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Questions à Frank ANDRIAT

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Questions à Frank ANDRIAT

Questions relatives au métier d’écrivain

1. Pourquoi avez-vous commencé à écrire ?

– J’ai commencé à écrire vers 13 ans. J’étais très timide et j’exprimais difficilement mes émotions. C’était plus facile à l’écrit qu’à l’oral. Je me suis rendu compte qu’à travers les histoires que j’inventais, je pouvais dire le monde et exprimer ce que je ressentais.

2. Avez-vous écrit beaucoup de romans ?

– Oui, plusieurs dizaines. La liste complète se trouve sur mon site. Bonne découverte ! www.andriat.fr/mes-livres/

3. Depuis quand écrivez-vous ? Quel a été l’élément déclencheur ?

– J’écris depuis mon adolescence. L’élément déclencheur a été ma timidité, comme je l’ai dit plus haut.

4. Comment se passe l’écriture d’un livre (lieu d’écriture, moment d’écriture, contexte, organisation, rituels…) ?

– Pour écrire un livre, il faut se rendre disponible. Il me faut du temps, du silence, de la concentration. J’écris en général le matin dans mon bureau tout simplement.

L’après-midi, je relis parfois ce que j’ai travaillé durant la matinée. Je n’ai pas de rituel particulier. J’allume mon ordinateur et zou ! 😄

5. D’où vous vient l’inspiration, l’idée du roman ? D’histoires réelles ?

– L’inspiration me vient souvent d’une émotion ressentie suite à un événement dans ma vie ou alors à quelque chose que j’ai lu, que j’ai vu à la télé, à une actualité. Je démarre souvent sur un fait réel… mais, ensuite, cela devient de la fiction. J’imagine des personnages, des événements, des actions, des rencontres… Mes personnages sont donc imaginaires et les aventures qu’ils vivent également.

6. Etre écrivain, est-ce un métier ou une passion ?

– Une passion avant tout. Un métier aussi puisque je réponds aux demandes de mes éditeurs pour écrire sur certains sujets par exemple, pour participer à des salons.

7. Est-il possible de vivre de l’écriture ?

– Un auteur touche entre 5 et 10% sur le prix de vente d’un livre. Seuls quelques écrivains stars qui font de grosses ventes peuvent vivre de leur plume. Les milliers

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Questions à Frank ANDRIAT

d’autres ne peuvent pas vivre de leurs écrits et ont un boulot sur le côté.

Personnellement, j’ai eu le bonheur d’être prof de français pendant 36 ans. Un livre qui se vend bien en Belgique se vend à environ mille exemplaires par an. Tabou coûte 7,00 €. Je touche 8% sur le prix de vente, ce qui représente 56 cents bruts… Je ne peux donc pas vivre de cela, même en faisant toutes mes courses chez Aldi. 😂

8. Quel livre avez-vous préféré écrire ? Pourquoi ?

– J’aime écrire chaque livre, mais Rose afghane, un recueil de nouvelles, m’a particulièrement touché. Parce que j’y mets les femmes afghanes en lumière :c’est un sujet difficile. Je ne suis pas une fille, je ne suis pas musulman et je ne suis jamais allé en Afghanistan. Je pouvais écrire quelque chose d’inexact, commettre des erreurs. Je me suis documenté, j’ai regardé des vidéos. Avant de le confier à mon éditrice, j’ai fait relire mon texte par une auteure afghane qui l’a apprécié. Ce fut une superbe expérience d’écriture et de vie.

9. Vous est-il déjà arrivé d’écrire des heures et des heures un livre que vous trouviez excellent mais qui au final n’a pas été publié ?

– Oui. Ce n’est pas parce que je trouve un livre bon qu’il séduira un éditeur. C’est assez frustrant. J’ai un super roman dans mes tiroirs dont le manuscrit a été apprécié par des écrivains reconnus… mais qui n’a plu à aucun éditeur. Il me reste quand même le plaisir de l’avoir écrit et j’espère qu’il sera publié un jour.

10. Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui a envie d’écrire mais qui a peur de se lancer ?

– Quand on a peur de quelque chose, pour dépasser la peur, il faut se lancer. Que celle ou celui qui a envie d’écrire le fasse en étant le plus juste possible avec elle/lui.

Ensuite, il faudra relire, relire et relire encore pour obtenir un texte fini et la note juste. Un livre, c’est 1% d’inspiration et 99% de transpiration. Mais il faut faire comme Eden Hazard : bosser beaucoup en y trouvant du plaisir !

11. Quels sont vos projets d’écriture ?

– En septembre, je sors, aux éditions Mijade, un nouveau roman ado intitulé Rumeurs, tu meurs ! Il traite de la thématique du harcèlement sur les réseaux sociaux. C’est un livre auquel je tiens, car ce sont des ados de votre âge qui m’ont demandé de l’écrire. Fin de l’année, deux romans adultes : la réédition, aux éditions Genèse, de mon roman Gaume et un inédit Les mardis d’Averell Dubois, un roman humoristique sur un personnage pas très futé à qui il arrive des malheurs le mardi.

Ceux qui aiment les Peugeot doivent le lire : il met la marque en valeur ! 😉

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Questions à Frank ANDRIAT

Questions relatives au livre « Tabou »

12. Pourquoi avez-vous choisi le thème de l’homosexualité ? Vous êtes vous inspiré de votre vécu ou de celui d’un de vos proches ?

