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Ukraine : de la révolution du Maïdan à la reconnaissance russe des séparatistes du Donbass.

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Ukraine : de la révolution du Maïdan à la reconnaissance russe des séparatistes du Donbass.

Par Alexis Feertchak, le Figaro, 22/02/2022.

Vladimir Poutine au Kremlin le 21 février en présence des principaux dirigeants de l'appareil d'État russe.

C'était le 7 avril 2014, il y a presque huit ans. Après la révolution pro-européenne du Maïdan qui avait emporté le régime du président Ianoukovitch, les rebelles séparatistes soutenus par Moscou proclamaient la République populaire de Donetsk, bientôt suivie par celle de Lougansk. La guerre du Donbass, cette région située dans l'est de l'Ukraine, commençait. Les accords de Minsk du 12 février 2015 allaient certes transformer ce conflit ouvert en conflit gelé, mais ce texte négocié par l'Ukraine, la Russie, l'Allemagne et la France dans le cadre du «format Normandie» n'a jamais été appliqué, ni par les Russes ni par les Ukrainiens. Alors que la crise ukrainienne - et plus largement celle entre l'Otan et la Russie - connaît depuis 2021 une poussée sans précédent, le président Vladimir Poutine a annoncé ce lundi 21 février que la Russie reconnaissait officiellement l'indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk. Par ce fait, les accords de Minsk moribonds depuis des années sont désormais enterrés puisqu'ils prévoyaient le maintien du Donbass dans une Ukraine décentralisée. Une Ukraine dont la souveraineté est désormais officiellement réduite aux yeux de Moscou. Cette ligne rouge, déjà franchie pour la Crimée en 2014, ne l'avait encore jamais été pour le Donbass.

2013: les débuts du «Maïdan ».

21 novembre : le président ukrainien Viktor Ianoukovitch décide de ne pas signer l'accord d'association proposé par l'Union européenne, qui a notamment refusé de lui accorder un prêt de 20 milliards d'euros.

L'Ukraine est divisée entre ce projet d'intégration économique et la proposition russe concurrente d'union douanière. Issu du Parti des régions, fort dans l'est russophile et russophone du pays, Ianoukovitch a essayé de jouer l'un des projets contre l'autre pour obtenir davantage, mais des manifestations pro- européennes naissent contre sa décision. À Kiev, la contestation s'ancre Place de l'Indépendance, qui va donner son nom au mouvement, «Maïdan» signifiant place. Parmi les opposants, des proeuropéens comme l'ancienne première ministre Ioulia Tymochenko, mais aussi des nationalistes venant notamment du parti d'extrême droite Svoboda.

18 décembre : malgré les manifestations, le choix de Ianoukovitch en faveur de Moscou est confirmé. Le président russe Vladimir Poutine annonce la levée des barrières douanières entre les deux pays, une baisse du prix du gaz et un prêt de 15 milliards de dollars.

2014: Crimée et Donbass au cœur de la crise.

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La place Maïdan en 2014.

20 février : en trois jours, les heurts entre manifestants et forces de l'ordre font 82 morts, dont 15 policiers.

Le rôle des forces spéciales du ministère de l'Intérieur, les Berkout, est dénoncé par les manifestants et les ONG.

21 février : après 48 heures de négociations, le président ukrainien et les représentants de l'opposition signent un accord de sortie de crise, paraphé par les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français. Ianoukovitch annonce des élections anticipées.

Des hommes armés en Crimée devant le drapeau russe.

22 février : malgré l'accord, le Parlement ukrainien, la Rada, destitue Ianoukovitch et décide de la tenue d'une élection présidentielle le 25 mai. Ayant fui la capitale, le président déchu dénonce un coup d'État tandis qu'Arseni Iatseniouk est désigné premier ministre de transition.

27 février : les députés de Crimée votent l'organisation d'un référendum d'autonomie. Des hommes armés, masqués et sans insigne - rapidement appelés les «petits hommes verts» de Vladimir Poutine - tiennent les lieux de pouvoir de la péninsule, où se situent déjà de nombreux soldats russes puisque Sébastopol accueille depuis 1991 la principale base navale russe en mer Noire, louée à l'Ukraine et stratégique pour Moscou.

