A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
P ATRICE T AUVEL
Sur la bicontinuité de l’application de Dixmier pour les algèbres de Lie résolubles
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 4, n
o3-4 (1982), p. 291-308
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1982_5_4_3-4_291_0>
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SUR LA BICONTINUITE DE L’APPLICATION DE DIXMIER POUR LES ALGEBRES DE LIE RESOLUBLES
Patrice Tauvel (1)
Annales Faculté des Sciences Toulouse Vol
IV,1982, P. 291
à 308(1)
Laboratoire demathématiques fondamentales,
Université Pierre et MarieCurie,
UER48,
Aile
45-46,
4place Jussieu,
75230 Paris Cédex 05.Résumé : Soient
g
unealgèbre
de Lie résoluble etçç la plus petite sous-algèbre
de Liealgébrique
de
gl( ( Il )
contenantad g g .
Pour f Eg *,
on note leplus grand
idéal deg
contenu dansker f, g g~[f] - S ~
+[9~ g] .
On dit que f est detype (j~)
sil’algèbre
de Lieg 2[f] / g o(f)
estnilpotente.
On prouve les résultats suivants(i)
Si f est detype (~s~),
il existe desidéaux ~
C n deg
tels que n/ ~
soitnilpo-
tent et
I(f)
=Ind(1 (f I 1~ ) ; g ) (notations
de[6] ).
(ii)
Si f est detype ( ts~ ),
on peutcanoniquement
lui associer unesous-algèbre
deLie
qui
lui est subordonnée et telle que1 (f)
=| ) ; g ).
(iii)
Si tout élément deg
* est detype ( ~s~ ), l’application
de Dixmier relative àg
est bicontinue.Summary :
Letg
be a solvable Liealgebra
and ~ the smallestalgebraic
Liealgebra
ingl g )
thatcontains ad
g g .
For f Eg *, let g o(f)
be thelargest
ideal ing
suchthat go(f)
c kerf, g [f]
x) = 0
andIl ] .
We shall say that f is ifg ~[~] / g
is anilpotent
Liealgebra.
We prove thefollowing.
(i) If f is of type (A) there exist ideals k ~ n
inIl
such that/ k
isnilpotent
and
I (f)
=Ind( 1 (f
1n ) ; g ) (see [6] for notations).
(ii) If
f is of type( ts~ ),
there exists a canonical Liesub-algebra
ing
such thatI~);$).
(iii)
If every f Eg
* is of type(~.o~),
the Dixmier map forg
is anhomeomorphism.
292
1. - NOTATIONS
Dans toute la
suite,
kdésigne
un corps commutatifalgébriquement
clos de caractéris-tique
nulle. Toutes lesalgèbres
de Lie sont définies sur k et de dimension finie. On renvoie à[2]
et
[6]
pour les conceptsgénéraux
utilisés.1.1. - Soit
g
unealgèbre
de Lie. Ondésigne
par.1 ( g )
l’ensemble des idéaux deg.
Si( g ),
00
~ ~ ,
on note a
°° - ~1 ~ ~ ~
où est leieme
terme de la série centrale descendante de a . Lesi
étantdes idéaux caractéristiques
de, ~
est un idéal deg ;
c’est leplus petit
idéalb de
a tel
que a / b
soit unealgèbre
de Lienilpotente.
Nous noterons,~ ( g )°°
l’ensemble des~~
pour a E ~ ( g ).
1.2. - Soient r le groupe
adjoint algébrique
deg et cg l’algèbre
de Lie de r. Pour f Eg *,
on dési-gne par
g (f) (resp. g [f])
l’ensemble des x Eg
tels quef([ g ,x])
= 0(resp. f(~ . x) =0).
Sig
estad-algébrique,
on ag (f)
=g [f]
pour tout f Eg *. L’algèbre
deLie ~ est engendrée
par despolynômes
sans terme constant en ad x, x Eg ;
il en résulte aisément que tout idéal deg
contenudans
g (f)
l’est aussidans g [f] .
Si AE ~,
x, yE g (f),
on déduit deA([x,y]) = [Ax,y]
+[x,Ay]
que
g [f]
est un idéal deg (f)
contenant[ g (f), g (f)].
On noteg o(f)
leplus grand
idéal deg
contenu dans le noyau ker f def ;
on ag o(f)
Cg [f]
Cg (f).
Ondésigne
parg 1 (f) (resp.
le
plus petit
idéal deg
contenantg (f) (resp. g [f]).
On pose enfin =g (f)
+[g , g J
et g 2 [f] = g [f] + [g , g ] .
1.3. -
Soit p
unesous-algèbre
de Lie deg.
Si À est une forme linéairesur p
nulle sur[ ~ , ~ ],
ondésigne
par u -~u~ l’automorphisme
del’algèbre enveloppante U( p ) de p
telque x~
= x +À(x) pourxEp .
