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L’ATTACHEMENT Né pour s’attacher

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Academic year: 2022

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L’ATTACHEMENT Né pour s’attacher

La théorie de l’attachement est une théorie psychologique, développementale, évolutionniste et éthologique de la relation affective chez l’être humain.

Formulée par John Bowlby, psychiatre et psychanalyste anglais, cette théorie a pour postulat de base que l'enfant à besoin, pour se développer affectivement et socialement normalement, de former une relation affective privilégiée avec au moins un donneur de soins, appelé figure d’attachement principale.

L’attachement qui est un système motivationnel (cf. note) a pour objectif biologique, la survie et pour objectif psychologique, la sécurité de l’individu.

L’attachement est ainsi, pour le bébé, un besoin essentiel, inné et biologiquement programmé, dont la finalité est de rechercher la proximité physique d’un adulte disposé à s’occuper de lui en cas de situation stressante.

Il s’agit donc de la relation que l’enfant construit avec sa maman (en règle générale), puis avec ses parents et enfin avec son entourage proche par la suite.

Cette relation où l’enfant, le bébé a recours à un plus grand, plus fort, plus expérimenté pour l’aider dans les moments où il est en difficulté (du fait de sa grande immaturité), va se développer principalement au cours de ses trois premières années. Cette relation servira de couleur de fond au paysage affectif de l’individu.

Ce qui se construit pendant ses premières années sont des structures psychiques qui serviront de canevas à l’enfant pour comprendre et interagir avec le monde qui l’entoure. Ces structures psychiques (les modèles internes opérants) serviront à l’enfant pour déterminer quelle aide il est en mesure d’ attendre des personnes qui l’entourent en cas de problèmes. C’est ainsi que pour John Bowlby: « l'attachement est actif du berceau à la tombe ».

Notes :

-1: « les systèmes motivationnels sont des systèmes basés sur des comportements innés et sur les principes qui les organisent, sélectionnés et gardés dans le patrimoine génétique d’une personne en fonction des avantages évolutifs pour l’individu et pour l’espèce qui prédispose cette personne à des actions (comportements) dans la perspective de modifier le rapport entre elle et son milieu physique et relationnel. » (LAFORTUNE et al. 2005 p.215) Lafortune L., Daniel M.F., Baudin A., Pons F. (2005)

« pédagogie et psychologie des émotions : vers la compétence émotionnelle », Presse Universitaire de Québec, 248 pages.

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Les différents types d’attachement

La recherche scientifique sur la théorie de l’attachement est déjà ancienne (années 60) et a permis de mettre en évidence sa pertinence dans la compréhension du développement affectif et de la psychopathologie du bébé et de l’enfant.

C’est avec les travaux de Mary Ainsworth (psychologue développementaliste) dans les années 60- 70 que la recherche sur l’attachement a pris son essor. En mettant au point la situation

expérimentale connue sous le terme de « situation étrange », elle a permis de mettre en évidence les réactions des bébés à une séparation non préparée d’avec leur figure d’attachement principale. Elle a ainsi démontré l’existence de différentes modalités d’attachement que peuvent mettre en œuvre les bébés pour faire face à leur détresse, et tenter de rétablir la proximité avec leur figure d’attachement.

Ces comportements s’organisent, vers l’âge de 12 mois, en stratégies d’attachement. Trois types de stratégies d’attachement ont pu être mise en évidence dans la population normale :

- les sécures

Ce sont de enfants qui, au contact de leur donneur de soins, ont développé la certitude et la confiance que leurs signaux de détresse seront entendus, compris et recevront une réponse rapide et adéquate. Ils savent qu’en cas de difficulté, un adulte (leur parent) leur viendra en aide et que cette aide sera rapide, efficace et adaptée.

Ce sentiment de confiance leur permet de construire avec leur donneur de soins, une base de sécurité à partir de laquelle ils iront explorer le monde, apprendre, découvrir et qui leur permettra une authentique capacité d'autonomie. Ce type d’attachement qui représente environ 65% des enfants tout-venants est associé dans la recherche à de meilleures compétences sociales et scolaires des enfants.

- les insécures évitants

Ce sont des enfants qui au contact de leurs donneurs de soins ont appris que pour maintenir la proximité avec leur figure d’attachement, ils devaient minimiser leurs signaux d’attachement et de détresse. Ils ne semblent pas affectés par le départ de leur figure d’attachement, ni plus intéressés par son retour. Ce sont des enfants qui ont éteint leur système d’attachement et qui semblent très autonomes. Ils ont l’air de ne pas avoir besoin qu’on les réconforte lors d’une séparation et/ou au moment des retrouvailles. Ils apparaissent se débrouiller très bien tout seuls, notamment en surinvestissant l’exploration.

Cependant la recherche a montré que, lors d’une séparation d’avec leur mère au cours de la situation étrange, ces enfants avaient un taux plus élevé d’hormones du stress dans leur salive, alors même que leur comportement ne reflétait pas ce stress.