– Ce roman est une commande de mon éditrice. Il est né d’une discussion avec la directrice des éditions Labor en 2000. À l’époque, l’homosexualité était la cause de 70% des suicides de jeunes ! Le chiffre qu’elle m’a communiqué est énorme. Suite à cela, elle m’a demandé d’écrire un roman sur le sujet pour sa collection Jeunesse.

Dans un premier temps, j’ai refusé. Je suis hétéro et je ne me sentais ni la capacité ni la légitimité d’écrire un roman sur un sujet aussi délicat que l’homosexualité. J’en ai discuté avec mes élèves, avec mes proches… Je me suis rendu compte que j’étais très très peu informé et qu’un livre sur un thème qu’on n’abordait guère il y a vingt ans pouvait être utile. Je me suis donc lancé en ayant peur de chaque mot utilisé, de chaque situation décrite. Je ne voulais en aucun cas écrire une phrase qui aurait pu blesser les homosexuel(le)s. J’ai choisi trois personnages qui permettent de créer un débat, d’avoir accès aux différents points de vue pour montrer, en fin de compte, que le respect et l’accueil de l’autre sont capitaux. Pas de jugements, pas de blagues idiotes et meurtrières, juste l’accueil de la différence quelle que soit l’opinion qu’on puisse avoir sur le sujet. Lorsque le roman a été publié, certains homosexuels ont cru que j’étais homo pour avoir écrit ce roman. C’est le plus beau compliment qu’on ait pu me faire à ce propos : c’était la preuve que mes personnages étaient justes et humains.

13. Avez-vous fait des recherches précises pour écrire ce récit ?

– J’en ai discuté avec des ados de l’époque pour avoir leur opinion sur le sujet, je me suis documenté et je me suis lancé avec cœur dans une histoire que je voulais la plus respectueuse de tous.

14. Pourquoi avoir donné à ce récit le titre « Tabou » ?

– Parce qu’à l’époque, même ici, en Belgique, c’était un sujet qu’on abordait peu et pas du tout dans certaines familles. Aujourd’hui, en 2020, il y a encore des pays où les homosexuels sont condamnés à mort et exécutés. C’est horrible.

15. Lorsque Philippe doit écrire en classe sur le sujet de l'homosexualité, pourquoi tout d'un coup se retourne-t-il contre ses pensées et écrit-il l’opposé de ce qu'il pense ?

– Parce que Philippe est mal dans sa peau, qu’il n’assume pas son homosexualité et qu’il vit dans des contradictions permanentes.

16. Pour quelle raison avez-vous réparti le texte en 3 parties, 3 points de vue différents ? (Réginald, Philippe et Elsa) ? Quel était le souhait ? Apporter de la nuance, ouvrir le regard des lecteurs,…

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– Tout juste. Vous répondez à la question.😀 Les trois points de vue permettent la nuance et ouvrent le regard. Un homophobe qui lit le livre ne se sent pas condamné.

Son point de vue est pris en compte et j’essaie de montrer combien il peut être blessant et l’amener ainsi non pas à penser que l’homosexualité, c’est bien, mais à respecter son copain ou sa copine dans sa différence. Avec amitié et respect.

17. À la fin, on ne sait pas précisément si Philippe assume son homosexualité, il la

« révèle » aux autres, a une relation avec quelqu’un,… Est-ce un choix pour nous permettre à nous, lecteurs, de nous imaginer la suite ou il y a-t-il un autre but ?

– À la fin, Philippe va mieux, s’accepte mieux… même si toutes ses questions n’ont pas trouvé de réponse. J’ai voulu être réaliste, ne pas faire une fin de conte de fée où tout se résout soudain. Cela n’aurait pas été crédible. Quand vous avez un questionnement dans la vie, il ne trouve pas toujours une réponse rapide, surtout lorsqu’il s’agit d’un questionnement intérieur, existentiel. Philippe apprend à s’assumer, mais ça ne signifie pas que cela sera facile chaque jour. Comme dans la vie. Et, cette fin ouverte vous permet aussi d’imaginer une suite.

18. Dans le roman « Tabou », quel personnage vous a le plus marqué ? Pourquoi ? – Ils m’ont tous marqué, d’une manière ou d’une autre. Par exemple, il n’est pas facile pour un auteur de faire mourir un de ses personnages, comme je le fais avec Loïc. La fragilité de Philippe m’a touché, celle très différente de Réginald aussi, mais c’est Elsa que je préfère, car elle apporte de la nuance, de la tendresse, du respect et de l’amour.

19. Pourquoi, dans ce livre, avoir eu des mots si durs ?

– Parce que j’aborde une réalité parfois très dure. Parce que, dans la vraie vie, il existe des personnes méchantes qui tiennent des propos intolérables que ce soit à l’égard des homosexuels, des immigrés… Si les mots durs vous révoltent, c’est bien.

J’espère de tout mon cœur que vous ne les utiliserez jamais contre les autres et que personne ne les utilisera contre vous.

20. Pourquoi avoir choisi cette photo pour la couverture (des chaussures) ?

– Le choix de la couverture ne dépend pas de l’auteur. C’est l’éditeur qui décide.

L’idée ici est graphique, des chaussures semblables qui s’assemblent. Ceci dit, je préférais la première couverture du roman qui illustre beaucoup plus clairement l’histoire.Vous pouvez la trouver sur mon site : http://www.andriat.fr/tabou/

Merci à toutes et à tous, à vous et à vos professeurs, pour votre intérêt pour mon roman, pour vos questions sensibles et précises. Je vous souhaite une bonne suite de confinement. Prenez bien soin de vous et des autres. Profitez de ce temps hors du temps qui vous permet d’aller à l’essentiel et de réfléchir à ce qui compte vraiment.

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