On note0398,
l’élément dep
* tel que 0(x) = (1 /2)
Tracead /
P x,Si est un idéal bilatère de
U( p ),
on noteg) (resp. g))
leplus grand
idéal bila- tère deU g)
contenudans U( g). 1 (resp. U( g)
1.4. -
Supposons g
résoluble. SoitSpec U( g ) (resp. Spec g S( g ))
l’ensemble des idéauxpremiers
de
U( g ) (resp.
l’ensemble des idéauxpremiers
adg
-stables del’algèbre symétrique S( g )
deg).
On note labijection canonique Spec U( $ ) -~ Spec Il S( g ).
Sif E g *, on désigne
parI(f)
(’idéalprimitif
deU( g ) canoniquement
associé à f parl’application
de Dixmier et parJ (f)
l’ensemble des éléments de
S( g )
nuls sur la r-orbite de f.Les résultats
principaux
de ce travail ont été annoncés dans[12].
2. - QUELQUES
LEMMESLes lemmes 2.1 et 2.2 sont des
généralisations
triviales de[1 ] ,
lemme 1 etproposi-
tion 4. On renvoie à
[6],
section1.9.8,
pour la définition d’un élémentgénérique.
2.1. . LEMME. Soient
~
unealgèbre
de Lie et a( Il).
Pour x E ~ , on note t~°(x)
lenilespace
de
ad a
x , a’(x)
l’intersection desimages
des(ad
~ n EN,
et~’(x)
> lasous-algèbre
deg engendrée
para (x ) .
Si x est
générique
dans a , on aEn
particulier,
si a contient un élémentgénérique
dansg
, on a a~
=
g ~.
Démonstration.
Notons,
poursimplifier,
a ° = a°(xj, ~ ’ _ ~’(xj. Soit ~ _
~’ +[
a’, a’].
On a
([6] , ,1.9.6j :
a = a °+ ~ ’, [
a°, ~ °J
et[
a°, ~ ’]
ca’. Il 1 vient doncOn a donc montré
que p
est un idéal de a etainsi : ? =
a ’ > . D’autre part, de a ’ =[x, a ’],
on déduit a ’ c a
°°.
On a enfin a =R ° + p ;
comme x estgénérique
dansa , ~ °
estnilpo-
tente
([6], 1.9.4
et1.9.9). I
en résulteR °°
Cp
etdonc ~ °° _ ~ .
Si x E a estgénérique
dansg ,
il estgénérique
dans a([6] , 1.9.13). Comme a
est un idéal deg ,
on ar1 1 Im(ad a x)n = r1 1 Im(ad Il x)n ;
cequi précède
montre alorsque a
°° _ a ’ > =g °°,
2.2. LEMME. Si
Il
est unealgèbre
de Lierésoluble,
l’ensemblef ( g )°°
est fini.Démonstration. On démontre le résultat par récurrence sur la dimension de
g .
Sig
estnilpotente,
c’est clair.Supposons g
nonnilpotente ;
notons~rl,...,~r
lespoids
non nuls dug -module ~
pour la
représentation adjointe.
L’ensemble pour ag )
et a contenu dans l’un des1 i r, est fini
d’après l’hypothèse
de récurrence. Si a n’est contenu dans aucun des ker~i ,
1 i r, il existe x E a tel que~yi(x) ~
0 pour 1 i ~ r. Il est immédiat que x estgénéri-
que
dans g .
On adonc ~ °°
=g °° (lemme 2.1 ).
D’où le résultat.2.3. - Soient
g
unealgèbre
de Lie et n = dimg .
Pour 0 d n, ondésigne
parGr( g ; d)
lagrassmannienne
deg n pour
la dimension d(munie
de sa structure de variétéalgébrique usuelle)
eton pose Gr( g ) = U Gr( g ; d).
Soit( g ; d) ( g ; d)~) l’ensemble
des a( g )
d=o
(resp..1 ( g ) )
tels que dim a =d,
0 d n. Pour 0 d n,,~( g ; d)
est unepartie
ferméede
Gr( g ; d).
Si a E,~ ( g ; s),
avec sd,
ondésigne
par5 ( g ; a ; d)
l’ensemble desp E .1 ( g ; d)
tels que aC p ;
c’est unepartie
fermée de,~ ( g ; d)
etl’application
~ ( g ; ~ ; d) -~ ~ ( g / ~ ;
d -s)
définie/
a est unisomorphisme
de variétésalgé-
briques.
Il résulte alors de[6] , ,1.11.9,
queg ;
a ;d)
formédes p
E~~( g ;
a ;d)
tels
que p 1 a
soitnilpotent
est unepartie
fermée de,~( ( g ; a ; d).
n
Soit a E
,~ ( g ) ;
dire quea ~ = 0 signifie que a E U ~’( g ; 0 ; d).
