-ce qu'une marée verte?

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Introduction

Le Comité technique d'Education à l'environnement (CTEE) a été créé en 2006 par des acteurs locaux au sein des Pays du Trégor-Goëlo-Guingamp. Ce réseau a notamment développé un axe de travail tourisme, en croisant les regards avec la participation du Pays touristique, d'acteurs du tourisme.

Lors d'un débat sur la définition, par les deux secteurs, d'une animation environnement de qualité pour le public "touriste", l'exemple des algues vertes a été parlant. Pour montrer d'une part que nous n'avons pas le même langage, entre acteurs de l'EE et du tourisme. Pour trouver, d'autre part, un point d'accord sur ce sujet si sensible : la nécessité d'un discours homogène sur le territoire, en mettant le curseur au bon endroit entre le déni de réalité et le discours militant.

La participation de membres du CTEE à une formation proposée par le Comité régional du tourisme, en 2010, a conforté ce besoin et l'importance de s'outiller sur la question face aux sollicitations croissantes des publics.

Les objectifs du groupe de travail "Algues vertes" du CTEE, composé de collectivités, d'un bassin versant et d'associations, sont de rédiger un argumentaire commun, contextualisé, sur le sujet ; de développer des outils de sensibilisation pour les habitants, les scolaires, les touristes et de formation pour les professionnels du tourisme et de l'EE.

Ce message commun est le premier outil proposé dans le KIT ALGUES VERTES, qui comprend un document ressources (bibliographie), des numéros des "Brèves" du Comité de Bassins versants de la Lieue de Grève, l'argumentaire du Comité régional du tourisme de 2010, des outils de sensibilisation.

I- Carte d'identité de l'algue verte

1. De quelle algue verte parle t-on ? Qu'est-ce qu'une marée verte ?

L'algue verte est un végétal en suspension dans le milieu. Elle existe à l'état naturel.

Ne pas confondre ! La laitue de mer - Ulva armoricana Entéromorphe

L'algue de couleur verte en cause dans les marées vertes est l'Ulva armoricana, sur les côtes nord de la Bretagne.

La marée verte est un échouage massif de cette algue.

MESSAGE COMMUN MESSAGE COMMUN

sur le Phénomène des marées vertes en Baie de la Lieue de Grève par les membres du Comité technique d'éducation à l'environnement

du Pays du Trégor-Goëlo

mai 2012

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2. Comment se développe t-elle ? Quels sont les facteurs de la prolifération des algues vertes ? L'algue verte a une reproduction végétative (par clonage).

Comme tout végétal, l'algue verte a besoin de lumière, de chaleur, d'eau et de nutriments. Les principaux nutriments indispensables à sa croissance sont l'azote et le phosphore.

La prolifération de ces algues, c'est le développement de leur population de façon très rapide et très volumineuse.

Où ? Dans quel milieu ?

L'Ulva armoricana se développe dans les milieux où elle rencontre les éléments indispensables à sa croissance.

Quand ?

Cette espèce est présente en suspension dans l'eau toute l'année. Elle commence à se développer de nouveau aux premiers beaux jours du printemps lorsque la température de l'eau et la luminosité augmentent. Les échouages reprennent vers le mois de mai, lorsque la masse d'algues devient importante.

3. Pourquoi lutter contre sa prolifération ?

L'échouage massif dans les fonds de baie et sur l'estran représente une gêne importante pour l'ensemble des usagers de la plage et des environs (habitants, touristes, etc.) : nuisance olfactive, nuisance visuelle, et surtout risques pour la santé.

En effet, la décomposition de l'Ulva armoricana échouée en tas entraîne la production d'hydrogène sulfuré (H2S), un gaz toxique pour l'homme. L'H2S peut entraîner une irritation des muqueuses oculaires et respiratoires, ou une perte de connaissance, et peut s'avérer mortel selon les niveaux d'exposition.

Rep roduction végétative

©

Agence Be new

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La prolifération de cette algues verte a lieu dans les endroits où les apports d'azote sont supérieurs aux besoins du milieu. Ainsi, au-delà des aspects sanitaires, la prolifération révèle un déséquilibre. La lutte contre ce phénomène vise donc à retrouver l'équilibre des milieux pour permettre le maintien de tous les usages de la baie.

La lutte contre la prolifération de l'Ulva armoricana s'inscrit également dans les objectifs de reconquête du bon état écologique des milieux aquatiques de la directive européenne cadre sur l'Eau.