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1er mars : des manifestations prorusses ont lieu dans les zones russophones, à l'est et au sud du pays, notamment à Kharkiv, Odessa ou Donetsk. Elles dénoncent la suppression par la Rada du russe comme faisant partie des langues officielles dans 13 des 27 régions.

Manifestation prorusse à Donetsk.

16 mars : à 96,6% des voix, la population de Crimée se prononce en faveur de son rattachement à la Russie. Une semaine plus tôt, le Parlement criméen a voté son indépendance vis-à-vis de l'Ukraine.

17 mars : alors que les pays occidentaux ne reconnaissent pas ce qu'ils considèrent comme une annexion, l'UE vote des sanctions économiques contre la Russie. Plus tôt en mars, les Américains ont aussi voté un premier train de sanctions contre Moscou.

7 avril : les séparatistes proclament la République populaire de Donetsk. La guerre du Donbass, nom de toute la région à l'est de l'Ukraine, commence. Les rebelles prorusses sont soutenus et armés par Moscou, de nombreux Russes s'engageant à leurs côtés, mais officiellement la Fédération de Russie n'est pas impliquée dans le conflit. De l'autre côté, Kiev lance son opération «antiterroriste» : elle déploie son armée, mais aussi des milices, pour certaines liées à l'extrême droite voire l'ultradroite, comme Pravy Sektor.

27 avril : proclamation d'une autre entité séparatiste, la République populaire de Lougansk, frontalière de celle de Donetsk. Les combats entre loyalistes et séparatistes continuent dans l'est du pays. Chars, blindés, artillerie lourde... c'est dans un conflit de haute intensité que s'enfonce une zone grande comme deux départements français.

Des séparatistes à Donetsk en mai 2014.

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2 mai : au Sud, la ville russophone d'Odessa est le lieu de violents affrontements entre les deux camps.

Près de quarante militants prorusses meurent dans un incendie.

11 mai : non reconnus par l'Ukraine et les pays occidentaux, deux référendums se tiennent à Donetsk et Lougansk, où le «oui» à l'indépendance l'emporte massivement.

25 mai : Petro Porochenko est élu président d'Ukraine au premier tour, avec 56% des voix. Il annonce une semaine plus tard une trêve dans les combats entre loyalistes et séparatistes dans l'est du pays. La trêve prend fin le 30 juin.

Porochenko en juin 2014.

17 juillet : 298 personnes meurent dans la disparition du vol MH17 de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine. Le Boeing 777 qui rejoignait Kuala Lumpur depuis Amsterdam a été abattu par un missile. Forces loyalistes et rebelles séparatistes s'accusent mutuellement, l'enquête internationale tranche en faveur de la seconde piste. L'UE et les États-Unis renforcent leurs sanctions contre la Russie.

7 août : la Russie vote des contre-sanctions économiques sous la forme d'un embargo qui vise notamment les produits agricoles venant d'Europe et des États-Unis.

5 septembre : signature d'un cessez-le-feu entre les deux camps négocié dans la capitale biélorusse, d'où le nom de «protocole de Minsk» ou «Minsk 1». Alors que les rebelles séparatistes étaient en difficulté fin août, ils ont finalement été appuyés directement par l'artillerie russe qui a renversé la donne sur le champ de bataille, leur redonnant l'avantage. À partir du cessez-le-feu, les combats baissent en intensité, mais se poursuivent quotidiennement.

Porochenko et Poutine aux commémorations du débarquement de Normandie en 2014.

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16 septembre : ratification par les parlements européen et ukrainien de l'accord d'association, qui prévoit une zone de libre-échange, une libéralisation des visas et des réformes judiciaires à Kiev.

2 novembre : dans les républiques populaires séparatistes, se tiennent des élections présidentielles : à Donetsk, Alexandre Zakhartchenko est élu, à Lougansk, Igor Plotniski.