L’ensemble des d=o,~( g )
tels quea 00
= 0 est donc fermé dans,~l( g ). Soit b E ,~( g )~
de dimensionminimale
parmi
les éléments non nuls de( g )°°.
Soit a E( g ) ;
diresignifie
que a appartient ,1’( g ; b ; ’( g ; 0 ; d) .
On voit ainsi que l’ensembled=o / B
d-o/
des a E
,~( g )
tels quea 00 = b
est unepartie
localement fermée de~( g ). Supposons g
réso-luble ;
en utilisant le lemme2.2,
on voit alorsfacilement,
par récurrence sur l’entier dE ~ 0,1,...,n ~,
que, pour
tout b E ,~ ( g ; d)~,
l’ensemble des aE ,~ g )
telsque a°°= b
est unepartie
constructible de
,~( g ).
On a donc obtenu le résultat suivantPROPOSITION. Soit
g
unealgèbre
de Lie résoluble. Pour tout~
E~( ( g )°°,
l’ensemble des~
a E
5 ( g ) tels
que a ~ =~
est unepartie
constructible de~( g .
3. FORMES LINEAIRES ET ALGEBRES DE LIE DE TYPE
(~) )
3.1. . LEMME. Soient
g
unealgèbre
de Lie résoluble et f EIl
*. Les conditions suivantes sontéqui-
valentes
(i) f ( ~ 2 (f )~) = o.
(ii) g 2(f) / g o(f)
est unealgèbre
de Lienilpotente.
(iii) g 1 (f) / g o(f)
est unealgèbre
de Lienilpotente.
(iv) ad
g / g (f) g (f)
est unealgèbre
de Lienilpotente d’endomorphismes nilpo-
tents de
g / l~ (f).
(v)
Il existe unesous-algèbre
de Lie~1
deg
subordonnée à f et contenant~ (f)
telle que
ad g 1 M g (f)
soit unealgèbre
de Lienilpotente d’endomorphismes nilpotents
deI~ / ~1.
.Démonstration. Si x
E g (f)
et y E[ g , t~ ] , ad g 2 (f)x
etad g 2 (f) (x
+y)
ont mêmepolynôme
caractéristique.
Il existe donc x Eg (f) générique pour g 2(f) ;
il l’est aussipour ~ 1 (f) ([6] , 1.9.13). D’après
le lemme2.1,
on ag 2(f)~= ~ ] (f)°°.
Les conditions(i)
à(iii)
sont doncéquiva-
lentes
puisqu’elles signifient g o(f). Supposons
la condition(ii)
vérifiée. Si xe g (f),
y
E g ,
il existep E N
tel que(ad x)P ([x,y]) E g o(f)
ou(ad (y) E g ~(f)
Cg (f).
D’oùimmédiatement
(iv) d’après
le théorèmed’Engel. L’implication (iv)
=~(v)
est triviale.Supposons
lacondition
(v)
vérifiée. Soient x Eg (f) générique
pourg 2(f), a °
lenilespace
dead g
et00
a ’
= ~ Im(ad 2(f)x)n. L’algèbre
de Lieo
estnilpotente
et contient x ; il existe doncj ~ N tel que (ad x)j. ao = 0. De 2(f) =
a’+o et de B’=[x, a ’],
on déduita ’ =
(ad x)i. g ~(f).
Pour 1~ j i
assezgrand,
on a(ad x)l. g ~(f)
Gp . Ainsi, a ’
=[
aBx] ]
c[ p , p ] . Le lemme 2.1
fournitalors f( g~(f)~)=f(a’+[a’, a’]) Cf([ p , p])=0.
D’où (i).
3.2. - Un élément f e
g
* sera dit de type(~)
pourBoidol)
s’il vérifie les conditionséquiva-
lentes de 3.1. Une
algèbre
de Lie résoluble sera dite detype (
si tout élément deg*
est detype(~).
3.3. -
Remarques.
Soitb l’algèbre
de Lie debase ( 1
1 avecles autres crochets étant nuls ou s’en déduisant par
antisymétrie.
5
Soient =
03A3
kei (algèbre diamant),
f ~b
* et g =f/ g.
i=2
5
1 )
Sig(eS) ~0,
on a =~
ke;
et g n’est donc pas detype (~).
Sig(eS)
=0,
3
il est trivial de vérifier que g est de type
( ~ ).
On voit dans cetexemple
que l’ensemble des ë!ë- ments deg
* detype (
est un fermé de Zariski deg
*(voir
à cesujet
laproposition
3.6 etl’exemple 7.2).
2)
Sif([ lj
,b ])
=0,
f est clairement de type().