Comme dans toute lutte contre le déséquilibre d'un milieu, il est nécessaire de prendre du recul pour que les moyens de lutte ne soient pas plus impactants pour l'environnement que le déséquilibre lui-même (solution exogène, etc.).

II. Que peut-on faire pour lutter contre ce phénomène ? 1.Les leviers d'actions : l'azote et le phosphore

Pour limiter la prolifération de l'Ulva armoricana, il faut diminuer ses facteurs de développement. Il est difficile d'agir sur la lumière, la température, les conditions géomorphologiques, etc., il reste donc la diminution des quantités de nutriments nécessaires à la croissance des algues vertes : l'azote et le phosphore.

95% des flux d'azote apportées par les rivières bretonnes sur les côtes sont d'origine agricole. En effet, en agriculture, l'azote est utilisé comme fertilisant car il contribue au développement végétatif de toutes les parties aériennes des plantes. Il est l'un des composés chimiques de différentes formes d'engrais (engrais chimique, déjections animales, etc.). Les 5% restant sont d'origine domestique, notamment issus de l'assainissement non collectif. L'azote dissous qui arrive en mer est dilué dans la masse d'eau.

Le phosphore est présent dans les détergents (certaines lessives et produits d'entretien) et certains engrais agricoles car le phosphore renforce la résistance des plantes et contribue au développement des racines.

Lorsque le phosphore arrive en mer il précipite et se concentre dans les sédiments côtiers. Ce phosphore ainsi piégé en quantité est facilement disponible pour les algues vertes, il ne constitue pas un facteur limitant de leur prolifération.

C'est pourquoi les actions préventives contre les marées vertes sont axées sur la baisse des flux d'azote d'origine agricole.

Les risques liés à la présence d'hydrogène sulfuré

Le dégagement d'H2S est directement lié au phénomène de fermentation en anaérobie (sans oxygène).

Cela concerne les algues échouées depuis plus de 48h, surtout si le dépôt mesure plusieurs centimètres d'épaisseur ou si elles pourrissent sous une croûte sèche et dure en surface. La topographie des lieux, la température ambiante et la pluviométrie sont des paramètres susceptibles de faire varier le niveau de présence d'H2S.

Que faire pour prévenir les risques d'intoxication à l'H2S ?

Afin de se prémunir des risques liés à l'H2S, il faut éviter de s'approcher des tas d'algues en décomposition et ne pas marcher sur les tas d'algues recouvert d'une croûte blanche, pour ne pas libérer les poches d'H2S, surtout si l'on détecte une odeur d’œuf pourri.

Dans les années 1960, l'agriculture bretonne a fait le choix de l'agriculture intensive : élevages à forte concentration, hors-sol, qui augmentent la production de déjections notamment liquides ; cultures de maïs

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2.L'amélioration de la qualité de l'eau des rivières pour lutter contre le phénomène en amont

Comme indiqué précédemment la lutte contre la prolifération de l'Ulva armoricana implique la réduction des quantités d'azote et de phosphore apportés dans la baie par les cours d'eau. Les actions menées visent ainsi à l'amélioration de la qualité de l'eau des rivières pour traiter le problème à sa source.

Dans cette perspective les leviers d'action portent sur :1

L'agriculture :

Evolution des systèmes agricoles vers des systèmes de production "à très basse fuite d'azote" :

• réduire les apports d'engrais minéral et/ou de la pression organique,

• empêcher les fuites d'azote en période de lessivage (octobre à mars) et améliorer la captation de l'azote par les cultures,

• limiter les pratiques à risque telles que les retournements de prairie ou les labours dans le sens de la pente.

L'assainissement : amélioration des conditions de traitement collectif et individuel des eaux usées.

Les zones naturelles et humides : favoriser la capacité de captation de l'azote par les milieux naturels :

augmenter les linéaires de haies bocagères,

• augmenter les surfaces en prairies naturelles et en zones humides dénitrifiantes,

• préserver et reconquérir les zones naturelles ayant un rôle important dans la captation des fuites d'azote (zones humides, talus de ceinture de bas fond, bois humides, praires permanentes extensives).

3.Le nettoyage des plages pour limiter les risques d'intoxication

Au-delà de l'amélioration de la qualité de l'eau qui prendra un certain temps, des mesures doivent être prises à court terme pour éviter les risques représentés par les échouages de l'Ulva armoricana pour la santé publique, notamment pour les usagers des plages.