27 novembre : Iatseniouk est confirmé à son poste de premier ministre, avec une alliance proeuropéenne inédite de 302 députés sur 450 à la nouvelle Rada, issue des élections du 26 octobre. Une majorité qualifiée qui leur permet d'envisager une révision de la Constitution.

23 décembre : la Rada vote en faveur d'une adhésion à l'OTAN, au grand dam de Moscou.

Un soldat ukrainien à Slaviansk.

● 2015: l'espoir de «Minsk 2 ».

8 janvier : les combats reprennent entre loyalistes et séparatistes dans l'Est. L'avantage est de nouveau du côté des rebelles soutenus par Moscou. Les combats s'étendent vers le port stratégique de Marioupol sur la mer d'Azov.

12 février : les négociations reprennent entre Moscou et Kiev, avec également Paris et Berlin. Après 16 heures de discussions, en position de force, Vladimir Poutine annonce un nouveau cessez-le-feu pour le dimanche suivant. «Minsk 2» dispose d'un volet politique, qui prévoit l'organisation d'élections dans le cadre ukrainien et la reconnaissance d'une certaine autonomie pour Donetsk et Lougansk.

Un char ukrainien à Debaltseve.

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17 février : l'armée ukrainienne est en fâcheuse posture face aux rebelles séparatistes qui, avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, remporte une dernière victoire à Debaltseve. Pour Kiev, les accords de

«Minsk 2» ont un goût de défaite militaire et politique. Depuis le début du conflit, près de 10.000 personnes sont mortes et plus d'un million et demi déplacées (moitié vers la Russie, moitié vers le reste de l'Ukraine).

17 avril : 300 soldats américains sont envoyés en Ukraine pour former la Garde nationale.

● 2016 : la crise s'enlise

.

19 octobre : de nouvelles discussions se tiennent entre Moscou, Kiev, Paris et Berlin, mais achoppent.

«Minsk 2» est dans l'impasse. Militairement, le conflit est gelé avec des incidents réguliers.

● 2017: des armes américaines.

23 décembre : Washington décide de fournir des armes «défensives» à l'Ukraine, notamment des missiles antichars Javelin.

Des missiles américains des forces ukrainiennes.

● 2018 : incident dans le détroit de Kertch.

15 mai : Poutine inaugure le pont reliant la Crimée à la Russie, au-dessus du détroit de Kertch qui sépare la mer Noire de la mer d'Azov. Sa construction décidée dès 2014 avait été lancée en 2016.

31 août : à Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, est assassiné. Un autre séparatiste, Denis Pouchiline, le remplace. Le 24 novembre 2017, son homologue de Lougansk, Igor Plotniski, avait lui démissionné, remplacé par Leonid Pasetchnik. Ces événements sont interprétés comme illustrant la volonté de Moscou de mieux contrôler les zones séparatistes.

Le pont de Crimée survolé par des chasseurs russes.

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25 novembre : trois petits navires de la Marine ukrainienne, qui tentent de passer sous le pont de Crimée, sont arraisonnés par les forces russes et leurs 24 membres d'équipages arrêtés. Le lendemain, le président Porochenko décrète la loi martiale pour trente jours dans les régions russophones de l'Est.

● 2019 : l'espoir d'une détente.

20 mai : à l'élection présidentielle ukrainienne, Volodymyr Zelensky triomphe face à Petro Porochenko. Le nouveau président est un acteur et humoriste, qui a fait campagne contre la corruption, mais aussi sur une ligne moins martiale vis-à-vis de la Russie. Lui-même est russophone et a fait une grande partie de sa carrière en Russie.

18 août : Macron rencontre Poutine à Brégançon, ce qui est analysé comme le signe d'un virage russe de la diplomatie française. Critique d'un «État profond» qui serait trop frileux, le président français déclare vouloir bâtir «une nouvelle architecture de confiance et de sécurité en Europe» qui inclut la Russie, s'inscrivant ainsi dans une tradition gaullo-mitterrandienne.

Macron et Poutine à Brégançon.

7 septembre : les 24 marins ukrainiens, ainsi que dix autres citoyens ukrainiens (dont le cinéaste Oleg Sentsov) sont libérés dans le cadre d'un échange de prisonniers. La Russie remet à l'Ukraine ses trois petits navires le 18 novembre.