Si = 0 etf([ jf)
,f) ])
~0,
on a
t) ~(f)
= ke~
+[ j~ b ] qui
estnilpotente. Enfin,
sif(e~) ~ 0,
il vient~~
=[ ~) ] .
L’algèbre
de Lieb
est donc de type( ~ ).
On voit ainsiqu’une algèbre
de Lie peut être de typeet contenir un idéal
qui
ne le soit pas.3.4. LEMME. Soient
g
unealgèbre de
Lie et a un sous-espace vectoriel de .~
La fonction d :g ~ ~
N définie pard(f)
=dim ( g (f)
na
est semi-continuesupérieurement.
(ii)
La fonctiondl
:g
* -~ N définie pardl (f)
=dim( g (f)
+a
) est semi-continue inférieurement sur toutepartie de g
* où la fonction f -~ dimg (f)
est cons-tante.
Démonstration.
Soit ( xl ,...~ ~
une base deg
telle que,...,Xp ~
p n, soit une base de il .On a
d(f)
t ~ t ~
nj ~ j ~
p. D’où aussitôt
(i).
L’assertion ’ est.
alors immédiate.
3.5. LEMME. Soient a
E ~ (
et llt l’idéal de~
tel que 11l/
a soit leplus grand
idéal nil-potent
deg /
~ . Soit~
E~~( g ~.
Les conditions suivantes sontéquivalentes
Démonstration. Si
~l
C IIl , on a~1~
C IIl ~ C d . D’oùl’implication (i)
~(ii). L’algèbre
de Lie
p / ~1 ~
estnilpotente.
Si~1 ~ C a , , l’idéal ( p
+d ) /
il est doncnilpotent.
D’où(ii) ~ (i).
3.6. PROPOSITION. Soit
g
unealgèbre
de Lie résoluble. Pour tout a E~( g )~
l’ensemble des f Eg
* tels queg
= a est unepartie
constructible deg
*. L’ensemble des f Eg
* de type(~~
est unepartie
constructible deg
*.Démonstration. Soit in un idéal de
g
contenant[ ~ , ~ ] .
Direque g 2(f)
C nisignifie
quedim( g (f) + ~1 ) ~
dim m . L’ensemble des fE ~
* telsque g 2(f)
Clllest donc unepartie
constructible de
g
*(lemme 3.4).
Pour a EJ~( g )°°, désignons
par 11( a )
l’idéalde g
tel que11
( a )/ a
soitle plus grand
idéalnilpotent
deg / a .
Soit f Eg*;
direfie que
g 2(f)
C Il( a ) (lemme 3.5),
l’ensemble desf ~
* telsque g
~ est donc unepartie
constructiblede g
*. Comme5( g )~
est fini(lemme 2.2),
l’ensemble des f Eg
* tels queg
= a est donc unepartie
constructible deg*.
’Soient
a E 5 ( g )°°et g * ; g
=i~ ~ .
Un élément de de type(~ )
si etseulement si
f( a ) =
0. On obtient donc aisément la deuxième assertion de laproposition.
3.7. PROPOSITION. Soit
g
unealgèbre
de Lie. S’il existe un idéal abélien a deI~
tel queg /
~1soit
nilpotente, g
est de type(~~.
Démonstration. Soient f
~ *,
x Eg (f) générique
pourg 2(f)
et Ill =n Im(ad g
On a
(lemme 2.1 ) : g 2(f)~ =
IIl +[ lll ,
, lll] .
Comme estnilpotente,
il vientg 2(f)~ ~ ~
C a et donc = .Enfin,
de[x,
m]
= m et x eg (f),
on déduitf(
= 0. D’où le résultat.3.8.
Remarque. Soit g l’algèbre
de Liede
1 i4avec
les autres crochets étant nuls ou s’en déduisant par
antisymétrie.
4
On a
g
°° -~
kei qui
n’est pas commutatif. Leshypothèses
de laproposition
3.7 ne sont2
donc pas satisfaites. Soit f E
g
*. Sif(e4) ~ 0,
ona g (f)
=0. Sif(e4)
= 0 etf([ g , g ] ) ~ 0,
il lvient
g (f)
= ke4
+k(f(e3)e2 -f(e2)e3).
On voit doncque g
est de type(,~).
3.9. LEMME. Soient
~
unealgèbre
de Lierésoluble,
il un idéal de~
et~
’ _~ /
.(i)
Soient f Eg
* nulle sur il et f’ la forme linéaire sur~’
déduite de f par passageau
quotient. Alors,
f est de type( ~ )
si et seulement si f’ est de type( (ii)
Sig
est de type( ~ ),
il en est de même deg
’.Démonstration. L’assertion
(i)
estconséquence
trivialede ’(f’)
=g (f) /
; l’assertion(ii)
s’endéduit aussitôt.
