Teknika inc. Ministère des Transports du Québec Contournement sud de l’agglomération de Sherbrooke Étude d’impact sur l’environnement – Addenda no 1
Annexe F
Les collisions avec la grande faune dans un contexte de sécurité routière et d’impact environnemental
Fiche de promotion environnementale FPE-02
LES COLLISIONS AVEC LA GRANDE FAUNE DANS UN CONTEXTE DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE
ET D'IMPACT ENVIRONNEMENTAL
Une problématique en forte croissance Plus de 1000 collisions répertoriées en 1997
Le cerf de Virginie est l'animal en cause dans plus de 95 % des cas.
PRÈS DU TIERS DE TOUS LES ACCIDENTS ROUTIERS SUR LE RÉSEAU SUPÉRIEUR
DE L’ESTRIE
SUR LE RÉSEAU ROUTIER SUPÉRIEUR RÉGION DE L'ESTRIE (05) Mars 2000
Date
PORTRAIT GÉNÉRAL
Problématique
Déjà source d'inquiétude à l’échelle provinciale, la problématique des accidents avec la grande faune devient encore beaucoup plus sérieuse en Estrie, où la proportion d’accidents avec les animaux atteignait en 1997 un sommet de 14,3 % de l'ensemble des accidents survenus sur le réseau routier de la région (voir Tableau 1). En comparaison, la même année, le pourcentage provincial s’établissait à 3,6 %.
La situation devient davantage préoccupante sur le réseau routier supérieur de la région. Par réseau supérieur, on entend le réseau routier géré par le ministère des Transports (MTQ), soit les autoroutes, les routes nationales, les routes régionales et les routes collectrices. En 1997, 3871 accidents (toutes causes confondues) y ont été relevés et, de ce nombre, 1018 mettaient en cause la grande faune, soit 26,3 % de tous les accidents ou un peu plus d’un accident sur quatre.
Pis encore, si l’on exclut le territoire relativement urbanisé de la MRC de La Région-Sherbrookoise, la part relative des collisions avec la grande faune grimpe à 30 % sur le réseau du MTQ pour l’ensemble des six autres MRC de l’Estrie. En d’autres termes,
Dans environ 95 % des cas, l’espèce en cause est le cerf de Virginie; c’est pourquoi, en Estrie, lorsqu’on
parle de collisions avec la grande faune, autant parler de collisions avec le cerf de Virginie.
Tous ces chiffres, déjà très révélateurs, demeurent toutefois bien en deçà de la réalité puisqu’ils ne tiennent compte que des cas répertoriés, c’est-à- dire ayant fait l’objet d’un rapport d’accident par un corps policier. Bon nombre des collisions avec le cerf ne sont pas signalées.
Bien que le réseau supérieur ne représente environ que le tiers du réseau routier estrien, les trois quarts des collisions avec le cerf s’y produisent. Ceci s’explique, en très grande partie, par le fait que le débit de véhicules et la vitesse s’avèrent en général plus élevés sur le réseau supérieur que sur le réseau local, d’où un facteur de risque également plus élevé.
Il convient aussi de mentionner la forte croissance de cette problématique de 1990 à 1997. Sur le réseau routier du MTQ, les collisions avec la grande faune ont connu au cours de cette période une augmentation de 239 % (voir Graphique 1).
Toutefois, à compter de 1997, la situation semble se stabiliser. On observe une diminution de 14 % du nombre de collisions en 1998 et une augmentation de 5 % en 1999, mais la part relative des collisions avec la grande faune dans l’ensemble des accidents routiers se maintient au niveau de 26 % depuis 1997, inclusivement.
en milieu rural estrien, un accident sur trois survenant sur le réseau supérieur est une collision avec la grande faune.