Ainsi, un ramassage régulier de cette algue échouée est nécessaire pour empêcher leur putréfaction sur l'estran. Selon les territoires, les algues ramassées sont compostées ou épandues en frais sur des parcelles agricoles.

Attention à ne pas confondre marée verte et laisse de mer, composée d'algues brunes déposées par la marée en haut de plage, indispensable à la vie de l'estran. Elle est ramassée par la plupart des communes littorales pour améliorer le confort des estivants, ce qui rompt l'équilibre écologique du haut de plage.

III- Que peut-on faire pour lutter contre ce phénomène ? 1.Les actions de l'Etat

En 2010, le gouvernement a retenu 2 sites pilotes pour lutter contre la prolifération des algues vertes : la baie de Saint-Brieuc et la baie de la Lieue de Grève.

Ces 2 sites ont répondu au cahier des charges de l'appel à projet du gouvernement pour des territoires à très basses fuites d'azote. Ces projets de territoire, visant la fin des marées vertes en 2027, ont été validés par un comité scientifique.

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Ils comportent un volet agricole et agro-alimentaire, un volet foncier et un volet reconquête des zones naturelles. Selon les territoires, les objectifs quantitatifs de ce plan visent à la réduction des flux d'azote de 30 à 40% en 2015. Les six autres « baies algues vertes » doivent rendre leur copie en 2012.

Une première évaluation de l’engagement volontaire des agriculteurs dans les chartes individuelles sera réalisée en 2013. Si le niveau d’engagement est insuffisant, l’Etat pourra décider de rendre les mesures du plan obligatoires.

2. Les actions des collectivités territoriales, l'exemple de la baie de la Lieue de Grève

Le plan de lutte contre la prolifération des algues vertes de la Baie de la Lieue de Grève est conçu et mis en œuvre par Lannion-Trégor Agglomération (maître d'ouvrage) à travers le Comité des bassins versants de la Lieue de Grève. Il a également été signé par la Chambre d'agriculture, le Département, la Région, l'Etat, l'Agence de l'eau Loire-Bretagne.

Les actions menées en Baie de la Lieue de Grève :

volet agricole : accompagnement technique et financier des agriculteurs vers des systèmes de production herbagers ;

volet agroalimentaire : encouragement au changement de système de production par le développement de filières alimentaires valorisant les produits agricoles locaux ;

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volet foncier : regroupement du parcellaire agricole autour des sièges d'exploitation pour favoriser le pâturage ;

volet zones naturelles : amélioration de la régulation des flux d'azote par la préservation du bocage et des zones humides.

Afin de prévenir les risques liés aux échouages de l'Ulva armoricana, un dispositif de surveillance de la baie a été mis en place en 2010. D'avril à septembre, les échouages sont repérés quotidiennement afin de déclencher le ramassage 7 jours/7 si cela est nécessaire.

Les algues ramassées sont ensuite épandues sur des parcelles agricoles dans les 48 h après signature d’une convention d’épandage avec l’agriculteur. Depuis 2011, l'algue verte en cause est également ramassée en mer, dans les premiers mètres d'eau, afin de limiter les échouages et tenter de diminuer le stock en mer.

3.Que faire à sa propre échelle ? En tant qu'habitant, ou touriste :

- Utilisez de produits d’entretien pour la maison sans phosphates (au minimum) et si possible labellisés, au mieux qui respectent la norme ISO 14024 d’écoétiquetage.

- Consommation : favorisez les produits locaux de qualité et issus de cahiers des charges de production à basses fuites d’azote (agriculture biologique, système herbager, etc.)

Réduisez votre consommation en eau, électricité, ...

- Jardinage au naturel, en limitant l'utilisation d'engrais (l’engrais en trop grande quantité contribue à l’augmentation du phénomène) Au-delà de la lutte contre la prolifération des algues vertes, jardinez sans produits phytosanitaires (ne contribuent pas à multiplier les algues vertes mais les pesticides détruisent les nuisibles ou les parasites,) pour conserver la qualité des cours d’eau.

- Eaux usées : je vérifie mon installation d’assainissement autonome et je la mets aux normes.

L'agriculture de la Lieue de Grève en quelques chiffres :

180 agriculteurs exploitent des terres

sur les bassins versants de la Lieue de Grève 70 ha de surface agricole utile

par exploitation en moyenne 90% d’élevages bovins, dont 75% d’élevages laitiers 5% d’élevages hors-sol

47% de la surface agricole est en prairies

Références

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