3.10. LEMME. Soient
g
unealgèbre
de Lierésoluble,
yE ~ - ~ 0 ~
et A Eg * -~ 0 ~
tels que[x,y]
=À(x)y
pour tout x Eg .
. Soient f E~
* telle quef(y)
~ 0 et~=
f 1 ker A.Alors,
f est de type et seulement si g est de type( ~ )
.Démonstration. Posons il = ker A et soit n le
plus grand
idéalnilpotent
deg .
Un élément de x deg (f) (resp. a (
g)) générique
dansg (f)
+ n(resp.
il(g)
+11 )
l’est aussi dansg 2(f) (resp.
il
2(g)) ([6) , 1.9.13).
On adonc, d’après
le lemme2.1, ( I1 + g (f))°° - ~
et( I1
+ c~(g))~ -
il2(g)°°.
D’autre part,g (f)
il résulte alors facilement de[6] ,
lemme1.12.2, (ii),
que a(g) = g (f)
+ k . y. On en déduit 1l+ g (f)
= Il + a(g)
et alorsg 2 (f )~ - ~ 2 (g)°°.
D’où le résultat.3.11. PROPOSITION. Toute
algèbre
de Lie résoluble de dimension 3 est de type( ~ ).
A iso-morphisme près, l’algèbre
diamant est la seulealgèbre
de Lie résoluble de dimension 4qui
nesoit pas de type
( ~ ).
Démonstration. Soit n le
plus grand
idéalnilpotent
deg .
Si 11= ~
ou si ~~ estcommutatif, g
est de type( ~ ) (proposition 3.7).
Lapremière
assertion de laproposition
en résulte triviale- ment. Soientg
de dimension 4 et f Eg
*qui
ne soit pas detype ( ~ ). (Un
telcouple
existed’après 3.3, (1 )).
Cequi précède
montre que n est unealgèbre
deHeisenberg
de dimension 3. N4 existe donc une
de g
telle que Il= 03A3 k ei et [e2,e3] = e4.
Le centre k de n est un idéal deg .
Lapremière partie
et le lemme 3.9 montrent quef(e4) ~
0. On déduit alorsdu lemme 3.8 que
e4
est centraldans g .
Il existe donc des scalaires a,a’, b, b’,
c, c’ tels queQuitte
àchanger el
enel - c’e2
+ce3 ’
on peut supposer c = c’ = 0. Les vecteursae2
+be3
eta’e2
+b’e3
sont linéairementindépendants (car sinon g
vérifie leshypothèses
de laproposition
3.7 et est donc de
type ( ~ )).
L’identité deJacobi
fournit aisément a = - b’. On a d’autre part a ~= 0(car sinon g / (k e3
+ ke5)
estnilpotente
etg
est de type(~) d’après
laproposition 3.7 ).
Il est alors facile de vérifierqu’il
existe unebase (
1 ~ i ~ 4deg
avecD’où le résultat.
3.12. THEOREME. Soit
g
unealgèbre
de Lie résoluble de type(~).
Alorsl’application ~i g
estbicontinue.
Nous ne démontrerons pas ce théorème
qui
est un casparticulier
de 4.11.Remarquons cependant
que, compte-tenu de 3.7 et3.8,
il fournit unegénéralisation
de[3] ,
theorem 1.4. - FORMES LINEAIRES ET ALGEBRES DE LIE DE TYPE
(~~ ) )
4.1. LEMME. Soient
~
unealgèbre
de Lierésoluble,
a un idéal deg
et f cg
*. Les conditions suivantes sontéquivalentes
(i) ~ [f] ]
C a .(ii) g
1[f] ]
c a .(iii) I(f)
=Ind(I(f
1a ) ; g ).
Démonstration.
L’équivalence
de(i)
et de(ii
résulte du fait que a est un idéalde g . L’équiva-
lence de
(ii
et de(iii
résulte de[11 ] , 3.2,3.7,3.8
et 3.9.4.2. LEMME. Soient
g
unealgèbre
de Lie résoluble et f Eg
*. Les conditions suivantes sontéquivalentes.
(i)
.f( ( g
= 0.(ii) g 2[f] / g
est unealgèbre
de Lienilpotente.
g
][f] / g
est unealgèbre
de Lienilpotente.
(iv) ad / g [f] [f est
unealgèbre
de Lienilpotente d’endomorphismes nilpo-
tents de
g / t~ [f ] .
(v)
Il existe unesous-algèbre
de Lie~1
de~
subordonnée à f et contenant~ [f ]
telle que
ad / g [f]
soit unealgèbre
de Lienilpotente d’endomorphismes nilpotents
deg / ~1.
.(vi)
ll existe des idéaux in etk
deg
vérifianta) k
C Ill et 1Il/ k est nilpotente.
b) )=o.
c) I(f)
=IndU(I(f ni ) ; g ).