9 décembre : nouvelle rencontre au format «Normandie» entre les dirigeants russe, ukrainien, français et allemand. C'est la première rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Outre le volet politique des accords de Minsk, complètement bloqué, un autre enjeu concerne le gaz russe, l'Ukraine étant un pays de transit essentiel vers l'Europe. En parallèle, pour ne plus dépendre de Kiev, Moscou construit un doublement de son gazoduc de la mer du Nord, projet connu sous le nom «North Stream 2».

2020 : la situation plus précaire que jamais.

18 février : l'Allemagne, la Belgique, l'Estonie, la France et la Pologne - tous membres du Conseil de sécurité de l'ONU - appellent la Russie à tenir ses engagements alors que les violations du cessez-le-feu ont repris malgré la rencontre de décembre 2019.

12 juin 2020 : l'OTAN décide de faire bénéficier l'Ukraine du programme «Nouvelles opportunités» qui vise à renforcer la coopération militaire entre l'Alliance atlantique et l'armée ukrainienne.

22 juillet : l'Ukraine et la Russie parviennent malgré tout à signer un nouvel accord de cessez-le-feu dans le Donbass, une nouvelle étape après celui de février 2015. Mais le volet politique des accords de Minsk II n'avance pas : élections anticipées dans le Donbass, vote d'une loi de décentralisation, amnistie des combattants, fin du soutien extérieur russe. À Moscou aussi bien qu'à Kiev, le blocage est total.

2021 : le retour de la crise.

13 avril 2021 : le ministre russe Sergueï Choïgou annonce la tenue d'exercices militaires dans l'ouest de la Russie, à proximité de l'Ukraine, et en Crimée. Près de cent mille soldats sont déployés, suscitant en Ukraine et dans les pays occidentaux la crainte d'une invasion russe alors que la situation se dégrade sur

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le front du Donbass depuis des mois, malgré le cessez-le-feu de juillet. Avec la condamnation et l'emprisonnement de l'opposant russe Alexeï Navalny, ainsi que l'arrivée à la Maison-Blanche de Joe Biden le 22 janvier, les tensions entre les États-Unis et la Russie sont par ailleurs à leur comble.

8 juin 2021 : Le secrétaire d'État Antony Blinken annonce au Sénat américain que les États-Unis

«soutiennent l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN», une ligne rouge pour le Kremlin.

16 juin 2021 : le président américain Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine se rencontrent à Genève. La question ukrainienne est abordée, mais aussi celle du contrôle des armements, y compris nucléaires, entre les deux superpuissances de la Guerre froide.

10 novembre 2021 : de nouveau, comme au printemps, la Russie déploie activement ses troupes à la frontière avec l'Ukraine. Washington demande des explications, évoquant des «mouvements inhabituels».

Les estimations font état d'environ 100.000 soldats russes déployés, comme au printemps précédent.

7 décembre : Joe Biden et Vladimir Poutine se rencontrent derechef, mais cette fois-ci virtuellement. Le président américain menace Moscou de «fortes sanctions» économiques en cas d'invasion de l'Ukraine, soulignant néanmoins au passage que les États-Unis n'interviendraient pas militairement.

17 décembre : Moscou publie deux projets de traités qui résument les demandes russes sur l'Ukraine, mais aussi l'Otan et le contrôle des armements. Celles-ci peuvent se résumer en trois points : la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance ; l'engagement de ne pas déployer d'armes offensives à proximité du territoire russe ; et le retrait d'infrastructures de l'Otan sur les frontières de 1997, avant que l'organisation n'accueille d'ex-membres du bloc soviétique.

2022 : le retour de la guerre ?

18 janvier : la Russie déploie des soldats en Biélorussie, pays dont le président Loukachenko est un allié de Poutine, bien plus encore depuis sa réélection contestée d'août 2020 et les gigantesques manifestations qui ont déstabilisé le régime de Minsk. Washington donne son feu vert aux Pays baltes pour qu'ils livrent à Kiev des armes américaines, notamment des missiles anti-chars supplémentaires.

