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3. Les figures de style

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Academic year: 2022

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3. Les figures de style

Le langage de l'homme est apparu il y a des millénaires; et ceux qui le pratiquent, l'apprennent, l'enseignent ont depuis longtemps observé que certaines façons de parler, certains "trucs", se révèlent particulièrement efficaces. Appelées "figures de style" ou "figures de rhétorique", elles sont toujours utilisées même dans les médias modernes comme le cinéma, la bande dessinée ou la photographie. Principalement en rapport avec le discours verbal, elles agissent aussi dans le langage iconique. Les figures de style permettent donc de fleurir le langage et de lui faire ainsi dépasser la simple fonction de communication d’un message.

Utiliser la figure de style, c’est jouer avec le langage. Le jeu peut porter sur le signifiant(le son) ou sur le signifié (sens) ou encore sur la syntaxe (place des mots dans la phrase).

3.1. Jeu sur les signifiants

1. L’assonance : répétition d'un même son vocalique à l'intérieur d'un groupe de mots.

è « Les vendredis sanglants et lents d'enterrements » (Apollinaire).

2. L’allitération : répétition d’un même son consonantique à l’intérieur d’un groupe de mots.

è « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes » (Racine).

3. La paronomase : la paronomase (appelée aussi paronymie) est un procédé consistant à réunir dans une phrase des mots aux sonorités voisines mais dont le sens diffère.

è « Qui se ressemble s'assemble » (dicton populaire).

è « Relax, Max ! »

è « Le Grand méchant Look » ( publicité Naf Naf).

4. La rime : retour de la même sonorité à la fin de deux ou plusieurs vers. Parmi les dispositions les plus fréquentes de rimes on peut citer :

- les rimes plates ou suivies : AABB - les rimes embrassées : ABBA - les rimes croisées : ABAB - les rimes redoublées : AAAA

Une rime est dite :

- féminine lorsque le dernier phonème est un e muet, qu’il y ait ou non la marque du pluriel.

è tourelle / belle

- masculine lorsque le dernier phonème se prononce.

è fleur/ labeur Une rime est dite :

- pauvre : lorsqu’ il y a un seul phonème en commun.

ènaseau / cerveau

- suffisante : lorsqu’il y a deux phonèmes communs.

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è fe-r / ame-r, bouilli-r/ aboli-r, opportu-ne / lu-ne - riche : lorsqu’il y a trois phonèmes communs (ou plus).

è rem-o-rd / m-o-rt, déb-ou-ch-é / b-ou-ch-é

3.2. Jeu sur les signifiés

3.2.1. La comparaison

La comparaison rapproche, grâce à un outil, deux éléments afin de mettre en évidence une caractéristique qui leur est commune.

- Son regard est pareil au regard des statues. (Verlaine).

è regard (comparé) ; est pareil (outil de comparaison) ; au regard des statues (comparant).

- Je suis belle, Ô mortels ! comme un rêve de pierre. (Baudelaire).

- Loup : quadrupède sauvage et carnassier qui ressemble à un chien.

3.2.2. La métaphore

La métaphore est une sorte de comparaison dans laquelle on aurait supprimé l’outil de comparaison. Plus condensée que la comparaison, la métaphore établit une assimilation entre deux termes dont l’un a fonction de comparé et l’autre de comparant. Les termes comparés n’ont pas forcément de lien logique entre eux.

La métaphore s’opère :

• À l’aide du verbe être

è Notre cœur est […] une lyre où il manque des cordes.

(Chateaubriand)

• Par juxtaposition

è La mer, rauque chanteuse… (Baudelaire)

• À l’aide d’un complément du nom

è L’immense été des choses humaines. (Aragon)

3.2.3. La métonymie

La métonymie consiste à remplacer un élément par un autre, appartenant au même ensemble, et entretenant avec le premier une relation logique évidente (contenu/ contenant, cause/

conséquence, …).

« Savourer une bonne bouteille.» : le contenant est mis à la place du contenu. Bouteille et vin appartiennent au même ensemble.

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Les substitutions opérées par la métonymie sont très variées. Une métonymie peut désigner :

• Un objet par sa matière.

è Les cuivres de l’orchestre.

• Un produit par son origine.

è Une flûte de Champagne.

• Le contenu par son contenant.

è À six heures, Paris s’éveille.

• Un lieu, une personne par un objet ou une activité qui lui sont liés par l’usage.

è Je suis dans la cuisine.

• Une fonction ou une activité par un objet symbolique qui la représente.

è Renoncer à la couronne.

3.2.4. La synecdoque

La synecdoque est une variété de métonymie, qui remplace également un élément par un autre. Cependant, les deux termes sont liés par une relation d’inclusion : une partie pour le tout, ou le tout pour la partie.