Démonstration.
L’équivalence
des conditions(i)
à(v)
se démontre comme en 3.1. Il résulte du lemme 4.1 queI(f)
= 1g ] [f] ) ; ).
On a donc(iii)
~(vi)
en prenant =g ] [f] ,
,k
=g o(f). Inversement,
si la condition(vi)
estvérifiée,
on ag ] [f]
C ttt(lemme 4.1 )
etk (iii)
est alors vérifiée.4.3. Une forme linéaire
sur g
sera dite de type( t~ )
si elle vérifie les conditionséquivalentes
de4.2. Une
algèbre
de Lie résolubleg
sera dite de type( )
si tout élémentde
* est de type).
4.4. Une forme linéaire de type
( ~ )
étant de type( ~s~ )
etl’algèbre
diamant étantalgébrique,
ce
qui
a été dit en 3.3 et 3.11 est encore valable si on yremplace
«type(,~)»
par «type(~~)o.
4.5. LEMME. Soient
(~
unealgèbre
de Lie et a un sous-espace vectoriel deg
.(i)
La fonction d :g
* -~ N définie pard (f )
= d i m( ~ [f ) est
semi-continuesupérieurement.
(ii)
La fonction :~
* -~ N définie pard 1 (f )
= d i m( g [f +
~) est
semi-continue inférieurement sur toutepartie
deg
* surlaquelle
la fonction f -~ d i m~’ [f ]
est constante.
Démonstration. Soit
~
laplus petite sous-algèbre
de Liealgébrique
degl ( ~ )
contenant{ X 1 ,....,Xr}
une basede et ( x1,...,xs}
une base de a . On a :dim( [f]
= dim a -. [
. ‘ .
Le lemme s’en déduit facilement.4.6.
Compte
tenu du lemme4.5,
on peutreprendre,
mutatismutandis,
la démonstration de 3.5 et 3.6 et on obtient le résultat suivantPROPOSITION. Soit
g
unealgèbre
de Lie résoluble. Pour tout il Ef ( ~ )~
l’ensemble des f Eg
* tels queg
est unepartie
constructible de~
*. L’ensemble des f Eg
* de type(~s~)
est unepartie
constructible de~
*. .4.7. LEMME. Soient
~
unealgèbre
de Lie résoluble et(fi)i
E A une famille d’éléments de~
* de type(t~ )
Il existe des idéaux IIl 1,..., III r,k
1’ "’,k
r de~
tels que(iJ i j
Cmj et mj / kj est nilpotente.
(ii)
Pour tout i EA,
il existe tel quef( ~~
=0 etI(fi)
=IndU(I(fi | j) ;
;).
Démonstration. Notons
~;1,..., ~ r
l’ensembledes g
i EA,
distincts(lemme 2.2).
Pour1
j
r, soit jJ l’idéal
de
tel quej J / k . soit
leplus grand
idéalnilpotent de / k j.
Sig j’ g 2[fi] j est nilpotent donc
1 Cg 2[fi] ]
C IIIj. D’après
le lemme4.1, on a I(fi) = Ind(I(fi
’ IIII j) ;
4.8. - Il résulte de 4.2 et de 4.7 le résultat suivant.
PROPOSITION. Soit
g
unealgèbre
de Lie résoluble, Les conditions suivantes sontéquivalentes (i) g
est de type(~~).
(ii)
Il existe des idéaux1111,...,
lll 1 w’ek
r de~
vérifiantaJ
Pour 1j
r on ai
Cj et j / j est nilpotente.
b)
Pour tout f Eg *,
ilexiste
tel quef(
= 0 etI(f)
=|m j) ;
J).
4.9. LEMME. Soient
t~
unealgèbre
de Lierésoluble,
d~ un idéal deg
et~’
=l~ /
i1 . .1 J
Soient f Eg
* nulle sur il et f’ l’élément deg’*
déduit de f par passage au quo- tient. On a(i) g
a . .(ii)
f est de type( ~ ~ ) si
et seulement si f’ est de type(, 2)
Si~
est de type(
,~’
’ est de type( ~ ~ )
.Démonstration. Il est immédiat
qu’il
suffit de prouver1 ), (i).
Soient ~ laplus petite sous-algèbre
de Lie
algébrique
degl(
contenantad g g
et’ l’image de
parl’application
naturelle de~ dans
gl( g ’).
On ag ’
C~’
et estalgébrique ([5] , propositions I I1,30
et31 ).
Il lest donc
immédiat, d’après
les définitionsque g [f] /
~1C ~ ’[f’] .