Des blindés russes le 26 janvier lors d'entraînements.

24 janvier : l'Otan annonce le déploiement de navires et d'avions dans l'est de l'Europe tandis que Washington place 8500 militaires en état d'alerte. Les manœuvres russes près de l'Ukraine et en Crimée prennent encore davantage d'ampleur avec, en prime, le déploiement en mer Noire et en mer Méditerranée orientale de navires russes - notamment de débarquement - venus des lointaines flottes du Nord, de la mer Baltique et du Pacifique.

26 janvier : les États-Unis rejettent les principales demandes de Moscou. À Paris, Russes, Ukrainiens, Français et Allemands tentent de relancer le format Normandie... en vain. Le lendemain, Pékin juge

«raisonnables» les préoccupations de Moscou pour sa sécurité. Une semaine plus tard, les États-Unis annoncent le déploiement de 3000 soldats supplémentaires en Pologne.

7 février : Et pourtant, petit signe d'espoir, Vladimir Poutine se dit prêt à «des compromis» après un entretien avec le président français Emmanuel Macron venu à Moscou, ce qui n'empêche pas, trois jours plus tard, le lancement d'exercices entre les armées russe et biélorusse en Biélorussie, notamment dans le sud du pays, à quelque 100 km de Kiev.

11 février : alors que l'Alliance atlantique évoque le «risque réel d'un nouveau conflit armé» en Europe, plusieurs pays - mais pas la France - appellent leurs ressortissants à quitter l'Ukraine. Trois jours plus tard, les États-Unis, qui anticipent une possible invasion russe dès le 16, décident de déplacer leur ambassade de Kiev à Lviv dans l'Ouest.

15 février : Moscou annonce le «retrait partiel» de ses forces aux frontières ukrainiennes, mais l'accalmie

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Des soldats américains supplémentaires sont envoyés en Pologne.

Vladimir Poutine et Emmanuel Macron le 7 février.

est de courte durée, l'Otan déclarant le lendemain qu'elle ne constate aucun signe de désescalade. Au contraire, la Russie continuerait à renforcer son dispositif, selon Washington.

17 février : les heurts se multiplient dans le Donbass tandis que Joe Biden considère toujours possible une invasion russe «dans les prochains jours». Selon les renseignements américains, les troupes russes à la frontière s'élèvent à 150.000, alors que Moscou annonce pourtant de nouveaux retraits. Le lendemain, les séparatistes du Donbass ordonnent l'évacuation de civils vers la Russie tandis que les Occidentaux

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redoutent une «opération sous faux drapeau» («false flag» en anglais).

19 février : le président Zelensky propose une rencontre à Vladimir Poutine qui a lancé des exercices

«stratégiques» avec des tirs de missiles «hypersoniques». Paris et Berlin demandent officiellement à leurs ressortissants de quitter l'Ukraine.

21 février : nouveau rebondissement... l'Élysée annonce que Joe Biden et Vladimir Poutine ont accepté le principe d'un sommet entre les deux chefs d'État, proposé par Emmanuel Macron. Signe encourageant mais bien fugace puisque le Kremlin juge aussitôt cette annonce «prématurée». Le FSB - l'un des services de renseignement russes - affirme dans la foulée avoir tué sur le territoire russe cinq «saboteurs» venus d'Ukraine et avoir arrêté un soldat ukrainien, ce que Kiev dément aussitôt.

Le dernier événement en date, dont la résonance géopolitique s'annonce importante, est finalement venu du Kremlin. Dans la soirée, Vladimir Poutine a annoncé que la Russie reconnaissait l'indépendance des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk. Si Kiev avait déjà de facto perdu le contrôle de cette partie du Donbass, c'est la seconde fois dans ce conflit, après la Crimée, que Moscou consacre cette limitation de la souveraineté de l'Ukraine. L'Union européenne et les États-Unis ont déjà annoncé des sanctions à venir contre la Russie, qui a déclaré que son armée allait «maintenir la paix» dans le Donbass.

Premier pas vers un déploiement militaire qui serait là encore une première pour Moscou, en tout cas officiellement.

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