- les insécures ambivalents/résistants

Ce sont des enfants qui ont développé pour stratégie d’attachement une hyperactivation de leur système d’attachement avec une accentuation de leurs signaux. Ils ne sont jamais complètement sûrs que l’on va leur répondre en cas de besoin et que cette réponse sera adaptée. Lors d’une réunion après séparation, ils apparaissent souvent inconsolables, même par leur maman, et en colère.

Le type d’attachement que l’enfant va développer dépend en grande partie du type de soins qu’il recevra pendant la première année de sa vie, et sera modulée par son tempérament et les

évènements de vie, facteur de stress, que rencontreront ses parents. En fait à la question: « en cas de besoin, est ce que quelqu’un me viendra en aide ? », les sécures répondent « oui bien sûr », les évitants «je ne le crois pas», les résistants « peut être ».

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L’attachement désorganisé

Découvert tardivement, dans les années 90, ce type d’attachement s’observe chez des enfants qui, lors de la situation étrange, ne sont pas assimilables à une des stratégies d'attachement : sécures et insécures. Ils manifestent des comportements étranges, effrayés, ou/et désorientés ou un peu de toutes les autres stratégies comme s’ils n’arrivaient pas à se décider.

Ce type d’attachement est fortement représenté dans les populations où il existe une maltraitance (physique ou psychique), une négligence, une pathologie ou un traumatisme non résolu chez la figure d’attachement principale (notamment un deuil). En fait dans toutes les situations qui ne permettent pas au parent d'exercer ses compétences parentales de façon suffisamment cohérente, pour que le bébé construise une stratégie d'attachement.

Ce type d’attachement est un facteur de risques pour le développement psycho-affectif de l’enfant.

Sa prévalence est de 15% dans une population tout-venant et en double classification avec les autres types d’attachement. Il se retrouve à hauteur de 80% chez les enfants maltraités.

Il existe aussi différents troubles de l’attachement, dont la répartition dans la population est beaucoup plus rare :

• les troubles de l’absence d’attachement qui présentent deux versants: avec retrait émotionnel, ou sociabilité indiscriminée

• les troubles de la base de sécurité: l’enfant présente une relation préférentielle et les troubles sont circonscrits à cette relation

• la rupture du lien d’attachement : perte de la figure d’attachement (Guedeney et Guedeney, 2010)

L’attachement au cours de la vie

Un autre résultat important de la recherche sur l’attachement est qu’à court terme, la stabilité de la classification d’attachement est très élevée, mais a tendance à diminuer sur le long terme. La stabilité de la classification est en lien avec la stabilité des conditions de soins que reçoit l’enfant.

Des stress sociaux ou des évènements de vie négatifs (maladie, divorce, deuil) sont associés à des changements dans la classification d’attachement, au cours de l’enfance et de l’adolescent et plus particulièrement dans le sens de la sécurité vers l'insécurité.

L’évolution inverse est aussi relevée lorsque les conditions d’exercice des compétences parentales s’améliorent. D’où la pertinence des politiques sociales familiales, mais aussi des programmes d’intervention psycho-pédagogique en direction des familles à risques multiples.

La classification d’attachement perdure aussi à l’âge adulte. Elle a des implications dans le choix du partenaire de vie, dans les relations amoureuses. En effet, la constitution d’un couple est en fait la constitution d’une relation d'attachement, qui est donc influencée par le vécu de l’individu au cours de son enfance. La relation amoureuse a cependant pour particularité d’être une relation

symétrique, alors que la relation parent-enfant est fondamentalement asymétrique. Chaque partenaire du couple devenant figure d’attachement pour l’autre et lui fournissant une base de sécurité et un havre de paix.

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C’est ainsi que l'attachement va jouer un rôle dans la construction d’une famille en permettant ou non l'émergence de circonstances favorisant ou non la sécurité. Il a ainsi aussi été démontré l’importance des représentations d'attachement des parents dans la constitution de leur lien d’attachement avec leur enfant et ce, dès la grossesse.

De même, le type d’attachement des parents va avoir un rôle important au moment de la naissance d’un enfant. En effet, lors de cet évènement (relativement stressant selon les

circonstances) le système d'attachement des parents va se réactiver. Il peut alors potentiellement entrer en conflit avec le système motivationnel de caregiving, qui est celui qui permet la mise en oeuvre des compétences parentales.

Dans ces moments-là, les besoins d’attachement et les besoins affectifs des parents peuvent entrer en compétition avec le système d’attachement et les besoins affectifs de l’enfant. Cela rend plus difficile la fourniture d’une réponse sensible et adaptée à l’enfant, favorisant ainsi la construction d’un lien de type insécure. C’est schématiquement comme cela que ce transmettrait de façon transgénérationnelle la sécurité ou l’insécurité de l’attachement, et permettrait ainsi la répétition d’une génération à une autre de difficultés relationnelles, familiales et/ou sociales.

Lisez le texte sur l’attachement.

Visionnez les vidéos sur le site : https://www.yapaka.be/thematique/theorie-de-lattachement Définissez le concept d’attachement.

Expliquez les différents types d’attachement.

Comment se passe l’attachement au cours de la vie ?

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