Désignons
pard(A)
la dimension de Gelfand-Kirillov d’unek-algèbre
A.D’après [10 J,
corollaire
I I 1,2.5
et[11 ] ,
section3.6,
on a/ I(f))
= dimg - dim g [f] ; d(U( ( ~’) / I(f’))
=dim g ’ - ]
Les
algèbres U( g )/ 1 (f)
etU( g ’)/ 1 (f’)
étantisomorphes,
il vient dimg’[f]
= dimg [f] -
dim a .D’où l’assertion (1).
4.10. - Si
g
est unealgèbre
de Lierésoluble,
on noteg *
l’ensemble des f ~g
* tels queg ~[f]
soitnilpotent.
LEMME. Soient
g
unealgèbre de
Lie f eg
* et une famillea’; I(fi) ~ I(f), on a n J(f;) C J (f).
Démonstration. Soit n
le plus grand
idéalnilpotent de
Q;=S(
n2.2). D’après [11] ,
corollaire3.10,
on a!(f,)
=U( g )
.P;.
On en déduit~ ’(~)=U(g)( ( H P;)([7]Jemme3.3)etdemëme, fi J(f;)=S(g)(U Q;).t!
iEA i ~
résulte de
n I(fi)
C1 (f) que fi P;
CU ( n ) )U!(f). L’application 03B2n
étant bicontinue([4]),
il vientn Q;
C~~ (U( n )
n alorsi e A
H J(f:)=s(g)(n Q;)cs(g)(s(n)nj(f))cj(f).
i ~ i ~
4.11. THEOREME, Soient
g
unealgèbre de
Lie r le groupeadjoint algébrique de g
,*
l’ensemble des éléments deg
* de type( A )
etPrim U ( g l’image
deg*A
parl’application de
Dixmier.L’application g*A /
0393 ~ PrimU ( g )
par F. ,f ~ I(f)
estbicontinue.
Démonstration. On sait
déjà
quel’application
définie dans le théorème est continue. Nous allonsen fait démontrer le résultat
plus
fort suivant : si feg
* et si est une famille d’élémentsde
tels que H I(fi)
C)(f),a!ors U J (f;)cj(f).
On démontre le résultat par récur-rence sur la dimension de
g .
Soient{il
1,..., r} =={ 2[h]~ ; h ~ g*A} (lemme 2.2)
etAj
={i ~ A ; g
=a j ~ .
1j ~
r. L’idéalt(f)
étantprimitif (donc premier),
il existej ~ ~ 1,...~ ~
te! quefi t(f~)
G(f).
On peut donc supposer A = A.. On a a - C!(f.)
pour i ~ A(car f;
est detype ( A )) ;
d’oùa j
C!(f).
Sia j
=0,
le résultat est uneconséquence
dulemme 4.10. Si
a j ~ 0,
il suffitd’appliquer l’hypothèse
de récurrence àg / a j {lemme 4.9, (ii)).
4.12. COROLLAIRE. Si
g
est Unealgèbre de
Lie résoluble de type( ,il ), l’application 03B2 g
est bicontinue.’
4.13. COROLLAIRE. Si
g
est unealgèbre de
Lie résoluble de type( ), U ( g
) estcaténaire.
Démonstration. Le corollaire résulte de 4.11 et de
[8] , proposition
3.2.5. - COMPARAISON DES DEUX NOTIONS PRECEDENTES
5.1. - I est clair que toute forme linéaire de type
(
est de type( ~~ )
et, sig
estad-algébrique,
les deux notions coïncident. Dans le cas
général,
une forme linéaire(resp.
unealgèbre
deLie)
detype ( ~~ )
n’est pas nécessairement detype ( !!fi ).
Donnons unexemple.
Soitg l’algèbre
de Liede
base { el,...,e6~
avec[e1 ~e2] - e6 ~ ~e3 ] = e3 ~ [e2~e4] = eq. ~ ] _ - ] = e6
les autres crochets étant nuls ou s’en déduisant par
antisymétrie.
Soit f Eg
*. Sif(e3) =f(e6)
= 0et f([ g , g ] ) ~ 0, on a g 2(f)
=kel
+[ g ,
,g ], g
=ke3
Cg o(f) ;
f est de type).
Si
f(e3)
= 0 etf(e6) ~ 0,
on ag (f)
=ke3
+ke6
C[ g , g ] ;
f est de type( ~ ).
Si
f(e6)
= 0 etf(e3) ~ 0,
ona g 2(f) = [ g ,
,g ]
sif(e4)
ou si est non nul etg 2(f)
=ke2
+ke4
+ke~
+ke6
sif(e4)
=f(eS) =
0. Dans les deux cas, f est de type( ~ ).
Supposons f(e3) f(e6) ~
0. Il vientg (f)
= kv +ke6
avecv =
f(e3)f(e6)e2
+f(e3)f(eS)e4
+f(e3)f(e4)eS - f(e~)~ e~.