• Et les ailes se levèrent sans bruit… (Rimbaud)

è « Les ailes », partie du corps, remplacent le tout : les oiseaux. La synecdoque apporte ici une connotation de douceur et de fragilité au mouvement.

• Rome a choisi mon bras, je n’examine rien. (Corneille) è moi, ma personne.

3.2.5. L’antithèse

L’antithèse rapproche deux éléments opposés qui font partie d’un même registre.

L’opposition des termes peut s’effectuer par :

• Juxtaposition :

è Je vis, je meurs… (Louise Labé)

• Coordination :

èJe me brûle et je me noie. (Louise Labé)

• Symétrie :

è Les hommes, avec des lois sages, ont toujours eu des coutumes insensées. (Voltaire)

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3.3. Jeu sur la syntaxe/la morphologie

On est attentif à l’organisation de la phrase, à sa construction, à la pace des mots, au temps des verbes, aux indicateurs de temps, aux indicateurs de personnes.

3.3.1. Le chiasme

Le chiasme est un procédé de construction qui fait correspondre deux éléments, mais en inversant leur position. Le chiasme sert à exprimer la symétrie, la réciprocité, l’enfermement, qu’il met en valeur par sa structure close, en miroir.

è il s’agit d’une double antithèse.

• Dans la nature, toutes les espèces se dévorent ;

A B

Toutes les conditions se dévorent dans la société. (Diderot)

B A

Dans les chiasmes, le second groupe reprend les éléments du premier en les inversant : AB// BA

• Dans les chiasmes simples, les termes se correspondent par leur nature grammaticale.

è Valse mélancolique et langoureux vertige… (Baudelaire)

• Dans les chiasmes de sens, les termes qui se correspondent forment souvent une antithèse.

è Nous troublons la vie par le soin de la mort, et la mort par le soin de la vie.

(Montaigne)

3.3.2. Autres figures de style à retenir (voir tableaux)

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Figure de style Définition Exemple L’inversion Modification de l’ordre

habituel

Noire est la couleur des cheveux de mon amour L’anacoluthe Rupture dans la

construction (on commence une phrase d’une façon et on la termine autrement).

Mes lièvres, dans l’herbe obscure, quelqu’un les traque.

L’ellipse Suppression de termes Je t’aimais inconstant. Qu’aurais-je fait fidèle ? (Racine)

La litote Atténuation négative pour faire entendre plus.

• Va, je ne te hais point.

(Racine)

• Ce film n’est vraiment pas mauvais.

L’antiphrase Elle consiste à dire le contraire (le plus) de ce que l’on veut exprimer (le moins).

D’un enfant insupportable, on dira : Comme il est sage !

Le parallélisme Il met deux termes ou expressions sur le même pied.

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

(Corneille) L’hypallage Un élément de la phrase

est lié syntaxiquement à un certain mot tout en se rattachant par le

sens à un autre.

C’était la vision rouge de la Révolution qui les

emporterait tous, fatalement. (Zola)

La gradation Dispose les termes d’une énumération selon un ordre de grandeur.

1/ + ascendante : faible>

fort

2/ + descendante : fort>

faible

1/ Va, cours, vole…

(Corneille)

2/ Vous ne donnez qu’un jour, qu’une heure, qu’un moment. (Racine)

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Figure de style Définition Exemple L’allégorie Présente de façon imagée

divers aspects d’une idée qu’elle rend moins

abstraite.

Elle prend souvent la forme d’une métaphore filée.

Bon chevalier masqué qui chevauche en silence, Le Malheur a percé mon vieux cœur de sa lance.

(Verlaine)

La personnification Présente une idée ou une chose sous les traits d’une personne.

Des albatros, indolents, compagnons de voyage.

(Baudelaire)

La périphrase Remplace un mot par une expression, comprenant des adjectifs, des CN ou une P2 relative, qui précisent le sens.

Jacques Chirac a

rencontré Bill Clinton. Le président de la République française s’est entretenu pendant deux heures avec son homologue américain.

L’anaphore Répétition de termes en tête d'un groupe de mots ou d'une phrase.

« Mon juge est mon amour, mon juge est ma Chimène » (Corneille).

Figure de style Définition Exemple

L’oxymore Résulte d’une contradiction entre des mots voisins.

Les hommes d’esprit se hâtent lentement. (De Maucroix)

L’hyperbole Exagération volontaire de termes pour leur donner plus de portée.

Lorsqu’elle vient me voir, je souffre le martyr : il faut suer sans cesse à chercher que lui dire.

(Molière) La prétérition Annonce que l’on va taire

quelque chose mais qu’on le dira quand-même.

Je ne vous dirai pas que votre ouvrage est peu original, mais…

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