Tableau 1
Répartition des accidents routiers et des collisions avec le cerf Région de l'Estrie, 1990-1999
Année MTQ Local Total MTQ Local Total MTQ Local Total
1990 2851 6122 8973 300 136 436 10,52 2,22 4,86
1991 2989 5972 8961 361 182 543 12,08 3,05 6,06
1992 3007 5670 8677 419 185 604 13,93 3,26 6,96
1993 3181 5698 8879 514 206 720 16,16 3,62 8,11
1994 3404 5354 8758 589 194 783 17,30 3,62 8,94
1995 3613 5427 9040 782 234 1016 21,64 4,31 11,24
1996 3694 5477 9171 886 301 1187 23,98 5,50 12,94
1997 3871 5764 9635 1018 356 1374 26,30 6,18 14,26
1998 3301 4852 8153 874 266 1140 26,48 5,48 13,98
1999 3547 4727 8274 921 319 1240 25,97 6,75 14,99
Part du cerf en % Acc. toutes catégories Acc. avec le cerf
Graphique 1 Tableau 2
Graphique 2
Graphique 3 : Part relative des collisions avec le
cerf par rapport à l’ensemble des accidents routiers
Heureusement, les collisions mettant en cause le cerf présentent généralement un faible indice de gravité étant donné la masse relativement faible de l’animal. Dans la très grande majorité des cas, seuls des dommages matériels (DMS) sont constatés (voir Tableau 2).
Cependant, on note tout de même que 3,9 % des collisions avec la grande faune se traduisent par des décès ou des blessures graves à légères. De 1995 à 1999, sur les 4481 accidents routiers survenus sur le réseau du MTQ, on compte deux accidents mortels, 19 accidents avec blessés graves et 152 accidents avec blessés légers. De plus, en raison de leur grand nombre, les collisions avec le cerf entraînent finalement des coûts sociaux et matériels importants que l’on estime à environ neuf millions de dollars annuellement pour l’Estrie.
Par ailleurs, bien que le prélèvement routier ne constitue nullement une menace pour la survie du cheptel estrien, les animaux tués sur la route représentent une pure perte car ils ne sont pas récupérés pour la consommation humaine. Il y a donc lieu de se préoccuper de l’impact sur cette ressource faunique de grande valeur.
: Collisions avec le cerf selon la gravité des accidents sur le réseau du MTQ, 1995-1999
La répartition annuelle des collisions avec le cerf démontre deux périodes importantes : l’une en juin, l’autre en octobre-novembre, cette dernière étant plus importante (voir Graphique 2). Ce sont les deux périodes de l’année où les cerfs se déplacent le plus. Sur une base quotidienne, les accidents se produisent surtout à l’aube et au crépuscule, le point maximum du soir surpassant nettement celui du matin (voir Graphique 3).
: Répartition annuelle des collisions avec le cerf sur le réseau du MTQ, 1995-1999
: Répartition horaire des collisions avec le cerf sur le réseau du MTQ, 1995-1999 Les impacts reliés aux collisions avec le cerf de
Virginie
La répartition annuelle et quotidienne des collisions avec le cerf
* Un des accidents mortels résulte d’une collision avec un orignal.
0 50 100 150 200 250
Janvier Février Mars Avril Mai JuinJuillet Août Septem
bre OctobreNovem
bre Décem
bre
1999 1998 1997 1996 1995
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
00:00 02:00 04:00 06:00 08:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00
1999 1998 1997 1996 1995
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
0 5 10 15 20 25 30
Pourcentage
Année
% sur le réseau
MTQ
% total
% sur le réseau
local
Gravité 1995 1996 1997 1998 1999 Total
Mortel 0 0 0 0 2 2
Grave 4 5 2 4 4 19
Léger 21 29 26 44 32 152
DMS 757 852 990 826 883 4308
Total 782 886 1018 874 921 4481
*
Une problématique généralisée sur l’ensemble du réseau routier supérieur
En résumé
Une étude réalisée récemment par le MTQ concernant les collisions avec la grande faune en Estrie a démontré le caractère généralisé de cette problématique sur l’ensemble du réseau routier supérieur et, contre toute attente, l’absence de sites à fréquence élevée de collisions (voir Carte 1).
Un tel constat révèle l’intérêt d’une approche préventive axée sur le conducteur et non sur l’animal. Dans ce contexte, la Direction de l’Estrie du ministère des Transports a proposé à ses principaux partenaires régionaux, ainsi qu’aux directions territoriales du MTQ voisines de l’Estrie, de travailler conjointement à l’élaboration d’une campagne bisannuelle de sensibilisation des conducteurs.
Celle-ci précéderait légèrement les deux périodes critiques de l’année pour les collisions avec le cerf, soit le printemps et l’automne. En plus de rappeler aux usagers de la route le début d’une période critique pour les collisions avec le cerf, des conseils de sécurité seront prodigués aux conducteurs (voir page 6).