On a alorsg 2 (f)OO = 6 ke; et
f n’estpas de type
( ).
Soient s =(ad
et n =ad(ad e 1 )2.
Il est immédiat de vérifier ques
(resp. n)
est la composantesemi-simple (resp. nilpotente)
de ad Les éléments s et n degl( g ) ) appartiennent
donc à laplus petite sous-algèbre
de Liealgébrique
degl( ( g )
contenantad g g .
Soit élément de
g [f].
On af(s . u)
= -af(e6)2 f(e ) ;
il vient donca = 0
et g [f]
=ke6 .
On a alorsg ~[f] = [ g
,g ]
et f est de type( ‘s~ ).
On a donc montré
que g
est de type( ~~ )
sans être de type( ~ ).
6 5.2. - Conservons les notations de 5.1 et supposons
f(e3) f(e6) ~
0. Soient~1 = ~ ke.
le2 centralisateur de
e3 dans g
et g = f 1p .
.L’algèbre
de Liep
étantalgébrique,
on ap 2(g)°°
=ke4
+keS
+ke6.
La forme linéaire g n’est donc pas de type( ~~ ). Compte
tenu de
5.1,
on voit que le lemme 3.10 n’estplus
valable si on yremplace
«type( ,~ )»
par«type
( ‘sa~ ) ».
5.3. PROPOSITION. Soient
g
unealgèbre
de Lie résoluble et j1 leplus grand
idéalnilpotent
deg .
Sidim( g / 11 ) 1,
un élément deg
* est de type( ~s~ ) si
et seulement si il est de type(~).
Démonstration. Si
g (f)
~ n, c’est
clair. S’il n’en est pasainsi,
on ag (f)
+ I1 =g
et alorsg [f]
=g (f) ([11 ] ,
lemme 3.11).
D’où le résultat.5.4. PROPOSITION. Si
g
est unealgèbre
de Lie résoluble de dimension5,
un élément deg
*est de type
( ~~ ) si
et seulement si il est de type( ~ ).
Démonstration. Si dim
g C 4,
laproposition
résulte de3.3, (1 ), 3.11
1 et 4.4.Supposons
dimg
=5;
soit 1t le
plus grand
idéalnilpotent
deg .
Si n est commutatif(resp. dim( g / n ) ~ 1 )
on a lerésultat
d’après
3.7(resp. 5.3).
Nous supposerons donc que n est unealgèbre
deHeisenberg
dedimension 3 et de
centre ; .
Soit fE g
*qui
ne soit pas de type( ,~ ).
Sig o(f) * 0, d’après
les lemmes
3.9, (i)
et4.9, (ii)
et cequi précède,
f n’est pas detype ( ). Supposons
doncg
= 0 et enparticulier f( ~ ) ~
0. Si g= fin,
on a n(g) _ ~ . Comme g (f)
I~ cn (g),
il vient
dim( g (f)
nn ) 1,
d’où dimg (f) =
1 ou 3. Sidim g (f)
=3,
on en déduitIl en résulte
g (f)
=g [f] ([11 ] ,
lemme3.11 )
et f n’est pas de type( ). Sup- posons dim g (f)
= 1. Sidim( g (f) ~ n ) =1,
ona g (f) =
et doncg (f)
=g [f] ;
c’est ànouveau terminé.
Supposons
enfin dimg (f)
= 1 etg (f)
n n = 0. Il en résulteque $
n’est pas centraldans g . Soit p
le centralisateurde ;
dansg . D’après
le lemme 3.10 et laproposition
5
3.11, g
admet une 1 i 5 ~ ~avec ~ _ ~
ke~ et2
’
où
a, ~i,
~, a,a’, b, b’,
c, c’ sont des scalaires. L’identité deJacobi
fournit aisément b’ = 1 - a, b =0,
a’ =
0, ~i
= - c, a = - c’ et,quitte
àchanger e2
ene2 -
on peutsupposer 7=0.!!
est alors im- médiat de vérifier que(e2eS
+ est un élément central du corpsenveloppant
deg .
On endéduit que
l’algèbre U( g )
n’est pasprimitive
et,d’après [10],
corollaireI I1,2.5
et[11 ] , 3.6,
on ag [h] ~
0 pour tout h Eg
*. De dimg (f)
=1,
on déduit alorsg (f)
=g [f]
et f n’est pas de type).
6. -
COMPLEMENTS
SUR LES FORMES LINEAIRES DE TYPE( ~s~ )
Nous ne proposons, dans cette
section,
d’étudierplus
en détail les formes linéaires de type( ). Rappelons ([11 ]) qu’une pseudo-polarisation de g
en f est unesous-algèbre
de LieP de g
subordonnée à f et telle queI(f)
=IndU (I(f
1p ) ; l~ ).
On noteSP(f ; g )
l’ensembledes