Sur le réseau routier supérieur, un accident sur quatre est relié au cerf de Virginie. Hors de l’agglomération de Sherbrooke, ce taux grimpe à un accident sur trois.
Bien qu’elles soient présentes sur l’ensemble du réseau routier supérieur, on note une concentration des collisions avec le cerf dans la partie ouest de la région.
Les collisions avec la grande faune ont augmenté de 239 % de 1990 à 1997. À compter de 1997, la situation semble se stabiliser.
Les deux tiers des collisions avec la grande faune se produisent sur le réseau du Ministère.
La répartition annuelle des collisions avec le cerf affiche un point maximum en juin et un autre en octobre-novembre.
La répartition horaire des collisions révèle deux moments critiques dans la journée : l’aube et le crépuscule.
En Estrie, le phénomène des collisions avec le cerf constitue une problématique propre à l’ensemble du réseau routier supérieur, de sorte qu’il s’avère difficile d’identifier des points névralgiques où il serait possible d’intervenir en créant des aménagements particuliers (clôtures, signalisation, traverses et autres).
Sans rejeter ce type d’intervention, il semble plutôt qu’une approche préventive axée sur le conducteur constitue une avenue de solution plus réaliste.
SUR LE RÉSEAU ROUTIER SUPÉRIEUR RÉGION DE L'ESTRIE (05) Mars 2000
Date
PORTRAIT GÉNÉRAL
Attention
FICHE DE PROMOTION ENVIRONNEMENT ALE
COLLISIONSAVECLAGRANDEFAUNESURLERÉSEAUROUTIERSUPÉRIEURRÉGIONDEL'ESTRIE(05) FPE-025de6
Mars2000 PageDate Québec
0 5
Kilomètres
10
Carte 1
Note : En raison de l'échelle de la carte, plusieurs collisions se superposent.
* Seules les aires de confinement situées à moins d’un kilomètre du réseau routier supérieur sont représentées.
Aire de confinement du cerf de Virginie*
Collision (4481 au total)
Asbestos
Richmond
Magog
Sherbrooke
Lac-Mégantic
Coaticook
Cookshire East Angus Windsor
Valcourt
Quelques conseils de sécurité Dites-vous bien que “
. Respectez les limites de vitesse et demeurez toujours vigilant, encore davantage dans les secteurs où les panneaux de signalisation indiquent la présence fréquente de cerfs.
durant les périodes du jour considérées comme critiques relativement aux collisions avec le cerf, soit , et ce, particulièrement en
. Soyez spécialement attentif dans les secteurs où la visibilité est réduite en raison de courbes, de pentes ou de végétation dense en bordure de la route.
; ces animaux sont nerveux et imprévisibles, ils peuvent très rapidement surgir sur la chaussée. Klaxonnez, cela pourrait les faire fuir et les éloigner de la route.
En actionnant vos freins à plusieurs reprises,
Rappelez-vous que les cerfs se déplacent souvent en petits. groupes. Si l’un de ces animaux traverse la route devant votre véhicule, ralentissez et soyez aux aguets, d’autres pourraient le suivre.
tenter d’éviter un cerf au dernier moment; un accidentpour beaucoup plus sérieux pourrait en résulter. Dans la plupart des cas, lorsque la collision semble imminente, ralentissez et freinez progressivement, il vaut souvent mieux frapper l’animal que de chercher désespérément à l’éviter.
Enfin, ne vous fiez pas à certains gadgets (ex. : sifflet à chevreuil) disponibles sur le marché pour assurer votre sécurité; ces équipements n’ont pas fait leurs preuves.
.
frapper” un chevreuil, ça n’arrive pas qu’aux autres
Redoublez de prudence l’aube et le crépuscule juin et en octobre-novembre
Ralentissez immédiatement si vous détectez la présence de cerfs aux abords de la route
signalez la présence de cerfs aux conducteurs qui vous suivent
N’effectuez jamais de manoeuvres brusques
Votre meilleur atout demeure une attitude de conduite préventive
Cette fiche de promotion environnementale a été produite dans le cadre de l'étude environnementale du Plan de transport de l'Estrie.
Chargé de projet : Jean Gagné
Conception et réalisation de la fiche : Josée Dallaire
Service des inventaires et du plan
Module environnement, aménagement et urbanisme
SUR LE RÉSEAU ROUTIER SUPÉRIEUR RÉGION DE L'ESTRIE (05) Mars 2000
Date
